© TIR NA NOG 2019-2023. Propriété de ses membres.


Le Deal du moment : -35%
Philips Hue Kit de démarrage : 3 Ampoules Hue ...
Voir le deal
64.99 €

 

 Kinder Surprise [ft. Tadeo]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
J’ai les mains toutes moites et je déteste ça. J’ai beau les frotter contre mon cardigan, c’est encore pire. D’ailleurs quelle idée absurde d’avoir échangé mon perfecto pour une saloperie de veste en laine. Y’a vraiment que les Irlandais pour porter une horreur pareille. Et y’a vraiment que les Irlandaises pour se laisser convaincre par leur mec d’effectuer cet échange. J’ignore ce qui me stitche le plus ; le fait que je le considère comme étant mon mec ou que ce même énergumène est parasité par un dieu beau-parleur. Je parie que c’est lui qui a réussi à me persuader de me trimballer ainsi. Je ne m’en rappelle même pas. Ça a dû se passer cette nuit, un stupide défi lancé à l’impro entre deux parties de jambe en l’air. Ce n’est pas comme si on avait mieux à faire pour le moment. Deux immigrés clandestins qui débarquent la bouche en coin. C’est d’ailleurs exactement ce que nous apprêtons à faire au prochain stop.

Je finis par attraper ses doigts avec ferveur et à les serrer juste un peu trop fort. D’une part c’est pour arrêter de me gratter comme si je m’étais vautrée dans une plante urticante. De l’autre c’est pour me rassurer. Pour m’empêcher de faire demi-tour. Pour me positionner quant au ici et au maintenant. Je ne sais fichtrement pas ce qu’on est venus foutre ici. Enfin si, je sais … c’est juste que je n’aie pas envie. Pas envie de les voir. Pas envie de revivre tout ça. Pas envie de donner des explications. Pas envie de me choper des regrets. What’s done is done. Get over it.

-« C’était une mauvaise idée. »

Forcément, c’’était la tienne.
Je ne le regarde pas. Ce serait signer mon arrêt de mort. Aller de l’avant. Ce qui est fait, n’est plus à faire. On se pointe. Je frappe à la porte. Je présente mes condoléances à papa et on se barre. On va se saouler la gueule (pour autant que faire se peut) dans un pub irlandais, on passe la nuit dans un B&B et ensuite on continue notre périple voyage vers nowhere & beyond. On se posera les questions du qui, qu’est-ce, quoi, comment, où ça plus tard. Vivons le moment présent qu’ils disent.

-« Hum ? »

Je pense qu’il vient me dire un truc. Mais comme je suis plongée dans mes propres pensées, démons intérieurs et j’en passe … bah inutile de se voiler la face, je n’écoutais pas.
Lorsque je m’apprête à revenir au ici et au maintenant, c’est pour me rendre compte que mes jambes ont super bien géré le mode pilote automatique. J’étais persuadée qu’on en aurait encore pour une bonne trotte et que j’arriverais à fignoler une excuse à la one again pour soit déguerpir soit passer devant la maison parentale ni vu ni connu en prétextant un déménagement surprise. Yeah right …
Le destin, le hasard, le truc du cul paumé du monde … name is at you wish. Le résultat en reste sensiblement pareil: nous voilà devant la porte d’entrée et mon avant-bras droit se lève comme contre mon gré. Tandis que mes phalanges s’apprêtent à taper le rythme, mon visage se tourne et finit par retrouver celui de mon comparse d’infortune.

- « Je n’ai pas envie d’être ici. Je … »

N’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’un grincement accompagne l’ouverture de la porte. Je reporte mon attention sur l’origine du boucan pour tomber nez à nez avec une sexagénaire aussi étonnée que moi.

- « Brónach ? »

- « Maman ? »

DA FUCK.
Revenir en haut Aller en bas

Tadeo Hierra
Tadeo Hierra
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Kinder Surprise [ft. Tadeo] 454539717bf8c2930cd0201d191e7fa8

Brick by brick
Make it last
Hit that line
The house is glass


Une belle idée de merde.
Choisir la seule ville foutue en quarantaine après notre arrivée me fout vaguement en rogne. De toutes les patelins irlandais que compte ce pays de bouseux, il a fallu que je tombe sur le seul trou noir. Pas que je ne puisse pas aller et venir comme bon me semble, pas non plus que je ne savoure pas le chaos ambiant, j'ai juste besoin de râler.
De lâcher du leste.
De beugler ma race et ma frustration.

Peut-être que je stresse un poil d'être présenté à sa famille en deuil.
Genre, comme son mec officiel.

(Ahaha... hija de puta ! Quel blague. Comme si le romantisme pouvait nous effleurer. On est pas dans une fucking romcom.)

Bro me broie les doigts.  Entre joie du contact et bonheur de la douleur, je referme mes phalanges pour la retenir prisonnière.

- C’était une mauvaise idée.
- On a que ça des mauvaises idées. Ça nous a jamais effarouchés avant. T'as les foies ?


Sourire mauvais. J'éprouve un plaisir assez malsain à la voir en position de fragilité. Dommage qu'elle soit trop ailleurs pour relever mon sel. Bro, Bro, Bro... Tu te laisses aller. Qu'est-ce que t'as foutu de ta repartie et de tes poings ?

- Ola, Connasse ?! Y'a quelqu'un au bout du neurone ?
- Hum ?


Je n'en peux plus de la voir comme ça : fantomatique, hantée, noyée en elle même. Rendez-moi ma guerrière!

- Je n’ai pas envie d’être ici. Je …

Je lui pince la joue et lui décoche un bécot assassin.

- Ok. On se la joue courant d'air : bonjour, condoléances, byebye et ensuite, on se biturent et on baisent. Et peut-être que je te laisserais déclencher une bagarre de bar... Vois comme chuis sympa!?

La porte s'ouvre et le Vaudeville commence.

-  Brónach ?
-  Maman ?


J'étouffe un petit ricanement involontaire en détournant le visage vers l'arrière-cour pour le maquiller. Alors celle-là je ne l'avais sincèrement pas vue venir ! Je passe une langue sur ma lippe et reprends contenance. Quand je me retourne c'est pour tendre ma main libre vers l'inconnue.

- Bonjour Mrs E.Mooney, je suis Tadeo, le fiancé de votre fille, enchanté.

De l'autre paluche, je maintiens fermement Bronach pour lui éviter de fuir... ou de me dévisser la tête avec une mandale tout à fait meritée.
Revenir en haut Aller en bas

Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Dans des moments pareils, cinquante mille choses te traversent l’esprit à la seconde. À la milliseconde même. Qui suis-je ? Où suis-je ? Est-ce un mauvais rêve ? Où se trouve l’interrupteur ? Où se planque la caméra cachée ? Combien de cons sont en train de se tordre le bide au close-up sur ta face de teubé ?
Ou encore : qui suis-je ? Où suis-je ? Qui est cette femme devant moi ? Est-ce que je rêve ? Est-ce qu’elle rêve ? Est-ce que la lettre existe vraiment ? Est-ce que j’ai vraiment reçu une lettre ? Est-ce que c’est elle dont j’ai rêvé ? Est-ce qu’elle existe seulement ? Est-ce qu’elle a jamais existé ? Pourquoi je suis ici ? Pourquoi est-ce qu’elle est ici ?

- « Brónach ? »

Voilà qu’elle se répète. Je vois ses lèvres bouger tandis que je fixe son visage. Le temps semble se jouer de moi. Tout autour le monde continue à tourner, il n’y a que moi qui reste enfermée dans cette spirale temporelle. Est-ce que je respire encore ? Est-ce que je suis encore ?

- « Ma chérie ? »

De ké? Depuis quand tu m’appelles comme ça toi? Ça fait treize ans que tu me laisses sans nouvelles, sans rechercher à me contacter, sans même poster un avis d’enlèvement sur les réseaux sociaux et là tout à coup j’ai droit à un petit surnom affectif que tu n’as plus utilisé depuis perpète-lez-bains ? Qui êtes-vous et qu’avez-vous de ma mère ? Cette femme égoïste et opportuniste qui n’aura pas daigné lever le petit doigt pour traverser l’océan pour venir récupérer sa fille CHÉRIE des bras d’un troupeau d’inconnus. J’aurais pu me violer. J’aurais pu me faire violenter. J’aurais pu me perdre. J’aurais pu me pendre. Est-ce que tu sais seulement combien de temps j’ai attendu votre fichu putain de coup de téléphone ? Combien de fois j’ai fait le guet devant la boite aux lettres de l’immeuble ? Combien de tranchées j’ai tracé à même les pontons du port en attendant de vous voir débarquer à la rame ? Combien de …

- « Est-ce que ça va ? »

Est-ce que ça va ? EST-CE QUE ÇA VA ? EST-CE QUE ÇA À L’AIR D’ALLER MAMAN ?!

-« Ne me touche pas. »

Je secoue mon épaule pour dégager la main soi-disant apaisante et inquiète qu’elle vient d’y poser. Qu’elle garde donc ses beaux discours pour un autre, en occurrence mon compagnon d’infortune. Que j’avais temporairement zappé du tableau. Et donc je remarque seulement maintenant qu’il me maintient en place. Je lui offre mon plus beau regard de bitch.

- « Dans tes rêves couillon, t’étais juste livré avec le cochon. »

- « Brónach ton langage ! »

Merde, je l’avais temporairement zappé du tableau celle-là. Je ravale de justesse la remarque cinglante que je m’apprêtais à lui balancer à chaud. C’est là que je me prends une seconde (une troisième ? On est déjà à quatre non ?) claque ; elle n’est ni morte (du-uh), ni en deuil. Pas la moindre trace de noir sur son joli accoutrement. Par-delà son épaule je ne remarque pas non plus des fleurs à pamoison, un cadre avec l’incontournable ruban noir ou encore une odeur de muffins de condoléances qui flotte dans les airs. Pas la moindre trace de tristesse sur son visage. Ça ressemble même plutôt à de la surprise. J’ignore laquelle des deux vient de se prendre le plus gros shot d’adrénaline. Le truc c’est qu’une fois que ça retombe … eh bien disons que je suis assez contente (c’est un bien grand mot) que mon autoproclamé fiancé me retient de faire connaissance avec le sol. Même si dans mes souvenirs il n’était pas si désagréable que ça. Le sol je parle. Pas le chico qui prend ses rêves d’adolescents pour des réalités à sens unique.

- « Tu es vivante. »

Excellente déduction mon cher Watson.

- « Enfin je veux dire, tu n’es pas morte. »

Toujours aussi pertinent …

-« Arf, vas-y toi. »

Et sans attendre sa réaction je pousse Tadeo au-devant de la scène et l’interpose physiquement entre elle et moi.

- « Explique-lui. »

La lettre que j’ai reçue.
Celle pour laquelle j’ai plaqué tout ce que j’avais pourtant déjà perdu.
Celle qui m’a fait tirer un trait sur toutes mes jolies résolutions de rebelle adolescente.
Ce canular de première qui m’inspire à la fois la honte et la colère.
J’ai envie de la gifler Tad. J’ai envie de hurler, de frapper, de grogner, de rager.
Protège la ou protège moi.
À toi de voir.
Revenir en haut Aller en bas

Tadeo Hierra
Tadeo Hierra
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Je contiens assez mal mon hilarité. Sérieusement, la situation est à crever de rire, surtout si la "morte" a oublié de caner. Bronach n'a pas l'air de goûter la plaisanterie. Pourtant, je t'avais prévenue, chérie, la famille c'est de la merde!

Je suis le plus fiable de tes alliés.

- Dans tes rêves couillon, t’étais juste livré avec le cochon.
- Brónach ton langage !


Je me marre franchement.

-Ne vous inquiétez pas señora, j'ai l'habitude de sa sauvagerie verbale. C'est ce qui fait tout son charme ! Dis-je en pinçant les joues de ma "fiancée".

Cette dernière accuse toujours le coup.

- Tu es vivante. Enfin je veux dire, tu n’es pas morte. Arf, vas-y toi.  
- Pourquoi ? Chuis juste l'escort livré avec le cochon, moi...
que je reprends avec un sourire fielleux.

Je suis poussé sans ménagement entre les deux femmes, maigre rempart puisque les deux font chacune une tête de plus que moi.

- Explique-lui.
- Quelle promotion, chérie, chuis honoré!


Bronach n'a pas envie de rire. Elle fulmine et la colère est si puissante qu'elle fait remonter mes propres ires. Je laisse flotter un silence, lui tenant toujours la main comme ancre. J'écarte du bout de l'auriculaire une mèche de cheveux rebelle pour la replacer doucement derrière son oreille. Long échange de regard.

Je suis là, ma tornade.
Je suis le roseau qui ploie sans rompre.

- Bronach a reçu une lettre outre-atlantique expliquant que vous étiez morte d'une crise cardiaque et que les obsèques étaient cette semaine. A sa place j'en aurais rien eu à foutre, étant donné que vous l'avez reniée pendant plusieurs années sans faire un seul effort pour la contacter. On peut peut-être reprocher à Bronach son langage mais pas sa loyauté ou son cœur. Maintenant, les meilleures blagues sont les plus courtes, alors, madame, avec tout le respect que je ne vous dois pas : c'est quoi cette embrouille ?

Mon expression se durcit sur un rictus carnassier.
Revenir en haut Aller en bas

Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Il me cherche. Il me nargue. Il me tanne. Il me pousse à bout. Il veut que je craque c’est ça ? Il veut que je laisse sortir la vilaine petite bête qui a élu domicile dans mes tripes et se délecte de la bile jaunâtre qui est en train d’y retapisser les parois ? T’inquiète mon vieux, dès qu’on a terminé ici je te dégueulerai dessus avec plaisir. Pourquoi autant de haine ? Pourquoi remettre à plus tard ce qu’on peut faire ici, tout de suite et maintenant ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Et pourquoi PAS ?!

Je mords sur mes dents. J’enfonce mes ongles dans la paume de mes mains serrées en poing (et accessoirement le dos de la sienne qui a réussi à m’en capturer une). Je le fusille tellement du regard qu’on pourrait prendre au mot l’incontournable if looks could kill. Au moins si ça avait été le cas on aurait pu assister à un vrai enterrement. Des funérailles en bonne et due forme. Chico style bien sûr. Œuf corse. Histoire de ne pas vexer davantage cet amour propre que ta famille a parfaitement bien entretenu ces dernières années. Comment ça je fais ressortir mon côté bitch ? Mais mon amour, tu viens toi-même d’avouer à ma mère que c’est ce qui fait tout mon charme.

Il se permet de recadrer une mèche rebelle. J’inspire un coup, assez bruyamment je dois dire. J’expire de manière plus posée. Allez Bro, prends sur toi. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Il va cracher le morceau, elle va nous sortir une excuse à la one again qui tiendra parfaitement la route et qui me fera passer pour le patient plutôt que le toubib, on se fera la bise et on dégage d’ici vite-fait. On se trouve un hôtel, on s’envoie en l’air et dès demain matin on dégage et on va visiter l’Europe. Il ne semble pas trop mal ce plan, tu ne trouves pas ?

Si ce n’est que je reste bouche-bée face à son baragouinage de mes deux. Tad, mon cœur, à Arcadia ça avait beau fonctionner sur monsieur et madame tout-le-monde, là tu déblatères vraiment du non-sens de merde. Excusez du peu le vocabulaire.
Une crise cardiaque ?
Des obsèques ?
Fieu, t’as lu la lettre au moins ? Ah non, je l’avais déjà brûlée avant de t’en parler. Un vulgaire accident domestique on va dire. De toute évidence, elle ne t’aurait rien appris. Ceci dit, ton speech de vendeur de porte-à-porte laisse vraiment à désirer. Limite je m’attendais à ce que tu lui demandes quand elle comptait crever pour ne pas me faire passer pour une menteuse.

J’inspire un nouveau coup, secoue légèrement la tête et me détache de son étreinte.

- « Laisse béton, je vais prendre le relais. »

Les hommes franchement. Les légendes disent vrai. Faut tout faire à leur place. Je m’étonne même que Badb ait pu se laisser tenter par un d’entre eux. Mais inutile de La mêler à la conversation. Il ne manquerait plus que ça.

- « Maman … »

Bordel, je n’aurais jamais cru qu’un jour ce mot m’arracherait autant les tripes.

- « … il y a une semaine j’ai reçu une lettre m’annonçant ton décès. »

J’omets volontairement de préciser que c’était une lettre anonyme, rédigé à la main à l’encre de plumes avec une calligraphie irréprochable. J’aurais peut-être dû me douter que papa n’était pas aussi doué que pour se vanter d’une telle originalité. Ça ressemblait vaguement à ta propre écriture – du moins comme elle m’apparait dans mes souvenirs. Mais j’ai rapidement mis cette théorie de côté vu que la logique veut qu’un mort ne puisse pas annoncer son trépas après coup … même à l’encontre d’une incarnation mortuaire. Douce ironie du sort, tu ne trouves pas.

- « Quelqu’un s’est bien foutu de moi. »

J’ai quelques idées quant à l’identité mystère par contre … mais ne tirons pas la charrue avant les bœufs ; la meuf pourrait bien croire que je viens de la comparer à une vache qui plus est.

- « C’était une erreur. Je n’aurais pas dû venir. C’était chouette de te revoir et de constater que tu es en bonne santé. On ne va pas te retenir plus longtemps, on a à faire. »

Et déjà j’agrippe Tad par le poignet pour le tirer à ma suite. Je n’ai que le temps de me retourner et de descendre la première marche. Déjà un bruissement de tissu fait écho dans mon dos. Je n’ai pas le temps de réagir que deux bras viennent enserrer mon torse et ce foutu cardigan qui me gratte. Je sens son nez et son visage s’enfouir dans ma tignasse.

- « Oh ma chérie je suis tellement désolée. Si tu savais comme tu m’as manqué. Je sais que t’annoncer une nouvelle pareille par écrit n’était pas l’option la plus diplomate, mais je n’avais pas le cœur à le faire de vive voix par téléphone. »

Je reste un moment interdite.
Les yeux grands ouverts.
À fixer dans le vide.
J’ignore ce qui me choque le plus dans l’histoire.
Le câlin.
Ou les retombées implicites de la lettre.
Revenir en haut Aller en bas

Tadeo Hierra
Tadeo Hierra
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Puta madre !
Celle là, même une novelas de Telemundo n'aurait pas pu la scripter. On se croirait vraiment dans un de ces feuilletons dramatiques plein de rebondissement grotesques aussi subtils que des marteau-piqueurs. A la différence qu'ici il y a moins de tequila et de palmiers. Moins de nibards refaits, aussi.
Je suis pris d'un fou rire nerveux que j'ai un mal dingue à réprimer.
Mon regard tombe sur les doigts crispés à mon poignet d'une Bronach en proie à une totale sidération.

- C'est sûr qu'après un silence radio de près d'une décennie, une petite lettre pour annoncer la mort d'une mère c'est le top, surtout quand en fait, la vôtre n'est pas vraiment la vôtre.


J'écarte la mère indigne de sa fille en la choppant un peu durement pas le gras du bras. Mon regard est aussi froid que mauvais. Je la sens frissonner brutalement sous l’œillade. Parfait, tremble sale pute. Mexique ou Irlande, la famille c'est vraiment qu'un beau paquet de merde.

- Si votre fille "adoptive"vous avait réellement manquée, il aurait fallu le manifester avant. Vous avez joué, vous avez perdu "Belle-maman". Je ponctue d'un coup de langue méprisant sur le palais.

Je claque des doigts devant les mirettes de Bronach.

- Hey, chérie, on redescend... J'attrape son attention au vol et quand ses billes acérées me foudroient de colère, je retrouve ma femme épicée comme à son habitude. Bueno... Tu veux connaitre ta vraie mère ou on se pète ailleurs ? Hors de question que je reste à moisir ici avec ces reliquats d'humanité.

Je crache ces derniers mots au visage de ma présumée belle-doche qui s'en trouve choquée.
Revenir en haut Aller en bas

Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Tout se passait bien. Du moins aussi bien que ça peut se passer dans pareilles circonstances.
J’étais venu, j’avais vu et j’étais repartue.
Certes pas avec les nouvelles espérées, mais en soi j’y avais gagné à la donne non ? Une connasse (oui parce que la lettre n’avait pu être écrite QUE par une femme) m’avait fait une sale blague, mais tout se finissait bien. Le happy ending du cinéma américain. Avec en prime un sac de pop-corn bad gamme.
Sauf que voilà, mon talon avait à peine effleuré la première marche qu’on me prit au dépourvu. Dans tous les sens du terme et à tous les niveaux en même temps. Le physique, le psychologique, le pluro-pathétique. Déjà le contact direct – qu’il soit ou non partiellement repoussé par la barrière de la matière (soudainement j’éprouve une pointe de reconnaissance pour ce fichu cardigan) – fait est qu’il a lieu. Et de la part d’une meuf qui n’a jamais daigné montrer une affection particulière à l’encontre de sa fille adorée … certes, maintenant je comprends pourquoi. Mais en plus elle me balance la patate chaude comme on peut parler de la pluie et du beau temps. Tant qu’on y est, c’est fou comme l’Irlande s’est asséchée depuis mon (premier) départ. Réchauffement climatique, bonjour.

Mon esprit tente de relativiser les choses. De me déconnecter de la réalité. Il me balance des absurdités et des images sans queue ni tête pour m’obliger à encaisser la douloureuse. J’ignore pendant combien de temps je zone entre le ailleurs et le plus tard. Mais quand je reviens à moi je n’ai que le temps de voir deux bras costauds secouer ma mère tel un prunier le jour de la récolte. Il est dès lors des plus logiques que j’accueille le regard de mon autoproclamé sauveteur d’un air plutôt … hostile dirons-nous. Pour rester dans le politiquement correct.

Je lui pointe un index bien menaçant sur la poitrine tandis que mes iris lui envoient des étincelles digne de Thor himself.

- « Tu la touches encore une seule fois et je peux t’assurer que tu vas me supplier à genoux de t’achever. »

Les mots peinent à passer tandis que je sers les dents pour ne pas fracasser les siennes d’entrée de jeu. Ce n’est pas comme si elle et moi, on était proche ; mais vous savez ce qu’on dit ce qui est dans la famille, reste dans la famille. On peut se détester, on peut s’insulter, on peut se faire les pires emmerdes du monde … mais entre nous. Si quelqu’un vient foutre les pieds dans le plat, eh bien … c’est à ses propres risques et périls. Je suis d’ailleurs étonnée que mon père ne soit pas encore sorti de la maison avec sa carabine chargée sous le bras. Ça tombe, ça ne saurait tarder.

- « Non Brónach, il a raison. »

Et là revoilà qui vient poser une main suppose conciliatrice sur mon avant-bras comme si ça allait apaiser toute la tension qui nous entoure. Elle ne sent donc pas tout ce qui nous entoure ? Même mes sous-vêtements ne m’imposent pas une telle pression à la raie des fesses. #CQFD

Ceci étant, elle retire sa main aussitôt en découvrant mon regard meurtrier que je déplace vers elle. On dirait qu’elle vient de se brûler au bec à gaz. Bien fait pour elle !

- « On aurait dû t’empêcher de partir. »

Non mais je rêve ou quoi ? T’as vraiment rien pigé ?!

- « J’aurais dû me montrer plus insistante envers ton père. »

Ça y est, vas-y, refile-lui le mauvais rôle tant que t’y es.

- « Je suis vraiment désolée ma chérie, je …»

- « Tu quoi maman ? Tu regrettes d’avoir raté 13 ans de ma vie ? Tu es désolée que je sois revenue parce que ça prouve que tu comptes plus pour moi que moi pour toi ? Tu es désolée parce que si t’avais su que j’allais réagir ainsi, tu aurais feint ta mort plus tôt ? Tu es désolée parce que c’était une excuse bidon pour me faire rappliquer comme une pauvre gamine en manque d’amour et de reconnaissance ?! »

Je réprimande tant bien que mal les larmes que je sens monter.
Je hausse le ton.
Je suis prête à la défoncer.
J’ignore si c’est Tad qui me retient, ou moi qui me retient à Tad.

-« Non, bien sûr que non ma chérie. »

- « ARRÊTE AVEC MA CHÉRIE PUTAIN! »

- « … »

Mon langage châtier mélangé à l’adrénaline ont au moins le chiche de lui clouer le bec. Et à moi aussi. Je mords sur mes dents. Je chope ma lèvre au passage. Un goût de sang tapisse mon palet. Je me concentre dessus. Je déteste pleurer en publique.

- « Je suis désolée Brónach. Ce que j’ai écrit n’est que vérité. Ton ami a raison. J’aurais aimé que tu l’apprennes autrement. »

Ou encore mieux, que je ne l’apprenne jamais.
N’est-ce pas.
Maman.

- « Viens, on se casse. »

Je me retourne. Attrape Tad par le poignet, plus par réflexe qu’autre chose, et l’entraine à ma suite.
Où est-ce qu’on va ?
Je n’en sais strictement rien.
Je n’en ai fichtrement rien à foutre.
Mais loin d’ici.
Et vite.
Revenir en haut Aller en bas

Tadeo Hierra
Tadeo Hierra
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Brónach est une gosse qui n'a pas fait le deuil de ses parents. Moi, ça fait longtemps que j'ai renié mes vieux. On peut rien attendre de tels fumiers. J'aimerais qu'elle coupe son foutu cordon ombilical et qu'elle ne s'en remette plus qu'à moi.
Moi, je ne lui ai jamais menti.
Je suis un connard, un pourri, un déviant. Elle a tout vu, tout exploré dans les moindres recoins. Elle sait avec qui elle fraie. Aussi je lève les yeux au ciel en la voyant me menacer. Ce n'est pas moi que tu as envie de tabasser, chica.

A mon grand étonnement, c'est la madre elle même qui décide de s'accabler, me coupant la chique. Super. Une foutue adoratrice de sa propre culpabilité. Bro dégringole intérieurement. Je vais devoir encaisser toute sa rage et sa frustration et je dois avouer qu'une partie de moi s'excite à cette idée. Néanmoins, ma tolérance envers la médiocrité a ses limites.

- Je suis désolée Brónach. Ce que j’ai écrit n’est que vérité. Ton ami a raison. J’aurais aimé que tu l’apprennes autrement.
- Bon j'en ai marre de ce sketch. Vous êtes une merde, vous vous complaisez d'en être une, on a saisi le message dans son ensemble... Et après ? Moi tout ce que je vois c'est une connasse égoïste qui a voulu se soulager la conscience sans penser une seule seconde à l'impact que ça aurait. La prochaine fois que vous êtes tentée par l'idée de renouer avec la gosse que vous avez abandonnée, coupez-vous les mains et la langue. On s'en portera tous bien mieux.


Sourire froid.
La tentation est grande de revenir sans sa fille pour la torturer. On trafique de l'organe partout, après tout.

- Viens, on se casse.

Soupir.
A moi de nettoyer derrière toute cette chiasse maintenant. Merci Belle-fausse-Maman.

Ma Tornade nous entraine au hasard dans les ruelles pavées en lisière de la fameuse "Brume". On finit par longer les barricades de fortune, faites de barrières en ferraille, de plots oranges et de cordons fluos. Il y a des  "Défense d'entrée" et des têtes de morts en picto. Les flics ont été remplacé par des militaires. Moi, je me dis juste que ça fera une heureuse diversion.

- Tiens mais c'est pas le brouillard chelou dont tout le monde cause ? Je tire sur la prise de Bro, l'obligeant à bifurquer un peu brutalement. Qu'est-ce qu'ils espèrent contenir avec trois pauvres pancartes. C'est comme vivre Tchernobyl en première ligne... "Ne vous inquiétez pas, le nuage n'a pas survolé l'Europe, il a été assez poli pour le contourner..."

J'émets un ricanement mauvais.
Une petite escouade de bidasses - quatre si je compte bien- s'approche de nous d'un air aussi déterminé que martial. Ca ne transpire pas de souplesse et de diplomatie tout ça.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Il est interdit de se promener si prêt des barricades.
- Ah ouais...?
fais-je avec un sourire de petit malin en lorgnant sur la grenade dégoupillée qui me tient fermement le poignet. Et si on a envie de visiter l'attraction locale, vous comptez faire quoi ?

J'ai toujours ce sourire tranquille , nonchalant, celui qui irrite les amoureux de la discipline. C'est que je n'ai jamais su vraiment obéir, si je n'y trouve pas un réel intérêt. Entre nous, pour le moment, vous avez plus de valeur en punchingball qu'en figure d'autorité.
Revenir en haut Aller en bas

Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
J’ignore où on est.
J’ignore où on va.
Mes doigts se sont enserrés autour de son poignet. Je le tire à ma suite. Je n’écoute même pas les dernières paroles qu’il balance à cette femme que je ne sais pas – plus – comment appeler. Je continue à serrer les dents. Ma mâchoire me tire tellement que j’ai l’impression qu’elle va exploser. Ça foutra de l’émail partout sur cette belle allée digne de Beverly Hills. Quel dommage. Appelez donc les flics. Qu’ils me foutent les menottes pour entrave à la paisibilité d’une ville de faux-culs !

Je suis tellement absorbée par mes idées sombres, que je manque de me faire arracher le bras au moment où mon comparse d’infortune (que j’avais temporairement zappé du tableau) me fout un holà. De même, j’évite de justesse de me prendre un de ces énormes plots oranges dégueu en plein dans les tibias. Non pas que ça m’aurait fait grand effet, mais il suffit parfois de peu pour se vautrer majestueusement. Et les circonstances se prêtent EXACTEMENT à ce genre de mésaventure. Avec la chance que je me paie, ça aurait laissé le temps à l’usurpatrice de nous rattraper et de me faire dégueuler davantage avec ses excuses à la mords-moi-l’nœud.

Hein quoi, tu me parlais ?

Je secoue un peu la tête, histoire de dissiper les images qui hantent mes pensées. Je rattrape à peine les derniers mots de son laïus – quelque chose sur un nuage et l’Europe – et l’espèce de ricanement qui lui sert de conclusion.

- « C’était la Belgique, pas l’Europe. »

Ma bouche prend le relais. Elle baragouine des faits divers qui n’intéressaient même pas les principaux concernés. J’ai clairement l’impression que le corps et l’esprit se sont déconnectés. Le premier s’est mis en pilote automatique tandis que le second tente de trouver la porte de sortie. Mais pour filer où mon vieux ? T’as vu ce qui nous entoure ? T’as envie de faire la belle dans une brume possiblement toxique, mais assurément déconseillé ? Non pas que ça me concerne, mais c’est tout comme.

Là encore mon monologue interne est interrompu par l’arrivée soudaine de nouveaux protagonistes. C’est fou ça, ils sortent du sol comme des champignons par ici. Et ils prennent la mouche à une de ces vitesses. L’alpha de la meute (pour autant qu’on puisse le qualifier de tel) se bombe un peu le torse tandis qu’il s’apprête à répliquer. Si j’avais eu un objet pointu sous la main, je lui aurais volontiers enfoncé dans la poitrine. Juste pour m’assurer qu’il ne risquait pas de se noyer dans le CO2 ou s’envoler sous l’effet de l’hélium. Il n’aurait manqué plus qu’une petite voix niaisarde pour confirmer ma théorie du complot.

- Hé le gringo, ne fais pas ton malin sous prétexte de vouloir impressionner ta belle.

Il se sent grand. Il se sent fort.
Avec une escouade de bras cassés dans son dos.
Et une arme bien blinquante pour détourner l’attention vers sa ceinture plutôt que ce qui se cache dessus.
Il tourne son attention vers moi.
Je l’imagine presque avec ses mains accrochées à ses bretelles improvisées.
Cliché as hell.

- Est-ce que cet énergumène vous importune mademoiselle ?

Je hausse un sourcil.
De ké ?
Euh … vous avez remarqué que c’est MOI qui lui tiens le poignet et non l’inverse ?
Pendant une fraction de seconde je suis tentée de regarder derrière moi. Histoire de bien m’assurer que c’est à moi qu’il cause.
Mais un méli-mélo de choses et autre (frustration, déception, ennui, répit … you choose) font que j’accepte d’entrer dans son jeu. Quitte à passer notre première nuit en taule ensemble, autant faire cela dans les règles de l’art – ne trouves-tu pas … GRINGO ?

- « Monsieur l’agent. »

Je prends ma voix la plus innocente.
Celle qu’il n’a pas encore entendu.
Celle qui va tous les deux nous filer une belle grosse nausée gueule-de-bois-style.
Et pour rajouter un peu de drama à toute l’absurdité de cette scène tout droit sortie d’un mauvais film, je tend ma main libre vers son avant-bras le plus proche.

- « Je ne connais pas cet homme. »

Vu l’humidité qui suinte de mes yeux qui se disputent encore des histoires de famille, ça doit donner le tableau idéal pour ce qui va suivre.

- « Il m’a dit que je devais le suivre. Qu’il m’emmènerait vers un endroit sûr qui me protégerait du brouillard. »

Inutile de vous dire ce qu’on y fera une fois la porte close.
Je laisse le soin à votre petite imagination malsaine de faire le reste.
Quelque part dans votre for intérieur, vous mourrez d’envie de le laisser m’emporter. De nous suivre en douce. De vous branler dans votre uniforme qui représente la loi.
Avant de, bien sûr, venir me sauver.
Bande de voyeurs.
Bande de cons.

- « J’ai peur. »

Pour vous.
Revenir en haut Aller en bas

Tadeo Hierra
Tadeo Hierra
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 46
Localisation : Là où tu trouvera un couteau planté : dans ton dos.

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
La voilà qui part en roue libre, façon bandita. Mais quelle fieffée connasse, sérieux! Je la regarde, à moitié mort de rire et secouant toujours mon poignet où ses griffes de chatte sont restés plantées. Ils sont aveugles ces cabrones, c'est merveilleux!

- Sérieux, Bro... La princesse en détresse? Même toi t'y crois pas.
- J’ai peur,
qu'elle minaude la chiennasse!

Je passe ma langue sur mes canines. On dirait que je me pourlèche les babines. Je suis hilare, en vrai. Tu veux de la chair fraiche pour te remonter le moral ? Qu'à cela ne tienne, chica. Je me mords la pulpe de la lèvre et je lui souffle :

- T'es une incroyable poufiasse... qui sonne comme un "je t'aime".

Le plus bavard des gus m'empoigne brutalement par le paletot.

- Hey ! La petite dame t'a demandé d'arrêter de lui manquer de respect ?
- Ah bon, j'ai pas souvenir de ça, moi. Elle a juste piaulé que je l'emmenais faire une balade.
- Lâche-là, immédiatement.
- Techniquement, "gringo", c'est elle qui me tient.
- Vas-y Jenson! Apprends lui les bonnes manières au mexicain.
- Ben ouais Jenson, apprends-moi la politesse irlandaise, ça a l'air si bien...
que je lui balance, goguenard. Ca a l'air de l'agacer un brin.

Je suis arraché à Bronach pour recevoir un bourre-pif appréciable. Je sens la saveur chaude et ferrugineuse du sang me perler du groin, tâcher la rangée de dents blanches qui me sert de sourire.

- Tu tapes comme une fillette, Jenson. Je désigne Bro du pouce. Elle me tabasse plus fort que toi, t'sais.

Et même que ça me fait salement bander.

- La Tornade, si tu viens pas réclamer ta part, je me les bouffe tous les trois. Viens pas chialer qu'il en reste plus pour toi...

Voilà des préliminaires qui rendent la soirée plus engageante que prévu, non ?
Revenir en haut Aller en bas

Brónach E. Mooney
Brónach E. Mooney
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos
Avatar

Date d'inscription : 27/03/2020
Messages : 119
Localisation : Looking for Chaos

Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Je ne sais pas vraiment ce qui me prend de faire ça. Enfin si, je le sais pertinemment. J’ai besoin de me changer les idées. J’ai besoin d’oublier les deux dernières heures de ma vie. Les trois dernières semaines aussi. Et si possible les quinze dernières années, pour tabler large. J’ai besoin de me vider la tête. Et les tripes. Et d’autres parties de mon corps qu’il n’est pas bon de citer en public.
Et non seulement j’ai besoin.
J’en ai également envie.

De chialer, mais pour une bonne raison.
Parce que la douleur physique, celle-là au moins je la gère. Celle-là au moins je la contrôle. Et si ça ne fait plus assez mal, il suffit juste de poignarder une nouvelle fois. Clair. Net. Précis. Pas comme cette hache dans le dos que ma chère mère m’a enfoncé entre les vertèbres en prenant bien soin d’éviter le coup du lapin. Il n’aurait pas fallu que je meurs prématurément. Cela aurait gâché le plaisir de m’arracher toutes mes convictions les unes après les autres et de les faire brûler à l’image des sorcières de Salem.

Voilà que je m’emporte une nouvelle fois.
Alors OUI, il fallait vraiment que je fasse ça.
Pour ma santé mentale, pour autant qu’il en persiste encore quelque chose quelque part.
Et, accessoirement, pour donner à cet escadron de branquignols une chance de s’en sortir. Croyez-moi les gars, vous préférerez de loin faire face à mon gringo qu’à moi. Non pas qu’il ne va pas vous foutre la raclée de votre vie … mais avec lui, vous avez au moins une chance réaliste de vous en sortir. Amochés certes, mais vivant. Même si de nos jours, tout est relatif. Je vous l’accorde.

Ils ne l’écoutent même pas. Ce qui n’est pas étonnant en soi.
Non pas que mes talents d’actrice pètent le plafond, mais plutôt qu’eux aussi ils en avaient envie et besoin. De se défouler un coup. De redorer leur blason. De foutre autre chose de leur nuit que de compter des plots oranges et raccompagner des animaux errants à leur légitime propriétaire. Mais à bien y réfléchir, c’est ce que nous sommes non ? Des animaux. Des bêtes féroces. Beautiful monsters in disguise.

Et voilà que la danse débute.
Le gros torse, qui s’avère s’appeler Jenson (parfois c’est presque trop facile, non mais franchement …) l’autoproclamé big boss du troupeau donc, attrape Tad’ par le veston comme dans un mauvais film de série B. Je manque de peu de m’esclaffer. Non mais sérieux, ça fonctionne ce genre de baratin ? En tant que femme de nos jours, victime qui plus est, on aurait clairement plus de répartie que ça. Mais qu’à cela ne tienne. Je sens qu’ils ne vont pas faire long feu. Dommage, j’espérais vraiment que ça m’occupe au moins une dizaine de minutes. Le temps que la crise retombe et que je reprenne le dessus sur les vilénies de mon cerveau (et de mon amour propre) en vrac.

Il suffit d’appuyer là où ça fait mal, et chez certains énergumènes c’est vraiment (trop) facile à trouver. Nous voilà séparés par les forces de l’ordre. Comme c’est romantique. Claire et Léonardo n’auraient pas fait mieux dans leur interprétation de Roméo et Juliette ! Et certainement pas de manière aussi sanglante. Pil poil ce qu’il nous fallait pour attiser la convoitise de nos chers parasites. Ces deux-là sont pire que des chiens de chasse. À peine le carmin pointe le bout de son nez, que leurs museaux se dressent déjà. Et pas que ça. Excusez du peu.

Je lui décoche un clin d’œil à son compliment.
Ça en était bien un, non ?
Mais cela ne plait pas forcément à l’homme qui espérait le voir mettre un genou à terre.
C’est beau de rêver fieu, mais y’a que pour moi qu’il fera ça.
Et certainement pas en vue de me passer la bague au doigt.
Sans quoi il ne se relèverait jamais.
#CQFD

- « Paroles et paroles et paroles. »

Blah blah blah.
Jada jada jada.
Esbrouffeur va.

- Madame?

- « Monsieur? »

La conversation n’est pas non plus son fort. Décidément, il n’a rien pour lui ce pauvre Jenson. J’en viendrais presque à regretter ce qui va suivre. Presque.

- Chef? Vous voulez qu’on s’occupe de lui ?

Ouhhhhh ça doit faire mal ça. Quand tes propres hommes proposent des trucs pareils c’est qu’ils minent ton autorité … non ?
Et dire que je m’attendais à un peu plus de résistance de la part de ces fiers représentants de l’ordre. C’est fou comme l’entièreté de cette ville s’avère être tellement … décevante.
Je me rappelle tout à coup que rien, strictement rien, ne m’avait empêché de me barrer le jour de mes 18 ans. Et depuis, rien n’a changé.

- « Quelle mauvaise pioche. »

Traduction : ils m’ennuient et je n’aime pas m’ennuyer.
C’est dangereux.
Et déjà je sens mon don se déployer sans que je n’y oppose la moindre contrainte. Il vient allègrement lécher les plus sombres traits de caractère de notre escouade en uniforme. Mais avant que le chaos ne s’empare doucement de la scène, je m’avance vers mon Roméo en sang une moue joueuse aux coins des lèvres.

- « Je vais rectifier ça. »

Et mes phalanges de la main droite serrées en poing lui foncent tout droit dans la face.
J’ai toujours aimé sentir son sang sur moi.
Allez comprendre.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé


Kinder Surprise [ft. Tadeo] Empty
Revenir en haut Aller en bas

 
Kinder Surprise [ft. Tadeo]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Tír na nÓg :: RP-