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 T'étais où ?

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Will-o'-the-Wisp
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C'est pas que le temps est long...

... Mais c'est juste que j'estime comme normal que quand on est un maître digne de ce nom, on ne fait pas attendre son subordonné !

Qu'est-ce que je raconte ?

Ce que je vis actuellement est ce que j'ai de plus proche de la liberté. Je suis dans une fiole... Oui, appelons ça une fiole ! C'est définitivement mieux que "gourde" et plus poétique que "récipient". Bon, j'aurais pu mal tomber, imaginez le génie à la bouteille de plongée ! C'est galère à trimbaler et de l'air sous pression en compagnie d'un Djinn de feu, je ne suis pas certain que ça fasse bon ménage... Ou au contraire, le ménage sera fait de manière plus ou moins définitive.

Je ne suis donc pas le génie à la bouteille de plongée, ni le génie de la lampe, c'est déjà copyrighté. On va en conséquence dire que c'est un genre de fiole, d'une taille correcte d'ailleurs de l'ordre d'une petite bouteille en verre. Elle est de couleur noire, mais je soupçonne qu'elle s'anime d'une flamme verte quand je suis à l'intérieur. Il y a un cordon à son goulot parce que mon ancien maître la portait à sa ceinture. Je trouve le dispositif pratique, c'est pour ça que je ne l'ai pas retiré, pour ça et absolument pas parce que ce connard savait bien y faire avec les nœuds et les cordelettes ignifugées.

D'ailleurs, tant qu'on est là, petite anecdote amusante : je suis actuellement dans un cimetière, sur la tombe de mon ancien maître (oui, par-dessus, pas dedans, vous imaginez la galère pour le petit nouveau ?)... et on m'a autorisé à sortir de temps en temps pour éviter que ma flamme ne s'éteigne. Oui, vous imaginez ? Je suis O-BLI-GE de me maintenir en vie. Ce n'est pas l'ordre à la con, ça, franchement ? Où est-ce que j'en étais ? Ah oui ! Donc entre chaque maître, je suis entreposé sur la tombe du dernier à attendre le nouveau. Est-ce que vous avez compris le lien entre mon nom de "Will-o'-the-Wisp", le feu-follet, et l'endroit très charmant où on a décidé de me faire attendre ? Exactement.

Ici, ce n'est pas trop mal. C'est dans un cimetière au bord de l'océan atlantique, la vue est magnifique. Souvent, il y a des promeneurs que j'aime tourmenter, mais c'est à dessein : ils viennent, me voient (ou voient ma forme de flamme verte) fuient en courant et en hurlant. Puis, ils appellent leur potes, je refais ma mise en scène, ou parfois je les laisse avoir l'air con, parce que c'est marrant aussi. De temps en temps, rarement cependant, je laisse quelqu'un toucher à la fiole en échange d'un bon feu qu'il ne ferait rien que pour moi quand les pique-niqueurs ou les campeurs se font rares. J'accorde quelques souhaits par ci, par là. Beaucoup ont tentés de partir avec ma fiole, mais elle ne peut être ramassée que par une seule personne.

D'ailleurs, cette personne arrive. Je la sens. En dehors de mon réceptacle, je gravite autour de la tombe, relié inlassablement à cette bouteille tant qu'on ne m'a pas donné un ordre contraire.

Mon maître est... Une femme ? Tiens, intéressant !

"T'étais où ?"


@Gabriel L. D'Arco
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Gabriel L. D'Arco
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Le temps me parait si long…

Je regarde la pluie couler le long des vitres arrière de la voiture, le visage à moitié écrasé contre le verre froid. C’est si différent de chez moi ici, et en même temps, je sais que je suis sur le bon chemin. Je le sens dans mon ventre, et mon cœur bat dans ma poitrine au rythme lent d’un souffle serein. Mes dessins soigneusement rangés dans mon sac à dos, je regarde la route défiler sans un bruit.

- Stai bene piccola ?
- Si papà.

Rares paroles échangées avec mon père qui garde les yeux fixés sur la route. Je ne détache pas les yeux de la grisaille Irlandaise pour autant, et j’ai répondu d’une voix morne d’ailleurs. Je n’y crois plus tellement, je n’ose plus vraiment espérer. J’ai dessiné inlassablement le même bout de falaise, les mêmes pierres dressées face à l’océan, la même herbe plus ou moins bien entretenue. J’ai dessiné encore et encore le feu follet en suspend au-dessus de sa pierre, encore et toujours le même emplacement, au millimètre près, ne changeant que les couleurs utilisées en fonction des saisons.

Soudain je m’illumine, me redresse brusquement et plaque mes mains contre la vitre. Je le sens, il est tout près, mon feu follet !

- Papà ! È qui !

Je tire sans relâche sur la poignée qui me permettrait de sortir, mais la sécurité enfant est enclenchée, alors rien ne se passe que le claquement sourd du plastique torturé par mes doigts juvéniles.

- Papà !!!

Mon ton se fait pressant, presque impérieux tandis que je me mets à genoux sur la banquette, empêtrée dans la ceinture de sécurité. Enfin, mon père range la voiture sur le côté, un peu surpris de ma virulence. Il me semble qu’il s’est passé une éternité depuis que je lui ai signalé le lieu que je ne lâche pas des yeux, et pourtant il a juste dépassé l’entrée et trouvé une place pour se garer. Il fait le tour de la voiture à une allure d’escargot endormi, et j’en profite pour me détacher et enfiler une des bretelles de mon sac à dos violet à l’effigie d’un pokémon. A peine a-t-il déverrouillé la portière que je m’élance hors de la voiture telle une furie, et que je cours jusqu’au portail que j’avais repéré. Un homme me regarde déraper sur les graviers, et n’a le temps que de me lancer un « Hey ! » que déjà j’ai disparu derrière les premières tombes.

La pluie a cessé rapidement, et je dérape sur les touffes d’herbes mouillées qui laissent place à l’allée de gravier, éparpillant de plus en plus les tombes jusqu’à celle que je cherche. Pantelante, je finis par tourner dans l’allée que mon cœur m’indique, et je me fige en voyant la scène. Tout est là. La mer en fond, le soleil timide derrière les nuages, les tombes proprement alignées une par une, l’herbe qui pousse à certains endroits où elle ne devrait pas. Et puis quelque chose est différent. Est-ce que je me suis arrêtée trop brutalement ? Mon cœur tambourine dans ma poitrine, et me voilà muette de stupeur.


- T’étais où ?

Je n’ose pas bouger. Je me suis arrêtée à quelques mètres de lui. Il est si grand ! Je me sens petite, et faible, à côté de lui. Et paradoxalement, il me rend plus forte rien que parce qu’il est là. Je l’observe, ses yeux verts fixés sur moi avec un mélange de curiosité, de jeu et de colère rentrée, ses cheveux noirs qui balaient ses épaules, ses vêtements verts et dorés. Je penche la tête de côté comme un chiot curieux, plisse un peu les yeux, et approche d’un pas. Je dois lever les yeux vers lui pour voir les siens. Il est…bizarre. Comme si pour moi il n’était pas dangereux, mais pour les autres si. Je tends une main polie dans sa direction.

- Mi chiamo Gabriel, e tu ?
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Will-o'-the-Wisp
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Ow, une étrangère. Parfait, ça !

C'est merveilleux que je ne comprenne que l'essence de ce qu'elle me dit et jamais la forme. C'aurait été tellement dommage de partir des bases solides et saines et de ne pas s'ajouter un ou deux handicaps de compréhension. La petite puce est mignonne pour ne pas dire carrément adorable.

Je m'avance de quelques pas jusqu'à elle, calme le feu qui joue dans mes paumes et m'assois en tailleur pour être à sa hauteur. Oui, j'ai compris ce qu'elle m'a dit, mais je suis incapable de répondre dans la même langue. Ça viendra.

"Will"

Je tends une main vers elle, paume vers le ciel.

Derrière la fillette, je vois arriver un homme et je m'apprête à disparaître... mais je n'y parviens pas. Elle est ma nouvelle maîtresse et elle ne m'a autorisé à rien pour le moment. Mon cerveau d'esclave n'arrive tout simplement pas à prendre d'initiative tant notre lien est jeune. C'est une sensation assez étrange que de ne pas pouvoir encore abuser de la naïveté de quelqu'un sous le prétexte abusif et ironique qu'elle est naïve. Visiblement, le sort d'entrave qu'on m'a lancé s'encombre d'une nette protection contre la mauvaise foi. Jamais je ne l'avais ressenti aussi vivement qu'en cet instant.

Posé sur la tombe, il y a ma fiole, celle que la petite est venue chercher. Je la montre du doigt sans vraiment savoir pourquoi je fais ça. Une fois qu'elle l'aura en main, je lui serais lié à vie.

"C'est à toi, prends-la."

Elle n'est pas comme les autres, cette petite maîtresse. J'ai eu des maîtres plus jeunes, d'autres plus âgés, des plus stupides et des plus manipulables. Ce n'est pas qu'elle me considère comme son égal, loin de là, encore que je n'en sais rien, c'est juste que j'ai la sensation étrange qu'elle ne me considère pas comme son outil.

Ce serait dommage quand même, j'ai passé mon temps à me recharger rien que pour ses beaux yeux !


@Gabriel L. D'Arco
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Gabriel L. D'Arco
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Il hausse un sourcil en m’entendant parler. Je ne comprends pas bien sa langue, alors peut-être qu’il ne comprend pas bien la mienne ? Comment va-t-il comprendre alors que c’est lui qui m’a attirée jusqu’ici ? Il tend sa main vers moi, comme une offrande plus qu’une réelle poignée de main, alors plutôt que la poigne virile que j’ai vu mon père échanger avec les adultes qu’il rencontre, je pose juste mes doigts sur les siens. J’aime son prénom, ça me fait penser à…wow !

Une énergie nouvelle me traverse, émanant de lui. Il me la transmet ou c’est moi qui lui emprunte ? Je n’arrive pas à savoir, mais je crois bien que ça vient de moi. Je retire mes doigts comme si je m’étais brûlée, alors qu’il a bien éteint les flammes vertes qui couraient dessus tout à l’heure. Je n’aime pas ce que j’ai fait, je ne veux pas lui voler ses flammes. Elles ne sont pas à moi.

- Will…mi piace.

J’aime qu’il se soit assis pour me parler. Il est trop grand pour moi pour l’instant, mais un jour je vais grandir, et je le dépasserai ! Je souris, caresse sa joue mais cette fois je fais attention à ne pas lui prendre son feu. Je ne veux pas le blesser, pas maintenant que je l’ai enfin trouvé, mon feu follet. Will regarde derrière moi, et je me retourne pour voir mon père arriver par l’allée centrale. Non, non, c’est trop tôt ! Je ne veux pas qu’il me voie avec Will, pas encore ! Je tends la main dans la direction de mon père, et mes yeux se voilent de brume tandis que de mon souffle et de mes paumes s’enfuit une écharpe de fumée grisâtre. Fin filet au départ, elle s’enroule et grossit autour de Will et moi, se tisse entre les tombes et nous cache aux yeux de l’homme. Voilà, maintenant nous seront tranquilles un instant.

- Non preoccuparti, non voglio che si interrompa.

Will me montre la tombe sur laquelle il s’est assis, et l’objet qui s’y trouve. Quelque chose me dit que je dois la prendre si je veux qu’il reste avec moi. Est-ce que je veux qu’il reste avec moi ? Je ne sais pas, je me sens bien quand il est là, mais je n’ai pas envie qu’il soit obligé de venir. J’aimerais qu’il me comprenne pour une fois. Qu’il choisisse de venir.

-Vuoi venire con me ?

Prise d’une intuition subite, je détache le sac à dos de mon épaule, et l’ouvre pour fouiller dedans. J’en sors une poignée de feuilles gribouillées de dessins plus ou moins précis, au crayon de couleur. Certaines ont des couleurs dominantes oranges, d’autres sont presque blanches, mais toutes ont un point commun, une tâche de couleur verte, comme un feu allumé au centre de la feuille. Je m’assois à côté de Will, mon bras frôlant le sien sans le toucher, et je sens la chaleur qu’il dégage à travers mon gilet de laine. Je range les feuilles avec soin, lui montrant le dessin le plus récent, et pointe la tache verte au centre, puis lui-même.

- Ecco, sei tu. Vuoi tenerlo ?

Je lui tends les feuilles comme pour lui offrir, et guette sa réaction, scrutant son visage. Il me plaît, il n’est pas comme mon papa, il a l’air…différent. S’il prend mes dessins pour décorer chez lui, je prendrai sa gourde sur la tombe. S’il veut venir avec moi.
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Will-o'-the-Wisp
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Elle aime bien mon nom. Cette idée devrait m'être totalement indifférente.

Une partie de mon pouvoir me quitte pour aller dans son petit corps. Le lien est à présent fait. Ce qui est étrange est qu'elle n'a rien absorbé du tout, elle n'a pas ponctionné, ou siphonné ou quoi que ce soit de ce genre. Elle a juste accepté sans prendre plus, surtout sans prendre plus, elle a retiré sa main comme si elle venait de se brûler les doigts. La petite Gabriel n'aimerait-elle pas cette sensation de puissance qui l'a envahis ? C'est intéressant, je dois dire.

Sa main s'avance vers ma joue et nous y voilà. Alors, qu'est-ce que ça va être ? Une claque pour me mettre au pas ? Une ponction dans les règles ?

Gabriel... arrête de me donner tort !

Son geste si tendre et si doux me fait sourire à côté de ses doigts.

Elle se retourne et voit un homme qui s'avère être son père. Immédiatement, la gamine réagit en nous entourant d'une fumée étonnamment maîtrisée. On dirait presque qu'elle ne s'est jamais laissé débordé par son pouvoir. Il est faible, mais d'une très grande précision, comme si elle était toujours dans la retenue.

"Fort bien !"

Sa question me prend totalement au dépourvu. Si je veux venir ? Je n'ai pas le choix, je n'ai jamais eu le choix. Mais si j'avais la capacité de rester ici malgré tout, je pense que je ne la prendrai pas.

"OK."

Je me lève pour me préparer à rejoindre ma petite bouteille quand l'enfant me tend une liasse de dessins. Pour moi ? M'a-t-on déjà seulement offert quelque chose ? Ce sont des images sans grande qualité faites avec la main maladroite d'un enfant. La liasse revêt une valeur inestimable au moment où mes doigts se referment dessus. Je reconnais mon paysage, mon univers, le même levé de soleil jours après jours, saisons après saisons. Je me rends compte avec un frisson d'émotion que tout ce temps, jamais je n'avais été réellement seul.

"Oui, s'il te plaît."

Il faut que je me ressaisisse. Tôt ou tard, cette adorable créature va me ponctionner jusqu'à la moelle. Là, elle est petite et elle a l'air innocente, mais attendons l'âge adulte, quand elle aura fini sa croissance... Ou PIRE, l'adolescence, quand elle sera ingérable !

Et pour autant, je reste là, une liasse de dessins d'enfants dans les mains à me voir en flamme verte.

Je soupire et tend la main pour prendre celle de la petite afin de la mener jusqu'à ma... sa bouteille. Mes dessins toujours à la main, je me demande s'ils vont tenir à l'intérieur et quelle forme ils prendront une fois diminués.

"On y va ?"


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C’est ma colère et la peur de la réaction de mon père qui a fait lever la brume entre mes doigts, mais à présent que je suis plus calme, elle retombe très rapidement. Trop rapidement. Will a l’air surpris par mes gestes, par mon attitude en général je dirais. Pourtant, il est adulte, il connait les gens, est-ce qu’il n’a jamais rencontré de gens gentils avant ? C’est triste un peu. Il s’est même raidi quand j’ai posé ma main sur sa joue, alors que moi j’étais juste soulagée de l’avoir trouvé. Et puis il sourit, et je suis soulagée qu’il comprenne. Je lui fais confiance, puisqu’il a été choisi pour moi, alors il peut me faire confiance aussi.

Je souris de toutes mes dents sauf deux canines quand il me confirme qu’il veut bien venir avec moi, et j’acquiesce. Il veut venir ! C’est décidé, c’est mon nouvel ami. Peut-être même qu’un jour il sera mon meilleur ami ! Ça serait chouette. Il a l’air d’aimer mes dessins en tout cas, il dit qu’il veut bien les garder. Je lui laisse les feuilles entre les doigts, et je le regarde se relever. Encore une fois, il est bien plus grand que moi. A la réflexion, j’aime bien qu’il soit plus grand que moi, je me sens un peu protégée. Alors maintenant c’est à moi de le protéger de moi. Et de mon père aussi, qui arrive en toussant à cause de la fumée.

Je prends la main de Will, un peu inquiète de ce que va penser mon père de mon nouveau copain, mais je ne prends pas tout de suite la gourde qui trône sur la tombe.


- Qui êtes-vous ? Lâchez ma fille !

Oh mince, papa a l’air très énervé. Pourquoi il hurle sur Will ? Je réalise que je n’ai pas compris ce qu’il a dit, il a parlé dans la même langue que Will ! Il faut absolument qu’il me l’apprenne, je veux comprendre !

- Papà ! Il suo nome è Will, ed è moi amico, vuole venire con noi…

Mon père arrive sur nous sans entendre mes mots, et arrache ma main de celle de mon feu follet. Aie, il me fait mal ! Je ne veux pas ! Je tire dans l’autre sens, instinctivement, et j’arrive à me dégager de la poigne de mon père, mais je trébuche en arrière contre la pierre tombale. Je m’affale sur mon sac à dos et mon coude heurte durement la pierre, et je me mets aussitôt à pleurer. Ma main tâtonne la pierre humide de pluie et je trouve la gourde que je blottis contre mon cœur pour ne pas la perdre.

- S-sei c-catt-cattivo con il m-mio am-mico !

Je hoquète à travers mes larmes tandis que mon père s’énerve sur Will, dans cette langue que je ne comprends pas.

- Vous lui avez retourné la tête ! Elle ne fait que parler de cette falaise et dessiner toujours la même chose, mais je savais que c’était louche, vous essayez de la kidnapper c’est ça ? Venga con me Gabriel !

Il me saisit le poignet à nouveau, et je hurle, mais il est trop fort pour moi cette fois, alors il m’entraîne derrière lui sans pitié pour retourner à la voiture. Je freine comme je peux, les deux pieds plantés dans le sol humide, mais rien n’y fait, alors je tends la main qui tient la gourde vers Will et crie.

- Will ! Andare !
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Ah ça, je comprends ! Il est protecteur envers ma maîtresse, et il parle ma langue.
Te voilà donc upgradé au rôle d'interprète dans mon esprit. Félicitation !
La brume s'efface dans la brise. Je comprends confusément que Gabriel doit son pouvoir à sa tension interne et que le fait d'être détendue lui fait perdre le contrôle. Intéressant. Il va falloir qu'on travaille là-dessus. Je pense que dans un premier temps, elle me ponctionnera que quand elle est détendue.

Par contre, là, interprète, tu es pénible, baisses d'un ton ! Je ne comprends pas ce que Gabriel lui dit quand elle ne s'adresse pas à moi. Je comprends mon prénom, mais guère plus. Par contre, alors qu'il me retire ma petite maîtresse, je me sens d'un seul coup beaucoup moins calme. Il lui fait mal, notre lien a été fait, je me dois de la protéger.

Par mes actes, je dois toujours obéir à mon maître.
Par mon action, je ne peux pas faire de mal à mon maître.
Par mon inaction, je ne peux pas permettre qu'il soit fait du mal à mon maître.

Ma main s'enflamme d'un coup dès que j'ouvre la paume. L'autre tenant fermement les dessins. Je sens mes yeux s'éclairer d'une lumière vive. Gabriel tombe en arrière au moment où cet homme la lâche. Je le regarde tout en levant la main vers lui. Je ne vais rien faire, c'est juste une menace.

"Monsieur, je n'essaye rien. Je suis à elle... Par contre, essayez encore une fois de la contraindre à quoi que ce soit et vous allez en subir les conséquences."

Je ne peux rien contre lui directement. Il doit être lié à elle d'une manière assez puissante. Je soupire de frustration avant de baisser légèrement ma menace. C'est amusant parce que ma flamme semble être attirée par la fillette et s'incline légèrement à chaque vibration.

Alors que sa main se referme comme un étau sur le poignet de ma maîtresse, je m'apprête à agir alors que je reçois un ordre direct. Immédiatement, mon corps s'enflamme et je me retrouve à l'intérieur de la petite bouteille. Ma main a fini de menacer quand l'autre tient encore les dessins. Je les regarde à nouveau et décide d'en extraire l'essence pour décorer ma petite fiole. Désormais, l'intérieur est tapissé de dessins d'enfants et j'ai l'impression d'être dans un cimetière avec vu sur la mer. Je me sens trimbalé sans savoir où nous allons.

"Tu n'as qu'un mot à dire, et je t'obéirai. Tu le sais, n'est-ce pas, Gabriel ?"

Je murmure cela et je sais que cela sonne directement dans sa tête.

"Sais-tu qui je suis ? Sais-tu qui tu es ?"

Oui, le côté rebelle et "on la laisse se débrouiller" en a pris un sacré coup.


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Will a disparu ! Il a disparu ! Mes larmes s’arrêtent d’un coup et je fouille les alentours du regard, accrochée à ma gourde comme si ma vie en dépendait. Mon père m’entraîne en dehors du cimetière, et sous mes yeux le paysage que j’ai tant dessiné encore et encore s’efface petit à petit. Mais étrangement, à présent je n’ai plus cette envie, ce besoin urgent de dessiner encore et encore. Dans mon esprit reste gravé la vision de Will, mes dessins à la main et du feu émeraude dans l’autre, avec une expression si froide et violente mais qui ne m’est pas destinée. J’ai vu mon père pâlir, surtout quand Will lui a dit quelque chose que je n’ai pas compris. Résignée, je suis mon père qui n’a pas lâché mon poignet et fulmine sur moi en italien. Il me traite de sotte, me reproche mon imprudence. Mais moi je sais que Will ne me veut pas de mal. Il est là pour moi, il ne peut pas me vouloir du mal.

Je serre la fiole contre moi, contre mon cœur affolé et qui ne sais pas quoi faire, et mes larmes tracent des sillons rougis sur mes joues tandis que mon père me fait monter dans la voiture. Le gardien du cimetière nous a regardés passer avec un air étrange, surtout quand il a vu la gourde que je porte et mon visage défait, mais il n’a rien dit. Attachée de force dans cette voiture qui me rends malade, je berce le seul objet qui me relie à Will, les yeux à nouveau perdus par la fenêtre. Et puis une voix douce s’élève, comme si la fiole me parlait avec la voix de Will, dans cette langue que je ne comprends pas encore. Je reconnais mon prénom dans cette voix, et je hoquète et sourit, essuyant mes larmes du dos de mes manches. Ce n’est pas digne d’une dame de pleurer de la sorte, et Will me réconforte rien qu’en me parlant. Alors je murmure en retour à bouteille.

- Tu sei qui…Sono sollevato.

Il essaye de me poser des questions, et si je comprends l’intérêt qu’il me porte, je n’arrive pas à déterminer le sens exact de ses mots. C’est très frustrant de ne pouvoir communiquer qu’à sens unique avec lui.

- Aspettami. Imparerò la tua lingua.


***

Il a fallu un an pour que je maîtrise à peu près la langue de Will. Il a fallu un mois pour que mon père accepte de me l’apprendre, et puis il a confié ça à un professeur particulier, qui était étonné que je prenne autant de notes des mots que je ne connaissais pas, qui rougissait de certaines expressions aussi. Will n’est pas toujours très poli ou discret. Petit à petit, mes amies se sont éloignées de moi, me trouvant étrange d’avoir un ami imaginaire alors que je suis une grande. Mais Will n’est pas imaginaire ! J’ai juste remarqué que les gens se comportent bizarrement en sa présence, comme s’ils étaient mal à l’aise avec lui, et puis quand il apparaît dans une bouffée de flammes vertes, certains ont même peur.

Will m’a plus appris que n’importe quel professeur. Il m’a appris qui il est, qui je suis, pourquoi nous sommes liés. Je n’aime toujours pas utiliser son énergie, mais il m’apprend à utiliser un peu mes pouvoirs. Mais je fatigue vite, puisque je refuse de prendre autant qu’il le voudrait. Pourtant, j’ai envie d’apprendre ! Je veux maîtriser mes pouvoirs, mes émotions qui les libèrent, cette fumée âcre que je semble être la seule à part Will à pouvoir respirer.

Aujourd’hui, je suis assise en tailleurs devant une cheminée où ronfle un feu paisible. L’esprit qui vit là est un peu sauvage, il ne se laisse pas faire, et j’ai dû revenir plusieurs jours de suite pour commencer à l’apprivoiser. J’ai laissé sortir Will de sa prison, et il reste derrière moi, hors de mon champ de vision, et surtout de ma portée, pour que je ne me concentre que sur l’esprit face à moi.


- Tu es sûr que ça va marcher ? Je n’ai pas envie de me brûler…et puis avec toi c’est…più facile.

Je n’ose pas avancer les mains, alors je me tourne vers Will pour le regarder.
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Elle me murmure des choses à travers la fiole, des choses dont je perçois l'essence sans parvenir à en comprendre les mots. Elle est rassurée que je sois là, avec elle et compte apprendre ma langue. Elle ne peut pas me voir, alors je souris, attendri et profondément touché par cette petite voix secrète et qui n'est qu'à moi. Ce lien ne fait que commencer et déjà me fait dire qu'elle ne sera pas comme les autres.

"J'apprendrai la tienne."

***

Nos débuts n'ont pas été simples. Je me suis tout de suite méfié de sa tendance à ne pas profiter de moi. Elle en avait besoin, jamais elle ne l'a saisi. J'ai eu beau la prévenir qu'il ne servait à rien de me laisser recharger... Je n'ai jamais compris sa retenue. Elle n'a pas envie de me siphonner et pourtant je suis là pour ça, je n'ai aucune autre fonction.

Une chose est certaine, plus le temps passe, plus cela me fera mal le jour où elle me ponctionnera pour de vrai. Pour le moment, ça va, elle est encore petite et toute gentille, mais on les connait ces bestioles. Ça grandit, ça veut un scooter... et avant que vous ne disiez quoi que ce soit, elle vous a puisé jusqu'à votre dernière goutte de magie.

Bon, elle ne souhaite pas me prendre ma magie à moi, mais il faut bien qu'elle se serve quelque part. Nous avons trouvé un feu sauvage que nous avons pu enfermer dans l'âtre d'une maison abandonnée. Il a mauvais caractère, est à moitié agressif et m'a déjà mordu deux fois... Mais les désirs de ma maîtresse sont des ordres... Alors nous avons essayé de l'apprivoiser.

Ce jour est LE jour, enfin. Nous allons pouvoir travailler. Je me tiens près de la porte, accoudé au montant. Gabriel ne souhaite pas que je l'approche.

Je soupire bruyamment alors qu'elle émet une énième hésitation.

"Ça VA marcher, Principessa. Tu as besoin d'énergie pour pouvoir progresser. Je suis juste là en cas de problème."

Évidemment que c'est plus facile avec moi. Moi, je suis consentant, consentant par contrat. C'est d'ailleurs ce qui te déplait, je me trompe ?

"Si jamais tu ne lui prends pas son feu, un jour, tu vas devenir totalement folle de rage et siphonner tout ce qui passe à ta portée. Mon ancien maître s'est brûlé la langue en voulant manger de la lave."

... Comme si j'avais eu le moindre maître prêt à renoncer à se servir directement sur son serviteur ...


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Gabriel L. D'Arco
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J’ai jeté un regard lourd de sens à Will quand il a soupiré. Ça va, qu’il ne me fasse pas croire qu’il n’a jamais hésité de sa vie. Surtout que le fait qu’il précise « en cas de problème » ne me rassure pas le moins du monde. Je me tourne à nouveau vers le feu qui ronfle dans la cheminée, et dont le regard est fixé sur moi, sur mes mains. Est-ce qu’il sent que je suis une potentielle menace pour lui ? Aucune idée. Will n’a pas arrêté de me dire que c’était une connerie que de vouloir apprivoiser ce petit être, mais bon, je suis bien plus têtue que lui.

J’ai peur des mots de Will. Peur de devenir folle, peur de blesser des gens. Peur de le blesser, lui. Parce que si je ne siphonne pas d’êtres de feu, alors je m’attaquerai à lui, à mon corps défendant. Je ne veux surtout pas m’attaquer à mon feu follet.


- Qui est assez stupide pour avaler de la lave ? Pas étonnant que tu ai eu autant de maîtres si certains s’amusent avec leur propre vie…

L’être de feu dans la cheminée s’agite tandis que je tends les mains vers lui, comme s’il voulait s’éloigner de moi alors même que ses flammes se tendent en direction de mes doigts. Mon hésitation fait trembler mes mains, et je me force à garder les yeux ouverts pour ne pas tout faire foirer.

Soudain, je la sens, cette énergie que j’ai déjà ressentie en touchant Will, plusieurs fois. J’ouvre doucement la porte à mes pouvoirs, aspirant ce surplus que je connais bien, jusqu’à ressentir un changement dans la nature de l’énergie. Celle là n’est pas donnée volontairement. Je me raidis, je n’apprécie pas ce que je fais, mais c’est nécessaire. Will m’a assurée qu’il le fallait. Alors je continue de ponctionner l’esprit, une larme de dégoût de moi-même roulant sur ma joue. Et puis, soudainement, les choses dérapent. Les flammes se rebelles, explosent en un feu énergique, lèchent mes doigts, carbonisent une mèche de mes cheveux, et mon corps réagit, instinctivement. Je recule, mais mes mains elles aspirent encore plus d’énergie, à une telle vitesse que je me sens grisée et euphorique alors même que la douleur des brûlures s’étend sur mes doigts jusqu’à mes poignets. J’ouvre la bouche pour hurler, mais seule une fumée âcre et noire en sort, tandis que mes yeux se parents de ma marque de sorcière. Et puis brutalement, la lumière disparaît, le feu dans la cheminée s’est tari d’un coup, ne laissant que des cendres grisâtres et mortes, et mes doigts sont creusés de sillons carbonisés. J’ai une dernière inspiration à travers la fumée qui m’enveloppe, et mes yeux roulent dans mes orbites tandis que je m’évanouis.

La douleur est insoutenable. Cuisante, infernale, intolérable. J’ouvre les yeux sur une plainte douloureuse, et mes mains enroulée dans des bandages me donnent envie de les couper. Je pleure, gémis, et mon regarde cherche autour de moi un soutient, quelque chose, quelqu’un. Mais je ne vois que les murs de l’hôpital. Où est Will ? Est-ce que je l’ai tué lui aussi ?
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Cette petite flamme se débat un peu, puis s'étend avec l'énergie du désespoir. Je n'ai pas le temps de réagir. Mon premier réflexe est de tendre la main vers elle pour la raviver... Mais le siphon de Gabriel est incroyablement puissant et je dois bien admettre prendre peur. Je retire difficilement mon pouvoir de cette aspiration soudaine. Je recule d'un pas, puis de deux, avant d'être réellement hors de portée de la ponction. Je me sens faible, tremblant comme un poulain qui vient de naître. Je porte une main sur ma poitrine. Cela fait longtemps que je n'ai pas été siphonné et je me demande si c'est le manque d'habitude ou l'extraordinaire puissance de ma jeune maîtresse qui fait cela.

L'esprit du feu ne fait pas long feu.

Son jeune corps inanimé dans les bras, j'hésite un instant sur la marche à suivre. Je sais quoi faire, mais le fait de ne pas en avoir eu l'ordre me perturbe. Je passe ma main sur son visage en nage, décollant une mèche de cheveux pour la replacer derrière son oreille. Je me lève, emportant Gabriel avec moi, et me dirige vers la route où j'arrête la toute première voiture venue afin que son chauffeur appelle les secours.

Arrivé à l'hôpital, elle est prise en charge rapidement... et on me demande ses papiers que je n'ai naturellement pas.

"Je ne la connais pas, en réalité. Je l'ai trouvée pas loin de chez moi. Elle essayait d'allumer un feu dans une maison abandonnée."

Je ne sens pas les médecins convaincus. Comment combattre un non-dit ou un malaise ? Avec un scandale, bien sûr !

"D'ailleurs... Est-ce que je peux espérer que les dégâts me seront remboursés ? Vous savez, elle a eu de la chance que je sois là. Allumer un feu dans un âtre condamné, non mais quelle idée ! Non, je ne la connais pas. Mais j'ai besoin de voir ses parents. Appelez-les sur le champ."

Je laisse passer une seconde, puis deux.

"Je suppose que ce n'est pas elle qui va nettoyer toute la suie qu'elle m'a mis partout, n'est-ce pas ?"

Heureusement, ses mains sont soignées rapidement. Son état d'évanouissement est un peu trop facilement imputé au choc qu'elle a reçu. Les docs' trouvent beaucoup de monoxyde de carbone dans son souffle, mais rien de dangereux. Je demande à aller la voir, plusieurs fois, me calmant volontairement entre chaque demande pour prouver ma bonne foi. Au bout du quatrième membre du personnel harcelé, je pousse enfin la porte de sa chambre.

"Ciao bella, comment tu te sens ?"

J'ai l'air soumis, à m'asseoir près d'elle, en tailleur. Peu m'importe, c'est juste pour être au plus près et voir comment elle a vécu ce qui va certainement être un évènement marquant. À nouveau, je repousse une mèche de cheveux derrière son oreille. Son visage n'est plus trempé de sueur, mais de larmes. C'était une leçon dure, mais importante. Si elle ne maîtrise pas son siphon, elle va finir par me tuer...

... Et va savoir pourquoi, je ne veux pas mourir ! Cependant, par-dessus tout, chose que je ne lui avouerai jamais de toute mon existence, je ne veux pas qu'elle s'affaiblisse par crainte de me ponctionner.


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Le calvaire que m’inflige les brûlures, la panique, tout menace de me faire vriller à chaque seconde un peu plus. Je tâche de calmer ma respiration, de me concentrer sur les murs, les détails de la pièce dans laquelle je suis, pour oublier la douleur qui me transperce les mains comme si j’avais encore les doigts pris dans les flammes. Et puis un cliquetis se fait entendre, et de la morphine est poussée dans mes veines. Quelques secondes plus tard, je suis enfin soulagée de ce feu constant. Et puis il pousse ma porte, me salue comme si de rien n’était, et si mon regard était une arme, il serait mort fusillé. Je n’arrive pas à croire qu’il m’ait menti aussi facilement. Je lui en veux, de m’avoir fait croire que je pourrais maîtriser si facilement mon siphon. La vérité, c’est que je ne maîtrise rien, ni mon siphon, ni mon pouvoir, ni même mon djinn manifestement.

J’aimerais croiser les bras pour bien marquer mon agacement, mais je me contente de détourner le regard, des larmes coincées au coin des yeux, refusant de rouler à nouveau sur mes joues. Il se fait petit, soumis, en tailleurs par terre comme un enfant qui attendrait une histoire. Mais je n’ai pas d’histoire à lui raconter. Il a juste de la chance d’être arrivé après l’ajout de morphine, parce que je lui aurais hurlé dessus à pleins poumons autrement.


- T’étais où ?

Je n’ai pas crié. J’aurais préféré. Tout plutôt que cette voix froide, lasse, un peu trop faible.

- Tu m’a menti Will. Tu avais dit que tu serais là en cas de problème.

Je soupire, pose enfin mon regard sur lui.

- Je t’interdis de me mentir à nouveau. Plus jamais.

Je romps le contact avec ses yeux après quelques secondes à le fixer. Mon regard se perd sur mes affaires, pliées sur une chaise. Qui les a mises là ? Aucune idée. Je suis étonnée qu’ils aient pu détacher la gourde de ma taille cela dit. Peut-être que maintenant que je l’ai réclamée comme ma propriété, elle est devenue tangible pour d’autres que moi. Ça m’inquiète. Vaguement. Est-ce que ça veut dire que quelqu’un pourrait me voler Will à tout moment ? Je m’imagine une seconde vivre sans lui, et je me rends compte que ça m’est devenu impossible. A quel moment est-il devenu essentiel à ce point ?

Je le regarde à nouveau, son air de chien battu, ses cheveux qui balaient négligemment ses épaules.


- Je suis contente que tu sois là.

Ce n’est pas tout à fait un pardon accordé, mais ça viendra.
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"Dans ton... récipiant..."

C'est bien ! Fais du sarcasme alors que ta petite maîtresse est à l'hôpital à cause de toi. On l'applaudit bien fort. Je soupire, essaye de reprendre contenance, essaye de ne pas avoir l'air trop effrayé non plus. Gabriel est trop petite, trop jeune, trop fragile, pour vouloir être aussi forte.

"C'est moi qui t'ai amenée ici... Je sais, me connaissant, c'est étrange. Même les médecins n'arrivaient pas à comprendre."

Je souffle encore, faisant passer ma panique intérieure pour de la colère. Son ordre est donné. Je la regarde dans les yeux. Il ne souffre d'aucune possibilité de contourner, d'interprêter, ou même d'ignorer cet ordre. Il va me résonner en tête à chaque fois que j'ouvrirai la bouche et ferai vibrer mes cordes vocales pour m'adresser à elle.

Je t’interdis de me mentir à nouveau. Plus jamais.

Tiens, qu'est-ce que je disais ?

Je garde donc le silence, comme elle. Tout ce que je dis n'est donc qu'à ce point que mensonge ? Probablement, je n'ai pas spécialement l'habitude de dire ce que je pense, ou ce qui est, à qui que ce soit.

"Tu es trop en manque, Gabriel. Une personne de ta nature a besoin d'user de son siphon. J'aime beaucoup que tu essayes d'y résister, personne n'autre que moi ne devrait l'apprécier à ce point. Si un jour tu perds à nouveau le contrôle, tu pourrais me siphoner jusqu'à me mettre en danger sans que je ne puisse rien faire. Je sais que ça te révulse, mais je suis prévu pour ça."

Est-ce la vérité qui me rend si locace ? Non, c'est juste que je dois apporter mon lot de précisions et de nuances. Fichu ordre ! Maintenant, si vous voulez savoir ce que j'avais réellement prévu de lui dire, vous pouvez toujours vous gratter !

"J'aime que mes maîtres et maîtresses soient f..."

Je t’interdis de me mentir à nouveau. Plus jamais.

"D'ordinaire, j'aime que mes maîtres et maîtresses soient faibles. Mais toi, je préfèrerais que tu sois forte. Je n'ai pas le droit de te laisser t'affaiblir et je n'en ai aucune envie non plus."


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Il se justifie, essaye de se trouver des excuses. Et j’ai du mal à lui en vouloir, pourtant. Il n’y est pour rien, je suis née comme ça. Défectueuse, un poids pour les autres. Un monstre qui ne mérite pas de vivre, pas au dépend des autres. Il a veillé sur moi pourtant, il m’a portée jusqu’ici alors que j’aurais pu le siphonner jusqu’à ce qu’il en meure. Et puis l’ordre est donné, et il devient livide, comme s’il avait avalé une couleuvre. Et c’est probablement le cas d’ailleurs. C’est le premier ordre que je lui donne. J’aimerais que ça soit le dernier, mais je sais qu’il y en aura d’autres.

J’ai un goût amer dans la bouche quand il me déballe toutes les raisons qui font qu’il avait raison. Et cette fois, je sais qu’il ne ment pas, parce que je le lui ai interdit. Ça me blesse encore plus que si c’était un mensonge. Alors je baisse les yeux, parce que la vérité qui sort de sa bouche est cruelle et dure, et que je n’ai pas envie d’être cette personne, cette…chose qui le ponctionne, le blesse, l’affaiblit.


- Ne me laisse pas te siphonner à mort…

Je voudrais prendre sa main, mais les miennes sont entravées dans leurs bandages. Et puis mon père entre dans la pièce.

***

Mes mains sont encore marquées par les brûlures, même quatre ans après. Mais j’ai appris à ignorer les moqueries des autres élèves de mon lycée, et maintenant, je ne les vois presque plus. Will est allongé sur mon lit, en travers, et je ne regarde pas vraiment ce qu’il fait. Je me contente d’aller piocher dans mon placard, de lisser le vêtement trouvé devant moi pour me regarder dans le miroir, sourire aux lèvres, avant de jeter ledit vêtement sur une pile qui grandit à mesure que mon placard se vide.

- Tu ne m’aides pas du tout Will…

A chaque fois que je lui montre une tenue que je pense pas trop mal, voire même carrément canon, il grogne quelque chose d’inintelligible, ou lève les yeux au plafond. J’attrape un débardeur noir, une jupe violette plissée un peu trop courte pour être parfaitement sage, et complétée par des collants résilles à effet toile d’araignée. Assorti à un perfecto en cuir et des bottes, ça ira à la perfection avec le rouge à lèvres sombre que j’ai déniché l’autre jour dans les affaires de ma belle-mère, et le vernis noir que je viens de refaire.

- Bon, et ça alors ?

Si là il me dit qu’il n’aime pas, il est de mauvaise foi…à défaut de pouvoir me mentir.
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"... Entendu."

C'est la toute première fois qu'un maître me donne un ordre qui va aussi directement dans mon sens. Je sais que je me dois de me préserver, mais pas à n'importe quel prix. En un sens, cette simple formulation m'autorise à aller à son encontre. Naturellement, je ne mettrai pas sa vie en danger et ne permettrai pas qu'elle le soit. Cependant, je n'ai plus à me laisser faire aussi passivement, elle me l'a interdit.

Je devrais la remercier, je devrais lui donner ma reconnaissance. Malheureusement, son ordre de ne pas mentir est toujours en train d'ériger ses barrières dans ma tête aux pensées savamment placées en complexes dédales de mensonges et de duperies.

***

"Tu penses vraiment qu'après des centaines d'années d'existences, ce genre de choses bassement terre à terre peut m'intéresser ?"

Techniquement, ce n'est pas un mensonge, c'est une question ! J'évite de sourire en la regardant hésiter sur sa tenue devant moi. Je m'allonge sur le lit, faisant mine d'être terriblement occupé dans la lecture de cette revue. La première tenue était parfaite, naturellement, mais si je ne fais pas mine de désapprouver, elle serait déjà partie. Pendant un instant, j'ai cru espéré qu'elle allait se déshabiller devant moi. Il semble que les bonnes choses se perdent. L'avantage est que je n'ai pas besoin de me forcer pour avoir l'air totalement absorbé dans la lecture de mon ouvrage sur les people.

"C'est un fait, je ne t'aide pas vraiment."

Un petit regard amusé se transforme en yeux désapprobateurs. Sa tenue est parfaite, et je suis persuadé que l'idiot qui va l'accompagner ce soir va s'en rendre compte bien trop vite. Je garde le silence sur sa question un peu trop longtemps.

Je t'interdis de me mentir, plus jamais

Une idée essaye de se frayer un chemin, elle se heurte à toutes sortes de mensonges, tentative de manipulation et autres phrases pro-culpabilisation.

"Je suppose que ce n'est pas trop mal, effectivement..."

... Pour faire oublier toutes ses bonnes manières au connard qui va avoir l'illustre honneur de t'avoir comme cavalière pour ce soir.

"Tu es certaine que tu ne veux pas que je t'accompagne ?"

S'il te plaît, dis non. Je n'ai pas le droit de te faire du mal, je risque de me venger sur cet enfoiré.

"... Essaye ta tenue, qu'on voit comme elle te va."

Allez, diversion !

"Tu me rappelles avec qui tu sors, à quelle heure tu as rendez-vous, et ce que tu vas y faire ?"

Et rappelle-toi que tu n'as qu'à m'appeler, si tu as le moindre souci.


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- Fais pas genre, je t’ai vu loucher sur cette écharpe en soie vert émeraude l’autre jour.

Et j’ai prévu de lui offrir pour son anniversaire d’ailleurs. Il faut juste que j’arrive à savoir la date de son anniversaire maintenant. Je le connais maintenant, depuis cinq ans que je l’ai trouvé. Il n’en a pas l’air comme ça, mais il aime être à la pointe de l’élégance…enfin d’après l’époque victorienne. La modernité n’est pas son fort, mais j’aime bien son côté vieux jeu, ça lui donne un peu de classe. Et puis bon, il supporte les journées de classe interminable à dormir dans sa bouteille, alors je peux bien lui donne un peu de liberté vestimentaire à défaut de liberté tout court.

Je soupire quand Will confirme qu’il n’essaye pas le moins du monde d’être utile, et me décide à garder la dernière tenue quand il daigne finalement approuver. Il faut encore que je prenne une douche, et que je me maquille pour être parfaite pour mon rendez-vous, alors pas de temps à perdre ! Elio risque de m’attendre sinon…Ça fait trop longtemps que je le dévore du regard en n’osant pas l’approcher, alors maintenant qu’il m’a proposé d’aller au cinéma avec lui, alors je ne peux pas gâcher ça !


- Non ça va Will, j’ai pas besoin d’une baby-sitter pour aller au cinéma…

Il me propose d’essayer mes habits préparés, alors je lui souris, peut-être un peu trop heureuse. Je m’empare de mes vêtements et me précipite dans la salle de bain attenante, avant de réaliser que j’ai oublié quelque chose. Je passe la tête dans la chambre où Will est soudainement debout sans que je ne l’aie entendu se lever, et désigne sa gourde abandonnée sur un fauteuil proche.

- Rentre. N’essaye pas de sortir de la bouteille juste pour me mater ! Tu pourras sortir quand j’aurais fini.

J’ai bien entendu toutes ses questions qu’il m’a posées avant que la porte ne se referme, mais je prends le temps de préparer mes réponses sous la douche. Et de le faire gamberger un peu aussi, parce que je sais qu’il se souvient parfaitement de tout ce qu’il me demande. Lorsque je sors, habillée et maquillée, je jette un regard à la gourde que je vois s’illuminer de l’intérieur. Oups, il est possible que je l’aie un peu énervé…

- Tu peux sortir !

Je n’attends pas qu’il se soit totalement matérialisé, et surtout qu’il ait pu ouvrir la bouche pour répondre à ses questions.

- Je t’ai déjà dit que j’allais au cinéma avec Elio. La séance est à vingt heures, et je devrais rentrer vers vingt-trois heure, le temps de prendre le bus. Papà est prévenu de toute façon. Et ce que je ferais là-bas ne te regarde pas !

Je lui lance un regard narquois, les mains sur les hanches.

- C’que tu peux être mère poule parfois…

Je me moque de lui, mais je sais qu’il ne veut que mon bien en réalité. Alors je prends mon sac à main, dépose un baiser sur sa joue, et file avant qu’il n’ait pu me retenir. Mais je me ravise au moment de fermer la porte de ma chambre, et l’entrouvre à nouveau pour lui envoyer un baiser du bout des doigts.

- Promis je reviens vite !

En espérant que cette soirée se passe comme je l’ai prévue…
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Loucher sur... Ne l'écoutez pas. C'est juste que je me demandais si elle était facilement inflammable ou non... D'accord. Je déteste les vêtements que les gens portent aujourd'hui et j'ai un attrait ceux de la période victorienne, sombre avec des petits détails colorés, verts de préférence. Cela ne vient pas de moi spécialement, c'est seulement qu'un de mes anciens propriétaires m'obligeait à porter ce style et celui d'après, en rébellion contre l'ancien, m'obligeait à porter des vêtements avilissants.

"Je ne 'louche' pas, mademoiselle. Je contemple, j'envisage."

Quel intérêt, vraiment ? Je n'ai absolument pas d'argent. Moi, je soumets les gens à ma volonté en échange de souhaits. Mais aucune écharpe, si belle soit elle dans sa nuance, ne vaut un de mes vœux accordés. Avant que vous me disiez que ce n'est rien pour moi, d'accorder des vœux, laissez-moi vous rappeler deux-trois petites choses :

- Non, ce n'est pas 'rien' pour moi ! Cela demande de la concentration, énormément d'énergie (que je ne pourrais pas octroyer à ma maîtresse). Cela demande aussi de la créativité, de la subtilité, de l'interprétation... Je dirais même que c'est tout un art qui échappe totalement à vos sens terre-à-terre.

- La loi de l'offre et de la demande s'en trouvera bouleversé en ce qui concerne un cadeau aussi précieux qu'un souhait. Si je paye une écharpe avec un vœu, le prochain m'offrira sans doute un sandwich, et même pas un bon, j'en suis certain !

- Si je continue à faire ça, elle va finir par m'ordonner de ne plus offrir mes services à quiconque.

Pourquoi je pense à tout cela ? Tout simplement pour éviter de penser trop fort à ce qu'elle vient de me dire. Une baby-sitter... Je ne suis pas payé pour lui servir de chapon ! Je ne suis pas...
J'enrage. J'enrage de la voir si heureuse, si indépendante. Le bonheur de mes maître m'a toujours un peu agacé, mais là, c'est différent. Je ressens comme une envie de mettre le feu à quiconque s'approcherait d'un peu trop près d'elle. Et là, j'ai envie de cramer la tronche du type qui la rend comme ça.

Je déteste ce type, je voudrais qu'il l'a déçoive et qu'elle rentre en pleurs.

Je me déteste d'avoir ce genre de pensées.

Je déteste cette compassion que j'ai.

Je préfère la résignation.

Je souhaiterais être résigné !

Ça ne marche pas...

Je... Un ordre ? Cela est tellement inattendu...

N’essaye pas de sortir de la bouteille juste pour me mater !

"Te mater ? Vraiment ? Parce que tu penses que ça me fait quelque chose ?"

Ce n'est pas une affirmation, c'est uniquement une question. Techniquement, je ne lui ai pas menti. Ma couche d'ordres et de préceptes est clean.

De très mauvaise grâce, je pars en fumée jusque dans ma bouteille. Je grogne sur cette nouvelle règle. J'attends un instant qu'elle aille dans sa douche pour sortir discrètement. Je la regarde au travers de la porte et...

N’essaye pas de sortir de la bouteille juste pour me mater !

Trouver quelque chose, vite !

D'un mouvement rapide, je prends une serviette entre mes mains et commence à doucement la réchauffer. Elle est épaisse et il ne faut surtout pas que je la brûle. Une fois qu'elle semble chaude à point, je la maintiens à bonne température jusqu'à ce que Gabriel coupe l'eau. Je n'ai pas la possibilité de me retourner pour lui faire un petit sourire narquois que je pars à nouveau en fumée. Techniquement, je ne suis pas sorti JUSTE pour la mater, on est d'accord ? Et puis j'espère que ça lui fera plaisir.

Trois minutes après à peine, elle daigne me laisser la possibilité de sortir. Je grogne à l'intérieur de ma bouteille et me matérialise.

J'ouvre la bouche pour répondre, mais elle a un ton si impérieux que je la referme immédiatement. Les bras croisés, je n'ai pas le temps de rien qu'elle me dépose un baiser sur la joue. Ce n'est qu'après que je me rends compte que je me suis penché pour lui facilité la tâche.

"Tu fais bien ce que tu veux."

Je me radoucis un peu, avant qu'elle ne parte complètement.

"Amuse-toi bien, fillette."

À peine la porte passée que je m'effondre sur son lit. Il y a bien longtemps que je ne me laisse plus aller à la peine au point d'avoir des larmes. Mon corps commence à grimper en température dangereusement. Elle aurait dû me ponctionner, ça m'aurait calmé ET ça aurait peut-être eut pour effet de lui faire avoir des pouvoirs en pleine séance, de faire paniquer Monsieur qui l'aurait laissé sur place et moi qui aurais consolé ma Gabriel en disant que les mecs, c'est tous des connards.

J'ouvre la fenêtre rageusement et avise la rue en contrebas. Je lance une boule de feu, m'y envoie, en relance une, et ainsi de suite jusqu'à arriver sur un toit. À cet instant, je me consume entièrement, pudeur sauvée exclusivement par mon armure de Djinn. Je me fiche totalement de savoir si on peut me voir de loin, comme un phare dans la nuit, ou si ma hauteur est suffisante pour me cacher aux yeux qui sont braqués sur leur portable de toute façon.

Elio, je ne sais pas si je devrais te conseiller de ne pas lui faire de mal, ou au contraire de ne pas l'accaparer outre mesure, mais reste loin d'elle. Pour ta structure corporelle et pour éviter toute brulure sur ton derme. Je te jure qu'avec moi, un accident est très vite arrivé...

Après une ou deux heures de ce traitement, je ressens l'épuisement me gagner. Je regagne la chambre et commence à faire le ménage à fond dans tout l'appartement. Chaque chose est rangée, réorganisée, re-rangé, optimisée. Et puis je re-nettoie absolument tout.

À chaque seconde qui passe, je dois m'occuper l'esprit pour ne surtout pas les imaginer. Elle n'a pas pris sa bouteille, je me dois de rester loin de cette relation. Enfin, quand je regarde l'horloge, je remarque qu'elle ne devrait pas tarder à rentrer. Je coupe du pain et commence la préparation de deux sandwichs avec un petit cure-dent et une olive au bout. Je prépare aussi un verre de jus de fruit frais et commence à l'attendre, sur le pied de grue.

J'attends très longtemps tant et si bien que je finis par consommer mon propre sandwich, littéralement. Il se pare de flammes vertes et est réduit en cendres que je cache dans la poubelle. J'ouvre la fenêtre parce que ça sent vraiment le brûlé...

Soudainement, la porte s'ouvre et je suis encore hors de moi. Oui, c'est elle.

"T'étais où ?"


@Gabriel L. D'Arco
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