Les Crocs et l’Écarlate || Torry

Date d'inscription : 24/04/2021

Les Crocs et l’Écarlate @Torrance O'Hara & Tristan Babhdán Malgré la quarantaine, malgré l’ambiance suffocante qui prend la ville en tenaille depuis plus d’un an maintenant, la fête foraine continue d’attirer du monde. La journée est plutôt chaude, la pluie n’a pas l’air d’être prévue, et les gamins profitent d’un jour sans école pour venir en masse : pas le genre de public à se faire tirer les cartes ou lire l’avenir. Ils préfèrent dépenser leurs argents de poches dans les grappins, les sensations fortes et les auto-tamponneuses.
Je change donc de casquette et laisse à Lune les quelques pigeons potentiels : je vais m’occuper de la sécurité et faire des rondes pour m’assurer que tout se passe bien. Après être passé dans ma roulotte pour me changer, je rejoins l’agitation centrale et circule entre les attractions, saluant au passage d’un mouvement tête les différents visages familiers du clan. Mon regard reste vigilent, scrutant la foule à la recherche de la moindre anomalie, la moindre chose qui pourrait troubler les activités de chacun et le bon déroulement de la fête foraine.

Après plusieurs rondes, je commence à me rapprocher des roulottes et de la frontière invisible entre les attractions et nos logements. Je me tiens dos aux roulottes et observe un instant une de nos plus grandes attractions un peu plus loin. Dans le genre sensations forte, celle-là à l’art de retourner les estomacs. C’est alors que je la sens, cette décharge familière le long de mon échine qui m’indique que quelqu’un se trouve derrière moi. Je suis tenté de me retourner brusquement, mais cela risquerait d’être trop voyant et d’alerter l’individu qui entre visiblement dans le repaire des renards.

Je décide donc de feinter en me dirigeant de nouveau vers les attractions, profitant d’un léger tournant pour capter dans ma vision périphérique un mouvement bref mais perceptible : un éclat roux. Fronçant les sourcils, intrigué, je lève alors la tête vers le ciel et commence à humer l’air afin d’identifier l’étranger, ou plutôt l’étrangère. Sa trace olfactive ne me trompe pas, il s’agit d’une demoiselle qui n’a rien à faire de ce côté de la fête foraine… et mon instinct me dit qu’elle ne s’est pas perdue.

Très bien… Que cherches-tu ici, Petit Chaperon Rouge.

Avec agilité, je me glisse dans le campement de roulottes et grimpe sur l’une d’entre elles avec l’aisance de l’habitude. Là, je retire mes chaussures pour me déplacer le plus silencieusement possible.
Accroupi, je profite d’avoir pris de la hauteur pour humer à nouveau l’air, sentir un peu plus l’odeur de cette proie imprudente. Mon regard vire alors au vert surnaturel et je laisse la bête en moi s’installer tandis que je libère un peu plus mes instincts de prédateurs. L’envie de jouer, tel un chat avec une souris, s’invite et me séduit quand un nouvel éclat roux apparait entre les roulottes.

À pas de loup, je m’avance pour la rattraper et l’observer. Mes déplacements feutrés me permettent de ne pas me faire repérer et en un rien de temps, je suis passé de roulottes en roulottes : allant de toit en toit avant de sauter à terre quelques instants pour me hisser à nouveau en hauteur. C’est ainsi que j’ai pu rattraper l’intruse à la crinière écarlate.
Je suis à présent sur la roulotte la plus proche, juste aussi dessus d’elle, mais je ne parviens pas à voir son visage. Je ne perçois que sa chevelure flamboyante et son parfum enivrant.

Un léger grognement à peine audible s’échappe tandis que mon sourire révèle mes crocs. Le loup est tout près, mais je retiens la bête : slalomer entre nos domiciles n’est pas suffisant pour m’autoriser à croquer les intrépides qui s’aventurent sur notre territoire. Nardus ne serait pas content, je vais donc juste me contenter de la suivre, à distance, et si elle ne rebrousse pas chemin, je devrais calmer le loup en moi avant de l’intercepter.:copyright:️ 2981 12289 0

Date d'inscription : 20/05/2021

Les Crocs et l’Écarlate Torrance O'Hara & @Tristan Babhdán Ces dernières semaines, riches en émotion et en révélations, ainsi qu’en déceptions, n’avaient néanmoins pas ébranlées la détermination de la jeune femme. Même si elle avait cette désagréable sensation de nager en plein rêve – ou plutôt cauchemar – depuis la disparition de son père. Son expédition à Tir Na Nog était une folie, elle en était consciente. Mais qu’aurait-elle pu faire d’autre ? Elle était désormais en sécurité nulle part, et certainement pas à Londres. Elle vouait également une rancune tenace à l’encontre de son frère, concernant la voie qu’il avait de toute évidence décidé de suivre. Il pensait rendre hommage à leur père et honorer sa mémoire en prenant sa relève au sein de l’ICV, mais en réalité, il se fourvoyait.

Elle avait entamé son périple jusqu’en Irlande la mort dans l’âme, mais la rage au cœur. Torrance savait qu’elle n’était pas au bout de ses surprises, ni des difficultés. Cela avait commencé à peine aux abords de la ville, découvrant que cette dernière était confinée pour une raison obscure avec stupéfaction. Face à cette première embûche, la rouquine n’était pas peu fière d’elle, car elle était parvenue à trouver un moyen – totalement illégal et coûteux, cela va de soi – pour passer en douce les barrages militaires et arriver enfin à destination. Restait encore une fois en ville à trouver la trace du – ou des – dénommé Vulpe. Torry s’attendait à ce stade à se heurter à un mur. Tir Na Nog était une grande ville, et si ce nom apparaissait sur des notes de son père, c’était probablement un de ces noms de code secrets tout droit sorti du chapeau de l’ICV. De ce fait, quel ne fut pas son étonnement lorsqu’elle découvrit ce même nom inscrit de façon on ne peut plus ordinaire et classique sur les registres officiels de la ville, en tant que…. Forains. Forains qui visiblement géraient la Milky Way Parade, fête foraine installée à la périphérie de la ville. Au final, en quelques jours, Torrance avait retrouvé la trace des Vulpe et caressait enfin du doigt la perspective de s’adresser à l’un d’eux au sujet de son père. En parallèle, elle était presque déçue de la facilité de ses recherches, car après tout ce qu’elle avait apprit de la bouche de son frère sur le surnaturel récemment, elle s’était attendue à ce que « Vulpe » désigne autre chose qu’une famille de forains…

C’est ainsi qu’elle se retrouva au milieu des attractions, s’étonnant de la foule sur place, jeunesse insouciante en tête de liste. Après avoir trainer dans quelques allées, passant devant les attractions habituelles d’une fête foraine, au milieu de la musique, des cris et des rires, la jeune femme décida de changer de tactique. Elle avait remarqué plus en retrait de la cohue ce qui devait être le campement des forains, avec des roulottes et diverses caravanes. Un endroit beaucoup plus calme, mais où elle aurait probablement plus de chance de pouvoir trouver quelqu’un pour la guider jusqu’à un Vulpe. C’est ainsi qu’elle s’engagea dans les allées cette fois-ci déserte du campement, loin de la tumulte de la foire, avec la sensation d’être une intruse. Les sons de la fête lui parvenait plus étouffés, et hormis du linge étendu qui claquait au vent, ou l’aboiement d’un chien au lointain, il n’y avait pas âme qui vive. Le cœur battant, Torrance poursuivit son exploration, avec la désagréable sensation d’être épiée, sans toutefois en déterminer l’origine. C’est alors qu’un bruit sourd en provenance de la roulotte la plus proche la fit sursauter, réprimant un cri.
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Date d'inscription : 24/04/2021

Les Crocs et l’Écarlate @Torrance O'Hara & Tristan Babhdán Ainsi perché tout près d’elle, je ne peux m’empêcher de passer ma langue sur mes crocs avec une certaine avidité. Elle est tendue, cela se voit à la tension de ses épaules et de sa nuque. Sent-elle le regard du prédateur sur elle ? Probablement.
Cela fait trop longtemps que je ne me suis pas amusé. Moi qui avais pour habitude de ne jamais tenir en place, voilà plus d’un an que je suis bloqué dans cette ville, devant gérer cette atroce frustration d’impuissance face à ce mystérieux brouillard qui nous terrifie tous. L’envie de violence et de traque s’attise un peu plus face à ce Petit Chaperon Rouge, et le Grand Méchant Loup en moi s’impatiente de devoir contenir ses instincts les plus bestiaux. Il veut surgir et planter ses crocs dans la si jolie gorge de la demoiselle pour étancher sa soif sanglante. Patience… J’invite la Bête à attendre son heure. Je partage ses pulsions et désirs, mais je me dois d’être la voix de la raison pour une fois. Même si j’étouffe ses cris au moment de la dévorer, nous sommes encore trop près de l’agitation de la foule et il nous faut avant tout savoir ce que l’inconnue vient faire ici. Qui sait, peut-être aura-t-elle des informations qui seront utiles au clan. Si après tout cela, le clan estime qu’elle doit disparaître, alors je remplirais mon rôle d’exécuteur, pas avant. Je sais que c’est la meilleure des solutions, mais une partie de moi s’en voit déçue, presque boudeuse de ne pas pouvoir jouer tel un chat à qui on retire un oiseau dont il s’apprêtait à briser les ailes.

Ma petite intruse est toujours sur le qui-vive, sachant pertinemment qu’elle n’a rien à faire là. C’est alors qu’elle sursaute et je m’empresse de me dérober de sa vue pour éviter qu’elle me voit. Je dois éviter de trop m’emporter, si elle percute du danger, elle risque de fuir et une fois dans la sécurité de la foule des visiteurs, ça sera plus compliqué d’avoir des informations.
Je reste un instant allongé sur le dos, fixant le ciel de mon regard fauve. Fermant un instant les yeux, je me contente de me recentrer sur ma mission et laisse mon ouïe aller au-delà du cœur battant de l’intruse, écoutant la vie de la Milky Way Parade : les voix familières du clan faisant notre business de façade, les mouvementés de la foule, les conversations diverses. J’écoute, à défaut d’observer, puis je refais le chemin inverse pour entendre le battement de mon propre cœur, calme et serein. Je rouvre mes yeux, qui ont retrouvé leur teinte naturelle, quand les bruits de pas près de moi se font entendre.
Elle reprend son exploration. S’offre alors à moi plusieurs solutions : je pourrais la suivre et voir où elle va ainsi, ou m’amuser à jouer avec ses nerfs lors de son exploration. Je peux aussi me montrer à elle en lui sautant dessus… mais pas très pratique pour avoir des informations. Je pourrais jouer la carte de la nonchalance ou de la séduction en me présentant spontanément à elle… Mouais… ça pourrait marcher, mais ce n’est pas amusant. Je vais rester sur les premières options.
Je me redresse donc et attend de voir où elle se dirige. Après l’avoir vue tourner vers une autre allée de roulottes je m’active donc, me laisse glisser au sol et avance rapidement avant de rouler sous une des roulottes de l’allée annexe. Je suis tout près d’elle et la tentation de l’attraper par les chevilles pour la glisser sous moi est très tentante… mais je me ravise. Au lieu de cela, je décide de m’amuser un peu et sors quelques griffes pour les laisser glisser sur le bois de la roulotte. Assez pour faire un bruit inquiétant sans abîmer la peinture, je ne veux pas me faire engueuler par le clan car je fais mes griffes sur le mobilier.
Vif, je m’extirpe de sous la roulotte et m’agrippe au rebord d’une des fenêtres pour grimper aussi silencieusement que possible sur le toit. Mes mouvements sont fluides et agiles, laissant deviner ma souplesse et mon aisance en voltige. Il ne me faut que quelques instants pour l’avoir de nouveau dans mon champ de visions, la surplombant à nouveau. Là, j’attends de voir sa réaction. A-t-elle entendu les bruits inquiétants, va-t-elle chercher sa provenance ou s’en éloigner ? Va-t-elle me surprendre par une action que je n’imagine même pas ? La curiosité prend peu à peu le dessus et j’attends, fébrile de voir la suite des événements.
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RP

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