Après un regard perplexe, le rouquin me tend un paquet bien entamé, et le frisson de soulagement contre ma nuque me donne un sourire satisfait. Pendant un instant, j'ai cru qu'il n'aurait rien pour moi, et j'ai finalement eu tord.
Mais sa phrase flegmatique m'indique que ce n'est pas son cas. Pas son paquet donc? Je ne lui demande pas: qu'importe à qui il appartenait, il est maintenant mien. Je ne répond pas à la question sous-jacente: j'avais été dépendante toute ma vie, d'une seule femme.
Elle m'avait attaché, elle m'avait enfermée. Elle m'avait élevé dans la vapeur de cigarette ou d'opium quand ça lui prenait. Elle m'avait battu, m'avait insulté. Elle m'avait donner le rôle d'objet, de chose. Et je n'avait été rien d'autre depuis ma naissance jusqu'à ce qu'elle m'ouvre la porte.
Je prend la première clope de liberté, encore plongée dans mes souvenirs sombres, et après l'avoir posé au bord de mes lèvres, je susurre:
"Tu as de quoi l'allumer, très cher?"
Il faut vraiment que j'enfume mon cerveau qui réfléchis trop.
L'homme est déjà aplati dans mon pieu, et je fronce les sourcils avant de le rejoindre en m'étalant aussi.
"Alors, du feu? Ou je l'allume à la cheminée?"
Enfin, le cylindre commence à fumer, et je tire avec précipitation la première latte comme un besoin pressant.
Putain...
Je forme un sourire d'allégresse.
"Je sais pas de quelle compagnie j'ai besoin. Je sais juste que j'ai jamais dormi seule de ma vie, et que la chambre est trop grande pour moi. Le pieu aussi d'ailleurs. Tu avais l'air de te faire chier, alors je me suis dit qu'on pourrais partager. Et toi, quand tu es venu, tu t'attendais à quoi?"
Qu'il ne parle pas de son pénis, ou bien mon allégresse serait clairement mise à mal.
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Mer 1 Juil - 22:02
Il était une fois ...
"Très cher" ? Je viens de prendre une sacrée avancée sans même l'avoir spécialement décidé. Il suffit d'une clope pour en arriver à un tel résultat ? Je n'espère pas que ce soit si simple. Cependant, je profite de cet état pour m'affaler un peu plus paresseusement sur la literie. Quand elle insiste une fois de plus pour allumer son machin, je tend les mains, une pour allumer, une pour cacher, afin d'en faire rougeoyer le bout.
Je regarde attentivement l'air de bien être visible qui émane instantanément à mesure que la fumée lui prend les poumons. Très étrange addiction. Il va falloir que je me rappelle de toujours avoir des cigarettes sur moi dans un avenir proche. Cependant, je sais aussi que j'ai le pouvoir de la libérer de cette prison, je le lui proposerai sans doute si la question vient à se poser.
"Je m'attendais à rien de spécial. En fait, j'ai évité d'y penser. J'préfère les surprises." J’étale mes bras de part et d'autres "Ceci dit, c'est très généreux de ta part de bien vouloir partager ton lit."
Très franchement, sans doute l'un des meilleurs plumard qui m'ait jamais porté. Je pense qu'il ne manquerait plus que les baldaquins et les draps pour en faire une chambre tout à fait à mon goût.
"Tu veux dormir tout de suite ou tu veux qu'on fasse un truc avant ? Sinon, on peut simplement causer si tu m'envoie pas chier toutes les cinq minutes ..."
Aussitôt demandé, aussitôt fait: avant même d'avoir vu le briquet sortir de la poche, ma clope est allumée, mes poumons asphyxiés, et mon addiction ravie. Même si je n'ai à priori aucune chance de voler son briquet, au moins la cigarette est là, c'est déjà ça.
Le jeune homme se met de plus en plus à l'aise, et le fait qu'un inconnu soit aussi calme en ma présence me fait rire intérieurement. Je me contente de faire comme si c'était un vieux copain, et m'installe près de lui, draps confortables sous le crâne et yeux contre le haut plafond.
"Alors Azraël, comment tu t'es retrouvé à travailler dans un hôtel pour mieux faire chier les patrons qui te paye?"
Tant qu'à partager un lit, autant faire connaissance, non?
Je tire encore sur le cylindre et me retourne vers Azrael pour attraper un cendrier derrière lui (ou plutôt une coupe de fruits vide, certainement dans un bois précieux bientôt souillé par mon tabac trafiqué aux produits nocifs), et sourire au visage perplexe qui se tient pas si loin de moi.
"Je sais pas dormir en fumant encore, alors laisse moi finir ça avant de me proposer de dormir. Par contre, je peux parler en faisant cette maigre activité, si le cœur t'en dit!"
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Jeu 2 Juil - 12:42
Il était une fois ...
Finalement, nous voilà les deux au lit. Elle m'a rejoint, elle, pas moi ! Donc on laisse le couteau là où il est ! Mais visiblement, la jeune femme semble détendue. Elle fume tranquillement. Va-t-elle réellement dormir près de moi ? Ce serait une expérience inédite, je dois bien l'admettre.
"J'ai passé des entretiens d'embauches, et de temps en temps, quelqu'un veut bien m'embaucher. C'était le cas ici, tout simplement."
Je me retourne vers Thaïs pour répondre à la seconde partie de la question. Sourire aux lèvres.
"Et pour ce qui est de mordre la main qui me nourrit ... Disons que c'est une seconde nature irrépressible chez moi. Dès qu'un patron devient un tant soit peu abusif, j'ai tendance à vouloir me faire virer en le faisant chier. Ce soir, ça aura aussi servit à ce que tu dormes à l'abri."
Fumer en dormant ? Je doute que provoquer un incendie ne soit une très bonne idée effectivement. Ce serait amusant, certes, mais sans doute dangereux pour ma compagne de ce soir, et fatale pour ma misérable carrière dans la sécurité.
"Je veux bien parler." je me tourne sur le côté pour lui faire totalement face. "Alors, t'as déjà tué quelqu'un parce qu'il a essayé d'abuser de toi ou c'était juste une mise en garde hasardeuse, tout à l'heure ?"
Sa réponse est l'évidence même, et je rigole toute seule, la clope coincée entre les doigts.
"T'es con. Tu sais ce que je veux dire, et tu me prend pour une blondie!"
Devenant plus sérieux, le bonhomme se tourne vers moi, et un éclair me rappelle que le couteau est toujours là, rangé dans la poche du peignoir immaculé (pour le moment).
Je repose ma tête contre le lit, les yeux dans le vague pendu contre le lustre, et déblatère:
"Ainsi donc, tu es un chieur né. Intéressant. Tu as donc toujours fait foiré tes contrats?"
Parlons donc. Je m'installe plus proche, toujours dos au lit, et écoute sa connerie qui me fait pourtant penser à des choses sérieuses.
"Pour l'instant, j'ai jamais eu a tuer qui que ce soit. Disons que pour une raison que j'ignore, la personne qui m'hébergeait ne laissait pas ce genre de choses arriver et déviait toujours les tentatives vers elle."
Je tire encore, pensive.
Il était bien arrivé des fois où les hommes, soit trop torchés pour faire la différence entre la génitrice et moi (et il fallait vraiment être au fond de la bouteille vu à quelle point nous n'avons aucun point commun physique), soit me trouvait plus à leur goûts, avait tenté de me chopper de gré ou de force.
Mais, assez surprenamment, la génitrice ne laissait jamais rien passer là dessus. Elle m’attrapait, me jetais dans un placard la plupart du temps, sous un lit ou un meuble si je n'était pas à proximité d'autre chose, et trouvait toujours "un arrangement", comme elle el disait si bien.
Moyennant ses services, sa bouteille ou sa dope, ou les trois, ses compagnons revenaient toujours à elle, oubliant ma présence dans les placards puant la pisse, derrière les meubles poussiéreux ou même sous le pieu ou ils se vidaient avec des bruits répugnants.
Personne n'avait pu me toucher jusqu'alors. Et je ne pense pas que c'était une fleur gratuite, mais n'avais aucune idée du prix de cette fleur.
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Jeu 2 Juil - 14:47
Il était une fois ...
Son rire est contagieux. Je n'ai aucune autre réponse à apporter, malheureusement. Je postule, on me prend, et voilà. Là, c'était mon calme qui a fait en sorte que je sois retenu pour le poste. Parfois, c'est le fait que j'accepte d'être payé au salaire de base. Mon flegme m'a valu pas mal de jobs aussi car certaines entreprises ont plus besoin de leurs employés que le contraire et sentir qu'un candidat leur échappe peut-être parfois bénéfique pour le-dit candidat.
"Tous mes contrats officiels, oui."
Je me doute bien qu'elle sait qu'il y a dans cette ville des employeurs qu'on ne peut pas se permettre de fuir, ou de décevoir.
"Il sera toujours temps de m'en repentir quand j'aurais ma propre entreprise et que mes subordonnés feront preuve de rébellion."
Intéressant comme idée... Mon pouvoir peut-il marcher aussi contre moi-même ? Je me promets de vérifier cette donnée au plus vite.
Rapidement, je suis tiré de mes pensées par les siennes. Étrange phrase, la personne qui l'hébergeait ? Celle-là même qui l'a foutue dehors ? Je comprend que sous cette carapace qui m'a l'air solide, Thaïs ait besoin et envie de se défendre contre ce genre d'agressions.
"Cette personne a l'air d'être absolument charmante ! J'aimerai beaucoup la rencontrer !" je dis, exagérément ironique. "En tout cas, je connais mon lot d'individus qui pourraient facilement régler définitivement le problème."
Mon invitée a en tout cas l'air d'avoir une relation très conflictuelle avec le sexe. Pendant un moment, je me demande si je ne pourrais pas l'en libérer. Cependant, une certaine méfiance est de rigueur quand on vient d'être mise à la rue, ce qu'elle a visiblement sans avoir besoin d'être passée par un quelconque abus.
Je regarde son profil, la fumée s'échappant lentement de ses lèvres. Ses cheveux bouclés, encore légèrement humides, s'étalant largement sur l'oreiller comme autant de serpents entortillés. Pauvre petite gamine, une telle force de caractère ne devrait pas être gâchée ainsi et j'ai peur que les bosses de la vie finissent par entamer le tranchant de sa personnalité acerbe.
"Et toi, t'as déjà travaillé ? Je te vois mal rester oisive, mais je te vois mal obéir aveuglément aux ordres."
Dans un geste évasif de la main, je rajoute dans un souffle de fumée:
"T'es pas obligé de répondre. Je suis même pas sûre d'avoir envie de savoir."
La curiosité était là, mais dans les délires clandestins, et je le savais mieux que quiconque, il se passait des choses que je n'avais pas envie de me remémorer. Le passage de la drogue. Le trafic des filles qu'ont enfermait parfois avec moi. Le sexe vendu. Les organes vendus.
Je dissipe la fumée d'un autre mouvement de main.
"Tu veux monter une entreprise?"
ça me surprend, et je ne sais même pas pourquoi. Un emmerdeur n'a pas le droit d'avoir des rêves? Au moins lui il avait des rêves.
"Une entreprise de quoi alors?"
Je dépose mes yeux contre ceux qui me regardent maintenant plus intensément. J'en avais trop dit, d'où je venais. ça pouvait me mettre en fâcheuse posture.
"Oublie. Elle m'a sortie, et tant mieux. J'ai pas besoin de son toit, ni de sa protection de merde. Je suis assez grande pour savoir de quelle côté on plante quelqu'un."
Assez grande, c'est certain... Mais de combien? En soit, personne ne se souvenait vraiment de ma naissance. Certainement pas moi, ni même la génitrice. Noyée dans l'alcool autant que dans la drogue, elle ne vivait à peu près que le moment présent. Assez pour cassez les couilles de beaucoup, déjà.
Une seule certitude: j'avais plus de vingt cinq ans. mes dents de sagesse étaient toutes là, et le temps semblaient déjà long comme pour les vieux. Au mieux, vingt cinq ans de gâchés. Au pire trente. Le tiers de ma vie.
Mes pensées reviennent lorsque je sens le regard contre moi. Le rouquin me dévisage, et je réfrène une pulsion de fuite ou de dissimulation. Regarde moi, Azrael, mais ne me met pas plus mal à l'aise que je le suis.
Par mimétisme, j'en fait autant. Mes pupilles se fondent dans celle si foncés de l'homme si proche physiquement à présent. Quelques mèches se perdent dans l'espace en une houppette désordonnée qui va bien avec sa malice. La peau est tout autant blanche que la mienne. Une peau de roux, dit-on, fragile il paraît, mais le personnage me semble si sur de lui, si calme...
J'ai envie de poser la main sur cette peau...
Mais je stoppe mon geste avant même qu'il ne naisse, et demande doucement:
"...Qu'est ce que tu regardes comme ça?"
Sa question me fait me redresser avant de terminer ma cigarette et, tout en passant au dessus de lui pour atteindre mon cendrier provisoire, je répond:
"Comme dit précédemment, j'ai jamais bossé de ma vie. Mais j'imagine que si on me propose quelque chose, je serais prête à apprendre. Dis toi simplement que je suis comme une handicapée de la vie, amputée de la moitié de celle ci, et que je dois apprendre les choses de base à mon âge. D'accord?"
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Jeu 2 Juil - 22:10
Il était une fois ...
"Ce genre de contrat, je les prend toujours très au sérieux."
Ils ne sont pas reliés à l'argent ni à une quelconque compensation. Ils sont liés à ma survie dans l'autre monde. Fort heureusement, je ne suis pas tenu de répondre sur la véritable nature de mes agissements et je préfère garder le silence effectivement.
J'enquille donc sur la question suivante : qu'est ce que je ferai si j'étais mon propre patron ?
"Très franchement, je n'ai pas de projets précis. Un truc qui rapporte bien et où tu fous rien de tes journées... Peut-être une boite de nuit, un casino, un club de strip-tease ..."
Quelque chose qui joue sur l'addiction des gens, sans aucun doute. Je pourrais faire toutes les expériences que je veux à longueur de temps, avoir plein de cobayes sous la main. Je pourrais aussi avoir énormément d'informations diverses et imaginables. Thaïs en est un exemple parfait : une fois l'addiction comblée, les humains sont bien plus dociles. Quoique je doute que Thaïs puisse être docile un jour en réalité.
Et ce jour là, je serais là pour lui rappeler à quelle point sa rébellion peut-être forte.
"Je n'en doutes pas, très chère. En fait, je suis même certain que tu peux dégainer ce couteau dans la seconde."
J'assiste à une courte introspection que je n'ose pas déranger. Finalement, c'est à son tour de me dévisager. Pour peu, je pourrais presque voir ses barrières tomber petit à petit. Malheureusement, au moment où la dernière est sur le point de céder, voilà que la dame fait machine arrière toute. Dommage. Je ne dis rien, je ne bouges pas. Nous avons déjà bien avancé. Malgré tout, sa question limite agressive me pousse à lui répondre simplement :
"Je te regarde toi, princesse."
Elle n'a réellement jamais rien fait ? Même au black ? Du coup, effectivement, elle a tout à découvrir de la rue. Je conçois un peu mieux son énorme méfiance. Et je comprend aussi qu'elle soit aussi vive dans ses réactions chaudes et froides.
Contre toute attente, Thaïs se penche sur moi et je n'ose espérer ce qu'elle va faire. Il s'agit juste de balancer sa cendre mais j'ai l'opportunité de tout voir via son peignoir entrebâillé. Je contre toutes mes envies de faire le moindre geste mais je sais qu'il sera très compliqué de ne pas fantasmer à partir de maintenant. Quand elle revient à sa place et complète sa réponse, je ne peux pas m'empêcher de dire, d'un air entendu :
"Si tu as besoin que quelqu'un t'apprenne les choses de la vie, j'suis là pour toi, ma belle !" Cependant, je préfère préciser tout de suite "Te méprends pas, c'est en tout bien tout honneur."
J'avais sûrement touché un côté dont on ne parlais pas, mais le jeune homme ne s'en offusque pas et répond simplement, sans fioriture ni détail superflu.
Alors c'est ça, la vie de grand luxe? Je ris aux éclats avant d'ajouter:
"Une vie de facilité intellectuelle au profit de la gestion de profit donc. Du pognon et des culs frémissants à foison... Je peux comprendre ça!"
Après tout, les sots métiers n'existaient pas, et le peuple avait besoin de distraction. Je me prenait à imaginer les lumières de néons, les danseuses dévêtues, la musique... Pour l'avoir vu sur l'écran de la génitrice un jour qu'elle s'était endormie bourrée.
Ce monde n'était pas le mien, mais je voulais bien le connaître avec ma nouvelle liberté.
Très chère. Première fois qu'on me traitait aussi bien. Je jette un œil sur l'homme à mes côtés, à demie cachée par mes boucles et la fumée, presque charmée. En remettant un peu de cendre au dessus de lui, je murmure avec un sourire:
"Au moins notre relation commence sur une base honnête: tu me touche, je te plante. C'est un bon départ je trouve, non?"
Je me rapproche un peu plus, et après un temps qui me semble infiniment long passé dans ses pupille, je souffle:
"Et tu vois quoi?"
Ma clope terminée, je me concentre tout à fait sur Azrael. C'était étrange, d'être avec un inconnu et d'être pourtant à l'aise. Je ne sais pas ce qui ce passe, mais je me sens... bien.
Je me remet près de lui et rigole un peu à sa proposition.
"Alors dis moi ce que je dois apprendre, prof! Parce que pour le moment, j'ai l'impression de bien m'en sortir pour une première nuit dehors!"
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Dim 5 Juil - 9:06
Il était une fois ...
Des culs frémissants. Comme elle y va !
"Ce qui attire le tout venant ne m'intéresse pas"
Certes, une jolie plastique est toujours agréable mais juste à regarder. Mon intérêt dans les relations est tout autre. Cependant, très franchement, je doute d'avoir la motivation un jour d'être à la tête de ma propre entreprise. À moins qu'il y ait un intérêt plus profond que celui de l'argent, je pense que je vais abandonner à la première difficulté.
Sa phrase me fait marrer. Un bon départ ? J'aurais préféré le contraire : si elle me touche, c'est à moi de la prendre. Je garde cet amalgame pour moi, évidemment.
Encore une fois, ses mots et son langage sont contradictoires. Son corps se rapproche du mien et je passe naturellement un bras autour de ses épaules pour que nous soyons plus à l'aise. Alors qu'elle est toute proche, je peux lui murmurer :
"Je vois une fille intéressante qui a l'air d'avoir des relations conflictuelles avec un tas de trucs... Et qui n'a pas envie de jouer aux proies faciles."
Mais je finirai bien par trouver ce qui l'intéresse en ce haut monde. Je la sens détendue ce qui m'a l'air d'être une grande victoire.
"Tu t'en sors très bien effectivement. Sinon que tu es assez aguicheuse en passant par dessus moi ainsi pour la cendre."
Et que tu as accepté la proposition d'un démon pour t'aider. Bon c'est que moi donc ça doit moins compter. Cependant je sais que je garderai toujours un œil sur elle.
Je hausse un sourcil dan sla direction du vigile. Intéressant...
"T'es fétichiste?"
L'idée de le voir en pleine contemplation d'un pied ou de se faire éclater des ballons entre les cuisses me fait rire intérieurement, mais qu'importe: Il en a le droit, et tant qu'il ne fait pas de mal pour arriver à ses fins... Mais quand même, avec sa tête sérieuse, l'image serait absurde.
Je frissonne lorsque le bras vient se caler dans la ligne de mes épeules, et je passe rapidement mon doigt contre la lame. Dois-je le couper pour le prévenir? Son immobilité me pousse à ne pas agir et, aussi discrètement que possible, je sort la main de la poche. Le coude contre ma nuque n'est pas désagréable, et la chaleur qui s'en dégage non plus. Tant qu'il ne descend pas, ce ne sera pas une preuve de force contre moi.
"Je n'ai pas de relations conflictuelles. J'ai pas de relations tout court."
Je regarde encore un peu les lumières qui nous illumine avant de reposer mes yeux sur Azraël.
"N'essayes pas d'en profiter, tu t'en mordrais les doigts. Je fais pas ça pour te plaire. Ces draps sont juste assez beaux pour que je les respecte."
Mais il est vrai que son regard sur moi est tout sauf désagréable, et je me complais dans cette soudaine existence de moi même, tout en n'espérant pas y prendre gout: la vie avait gâché assez de moi pour que je ne me coince pas toute seule dans une souricière aussi simpliste que celle là.
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Lun 6 Juil - 16:45
Il était une fois ...
Fétichiste ? Excellente question. J'ai pu l'être, mais cela m'a vite passé. Après tout, il s'agit de choses bassement matérialistes. Moi, ce qui me plaît vraiment et qui sera toujours ma grande satisfaction de ce monde ...
"Non, j'aime juste ce qui sort de l'ordinaire."
A peu de choses prêt, c'était le portrait exact de la fille que je contemple actuellement, pour mon plus grand bonheur. Le physique atypique, ce fichu caractère, tout semble être là pour me satisfaire.
Pas de relations tout court ? Voilà qui en dis long. Mais de là à dire que j'en étais étonné, non, quand même pas. Effectivement, cette nana n'a pas l'air d'être à la recherche du prince charmant ou même de multiplier les conquêtes d'un soir. Étrangement, elle a l'air d'être juste ... sauvage en réalité.
D'ailleurs, encore cette vieille obsession qui ressort à nouveau. Je la regarde plus intensément à présent.
"Princesse ... Je ne vais pas en profiter. Pourquoi toujours cette même rengaine ? Tu m'as posé une question, j'ai répondu. Voilà tout. Ce n'est pas parce que t'as connu ton lot de mort de faim que moi, je vais te sauter dessus."
Après ... Si elle n'est pas contre ... Moi je suis partant !
"J'ai eu mon lot d'expériences, mais le viol n'a jamais été mon truc. Cependant, toi, tu es libre de profiter de ce que tu veux" j'ajoute en écartant le bras, celui sur lequel elle n'est pas.
Les choses qui sortent de l'ordinaire. Je me revois, la silhouette frêle, les yeux fuyants cachés par ma tignasse rebelle... Oui, je devrais pouvoir être désignée comme ça.
Je regarde un dernier instant l'homme étendu dans mon lit, les bras écarter pour me proposer... Que me propose-t-il d'abord? Une nuit ensemble? Un calin? Qu'est ce qu'il veut au juste?
Je souris, mais me redresse et va jusqu'à la cheminée, puis me retourne pour le voir. Il est vrai que ce que je vois me plaît, et je ne sais pas d'où viens cette pensée.
Jusqu'à maintenant, je n'avais jamais eu envie d'un homme. Je voulais de la bouffe, de l'eau, la baignoire de la génitrice, une couverture, des vêtements chauds. Je voulais ne plus sentir que mon ventre se tords, que ma chair brule dans la cendre de la salope, que le froid qui glisse sous le simple vitrage ne m'affecte pas. Mais jamais mes cuisses n'ont désiré quoi que se soit.
Et même lorsque la génitrice amenait quelqu'un (qui souvent la prenais d'un côté ou de l'autre du canapé, pas souvent dans son pieu d'ailleurs), jamais je n'ai eu ni le cran ni la volonté de regarder plus que la silhouette.
Et pourtant, là, je le voyais. Les yeux couverts de ses lunettes, les cheveux dont les reflets s'illuminait sous la lumière du feu, le sourire taquin, l'allure classe.
Jamais rien de comparable avec les clients de la génitrice donc.
Je me rapproche finalement, pas sûre de se qui va se passer, mais déterminée à le voir, et me cale à califourchon sur le garde, les mains contre sa chemise, et chuchote, les yeux plantés dans les siens:
"Je pourrais profiter de toi, mais après, qu'est ce qu'on ferait?"
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Mer 15 Juil - 14:28
Il était une fois ...
Je reste un instant dans cette position avant de voir Thaïs se redresser pour finalement sortir du lit. J'en ai trop fait ? Sans doute, oui... Si ce n'était pas le cas, ce ne serait sans doute pas vraiment moi. Mais quelque chose de curieux arrive, la dame se retourne et me fait face. Non, plus que ça : elle me détaille comme si elle cherchait une réponse dans ce qu'elle voyait.
Pendant un instant, je crains qu'elle ne parte à nouveau mais elle me détrompe majestueusement en s'approchant du lit à nouveau, et en grimpant dessus. Puis, sa jambe se passe de l'autre côté et la voilà en train de littéralement me chevaucher.
Je vous JURE que je n'ai pas utilisé mes pouvoirs sur elle ! Même pas un tout petit peu !
Ses mains touchent mon torse qui se met immédiatement à chauffer. Je me redresse sur les coudes pour que nos visages soient tout près l'un de l'autre, nos lèvres se frôlant presque.
"Après ? Je pourrai toujours essayer de t'apprivoiser, et je ne doute pas que ça va être une belle partie de plaisir."
Alors ma jolie, on se décide enfin à les faire tomber, ses barrières ? A toi l'honneur, dans ce cas.
Ma position de force me donne une bouffée de chaleur. Je n'ai jamais été au-dessus de quoi que ce soit, encore moins de qui que ce soit. L'effet est incroyable.
Du coup, lorsque ses coudes le redresse, ma prise de pouvoir se trouve altéré, malgré l'effet que me font ses lèvres si près des miennes. Il ne faut rien de plus pour que j’ôte ses lunettes, et vois ses yeux pour de vrai. Des yeux de couleurs très surprenantes: Un ambré resplendissant, allumé par les flammes de la cheminée.
"Magnifiques."
Le compliment m'échappe. et je baisse les yeux. Les coudes me gênent toujours.
Je les saisis, et les remonte pour que son buste se replace sur le lit.
"Cela me contrarie."
Brusquement, je m'empare du couteau dans mon peignoirs, et le plante d'un coup sec dans le lit, entre l'oreille et la main d'Azraël.
"Je n'apprécie pas d'être contrariée."
Mes lèvres ne lui laissent pas le temps de rétorquer quoi que ce soit, et mon esprit explose. Jamais je n'aurais pensé embrasser qui que ce soit, ni ici, ni ailleurs, et l'effet est particulièrement dévastateur.
La chaleur monte d'un cran, mon souffle se coupe alors que mon cœur s'accélère, et cette sensation terrible me donne pourtant l'envie irrémédiable de reproduire l'expérience.
Date d'inscription : 07/06/2020 Messages : 500 Localisation : Extérieur du brouillard
Sam 18 Juil - 22:51
Il était une fois ...
La vue est simplement splendide. Thaïs sur moi, auréolée de flammes, les craquements du bois de la cheminée comme une musique arythmique surréaliste. Je vois sa main approcher et je comprend ce qu'elle va faire un peu trop tard. Elle me retire mes lunettes avant même que j'ai troqué mes yeux contre ceux, noirs, d'humain. La lumière devient pour moi beaucoup plus flamboyante tout d'un coup, l'image en est encore plus spectaculaire.
"Magnifique, en effet."
Je la regarde encore un peu dans les yeux quand elle me renverse en arrière, me privant de cette magnifique image. Sur le point de me redresser à nouveau, je suis arrêté dans mon élan par un couteau qui transperce le drap (et mon contrat de travail par la même occasion).
Avant même que je n'ai eu le temps de penser à quoi que ce soit, ses lèvres viennent prendre les miennes. Je passe mes propres mains derrière ma nuque, pour ne pas être tenté de faire un quelconque geste qui pourrait la contrarier un peu plus. Sous cette menace, l’intérêt de la soirée vient d'atteindre un point inespéré.
Son corps sur le mien chauffe ma peau sans même que j'ai eu à faire appel au moindre pouvoir. J'entrouvre la bouche pour venir lécher cette lèvre invasive avant de partir à la recherche de sa langue.
L'idée de récupérer le couteau pour retourner la situation à mon avantage ne m'a même pas effleuré l'esprit. Personne ne m'a jamais dominé, personne n'a jamais osé me menacé physiquement, personne ne m'avait jamais surpris à ce point. Je murmure contre sa bouche.
à priori mon geste pour voir ses yeux ne lui a pas plu, mais je m'en fout. C'est moi qui contrôle, maintenant, et je ne laisserais pas ce plaisir me glisser entre les doigts.
Le couteau toujours fiché dans le matelas maintenant foutu, je m'empare de ses lèvres avec empressement, ondulant doucement contre lui d'impatience comme d'excitation face à la situation nouvelle.
et lorsque son injonction m'empresse d'autant plus de mettre le feu aux poudres, je souris contre sa bouche avant d'onduler plus lascivement.
"Quel empressement! On a le droit de profiter du temps, de cette chambre..."
Demain sera un autre jour, un jour où je serais dehors, et lui aussi, peut être.
Mais je n'oublierais pas de profiter de chaque putain de seconde qui existe dans ce pieu, contre cette peau que j'envie... Alors je ballade maintenant mes doigts le long de la hanche du garde bientôt viré, ne restant toutefois jamais loin de mon couteau, tandis que ma langue effrénée se glisse contre sa jugulaire.
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