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 La boite de Pandore

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Nathan Brunelle
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◈ذاكرة الأب◈
"Mémoire du Père"

N'est-il péché que de jeunesse ?
N'est-il passé que rien ne laisse ?
Les grands amours n'ont plus d'adresse
Quand l'un s'en va et l'autre reste


L'aube est jeune, indigente et belle. Elle perse les rideaux de lumières languides en quête d'affection, caresse les peaux comme un chaton. Je n'ai guère d'attention à lui allouer. Voilà quelques heures que je suis levé, assis dans le salon, en tailleurs sur le canapé. Je fixe l'objet sur la table basse, posé là comme un artefact de musée par ma main. Je soupire, menton dans ma paume. L'indécision me grignote le cœur. A présent que j'ai gagné celui d'Amon, cette dernière m'est-elle encore utile ?
Je ne me résous pas à la jeter, pas plus qu'à la rouvrir.
Elle cache un passé qui s'attache aux os d'un amour qui s’est tari. Est-il mort pour autant ? Je ne pourrais jamais comprendre le lien qui unit Nadim à Amon. Aussi certain qu'il doit se rompre, même famélique et ténu à présent, il fut malgré tout fondamental pour l'homme que j'aime...

Et pour moi.

Sans lui, je ne serais même pas né. Je suis le fruit de cette boite de pandore. Je suis les péchés enfermés dans la boite. Nadim aurait voulu que j'aime Amon comme un père ( ou une mère ?) mais le fait est que je nourris pour lui des sentiments qui n'ont rien de filiaux. J'ai vécu toutes ces années de recherches, hanté par son portrait, dans l'expectative, le fantasme, l'excitation de cette rencontre. La clé de mon histoire brodée sur leur lin.
En troquant la peinture pour la chair, j'ai découvert à mon corps défendant, comme son regard de gazelle pouvait me toucher. Nadim n'a pas su retranscrire les sourire tristes et guindés, l'élégance retenue, la fragilité dissimulée, la douce couardise d'un être abîmé... Et la beauté farouche qui en résulte.

Je ne pouvais pas être le fils espéré.
Je serais donc le traître incestueux.


J'ai désormais le coffre et la clé.
Reste à trouver le courage de répandre d'antiques maux.
J'en suis là de ma résolution quand se font entendre des pas feutrés dans les escaliers.

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Amon El-Hadji
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Parfum d'absence sur les draps chauds. Mon corps ensommeillé cherche à tâtons, du bout des doigts, une présence qui n'y est pas. Ma main ne rencontre que le moelleux d'un matelas vide contre lequel je me déroule paresseusement. Un lourd bâillement secoue ma mâchoire, un étirement langoureux le suit bien volontiers. Je mets quelques minutes à émerger, mon regard perdu dans le vague des ombres creusées par les lumières de l'aurore. Il est encore tôt mais Nathan est déjà levé.
Je prends une seconde pour perdre mon visage dans son oreiller, spectre olfactif de sa nuit à mes côtés. Mes sens se perdent dans les fragrances mêlées, un mélange de shampoing, de musque et de fine sudation nocturne.
Me voilà à nouveau bercé, flegmatique, bien-heureux.
Depuis Lui, mes idées noires ne connaissent plus les nuits blanches.

La paresse finit par s'échapper, aussi simplement que ma volonté s'est réveillée. Un tour par la salle de bain, histoire de défroisser les plis du matin autant présent dans mon lit que sur ma peau. Je scrute assidûment mon portrait reflété, y observe des changements subtiles que je n'avais pas remarqué. Des traces de baisers.

J'en dégage un sourire qui n'était pas apparu depuis des siècles. Une clarté si nette qu'elle en rendrait jalouse le moindre soleil.

C'est une douce sensation que celle de vivre sans chaînes.
Il ne reste qu'un maillon fort à pourfendre, avant de pouvoir y prétendre pleinement.

Je peux y arriver.
Je dois y arriver. Pour moi. Pour lui, et pour nous.

Mes pieds nus connaissent le chemin vers la cuisine. J'y croiserai sans doute mon cher lève-tôt, peut-être en train de petit déjeuner. Le cœur léger rend mes pas tout aussi aériens, alors que je descend les marches de l'étage.
Nathan est pourtant dans le salon, dos à moi. Je viens sans hésitation imprimer un baiser matinal dans sa chevelure, entourant avec enthousiasme ses épaules de mes bras. Je ris du léger sursaut provoquer, plantant mes lèvres sur sa joue à portée cette fois. J'ai l'impression nette d'avoir besoin de son contact constant, comme si m'en priver revenait à m'étrangler.

« Bonjour ! Tu as bien dormi ?? » Ma voix est pourvue d'un ton plus clair et plus enjoué qu'à mon habitude.
Elle détonne pourtant d'un cran quand j'aperçois la raison d'une telle concentration.

Elle est là, témoin de tout. Elle est petite mais prend toute son importance sur la table basse.
La boîte. L'héritage de Nadim.

« … Oh. »

Je la fixe un instant, mué d'une forme étrange de malaise et de respect craintif.
Serait-elle enchantée ? Après tout, c'est possible.
Mais ce n'est pas ça que je ressens.
C'est autre chose.
Et cet « autre chose » me noue le ventre et le mord à pleine dents.

Mais je résiste à la douleur. Je suis prêt. Et je ne suis pas seul.
C'est ce qui compte.
C'est tout ce qui compte...
C'est le moment.

Je défais doucement mon étreinte, garde mes mains sur les épaules cependant, avant de venir prend place à côté de Nathan. C'est comme un message sans paroles, lorsque je saisis sa main, y noue mes doigts. Mes yeux cherchent les siens en silence, y loge un sourire se voulant rassurant.

« Je suis là. Découvrons ses mystères ensembles, d'accord ? »


Murmure posé, presque sanctifié.
Parce que c'est aussi dur pour toi que pour moi, je le sais.
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Nathan Brunelle
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Deux bras tendres m'enveloppent et j'hume le parfum épicé qui colle à la peau d'Amon : une odeur délicieuse de thé et de cannelle poivrée.

- Bonjour ! Tu as bien dormi ??
- Hum...


Je renverse ma tête en arrière pour ronronner d'aise contre son cou. Il y a une différence notable entre pouvoir humer sa peau directement et se contenter de plonger le nez dans ses vêtements. Ses baisers sont doux et je ferme un peu les yeux, retenant ses bras comme l'écharpe la plus confortable du monde.

-… Oh.

L'instant de grâce s'étiole.
La boite nous fusille de ses gonds, nous juge peut-être. Parfois, je me dis que Nadim y a glissé ses yeux pour nous observer. Futile frayeur : elle n'est pas magique, juste hantée de souvenirs. Je pousse un profond soupir.

- ... Oui.

Pas besoin de s'étaler davantage en mots, Amon et moi savons quel maléfice exerce cette cassette sur nous. Il faut nous en défaire, briser le joug, affronter le passé. Amon s'assoie auprès de moi.

-Je suis là. Découvrons ses mystères ensembles, d'accord ?

J'embrasse le creux de sa main et ses doigts fuselés, puis je pose sa paume à plat sur mon torse nu, là où le cœur bat le plus fort. Je viens épouser son buste de ma main libre.

- Tu es sûr ? Ce qu'il y a là dedans n'a jamais eu de significations précises pour moi, mais... Ce sont des pans entiers de ton histoire....de votre histoire. En te plongeant dans tous ces souvenirs, nous nous plions à ce que Nadim attend de nous. J'ai un sourire un peu triste. J'ai la frousse, Amon, une peur terrible qu'en te montrant enfin son contenu, je te perde alors que nous venons à peine de.. de nous trouver.


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Amon El-Hadji
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Le battement de son cœur offre un rythme apaisant. Il me rappelle cette façon que nous avons de nous enlacer l'un l'autre, comme pour fusionner, en une âme d'un seul tenant. J'admire la résolution et la maturité que je perçois dans son eau, mais je ne peux pas simplement m'en gorger et ne rien faire. Je me dois de le protéger, de toutes mes forces, à l'instar de ses décisions envers ma propre fragilité.
Nous sommes ensembles.
Et nous ferons front.


Il exprime ses inquiétudes à haute voix et je ne peux qu'y réfléchir. Mais mon cœur est résolu, lui aussi. Il se greffe aux sentiments volontaires qui nous animent. Tout ceci ne me concerne pas moi uniquement. Il y a lui, et Enyo, et tout les autres. Tout les habitants de Tir Nà Nog, peut-être même du monde. Je dois avancer pour ma propre sécurité, mais aussi et surtout la leur.

L'hésitation n'est plus possible.

Elle n'aurait jamais dû l'être, depuis ce jour dans la caverne.

Je couvre sa joue de ma main libre, dans une caresse sertie de serment.

« Tu ne me perdras pas, Nathan. » Mon regard ne se dérobe pas. « J'ai peur, moi aussi. Je suis terrifié à l'idée de ce qu'elle peut contenir, de ce que Nadim a gardé de moi et de notre lien, peur que ce que tu découvres de moi te dégoûte terriblement, mais tu sais... c'est un sentiment que j'accepte, maintenant. Je n'y parvenais pas, autrefois. C'est pour ça que j'ai fui et que je me suis perdu bien volontiers pour y échapper. Pour me préserver et fermer les yeux. Construire une horde de crimes desquels je n'étais pas l'unique responsable. »

Je tourne les yeux vers la boîte. L'objet ne me dit rien. Sans doute une acquisition dans un marché noir, ou une vente aux enchères de précieux artefacts. Je lui connaissais un goût du clinquant prononcé, presque outrageux, mais cet objet... est bien plus à son image. Sombre. Grave. Laqué d'un brillant charmant, mais dont la surface s'égratigne par endroit, laissant apercevoir tout le jeu du pastiche. Et de la noirceur en dessous, bien logée jusque dans son noyau.

« Je me complaisais dans la crainte et le fantasme rassurant de la culpabilité. Mais c'est terminé. Depuis que mes souvenirs enfouis sont remontés à la surface... c'est comme si je redécouvrais le film de ma vie d'un autre angle. Et je sais que le contenu de cette boîte peut m'aider à filtrer ces sensations encore un peu nébuleuses. »

Un sourire en coin, tandis que je saisis sa main, celle qui a la clef que j'ai repéré en m'asseyant. Je la couvre tendrement de mes dix doigts, comme un oisillon qui s’apprête à tomber du nid.

« Alors même si ce sera douloureux, et ce le sera... je veux affronter cette douleur. Parce que son existence est légitime, et que je sais que c'est à partir d'elle que je pourrais me forger un avenir. Notre avenir... » Je sens mon regard se parer de filtres nacrés, propres à notre condition. En sa présence, ma véritable apparence s'éveille. Nathan est le seul capable de lire à travers ma peau.

Doucement, j'amène la clef vers la serrure, lié à lui. Nos mains n'en forment qu'une. J'attends son accord, suspendu à ses lèvres.

« Prêt ? »


Ouvrons-la...
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Nathan Brunelle
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J'écoute Amon faire son propre chemin dans sa lutte toute intime contre Nadim. Contre lui même. J'éprouve une bouffée de fierté difficile à expliquer. J'ai l'impression que depuis notre première discussion, il y a un peu plus d'un mois, il a fait d'énorme progrès sur lui même, sur son vécu et ses traumatismes. Une certaine complaisance aimerait me conforter dans l'idée que je suis le point d'origine de ces  bouleversements positifs, mais ce serait m'accorder beaucoup d'importance. Je suis simple spectateur des changements qui s'opèrent.

Un observateur pétri de foi.

- Je n'ai pas peur de ton passé. Je ne crains pas celui que tu as été. Jamais, tu ne me dégoûteras, Amon, tu saisis ?
- Prêt ?


Mains jointes, je plonge mes yeux dans les siens. A la fin de son discours, j'éprouve un besoin brusque de l'embrasser. A pleine bouche. Ce gorger d'oxygène, de sa présence, de cet instant. Comme si nous allions arrêter de respirer une fois le coffret ouvert.

- Prêt.

La clé pénètre dans la serrure. Cliquetis de déverrouillage. Le clapet se relève pour dévoiler le contenu. J'ai déjà fait ces gestes maintes fois, mais ils n'avaient pas la même signification, pas la même portée. Le premier objet que j'extirpe est bien entendu le portrait que je lui ai déjà montré, peint sur une peau de chevreau tannée et découpée. Il y a la lettre, bien évidemment, celle qui m'était destinée.
Puis, vienne les éléments inédits.
Il y une sorte de cailloux d'apparence anodine en granit rose. Mes investigations ont juste pu le dater de plusieurs siècles.
Une mèche de cheveux châtain tressée et nouée d'un ruban gris repose dans un carré de velours pourpre, figée dans le temps, sans doute comme les livres de la bibliothèque d'Amon.
Un flacon en verre fatigué contient de l'eau d'une provenance inconnue.
Il s'y trouve également un petit carnet de croquis, qui tient dans une poche, au papier jauni et qui croque des scènes de vie du 19ème siècle, des portraits, plus rarement des nus, que je devine de la main de mon père.
Dans un étuis d'allumettes d'un cabaret parisien sont disposés des ailes de scarabée, miroitant d'un émeraude noir.
Une petite statuette taillé dans du bois tendre représente un élémentaire de feu. Il est de facture grossière, comme produit par un enfant ou un artiste maladroit.
Une pointe cassée de dague, émoussée par le temps, arbore encore des traces de sang.
Un porte-clés à l’effigie de la tour eiffel s'est perdu dans cet antre du souvenir.
Je redécouvre avec un pincement au myocarde le bracelet de naissance que je portais lors de ma venue au monde, à la clinique de la Muette, ainsi que toutes mes dents de lait dans un pilulier en nacre rose.
Enfin, dans un plastique sous vide, il y a un morceau de peau humaine dont j'ai deviné la provenance il y a peu. En transparence, on devine la présence d'un tatouage...

... qui signifie "Espoir" en arabe ancien.



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Amon El-Hadji
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La boîte consent donc à nous livrer ses secrets enfouis. Elle s'ouvre dans un suspens suspendu à mon cœur qui s'effrite lentement au fur et à mesure que le contenu se dévoile.

Je reste interdit face aux objets entremêlés, rangés soigneusement dans l'écrin feutré. Elle contient bien plus que ce à quoi je m'attendais.
Le silence s'imbrique dans les replis de ma peur. Je demeure transcendé par ces témoignages des siècles passés.
Tout ne me parle pas.
Certains pans de son plan restent encore obscurs, même pour moi.

Mais d'autres...
Oh, ces autres...
Ces autres viennent de taillader ma détermination en milliers de copeaux éparses.

« Tu n'es pas prêt.
Tu ne le seras jamais ! »


Cette petite voix me hurle dans la tête d'un ton de vile crécelle sifflante.
Mais je choisis de la faire taire.

C'en est assez, des fuites en avant.

Je prends quelques secondes pour respirer, avant de saisir chaque objet pour l'en sortir, l'étaler sur la table sans dire un mot.

Alignés un à un, ces indices disparates ont peu de connexion entre eux. A moi d'essayer d'en établir une, dans l'ordre.

Débutons par la pierre.

« … C'est un saphir rose. Il a perdu un peu de son éclat. » Je la passe à la lumière, entre mes doigts. Elle n'est pas chargée, cette pauvre gemme. Elle est même un peu triste. « Nous ne le savions pas à l'époque, pour nous c'était simplement notre premier butin volé à un marchand de passage dans un petit camp désertique. Nous n'étions que des malandrins fraîchement libres et elle a servi à payer notre premier repas après notre évasion. Ce n'est pas celle d'origine, tu penses bien... Je ne sais pas où il a déniché celle-là... » Mon regard s'affaisse, un soupire éreinté survient déjà. « Je crois au pouvoir des pierres, depuis toujours. Ça n'a pas dû t'échapper, il y en a pas mal ici... Et... en lithothérapie, elle symbolise l'effort amoureux si on la place au chakra du cœur. La volonté de faire renaître les sentiments fanés, des affections faiblissantes... Bref, je crois que tu comprends où il veut en venir avec ça. »

Je m'agace un peu. Ça démarre bien. Je ne dois pas laisser la colère prendre le dessus. Quoiqu'elle serait sans doute plus salvatrice qu'une morose mélancolie...

Passons à la mèche de cheveux.

« … C'est étrange à dire aujourd'hui, mais il a toujours été fasciné par les femmes. Sans doute parce que nous avons passé notre puberté sans pouvoir en côtoyer, j'imagine. Il les observait comme des bêtes curieuses et il s'est très vite habitué à leur compagnie de chambre. A défaut de... tu sais... y arriver avec moi, il se jetait sur les premières venues qui acceptaient ses avances. Je n'étais même pas jaloux. J'ai même essayé avec une ou deux, sans succès. Ça signifiait rien, au final. Ce n'était pas une donnée qui m'importait. A l'époque, nous avions une vision trop particulière des actes sexuels. Notre lien était au-delà, du moins pour moi. Nous nous transcendions autrement. Mais Nadim... Il allait parfois trop loin, avec elles. » Un frisson de dégoût parcoure mon échine. J'ai assisté à des scènes plus malsaines que je ne l'aurais cru. « … On aurait dit qu'il se vengeait, à sa manière. Je ne sais pas à qui est cette mèche mais, parfois, il en coupait une à ses concubines pendant leur sommeil. Une sorte de délire collectionnite. »

Une pensée terrible me prend. Je n'ose pas l'énoncer, de peur de blesser Nathan.
Mais peut-être que ceci appartient à sa mère...

La flasque d'eau a une signification simple. « J'ai dû la créer il y a des siècles, alors que nous avions soif... Je suppose qu'il voulait que tu t'entraînes, j'imagine. » Tout comme le carnet. « Ça, je ne sais pas. Sans doute un témoignage de ses pérégrinations. Il a toujours aimé dessiner, c'est un fait. Et montrer son talent, aussi. Vue la date... Ça signifie qu'il s'est libéré de mon sort au cours de l'époque victorienne... »

Mes pensées dérivent, réfléchissent ardemment. N'étais-je pas déjà à Londres moi-même ? Ou peut-être encore sous la tutelle de mon maître en Inde...? Je ne sais plus. Il a crée tellement d'occasions pour nous croiser sans jamais le faire. Peut-être simplement pour nous préparer à ce moment. Pour nous faire comprendre qu'il nous voyait. Et qu'il savait.

Sa capacité prédiction est tout simplement affolante.

J'écarte le carnet et m'intéresse à la boîte d'allumettes. Je n'arrive pas à en comprendre la signification profonde, avant qu'elle ne me frappe soudainement.

« Aaah... » Je roule des yeux. « Nous lisions des contes pour endormir notre bourreau, parfois. Nous devions veiller sur lui sans dormir nous-même, sous peine d'être punis le lendemain. Il y avait beaucoup de légendes, sa préférée était une tournant autour du Dieu Khépri, symbolisé par le scarabée. C'est une manière de prouver qu'il a surpassé le souvenir de notre geôlier... les allumettes pour le feu, et les ailes coupées... Ton père a un sens profond de la mise en scène, je crois que tu l'auras compris. »

Un autre soupire erratique. Puis la statuette.

« Ah, ça... C'est... moi qui l'ait taillée. Pour lui offrir. Je n'étais pas très doué de mes mains, hein... » Je secoue la tête en silence. « Je l'ai faite pour commémorer le jour où Nadim est parvenu à user de sa forme élémentaire pour la première fois. Je n'ai appris que plus tard que normalement, aucun djinn n'y parvient avant d'accomplir sa cérémonie de passage à l'âge adulte. Il était sans doute plus spécial que les autres... » Un soupire. « C'était quelques jours avant qu'il ne détruise tout un village par paranoïa pure en usant de ses nouveaux pouvoirs. C'est cette nuit-là que les premières traces du Sheitan sont apparues. »

Mes yeux plissent vers le morceau de dague. C'est là que les souvenirs périssent en remords.

« Ça... c'est... » Je repense au lègue précieux que Gulzar a accepté de conserver au temple, comme preuve de mon repentir. Mon arme est à lui. Elle est émoussée, et il manque un morceau. Il est ici, juste sous mes doigts, et hurle de toutes les voix que j'ai tues. « J'étais... une personne vraiment terrible, Nathan... J'ai... ôté la vie par fureur d'en avoir été privé. J'ai aimé infliger ma peine à d'autres. Je n'ai compris que trop tard que ça ne m'apporterait rien. La dernière personne que j'ai blessée, c'est Nadim. Mon cimeterre s'est brisé contre sa tête alors qu'il m'étranglait. J'ai profité de ce moment pour... »

C'est difficile. C'est difficile, mais nécessaire. Inévitable.

« Pour le sceller dans les parois de la grotte où nous nous trouvions. Je l'ai condamné à rester là-bas des siècles et des siècles... Je pensais être libre... mais ce fût tout le contraire. C'est là que le pire a débuté. Je n'ai jamais sû... me défaire de son ombre. »

Le silence ponctue ma confession.
Ma mine est basse.
Je passe rapidement sur le porte-clefs, trop moderne pour appartenir à notre histoire passée.

« C'est sans doute pour toi, ça. Pour te signifier qu'il a toujours été là, à Paris. Il t'a sans doute observer grandir de loin... le bracelet et ces dents doivent vouloir dire la même chose... »


Je ne me sens pas très bien. J'ai comme une sensation de tournis maladif depuis l'éclat de poignard. Le soleil vient frapper le plastique de la poche sous-vide, attendant sagement son tour, et malgré ma résolution je finis par détourner le regard, confus. Les paradoxes frappent en cadence dans mon esprit, mordant les parois de mon crâne d'une migraine ciselée.
Je serre les poings. Des sueurs froides viennent tremper mon dos. Je lève un regard désolé vers Nathan.

Je ne peux pas.
Pardonne-moi...


« … Excuse-moi un instant. Je dois boire un peu d'eau. »

Je m'empresse de me lever sans attendre de répondre, à grandes enjambées vers la cuisine où je commande à l'eau d'affluer avant d'attraper un verre dans le vaisselier. Je manque de le faire tomber une ou deux fois tant mes mains tremblent. Mes jambes se dérobent presque sous le poids du choc.

Je réprime mal la nausée qui afflue dans ma gorge. Je crache ma bile dans l'évier, comme pris de
Je bois à m'en faire mal, comme pour me concentrer sur une autre douleur et me calmer par écho.
Comme si c'était la seule manière de penser rationnellement.

C'est impossible.
C'est littéralement impossible que ce soit elle.
Je l'ai détruite. Tout comme il a détruit la sienne.

Il a simplement compté sur l'effet traumatique.

Alors c'est ainsi...

Mes doigts tendus sont cramponnés à l'évier sali. Mes dents serrées de fureur laissent siffler en arabe maternel toute ma rancœur, toute ma haine que je n'assumais pas jusqu'ici. Toute cette peur, toute cette humiliation, toute cette faiblesse qu'il m'a toujours fait ressentir. Cette blague de mauvais goût est à l'image de ce que nous avons partagé : dans notre « amour », nous avons toujours cherché à nous détruire mutuellement. Car c'est comme ça qu'Il nous a appris.

Mais je ne peux pas lui pardonner ça.
Je ne pourrais jamais.

« Nadim... Espèce de connard... !! »

Je halète seul, tentant de reprendre mes esprits. J'essuie ma bouche d'un revers de main. Bois à nouveau.

Maintenant, je sais. Et j'ai compris.

Aucun espoir n'est possible pour lui.


Alors c'est ainsi, « ma moitié d'âme »...

... Tu es bel et bien devenu le pire des salopards.
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Nathan Brunelle
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J'étale les objets sur la table basse prenant le temps de les sortir chacun, de laisser Amon s'en imprégner. Je sais déjà lequel d'entre eux risque de le pousser dans ses retranchements. Prudemment, il décide de ne pas débuter par cette pièce.
En silence, le couvant du regard, près à fermer cette boite si je sens le moindre signe de fragilité, je le laisse cheminer parmi les artefacts. Amon analyse posément les éléments et m'offre une part de son histoire au travers de ces reliques soigneusement conservées.

- ...en lithothérapie, elle symbolise l'effort amoureux si on la place au chakra du cœur. La volonté de faire renaître les sentiments fanés, des affections faiblissantes... Bref, je crois que tu comprends où il veut en venir avec ça.
- Subtile,
fais-je, un tantinet grinçant.

Je perçois l’irritation de mon djinn, aussi je laisse traîner une paume tendre sur le plat de sa nuque. Mon pouce dessine des quarts de cercle sur sa peau tannée. Lorsque ses doigts s'attardent sur la tresse de cheveux châtain cendré, je déglutis.

- … C'est étrange à dire aujourd'hui, mais il a toujours été fasciné par les femmes. Sans doute parce que nous avons passé notre puberté sans pouvoir en côtoyer, j'imagine. Il les observait comme des bêtes curieuses et il s'est très vite habitué à leur compagnie de chambre. A défaut de... tu sais... y arriver avec moi, il se jetait sur les premières venues qui acceptaient ses avances.
- Était-ce une manière de te provoquer ? De te blesser ?
- Je n'étais même pas jaloux. J'ai même essayé avec une ou deux, sans succès. Ça ne signifiait rien, au final. Ce n'était pas une donnée qui m'importait. A l'époque, nous avions une vision trop particulière des actes sexuels.
J'en devine malheureusement la cause. Notre lien était au-delà, du moins pour moi. Nous nous transcendions autrement. Mais Nadim... Il allait parfois trop loin, avec elles.

Au travers de ma paume en contacte avec son derme, je perçois l'onde de son eau bouillonner d’effluves marécageuses. Comme lors de cette plongée en apnée dans ses abysses intimes, j'entrevois les marasmes dilués, les rémanences de violence et de souffre.

-...On aurait dit qu'il se vengeait, à sa manière. Je ne sais pas à qui est cette mèche mais, parfois, il en coupait une à ses concubines pendant leur sommeil. Une sorte de délire collectionnite.
- Elle appartient à ma mère,
fais-je doucement, le timbre atone. J'ai fait analyser l'adn et le caryotype est très similaire au mien.

J'attrape le carnet de croquis et l'ouvre à une page annotée d'un post-it. La tresse y est représentée comme une nature morte sous divers angles. Sur la page en vis-à-vis figure le portrait d'une femme a l'expression étrangement grave et l'on retrouve la même tresse parant sa chevelure à demi-nattée. Son buste mince et élancé, son nez proéminent à l'arrête droite, sans demi-mesure, l'ourlet particulier de sa bouche trahissent mon hérédité. Seul le regard parait étranger.
Elle est digne, mélancolique et épuisée.

- Il n'y a pas de nom, pas d'indications. On la retrouve plusieurs fois dans ce carnet : divers portraits ou esquisses de moments volés, et ... un nu.

Je tourne les pages avec une lenteur d'automate.
La même femme reparaît, assise sur un lit, une chemise de nuit retroussée jusqu’à la taille, laissant son buste nu. Entre ses seins, une marque de brûlure terrible boursoufle et tord la chair. Elle tient son ventre entre ses mains : un abdomen rebondi par les courbes de la maternité.

- Je ne suis visiblement pas leur premier essai, vu la date du carnet.

J'ai un sourire factice. Ces informations me laissent encore et toujours perplexes quant à leur but. Je ne saurais jamais qui est ma mère si ce n'est que Nadim en a fait sa pondeuse depuis deux siècles. Était-elle consentante ? L'a-t-elle aimé ? Et lui ? Qu'est-il advenu de mes frères et soeurs ? Des mystères insondables que je me refuse de résoudre.

Ce serait faire le jeu de mon père.

Nous explorons le reste du contenu de la boite. Certains rébus sont ténus d'autres plus éloquents, mais toujours s'illustre l'esprit retors et malfaisant de mon géniteur.
Vient le point d'orgue et j'assiste, sans surprise, au choc qu'il produit.

- … Excuse-moi un instant. Je dois boire un peu d'eau.
- ....

Je le suis de quelques enjambées vers la cuisine. L'écœurement d'Amon est littérale. J'approche, lentement, prudemment, comme on tente d'amadouer un reptile.

- Amon, je suis désolé... Je suis vraiment désolé. Je vais brûler cette maudite boite !

Le voir dans cet état me fait monter les larmes aux yeux. Je suis suffisamment près à présent pour tenter de l'enlacer, de le serrer contre-moi. J'essaie de le rattraper, de toute mes forces, comme s'il s'apprêter à se suicider du rebord de l'évier. J'ignore quels étaient les desseins de mon père en m'envoyant porter un tel message. Sans doute me faire subir les représailles que tout colporteur de mauvaise nouvelle connait en lieu et place du responsable.

"Ne me hais pas...S'il te plait."

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Amon El-Hadji
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Il me faut plusieurs minutes pour reprendre pleine conscience, revenir de mon excès de colère. Le choc a endolori mes membres et rendu mon esprit plus vaseux. Je sens une perte de tonicité. Comme un épuisement soudain et profondément lourd sur mes épaules.
Mais il n'y a pas que ça.
Il y a les mains de Nathan qui s'accrochent à moi.

Je n'ose pas le regarder.

La honte vient enserrer ma gorge comme ses doigts l'ont fait des siècles en arrière. Je n'ai jamais su pleinement m'en remettre.

Je ravale ma salive, le souffle encore court. Ses excuses me crèvent le cœur. Je ne voulais pas qu'il voit ça. Sa peine se mue à la mienne et je ne peux rien faire pour l'endiguer.
Quand je parviens à enfin reprendre pieds, ma voix s'échappe tel un courant libre d'un barrage en béton armé.

« Non ! »

Écho frappant, vif, contre les murs de la cuisine. J'ai l'impression qu'elle se referme sur nous. J'étouffe encore. J'ai besoin de notre air partagé, du lien qui distille son oxygène dans nos eaux mêlées.

Non, ne la brûle pas.
Non, ne t'excuse pas.
Ce n'est pas de te faute.
Ne te blâme pas...
J'ai besoin de toi,
J'ai tant besoin de toi...


« … Non... », fais-je d'une voix plus penaude, moins véhémente, murmure plié sous la raison. Je me tourne entre ses bras pour lui faire face, mes mains cherchant immédiatement les siennes, le peau à peau, la douceur de nos étreintes si uniques.


« Ça va aller... Je te le promets. C'est juste que... j'ai eu un choc... mais ça va maintenant... »
Je me justifie péniblement, mes mots se bousculent et tentent de retrouver leur chemin. Mes mains viennent enserrer son dos quand je niche mon visage au creux de son torse. Les battements de son cœur m'apaisent. Il n'y a bien qu'eux pour me sauver à cet instant précis. « C'est moi qui suis désolé d'être... trop faible. Trop faible... pour tomber dans ses pièges... »

Je m'en veux tant. J'ai échoué, comme il l'attendait. Je ne voulais pourtant résister.
Ma colère redouble d'intensité, mais cette fois-ci, envers ma propre personne.
Comment serais-je bien capable de l'affronter si cette blague me met dans un tel état ?

Je reste là. Las. Un bon moment, contre lui, à ne pas savoir quoi dire ou faire.
Cette sensation de lourdeur et de culpabilité m'empêche de le regarder.

Je suis épuisé.

Mais je veux persister.
Peu importe la douleur.
J'ai décidé de l'affronter.
Mes péchés s'enfermeront dans cette boîte de malheur.


Au bout d'une lutte acharnée avec moi-même, qui dure je ne sais combien de temps, je lève le nez et finis par croiser ses yeux inquiets. Les larmes qui y perlent ne font qu'intensifier ma résolution.

Je ne peux pas abandonner.


Je jette un coup d’œil à la table basse. On peut apercevoir une partie du salon depuis la cuisine. Je darde la poche sous-vide d'une expression de mépris.

« … Cette chose n'est pas à moi. »
Un soupire retord finit d'imbiber ma gorge dénouée. « … Lorsque nous sommes sortis de nos geôles, et que nous nous sommes libérés de notre bourreau, nous avons pris soin de les détruire. Nous ne pouvions pas nous résoudre à les récupérer. Nous devions vivre avec ce vide. Nous avons enterré les cendres sous le sable, avec les cadavres et les ruines du palais détruit. »

Je demeure pensif, un bref instant. Il y a un certain soulagement qui naît de cette constatation : Nadim a usé bêtement de sa carte la plus décisive. Il savait quel impact cette mise en scène aurait sur moi. Il ne peut plus me blesser davantage.

Il a donc perdu, en faisant ça.



L'aurait-il fait exprès ?...


Le fil de mes pensées se rompt quand je finis par braquer mon attention sur Nathan. L'exercice doit aussi le blesser plus qu'il ne le révèle. Pauvre ange... Ma paume vient couvrir sa joue et j'amorce un baiser que je souhaite réconfortant, pour lui comme pour moi.

« Pardon de t'avoir inquiété... » Murmure. Moins âpre, plus doux. D'un égal amour transcendé. « Est-ce que ça va aller, toi ? Veux-tu continuer ?... »
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Nathan Brunelle
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La fureur de sa négation me heurte. C'est comme s'il me hurlait de ne pas détruire ce qu'il reste de lien effiloché entre lui et Nadim. C'est comme si son ombre avait plus de place que ma présence dans ses bras. La vieille angoisse de n'être qu'un pion dans leur partie d'échecs macabres s'insinue partout dans mes veines.

- Pourquoi ?! Tout ça n'est que son plan dégueulasse pour t'en faire baver, te rappeler "à qui tu dois tout" ! Nous sommes des possessions : toi , moi, la femme qui m'a mise au monde... des putains de possessions qu'il ne supporte pas de voir émancipées ! Je contracte la mâchoire et les poings. Tu crois que ça m'émeut de savoir qu'il a collectionné des trophées de ma personne sans jamais prendre part à ma vie une seule seconde ? Il ne sait absolument rien de moi ! Ma voix a grimpé de volume sans que je n'en prenne conscience. Je suis une bête de concours qu'il a observé dans sa cage doré, une pièce de collection dont on ne défait pas l'emballage de peur de l’abîmer et une foutue offrande en l'honneur de votre couple. Cette boite est un symbole de ta servitude et de ma totale objectisation. Pourquoi tu veux la garder, hein ?! Je vais la détruire...
-  … Non... Ça va aller... Je te le promets. C'est juste que... j'ai eu un choc... mais ça va maintenant...
Je secoue la tête, mortifié.
- C’est exactement ce qu'il voulait, et j'ai été assez con pour laisser faire. Je le savais, mais je n'arrivais pas à me résoudre à renier les indices présents de .. de qui je suis.... Je suis désolé
- C'est moi qui suis désolé d'être... trop faible. Trop faible... pour tomber dans ses pièges...
- Regarde-toi, regarde nous ! Il n'est même pas là et nous sommes en train de nous fustiger tout en continuant d'avoir peur de lui.


Je laisse Amon se nicher contre mon coeur. Je suis peiné, fâché, dépité... Beaucoup trop d'émotions brutales pour une matinée qui n'aurait due être que douceur et tranquillité. J'en ai ma claque de gâcher mes jeunes années pour ce père abominable.

-… Cette chose n'est pas à moi… Lorsque nous sommes sortis de nos geôles, et que nous nous sommes libérés de notre bourreau, nous avons pris soin de les détruire. Nous ne pouvions pas nous résoudre à les récupérer. Nous devions vivre avec ce vide. Nous avons enterré les cendres sous le sable, avec les cadavres et les ruines du palais détruit.
- J'ai essayé de comprendre le sens de ce lègue depuis que j'ai appris à quoi il fait allusion. J'en suis venu à me dire qu'il s'agit peut-être d'un autre cadeau, une manière tordue de vous restituer une forme de "virginité"  à chacun, avant tout le mal qui vous a été fait. Il te rend  formellement et symboliquement "ton espoir" pour un nouveau départ... Ce serait cohérent avec son désir de famille parfaite et de fils créé pour l'occasion.


Mon rire grince, désabusé.

- Pardon de t'avoir inquiété...
- C'est de ma faute.
- Est-ce que ça va aller, toi ? Veux-tu continuer ?...
- Je ne sais pas...
fais-je avec une expression meurtrie. Est-ce que je suis destiné à te faire du mal, Amon ? Parfois, je me demande si je ne me suis pas trompé, si il n'a pas fait exprès de me concevoir pour te séduire et te blesser. Je me demande si je suis pas l'instrument absurde de son amour destructeur pour toi. Je suis paumé. Et si depuis le début, je ne fais que ce qui est exactement attendu de moi ? Tu y as pensé ? Ça me rends malade, comme perspective....

A mon tour de pleurer comme l'enfant immature que je suis.

- Mais je ne peux pas renoncer à toi... C'est tout aussi douloureux.

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Amon El-Hadji
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La colère de Nathan est vive mais ne me surprend pas. Je m'y attendais, moi-même étant perdu quant à la marche à suivre. Je sais que je dois me battre, je ne sais cependant plus s'il s'agit d'une lutte contre ma volonté, ou celle de Nadim.
Je suis pris dans un miasme cotonneux, entrelacé d'illusions terribles...
… Qui s'effritent à l'instant où le pire se produit.

Nathan craque, devant moi.

Soudainement.

Son Eau s'agite, éperdument en détresse. Une vague se déchire en moi alors que je l'observe se décomposer en terreur maladive de lui-même et de son existence propre.

Je ne peux pas le laisser penser ça. C'est inconcevable.
Il ne se voit pas comme je peux le voir.
Nous formons un beau couple d'aveugles, l'un et l'autre...


Immédiatement, mes bras le cajolent et l'amène à s'asseoir. Je tire une chaise et m'installe en face de lui, le laissant reprendre son souffle.

« Nathan, regarde-moi. S'il te plait... »

Je saisis son visage entre mes mains. Elles sont brûlantes d'une ardeur nouvelle. Tout comme mes yeux qui ne quittent pas les siens, qui veulent percer à travers ces larmes rondes et graves. J'inspire, et expire mes confessions les plus secrètes.

Je veux qu'elles t'atteignent, Najmati...

« J'ai passé six siècles à vivre dans la peur d'un Autre. Qu'il s'agisse de mon bourreau, de Nadim ou de la simple petite voix dans ma tête qui hurlait que je ne valais rien. Je n'ai jamais su exister autrement que comme ça, à travestir mes sentiments dans une abnégation réelle, au service des autres avant moi-même. J'étais certain de ne pas pouvoir vivre autrement et que j'étais fais pour ça. » Je fixe toujours son regard. Je demeure implacable et volontaire, tout comme mon ton qui ne faiblit pas. « Et puis, je t'ai rencontré. Et tout a changé. Je refusais d'y croire... j'ai longtemps voulu fuir mais c'était inéluctable : ta venue m'a perturbé non pas uniquement à cause de ton lien avec Nadim, mais parce que quelqu'un me cherchait depuis des années, avait fondé ses espoirs et avait besoin de moi. Alors que j'ignorais moi-même qui j'étais vraiment... »

Je secoue doucement la tête, pensif quelques secondes.

« Pour être honnête, je ne sais pas quelles sont les attentes réelles de Nadim. Son esprit est devenu insondable, même pour moi. Peut-être que même lui ne le sait plus... et qu'il est préférable que ses rêves cessent d'être le cauchemar d'autrui. » Un soupire. Je suis davantage déterminé. « Mais je sais cependant une chose : peu importe ce qu'elles sont. Tu les a dépassées, dés les premiers jours de ta naissance. Il a oublié que la nature humaine est profondément incontrôlable. Que son plan était voué à l'échec. Tu ne m'as jamais fais aucun mal, Nathan. Au contraire... ton existence me donne la force que j'avais décidé d'abandonner autrefois. »

Mon discours s'accompagnent de caresses sur ses joues veloutées.

« Je n'ai plus peur, avec toi. Dans tes yeux, j'ai retrouvé la foi de vivre. Si tu ne me crois pas... tu sais que nos Eaux ne mentent pas. Nadim n'a pas pu prévoir ça. »

Comme de raison, la mienne cherche à atteindre sa promise tapissée dans l'âme de mon vis-à-vis. Comme si elle avait envie de le consoler, lui aussi. Nos tatouages illuminent la pièce plongée de lumière.

« Je veux que tu comprennes que tu n'es pas limité à l'ombre de ton père. Tu es Toi. Personnellement, je ne vois pas un instrument de torture psychique en face de moi... Mais un jeune djinn brillant, effronté et charmant, dont je suis totalement fou et qui ravit mon quotidien chaque jour que j'ai la chance de passer à ses côtés. » J’émets un sourire tendre, remettant en place l'une de ses mèche d'un geste doux. « Et qui a sérieusement besoin d'un mouchoir pour son petit nez... »

Dans un rire discret, léger, j'attrape un essuie-tout sur le plan de travail pour lui donner. Je reste là, à l'observer quelques secondes, énamouré. Avant de reprendre :

« … Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée. Et si je dois passer notre éternité à te le répéter, je le ferais, sans faille. Je te protégerai de tes doutes, je les chasserai de toutes mes forces pour que plus rien n'altère le bonheur que nous méritons, toi et moi ! »

Mes lèvres viennent se poser sur son front. L'arête de son nez franc. Et sa bouche, que je quémande, sur laquelle je veux graver toute la sincérité de mes sentiments.

« Parce que je t'aime, Nathan Brunelle. Et aucun sort, aucun stratagème, aucune supercherie sordide ne me détournera de cette vérité immuable. »

Je persiste et me battrai. Pour lui.
Car même si le mien est à jamais perdu sous des tonnes de sables,
Je souhaite que l'espoir demeure dans son jeune cœur.
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Nathan Brunelle
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C'est la première fois qu'Amon verbalise ses sentiments. C'est aussi la première fois qu'il affirme aussi fermement son amour pour moi. Nos eaux ont beau ne pas savoir mentir, l'absence de mots pour ancrer cette relation m'a pesé. Je m'en rends à présent compte que les voilà prononcés: tangibles, honnêtes, solides. Je redécouvre la puissance du verbe.

Et mon éloquence se fait muette.

Alors, emporté par ses lèvres, je me noie dans le creux de ses bras. Poussé par une soif brutale de tout son être, je m'immerge passionnellement dans cet océan qui est notre. L'horizon y est bleu à perte de vue, la traversée éternelle. Ma foi est pleinement revigorée par cette pluie de baisers et de caresses. Son appétence s'en trouve décuplée.

- Je t'aime, Amon, de toute mon âme...

Mes yeux s'illuminent d'un éclat aqueux. Ma peau miroite comme celle d'un poisson argenté. Des paillette d'or et de nacre pigmentent mon derme alors que mes tatouages s'étalent à l'encre rouge et turquoise, scintillants comme les émaux d'un vitrail.
Comme à chaque fois que le désir s'invite entre nos corps pressés et se dilue dans nos veines, nos Eaux s'expriment avec impétuosité. Elles agitent l'humidité de la pièce en bruine exaltée. Je retire maladroitement le tissus qui fait encore barrière entre nous. Ordinairement, Amon et moi n'allons jamais plus loin : la vie prend un malin plaisir à nous interrompre et quand ça n'est pas le cas, c’est notre pudeur qui prend le relais.
Pa cette fois, cependant. Cette fois je ne ferais qu'un avec toi, car je sais que tu le veux.

Tu as perdu Nadim,
Oublie-nous pour aujourd'hui.
Nous, nous te conjurons au moins pour quelques heures.




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Amon El-Hadji
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Les promesses se scellent une à une dans nos baisers.
Les réponses silencieuses s'égrainent au fur et à mesure de l'émotion vive, palpitante, qui bat dans nos poitrines accolées l'une à l'autre.
Je me fond dans la vérité distillée dans chaque regard, chaque échange, chaque impulsion plus vivifiante à chaque seconde.

Je t'aime, Nathan.
Je t'aime comme je n'ai jamais aimé.
Je t'aime comme on aime un élan de liberté.


Je laisse ses mains me dévêtir de mon haut de nuit, et sourit d'admiration quand sa propre peau se dévoile, m'offrant un spectacle de couleurs chavirées par les gouttes d'eaux éloquentes. Elles sont comme la matérialisation de notre désir, si intense qu'il ne peut rester contenu. Toujours présentes quand nous allons plus loin que le simple contact chaste, quand nous tentons de dépasser notre pudeur bien ancrée dans notre introversion timide. Nous échouons souvent, désarçonnés, ou simplement interrompus.

Mais aujourd'hui... Je veux plus.
Tu le sens, n'est-ce pas ?

Il est là. C'est un instant précieux que nous graverons à deux.

Entre deux baisers fiévreux, je glisse mes doigts sur les contours des lumières irisant son derme nacré. Le mien l'a rejoint dans sa révélation sublime. Le soleil caresse nos peaux mises à nues de notre pelisse humaine, instaure à nos yeux précieux une lueur subtile dont je me gorge sans vergogne.

Je ne peux lâcher son regard hypnotisant.

Mes lèvres s'affairent à chérir le tatouage « amour » sur son torse, remontant dans un cou offert. Mon envie décuple au fil des secondes. Elle se cristallise en saisissant doucement sa main, en soutenant ses yeux d'or et en ne parlant qu'en messages d'ondes.

Viens...

Je n'ai pas besoin de plus pour me faire comprendre. Je le conduis bientôt hors de la cuisine, du salon, des malheurs et des peurs. La chambre est redevenu notre antre, celle qui a béni nos nuits et qui sera témoin de notre aube, à tout les deux.

Une renaissance pour chacun, dans le creux de nos bras mêlés.

Dans une nuée de baisers chaud, je ris, souris, laisse le bonheur envahir mes traits détendus dans la liesse la plus totale. Nos jambes se prennent les unes dans les autres près du lit et je tombe à sa renverse, surplombant Nathan et ne pouvant m'empêcher de le contempler. Le silence retombe lui aussi, nous couvrant de cette tension si caractéristique de la passion à venir.

Je colle mon front au sien, caresse son nez du mien. Les mèches de ses tempes s'ourlent autour de mes ongles. Elles aussi ont pris des teintes d'ondine iridescente. Mon amour n'a sans doute pas conscience de sa beauté. Ma tendresse murmurée à fleur de peau :

« Tu es... magnifique... »


Je darde mon amant d'un regard plein d'intentions, retournant à la conquête de ses lèvres si bien dessinées. Une de mes mains se fait plus concrète, à explorer le ventre avant de glisser sous l'élastique de son bas, lentement. Doigts explorateurs sur le velours de son aine, cherchant à davantage attiser l'instant.

Le Feu est notre antagoniste.
Mais je n'ai jamais brûlé autant que maintenant...
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Nathan Brunelle
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Les sentiment que nous éprouvons l'un pour l'autre écument dans nos veines. Frénésie de gestes désordonnés, de baisers voraces, de bouchées goutteuses, chair contre chair. J'ignore comment nous parvenons à monter l'escalier sans trébucher. Je sens vaguement, tour à tour, le contact du mur où la renverse du vide. La seule certitude demeure le poids de son corps écrasant mes hanches avec délice, lorsque nous froissons les draps du lit.

Le regard rêveur, je savoure la vue somptueuse qui s'offre à moi. La pulpe de mes doigts effleure son derme de sirène. Ses écailles s'illumine comme des sequins accrochant la lumière. Ose m'affirmer que tu ne disposes d'aucune sensualité, Amon! Tu es tellement aveugle à ta propre beauté.

Je te laisse me dévorer du regard avant que tu ne ploies tout contre moi. Je me noie dans l’abîme d'or en fusion de tes prunelles. Mes mains, moins chastes, s'aventurent le long de tes hanches jusqu’à empoigner le charnu de ton fessier. Ta virilité se dévoile, pressante sous le tissus trempé. Lorsque tu t'ingénues à chercher la mienne, je laisse échapper un gémissement indécent. Chaque caresse me rend plus languide, plus avide. Je mords dans le fruit dès que qu'il passe à ma porté, laissant ma langue se délecter de ta sève. Enchevêtré à toi, je cherche à me fondre dans l'espace de tes bras. Je suis affamé de douceur. Maladresse des premières fois, transe osmotique, passion audacieuse, rend mon attitude erratique. Je me laisse porter à l'instinct. Je ne retiens plus mes soupirs.

Pourtant, un instant fugace d'angoisse suspend soudain la danse. Une appréhension brusque, irraisonnée.

- Amon.. A.. Attends... Je.. Je n'ai jamais...

Les joues rosies, le regard fiévreux, je lève mes yeux timidement vers toi.

- Tu es mon premier....


Vent contraire dans ma stupide caboche. J'ajoute, précipitamment en enroulant mes jambes autour de ta taille et m'arrimant solidement à ta nuque.

- ... Je veux que tu sois mon premier....Maintenant.

Comme si mon accès d'inquiétude pouvait te faire fuir.


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Amon El-Hadji
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Mon cœur s'emplit des sensations, des images de ce moment figé dans le temps. Je ne peux plus faire autrement que de me gorger de l'incroyable myriade de couleurs que ses yeux nacrés m'offrent.

Comme un tableau rare et précieux que j'ai le droit de contempler.

J'ai l'impression d'être le djinn le plus chanceux que cette terre ait portée.
C'est mon propre vœu qui fût réalisé.


Un sourire éternel, sans façade, sans faux-semblants, flotte entre mes écailles. Je parsème toujours les siennes de baisers doux, papillonnant d'éclats de lumière en nuance vibrante.
Tandis que j'explore davantage son corps alangui entre les draps du lit, tel un terrain qui m'était jusque là interdit, une sensation de tension se glisse entre nous deux, que Nathan verbalise non sans une timidité absolument charmante.

J'écoute cependant, attentif, cessant tout mouvement qui se révélerait trop quémandeur. Ses mots confirment les doutes que j'avais déjà, et ne font qu'attendrir mon regard sur lui. La possession de ses mollets verrouillés autour de mes hanches m'arrache un léger soupire quand nos entrejambes se pressent l'une à l'autre. Un rire et un baiser, plus profond que les autres, viennent à sceller notre accord et apaiser son cœur battant.

« Ssh... »

Mes deux mains viennent se perdre dans ses cheveux. Je prend le temps qu'il nous faudra. Nous avons l'éternité pour ça, et brusquer la chose serait la plus terrible des erreurs.

Une seule pensée m'habite alors, tandis que je demeure contre lui, à cajoler ses traits de mes lèvres.

Je ne veux te faire aucun mal.


« C'est un grand honneur que tu me fais. Je ferais tout pour en être digne, Najmati... »
, que je murmure contre sa peau. Je ne crois pas avoir déjà formulé ce surnom à voix haute. Mais l'instant est si sacré que je me devais de le laisser filer. Contrairement à toi, mon étoile.

Je déloge mes mains de ses cheveux, arrachent d'autres soupirs énamourés quand je parcoure son torse pour, finalement, glisser les dernières barrières de tissus entre nous. Mes gestes lents et langoureux s'accompagnent de regards échangés, des accords silencieux pour me permettre d'aller plus loin.

Il n'y a bientôt plus que nos peaux, brillantes, finement trempées.

Mes caresses ne cessent pas. Ma bouche va toujours plus bas, couvre son cou, son pectoral, un mamelon au passage, tandis que nos virilités sont verrouillées l'une à l'autre. Mes hanches ondulent d'un mouvement langoureux contre les siennes, la chaleur et le désir se faisant plus intenses à chaque soupir échangé dans nos énièmes baisers.

Entre mes bras, je veux t'offrir les spectacles iridescents des plaisirs amoureux.
Faire que tout ça soit beau, pour toi et moi.

Je chuchote à son oreille, petite pépite que je goûte d'un mordillement. « Surtout, arrête-moi si je vais trop vite pour toi. Ton rythme sera le mien, d'accord ?... »

Je prends soin de tourner mon visage vers le sien pour être certain qu'il ait comprit. Je ne te forcerai jamais, sois-en sûr.
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Nathan Brunelle
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- C'est un grand honneur que tu me fais. Je ferais tout pour en être digne, Najmati...
- Najmati...
que je répète avec un sourire vaporeux. J'ignore la signification de ce mot, mais il sonne si doux, si merveilleux, qu'il résonne comme un sortilège.

Je te laisse aller par les chemins de mon corps, ceux inexplorés que je ne connais pas encore.  
Je te laisse te faire guide et mentor, professeur jusque dans l'intime.
Je reproduis en bon élève, écho fidèle et pourtant ardent. Chaque geste appelle sa réciproque, chaque baiser possède son reflet. Je mords, lape caresse, embrasse tout ce que tu as à m'offrir.  
Valse langoureuse, torture tendre.
Tu détruis posément chaque poche de résistance. Tu émousses patiemment le peu de volonté qu'il me reste. Je ne suis plus que déliquescence entre tes doigts.
Lamentations indolentes, quérimonie lascive.
Je n'ai plus de contenance, je m'éparpille.

- A... Amon...
- Surtout, arrête-moi si je vais trop vite pour toi. Ton rythme sera le mien, d'accord ?...


Ma bouche vient happer son pouce et ma langue en dessiner les contours. Oeillade fébrile. La musique de ton coeur bat à mes tempes. Ma tête n'est emplie que de toi, habi.

- Va plus vite... murmure... Fais de moi tout ce que tu veux parce que c'est exactement ce que je désire......

Réddition amoureuse.

Je m’abandonne.

Autour de nos carcasses obsédées l'une par l'autre, nos eaux fusionnée éclabousse tout : peaux, tissus, mobilier....

Rends-moi liquide...

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Amon El-Hadji
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A la seconde où l'accord est donné, où mon étoile m'autorise à briller davantage, il y a comme un éclair de passion qui illumine mon regard. Notre alliance est scellé d'un baiser long, coupant court à mes dernière poussières d'hésitation.
Ses soupirs sans équivoque, la souplesse de ses muscles alanguis, toute cette alchimie épice mon désir bien plus ardent. Tout un univers de tendresse m'est permis.

Je te promets de t'aimer jusqu'à la tombée de la nuit, Najmati. Et pendant mille et une autre à venir.


Mes sourires éclatent de bonheur tandis que mes dents, mes lèvres, ma langue, toute cette panoplie d'instruments vont à la recherche d'autres sonorités mélodieuses issues de la profondeur de sa jeune gorge. Je marque mon passage de rougeurs mordues, tendres au possible.

Mes doigts se sont affairés bien plus bas. A tâtons. La pudeur et l'inexpérience de mon amant doivent être respectées. Mes gestes demeurent délicats, d'une répétition savamment langoureuse. Une main traitant tendrement ses attributs virils, l'autre à chercher la courbure de l'envers contre le matelas.
Chaque gémissement, chaque souffle me transportent toujours plus loin.
La piste de son corps est un chemin pavé de bonnes intentions. Toutes convergent vers notre plaisir.

« Nathan... »

Ma voix semble ailleurs elle aussi, dédoublée d'un écho désireux. Murmure sirupeux coulant contre sa peau. Mes dons naturels sont pourvus d'une efficacité redoutable dans ce genre de situation. Lentement, insidieusement, mouvant d'un gel aqueux, un doigté vieux de six siècles s'occupe de rendre l'instant à venir bien plus agréable pour mon tendre intouché.
Nos tatouages luisent de concert, au rythme de nos palpitants. L'eau a envahi nos cœurs et la pièce, elle se fait maîtresse de notre union.
Témoin silencieuse de ce que nous sommes vraiment.

Et de la tempête qui nous fait chavirer depuis trop longtemps.

Après de longues minutes à m'appliquer en lui, je m’en vais m'enquérir de sa résolution toujours vaillante. D'un regard, je comprends qu'il s'agit du moment crucial.

Mes mains sont désormais libres, et surélèvent légèrement le bassin de mon amant.
J'ai repris ma position initiale, au-dessus de lui.
Je suis prêt.
Et je sais que lui aussi.


D'un geste tendre, j'admire avec envie la vision de sa chair pulsante d'excitation. La mienne est toute proche de l'union.

« Tu es prêt ?... »

J'attends l'accord, encore une fois. Une fois donné, je fonds, m'immisçant en lui à nouveau, de toute ma virilité amoureuse cette fois-ci. Tout en lui m'étreint, me liquéfie et me pousse à soupirer profondément d'aise.

Ça y est.
Nos Âmes et nos Eaux sont définitivement mêlées à jamais.
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Nathan Brunelle
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Le regard embué de désir, j'entends mon nom susurré avec tant d'onctuosité que mon palpitant s'emballe. Dérapage incontrôlé. Hoquet libérateur. L'embardé est surprenante et bien moins douloureuse que je ne l'escomptais. Les draps trempés se tordent sous la tension de mes poings. Mes muscles se crispent par vagues électriques. J'ai le souffle court et une impression d'étrangeté. Je découvre une sensation inconnue, à la merci de la partition du pianiste. Tu t'avères être un redoutable musicien.
Le supplice est terriblement bien orchestré.

- Am...on...  Amon...  A...mon... Ton nom en supplique répétée, ensuquée de volupté, entre deux morsures de lippe. Ma dignité a perdu son combat pour maintenir les apparences. Je suis ballotté par la houle et heureux de l'être, sans le moindre ménagement.
- Tu es prêt ?... Me demandes-tu au bout d'un moment où je crois mourir d'extase plusieurs fois sans y parvenir vraiment. J'en tremble presque.
- Nmout e’lik , Amon... Fais-je en articulant mon arabe trop littéraire, trop ampoulé, sans doute, pour l'instant. Je l'attire à moi avec un sourire qui résonne comme un million de "oui".

Quel état particulier que celui d'une union corps et âme.

Front à front, Les yeux rivés aux siens, j'essaie de comprendre l'implication de nos corps connectés. Myriade d’émotions nouvelles, de pulsions aussi étrangères que familières, je perds peu à peu le fil, la cervelle pétillant d'étincelles multicolores. Rire d'idiot ravi, un peu hébété peut-être, définitivement émerveillé.

-... Continue...

Nous lévitons à quelques centimètres du lit. Apesanteur aqueuse. Une bulle d'eau nous enrobe et flotte avec nous.

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Amon El-Hadji
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Apnée.
Souffle.
Je reste suspendu au fil de son air.
Son expression au moment de notre toute première union restera un trésor à chérir jusqu'au bout de notre éternité. Son rire, son si beau rire, éclate d'une lumière solaire. Je ne peux que lui rendre, nos corps détendus pressés l'un à l'autre. En quête de plus de chaleur encore.

Nous sommes dans un état transcendant, au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer. Notre magie et nos cœurs sont connectés.

Un hochement de tête léger à sa supplication murmurée entre deux baisers. Je ne me fais pas attendre. J'obéis et je m'offre aux sensations splendides qui secouent mon être à chaque coup de rein.

En symbiose.

Mes doigts fondent dans sa peau écailleuse. Ma bouche réclame la sienne. Nos lueurs se mutent en spectre de couleurs phosphorescent, harmonieux.
Une poésie mystique baptise notre relation, Najmati.

La danse ne cesse pas. Ma cadence prend un rythme plus rapide, plus profond aussi. La mélodie de ses gémissements m'encourage à plus, le toucher humide de son derme au parfum de sel m'électrise au plus haut point.
Et le goût de notre ébat reste à fleur de lèvres tandis que je soupire son prénom, toujours plus haché, toujours plus énamouré.

Nathan. Nathan. Nathan...


Je n'ai que lui en vu. La chambre a disparue. Même la gravité fait fi des conventions. Entrelacés de tout nos membres, mains, bras, jambes, nous ne sommes plus qu'une seule et même entité secouée de soupirs éloquents.

Le rythme devient effréné.
Plus vite et soutenu, d'une passion à en crever notre bulle.

Elle tient bon, les parois renvoient en écho désireux notre engouement amoureux, nous protégeant de la réalité extérieure. Plus personne ne peut nous atteindre.
Personne ne nous fera plus jamais de mal, je te le promets !

C'est au point d'orgue que tout se joue, que les vagues de nos âmes se confrontent pleinement, que nos Eaux prennent le pas et se renversent dans toute la pièce. J'étouffe en un cri d'amplitude tandis que tout mes muscles sont percutés d'un même courant, que j'enserre davantage mon amant, que notre osmose éclate en apothéose.

Somptueuse,
Sublime,
Et libératrice.

Je nous sens retomber l'un contre l'autre comme deux pantins de chairs trempés, épuisés, mais plus heureux que jamais. Mon large sourire est à l'image de mon bonheur retrouvé.

J'en ai désormais la certitude.

L'Amour est une magie teintée d'Espoir...
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Nathan Brunelle
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J'imagine que toutes les premières fois ont quelque chose de spéciale aux yeux de chaque amoureux. Cependant, la mienne tient de l'incroyable.

Flux et reflux de nos âmes conjuguées.
Océan tumultueux et fécond.
Osmose amniotique.
Toi, toi, et toi à jamais et pour toujours.
J'ai été aimé et j'ai aimé en retour comme si ma vie en dépendait. Et de fait, j'ai succombé pour renaître plus vivant et plus exalté que jamais.

Je me souviens avoir subi une houle plus terrible que les autres et d'avoir fait naufrage.
Je me souviens avoir agrippé tes omoplates en poussant un cri sauvage.
Je me souviens que la bulle où nous étions immergés a explosé.
Je me souviens de la chamade éperdue de ton palpitant, sur mon corps échoué.
Je me souviens du musc entêtant de ta chevelure trempée.
Je me souviens de la saccade de mon rire et de mes poumons à la dérive.
Je me souviens du pétillement de tes prunelles et ton expression paisible, délivrée.
Et de tes tatouages aux lueurs tamisées, se muant en lucioles.

Et j'ai soudain repris mes esprits.

- Amon... Fais-je avec une profonde surprise. Amon... Regarde !

Je contemple ton dos, effaré.
Sur l'omoplate gauche, là où la peau est étrangement plus rugueuse et abîmée, s'étale la calligraphie superbe d'un simple idiome arabe :

"Amul"
Espoir.

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Amon El-Hadji
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Les effluves retombent doucement autour de nous, sur nos corps enchevêtrés.
Mon souffle est court, fatigué. Mais d'un épuisement ballotté de bonheur sincère, d'un sourire étincelant. Notre histoire prend un nouveau tournant, un chapitre inédit que je suis impatient de parcourir. 
Ce sont mes doigts qui se contentent pour l'instant d'en tracer les courbes fines. Ils pianotent félinement sur le torse trempé contre moi. Nous sommes lascifs de notre doux émoi.

Le soleil est haut maintenant. J'ignore combien de temps il s'est écoulé dans notre clepsydre amoureuse. Ça n'a pas grande importance après tout. Il y a longtemps que je ne m'étais pas senti aussi vivant.

La dernière fois, ce devait être lorsque j'ai brisé mes fers.
Le symbole est clair.

Je suis libre.


Mon visage est détendu, mon expression aérienne. Je couvre mon Tendre de baisers mués d'amour et de gratitude. Nathan, tu as changé ma vie. Tu ne sais peut-être pas à quel point. Mais sans toi, le sable m'aurait étouffé. Je m'y serais enterré avec mes regrets.

Je jette un regard circulaire à la pièce, les yeux mi-clos et floutés de plaisir, revenant petit à petit à la réalité des choses. Il va falloir faire quelque chose pour toute cette eau, même si ça ne devrait pas être bien compliqué. Mais je n'ai jamais constaté un tel phénomène. C'est la première fois que-

« Amon... Amon, regarde ! »

Sa voix pique mon attention et ma curiosité. Le ton de Nathan semble paré d'un enthousiasme inattendu. Le perçant de son regard est braqué dans mon dos.
J'ai du mal à comprendre, me contorsionnant légèrement pour entraver un brin de lumière inconnue...
… Toute proche de l'endroit honni.

L'air a perdu sa route. Je ne sais plus comment respirer.

Je me redresse comme un pantin à ressort bondissant hors de sa boîte. Ma crédulité en prend un coup. Non. Non, ça ne peut pas être ça. Cesse de rêver à ce qui ne peut être retrouvé.

Le grand miroir de la penderie m'offre pourtant une vérité implacable.

Il brille.
Il vit.
Il marque ma peau d'un sceau inespéré.


« … … C'est... »

C'est impossible.
C'est ce merveilleux impossible.
Celui des contes et des légendes.

Il est gravé sur ma peau comme un mythe.


Mes membres tremblent. Ma vision se trouble. Mes larmes fondent immédiatement. Peu importe que la chambre soit déjà en pleurs. L'Eau me répond. Vigoureuse, pleine d'énergie. Elle sourit, elle aussi. Elle et moi sommes profondément heureux.

Mon regard pétillant se tourne vers Nathan. Je n'arrive pas à prononcer un seul mot, juste un amas de bégaiement stupidement honnêtes et sincères. Je ne fais pas d'effort pour travestir ma surprise en un vocabulaire châtié. Aucun ne pourrait décrire pleinement ce que je peux ressentir à l'instant.

J'exulte en rire, en sanglot, en rire à nouveau. En émotions vives, incapables de se retenir plus longtemps. Des vaguelettes agitées renversent quelques objets, se glissent contre mon amant, tourne et chamboule entre nos murs comme des animaux enjoués, symphonie de la Mer et des charmes ancestraux qui ne m'ont jamais abandonnés.

Il se met même à pleuvoir. Dans la demeure. A l'extérieur.

Sous le soleil en flambeaux, la ville a droit à une multitude d'arcs-en-ciel.
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