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 Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombe

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @Lucy JERICHO
Le cliquetis de l’appareil photo retentissait à intervalles réguliers pendant que Fenrir se tenait immobile, allongé parmi les arbres. Sa respiration était contrôlée et discrète, comme lorsqu’il se trouvait en pleine chasse sous sa forme animale. Mais cette fois-ci il ne traquait pas pour se nourrir, il étudiait les habitudes de la forêt et de ses habitants.
Il était venu tôt le matin-là pour poser des caméras à plusieurs endroits et il contrôlait de temps en temps ce qu’elles filmaient depuis son téléphone. Mais il n’aimait pas se contenter de ça, il avait besoin de rester sur le terrain. Il avait l’air d’un snipper sous son équipement de camouflage, cependant c’était bien un objectif qui remplaçait le canon d’une arme. L’endroit était paisible et il en profitait pour prendre des clichés qu’ils enverraient à ses employeurs pour prouver que la faune et la flore aux alentours de la ville ne semblaient nullement affectéee par le brouillard et ce qui s’y trouvait.

Il avait cependant craint que les choses ne changent récemment. Il avait eu vent d’une excursion à l’intérieur du brouillard. Les échos qu’il avait entendu des survivants de cette folle mission avaient de quoi faire froid dans le dos. Il y avait bien quelque chose qui rôdait et envahissait Eatside… Après cette intrusion sur son territoire, Fenrir s’était attendu à voir le brouillard prendre de l’ampleur et il contrôla plus souvent les alentours de la forêt les jours qui suivirent les échos. Toutefois, rien n’avait bougé et à observer ce renard qui passait avec sa proie dans la gueule, rien ne semblait perturber les animaux.
Une rafale de cliquetis se déclencha, attirant le regard de l’animal. Fenrir savait qu’il était repéré, mais n’avait aucune intention de le déranger. Son regard devient un bref instant celui du loup, transperçant mais nullement menaçant. Les regards des deux prédateurs se croisèrent avec respect, puis le renard se détourna pour s’éloigner avec son repas.

Tout redevint calme, quelques oiseaux chantaient encore mais cela se sentait que les migrations avaient commencé. Bientôt la nature s’endormirait pour la période hivernale. Profitant de cette pause, le loup regarda les clichés qu’il venait de prendre. La fourrure du renard ressortait à merveille avec les couleurs automnales : une belle preuve que la nature était magnifique et que ce brouillard ne dérangeait que les humains.
Il était temps pour lui de bouger, il se redressa donc et commença à refaire son paquetage quand un bruit attira son attention, des craquements particuliers de pas qui arrivaient vers lui. Probablement un randonneur.
:copyright:️ DABEILLE
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Lucy Jericho Cùlpa
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombe 03ef3f41580533ec27d7897a1d18e667

I'm not a friend of yours anymore
I'm not a friend of yours...
And tonight I hate birds

Froissement de feuilles. Crac! Crac! Crac! Pas légers sur sol mouillé. Il a plu. Toute la forêt sent bon. Crac! Crac! Crac! Chanson des flaques. Mes baskets prennent l'eau, mais je m'en fiche. J'ai besoin de sentir mes pieds spongieux.

Ca me rappelle que je suis en vie.

Le soleil d'hiver poudroie au travers des feuillages, me fait de l'oeil parfois. Je lui fais du gringue en plissant une paupière. J'inspire l'oxygène à pleins poumons. C'est comme s'ils retrouvaient leur capacité d'absorption, comme si tout ce temps je n'avais que des morceaux d'éponges secs dans la poitrine. La toux s'est faite rare, je crachote moins, je dors même mieux. Crac! Crac! Crac! Comme c'est bizarre. Pourquoi suis-je là ? Pourquoi pas.
Sage.
Je cherche Sage.
Mon coyote, ma boussole, le compagnon silencieux de mes routes.
Des routes que je ne prends plus.

C'est pour ça que tu es parti ?

Je ferme les yeux et ouvre les bras. Je pirouette sur moi même à en avoir le vertige.

Là bas.
C'était fou.
Cauchemardesque.
Là bas.
C'était...

Je tombe brusquement à la renverse au milieu d'un tapis de feuilles et de mousses humides. Mon coeur c'est emballé. Il cogne fort dans ma poitrine. Il me rabâche les oreilles de mauvais souvenirs. Dès que je suis dans le noir, j'entends encore leurs voix et le cliquetis funeste de leurs mandibules.

Je me redresse avec brusquerie, la chevelure pleine de morceaux de forêt. J'ai envie de pleurer sans y parvenir. Ramassée sur moi, quelques secondes, les yeux dans le vague, je pense à mon frère. C'est flippant comme sa main dans la mienne m'est devenue naturelle, indispensable. Je suis piégée, maintenant, mon coeur est pris. Si je le tire de là, il va s'écorcher, mourir peut être. Ma liberté est finie.

C'est quoi un Siphon ?
C'est quoi un sorcier ?
C'est quoi ce que je suis?


Je me foutais des questions comme des réponses avant.
Il faut que je chante.
Soudain je suis debout et je vocalise comme si ma vie en dépendait. Les paroles n'ont aucun sens, seule la mélodie s'exprime, pleine, entière, puissante. Tout mon désarroi, mes angoisses, ma peine, ma maladie.... Tout cela s'échappe de ma gorge et s'étiole dans l'atmosphère.

Sortez!
Partez!
Laissez-moi !


J'aimerais tellement redevenir "moi".

Souris, Lucy.
Souris.
C'est trop tard.

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @Lucy JERICHO
Des vocalises se firent alors, incompréhensibles, mais mélodieuses, faisant écho avec celui des oiseaux encore présents au-dessus de lui. La bête se calma alors : il n’y avait aucun danger, il pouvait continuer de paqueter ses affaires en toute sécurité. Foutus réflexes. Il n’avait vécu concrètement que cinq ans en tant qu’enfant sauvage, petit d’une mère plus louve qu’humaine et pourtant… ses premières années au sein de la nature slovaque avait été des plus déterminantes, s’imprégnant en lui de façon permanente. Au final, chaque année passée parmi les humains n’avaient fait que creuser ce sentiment qu’il n’était pas vraiment de leur monde… Certes, il garderait toujours un lien par cette famille qu’il avait pu trouver, bien qu’elle fût amputée tragiquement.

Il faudrait que j’appelle pour prendre des nouvelles.

Sa filleule grandissait trop vite à son goût et il ne voulait pas qu’elle ait l’impression qu’il l’ait abandonnée en quittant le pays. Cela lui donna une idée et il attrapa son téléphone pour ouvrir le cloud où étaient automatiquement sauvegardées ses photos à peine prises. Il en sélectionna une qui plairait à la jeune fille et ajouta « Dnes večer volám ».*
Le message aussitôt parti qu’une réponse arriva : des émojis avec des cœurs et des étoiles. La photo avait fait mouche. Un sourire aux lèvres, il rangea son téléphone, soudainement d’humeur plutôt joviale.

Les bruits de pas se rapprochèrent alors et il finit par lever la tête pour voir qui était cette mystérieuse randonneuse au chant étrange. Il ne tarda pas à la voir apparaître parmi les arbres, aperçut une chevelure rousse briller au soleil et un petit minois se révéla. La jeune femme semblait à peine sortie de l’adolescence. Fenrir aurait pu rester dans son coin et l’ignorer, mais il n’était pas mal poli, juste un peu sauvage et bourru.

– Bonjour. Belle journée, pour une randonnée.

On lui avait appris à être poli mais il ne fallait pas trop lui en demander non plus. Pas très sociable dans l’âme, il ne savait pas vraiment aborder les gens, il faisait juste le strict minimum pour ne pas paraître mal élevé, c’était déjà pas mal pour lui.
:copyright:️ DABEILLE


*J’appelle ce soir.
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Lucy Jericho Cùlpa
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– Bonjour.

Je sursaute avec un petit couinement de souris, mains sur la poitrine. Je me retourne vivement. Tout à ma mélopée exutoire, pour me rincer l'âme et sans doute un peu le coeur aussi, je ne l'ai pas entendu arrivé ce grand ténébreux. Il est tout crotté d'humus et d'herbe, comme s'il s'était agenouillé longtemps dans la terre. Il a le même regard que Sage, des prunelles qui ont perdu leur chemin entre l'humain et l'animal. Peut-être est-ce pour ça que je ne me sens pas en danger. Mörgann dit que j'ai la confiance trop facile, trop spontanée. Peut-être que c'est vrai, mais comment lier contact si on ne donne jamais sa chance à l'inconnu ?

- Ahaha! Vous m'avez fait peur !
- Belle journée, pour une randonnée.


J'ai une moue amusée et un franc éclat de rire.

- Je me perds plus que je randonne à vrai dire. La forêt c'est fait pour s'égarer comme le Chaperon Rouge ! Plissement de regard, je file ma métaphore humoristique. Tu n'es pas le Grand Méchant Loup, au moins ? Je lève les bras. Parce que je n'ai aucun panier garni avec moi et encore moins de grand-mère !

Je souris de toutes mes dents. Je désigne son appareil photo en bandoulière.

- Tu es une sortes de reporter animalier ?

Je bas des cils, curieuse, et m'approche en quelques bonds tranquilles. Je n'ai jamais eu de réelle notion d'espace personnel. Mon bagage n'était pas assez large pour m'encombrer de ce genre de sottises que voulez-vous ! Ma guitare a pris toute la place et mes rêves se sont glissés dans les trous. Maintenant je n'ai plus d'instrument, juste des cauchemars plein mon escarcelle et bien des questions.

Mais j'ai un frère.
ça valait le périple, non ?

- Moi,  je suis Lucy ! Et toi ? fais-je en toute simplicité, tout en tripotant son paquetage de voyageur avec intérêt.

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @"Lucy JERICHO"
La demoiselle sursauta, poussant un petit cri de proie effrayée qui éveilla les instincts de Fenrir. Elle lui apparut un bref instant comme une petite souris effrayée face à un gros chat, ce qui lui donna un air d’une telle vulnérabilité que le loup eut plus envie de la protéger que de la croquer. Face à son petit air apeuré, il leva les mains avec un léger sourire d’excuses. Il allait parler mais n’en eut pas le temps qu’elle éclata de rire. Un rire cristallin qui ne put être que communicatif, un rire qui capta celui de Fenrir. Tous deux rirent alors de bon cœur un instant. Légèreté soudaine qui donna à la jeune inconnue une petite aura de mystère aux yeux du loup.

Elle reprit la parole la première, pour faire une métaphore filée qui fit rougir Fenrir. Difficile de dire ce qu’il ressentait, ce n’était pas de la honte. Après tout, il n’avait jamais mangé de petite fille, ni de grand-mère. Il ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce que c’était exactement, un mélange de gêne et de pudeur, comme s’il se sentait à découvert trop vite. Mais il se ressaisit rapidement. Il ne s’agissait que d’une simple analogie évidente : croiser un inconnu au milieu des bois, beaucoup aurait probablement songé au même conte pour enfant.

Elle débordait d’énergie, il pouvait le sentir à son aura mais aussi à son odeur. Elle dégageait quelque chose qu’il ne parvenait pas à identifier, quelque chose de doux et épicé à la fois. C’était plaisant. Il rit une fois de plus à l’attitude de la jeune inconnue qui levait les bras à présent, prouvant l’absence de panier en osier.

– Dommage, moi qui espérait une galette et un petit pot de beurre.

Il fit à son tour une fausse moue amusée avant de rire de nouveau. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Fenrir n’avait pas revêtu son armure de méfiance et de soupçons.

– Promis, je ne suis pas méchant et je ne mords pas. Enfin, pas souvent.

Il lui afficha alors un grand sourire charmeur, mais repris aussitôt son sérieux. Qu’est-ce qu’il me prend ? Je vais lui faire peur. Je suis débile ou quoi ? Fenrir se ressaisit et profita de la question de l’inconnue face à son équipement professionnel. Puis il la vit se rapprocher de lui en sautillant telle une biche avant de venir se poser face à son sac parterre et y jeter un œil. D’ordinaire, Fenrir était du genre solitaire et très territorial. Il n’aurait pas été étonnant de le voir se raidir et grogner face à l’intrusion de la jeune femme sur son territoire. Pourtant, il n’en fit rien, désarçonné par sa simplicité et son air ingénu. Puis un nom vint se mettre sur cette adorable frimousse.

– Enchanté, Lucy. Je m’appelle Fenrir.

Tout en parlant, il fit les quelques pas que le séparait de Lucy et s’accroupit à côté d’elle. Il saisit son appareil photo et l’alluma. Une des photos prises en rafale de sa rencontre avec le renard plus tôt apparut.

– Mon métier est d’étudier la faune et la flore. De voir comment elle fonctionne et quand elle est malade, je l’analyse pour savoir si on peut la soigner. Je passe donc beaucoup de temps à me « perdre » dans les bois pour prendre des photos et observer les animaux, mais pas seulement. Tout ce que Mère-Nature nous a offert est sous ma protection.

Tout en parlant, il montra à Lucy plusieurs photos. Ses explications étaient assez simples, comme cette énergie que Lucy dégageait. Elle avait une fragilité qui lui donnait envie d’être gentil avec elle, d’être protecteur, et en même temps il ne doutait pas que Lucy possédait en elle une grande force.
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Lucy Jericho Cùlpa
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– Dommage, moi qui espérait une galette et un petit pot de beurre. Je ne peux pas m'empêcher de glousser.
- Promis une prochaine fois j'apporte un casse-dalle.,
- Promis, je ne suis pas méchant et je ne mords pas. Enfin, pas souvent.

Je fixe l'inconnu avec sa dégaine un peu hirsute qui me rappelle la grande famille de la rue à laquelle j'appartiens. Je me sens immédiatement en confiance. L'homme a le sourire charmant et les prunelles noisette d'un éclat tranquille. Il me rappelle Sage. J'ai toujours eu un faible pour les hommes maladroits.

- Je n'en doute pas, fais-je avec un air malicieux.  Me voilà à tourner autour de son bagage inspectant son appareil photo comme un lutin curieux. Tu es une sortes de reporter animalier ? Moi,  je suis Lucy ! Et toi ?
– Enchanté, Lucy. Je m’appelle Fenrir.
- Comme le grand loup de la légende ! Tu sais, le viking !? ça claque comme nom !
dis-je avec une admiration sincère. Moi, c'est par rapport à la chanson des Beattles , tu connais ?

Je prends une inspiration et  chantonne de mon joli filet de voix.

- Picture yourself in a boat on a river
With tangerine trees and marmalade skies
Somebody calls you, you answer quite slowly
A girl with kaleidoscope eyes
Cellophane flowers of yellow and green
Towering over your head
Look for the girl with the sun in her eyes
And she's gone
Lucy in the sky with diamonds....


Je ponctue avec un éclat de rire cristallin.
Fenrir m'explique alors que son métier est de chaparder des images de mère-Nature dans ses apparats les plus beaux. Je m'enthousiasme d'un rien et cette distraction bienvenue emporte mon adhésion sans avoir à forcer. Fascinée, je contemple ses clichés en ponctuant de petit "OOh !" et de "Trop beau !"

- T'es super bon dites donc !
– Mon métier est d’étudier la faune et la flore. De voir comment elle fonctionne et quand elle est malade, je l’analyse pour savoir si on peut la soigner. Je passe donc beaucoup de temps à me « perdre » dans les bois pour prendre des photos et observer les animaux, mais pas seulement. Tout ce que Mère-Nature nous a offert est sous ma protection.
- Tu es le super-héros de ces bois alors !
Je prends un air comique et une grosse voix de film d'action : "Fenrir, le super-heros forestier, défendant la Grive et l'Ortolan !" Je pouffe bêtement faisant frétiller les tâches de son de ma frimousse.

Ma joie s'étiole un peu et mon regard se perd dans les feuilles mortes à nos pieds. Mes baskets paraissent bien petites à côté des siennes. Je pense à Sage, à Bastian, à la Maladie. Un frisson me parcoure l'échine malgré moi.
J'entends encore le Goliath mugir dans le vent.

- Et les Petits-Chaperons Rouge perdues dans ta forêt, tu les protèges aussi ? que je chuchote en me penchant vers lui, comme si Unseelie pouvait entendre à tout moment.

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @"Lucy JERICHO"
Elle s’étonnait de tout et c’était tout simplement adorable. Cela ne manqua d’ailleurs pas quand elle entendit son nom. Son enthousiasme fit même rougir les oreilles de Fenrir. Il n’était pas habitué à être le centre de l’attention de quelqu’un. Il était de ceux qui restaient dans l’ombre et s’arrangeaient pour ne pas être remarqué.

– Je crois que ma mère aimait bien cette légende.

Je raconte quoi encore ? Il n’avait que très peu de souvenirs de sa mère, à vrai dire, il n’était même pas sûr de ce qu’elle aimait… mais au fond, il se doutait que ce choix n’était pas anodin quand on appartenait à son espèce. Il eut presque envie d’enlacer de reconnaissance Lucy quand elle enchaina avec le choix de son propre prénom, lui épargnant de trop penser à son passé incertain. C’est alors qu’elle se mit à chanter, désarçonnant une fois de plus le loup. La surprise ne dura cependant qu’un instant et il se laissa surprendre à l’écouter, appréciant sa voix claironnante. Un nouveau rire cristallin et il sourit avant de lui présenter son travail à travers ses photos. Elle s’en émerveilla, le complimentant et une fois de plus, les oreilles du loup rosirent de pudeur, mais il resta dans son rôle et continua d’expliquer ce qu’il faisait. Lucy lâcha ensuite une exclamation qui acheva de faire voler en éclat l’armure du loup. Il éclata de rire, un rire franc et sincère comme il n’en avait qu’en de rare occasion. À vrai dire seule sa filleule parvenait à le faire rire de la sorte.

– Le super-héros des bois ?

Il pouffa avec elle tandis qu’elle continuait de déclamer son titre héroïque et ses exploits. C’était étrange et nouveau pour lui. Le loup n’avait pas l’habitude de se laisser amadouer ainsi facilement. Il avait suffi d’un instant à Lucy pour réussir cet exploit. En avait-elle d’ailleurs la moindre conscience ? Probablement pas. Elle était de ceux qui étaient d’une innocence naturelle. Une pureté que Fenrir ne pouvait que respecter et apprécier. La simplicité de la vie à l’état pure qui faisait écho en lui, rappelant cet Éden perdu de sa plus tendre enfance. Son rire était communicatif, une véritable bouffée d’air. La petite rousse avait une influence sur lui, il le sentait… et il aimait ça. Cette sensation de légèreté apaisait son cœur depuis trop longtemps alourdi par le deuil, l’amertume et le désir de vengeance. Elle prit alors des allures d’ange envoyé pour son amie.

Le rire finit cependant par s’éteindre et il la vit qui fixait le sol, pensive. Un frisson passa, perceptible, le long de Lucy et cela n’échappa pas au regard aiguisé de Fenrir. Un fantôme la hantait, elle aussi, à la différence qu’il la tourmentait.
Elle chuchota soudainement, un murmure comme si elle craignait que quelqu’un, ou quelque chose, ne l’entendît. Elle avait peur, il sentait l’effluve qui se dégageait d’elle. Fenrir se rapprocha doucement d’elle et se pencha pour répondre à son murmure. Sa voix grave se fit des plus chaleureuses, réconfortante.

– Je protège tous les enfants de Mère-Nature… même un petit chaperon rouge perdu dans ma forêt.

Il était alors plus proche d’elle que jamais, voulant la protéger de ce mal qui l’effrayait. Ses instincts prirent davantage le dessus, le rendant plus loup qu’homme dans l’aura qu’il dégageait. Il s’efforçait cependant de garder son apparence humaine.
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Lucy Jericho Cùlpa
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Il y a un je ne sais quoi chez de féral chez Fenrir qui me plait. J'ai la sensation confuse d'un être délivré du joug de la vie citadine. Sauvage et libre... Et charmant avec ce rouge qui macule ses joues duveteuses et ses oreilles.

J'ai envie de toucher.

Je touche.
J'effleure ce lobe chauffé à blanc et pince mes lèvres comme une petite fille prête à commettre d'autres bêtise. On m'a déjà fait comprendre que j'étais trop tactile. Mais, entre nous, comment savoir le gout des choses sans les chatouiller et les mettre en bouche ?
Fenrir donne envie des deux.

– Je crois que ma mère aimait bien cette légende.
- Je suis bien incapable de dire ce qu'aimait la mienne, je ne l'ai pas connue.
Je grimace, fronçant mon museau tacheté. Je suis au moins sûre de ce qu'elle n'aimait pas :.. Moi !

Verité énoncée avec le sourire, mais il pleut toujours à l'intérieur dans ma caboche et j'ai perdu mon parapluie. L'humidité, c'est ce qui fait briller les yeux et si les miens sont comme la Lucy des Beatles, cela polira simplement leurs kaléidoscopes en diamants.

La conversation se poursuit, dérive, explore la forêt au travers du regard du photographe et soudain.. Explosion de lumières! Le rire de Fenrir est musical, spectaculaire ! Mes yeux pétillent et mes tympans frétillent de l'entendre à nouveau.

- Il est beau ton rire ! fais-je avec la sincérité vibrante de l'artiste émue par une mélodie rare. Puis, étrangement, je me rabougrie sur de moroses pensées. Je sens la grisaille me gagner. Il pleut, il pleut, c'est la fête à la grenouille sous mon crâne. Et les Petits-Chaperons Rouge perdues dans ta forêt, tu les protèges aussi ?
– Je protège tous les enfants de Mère-Nature… même un petit chaperon rouge perdu dans ma forêt.


J'ignore pourquoi, mais je suis inondée d'une vague de soulagement et de gratitude. Je contemple le visage escarpé, presque hirsute, de Fenrir. Mes doigts n'en font qu'à leur tête, effleurent cette bouche pleine de promesses, ce menton volontaire piqueté de poils drus, le contour de ces prunelles honnêtes...Les animaux sont incapables de mensonge et je sens cela en Fenrir. Je souris avec une tendresse toute simple. Reconnaissante.

- Merci, Grand Gentil Loup...Merci beaucoup.




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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @"Lucy JERICHO"

Le loup observait la jeune femme, intrigué par ce personnage haut en couleur. Il sentait qu’elle n’était pas comme les autres. Quelque chose se dégageant d’elle, lui susurrait qu’elle abritait une particularité, la rendant unique. Un petit joyau qu’il fallait protéger. Alors qu’il l’observait Lucy, cherchant à percer son mystère, elle le désarçonna une fois de plus en venant chercher le contact. Une décharge le parcourut alors, agréable frisson électrisant son corps qui réagit en sentant son lobe brièvement prisonnier de ses doigts. Le pincement de lèvres de Lucy ne lui échappa pas, petit air espiègle qui révélait les pensées de la jeune femme.

L’instant se brisa cependant quand la mutine évoqua alors sa propre mère. Le sourire de façade n’échappa pas au regard aiguisé du loup et il ne douta pas un instant que derrière ces belles quenottes se cachaient une grande souffrance. Il pleut sur son cœur. Il grogna un instant, le loup, car il n’était pas d’accord avec ça.

Cependant il ne réagit pas de suite, lui montrant alors les clichés qu’il avait pris pour lui changer les idées. Cela sembla marcher. Les images qui défilaient, l’intérêt ingénu de Lucy, tout ceci eut raison de l’armure du loup qu’il quitta volontiers pour laisser percer son rire sincère. Rire auquel ne fut apparemment pas indifférente la petite rousse qui laissa, une fois de plus, échapper sa spontanéité.

Elle était instantanée, sans filtre, c’était certain, et cette sincérité lui faisait le plus grand bien. C’était pour cela qu’il se laissa aller au jeu, laissant de côté son visage bougon et distant. Le jeu s’installa, un jeu plaisant où elle était un drôle de Chaperon et lui un Gentil Loup. Il lui sourit alors de toutes ses dents, sans aucun air carnassier, juste un sourire chaleureux et sincère.

– Mais de rien, Étrange Chaperon Rouge.

Il y avait une intonation dans ses paroles, dans sa façon de prononcer « étrange » qui ne laissait aucun doute quant au compliment qu’il lui faisait. De sa bouche, le mot ne paraissait nullement offensant, il laissait au contraire entendre une grande qualité.

– Dans ce monde où tout doit être conforme, un peu de fantaisie ne peut que faire du bien.

Un ange passa. Le silence entre les deux se fit un instant tandis que le loup songeait à Lucy, à ce qu’elle lui avait dit, et à l’énergie qu’elle dégageait.

– Je n’arrive pas à croire qu’une mère n’ait pas pu aimer quelqu’un comme toi...

Les mots sortirent tous seuls, sans qu’il pût réellement avoir un contrôle sur lui. Cette fois-ci, il n’eut pas cette teinte rosée aux joues car il se rappelait alors du sourire triste de Lucy. Il pleut...

– Dis-moi, Lucy... Comment peux-tu savoir ça sans l'avoir connue ? Celui qui t’as raconté ça est surement un menteur.

Son ton avait claqué, comme les crocs aiguisés qu’il dissimulait, sur ses derniers mots. Menteur qui brise le cœur de Lucy. . Son regard se fit dur mais pas envers Lucy, envers celui qui la faisait souffrir avec des mensonges. Sa part animale était présente à cet instant, mais Fenrir parvenait à garder son masque de civilités.


– Pourquoi ta mère ne t’aurait pas aimé alors qu’elle t’a donné le nom d’une chanson qu’elle affectionnait ? Ça n’a pas de sens…

Pour Fenrir, c’était incongru de songer une telle chose. Certes, il ne la connaissait pas mais il n’en avait pas besoin. Du peu qu’il voyait de Lucy lui suffisait pour sentir qu’il s’agissait qu’une belle personne. Elle dégageait un il-ne-savait-quoi propre aux personnes solaires. Même si ce « petit truc en plus » n’avait pas de nom, il savait le reconnaître pour avoir vécu des années auprès d’un être cher qui le possédait également.
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Lucy Jericho Cùlpa
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– Mais de rien, Étrange Chaperon Rouge.

Il y a une douceur dans ce qualificatif, une tendresse qui fait éclater des bulles de savon dans ma poitrine. Je le contemple de la chaleur plein les yeux et les joues. Parfois l'univers vous envoie un allié inattendu. Sage est parti, Fenrir est alors apparu. Chassé-croisés et carrefour. La vie comme toute les chansons, comporte des ponts.

– Dans ce monde où tout doit être conforme, un peu de fantaisie ne peut que faire du bien.
– Un peu de naturel aussi, non ?
fais-je avec un sourire frétillant de constellations.

Mes doigts n'en font qu'à leur tête et s'invitent sur son front pour en repousser une mèche sombre. Sous la couche de poils drus, de terre et d'herbes, je trouve son regard très beau. Honnête et noisette sont fait pour rimer.

– Je n’arrive pas à croire qu’une mère n’ait pas pu aimer quelqu’un comme toi...

D'autres mots doux. Ne sois pas trop gentil avec moi, grand loup des bois, où je vais me laisser dévorer toute crue. Si j'avais eu une mère, elle m'aurait défendue de faire confiance à un inconnu. Pas de Maman, pas de sermon. Mais toi, es-tu vraiment un inconnu ? J'ai la sensation singulière que nous nous côtoyons depuis des années.

– Pourquoi ? Murmure à peine audible. On aime les gens comme moi d'habitude ?
Où est-ce seulement toi ?
– Dis-moi, Lucy... Comment peux-tu savoir ça sans l'avoir connue ? Celui qui t’as raconté ça est surement un menteur.  

Il a l'air si fâché, soudain, tout courroucé qu'on ait pu vouloir se jouer de moi. Je ne peux m'empêcher de sourire, émue par sa sollicitude brute et sincère. Fenrir, gardien de ses bois, tu ne sais pas mentir, toi. Tout ton être résonne de franchise primaire. Sais-tu qu'avec ce genre de couleur l'on peut peindre toutes les nuances de l'existence ? Kaléidoscope eyes, comme dans la chanson.

– Pourquoi ta mère ne t’aurait pas aimé alors qu’elle t’a donné le nom d’une chanson qu’elle affectionnait ? Ça n’a pas de sens…

Petites phalanges indisciplinées, qui ont envie de danser au rythme de ta droiture. Je ne sais pas leur commander. Ma paume épouse ta joue, ta barbe mal entretenue me picote délicieusement le derme. Ne sois pas trop gentil, Fenrir. La gentillesse est comme une drogue dont on ne se passe plus.

–J'ai été abandonnée sur le parvis d'un foyer d'accueil avec une guitare. Je ne sais pas qui a choisi mon prénom. Ma mère, mon père, mon frère, une des bénévoles... ? Haussement d'épaules. Peut-être que je portais un autre prénom à ma naissance. Qu'en sais-je ?  La mélancolie encrasse la mélodie de ma voix. Mon timbre s'alourdit de notes misérables. Toute ma vie est une construction factice. Je suis un petit mensonge sur pattes, ou bien une verité honteuse qu'on a voulu cacher... Quoi qu'il en soit, j'ai perdu toutes mes certitudes. La seule que je possède c'est que mes parents ne me voulaient pas. Ils ont choisi de me sacrifier sur l'autel de l'abandon. C'est tout.

Vaillant petit sourire moucheté.
Toujours là pour résister.
Il est ma seule armure désormais.

–  Picture yourself on a train in a station
With plasticine porters with looking glass ties
Suddenly someone is there at the turnstile
The girl with kaleidoscope eyes
Lucy in the sky with diamonds


Petit rire qui pétille, qui bataille fort.
Je suis ma seule verité.

- C'est moi, ça... Ma verité toute nue. C'est tout ce qui compte ! Et toi ? Gentil loup des bois ? Tu as une histoire ? Est-ce que toi aussi tu t'es inventé tout seul ? Raconte-moi....

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @"Lucy JERICHO"
– Un peu de naturel aussi, non ?

Le temps sembla se suspendre face à cette rencontre des plus improbables. Le loup solitaire et ronchon se trouvait désarmé face à cette adorable frimousse tachetée, alors qu’il hochait de la tête pour toute réponse à sa question. Elle dégageait quelque chose qui ne faisait qu’apaiser Fenrir, lui qui d’ordinaire cherchait à s’éloigner des humains, le voici qui se sociabilisait et appréciait la compagnie de Lucy. Qui avait amorcé le premier mouvement vers l’autre ? Le loup l’ignorait, mais la jeune femme se retrouva tout proche de lui à présent… trop proche… et pourtant, pas un seul grognement, pas un mouvement en arrière pour récupérer cette « zone vitale » qu’il s’était toujours fait un point d’honneur à garder.

La rousse se montra tactile, venant parcourir son visage de ses petits doigts délicats. Il eut un bref mouvement de tension dans ses épaules, très vite balayé par une chaleur agréable qui envahit tout son être. Une chaleur rassurante qui lui donna envie de plus. Ce fut pourquoi il ne put s’empêcher de lui parler avec douceur, désireux de consoler ce cœur qu’il devina plein d’amour à donner.

– Pourquoi ?

La voix de Lucy disparut alors dans un murmure à peine audible que le loup perçut en tendant l’oreille.

– On aime les gens comme moi d'habitude ?

Ce monde est trop violent pour des cœurs comme le tien… Lucy… Paroles muettes qu’il garda pour lui quand elle le questionna à nouveau, ingénue au possible. Son manque d’estime envers elle-même était plus que flagrant et cela donna à Fenrir une furieuse envie de grogner envers ceux qui lui avaient mis de telles sornettes dans sa tête. Il lui posa donc des questions qu’il voulut rhétorique, persuadé que Lucy n’avait pas eu de chance, tombant sur les mauvaises personnes, celles qui ne vivaient qu’en écrasant les autres pour se sentir supérieur.

Elle lui parla alors de ses premières années et de l’abandon qu’elle avait dû subir… Les foyers d’accueil… Fenrir ne les connaissait que trop bien… Son visage se fit alors sombre un instant, un éclat de tristesse et de compassion dans le regard. Il se dit que lui avait au moins la chance de savoir qu’il n’avait pas été abandonné… Il n’aima pas quand elle se désigna comme un « mensonge sur pattes », mais ne dit rien, percutant alors qu’il ne la connaissait pas. Dans ce cas : pourquoi cela le touchait-il tant ?

Le loup l’écoutait quand elle se mit à sourire et à chanter. Il comprit alors : c’était une façade, une armure qu’elle se mettait pour se préserver… Il comprit tandis qu’elle terminait son récit autobiographique. Lui qui avait été loquace l’instant d’avant s’était de nouveau muré dans le silence, hochant simplement de la tête, le regard sur les lèvres de Lucy, buvant ses paroles, comme hypnotisé.
Il ne comprit pas bien ce qui lui arrivait à cet instant précis et il sortit de sa torpeur contemplative lorsqu’elle lui demanda quelle était son histoire. Il revint alors à l’instant présent et le temps tourna de nouveau.

– Oh heu… C’est un peu des deux en fait…

Il se gratta l’arrière du crâne, cherchant les mots pour lui raconter son passé avec autant de franchise qu’elle tout en taisant sa nature. Il ne voulait pas l’effrayer… son cœur se serra à cette idée alors qu’il ne la connaissait que depuis quelques minutes. Il se jeta cependant à l’eau.

– J’ignore qui est mon père et ma mère m’a élevé seule. Elle était du genre solitaire et on vivait dans les bois, près des Tatras, en Slovaquie…

Il s’arrêta un instant, repensant à sa mère, à l’aura rassurante qu’elle lui avait toujours laissé. Souvenir impérissable qu’il chérissait.

– Un jour elle n’est pas revue. Je pense qu’elle a eu un accident grave. Des randonneurs m’ont retrouvé et j’ai été placé en famille d’accueil où j’ai pas mal tourné. Pendant des années je me suis construit tout seul jusqu’au jour où je suis tombé sur une famille formidable.

Rien qu’en les évoquant, son visage s’éclaira, il y avait pourtant un nuage de tristesse dans son regard car à chaque fois, cela le ramenait à son absence.

– J’ai eu la chance d’avoir un environnement sain où j’ai pu découvrir qui j’étais… et je suis sincèrement désolé que tu n’aies pas eu cette chance.

Le loup n’en dit pas plus. Ce n’était pas un grand bavard de base, et il ne savait pas trop ce qu’il pouvait dire ou non. L’envie de rester en compagnie de Lucy persistait cependant, et le loup désirait de nouvelles caresses sans pour autant oser demander.
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– Oh heu… C’est un peu des deux en fait…

Fenrir-le-loup, Héros de ces bois qui fait régner la loi, semble bien dérouté par ma question, à moins que ce ne soit moi qui lui fasse perdre son chemin. Il semble déboussolé, soudain, et cherche ses cailloux blanc. Comme si je buvais son trouble, que je sentais ce coeur se presser dans cette large poitrine, je pose ma paume sur son buste, afin de l'apaiser.

- Tu n'es pas obligé de me raconter, si tu n'en a pas envie. Il n'y a aucune obligation à raconter sa vie à une parfaite inconnue. Tout le monde n'est pas aussi pipelette que moi, tu sais ?
– J’ignore qui est mon père et ma mère m’a élevé seule.
- Oh... Alors toi aussi tu as des points d'interrogation dans ta vie ? Au moins, tu avais ta mère...


Et moi ma guitare.

- Elle était du genre solitaire et on vivait dans les bois, près des Tatras, en Slovaquie…
- Tu es slovaque ?!
Mon regard s'illumine de curiosité. Les consonnances de ce mot résonnent avec prestance et exotisme à la fois, bien loin des sonorités toutes mâchonnées de l'anglais irlandais. Mais tu es tout aussi égaré que moi en fait ! J'éclate de rire.
– Un jour elle n’est pas revue. Je pense qu’elle a eu un accident grave.
- Non ! C'est horrible !
que je m'émeus, me sentant aussitôt coupable de mon hilarité stupide.
- Des randonneurs m’ont retrouvé et j’ai été placé en famille d’accueil où j’ai pas mal tourné. Pendant des années je me suis construit tout seul jusqu’au jour où je suis tombé sur une famille formidable. J’ai eu la chance d’avoir un environnement sain où j’ai pu découvrir qui j’étais… et je suis sincèrement désolé que tu n’aies pas eu cette chance.
- C'est moi qui suis désolée pour ta maman, Fenrir.
Spontanément, je le prends dans mes bras et lui infuse de l'affection et de la chaleur. Ne te sens pas désolé pour moi. J'ai appris à avancer droit devant moi sans me retourner, à me relever quand je trébuche, à sourire parce que je suis en vie et en bonne santé, à trouver la beauté en ce monde même quand il ne me l'offre pas.

Je me recule, toujours pendue à son cou, la frimousse pétillante.

- Et puis même la mauvaise herbe fleurit, tu sais....

Grâce à sa présence et ses quelques mots, je sens déjà que ma tristesse est loin et que mes peurs ont reculé. Tous les Chaperons Rouges n'ont pas besoin de Mère-grand, parfois, il suffit juste du pelage chaleureux d'un gentil loup.

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Fenrir Lasota
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Ecoute la forêt qui pousse plutôt que l'arbre qui tombeFenrir LASOTA x @"Lucy JERICHO"
Étrange rencontre au milieu des bois et en même temps si douce… Le loup était troublé par cette frimousse tachetée aux grands yeux interrogateurs, mais ce n’était rien comparé à ce qu’il éprouva quand elle vint poser sa main contre son torse. Devait-il cesser de respirer ? Il pouvait sentir la quintessence même de la douceur qui émanait de Lucy et il ne put que rester captivé par son regard et sa voix. Fenrir pourrait rester secret et ne rien dévoiler de son passé, mais à cet instant précis, ce n’était pas ce qu’il désirait. Il voulait apprendre à connaître Lucy, et se dévoiler à elle. Pas trop non plus, mais assez pour créer une amitié. Amitié ? Voilà longtemps qu’il n’avait plus songé à une telle chose, mais l’idée lui réchauffa le cœur et il délia sa langue, parlant alors de son passé : ce père inconnu, sa mère, ses origines. À l’évocation de sa Slovaquie natale, il vit le regard de Lucy s’illuminer et il ne put que rire légèrement, rapidement rejoint par celui de la jeune femme.

– C’est vrai que je suis un peu loin de chez moi.

Il reprit cependant le cours de son récit, conscient que la suite serait moins drôle. Cela ne manqua pas : Lucy montra une grande compassion à son égard qui le toucha. Il voulut cependant la rassurer et afficha un sourire qui voulait dire « ne t’en fais pas, j’ai appris à vivre avec »… mais il ignorait si elle le percevrait. Fenrir n’était pas un grand bavard de base et communiquait davantage par le langage corporel. Il continua ensuite son récit et s’ouvrit sincèrement, peut-être pour la première fois depuis longtemps.

– C'est moi qui suis désolée pour ta maman, Fenrir.

Il allait pour ouvrir la bouche quand il sentit des bras l’enlacer, le figeant de surprise. C’est chaud… ça fait du bien. Cette chaleur dans l’étreinte… Il avait presque oublié ce que ça faisait… Voilà des mois qu’il vivait en solitaire, loin de ses proches. Il avait failli oublier… cette sensation de réconfort.

– Ne te sens pas désolé pour moi. J'ai appris à avancer droit devant moi sans me retourner, à me relever quand je trébuche, à sourire parce que je suis en vie et en bonne santé, à trouver la beauté en ce monde même quand il ne me l'offre pas.

Fenrir était resté figé tout le long, mais un sourire s’était affiché à ses lèvres, tendre et bienveillant, tout comme le regard qu’il posa sur Lucy quand elle se recula.

– Merci, Lucy… Merci d’être… toi.

Il était assez maladroit, ignorant comment lui exprimer sa reconnaissance. Elle venait de chasser, sans le savoir, une ombre bien pesante sur son cœur. Certes, il n’était pas dupe et l’ombre reviendrait, mais cela n’empêchait pas cette brève d’être agréable et salvatrice.
Une brise se leva alors, apportant avec elle un parfum familier. Fantôme olfactif de son amie disparue. Véritable présence ou simple souvenir ? Il n’en savait rien mais il prit cela pour le signe d’une approbation depuis l’au-delà qui signifiait qu’il pouvait avoir confiant en cet étrange Petit Chaperon Rouge.
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