Du sang.. Il y en a bien plus qu’il devrait y en avoir. Le tien. Le sien. Un parfait mélange presque. Tu lèves tes mains devant ton visage pour les observer. Non, c’est pas bon du tout. Tu n’aurais pas dû faire ça.. Tu mords ta lèvre inférieur en fermant les yeux. T’es qu’une nuisance ! Inutile et incompétent ! Le revers de sa main vient fendre l’air, laissant entendre un claquement en atteignant ta joue, te faisant reculer de quelques pas. Un coup de pied placé dans ta canne, celle-ci repose maintenant plus loin, te faisant perdre l’équilibre et atterrir sur le plancher. Tu rouvres tes yeux. Non c’était la bonne chose à faire. Il y a bien des limites à ce que tu peux endurer. Et puis.. La pièce tourne autour de toi. T’as beau te débattre, t’arrive pas à te déprendre. Respirer devient de plus en plus dur alors que ses mains se resserrent autour de ton cou. Ta vision s’affaiblit lentement, mais surement. Tout ce que t’arrives à réellement bien discerner c’est son visage, la satisfaction qui accompagne son sourire. Voilà, c’est certain, il est convaincu qu’il va t’achever cette fois et bien honnêtement, tu commences à y croire aussi.. Et pourtant. En laissant tes bras tomber de chaque côté de toi, tu peux le sentir. Tu peux sentir ton échappatoire. Non en effet, t’avais pas le choix. C’était ça ou ta vie. Faut choisir ses priorités. Tu frottes ta tempe en soupirant, cette migraine.. Tu fronces les sourcils en regardant tes doigts, du sang, frais. Tu retouches à ta tempe puis frotte ton index avec ton pouce. Oui, clairement le tien, ça expliquerait le mal de tête. Le vase éclate contre ta tête, te laissant dans un état quelque peu absent. Quand tu reviens à toi, en quelque sorte, il est là, par-dessus toi à appuyer ses mains à ta gorge. Ce soir, je te règle ton compte une bonne fois pour toute. J'en ai fini de toi. Oui, clairement à cause de ça. Tu le regarde un moment. Il repose dans son sang, il vient de rendre son dernier souffle. Tu te traines jusqu’à ta canne pour la ramasser et, avec l’aide du rebord de la table, tu te relèves. Tu restes un bon deux minutes immobile, la tête tournant à vive allure. Tu refermes les yeux en soupirant longuement et douloureusement. Ta gorge brûle, respirer en est quelque peu douloureux. Tu le sens sous ta main, il semble plutôt long. Reste juste à espérer qu’il puisse t’aider. Tu empoignes cet épais bout de verre, un morceau du vase, assez fort que tu peux le sentir ouvrir ta main et avec toute la force que tu peux avoir en ce moment, tu l’enfonces dans le cou de ton père, atteignant sa carotide. Aussitôt planté que tu le ressors, laissant son sang gicler à flot, surtout visage, tes vêtements.


Tu redresses la tête, regardant vers la porte. De qui peut-il bien s’agir ? Tu fronces les sourcils et t’en approche. Ça cogne à nouveau, plus frénétiquement. Il y a quelqu’un ? Est-ce que tout va bien ? C’est ta voisine, juste par la voix, tu la reconnais. Tu regardes par le judas et verrouilles la porte. clic La femme semble inquiète et perplexe, se demandant sûrement pourquoi avoir verrouillé la porte. Elle se tourne vers le bruits de talon qui claque au sol en rapprochement. Madame Spencer, je crois que quelque chose ne va pas. J’ai entendu des bruits inquiétants venant de l’intérieur.. Fuck…, tu marmonnes en t’éloignant de la porte. Tu peux entendre le bruit du set de clé de ta mère. Tu peux pas, tu ne dois pas être là quand elle va rentrer. Tu t’empresses donc vers la porte arrière, sortant juste comme elle entre et tu vas dans la forêt directement, pas question que quelqu’un te voit. Instinctivement, tu te diriges chez la seule personne que tu considères digne de confiance ; le jeune Corb. Il a toujours su que ta relation avec ton père était assez… tendu ? Tu ne lui as jamais décrit en détail, juste que vous vous engueuliez souvent. T’as juste jamais osé lui parler du fait qu’il était du genre violent, bien que tu crois qu’il s’en doute, mais ce doute, tu n’iras pas le confirmer. T’as pas envie de passer pour un faible face à lui. T’es tellement faible et bon à rien que t’es même pas capable d’utiliser ton pouvoir pleinement et correctement.! Tu baisses la tête sous la honte. C’est vrai que tu es faible. À parement, ton pouvoir a un grand potentiel, mais tu n’es même pas capable de faire grand chose avec. Hey Kaydan, comme on dit, Rome ne s’est pas bâti en un jour. Chaque chose en son temps Une étape à la fois. Avec le temps et la pratique, je suis sur que tu vas réussir à atteindre ton plein potentiel. Elle sait toujours comment te remonter le moral, toujours. Je suis désolé maman… Tu soupires en silence.

Tu peux enfin apercevoir ta destination à quelques mètres. La voiture du père Corb n’est pas là. Parfait. Tu ne te feras pas chasser à coup de pied. Tu presses le pas, autant que possible, pour atteindre la porte er sonner. Rien a foutre qu’il dorme. Ilyas, c’est moi.! que tu dis, pas aussi fort que tu ne le voudrais. En attendant, tu observes ton reflet dans la vitre de la porte avec un sourire. On dirait que tu sors d’un film d’horreur. Des ecchymoses de la forme de ses mains ont commencés à apparaitre sur ton cou. T’as plusieurs entailles sur le visage et le côté de la tête. Sans compter le fait que tu es couvert de sang, rappelant presque Carrie White. Une chance que la vue du sang ne te dérange pas. En espérant que lui non plus. Soudainement, ton sourire s’efface. Mais qu’est-ce que je viens de lui imposer.. Tu penses à ta mère, la pauvre qui vient de trouver son mari mort dans une marre de sang. Fuck.! T’aurais peut-être dû rester là pour lui expliquer. Après tout, c’était de la légitime défense ! Elle se penche vers toi en souriant. C’est pour ton bien chéri. Ça peut être dangereux. Donc jusqu’à ce que tu aie une bonne maitrise, une partie va rester en dormance. Tu hoches la tête sans trop comprendre. Non.. Elle ne t’aurait pas cru… Elle te voyait, et te vois sûrement encore comme un danger potentiel. Elle disait que c'était pour ton bien, mais tu t'es toujours douté que c'était pas juste pour toi qu'elle s'inquiétait. Non. Pour les autres aussi. Elle te voyait comme un danger pour les autres. Elle n'avait pas tord en un sens. Tu es un danger lorsque t'es émotions prennent le dessus. T'as été un danger ce soir pour ton père. Oh ça oui, mais dans ce cas, pas le genre de danger auquel elle s'attendait.