Tu analyses sa réaction rapidement, prêt à trouver une explication à ce qui vient de se passer. Prêt à lui dire que tu ne sais absolument pas ce qui t’a pris, que tu ne sais pas ce qui s’est passé. Mais… il ne réagit pas comme tu l’aurais cru. Il se contente de sourire avant de lever les yeux aux ciels alors que tu ne finis pas ta phrase.

- Tu ?

La grimace qui a suivit te rend de plus en plus nerveux en fait. Tu baisses la tête, un peu inquiet, cherchant tes mots et rougissant lentement. Tu ne sais absolument comment continuer. Phrase en suspend dans un petit silence embarassant. Tu poses tes mains sur ses bras en déglutissant.

- Ne t'inquiète pas, va, Taurus. Tu y survivras. Je sais que tu as aimé ça...

Qu’il rajoute dans un certain sarcasme. Tu as un drôle de sourire alors que tu comptes lui répondre, mais le fait qu’il baisse le ton de sa voix lorsqu’il termine sa phrase t’oblige à lever les yeux. Il prépare quelque chose, ton instinct te le dit. Depuis le temps que tu le connais, quand il parle comme ça, c’est plus ou moins bon signe. Tu relèves un peu la tête alors que tes lèvres sont happées, mordillées.

- Hum ! Vir...

Mais tu ne finis pas. Tu te contentes de rougir de plus belle, essayant de concentrer ton cerveau pour faire en sorte que ton cœur suive la cadence. Un jour, il te tuera. Il te tuera dans ta timidité.

- Et puis, toi et moi, c'est plus que ça, non ?

Qu’il dit tout simplement, plantant ses yeux dans les tiens. Plus que ça ? Plus que quoi ? Tu hoches doucement les yeux et recule alors, tes mains se glissant dans les siennes. Tu inspires doucement. Il est peut-être temps que tu lui avoues tout, non ? Tu lâches une de ses mains pour te gratter la nuque et relèves les yeux vers le feu d’artifice. Tu rigoles nerveusement et te mords la lèvre. D’un signe de tête tu l’invites à continuer à marcher, sans le lâcher. Tu entrelaces tes doigts dans les siens alors que tu marches dans l’herbe.

- J’sais pas trop si c’est ce que tu veux réellement… je veux dire...

Tu te mords de nouveau la lèvre alors que tu regardes devant toi. Le temps est typiquement romantique pour faire ça. Trop cliché, tu pourrais en rire si l’instant n’était pas aussi nouveau pour toi.

- Un relation stable… exclusive et monogame…

Petit temps de pause alors que tu passes une main sur ton visage. Les mots que tu utilises semblent cru. Il pourrait mal le prendre tu le sais. C’est Anton. Il est calme là, il peut virer à l’extrême si tu déconnes. Et dans ces moments là, t’as jamais su pourquoi et comment tu pouvais le calmer. Mais si c’est toi qui déclenche ça ?

- Excuse moi, j’essaye de trouver les bon mots… j’ai… j’ai pas eu quelqu’un dans ma vie depuis...

Tu t’arrêtes cette fois, pour croiser son regard. Tu fais un signe, pour montrer ton dos. Ce dos tatoué et déchiré. Vestige d’un ancien souvenir douloureux. Tu n’as pas eu la force de le finir au laser. Tu as juste défoulés ta douleur dessus.

- Tu sais… Elle…

Tu soupires un bon coup.

- M’en veut pas… Je vais faire des gaffes… Si tu veux vraiment de moi… je… Je peux juste te promettre ce que je t’ai toujours promis… loyauté… fidélité et vérité…

Ta seule garantie dans tout ce bordel ambiant qu’est ta pauvre cervelle émotive. Tu as de nouveau un petit rire nerveux alors que tu serres sa main dans la tienne.

- Je sais même pas comment formuler ça correctement, Virgo… Mais… ouais… j’crois...

Inspire… Expire… Tu lèves les yeux. Tu serres les dents.

- J’crois bien que j’suis amoureux de toi...