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 Enquête à haut risque // Ygerne & Lewis

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Ygerne McNamara
Ygerne McNamara
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La caresse tendre sur la tête de l'innocente Deborah bouleverse Ygerne. Lewis  reproduit là un geste que David a souvent eu. Son regard ému, penché sur le nourrisson lui tord les trippes. Il fait preuve d'une tendresse paternelle si sincère qu'une poignée de secondes, elle a l'impression de revivre la félicité des premiers mois de leur son enfant.
Ygerne fixe l'homme, déglutit et se reprend.

Lewis n'est pas David.
Tout cela c'est le résultat de son Talent.

- C’est donc ça le sentiment d’être père. C’est terriblement dévastateur.
- C'est aussi la plus belle chose qui soit...
lui souffle-t-elle avec une douceur qui la surprend. Elle ne devrait pas partager cette détestable connivence, ni éprouver une telle commisération pour l'assassin de Deborah.

Aussi recentre-t-elle la conversation sur l'urgence de la situation. Lewis, en homme de bon sens, accepte son aide. Ils œuvrent en tandem diablement efficace. Il s'avère qu'il est aussi rigoureux et exigeant qu'elle n'est appliquée et méticuleuse. Le rangement de la pièce progresse vite.
Malheureusement, si Lewis maitrise son loup, il n'a aucune prise sur le trublion à l'apparence mêlée qui fait soudain irruption. Il arrache le bébé des mains d'Ygerne et quelques poignées de sa chevelure avec.

- DEBORAH !
- Vous…ne m’arracherez pas… ma fille !
- Ce n'est pas votre f...


Elle est coupée brutalement par le loup noir, opportuniste patient, qui voit là une occasion d'en finir avec elle. Elle tombe à la renverse en levant les bras pour se protéger attendant une morsure qui ne vient pas. Une giclée de liquide chaud lui asperge le visage. Tremblante elle ouvre les yeux pour contempler Lewis, le bras coincé dans la gueule de son propre loup.

Il l'a protégée.
Lewis s'est interposé contre lui-même pour la protéger, elle.
Ygerne est sidérée par cette constatation.

- Lewis ...! couine-t-elle
- Tant pis pour le reste !
- Nous n'avons pas fini ! Votre mémoire, elle...
- Allez-vous en ! Maintenant !
- Mais...
- Ygerne courrez Nom de Dieu !


Comme foudroyée par une décharge électrique, la sorcière obéit et prend la porte.

***

Lorsqu'elle ouvre les yeux, la réalité de la douleur la submerge. Elle gémit en tentant de se redresser. La tête lui tourne. Elle a perdu bien trop de sang. A la porte on frappe des coups violent et desespérés

- YGERNE ! YGERNE REPONDS !

La voix d'Hyppolite. Leurs hurlements a du alerter les autres habitants du Shelter01. Sa première préoccupation n'est pourtant pas de répondre. Elle cherche Lewis du regard. Elle le trouve enfin, recroquevillé dans un coin, nu et difforme. Son corps ne cesse de changer d'apparence et craque affreusement comme un vieux navire dans la tourmente.

- Par Odin, Lewis ! Elle pleure de terreur et de culpabilité mêlée. Elle a fait pire qu'un meurtre, elle le torture littéralement.
- Sortez…de la pièce ! Prévenez… Colgan!  articule-t-il avant que la porte soit enfin défoncée, et qu' Hyppolite  pénètre dans la chambre avec d'autres visages indistincts.
- Ygerne ! Foutredieu ! Le vampire embrasse la scène avec une stupéfaction terrible. Que c'est-il passé !?
- Colgan... Va chercher Colgan .... Vite...
- Tu.. Tu es blessée, il faut...
- VA CHERCHER COLGAN !
ordonne-t-elle d'une voix qui vrille dans les aiguës.

Le vampire s'exécute, les laissant momentanément seuls. Ygerne en profite pour se trainer jusqu'à Lewis.

- Je suis désolée... tellement désolée... sanglote-t-elle en le prenant maladroitement dans ses bras, comme on berce un enfant pour le réconforter après un mauvais rêve. Pleurer sur le lait renversée ne le ramène jamais dans son bol. Mais que peut-elle faire d'autre, à présent ? Tenez-bon, Lewis, votre Alpha arrive.. Tenez-bon...
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Lewis O'Keily
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Jamais Lewis n’a autant perdu le contrôle de son propre corps et de son propre esprit.
Il tente de garder son calme, de conserver ses forces pour la bataille qu’il mène contre lui-même, contre son Loup. Il ne veut pas blesser ou tuer McNamara. Quand bien même, elle l’a certainement détruit de l’intérieur, il ne veut pas être l’élément déclencheur d’une guerre entre sa meute et Malsheem. Pas alors qu’ils progressent vers la place qu’il a toujours voulu pour les Abyssaux.

Un homme – vampire, s’il en croit ses sens toujours aux aguets malgré la situation – pénètre dans la pièce et il espère qu’il emmènera la sorcière loin de lui. Mais il s’éclipse pour chercher Colgan et Lewis sert les dents en attendant de l’aide.

La femme s’approche de lui, sentant le sang qu’il a fait couler.

- Je suis désolée... tellement désolée...
Elle essaie de l’étreinte. Incompréhensible. Il reste le meurtrier de leur sa fille !
Tout aussi maladroitement, il tente de la repousser.
- Partez…sa nuque craque comme une buche trop sèche dans le feu…Blessez… Un gémissement de souffrance lui échappe. Il halète, le corps trempé de sueur.
- Tenez-bon, Lewis, votre Alpha arrive…
- Colgan… souffle-t-il comme un appel au secours.
- Tenez-bon...
Il l’attrape soudain par la nuque, la serre avec force et plante son regard gris tourmenté dans le sien.
- Allez-vous en ! Où je risque…de vous faire encore du mal !

Ne comprend-elle pas ? Ne peut-elle pas au moins faire ça pour ne pas provoquer de conflit supplémentaire ?
Il la relâche et profite de ses dernières forces pour la pousser vers la porte. Il s’écroule au sol, plus loup qu’humain au moment au Colgan pénètre dans la pièce.
Il ne cherche pas à savoir ce qui vient de se passer, part à l’urgence d’abord. Voir Lewis dans cet état, le laisse interdit quelques secondes. Jamais il n’aurait pensé que le vieux loup se laisserait submerger par son animal. On a certainement dû le pousser dans ses derniers retranchements dont il ignorait même l’existence.

Il se porte à ses côtés, à genoux, constate son état alarmant d’épuisement et pose sa main à plat sur son dos.  
- Tout va bien, Lewis. Tu es bien plus fort que ton Loup. Nous le savons tous. Ton animalité ne t’a jamais défini. Tu l’as mise à ton service. Tu vas gagner cette bataille.

Ses mots dégagent autant de pouvoir d’Alpha que celui de consort d’une étoile. Sa voix le guide comme le fait, avec bien plus de puissance, leur étoile, sûre d’elle, forte d’une conviction sans faille. Sa main remonte sur sa nuque, là où Colgan l’a mordu, là où ils se sont liés.

Le corps de Lewis a un soubresaut puis cesse de s’agiter. Une force nouvelle l’aide à se redresser. La confiance que son Alpha lui transmet coule à présent dans ses veines.

- Reviens-nous. Il y a deux ans, tu m’as dit que tu te mettais corps et âme au service de la Meute. C’est aujourd’hui qu’elle a le plus besoin de toi.  

Petit à petit, les poils de sa fourrure rentrent dans son derme, les craquements de ses os s’arrêtent. Colgan ne le lâche pas, attentif, et ne cesse de lui parler jusqu’à ce que Lewis reste humain. Il a réussi à s’asseoir, la tête en appui contre le mur, les yeux fermés, le souffle encore précipité.
Une fois assurer qu’il allait bien, la voix de Colgan tonne avec une colère qu’il maitrise à peine.

- Que s’est-il passé, exactement ?
Toucher à l’un de ses loups, c’est le toucher lui.
Même épuisé, Lewis trouve la force de lever sa main pour la poser sur l’épaule de Colgan dont il cherche le regard.
- Pas…de conflit…Pense…à la Meute. Ca…va aller.

Rien n'est moins sur, surtout s'il en croit la jeune femme rousse qui lui sourit depuis la porte en hochant la tête comme si elle approuvait.
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Ygerne McNamara
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- Partez…
- Non... Non je ne peux pas vous laisser
- …Blessez…
- Tenez-bon, Lewis, votre Alpha arrive…
- Colgan…
- Tenez-bon...

Il l’attrape soudain par la nuque et Ygerne pousse un couinement plaintif misérable.
- Allez-vous en ! Où je risque…de vous faire encore du mal !
- Je... Je le mérite
, décrète-t-elle en soutenant son regard.

Il la repousse et elle n'a pas suffisamment de force pour lui opposer la moindre résistance. Son corps s'affale sur le sol de béton, en travers de la porte ouverte. Elle est livide et reste consciente comme une nageuse épuisée sur le point de se noyer. Colgan est obligé de l'enjamber pour atteindre son loup tandis qu'Hyppolite la redresse et qu'une équipe médicale - les docteurs Ebène Maintenon et Josie King- s'empresse de lui prodiguer des soins d'urgence.

- Il faut qu'on la transporte à l'infirmerie tout de suite. Elle n'a pas été mordue mais s'est pratiquement vidée de son sang. déclare le Doc de son ton égal.
- C'est quoi son groupe sanguin ? Je vais  lui préparer une perf. Fait Josie, en fouillant dans sa besace réfrigérée de poches de sang.
- O négatif, répond Hyppolite en retrait.
- Merveilleux, grimace l'urgentiste. Le seul type qui ne peux recevoir que du O négatif, doit-elle penser. Une rareté donc.
La sorcière se débat mollement pour rester dans la chambre, cherchant à ne pas perdre le contact visuel avec Lewis.
- Lewis... ? demande-t-elle d'une voix faible.
- Calmé. Répond sobrement Ebène pendant qu'il fixe un pansement temporaire et que sa collègue la transfuse. Le visage d'Ygerne irradie de soulagement.
- Que s’est-il passé, exactement ? fulmine Colgan
- C'est... Ma faute. Tout... est de ma faute. C'est moi... la responsable, s'incrimine immédiatement la malsheemienne.
- C'est aussi la responsabilité de votre loup et la vôtre, Murtagh, claque Hyppolite froidement. Quand on tue sans discernement, il finit toujours par y avoir des retombées.
- Pas…de conflit…Pense…à la Meute. Ca…va aller, intervient cependant Lewis.

Peu impressionnée par la tension toute mâle qui règne dans la pièce, Josie se lève.

- Plus tard vos bisbilles! On a d'autre chat à fouetter. Hyppo', Col' vous pouvez nous les porter fissa ? ça ira plus vite que de ramener des brancards jusqu'ici. J'arrive pas à croire que je vais dire ça, mais on va avoir besoin des djinns de la flotte là... Elle les regarde avec une expression drolatique qui pourrait se traduire par un "Qu'est-ce que ma vie, franchement ?". Eb' ?
- On peut décoller,
atteste le Doc d'un hochement de tête.

Lewis et Ygerne sont transportés à l'infirmerie pendant que les agents de Malsheem  dégagent les couloirs des badauds du Shelter 01, réveillés en pleine nuit par tout ce remue-ménage. L'incident risque fort de faire grand bruit par la suite. Ironiquement, Ygerne et Lewis sont installés dans deux lits côte à côte pendant qu'on les soigne. C'est le regard rivé sur sa victime que la sorcière plonge dans l'inconscience absolue.
Bientôt elle devrait répondre de ses actes.
Bientôt elle devrait vivre avec les conséquences de cette folie.
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Lewis O'Keily
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- Eh ben mon salaud… tu t’es encore foutu dans une belle merde.
Lewis n’a pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qu’il s’agit de la voix de son ancien ami, Charles. Dans son esprit confus, il ne se demande pas pourquoi il l’entend, ça lui parait presque normal.
- J’ai trouvé l’excuse parfaite pour me reposer.
Charles rit et lui crache sa fumée au visage. Lewis ouvre les yeux pour le voir assis sur son matelas. Rêve-t-il ? Il n’en sait rien. Sans doute.
Le policier a posé son chapeau sur la table de chevet de l’hôpital – où est-il ? que s’est-il passé ? - et lui tend son paquet de cigarettes.
- J’ai arrêté.
- Belle connerie, à mon avis.
- Je suis fatigué, Charles. Laisse-moi tu veux.
Les rétines du vieux loup captent le mouvement d’une jeune fille rousse dans l’angle de la pièce, fantôme silencieux qui l’observe.

Puis il retombe dans l’abandon du sommeil. Il alterne ainsi entre phase d’éveil et somnolence. Il parle à des personnes qu’il est le seul à voir ; dialogues de fou, réminiscences de souvenirs qui se rejouent devant ses yeux et qui alertant ses visiteurs, nombreux.
Son corps guérit, récupère vite grâce à son métabolisme mais son mental est vacillant, épuisé et embrouillé. Il est balloté par son cerveau et navigue entre réel et illusion. Il voit bien qu’on l’observe avec inquiétude, parfois il sait pourquoi, parfois non.
Les visages se superposent devant ses yeux, changent, se floutent pour revenir.
Sa tranquillité n’existe plus.
Pourtant il prend tout cela avec un certain flegme, estimant que les choses auraient pu être pires. A force, il prend l’habitude de demander aux personnes qu’il voit si elles sont réelles ou non.
Il sent bien que cette question attriste ses visiteurs, fait grincer des dents Colgan, mais pour lui, elle est d’une importance capitale, seule ancre dans cette marée inconsistante.

Lewis n’était déjà pas bien expressif avant, il l’est encore moins. Rien n’a de prise. Il ne sourit plus devant les facéties de Shane, ne soupire plus d’exaspération quand Nina s’agite pour le réparer, ne rend plus maladroitement son accolade à Shareen.
De toute façon, il n’arrive jamais à rester éveiller bien longtemps et replonge dans les rêves. Ou bien la réalité ?
 
Deborah.
Elle est la seule constante. Parfois proche de lui, parfois loin.
Elle l’appelle papa de temps en temps et son front se plisse sous la concentration pour se souvenir si oui ou non, la chose est vraie.
A-t-il eu une fille ? Parfois oui, parfois non.

Il ouvre les yeux sur le même plafond triste à pleurer. Il passe une main devant son visage, se pince la peau.  
A chaque fois qu’il se réveille, il se demande si finalement il a bien ouvert les yeux ou si tout ceci n’est pas qu’une sorte de cauchemar perpétuel, de purgatoire qui se répète à l’infini. Puis il tourne la tête vers sa voisine.
Elle aussi est toujours là. Il se demande souvent si elle n’est pas le fruit de son imagination. Personne ne l’a jamais regardé comme elle. Il se souvient de son nom, la plupart du temps. Ygerne McNamara. Lorsqu’il est parfaitement lucide, Il sait ce qu’elle lui a fait mais n’en éprouve pas plus de colère que cela. Il voudrait simplement que les choses s’apaisent et redeviennent normales.
Il sait que c’est un vœu pieu.
Aujourd’hui lorsqu’il s’éveille, il ne sait plus exactement.

- Etes-vous réelle ?

Première question. Oui, elle l’est et elle était mal en point, elle aussi. Il se rappelle alors. Il a failli la tuer. Deborah était sa fille à elle. Pas à lui. Et il a pris sa vie.
- Je ne crois pas m’être excusé. Pour les griffures.

Ca lui semble important. Lewis n’est pas le genre de personne à blesser ou tuer inutilement. Le sait-elle ? Il aimerait sortir de ce lit. Il travaillait avant. Quand ? A quoi ? Etrange, il était pourtant certain de le savoir.
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Ygerne McNamara
Ygerne McNamara
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Ygerne flotte dans une demi-conscience trouble. On l'a sédatée à forte dose ce qui, quand elle n'est pas plongée dans un sommeil artificiel, la confronte à des rêves fiévreux. Lewis est dans chacun d'eux. Parfois, ils sont d'une brutalité littérale, comme lorsqu'elle se retrouve face au loup déformé par le processus de métamorphose et qu'elle lui trépane le crâne pour en sortir une Déborah bébé vagissante. D'autres, ils s'avèrent d'une cruauté pernicieuse, comme ces moments de bonheur parentaux revécus le coeur gonflé mais avec Lewis en lieu et place de son défunt mari. Dans ces moments là, elle est presque convaincue qu'il est peut-être vraiment le père de sa fille.

Et puis la réalité la rattrape.
Froide.
Douloureuse.


Chaque fous qu'elle ouvre les yeux durant ses quelques épisodes de lucidité, son regard se porte invariablement vers le lit contigu.
Lewis y repose depuis aussi longtemps qu'elle. Il reçoit beaucoup de visites quand il n'y a qu'Hyppolite, et, de temps à autre, Eustache, qui se déplacent pour elle. Simone est dans une colère si terrible qu'elle ne préfère pas la voir pour le moment. Ygerne constate à quel point le lycanthrope est aimé des siens, pilier de sa communauté, et cela ne la flagelle que davantage.
Lorsqu'il ne les reconnait pas, les larmes lui montent spontanément aux yeux.
Lorsqu'il converse avec des mirages, elle sanglote en silence.
Lorsqu'il se tourne vers elle pour la voir, elle soutient son regard, les cils humides et les prunelles délavés par la tristesse et les remords.

J'ai détruit un homme.
Il a tué ma fille, mais cela ne justifie rien.
Le chagrin m'a rendue pire que lui
.

"Rien n’arrive par hasard, Ygerne.
Vous vouliez me voir souffrir. Je le conçois.
J’espère simplement que cela suffira à rassasier votre soif de vengeance."

La Vengeance est une maitresse singulière. Non contente de meurtrir ceux qu'elle cible, elle aspire l'âme de ceux qu'elle sert. La Vengeance a abîmée Ygerne dans les tissus les plus profonds de son être. Elle est devenu plus corrompue que les monstres qu'elle s'employait à pacifier. Peut-être aura-t-elle du se donner la mort, comme elle y avait souvent songé, après le décès de Deborah. La peine lui a fait perdre la tête et désormais, sa vie n'a plus le moindre sens.
Elle a cessé d'avoir de l'appétit puis tout simplement de se nourrir. Le Docteur King, dépitée par son comportement, s'est trouvée obligée de l'alimenter par perfusion. Son manque de coopération ne la fera pas sortir rapidement de ce lit. Qu'elle importance cela peut-il avoir, désormais ? Bien que les maritins aient fait un travail formidable, les cicatrices ont refusé de disparaitre, comme si, psychiquement, la volonté d'Ygerne était de les afficher. Afficher sa faute dans sa chair.

Aujourd'hui, comme souvent, elle a peu dormi, hantée par des songes de vie de familles inventées de toutes pièces. Et comme souvent, son premier réflexe en ouvrant les yeux et de tourner la tête vers Lewis.

- Etes-vous réelle ?
- Oui, Lewis
, lui répond-elle pour la première fois avec un sourire mélancolique. Je le suis.

Comme pour le lui prouver, elle tend maladroitement une main vers lui afin de franchir la distance qui sépare les lits et lui effleurer le bras, du bout des doigts. Ce geste simple l'épuise.

- Je ne crois pas m’être excusé. Pour les griffures.

Ygerne le regarde avec un certain étonnement et s'ensuit un rire faible, étonnement doux.

- J'ai saccagé votre esprit. Je ne mérite pas vos excuses, ni même votre considération. Vous vous êtes simplement défendu.... Peu importe vos fautes, ou mon chagrin, je.... Je n'aurais jamais dû vous infliger cela. C'est moi, qui vous doit des excuses.
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Lewis O'Keily
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- Etes-vous réelle ?
- Oui, Lewis. Je le suis.
- Bien.

Tant mieux. Il en a assez qu’on le regarde étrangement lorsqu’il parle à des personnes non réelles. Le contact léger de doigts sur son bras le lui prouve. Les illusions construites par son esprit ne sont pas tangibles, heureusement.  

- Je ne crois pas m’être excusé. Pour les griffures.
Elle rit mais il ne voit pas bien pourquoi.

- J'ai saccagé votre esprit.

Saccagé ? Ah, cela explique certaines choses. Pour la première fois, il sent une sorte de lucidité tranquille envahir son esprit. Mais il a appris à ne plus s’y fier non plus.

- Je ne mérite pas vos excuses, ni même votre considération. Vous vous êtes simplement défendu....

Il redresse son lit médical et tourne la tête vers son interlocutrice - réelle. Il en savoure l’instant, pas si commun malheureusement.

- Je n’aurais pas dû. Répondre par la violence lorsqu’on est attaqué ne fait pas partie de mes principes. Je les ai bafoués en laissant parler le Loup plus que l'humain. En ce sens, je vous dois des excuses.
- Peu importe vos fautes, ou mon chagrin, je... Je n'aurais jamais dû vous infliger cela. C'est moi, qui vous doit des excuses.
Lewis la contemple un moment en silence.
- Non, vous n’auriez pas dû. Mais vous l’avez fait. C’est ainsi. Pensez-vous que mon esprit restera embrouillé de cette façon jusqu’à la fin ? J’aimerais…retrouver un semblant de vie normale. Il émet à son tour un sorte de rire étrange, blasé. Sauf que je ne sais pas exactement ce que cela implique.

Deborah est là aujourd’hui.
Zut.
Lui qui pensait pouvoir passer un instant à peu près normal. Il lui sourit toutefois par mimétisme et tend la main lorsqu’elle s’assoit sur son lit. Ses doigts ne rencontrent que du vide.  

- Deborah n’est pas…ma fille, n’est-ce pas ? Elle me regarde comme si elle l’était. C’est…troublant. Mais je sais que c’est faux…ou peut-être pas ? Qu’en penses-tu ?

La jeune fille rousse rit et le regarde avec une bienveillance dont il n’a jamais fait l’objet. Il vrille à nouveau ses yeux dans ceux de la sorcière.

- Non, c’est la vôtre. Je n’ai pas d’enfants et n’en aurais jamais. Elle n’est que ma punition.
Il se rencogne contre les coussins et pousse un soupir.
- Je vous pardonne. Passons à autre chose voulez-vous ? Je ferai en sorte que les miens ne vous portent pas préjudice de tout cela et vous pourrez tourner la page.

Lui essayera de se reconstruire. Avec l'opiniâtreté et la méticulosité qui le caractérisent. En espérant avoir encore un moment comme celui-là, où ses pensées sont plus claires que d’ordinaire. Il fait rapidement un bref calcul des jours qui se sont écoulés.

- Pourquoi êtes-vous encore alitée ? Vos blessures sont-elles si profondes ? Une autre question lui vient soudain, bien plus importante. Est-ce que je vous ai mordu ?
Il espère que non… ça ne ferait que remettre en route une spirale dont il refuse d’être l’initiateur à nouveau.
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Ygerne McNamara
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"Répondre par la violence lorsqu’on est attaqué ne fait pas partie de mes principes." C'est presque tragique de constater à quel point ils sont semblables : des êtres de principes, de bon sens, de raison.

- Non, vous n’auriez pas dû. Mais vous l’avez fait. C’est ainsi.

Ygerne baisse les yeux.

- Oui.
- Pensez-vous que mon esprit restera embrouillé de cette façon jusqu’à la fin ?
- Je ne sais pas.
- J’aimerais…retrouver un semblant de vie normale. Sauf que je ne sais pas exactement ce que cela implique.


Son rire tranquille est apaisant. Agréable, même, malgré la pointe d'ironie qu'elle y sent.

- Votre mémoire est solidement charpentée, ordonnée avec précision. Vous compartimentez avec beaucoup de soin vos souvenirs jusqu'aux plus traumatiques. C'est en générale la marque d'un esprit fort et sain. Et puis, il y a la protection de votre déesse et votre entourage très présent. Tout cela conjugué me fait dire que vous avez toutes les chances de votre côté pour recouvrir parfaitement votre santé mentale tôt ou tard...

Elle l'espère de tout ses voeux et priera Odin pour lui. Elle ne peut pas en dire autant, pour sa part.
Ygerne remarque soudain que Lewis tend la main dans le vide.

- Deborah n’est pas…ma fille, n’est-ce pas ?
- Est-ce que... Vous la voyez, là, maintenant ?
- Elle me regarde comme si elle l’était. C’est…troublant. Mais je sais que c’est faux…ou peut-être pas ? Qu’en penses-tu ?


Ygerne se mordille la lèvre prise d'une émotion un peu trouble. Elle sait ce que c'est d'être parasité par des éclats de souvenirs qui prennent brusquement pied dans la réalité. Elle compatit tout en se sentant dépossédée de ce qui lui appartient en propre.
Lewis se tourne vers elle et capte son regard.

- Non, c’est la vôtre. Je n’ai pas d’enfants et n’en aurais jamais. Elle n’est que ma punition.
- Je suis désolée....
- Je vous pardonne. Passons à autre chose voulez-vous ? Je ferai en sorte que les miens ne vous portent pas préjudice de tout cela et vous pourrez tourner la page.
- Merci de votre sollicitude. Les miens seront bien moins cléments.
- Pourquoi êtes-vous encore alitée ? Vos blessures sont-elles si profondes ? Est-ce que je vous ai mordu ?
- Non, rassurez-vous. Vous m'avez juste griffée.
Elle est prise à nouveau d'un petit rire épuisé. Je suis une patiente récalcitrante selon le docteur King. Je ne suis pas très motivée pour guérir... Un silence. Elle regarde devant elle, dans le vague. Pour vivre non plus à vrai dire. Elle se tourne vers lui avec une petite grimace presque amusante. Je manque d'arguments convaincants.

Elle s'enfonce à son tour dans les oreillers avec un soupir.

- Je n'ai plus de famille, je viens sans doute de perdre mes dernier amis et j'ai bafoué les valeurs que j'honorais avec conviction jusqu'à présent en vous portant atteinte. Oh... Et j'oubliais, c'est l'Apocalypse. Elle se reprend à rire, tant la situation lui parait à la fois stupide et surréaliste. Elle se tourne vers lui avec un sourire à la désabusé et paradoxalement tendre. Vous êtes la seule personne avec laquelle j'ai une véritable conversation depuis des jours, Lewis.
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Lewis O'Keily
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- Merci de votre sollicitude. Les miens seront bien moins cléments.

Il médite un instant ses paroles en contemplant Deborah qui n’a pas bougé de là où elle s’est installée. Ses doigts pourraient presque frôler les siens s’ils étaient réels.

- J’imagine que nous devons tous faire face à nos erreurs un jour ou l’autre, pour importe les raisons qui nous ont poussé à les commettre…Je ne cherche pas de vengeance...je parlerai aux vôtres, à Madame...si j'en suis capable. Pourquoi êtes-vous encore alitée ? Vos blessures sont-elles si profondes ? Est-ce que je vous ai mordu ?
- Non, rassurez-vous. Vous m'avez juste griffée. Je suis une patiente récalcitrante selon le docteur King. Je ne suis pas très motivée pour guérir... Elle marque une longue pause. Pour vivre non plus à vrai dire. Je manque d'arguments convaincants.
- Je ne suis pas un spécialiste sur la question.

Il ne s’est jamais vraiment demandé le but de son existence, ou pourquoi il avait réussi à survivre à la morsure, à toutes ses années.

- Je souhaitais simplement offrir un meilleur futur pour les miens. Pour moi, il est sans doute trop tard, mais la génération future profitera d’une meute plus saine, plus soudée et plus forte que ce qu’elle a été. Elle est sur le bon chemin à présent.

Oui… c’est sans doute ça le but de sa vie au final. Peut-être n’a-t-elle plus besoin de lui aujourd’hui. Il relève les yeux vers le plafond aussi gris que les murs et grimace à son tour.

- Je crois…que c’est plutôt mal parti.
Il pivote la tête vers Deborah puis vers sa mère.
- Vivre est une activité éreintante… et cruelle, mais le plus modeste des petits bonheurs ou satisfactions est capable de vous redonner de l’élan. Vous trouverez.
- Je n'ai plus de famille, je viens sans doute de perdre mes derniers amis et j'ai bafoué les valeurs que j'honorais avec conviction jusqu'à présent en vous portant atteinte. Oh... Et j'oubliais, c'est l'Apocalypse.
Il observe son sourire avec attention.
- Deborah a…avait votre sourire. Ils vous pardonneront, comme nous avons tous pardonné à Colgan.
Il le trouve beau ce sourire.
- Vous êtes la seule personne avec laquelle j'ai une véritable conversation depuis des jours, Lewis.
- Je vous plains… Elle n’était déjà pas brillante avant, mais elle doit être encore plus décousue et ennuyeuse aujourd’hui.
A bien y regarder, elle a l’air terriblement éprouvée, épuisée même.
- Est-ce votre… infiltration – pour ne pas dire violation, mais il préfère ne pas l’accabler outre mesure. Elle n’avait pas le choix. – dans mon esprit qui vous a épuisé à ce point ? Je ne me rappelle que vaguement ce qui s’y est passé. Je crois que j’en rêve…parfois. Ou bien tout ceci est un songe…non, vous êtes réelle.

Attirés comme des aimants, ses yeux reviennent vers Deborah. Peut-être est-ce parce qu’il contemple ses yeux bleus et pétillants qu’il se laisse aller à plus de paroles. Il lève à nouveau inconsciemment la main pour passer ses doigts dans la longue chevelure rousse. Mais il ne rencontre que de l’air évidemment.

- C’est très étrange d’être conscient d’être face à une manipulation de votre esprit tout en y croyant tout de même… Je ne l’ai pas tuée par plaisir... vous savez ? Je ne tue jamais par plaisir. Je l’ai fait pas nécessité. Il serait hypocrite de vous dire que je regrette. Je recommencerais certainement si je le devais. Parce que la meute passera toujours avant le reste. Mais…je regrette que ça soit elle qui ce soit trouvée entre mes griffes ce soir-là. Il glisse son regard vers la mère de sa... de la jeune fille. Il sait que c'est mince, mais c'est la seule repentance sincère qu'il peut lui offrir.

Parler et réfléchir le fatigue beaucoup mais il fait l'effort. Il essaie de se montrer à la hauteur de la seule véritable conversation qu'elle ait depuis des jours.
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Ygerne McNamara
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- Je ne suis pas un spécialiste sur la question.
- Je crois que que personne ne l'est vraiment...
- Je souhaitais simplement offrir un meilleur futur pour les miens. Pour moi, il est sans doute trop tard, mais la génération future profitera d’une meute plus saine, plus soudée et plus forte que ce qu’elle a été. Elle est sur le bon chemin à présent.
- Je vois...
Ygerne contemple le plafond. Nous ne sommes pas si différents, je crois. J'ai œuvré toute ma vie pour que le monde surnaturel puisse cohabiter avec le naturel, pour que ma fille et la génération de ses enfants puissent grandir dans un monde plus solidaire. Je ne pensais pas y arriver de mon vivant, mais j'espérais y contribuer un peu. Quand je regarde les bunkers et la vie qui s'y installe, je me dis qu'Unseelie a été plus efficace en quelques heures que nous en plusieurs années.
- Vivre est une activité éreintante… et cruelle, mais le plus modeste des petits bonheurs ou satisfactions est capable de vous redonner de l’élan. Vous trouverez.


Ygerne contemple longuement Lewis.

- Vous vous seriez bien entendu avec mon mari. Vous parlez comme lui. Elle soupire. Je n'ai plus de famille, je viens sans doute de perdre mes derniers amis et j'ai bafoué les valeurs que j'honorais avec conviction jusqu'à présent en vous portant atteinte. Oh... Et j'oubliais, c'est l'Apocalypse.
- Deborah a…avait votre sourire.
Ygerne déglutit sans le quitter des yeux. Ils vous pardonneront, comme nous avons tous pardonné à Colgan.
- Vous avez peut-être raison.


Elle rit tant tout cela est incongru. Elle sourit finalement, parce qu'aussi étrange que cela puisse être, cet échange doux-amère  lui offre une parenthèse de paix inattendue, loin de ses remords, de ses cauchemars, de ce que lui réserve cette Vie dont elle ne sait que faire.

- Vous êtes la seule personne avec laquelle j'ai une véritable conversation depuis des jours, Lewis.
- Je vous plains… Elle n’était déjà pas brillante avant, mais elle doit être encore plus décousue et ennuyeuse aujourd’hui.
- Je vous trouve plus cohérent que Josie qui essaie de me forcer à manger,
plaisante-t-elle.
- Est-ce votre… "infiltration" -Elle apprécie l'euphémisme- dans mon esprit qui vous a épuisé à ce point ? Je ne me rappelle que vaguement ce qui s’y est passé. Je crois que j’en rêve…parfois. Ou bien tout ceci est un songe…non, vous êtes réelle.
- Je suis réelle
, répète-t-elle. Cette fois, elle ne fait que tendre la main pour qu'il la touche. Prenez-la chaque fois que vous en douterez. Faible sourire. Je dors peu. Mon subconscient a peut-être été un peu abîmé dans la manœuvre. Je rêve souvent de vous. De ce que je vous ai fait.  Sa voix déraille légèrement à cause de l'émotion. Je crois que je ne me le pardonnerais jamais...
- C’est très étrange d’être conscient d’être face à une manipulation de votre esprit tout en y croyant tout de même…
- Je comprends. Après sa mort, et... jusqu'à très récemment, un rien me faisait penser à elle et soudain le souvenir de la scène particulière s'invitait dans la réalité, de manière à ce que j'ai du mal à discerner le vrai du faux. Elle... Elle me manque terriblement.
- Je ne l’ai pas tuée par plaisir... vous savez ? Je ne tue jamais par plaisir. Je l’ai fait pas nécessité. Il serait hypocrite de vous dire que je regrette. Je recommencerais certainement si je le devais. Parce que la meute passera toujours avant le reste. Mais…je regrette que ça soit elle qui ce soit trouvée entre mes griffes ce soir-là.


Ygerne étanche une larme qui menace de rouler sur ses pommettes osseuses.

- Je vous crois. Je ne sais pas encore si je peux pardonner, mais je vous crois. Vous n'êtes pas un homme mauvais.

Elle lui sourit doucement, avec cette même mélancolie.

- Vos souvenirs en témoignent...

Un silence.

- J'ai... J'ai rencontré l'un d'eux. Une femme. Elle devait avoir une grande importance à vos yeux. Sans son aide, je n'aurais pas su vous retrouver dans votre dédale mental.
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Lewis O'Keily
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- … Ou bien tout ceci est un songe…non, vous êtes réelle.
- Je suis réelle.
Il hoche la tête et contemple cette main tendue vers lui un instant
- Prenez-la chaque fois que vous en douterez.

Lentement, il s’en saisit, éprouve la douceur de la peau d’un bref mouvement du pouce. Oui, elle est tangible et semble incroyablement fragile dans la sienne. Pendant un bref instant il se demande ce qui l’a fait tenir encore. Malgré tout. Colgan avait Marisol, elle…qu’a-t-elle ? Rien s’il doit en croire ses paroles.

- Je dors peu. Mon subconscient a peut-être été un peu abîmé dans la manœuvre.
- L’arroseur arrosé en somme, résume-t-il sans la moindre animosité dans la voix. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour arranger les choses ?
- Je rêve souvent de vous. Il la regarde avec une certaine perplexité. De ce que je vous ai fait.
- Oh.
- Je crois que je ne me le pardonnerais jamais...
Il garde le silence un instant puis reprend.
- Je ne suis pas un innocent, Ygerne. J’ai tué, souvent. Il y a longtemps, je me suis nourri de chair humaine. Aussi peu souvent que possible mais c’était le prix à payer pour faire partie de la meute. Disons que je paie moi aussi mes actions passées. Ne gâcher pas votre temps à vous en vouloir, vous avez fait ce que vous croyiez être juste, de votre point de vue.

Deborah lui sourit et se penche pour venir lui baiser le front. Il ne ressent rien. Aucun contact et il s’en trouve fortement déçu.

- C’est très étrange d’être conscient d’être face à une manipulation de votre esprit tout en y croyant tout de même…
- Je comprends. Après sa mort, et... jusqu'à très récemment, un rien me faisait penser à elle et soudain le souvenir de la scène particulière s'invitait dans la réalité, de manière à ce que j'ai du mal à discerner le vrai du faux. Elle... Elle me manque terriblement.
- Je sais…je crois que c’est votre sentiment de manque que je ressens lorsque je la regarde.
Il se sent alors presque l’obligation de lui expliquer son point de vue sans détour, en toute honnêteté.
- Je vous crois. Je ne sais pas encore si je peux pardonner, mais je vous crois.
- A vrai dire… je ne suis pas certain de le vouloir plus que le retour de mon esprit intact.
- Vous n'êtes pas un homme mauvais. Vos souvenirs en témoignent...

Il a du mal à concevoir qu’elle puisse lui sourire de cette façon alors qu’elle lui a infligé un châtiment que beaucoup jugerait bien plus odieux que la mort, et ce pour une bonne raison.  

- Je ne vous comprends pas.
- J'ai... J'ai rencontré l'un d'eux. Une femme.
- Ah. Il sait très bien de qui elle parle.
- Elle devait avoir une grande importance à vos yeux. Sans son aide, je n'aurais pas su vous retrouver dans votre dédale mental.

Il suffit qu’elle soit invoquée pour que son image remplace celle de Deborah. Vivian lui offre ce sourire si particulier à la fois ingénu et aguicheur qui le faisait irrémédiablement craquer à tous les coups. Elle n’était pas seulement belle ; elle était maligne, pleine d’esprit et d’audace. Pas étonnant qu’il n’est jamais su trouver grâce à ses yeux.
Il se redresse vivement, tente de la toucher mais ne rencontre que du vent.

Evidemment.
Pas réelle, elle n’est pas réelle.

Son image seule est difficile à supporter. Il ferme les yeux, mâchoires crispées alors qu’il retombe sur les oreilles.
- Oh Lewis…mon pauvre amour…
- Va-t-en… chuchote-t-il.
- Laisse-moi te consoler.
Il décide simplement de l’ignorer.
- Alors mes souvenirs sont bien plus flatteurs que la réalité. Elle n’a jamais pensé qu’à elle. Elle ne vous aurait jamais aidée. Je vous prierai de ne plus évoquer le sujet. Ni quoique ce soit de ce que vous ayez vu dans mon esprit. C’est…intime. Vous n’auriez jamais dû le voir.
Pour la première fois, une dureté certaine perce dans son timbre, suffisamment pour qu’il n’en aperçoive lui-même.
- Désolé.
Elle a toujours su révéler ce qu’il y a de moins bon en lui.  
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Ygerne McNamara
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A peine évoque-t-elle la mystérieuse Vivian, que le comportement de Lewis se modifie. Il se tend, impatient, nerveux. Elle voit nettement sa mâchoire se contracter.

- Va-t-en…

Ygerne tend résolument ses doigts vers lui et agrippe sa manche pour la lui tirer.

- Elle n'est pas là, Lewis. Elle n'est pas réelle.

Que ce soit Vivian ou Deborah, elles ne sont que le fruit de son imagination, le fruit de la torture qu'elle lui a infligé.

- Concentrez-vous sur moi, souffle-t-elle.
- Alors mes souvenirs sont bien plus flatteurs que la réalité. Elle n’a jamais pensé qu’à elle. Elle ne vous aurait jamais aidée. Je vous prierai de ne plus évoquer le sujet. Ni quoique ce soit de ce que vous ayez vu dans mon esprit. C’est…intime. Vous n’auriez jamais dû le voir.

La sorcière reflue, plus consciente que jamais d'avoir violé son esprit. Elle n'avait aucune légitimité pour le faire. Le meurtre de sa fille n'était pas une raison suffisante.

- Désolé.
- Ne le soyez pas. Vous avez entièrement raison. Je ne me le permettrais plus...


Elle n'est même pas certaine de vouloir exercer ses dons à nouveau.

- Mon talent implique un grand sens des responsabilités. Il demande du doigté, de la précision et une conscience aigue des limites. Manipuler la mémoire nécessite une discipline inébranlable, une grande finesse, afin de la remodeler sans abîmer la psyché d'un être. Cela nécessite une empathie absolue pour l'autre afin de le comprendre tout en ne se diluant pas dans cette autre conscience et s'y perdre.

Un silence, elle se tourne vers le loup.

- Je ne voulais pas vous comprendre, Lewis. Je voulais vous haïr... Je... Je voulais vous détruire. J'ai abusé de mon pouvoir en sachant pertinemment que je causerais des dégâts irrémédiables. Je n'avais pas les idées claires... Je me suis perdue.

Un sourire faible.

- Je ne vous comprend toujours pas, à vrai dire. Croyez bien que si vous étiez haïssable, les choses seraient bien plus simples, mais vous êtes un homme avec un code moral, une certaine étique, presque semblable à la mienne, et une part de moi se dit que vous auriez pu être un bon père si vous l'aviez voulu. Il n'y a qu'à voir l'importance que vous avez au sein de votre meute. Vous êtes très aimé...

Petite rire.

- Vous ne me facilitez pas la tâche, Lewis, vous auriez au moins pu être un salaud.

Il n'est pas le monstre qu'elle avait espéré, elle n'est pas la bonne personne qu'elle croyait. Le monde est gris, tellement gris et triste. Où est la lumière qui lui permettrait de rendre un peu de couleur à son monde, maintenant que Deborah est partie ?

- Je me demande bien pourquoi je m'obstine à rester en vie... L'instinct de survie est d'une bêtise crasse. Si je m'étais suicidée après le décès de ma fille, nous n'en serions pas là. lâche-t-elle avec un pragmatisme cynique.
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Lewis O'Keily
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Des doigts s’agrippent à sa manche. Ceux-là sont tangibles, donc réels. Ses yeux remontent le long du bras jusqu’à trouver le visage d’Ygerne. Ah oui. Sa tortionnaire et voisine de lit. Elle reflue et le laisse à nouveau à la merci de son esprit
- Désolé.
- Ne le soyez pas. Vous avez entièrement raison. Je ne me le permettrais plus...

Elle lui explique le fonctionnement de son pouvoir, ce qu’il implique de discipline et de doigté, qu’il trouve terrible. Jouer ainsi avec l’esprit d’un homme est … inhumain.

- Je ne voulais pas vous comprendre, Lewis. Je voulais vous haïr... Je... Je voulais vous détruire.
- J’avais deviné…peut-être avez-vous réussi, qui sait ? Ce n’est pas si grave. J’ai déjà eu une vie bien plus longue que la normale.
Le monde continuera de tourner sans lui. La meute le pleurera peut-être un temps puis se tournera vers l’avenir, comme il se doit.
- J'ai abusé de mon pouvoir en sachant pertinemment que je causerais des dégâts irrémédiables. Je n'avais pas les idées claires... Je me suis perdue.
- Cela nous arrive à tous.
- Je ne vous comprend toujours pas, à vrai dire.
Il tourne la tête vers elle.
- Est-ce si important ? Et puis je croyais que ça n’était pas ce que vous cherchiez de toute façon.
- Croyez bien que si vous étiez haïssable, les choses seraient bien plus simples, mais vous êtes un homme avec un code moral, une certaine éthique, presque semblable à la mienne, et une part de moi se dit que vous auriez pu être un bon père si vous l'aviez voulu. Il n'y a qu'à voir l'importance que vous avez au sein de votre meute. Vous êtes très aimé...
Il garde le silence un instant.
- Croyez bien que je ne suis pas sympathique non plus, si ça peut vous aider. On ne traverse pas les années ainsi sans s’imposer quelques règles… et vous vous trompez, je n’ai jamais eu aucun instinct paternel. Dieu soit loué. Pourtant il en découvre quelques morceaux quand il pense à Deborah… Non ses sentiments ne sont pas à lui, il doit s’en rappeler. Il y a déjà assez de « papas » dans cette meute.
Est-il aimé ? Ce mot lui parait un peu fort.  Apprécié oui, sans doute.
- Je suis simplement… rassurant pour certains membres. Un rocher qu’on sait trouver toujours à la même place et auquel on s’accroche un instant avant de se rejeter à l’eau.
 
Mais même les rochers finissent par s’éroder avec le temps. Elle émet un petit rire où il ne note pas d’ironie ou de tristesse.

- Vous ne me facilitez pas la tâche, Lewis, vous auriez au moins pu être un salaud.
- Je suis navré de ne pas être à la hauteur de vos attentes, déclare-t-il avec un semblant de sourire. Il semblerait que je sois condamné à décevoir toutes les femmes qui croisent ma route.
- Je me demande bien pourquoi je m'obstine à rester en vie... L'instinct de survie est d'une bêtise crasse.
Il rit à son tour brièvement.
- A qui le dites-vous. Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai survécu à ma morsure. Je n’avais rien non plus à quoi me raccrocher.
- Si je m'étais suicidée après le décès de ma fille, nous n'en serions pas là.

Lewis observe un instant le sol en béton entre leurs deux lits, une petite fille rousse y joue à la poupée, avant de chercher le regard de la sorcière.

- C'est une certitude. Pourtant, nous sommes là tous les deux. Peut-être que tout cela a un sens. Je ne sais pas lequel. Mais je crois qu’il faut une certaine forme de courage pour affronter la vie malgré tout et… je ne suis pas certain que Deborah aurait approuvé cette idée de suicide. Il ne sait pas tellement d’où lui vient cette certitude. Il sait, tout simplement. J’ai constaté à quel point le lien qui existait entre vous était fort. Mais si vous mouriez vous aussi, ce lien disparaitrait avec vous. Vous êtes dépositaire de la mémoire de votre fille et de votre mari, la gardienne de ce qu’ils furent.

Il fronce les sourcils et se masse les tempes.
- Je ne suis pas certain que mes paroles fassent sens. Je suis pourtant quelqu’un de sensé…je crois.

Voilà que ses pensées se détricotent à nouveau, un coin de l’infirmerie se transforme en commissariat et Charles lève les yeux de son bureau pour lui dire d’arrêter de bailler aux corneilles et de boucler cette affaire. Lewis regarde ses vêtements, est-il devenu inspecteur à nouveau ? Non… Charles est mort depuis longtemps. Il adresse une œillade un peu perdue à la femme rousse. Pourquoi est-t-elle couchée là ? Est-ce un témoin ? Ou une victime ?

- Vous n’êtes pas réelle n’est pas ?
Il tend la main vers elle. C’est bien ce qu’elle lui a dit de faire pour s’en assurer non ?
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Ygerne McNamara
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- C'est une certitude. Pourtant, nous sommes là tous les deux. Peut-être que tout cela a un sens. Je ne sais pas lequel.
- Moi non plus...
- Mais je crois qu’il faut une certaine forme de courage pour affronter la vie malgré tout et… je ne suis pas certain que Deborah aurait approuvé cette idée de suicide.
- Non, elle aurait détesté, mais elle n'est plus vraiment là pour me tancer.
- J’ai constaté à quel point le lien qui existait entre vous était fort. Mais si vous mouriez vous aussi, ce lien disparaitrait avec vous. Vous êtes dépositaire de la mémoire de votre fille et de votre mari, la gardienne de ce qu’ils furent.
-... Philosophe avec ça. Vous êtes décidemment un homme étrange et plein de surprises, Lewis.
- Je ne suis pas certain que mes paroles fassent sens.
- Si, au contraire, elles sont limpides. Et plutôt justes.
- Je suis pourtant quelqu’un de sensé…je crois.
- Je pense que vous l'êtes, oui. Votre mémoire est structurée et logique comme rarement j'ai pu le constater...


Soudain, son regard se voile et se perd au loin. Il a cette attitude un peu perdue, comme un enfant trop grand, à fendre le coeur. Que peut-il voir qui l'absorbe ainsi ? Deborah ? Vivian ? Le fameux Charles ?

- Lewis ?..... Lewis vous êtes avec moi ?

Il se tourne lentement vers elle et la contemple comme ces malades d'Alzheimer qui peinent à se rappeler des noms et des visages.

- Vous n’êtes pas réelle n’est pas ?

La main tendue vers elle est un appel au secours qu'elle ne peut pas lui refuser.
Mon œuvre.
Ma faute.
Ma responsabilité.

- Si, je le suis. Je suis avec vous, à l'infirmerie, dans les Bunker. Nous somme en février 2021, bientôt en mars.

Se faisant elle presse résolument sa main, puis se redresse, décidée soudain à sortir de ce lit. Sans quitter les doigts du loup, elle repousse les couvertures avec difficulté et décroche les embouts des perfusions qui lui percent la peau et limitent ses mouvements. Elle en chemise de nuit, frêle et pâle. Les boursoufflures de ses cicatrices dévalent son derme tacheté en trois sillons qui partent du sommet de son épaule gauche et lui barrent la poitrine pour se perdre sous le tissus lâche de son décolleté. Ygerne s'assoie au bord du lit de son voisin, sa main toujours dans la sienne, au repos sur ses cuisses recouvertes de coton blanc.

- Ygerne. C'est mon prénom. C'est à cause de moi que vous êtes là, explique-t-elle d'une voix douce.
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Lewis O'Keily
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- Vous n’êtes pas réelle n’est pas ?
Pourquoi est-ce si difficile à définir ? Pourquoi doute-t-il de ses propres perceptions ? Tout cela est si étrange.
- Si, je le suis.
Oui, il sent la fragilité de ses doigts contre les siens, leur fraicheur par rapport à sa propre chaleur corporelle.
- Je suis avec vous, à l'infirmerie, dans les Bunker.
- Les bunkers ? Il y a eu une attaque nucléaire ?

Etrange que la guerre froide s’invite jusqu’en Irlande. Le commissariat est parti, Charles aussi mais tout cette situation le laisse profondément perplexe.  

- Nous sommes en février 2021, bientôt en mars.
- Oh. Je vois.

Pas vraiment à vrai dire. Alors il cherche dans sa mémoire qu’il lui délivre des informations étranges et parfois contradictoire. La femme se lève, retire sa perfusion et s’approche de lui avec difficulté.
Elle a l’air si harassée…

- Vous ne devriez pas…

Mais comme elle n’en fait qu’à sa tête, il serre plus fort sa main comme pour lui signifier qu’il ne la laissera pas tomber. Il a beau se sentir fatigué, son corps ne l’est pas.
Elle vient s’assoir sur son lit et il se décale légèrement pour lui laisser de la place. Il fixe les cicatrices apparentes qui tracent des lignes qui ont dû être profondes et douloureuses et marque sa peau laiteuse et tachetée de son.

- Ygerne. C'est mon prénom.
Il revient à ses yeux cernés et un peu éteints. Cette femme a manifestement connu des épreuves marquantes.
- C’est un beau prénom. Très royal.
- C'est à cause de moi que vous êtes là.
- Vraiment… ? Sans doute l’ai-je mérité.
Il effleure du bout des doigts les traces de griffures sur sa peau.
- Qui vous a fait ça ?

Il fronce les sourcils alors qu’une partie de son esprit se fait plus clair ou plutôt comme si sa mémoire corporelle était bien plus efficace que celle qui loge dans son pauvre esprit craquelé. Il reconnait sa propre œuvre. La Meute… il est Loup.

- C’est moi. C’est moi qui vous aie fait du mal. Pourquoi je vous ai blessé ? Je contrôle mon Loup…

Ca n’a pas de sens pour lui. Et puis, comme s’il suivit la trace de petits cailloux sur le sentier, d’autres choses lui reviennent. Une jolie jeune fille rousse se tient derrière Ygerne et le regarde avec une pitié mêlée d’une affection sans limite.
Deborah.
Comment a-t-il pu l’oublier ? Les yeux de Lewis reviennent vers Ygerne voilé par une tristesse infinie.

- J’ai tué ma petite fille.
Il fixe leurs mains jointes avant de relever la tête.
- Notre petite fille ? Avez-nous … été ensemble ?

Il est le père de Deborah, Ygerne sa mère. C’est donc la seule explication logique. Il lève sa main libre et le dos de ses phalanges caresse sa joue.

- Je suis désolé. Je ne m’en souviens pas. Seigneur…comme tu dois me haïr…

Pourquoi est-il infichu de se rappeler d’une chose pareille ? Pourtant rien… Il est néanmoins persuadé qu’il n’aurait jamais pu oublier une femme telle Ygerne s’il avait partagé un bout de sa vie avec elle.
Dieu que son esprit est confus. Il préfère se taire pour réfléchir posément mais c’est aussi fatigant et vain que de nager dans une mer de pétrole. Il a une sorte de soubresaut léger. Il contemple la pièce pour faire la mise au point puis revient vers la sorcière qui est passée de son lit au sien.

- Oh. Je crois que j’ai encore eu « une absence ». C’est comme ça que dit le Doc non ? Navré. C’est bien plus pénible pour les autres que pour moi en réalité, une fois la confusion passée.
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Ygerne McNamara
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- Ygerne. C'est mon prénom.
- C’est un beau prénom. Très royal.
- Ma mère trouvait également....C'est à cause de moi que vous êtes là.
- Vraiment… ? Sans doute l’ai-je mérité.


Elle voudrait répondre que c'est faux, mais les mots ne viennent pas. Ils ont gout de cendre. Il a mérité une punition, mais pas celle-ci. Personne ne mérite un châtiment pareil. La pulpe de ses doigts sur ses plaies apparentes la font tressaillir. Idiotement, la pensée la traverse que pas un homme n'a caressé sa peau depuis Hyppolite. Il avait les mains glacées et lisses, Lewis les a chaudes et rugueuses.

- Qui vous a fait ça ?
- .... C'est...
- C’est moi. C’est moi qui vous aie fait du mal. Pourquoi je vous ai blessé ? Je contrôle mon Loup…
- Je vous ai fait perdre le contrôle. C'est de ma faute.
- J’ai tué ma petite fille.
- Non Lewis, ce n'était pas votre petite fille.
- Notre petite fille ? Avons-nous … été ensemble ?


Elle secoue la tête avec un sourire mélancolique, prête une nouvelle fois à nier, lorsqu'il lui caresse brusquement la joue. Ygerne se raidit et le fixe avec de grands yeux interdits. Un frisson grimpe les échelons de son échine mais elle est incapable de démêler les émotions qui s'y associent : Surprise ? Rejet ? Inquiétude ? Pitié ? Tristesse ? Le geste la remue profondément.

Les mains qui ont décapité ma fille
peuvent donc dispenser ce genre de tendresse ?

- Je suis désolé. Je ne m’en souviens pas. Seigneur…comme tu dois me haïr…
- Lewis... Vous vous trompez... Je ne suis pas....Par Odin
, souffle-t-elle horrifiée par les résultats de sa haine. Elle prend cette main libre dans la sienne et la joint à celle qui repose tranquillement sur ses genoux. Je suis désolée... Vraiment désolée.

A nouveau le loup semble gratter en lui même, les sourcils froncés, l'expression vague. Ygerne se penche vers lui, cherchant à capter son regard.

- Lewis... ? Où êtes vous à présent ? murmure-t-elle.

Les prunelles qui viennent se fixer sur elle ont retrouvé toute leur lucidité âpre.

- Oh. Je crois que j’ai encore eu « une absence ». C’est comme ça que dit le Doc non ?
- Vous avez perdu la notion du temps, vous ne parveniez pas à savoir qui j'étais et où nous étions.
- Navré. C’est bien plus pénible pour les autres que pour moi en réalité, une fois la confusion passée.

Un petit rire lasse. Elle se rend compte qu'elle a ses doigts crispés sur ses mains, les jointures blanchies avec force, comme s'il elle l'avait tracté. Elle desserre son étreinte sans pour autant le lâcher.

- C'est... Impressionnant en effet. Est-ce que... Vous sauriez me les décrire, ces épisodes où vous décrochez de la réalité ?





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Lewis O'Keily
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- Oh. Je crois que j’ai encore eu « une absence ». C’est comme ça que dit le Doc non ?
- Vous avez perdu la notion du temps, vous ne parveniez pas à savoir qui j'étais et où nous étions.
- Navré. C’est bien plus pénible pour les autres que pour moi en réalité, une fois la confusion passée. Absence est un défaut de langage intéressant. Je ne suis pas absent…simplement pas au bon endroit, je dirais. Mais pour les autres, cela revient au même.

Il baisse les yeux sur leurs mains jointes qu’elle garde serrées très étroitement entre les siennes.

- Ai-je eu des gestes déplacés ? Vous semblez retenir mes mains comme pour qu’elles ne bougent plus. Si c’est le cas, veuillez m’excuser.

Elle a un petit rire et desserre suffisamment sa poigne pour qu’il libère au moins une main. Il va pour faire la même chose avec la seconde mais se dit que peut-être, leur tangibilité l’aidera à ne plus avoir « d’absence ».

- C'est... Impressionnant en effet. Est-ce que... Vous sauriez me les décrire, ces épisodes où vous décrochez de la réalité ?

Lewis la contemple un moment. Il a beau comprendre pourquoi la sorcière a fait ce qu’elle a fait, il n’est pas non plus certain de pouvoir jamais lui faire confiance sur quoique ce soit à nouveau. Même s’il la croit sincère lorsqu’elle affirme regretter son geste, son instinct est bien plus réfractaire à lui livrer quoique ce soit qu’elle pourrait utiliser contre lui.  

- Non… c’est très difficile à dire. Je ne m’en rends pas vraiment compte lorsque cela arrive. La réalité…glisse tout en douceur et je n’arrive plus à savoir ce qui est réel ou non. Je ne saurais pas vous en dire plus.

Lui n’est que spectateur de songes qui défilent devant ses yeux éveillés. Il préfère passer à un autre sujet. Un sujet qu’il ne le concerne pas si possible.
- Je croyais les djinns maritins bien plus habiles à soigner les blessures. Pourquoi sont-elles si visibles ?
Vous devriez retourner vous allonger, Ygerne,
déclare-t-il avec une sorte de sollicitude dans la voix. Vous avez l’air épuisée.
Pour autant, il ne lâche pas encore sa main.
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Ygerne McNamara
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- Ai-je eu des gestes déplacés ? Vous semblez retenir mes mains comme pour qu’elles ne bougent plus. Si c’est le cas, veuillez m’excuser.
- Non...
Ment-elle sans vraiment savoir pourquoi. Sans doute pour le ménager de l'embarras autant qu'elle. Vous étiez juste persuadé que je n'étais réelle. C'est le moyen le plus probant pour reprendre pied dans le moment présent. Un contact tangible. Court silence. C'est... Impressionnant en effet. Est-ce que... Vous sauriez me les décrire, ces épisodes où vous décrochez de la réalité ?
- Non… c’est très difficile à dire. Je ne m’en rends pas vraiment compte lorsque cela arrive. La réalité…glisse tout en douceur et je n’arrive plus à savoir ce qui est réel ou non. Je ne saurais pas vous en dire plus.
- Je vois.


Il est peut-être sincère, ou bien préfère-t-il lui dissimuler le contenu de ses hallucinations. Après tout, elle n'a rien fait pour mériter sa confiance et il n'a pas la sienne. Ce qu'elle sait de lui, elle le lui a dérobé, ou bien imposé.

- Je croyais les djinns maritins bien plus habiles à soigner les blessures. Pourquoi sont-elles si visibles?

Elle contemple sa main arrimée à la sienne. Une bizarrerie. Un non sens. Et pourtant, elle se fait point d'ancrage pour l'homme qui a réduit sa vie en miette et il s'inquiète de sa santé. Toutes les valeurs de gris sont diluées à leur paroxysme.

- On dit souvent que la guérison dépend du mental. Les doigts de sa main libre s'égarent sans y penser sur les reliefs accidentés de ses cicatrices. Visiblement mon corps ne souhaite pas oublier, pas plus que je ne parviens à me pardonner. Elle grimace et son nez se fronce, plissant les constellations qui parsèment ses joues. Je suis une patiente récalcitrante, je vous l'ai dit.
- Vous devriez retourner vous allonger, Ygerne. Vous avez l’air épuisée.


La sorcière remarque que c'est la première fois qu'il use distinctement de son prénom. Elle ne sait que penser de cet étrange bonhomme qui l'a préservée dans son dédale mentale en faisant rempart contre son loup, en s'excusant systématiquement pour ce qu'il a commis et non-commis, en se montrant bienveillant alors qu'elle lui a saccagé la mémoire.

- Pour que je me relève dans cinq minutes parce que vous aller me redemander si je suis réelle ? Petit sourire en coin, presque -et détestablement- complice. Autant que je reste là à vous tenir la main pour vous prouver que je le suis.

Elle pousse un long soupir en balayant le décor morne d'une oeillade dépité et décide de voguer vers des rivages plus banals.

- Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour un peu de lecture ! Pas vous ? On manque cruellement de passe-temps dans ces sous-sols. Elle le fixe. Vous avez fini le vôtre ?... Celui que vous lisiez la dernière fois ? Un Chandler si je ne me trompe pas. Je n'ai pas retenu le titre exact, mais je suis pratiquement certaine que c'était un "Philip Marlowe".


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Lewis O'Keily
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- Je croyais les djinns maritins bien plus habiles à soigner les blessures. Pourquoi sont-elles si visibles?
- On dit souvent que la guérison dépend du mental.
- Si seulement l’inverse était vrai n’est-ce pas ? ironise-t-il dans un élan de dérision peu commun chez lui.
- Visiblement mon corps ne souhaite pas oublier, pas plus que je ne parviens à me pardonner.
- C’est stupide. Moi je vous pardonne. Inutile de vous flageller jusqu’à la fin de votre vie. Le but de tout ceci était bien de pouvoir tourner la page non ? Faire votre deuil ? Laisser donc votre corps en paix.

Pour être tout à fait franc, il n’aime pas spécialement qu’elle arbore ainsi les marques qu’il a pratiqué dans sa peau.

- Je suis une patiente récalcitrante, je vous l'ai dit.
- Et une martyre de premier choix. Vous devriez retourner vous allonger, Ygerne. Vous avez l’air épuisée, ajoute-t-il avec plus de douceur.
- Pour que je me relève dans cinq minutes parce que vous allez me redemander si je suis réelle ?

Ils échangent un drôle de regard qu’il ne traduit pas tout à fait, mais il la voit sourire un tantinet, étonné.

- Est-ce que ça n’est pas déjà ce que je fais depuis qu’on se trouve côte à côté ?
- Autant que je reste là à vous tenir la main pour vous prouver que je le suis.

Lewis observe leurs mains jointes et se dit qu’il est sans doute difficile pour elle te tenir l’arme qui a tué sa fille. Pour autant, elle ne le lâche pas non plus. Sa culpabilité à son encontre va donc aussi loin ? Ca n’est pas comme ça qu’elle pourra passer à autre chose. Et lui aussi fatalement. Pour commencer à guérir. Car il sent bien que pour l’instant, aucun changement notable n’est survenu, signe que les dommages causés sont bien profonds.
Lentement, il retire sa main de la sienne et la pose sagement contre son ventre recouvert d’un drap.

- Ca ira. Je ne vous embêterai plus.
Un silence s’étire entre eux alors que Lewis triture son bracelet de cuir en ce demandant s’il a été d’une efficacité quelconque et s’il est encore opérationnel. Il demandera à Marisol à l’occasion.

- Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour un peu de lecture ! Pas vous ? On manque cruellement de passe-temps dans ces sous-sols.

Il l’observe en coin, ne comprenant pas exactement où les mène cette conversation presque triviale. Il fait toutefois l’effort de lui répondre en essayant d’y réfléchir.

- Certes. Mais je suis un vieux monsieur. Je me contente parfois de simplement m’ennuyer en silence. C’est si rare que ça en est précieux. Cela dit un bon roman fait bien mieux passer le temps.
- Vous avez fini le vôtre ?... Celui que vous lisiez la dernière fois ? Un Chandler si je ne me trompe pas. Je n'ai pas retenu le titre exact, mais je suis pratiquement certaine que c'était un "Philip Marlowe".
Il a une sorte de sourire en coin.
- Vous avez bonne mémoire et un bon sens de l’observation. Pas étonnant cela dit. « La dame du Lac » un classique que j’apprécie toujours autant. Philip Marlowe est le détective qu’on voulait tous être j’imagine. Certains de mes collègues trouvaient étrange que je lise autant de romans noirs quand j’en avait un qui se déroulait devant mes yeux tous les jours. Il hausse les épaules. Mais c’était presque comme un jeu. Il se surprend même à demander. Vous appréciez la lecture vous aussi ?

Et puis il se demande à nouveau à quoi ils jouent tous les deux et ne trouvant pas de réponse satisfaisante, lui demande très franchement.

- Que cherchez-vous Ygerne ? Je comprends que nos activités ici soient réduites mais … il serait sans doute plus sain pour vous qu’on vous transfert ailleurs, que vous n’ayez pas chaque jour le meurtrier de … votre fille sous les yeux. Il ajoute plus doucement. Cessez de vous prendre pour une criminelle, vous ne m’avez pas tué. Pas physiquement du moins, mais il laisse volontairement de côté le reste. Allez de l’avant. Cherchez le au moins, que tout ceci n’est pas été vain.  
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Ygerne McNamara
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Lewis lui soustraie sa main et par là, toute justification de sa présence à un tel degré de proximité.

- Ca ira. Je ne vous embêterai plus.
-... Comme vous voulez.

Elle se lève le plus dignement possible, vacille un peu, regagne péniblement son lit et s'y laisse tomber avec un soupir de soulagement plus bruyant qu'elle ne le voudrait.
Que va-t-elle faire maintenant ?
"Inutile de vous flageller jusqu’à la fin de votre vie...
C’est stupide. Moi je vous pardonne."
Comment tourne-t-on la page ?
Elle n'en a pas la moindre idée.

- Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour un peu de lecture ! Pas vous ? On manque cruellement de passe-temps dans ces sous-sols.
- Certes. Mais je suis un vieux monsieur. Je me contente parfois de simplement m’ennuyer en silence. C’est si rare que ça en est précieux. Cela dit un bon roman fait bien mieux passer le temps.
- Vous avez fini le vôtre ?... Celui que vous lisiez la dernière fois ? Un Chandler si je ne me trompe pas. Je n'ai pas retenu le titre exact, mais je suis pratiquement certaine que c'était un "Philip Marlowe".
-Vous avez bonne mémoire et un bon sens de l’observation. Pas étonnant cela dit. « La dame du Lac » un classique que j’apprécie toujours autant.
- Je peux comprendre. Il a posé les fondation du genre.
- Philip Marlowe est le détective qu’on voulait tous être j’imagine. Certains de mes collègues trouvaient étrange que je lise autant de romans noirs quand j’en avais un qui se déroulait devant mes yeux tous les jours. Mais c’était presque comme un jeu. Vous appréciez la lecture vous aussi ?
- Beaucoup ! Et les polars sont sans doute mes livres préférés. J'ai toujours aimé les casse-tête et la psychologie. J'ai une nette préférence pour Agatha Christie.... Plus "cérébrale". Haussement d'épaule. J'ai une fascination pour ses héros absolument pas taillés pour l'action et qui résolvent leurs cas uniquement avec leur cellules grises et leur sens de l'écoute. Je suppose que c'est en harmonie avec mon caractère.

Un silence s'effiloche entre eux. Lewis la regarde avec une insistance qui nourrit un malaise qu'elle n'éprouvait pas tant auparavant.

- Que cherchez-vous Ygerne ?

La question la prend complétement de court.

- Je comprends que nos activités ici soient réduites mais … il serait sans doute plus sain pour vous qu’on vous transfert ailleurs, que vous n’ayez pas chaque jour le meurtrier de … votre fille sous les yeux.

Ygerne fronce les sourcils, incapable de parer à cet argument de bon sens.

- Cessez de vous prendre pour une criminelle, vous ne m’avez pas tué.
- Si, je l'ai fait... souffle-t-elle. Un hérisson dans la gorge.
- Pas physiquement du moins. Allez de l’avant.
- Allez de l'avant, répète-t-elle soudain sur un ton plus aigre. Si je savais comment m'y prendre, vous croyez que je ne serais pas déjà en train ? Je ne connais aps le moyen d'aller de l'avant.
- Cherchez le au moins, que tout ceci n’est pas été vain.
- Vous êtes... terrifiant. Vous fractionnez tout, vous compartimentez à l'extrême. C'est ce qui vous permet de n'éprouver jamais la moindre culpabilité, n'est-ce pas ? Comme je vous envie d'être aussi segmenté, si clinique....Je... je ne peux pas me détacher de la sorte. Je ne peux pas germer sur votre cadavre comme une fleur après l'hiver en oubliant tout. Je ne peux pas passer à autre chose sans tenter de réparer le mal que j'ai fait! Vous ne comprenez pas ? Tant pis pour vous ! Je ne peux pas vous abandonner en l'état ! Cela vous incommode ? Je n'en ai strictement rien à foutre. C'est comme ça ! Je suis comme ça ! s'énerve-t-elle brusquement au point dans avoir le tournis. Par Odin... ne me faites pas m'agiter inutilement. Ce serait plutôt inconvenant de tourner de l'oeil maintenant. Beaucoup trop théâtral à mon gout, ajoute-t-elle non sans humour.
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Lewis O'Keily
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- Cessez de vous prendre pour une criminelle, vous ne m’avez pas tué.
- Si, je l'ai fait...
- Ne soyez pas si mélodramatique. Je respire toujours. Allez de l’avant.
- Allez de l'avant.

Il sent qu’elle s’agace. Tant mieux. S’énerver c’est se battre, c’est retrouver un peu de vie. On cherche si souvent sa compagnie pour son calme et sa tranquillité qu’il en oublie presque qu’il est aussi capable de provoquer des émotions bien plus violentes chez les autres.

- Si je savais comment m'y prendre, vous croyez que je ne serais pas déjà en train ? Je ne connais pas le moyen d'aller de l'avant.
- Et vous pensez le trouver ici ? Avec moi ? demande-t-il avec cette fois un sarcasme bien présent dans sa voix. Cherchez-le au moins, que tout ceci n’est pas été vain.
- Vous êtes... terrifiant.
Il a un sourire.
- Parce que j’essaie d’être raisonnable pour deux ?
- Vous fractionnez tout, vous compartimentez à l'extrême. C'est ce qui vous permet de n'éprouver jamais la moindre culpabilité, n'est-ce pas ?
Lewis pousse un profond soupir.
- Non. Ca me permet simplement de ne pas me laisser dominer par mes sentiments. J’ai le double de votre âge Ygerne, j’ai appris que c’était la façon la plus sûre de traverser les années sans me laisser submerger par le reste.

L’amitié, la passion, l’amour, la colère, la vengeance, la jalousie, la culpabilité… tous ses sentiments sont en vérité fugaces et peuvent vous détruire aussi bien qu’une balle en pleine tête.

- Comme je vous envie d'être aussi segmenté, si clinique... Je... je ne peux pas me détacher de la sorte.
Il la regarde un long moment, avec dans les yeux un fond de tristesse avalé rapidement par sa nonchalance habituelle.
- Non, vous ne m’enviez pas. Je vous l’ai déjà dit. Il n’y a rien à envier. C’est juste ma façon de fonctionner.
- Je ne peux pas germer sur votre cadavre comme une fleur après l'hiver en oubliant tout.
Il a un petit rire.
- Très jolie image, mais une fois encore vous m’enterrer bien vite. Je suis plus coriace que ça. Au risque de vous décevoir.
- Je ne peux pas passer à autre chose sans tenter de réparer le mal que j'ai fait ! Vous ne comprenez pas ? Tant pis pour vous ! Je ne peux pas vous abandonner en l'état ! Cela vous incommode ? Je n'en ai strictement rien à foutre. C'est comme ça ! Je suis comme ça !
Il laisse l’orage passé, se contentant de l’observer tranquillement.
- Vous dépensez vainement votre énergie à vous énerver de la sorte.
- Par Odin... ne me faites pas m'agiter inutilement.
- Ah. C’est donc de ma faute. Voilà qui est bien pratique. Je ne compte pas devenir votre bouc émissaire pour tout, je préfère vous prévenir.
- Ce serait plutôt inconvenant de tourner de l'oeil maintenant. Beaucoup trop théâtral à mon gout.
- L’avantage c’est que vous êtes déjà dans un lit, continue-t-il sur le même ton. Je ferais comme si ma conversation est si soporifique qu’elle vous a littéralement endormie. Et pourquoi donc jurez-vous par Odin ? Votre propre patron donc…

Un nouveau silence les enveloppe, tous les deux à moitié allongés sur leur lit médical.
- Pour répondre à votre question, si tant est que la réponse vous intéresse alors oui cela m’incommode. Mieux encore. Je ne veux pas de votre aide Ygerne. Comprenez bien que je ne vous permettrais plus de retourner dans ma tête. Alors à moins que vous ne souhaitiez me servir de test de réalité constant, vous ne pouvez rien pour moi.  

Il s’enfonce un peu plus contre le coussin, les yeux perdus sur la porte de l’infirmerie. Quand pourra-t-il retourner à l’extérieur ?

- Vous l’avez dit vous-même, mon esprit finira par faire le tri tout seul… - y croit-il vraiment ? Peu importe, l’essentiel, c’est avant tout qu’elle y croit. – et Déborah…eh bien peut-être finira-t-elle par s’estomper avec le temps. Sinon…j’ai connu fantôme plus incommode que votre fille. Je finirai par devenir le vieux loup qui radote avec ses visions. Je suis certain que les gens finiront vraiment par me laisser tranquille. Finalement, c’est peut-être même une bonne chose.

Sauf qu’il verra encore de la tristesse, de la pitié ou de la compassion dans le regard des membres de sa meute. Il ne sait pas non plus à terme si les fragmentations de son esprit seront compatibles avec son animalité. Dans ce cas, il demandera à Colgan de faire le nécessaire…ou à Malone si son Alpha refuse.
Il tourne finalement ses yeux vers la sorcière.

- Je ne suis pas votre problème Ygerne, ni votre rédemption et encore moins votre nouvelle mission. Vous pensez que je suis un monstre parce que je compartimente. C’est simplement que j’accepte ce que j’ai fait, ce que je suis. Si vous acceptiez que ce que vous m’avez fait, aussi horrible cela soit-il, vous en aviez besoin, que cela fait partie de votre façon de faire le deuil, alors peut-être arriverez-vous à vous concentrez sur l’après.
Il déclare tout ça sans colère, sans passion, mais a vraiment envie de pouvoir mettre toute cette histoire derrière eux.
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Ygerne McNamara
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- L’avantage c’est que vous êtes déjà dans un lit.
- Votre pragmatisme est sans égal.
- Je ferais comme si ma conversation est si soporifique qu’elle vous a littéralement endormie. Et pourquoi donc jurez-vous par Odin ? Votre propre patron donc…
- Parce que c'est le Dieu que je prie. Mon mari était l'un de ses chamans. Qu'il soit mon patron ne change pas le fait que je crois en lui. Vous croyez bien en votre Déesse-étoile, vous.


Un nouveau silence tombe sur eux  comme une couche de couverture supplémentaire. Ce lit lui fait horreur. Cette infirmerie lui fait horreur. Lewis O'Keily est un mur. Un mur infranchissable qui ne lui laisse pas la moindre prise pour s'accrocher. Son " Je ne veux pas de votre aide Ygerne.", cinglant  et une gifle à sa volonté -égoïste, très certainement- de soulager sa conscience en tâchant de réparer ses fautes. Elle se sent submergée par une impuissance totale qui lui fait monter les larmes aux yeux. Elle tourne pudiquement la tête pour qu'il ne le remarque pas.

- Comprenez bien que je ne vous permettrais plus de retourner dans ma tête.
- Je ne le ferais pas, je vous l'ai déjà dit.
- Alors à moins que vous ne souhaitiez me servir de test de réalité constant, vous ne pouvez rien pour moi.  
- C'est une piste que je compte bien explorer
, réplique-t-elle férocement.
- Vous l’avez dit vous-même, mon esprit finira par faire le tri tout seul… et Déborah…eh bien peut-être finira-t-elle par s’estomper avec le temps. Sinon…j’ai connu fantôme plus incommode que votre fille. Je finirai par devenir le vieux loup qui radote avec ses visions.
- Merveilleux projets d'avenir, vraiment.
- Je suis certain que les gens finiront vraiment par me laisser tranquille. Finalement, c’est peut-être même une bonne chose.
- Parce que c'est votre but ultime, dans la vie ? Être tranquille, n'est-ce pas ? Qu'importe l'affection que vous portent vos frères de meute ? Qu'importe l'impact que votre sénilité aura sur eux ?
- Je ne suis pas votre problème Ygerne,
- Si vous l'êtes.
- ...ni votre rédemption et encore moins votre nouvelle mission.
- Comme si vous pouviez le décréter et que d'un seul coup cela devenait réalité. Votre grand âge et votre manière de juguler et d'enfermer tout ce que vous ressentez vous a rendu incapable de vous mettre à la place d'autrui. Ce n'est pas parce que vous me pardonner que moi j'y parviens. Vous n'êtes pas moi.
- Vous pensez que je suis un monstre parce que je compartimente. C’est simplement que j’accepte ce que j’ai fait, ce que je suis. Si vous acceptiez que ce que vous m’avez fait, aussi horrible cela soit-il, vous en aviez besoin, que cela fait partie de votre façon de faire le deuil, alors peut-être arriverez-vous à vous concentrez sur l’après.
- Lewis, cessez d'appliquer la seule règle que vous connaissez aux autres, pour la simple raison qu'elle vous facilite la vie. Vous avez vieilli en rangeant tout dans des boites, elles même rangées dans des étagères, alignées dans des pièces hermétiques. Mais vous n'avez jamais rien réglé des problèmes qui ont hanté votre existence. Ils sont là, sous vos couches multiples de tapis, entassés par votre lâcheté.


Elle se tourne vers lui, le regard acéré, pétri d'une volonté terrifiante qui fait presque trembler son corps affaibli.

- Moi, j'ai besoin de régler mes problèmes pour les évacuer. Ne vous en déplaise, vous êtes mon problème principal et vous aider, réparer mes tords, est la seule méthode que j'entrevois pour me permettre d'aller "de l'avant".
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- Je suis certain que les gens finiront vraiment par me laisser tranquille. Finalement, c’est peut-être même une bonne chose.
- Parce que c'est votre but ultime, dans la vie ? Être tranquille, n'est-ce pas ?
- Une fois par semaine, je n’en demande pas plus. Est-ce trop à votre avis ?
- Qu'importe l'affection que vous portent vos frères de meute ? Qu'importe l'impact que votre sénilité aura sur eux ?
- Je n’ai pas dit que je ne tenterai rien. Sans doute le fera-t-il uniquement pour eux d’ailleurs et pour la simple raison qu’il aimerait être le témoin du futur qui s’annonce pour les Abyssaux. Mais si je n’y parviens pas, je sais qu’ils s’en remettront. La meute a des soucis plus urgents et des réjouissances à fêter. Je ne suis pas votre problème Ygerne.
- Si vous l'êtes.
- ...ni votre rédemption et encore moins votre nouvelle mission.
- Comme si vous pouviez le décréter et que d'un seul coup cela devenait réalité. Votre grand âge et votre manière de juguler et d'enfermer tout ce que vous ressentez vous a rendu incapable de vous mettre à la place d'autrui. Ce n'est pas parce que vous me pardonner que moi j'y parviens. Vous n'êtes pas moi.
- Manifestement…

Il tente de lui expliquer, de la raisonner mais apparemment son pragmatisme et sa logique ne vaut que pour les rangements de dossiers mentaux du point de vue de la sorcière.

- Lewis, cessez d'appliquer la seule règle que vous connaissez aux autres, pour la simple raison qu'elle vous facilite la vie. Vous avez vieilli en rangeant tout dans des boites, elles même rangées dans des étagères, alignées dans des pièces hermétiques. Mais vous n'avez jamais rien réglé des problèmes qui ont hanté votre existence.
- Vous n’en savez rien. Ne faites pas l’erreur de prétendre me connaitre parce que vous avez passé quelques minutes dans ma tête, réplique-t-il avec autant de calme qu’elle montre d’agitation.  
- Ils sont là, sous vos couches multiples de tapis, entassés par votre lâcheté.

Il garde le silence, cille à peine, surpris par sa soudaine véhémence.
- Voilà qui était plutôt gratuit. Je n’ai pas de tapis dans mon esprit, Ygerne. Merci de vous en souciez. Ca n’est pas parce que je ne m’ouvre pas sur mon passé à une inconnue que j’ai des problèmes irrésolus. Croyez-le ou non, j’ai fait la paix avec moi-même, il y a bien longtemps.

Mais ça ne semble pas la satisfaire non plus puis qu’elle lui lance un regard intensément déterminé, une détermination qui se lit dans la posture de tout son corps. S’en est presque terrifiant.

- Moi, j'ai besoin de régler mes problèmes pour les évacuer. Ne vous en déplaise, vous êtes mon problème principal et vous aider, réparer mes tords, est la seule méthode que j'entrevois pour me permettre d'aller "de l'avant".

Il l’observe avec une fixité animale puis pousse un soupir qui soulève ses épaules et clôt ses yeux pendant une seconde.
- Vous êtes fatigante, Ygerne McNamara. Si ça vous fait plaisir, essayer donc de trouver une solution pour me réparer. On dit les agents de Malsheem plein de ressources. Montrez-moi donc. Je verrai ce que j’en fais par la suite.

Au pire cela la sortira de ses idées mortifères. Deborah est là à nouveau et regarde sa mère, un large sourire aux lèvres qui se reflète à bien moindre mesure sur le visage de son pè…de Lewis.

- Je constate que vous avez repris des couleurs. Saine colère, j’imagine. Ca a l’air de plaire à Déborah. Je préfère aussi, ça vous donne l’air plus combatif. Sur ce, vous m’excuserez mais mon seuil de tolérance à l’agacement a été largement dépasser.

Il est même passablement éreinté à présent. Après un haussement de sourcils ironique, il se recouche sur le côté et son esprit remué et en pagaille glisse dans une bienheureuse inconscience.
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Ygerne McNamara
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- Voilà qui était plutôt gratuit. Je n’ai pas de tapis dans mon esprit, Ygerne. Merci de vous en souciez.
- Ne jouez pas sur les mots
, soupire-t-elle en se massant l'arrête du nez.
- Ca n’est pas parce que je ne m’ouvre pas sur mon passé à une inconnue que j’ai des problèmes irrésolus.
- Vous déformez complétement mon propos.
- Croyez-le ou non, j’ai fait la paix avec moi-même, il y a bien longtemps.
- Permettez-moi d'en douter. Rangée et classée, ne signifie pas que l'affaire soit résolue. Moi, j'ai besoin de régler mes problèmes pour les évacuer. Ne vous en déplaise, vous êtes mon problème principal et vous aider, réparer mes tords, est la seule méthode que j'entrevois pour me permettre d'aller "de l'avant".


Ygerne et Lewis s'affrontent du regard pendant de longues minutes muettes. Lewis finit par capituler. La sorcière savoure cette victoire chèrement bataillée. Elle n'avait plus rien, elle aura au moins ce "projet" auquel s'accrocher. Elle surprend une sorte de sourire sur la face du loup et fronce les sourcils.

- Je peux savoir ce qui vous amuse ?
- Je constate que vous avez repris des couleurs.


Ygerne se fige et rougirait presque tant l'évidence est brutale.

- Saine colère, j’imagine. Ca a l’air de plaire à Déborah.

Elle aimerait qu'il cesse d'évoquer sa fille comme si il l'avait toujours intiment connue et comprise. Elle ne peut s'en prendre qu'à elle même. C'est là son oeuvre.

- Je préfère aussi, ça vous donne l’air plus combatif.

Ygerne écarquille les yeux, étrangement désarçonnée. A-t-elle été manipulée comme une débutante par ce lycathrope un peu trop malin ?

- Sur ce, vous m’excuserez mais mon seuil de tolérance à l’agacement a été largement dépassé.
- Préparez-vous à taquiner vos limites plus souvent, en ce cas
, rétorque-t-elle en le voyant se retourner pour dormir. Elle contemple son dos avant d'ajouter avec plus de douceur. Bonne nuit Lewis...

Elle lui tourne le dos à son tour, passablement exténuée par leur joute verbale. Elle dort telle une pierre au fond d'un étang, sans cauchemar pour la tirer du sommeil, et lorsqu'elle ouvre enfin les yeux, elle se découvre un appétit nouveau et impatient qui lui fait ingurgiter toute la nourriture solide qu'on lui présente.

Ygerne a du travail et elle ne s'en est jamais mieux portée.




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