Son éclat de rire complètement inattendu la subjugue un instant. Elle le fixe, yeux agrandis jusqu’à ce qu’un mince sourire satisfait ne flotte sur ses lèvres. Elle ne croit pas l’avoir déjà vu rire de cette façon. Il est…étonnamment magnétique. A vrai dire il aurait sans doute pu être Alpha d’une autre meute s’il l’avait voulu. Il en a l’aura.  
- Je te concède ce point, femelle.
- Trop aimable, mâle.

La conversation dérive sur sa sœur et sa ressemblance avec Marisol.

- C’est donc pour ça…qu’elle est l’une des seules femmes de la Meute que tu respectes.
- Je ne méprise pas les femelles de la Meute, Ibakha, il me semble te l'avoir déjà dit.
- Le mépris et le respect sont deux choses bien différentes. Je pensais que c’était son caractère divin. Mais il y a plus que ça donc.
- Ajoute sentimental à ta petite liste péjorative, si ça te fait plaisir.

Sujet compliqué apparemment. Enfin si elle en croit la sècheresse de son ton. Elle replonge donc dans le mutisme, s’étonnant de découvrir autant de facettes différentes chez cet homme qui donne pourtant l’impression de n’être qu’un male sans cervelle comme les autres. A vrai, il aurait sans doute été plus simple de le comprendre ou de le « maitriser ».

- Tu aimerais être comme Shareen, parfois ?
La question la prend au dépourvu et elle lui coule un regard en coin. Elle a remonté ses jambes contre elle et les entoure de ses bras.
- Pourquoi tu poses cette question ? Elle hausse un sourcil amusé. Dans les bras de Malone tu veux dire ? Non merci. Elle y réfléchit ensuite avec plus de sérieux. Parfois. Sans doute. Il m’arrive d’être fatiguée d’être moi. J’envie sa façon de pouvoir être si naturelle constamment, sa capacité solaire d’attirer les autres à elle. Elle a pourtant ses failles bien à elle qu'elle camoufle avec brio. Mais je n’ai pas été forgée de cette façon et la plupart du temps je m’en contente parfaitement. Les moments où ça ne lui suffit pas s’atténue avec le temps. Elle s’est faite une raison il y a longtemps. Ibakha n'est pas le genre de femme avec qui on aime passer du temps, avec qui on forme un couple ou une amitié fusionnelle.Être dans l’ombre, quasiment invisible, simplement éclairée par la Lune, c’est là qu’est ma place. Je l’ai trouvée et acceptée. Je n’en cherche pas d’autre, affirme-t-elle avec une assurance qu’elle a peaufiné avec les années. Je pourrais te retourner la question et te demander si tu souhaite être comme Colgan mais je crois que ça n’est pas vraiment ce que tu cherches non plus. De toute façon, envier ce qu’on a pas est une perte de temps inutile.

Elle émet un petit rire ironique et finit par tourner la tête vers lui, une petite lueur dans le regard qui pourrait passer pour de l'amusement.

- Etrange non qu’il nous faille assister à la fin du monde pour se parler après deux ans à être dans la même Meute ? Tu lances des regards meurtriers, tu aboies fort mais au final, tu ne mords pas plus que les autres. Peut-être même que l’Apocalypse te rendra sympathique qui sait !

- Pourquoi tu poses cette question ?

Hunter la contemple de ses prunelles fixes et scrutatrices.

- C'est le cas ? Tu voudrais être comme elle ?
- Dans les bras de Malone tu veux dire ? Non merci.

Il émet un petit grognement amusé. Cette femelle est piquante. Il se surprend à apprécier.

- Parfois. Sans doute. Il m’arrive d’être fatiguée d’être moi.

Cette fois, il ne perd pas une miette de la confession. Il a conscience, subitement, d'être sur le point de découvrir une vérité fondamentale qui lui permettrait de comprendre cette louve si distante et composée.

- J’envie sa façon de pouvoir être si naturelle constamment, sa capacité solaire d’attirer les autres à elle. Elle a pourtant ses failles bien à elle qu'elle camoufle avec brio. Mais je n’ai pas été forgée de cette façon et la plupart du temps je m’en contente parfaitement. Être dans l’ombre, quasiment invisible, simplement éclairée par la Lune, c’est là qu’est ma place. Je l’ai trouvée et acceptée. Je n’en cherche pas d’autre...

Elle ment.
Habilement.
Peut-être même est-elle convaincu de ce qu'elle profère, mais son instinct lui souffle qu'elle ment, et qu'elle est passé maitresse en matière de dissimulation. Comme elle doit-être épuisée, de sans cesse jongler avec la dichotomie de son âme. L'Indomptée qui tente de faire croire qu'elle supporte les laisses, les chaines et les carcans d'une société policée et civilisée.
"Petite sauvageonne insoumise dans sa cosse de cuir..."

- Je pourrais te retourner la question et te demander si tu souhaite être comme Colgan mais je crois que ça n’est pas vraiment ce que tu cherches non plus.
- Les Dieux me préserve d'être roux !
- De toute façon, envier ce qu’on a pas est une perte de temps inutile.
- C'est aussi ce qui nous forge, malgré tout... souligne-t-il en reprenant ses mots.
- Etrange non qu’il nous faille assister à la fin du monde pour se parler après deux ans à être dans la même Meute ? Tu lances des regards meurtriers, tu aboies fort mais au final, tu ne mords pas plus que les autres. Peut-être même que l’Apocalypse te rendra sympathique qui sait !
- Peut-être....

Il regarde le plafond et ses néons qui se prennent pour des astres. Son visage se tourne lentement vers elle et elle peut y lire une expression inédite qui ne saurait être qualifiée : attendrie, peut-être, ou bien affectueuse, dans une certaine mesure, subtilement douce, quoi qu'il en soit. Il s'enhardit à remettre délicatement une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Tu es compliquée... souffle-t-il avec un sourire.

Dans sa bouche, ça sonne tel un "Tu es comme moi."

Ibakha observe cette drôle d’expression qu’il affiche sans savoir de quoi il s’agit exactement. Ses traits en sont en tout cas profondément adoucis. Il dévoile une nouvelle facette que ceux de la Meute sont sans doute peu à avoir contempler. Il approche sa main de son visage et elle a un mouvement de recul instinctif. Mais il ne fait que rabattre une mèche blonde derrière son oreille.

- Tu es compliquée...
Son sourire non plus elle ne sait pas l’interpréter tout comme son ton presque cajoleur. Essaie-t-il de lui retourner la tête ? Elle le dévisage avec intensité, profitant sans se l’avouer totalement de ce qui pourrait presque s’apparenter à une caresse.
Un sourire timide étire le coin de sa bouche.

- Tu crois ? Est-ce que c'est un compliment ? murmure-t-elle à son tour. Puis son sourire se fait plus malin et l’instant d’après, ses dents claquent tout près de la main d’Hunter et se referme sur son cuir épais. Juste de quoi laisser une faible empreinte de dents avant de le relâcher.

- Dangereuse, si on en croit la société. Quand bien même j’ai payé ma dette. Tu as eu la chance de naitre avec l’âme et la peau d’un loup. Moi, je n’ai reçu que l’âme et j’ai dû trouver ma voie jusqu’à ma vraie peau.

Elle n’en dit pas plus, ne fait que l’observer avec attention.

- Tu sais à quel point c’est frustrant de ne pas arriver à te cerner ? C’est pourtant mon métier de deviner qui j’ai en face de moi, celui ou celle qu’on cache plus profond de soi… Elle hausse des épaules désinvoltes, sans comprendre non plus pourquoi ça l’agace autant. Pourtant un autre sourire fleurit sur ses lèvres sans même qu’elle n’en ait conscience. Ça aussi c’est dangereux … chuchote-t-elle sur un ton caressant.

Oui on se ressemble peut-être...