Je regarde l'horizon comme un premier matin. Comme le début d'un nouveau Tout, Là où je ne sais encore rien.
Si ce n'est ce qui se passe à l'extérieur. Hors de moi. Et qui prend pourtant toute sa place au fond de mon cœur.
Le théâtre de trop d'émois. De trop d'erreurs. Mais celui-ci n'en est pas une. Le doute n'y a plus aucune couleur.
J'observe le ciel, depuis l'appartement. Il ne m'a jamais paru si grand. Si plein. Il n'y plus aucun vide, nulle part. Même ma peur a pris la forme d'une nouvelle voie. D'une nouvelle voix. Que je languis d'entendre à nouveau, perché au plus haut, au balcon que nous partagions.
Le temps passe. Fracasse les certitudes. Laisse entrevoir une porte dérobée, celle d'autres possibilités, Aussi espacées entre elles que les grains de sables, étalés d'années en années, Ou sur les heures d'une seule journée. C'est presque amusant de voir comme des siècles me paraissent terriblement cours, quand ce jour précis ne fait que s'étirer inlassablement. Jouant avec le fil ténu de mes regrets.
J'aurais dû y aller. J'aurais dû porter ce coup décisif moi-même. J'aurais dû être capable D'entrevoir cet avenir aussi clairement que j'entrevois ce ciel aujourd'hui.
Pourquoi n'ai-je pas réussi... ?
Des questions à jamais sans réponse, si ce n'est le grincement de la porte d'entrée. Mes jambes si raides jusque là me portent jusqu'à Lui, détalent, aimantées à son retour. Mes bras l'entourent. L'enserrent contre mon corps, mon cœur, mon âme. Sans réflexion autre que le soulagement. Que l’appréhension qui s'étiole dés l'instant où je peux te serrer contre moi, Nathan. Tu es là. Tu es là. C'est terminé. C'est terminé et je t'aime. Je t'aime plus que je n'ai jamais aimé. Je t'aime comme je suis désolé.
Plus jamais, Najmati, tu n'auras à souffrir à cause de tout ça.
Je te promets un nouveau départ, une nouvelle histoire.
Un début d'éternité, rien que pour toi et moi.
Ma bouche contre la sienne, dans un souffle sensiblement similaire à celui d'un nouveau né. Mes larmes coulent, comme mon eau qui cherche à le toucher. Elle a toujours su bien mieux s'exprimer, Tout ce que je n'arrive qu'à transmettre d'un baiser.
Nathan Brunelle
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Créatures
Date d'inscription : 26/03/2019 Messages : 147 Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Mar 23 Fév - 10:33
◈بداية جديدة◈ "Nouveau Départ" Your eyes tell me stories that I can understand I have seen the future written in your hand
Ce fut plus rapide que ce à quoi je m'attendais. Plus simple aussi. Je ne sais pas exactement ce que je m'étais imaginé. Un être comme lui, si vieux, si puissant, si machiavélique... Il a eu l'air surpris, étonné comme un père qui constate que sa progéniture a appris à marcher pendant son absence. Sans lui. J'en ai conçu de la culpabilité, une poignée de secondes. Il nous avait juste sous-estimés, incapable d'imaginer ce fils conçu comme une poupée aisément manipulable s'en prendre à lui. Dans son regard, cependant, j'ai lu un éclat de satisfaction, une lueur signifiant : "Finalement, tu es comme moi." J'ai éclaté son coeur comme un fruit gâté, comme si je le tenais moi-même dans la main. Son sang bouillonnant, trop liquide, a suppuré par tout les pores de sa peau. Une fièvre hémorragique implacable. Je l'ai contemplé, baignant dans lui même, son regard fou braqué sur moi. Il souriait : "Tel père, tel fils n'est-ce pas ?" J'aurais aimé pleurer, peut-être vomir, qui sait. Je suis juste resté là, hypnotisé. Vide de tout. Plein de rien. Enyo a posé une main sur mon épaule. Désormais liés par plus que des liens familiaux, nous sommes complices d'un meurtre.
Tuer est si facile.
***
Le chemin du retour m'apparait flou. Je ne m'en souviens pas. Je suis simplement anesthésié. Toutes ces semaines de préméditation, d'entrainement acharné, pour quelques minutes à peine de parricide. S'en est presque ridicule. Ma clé tourne dans la serrure. J'ouvre la porte.
Tu es là. Si beau, si aqueux. J'en suis foudroyé.
Tes bras autour de mon corps dégingandé, de ma carcasse creuse, m'ancre à la réalité. Tu emplies mon vide de tes larmes, de tes baisers, de ta présence. Ton eau cherche la mienne, la trouve et s'y mêle. Je sens la vie couler à nouveau en moi, des promesses d'avenir, des jours radieux. Mon visage se fendille, s'émiette, le sel s'invite sur mes joues arides.
Amon... Tuer est facile.
Mais l'âme, s'en remet-elle un jour ?
_________________
الحب
Amon El-Hadji
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Créatures
Date d'inscription : 26/03/2019 Messages : 118 Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Mer 24 Fév - 0:15
Je veux t’inonder d'un million de promesses. De ces choses que nous nous sommes dites à murmures doux-heureux, Toujours effrayés par l'ombre qui les surplombaient.
Serons-nous capables, ensemble, d'affronter la pleine lumière ?
Elle envahit déjà notre salon. Notre pièce à vivre, notre demeure, notre avenir sans peur. Il y a quelque chose d'éthéré dans l'instant, Qui s'étire à n'en plus finir. Oubliant les règles de la nuit à venir.
Un temps indéfini me relie à tes bras. Je ne bouge pas. J'en suis tout bonnement incapable. Je me reconnecte aux battements de ton cœur. Des notes fragiles, graciles, irrégulières. Battues à la mesure de la guerre qui vient de se terminer.
Oh, Nathan... Ma si précieuse étoile... Une telle foudre vient de s'abattre sur toi, et tu restes pourtant droit, sous les dégâts de l'orage.
Je serai là. Je t'aiderai à ne pas succomber. A ne pas te réduire en miettes sous les auspices des éclairs de demain. Je serai là. A jamais près de toi.
« Je t'aime. » il flotte, si vrai, si évident, un pépiement envolé à la tombée du jour.
Je reste suspendu à tes lèvres comme un noyé en mal d'air, Comme une créature des abysses avide d'une eau plus pure, De filets cristallins, sur tes joues, que je viens bénir tendrement de pouces bardés de mes tatouages. Ma vérité, pleinement dévoilée, cherche la tienne de ses yeux d'or.
« Je t'aime, Nathan. » Je le répète comme un mantra, comme une façon d'expier les péchés que tu as dû supporter. Comme une manière de m'excuser. De t'avoir fait vivre tout ça, à travers cette page tournée de notre histoire.
Puisses-tu un jour pardonner ma faiblesse. Puisses-tu un jour pardonner mon inertie. Je ferais désormais en sorte qu'elle n'éclabousse plus ton eau, mon cher amour.
Tu sais, Guérir est bien moins simple que Tuer. Mais pas impossible. Tu en es ma preuve. Ma force. Toute ma foi, placée en toi.
« Merci... à jamais, merci... » Un souffle dans le creux de ton cou. Un millier de vies ne suffiront pas pour lui rendre l'honneur de ton geste. Du vôtre. Car Enyo, elle aussi, demeure dans une part de mon esprit. Toujours auréolée de cette gratitude que je lui dois.
Au bout d'une durée impossible à quantifier, je quitte, d'une lenteur alanguie, la chaleur de ton corps. Pour croiser ton regard, d'yeux bien plus francs. Bien plus brillant, au-delà des éclats dorés. Mes mains enserrent les tiennes, y nouent les doigts imbriqués. Je les sens brûlantes de cette énergie nouvelle. Du départ. Du chemin vers l'Espoir.
Et je souris. D'une incandescence que je ne pensais jamais connaître. Et que tu m'as offerte.
Des siècles de traversées nébuleuses pour enfin connaître ce sentiment...
« ... Nous sommes libres, maintenant. »
Nathan Brunelle
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 147
Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Créatures
Date d'inscription : 26/03/2019 Messages : 147 Localisation : Dans les bunkers, au QG ou à la "Cantina”
Jeu 25 Fév - 19:13
- Je t'aime.
Je sais. Plus que je ne m'aimerais jamais, sans doute. Les larmes ne cessent de couler, ruisseaux inépuisables, sans fin, ni début. J'ai le menton qui tremble comme un gamin écrasé de reproches et de chagrins, inquiet d'être source de déception.
- Je t'aime, Nathan. Merci... à jamais, merci...
Les mots se refusent à moi. Mon eau est plus éloquente cette fois. Elle communique le vide, l'angoisse, l'opprobre de l'assassin. La dernière graine maligne plantée par mon géniteur dans mon pauvre cœur trop humain germe déjà. Suis-je un monstre en devenir, Amon ? Vais-je devenir comme lui ? Sa folie coule dans mon sang, ce sang que j'ai répandu abondamment, ce soir. -... Nous sommes libres, maintenant.
Il brûle d'un tel Espoir qu'Elie aurait certainement pris feu. J'en ai le coeur calciné. Un hoquet. Un sourire malheureux. Un rire en peine.
- J'aimerais te dire... j'aimerais te dire que je me sens comme un héros, pour nous avoir ainsi sauvé de lui. Mais... Mais je ne ressens aucune gloire ni ... ni aucune satisfaction à ce que j'ai fait.
Je me répand à nouveau en bruines, trempant sa chemise, gondolant le papier peint de nos murs. Sommes nous à une inondation prêt ? Même mon humour prend l'eau, putain...
- Je ressens rien. Absolument rien. J'ai tué quelqu'un et... et je n'éprouve qu'une sensation de néant. Qu'est-ce que cela fait de moi, au juste ?
A part un assassin. Je m'ébroue avec brusquerie. Frisson irrépressible. Je secoue la tête.
- Ne .. ne vas pas t'imaginer que je le regrette un seul instant. Nous devions le faire. Je devais le faire. J'ai un expression navrée. Je suis si désolé d'être imparfait. Rictus sans joie J'éspérais, je ne sais pas, être moins détaché peut-être ?
Paradoxe de l'homme en pleurs.
_________________
الحب
Amon El-Hadji
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Date d'inscription : 26/03/2019
Messages : 118
Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Créatures
Date d'inscription : 26/03/2019 Messages : 118 Localisation : Son cabinet de consultation, son appartement ou le manoir de Tae'alam.
Mer 21 Avr - 22:17
Il y a des gouttes, dans mon cou. Un ruissellement fin, glissant des sillons de son visage jusqu'à la cime de mes tatouages. En écho, leur lueur ondine sous le tissu de ma peau. Elle frissonne de concert, laisse l'émotion vive la parcourir, de haut en bas, de courbure en échine. Je ferme les yeux, un bref instant. Et Nathan pleure davantage, les digues cédant une à une contre le tombé de nos hauts. Mes bras l'enserrent comme un bord d'un précipice. Je nous refuse à l'abîme. Pas maintenant. Plus maintenant.
Ses mots bullent ça et là, forment ses idées délavées sous les auspices diluviens. Elles éclatent unes à unes en peur tangible. Celle de n'être qu'une horreur, une sale horreur, un monstre aux yeux du monde comme l'était son père. Ses yeux rougies de larmes, chamarrés de terreur, viennent rencontrer les miens, en quête de réponses. Et rien que cela prouve que Nathan ne sera jamais Nadim. Mais il ne peut pas l'entendre, pas encore, pas si vite. Qu'importe. J'ai toute l'éternité pour le lui répéter, encore et encore.
Je ne dis rien, pas tout de suite. En guise de réponse à ses mains tremblantes, les miennes les saisissent et mes pouces les caressent, espérant les calmer d'un geste lent, répété. Puis je les porte à ma bouche pour les embrasser en silence, d'une tendresse égale à celle d'hier, et de demain, et du lendemain des lendemains. Parce que ces mains, ce sont celles d'un survivant. Pas celles d'un assassin.
« … Ce que tu as fais, le courage dont tu as fais preuve... ce n'est pas rien. Ce ne sera jamais rien. » Voix intime, force posée. Le ton est donné. « Mais tout ça, c'est récent. Trop pour ne pas t'impacter. Sans doute trop puissant aujourd'hui pour que tu puisses l'exprimer aujourd'hui et maintenant. Il y a des chances pour que ce « vide » ne soit qu'un trop plein qui se décantera à son rythme... »
Je ne lâche pas ses mains, avec l'intention de les garder jusqu'au bout du néant nébuleux.
« Il va te falloir du temps. Et je serais là, avec toi, à chaque seconde. »
Mon regard dans ses orbes pleines. Je veux y inscrire tout l'espoir que j'entrevois. Avec toi. Bâti avec nos mains liées.
« Ce que tu as fais, ce n'est pas toi. Ce geste ne te définit pas. Il définit la situation dans laquelle Nadim nous a mis. L'unique fin de son jeu, sans aucun autre choix. Une situation terrible, que tu es parvenu à porter... pour la dernière fois. »
Sourire en houle, brin de vague à l'âme. Plus jamais Nathan n'aura à subir ce fardeau. Une promesse qui goûte les embruns salés de larmes sèches ; voire pour certaines, jamais versées. Ravalées de fierté. Nadim ne pleurait pas. Les souffrances de son âme ne valaient rien, à ses yeux, tant qu'il se donnait l'illusion d'en triompher.
« Nadim était.... déjà mort depuis longtemps. Bien avant que tu ne l'abattes. Bien avant que tu ne naisses. »
Un soupire. Un constat. La fin, oui. Celle, que je pense, attendue comme un ultime salut dans la douleur. Adieu, Nadim. Puisses-tu trouver la paix, enfin.
Prière interne au disparu. Je reprends un souffle plus vigoureux, ébroue mon cœur d'un geste de la tête, avant de marquer mes traits d'un sourire, et lever une paume contre le creux de la joue trempée de Nathan.
« Maintenant... c'est à nous de le faire. Pour nous-mêmes. »
Le soleil s'étiole tranquillement au-dehors. Je sens ses couleurs décroître au fur et à mesure. Demain se profile si vite... Regarde, amour, le passé est déjà derrière toi.
« Alors, vis. Ta véritable victoire, ta consécration, ce sera ça. Pas ce meurtre. Mais le futur qui en découle. »
Et au présent, au solennel de l'instant qui se fond vers la nuit, j'y accole des teintes d'un avenir radieux. Car plus rien ne compte davantage, Que de te voir sourire, sincèrement, à ton tour.
« … Que voudrais-tu faire, Najmati ? Qui as-tu envie d'être ? »
Tu peux le choisir. Plus rien, ni personne, ne t'en empêche.
Contenu sponsorisé
Salam. || Nathamon
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum