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Jeu 7 Avr - 19:02
Avec un soupir de satisfaction suprême, Lewis s’installe sur le canapé avec sa tasse de thé (et son nuage de lait) et son vieux roman policier. Après une journée chargée au Silo, un repas animé au Mess et une douche, il aspire à sa bonne vieille tranquillité comme jamais.
- ‘Lut, Lewis. Je vais pas faire de bruits. Juré.
Autant pour la tranquillité…
Hochement de tête en guise de réponse. Mais l’effort est louable venant d’un loup aussi agité que Shane qui s’installe à l’autre bout du canapé. Toutefois, occupé sur sa console de jeux portable, Lewis devine qu’effectivement il pourra compter sur un relatif calme. Il sait que parfois, certains membres de la meute éprouvent le besoin de partager sa bulle de temps en temps. S’il trouvait leurs intrusions franchement pénibles au début, il ne les a jamais arrêtés et les supporte à présent sans sourciller. D’ailleurs, les tics de nervosité de Shane s’estompent au bout de quelques minutes. L’Effet Lewis comme le dit Shareen.
Finalement tout semble se dérouler sans trop d’accroc. La pleine lune est en bonne voie de se passer relativement tranquillement, Colgan retrouve les joies des travaux manuels et se détend enfin un peu Hunter semble s’épanouir comme contre-maître et tous les autres suivent s’en rechigner. Lui préfèrerait largement un travail qui stimule un peu plus ses cellules grises mais on ne lui a pas demandé son avis.
Enfin, la meute s’approche de ce qu’il a toujours souhaité au final : des loups qui travaillent ensemble pour avancer. Il est rentré dans cette meute par nécessité et parce qu’il n’avait nulle part où aller pour être ce nouveau lui qu’on lui avait imposé mais aujourd’hui. Il y est resté malgré l’attitude imbécile de Remus, malgré leur entrée chez les Hurlants et il souhaite maintenant la voir évoluer vers une meute moins violente et qui prend part à ce monde plutôt que de tenter de le détruire.
Il étale finalement ses longues jambes devant lui, boit une gorgée du breuvage chaud – la teneur en lait est parfaite – et ouvre enfin son livre.
Ygerne McNamara
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Jeu 7 Avr - 20:20
In the corner of your smile There's been a darkness there a while You know
Une respiration. Goulée d'air douloureuse, comme la toute première. Elles le sont toutes désormais. Les draps sont encore trempés, humides de son anxiété. Tout son être exhale l'orage. Le corps tendu par les mauvais rêves, Ygerne se redresse. Les matins sont les plus difficiles. Des jours qui défilent sans elle. Une odeur de café chaud et de tartines beurrées, incongrue en ces lieux. "Allons, lève-toi, maman ! Je t'ai préparé un bon petit déjeuner." chante la voix de Deborah, mélodieuse, plus légère que la sienne. Sa fille a la même chaleur dans le timbre que dans l'or de sa chevelure. Un héritage de mère en fille.
Avait.
Ygerne lorgne la chambre grise et monacale. Pas de café, pas de sourire, juste du béton. Elle repousse les couverture et se lève. Les matins sont tous les mêmes. Elle rince sa peau et la frictionne pour chasser la suée des souvenirs qui la hantent, des sentiments inexprimés qui bouillonnent et exsudent durant son sommeil. Il faut qu'elle sente bon, qu'elle ait l'air en bonne santé, qu'elle donne le change malgré la gangrène qui la ronge depuis des mois. Depuis que Deborah n'est plus là. Le coeur mort, le corps agit pas automatisme. Elle pensait que le deuil de David serait son plus grand chagrin, mais il n'y a rien de plus atroce que de perdre son enfant. Son unique enfant.
Ne pleure pas. Ils noteront tes yeux gonflés. Ils remarquent tout.
Surtout Hyppolite. D'entre tous, il est le plus attentif. C'est aussi celui qui la connait le mieux. Ygerne doit composer, mentir, tromper ses proches et elle même. Pourtant, le poison n'a eu de cesse de nourrir la nécrose qui la détruit, lentement, perfidement. La haine tapisse la moindre parcelle de son être de pourriture. A force elle, en oublie ce qu'elle était. Avant. Les sourires frais, l'humour pétillant, la passion des convictions,... Des mirages dont elle perd la saveur. Tout a uniformément gout de cendre maintenant. Ygerne n'a plus qu'une obsession qui pourrait l'apaiser : la vengeance. Hyppolite la soupçonne d'avoir un plan. Il est dangereusement prêt de la vérité. Elle lui a assuré que tout cela était derrière elle, mais ignore si son sourire épinglée comme un insecte mort, était convainquant.
Chaque matin revient la même rengaine : Fais le. Ne le fais pas sans être sûr. Assure-toi en. Si c'est bien lui l'assasin de Deborah alors... Fais-le. Chaque matin sa loyauté envers Malsheem, sa raison, sa foi, la retienne d'agir et chaque nuit, son subconscient le lui fait payer.
"Je suis trop contente d'avoir tes cheveux ! T'imagine si j'avais eu la touffe de mouton brun de papa !? " Ses éclats de rires vibrent à ses tympans. Ygerne contemple le minois rond et tacheté de sa fille se plisser de joie dans le miroir, tout à côté du sien.
Fais-le. Aujourd'hui, elle le fera, oui. C'est promis.
***
On frappe à la porte de la salle commune gentiment alloué par Madame à la meute des Abyssaux. A la porte, se tient une femme rousse, à la mise simple mais au port gracieux. Les loups la connaissent de vue, pour la savoir dans le cercle proche de Simone Montespan et du djinn dénommée Eustache. Une "nettoyeuse" de Malsheem.
- Bonsoir, pardonnez-moi ce dérangement inhabituel, mais j'aimerais m'entretenir avec Monsieur Lewis O'Keily. Fait-elle d'une voix posée, calme, agréable à l'oreille comme une brise d'automne. Est-il là ?
Lewis O'Keily
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Jeu 7 Avr - 21:37
L’instant de grâce n’aura pas duré longtemps et s’évapore un peu plus à chaque coup donné contre la porte. Lewis a décidé qu’il n’exploserait pas sa bulle pour si peu. C’est compter sans l’impétuosité de la jeunesse Shanienne.
- Ouais ? Si les regards pouvaient tuer, son frère-loup serait mort. - Bah quoi ? articule silencieusement celui-ci, ayant au moins la décence de paraitre penaud. Bon il ne reste plus qu’à se débarrasser rapidement de l’opportun. Son thé risque de refroidir.
L’opportune en l’occurrence. - Bonsoir, pardonnez-moi ce dérangement inhabituel, mais j'aimerais m'entretenir avec Monsieur Lewis O'Keily.
Une femme. Rousse. Malsheem. Nettoyeuse et Illusionniste. Proche de Simone de Montespan. Ancienne ennemie. Colocataire forcée dans ce bunker.
Il l’a déjà croisée, il reconnait son odeur. Lewis a une très bonne mémoire mais très sélective. Il trie les informations utiles. Il ne se souvient d’ailleurs pas de son prénom. McNamara, c’est tout ce que dit son dossier personnel. Il aurait dû être plus précautionneux sur les informations conservées sur Malsheem. Il savait qu’un jour ou l’autre, il en aurait besoin. Cela n’explique pas sa présence ici. Vient-elle sur les ordres de « Madame » ? Ni ce qu’elle lui vaut à lui spécifiquement.
Est-ce que cela l’intrigue un peu ?Sans doute. Est-ce une raison pour troubler sa soirée ?Absolument pas.
- Est-il là ?
Le silence s’installe. Shane a mis son jeu en pause et le regarde avec un haussement de sourcil. Lewis lui coule un regard qui signifie clairement « Envoie-la voir ailleurs si j’y suis » auquel le plus jeune loup répond par un sourire de gamin insupportable.
- Bah ça tombe drôlement bien, il est juste devant vous, déclare-t-il avec un geste du menton vers Lewis. Le regard à la fois indigné et agacé du loup noir ne suffit pas à émouvoir Shane qui se lève et pressant l’épaule de son compagnon se dirige vers la porte. - Je vous laisse. Bonne soirée papy !
Long, très long soupir. Lewis consent à reposer son livre mais ne bouge pas ni ne l’invite à entrer de peur qu’elle ne s’incruste. Il fait toutefois l’effort d’avoir l’air ouvert à la discussion. Après tout il a parfaitement conscience de leur statut de criminels. Ca n’est pas la première fois. Il déteste d’ailleurs ce genre d’étiquette. Les gentils d’un côté, les méchants de l’autre… ? Et puis quoi ? Le monde n’est qu’une énorme variation de gris sale.
- C’est moi. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
Ygerne McNamara
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Jeu 7 Avr - 22:24
- Bah ça tombe drôlement bien, il est juste devant vous.
Ygerne suit le regard du "jeune" Shane Monaghan en espérant sa préparation mentale suffisamment robuste pour ne rien laisser filtrer. La vision de l'agresseur présumé de Deborah, si près d'elle, ne la fait nullement flancher. Au contraire, elle exalte étrangement sa capacité à mentir. Elle adresse donc un sourire discret à Lewis qui plisse la peau fine au coin de ses yeux. Ygerne est le genre de femme dont les signes de l'âge accentue la beauté. L'intelligence de son regard est ainsi souligné par ses pattes d'oies.
- Je vous laisse. Bonne soirée papy ! - Merci de votre aide. Bonne soirée.
Le soupir lui indique qu'il ne souhaitait pas être dérangé en pleine lecture. Le loup et la sorcière se toise en silence un moment. Elle imprime le moindre trait, le moindre contour, du meurtrier qui a tué sa fille. Ou qui en a tué d'autres. Elle n'est pas encore certaine de son fait. Pour l'être, elle va devoir s'adonner à un jeu sournois et dangereux.
"Maman, tu devrais songer à retrouver quelqu'un ! Je suis grande maintenant, tu as le droit de penser à toi... Tu veux que je te montre comment marche Tinder ?" Ygerne perçoit le menton de Deborah peser sur le creux de son épaule et la chaleur de sa fille dans son dos. Elle déglutit et bat sobrement des cils pour chasser les fantômes.
- C’est moi. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? - Ygerne McNamara, déclare-t-elle de sa voix parfaitement maitrisée. Puis-je m'asseoir ?
Elle s'octroie poliment ce droit avec une élégance tranquille, s'installant sur le canapé. Ses yeux clairs s'attardent sur la tasse de thé avant de se lever à nouveau vers Lewis. Rien ne se dégage d'elle dans un sens comme dans l'autre.
- J'ai une requête un peu particulière. Je sais que vous avez travaillé dans la police puis comme détective à la suite d'une accusation de corruption qui vous a démis de vos fonctions. J'aurais besoin de vos talents de limier sur une enquête d'ordre...personnelle. Elle sourit, les mains jointes sur son jean. Seriez-vous prêt à reprendre du service, Lewis ? Si je peux me permettre de vous appeler Lewis.
Elle s'étonne elle même de se montrer si accorte et sympathique, elle que la rancœur étouffe à vomir. Il est fou ce que la haine peut pousser à faire. Elle a travesti sa nature honnête et tendre pour la pervertir. Elle ne ressortira certainement pas indemne de l'expérience. Elle ne sera plus jamais la même de toute façon.
Lewis O'Keily
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Jeu 7 Avr - 22:55
Elle l’observe. Il l’observe. Lewis connait ce regard. Elle ne fait pas que le dévisager, elle enregistre. Comme il le faisait d’une scène de crime ou avec un suspect lors d’un interrogatoire. Que lui veut cette femme qui était son ennemie il y a encore quelques jours ? Son instinct se réveille, ses pieds retrouvent le sol et il se redresse en position assise pour pouvoir bouger rapidement au cas où. Lewis est loin d’être stupide ou naïf, il connait les méandres de l’âme humaine. Et il a tendance à écouter son instinct.
- C’est moi. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? - Ygerne McNamara. Puis-je m'asseoir ? Comme elle s’exécute il répond à contre-coup avec un haussement de sourcil. - Je suppose que oui.
Lentement et avant qu’il ne soit à une température inacceptable, Lewis sirote son thé en attendant la suite. Cette femme est trop parfaitement neutre pour être honnête. Il sait ce que la neutralité cache souvent. Des démons. Gros et gras, impossible à montrer en société. Ce qui n’est absolument pas son problème. Il en a assez comme ça s’en se rajouter ceux d’une inconnue.
- J'ai une requête un peu particulière. Je sais que vous avez travaillé dans la police puis comme détective à la suite d'une accusation de corruption qui vous a démis de vos fonctions. - C’était il y a longtemps. - J'aurais besoin de vos talents de limier sur une enquête d'ordre...personnelle.
Il ne sait pas tellement ce qui l’étonne le plus. Qu’on le cherche lui pour une enquête - il suppose que des flics sans étiquette de terroristes sur le front ont réussi à échapper au Brouillard - ou qu’elle s’embarrasse d’une enquête personnelle ici ou toutes les priorités ont été secouées et revues. Il continue à boire son thé, pesant toutes ces données.
- Seriez-vous prêt à reprendre du service, Lewis ? Si je peux me permettre de vous appeler Lewis.
Lewis soupire. Encore. - Vous aimez demander la permission après, vous. Mais c’est mon prénom, donc utilisez-le. Il penche la tête de côté, plante ses yeux gris-bleus sur la sorcière, enregistre à son tour. Décidemment quelque chose cloche chez cette femme. Tout est lisse. Sans aspérité. Il a suffisamment interrogé de personnes pour saisir les moindres subtilités des micro-expressions. Un léger haussement de sourcil, un froncement, un pincement de lèvre, un clignement d’œil. Le visage des gens est une vraie mine d’information pour qui sait voir.
Il sait. Il ne voit pas.
Ça n’est pas intriguant à ses yeux qu’il plisse légèrement de méfiance mais suspect. - Pourquoi moi et quelle affaire ? Lewis n'aime pas tergiverser.
Ygerne McNamara
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Ven 8 Avr - 0:00
- Vous aimez demander la permission après, vous. Mais c’est mon prénom, donc utilisez-le. - Je ne m'embarrasse plus à attendre qu'on me la donne, j'en conviens.
Et c'est dans ce même ordre d'idée qu'elle s'accapare la théière fumante et s'en verse dans une tasse ou un des gobelets qui trainent sur l'une des tables disparates. Ironie de la chose, elle aussi prend son thé avec un nuage de lait parfaitement dosé.
Elle sirote le breuvage à son tour en l'observant par dessus son récipient.
- Pourquoi moi et quelle affaire ? - Vous êtes un homme de peu de mots, Lewis. Et direct. Parfait, cela me convient. Elle fait tourner la tasse entre ses doigts. Lorsque les Abyssaux appartenaient aux Hurlants, votre meute a participé à un raid visant à capturer Simone Montespan. Les agents de Malsheem présent ce soir là ont pratiquement tous été décimés. Je suis une des rares survivantes.
Un silence. C'est le seul moment où sa voix vacille, ou sa retenu dérape sur un gravillon d'émotion.
- Ma fille n'a pas eu cette chance.
Elle se recompose habilement et avec un naturel qui la surprend une nouvelle fois intérieurement.
- Il y avait votre meute et des vampires ce soir là. Le responsable de la mort de mon enfant fait possiblement partie de vos rangs. L'idée que je cohabite avec le meurtrier de ma fille m'obsède. J'ai besoin de savoir si il s'agit d'un de vos frères ou d'écarter cette possibilité. Cette incertitude me pèse et nuit à ma santé mentale.
Les meilleurs mensonges ont tous un fond de vérité et de tout son discours c'est sans doute la partie la plus sincère.
- Êtes-vous en mesure de m'aider ?
Lewis O'Keily
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Ven 8 Avr - 10:06
Il la regarde se servir en thé, sans demander aucune permission cette fois. Nervosité ? Il ne saurait le dire…pour l’instant.
Il n’a rien décidé encore de l’utilité de cette recommandation mais garde cette fois l’information en mémoire. Prénom de légende, connue pour être la mère de ce bon Arthur Pendragon. Femme de poigne et de pouvoir. Un prénom lourd.
- Pourquoi moi et quelle affaire ? - Vous êtes un homme de peu de mots, Lewis. Et direct. Parfait, cela me convient.
De cela il se fiche un peu. Ah…voilà un petit geste qui vient briser la maitrise parfaite. Le corps a souvent des pulsions irrépressibles. Il fixe la tasse qui tourne entre ses doigts avant de revenir à son visage.
- Lorsque les Abyssaux appartenaient aux Hurlants, votre meute a participé à un raid visant à capturer Simone Montespan. - C’est exact. - Les agents de Malsheem présent ce soir-là ont pratiquement tous été décimés. Je suis une des rares survivantes.
Il se souvient parfaitement de cette nuit. Au plutôt des détails importants. Leur victoire contre Malsheem, bien que totalement inutile à son avis, en est un. Qui est mort ce soir-là du côté de leurs opposants, en revanche, bien moins.
- Ma fille n'a pas eu cette chance.
Une fêlure. Encore. Cette femme, non, cette mère est en deuil. Récent. Pas cicatrisé. Il a trop observé le phénomène chez Colgan pour ne pas faire le rapprochement. Aussitôt une nouvelle sonnette d’alarme s’allume. Il n’est que trop au courant de ce que peut provoquer une plaie telle que celle-ci lorsqu’elle gangrène.
- C’est fâcheux, déclare-t-il sur un ton qui n’exprime pas grand-chose. Lewis ne sait pas feindre de toute façon.
Tout comme son Alpha, elle réenfile rapidement sa carapace. - Il y avait votre meute et des vampires ce soir-là. Le responsable de la mort de mon enfant fait possiblement partie de vos rangs. L'idée que je cohabite avec le meurtrier de ma fille m'obsède. J'ai besoin de savoir si il s'agit d'un de vos frères ou d'écarter cette possibilité. Cette incertitude me pèse et nuit à ma santé mentale. - Un bon thérapeute serait sans doute plus efficace, lâche-t-il en reposant sa tasse.
Néanmoins, il prend le temps de réfléchir. Il n’est plus question de suspicion ou de curiosité titillée. Cette femme, Mcnamara, n’est plus seulement suspecte mais dangereuse. Elle semble déterminée à mener son enquête jusqu’au bout. S’il la laisse l’effectuer seule, dieu sait ce qu’elle fera à celui qu’elle prendre pour l’assassin de sa fille… Il ne la laissera pas ruiner la nouvelle paix que les Abyssaux tâtonne encore à trouver. Bien sûr, il pourrait aussi en faire part à la Montespan, mais Lewis ne lui fait pas confiance à ce point.
- Êtes-vous en mesure de m'aider ? - Oui. Est-ce que je vais le faire ? Moins sûr. Il ploie vers l’avant pour prendre appuie sur ses cuisses. - Si je résume, vous souhaitez que je trouve l’assassin de votre fille et que je vous l’apporte sur un plateau d’argent. Je n’exclue pas que ça puisse être moi, j’y étais. Je me souviens vous y avoir vu. Qu’est-ce que vous lui ferez à ce moment-là, Madame Mcnamara ? Vous vous doutez bien que je ne trahirai pas l’un de mes frères ou sœurs pour l’offrir en agneau sacrificiel pour votre vendetta.
Mais s'il met la main sur le ou la meurtrière avant elle, il pourra au moins agir en conséquence pour protéger cette personne si elle s'avère être un Loup. Lewis finit son thé et grimace. Il est tiède. - Je pourrais éventuellement poser des questions à ceux qui se trouvaient sur place. Je n'ai personnellement plus souvenir de qui est passé entre mes griffes ce soir-là. Il ne s'attarde pas sur les morts. A quoi ressemblait votre fille ? Cette femme est un problème. Il doit régler ce problème.
Ygerne McNamara
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Ven 8 Avr - 12:41
- Un bon thérapeute serait sans doute plus efficace. - C'est sur ses bons conseils que je suis ici aujourd'hui, réplique Ygerne du tac au tac avec la même nonchalance affichée que lui. Cet homme est une pierre que rien ne semble pouvoir éroder. - Êtes-vous en mesure de m'aider ? - Oui. Est-ce que je vais le faire ? Moins sûr.
La sorcière, imperturbable, le laisse dérouler son argumentaire en sirotant son thé.
- Si je résume, vous souhaitez que je trouve l’assassin de votre fille et que je vous l’apporte sur un plateau d’argent. - C'est l'idée. - Je n’exclue pas que ça puisse être moi, j’y étais. - Je ne l'exclue pas non plus, fait-elle avec un sourire qui lui confère des allures de renarde maligne. - Je me souviens vous y avoir vu. Qu’est-ce que vous lui ferez à ce moment-là, Madame Mcnamara ? Vous vous doutez bien que je ne trahirai pas l’un de mes frères ou sœurs pour l’offrir en agneau sacrificiel pour votre vendetta. - Tout le monde n'aspire pas à la vengeance dans le sang comme votre Alpha. Je veux pouvoir confronter celui qui a pris la vie de ma fille et tourner la page. Par ailleurs, mon engagement et ma loyauté envers Malsheem surpassent en tous points mon deuil. Je ne trahirais jamais Madame et son ordre est de vous respecter comme de nouveaux alliés.
Les mots s'écoulent de sa bouche avec une fluidité impeccable. Incroyable qu'elle ne tremble pas ou ne vacille en proférant un tel mensonge! Il est si gros, si pointu, si difficile à avaler qu'il aurait du lui arracher la gorge. Il n'en est rien. Elle ne ressent plus rien. Elle n'a plus rien à perdre.
- Je pourrais éventuellement poser des questions à ceux qui se trouvaient sur place. Je n'ai personnellement plus souvenir de qui est passé entre mes griffes ce soir-là.
Cet homme n'a ni moral, ni coeur. Son détachement est un affront en lui même. Il tue comme il respire. Sous son masque indéchiffrable, la haine d'Ygerne boue.
- A quoi ressemblait votre fille ? - J'en déduis que vous prenez l'affaire ? Je vous en remercie, Lewis. Beaucoup.
Elle repose sa tasse et sort son téléphone portable de la poche de son jean. Elle fait défiler plusieurs photos d'une jeune femme d'une vingtaine d'année à peine, tout juste sortie de l'adolescence, et qui ressemble beaucoup à sa mère avec les traits moins escarpés cependant. Mère et fille figurent en selfie souvent, l'une à côté de l'autre, partageant la même chevelure rousse et un sourire radieux en tout point semblable.
- C'est elle.
Là encore, une note d'émotion, légère, la trahit. Deborah est si belle, si épanouie, si pleine de vie... seulement sur les photographie.
Lewis O'Keily
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Ven 8 Avr - 13:32
- Tout le monde n'aspire pas à la vengeance dans le sang comme votre Alpha. Je veux pouvoir confronter celui qui a pris la vie de ma fille et tourner la page.
Elle ment terriblement bien. Avec un aplomb que Lewis pourrait presque applaudir. Comme s’il pouvait croire une chose pareille ! Evidemment il peut se tromper. Au mieux il sera surpris, au pire, il sera prêt.
- Le ou la confronter… ? Autour d’une tasse de thé, vous voulez dire ?
Tout ça lui parait ridicule pourtant il n’y a aucune trace d’ironie dans sa question. Qu’attend-elle au juste ? Des plates excuses, voir les regrets dans les yeux de l’assassin de sa fille ? Dans ce sens, il espère que ça n’est pas lui car elle ne trouvera rien de tout cela dans ses yeux à lui. Quand on s’engage sur une voie, on se prépare à toutes les éventualités. La mort en est une que ça soit la sienne ou de ses proches.
- Par ailleurs, mon engagement et ma loyauté envers Malsheem surpassent en tous points mon deuil. Je ne trahirais jamais Madame et son ordre est de vous respecter comme de nouveaux alliés. - Evidemment.
Ça non plus il n’y croit pas. Si la loyauté était plus forte que la haine et l’amour, deux émotions qui se ne se dissocient que par un mince fil, le monde s’en porterait mieux à son humble avis. Mais il n’a pas tellement le choix.
- Je pourrais éventuellement poser des questions à ceux qui se trouvaient sur place. Je n'ai personnellement plus souvenir de qui est passé entre mes griffes ce soir-là. A quoi ressemblait votre fille ? - J'en déduis que vous prenez l'affaire ? - Ca n’est pas « une affaire ». Vous n’êtes pas ma cliente. Je me contenterai de poser quelques questions. - Je vous en remercie, Lewis. Beaucoup. Il arque un sourcil sentant une dissonance quelque part. - Je n’ai rien fait encore.
Il se penche très légèrement pour voir les photos qu’elle lui montre. Mère et fille semblaient proches, très proches, rendant la probabilité d’une issue pacifique à sa recherche encore plus risible, s’il y avait de quoi rire dans tout cela. Il note à quel point le deuil a changé Mcnamara, comme il a changé Colgan, Marisol, Malone et tant d’autres. Quel gâchis… La tête de la fille ne lui dit rien…
- C'est elle. Lewis se demande à quelle profondeur, elle cache tous ses micro-détails et ses fêlures qui transparaissent parfois. Non pas par compassion ou par curiosité simple mais pour mieux évaluer ce qui risque de lui tomber dessus au moment où elle déchainera tout ça contre lui ou l'un de membres de sa famille. - J’avais deviné. Je ferai au mieux, mais ne vous attendez pas à des miracles. Nous sommes tous préoccupés par la Pleine Lune et certains sont à cran. Il parait manifeste dans son attitude qu’il ne fait pas parti de ceux-là. - J’attendrai quelques jours. Vous n’êtes plus à ça près, j’imagine. Je reviendrai vers vous lorsque j'aurais quelque chose à vous communiquer. En attendant, il vaut mieux que vous restiez éloignée de la meute. Pour votre santé mentale. Aucune menace dans sa voix, pourtant le "conseil" est clair.
Ygerne McNamara
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Ven 8 Avr - 14:40
- J’avais deviné. Je ferai au mieux, mais ne vous attendez pas à des miracles. Nous sommes tous préoccupés par la Pleine Lune et certains sont à cran. - Entendu. - J’attendrai quelques jours. Vous n’êtes plus à ça près, j’imagine.
Un sourire étrange fleurit sur le visage tacheté d'Ygerne.
- Non. En effet. - Je reviendrai vers vous lorsque j'aurais quelque chose à vous communiquer. En attendant, il vaut mieux que vous restiez éloignée de la meute. Pour votre santé mentale. - Je vous remercie de votre sollicitude et pour le thé. Elle termine d'ailleurs sa tasse et la repose auprès de la théière avant de se lever. J'habite dans le Shelter 01, chambre C321. Vous retiendrez ?... Bien. Bonne soirée et bonne pleine lune en ce cas.
Elle prend congé aussi gracieusement qu'elle est venu, laissant derrière elle un étrange parfum de chèvrefeuille. Le sien, probablement.
***
"Maman ! Qu'est-ce que tu fais ?! Tu joues les espionnes dans cette tenue ? Ou c'est pour impressionner ce "Malsheem". Drôle de nom d'ailleurs. Il est certainement pas du coin.... si ?" Le rire de Deborah virevolte autour d'elle, frais et léger. Ygerne s'ébroue pour chasser le souvenir encombrant, focalisée sur son sort de dissimulation complexe. Là, tout près de la meute des Abyssaux en train de se déshabiller, elle est indétectable au regard, à l'ouïe, à l'odorat et au toucher. Elle maquille sa présence en manipulant les récepteurs du cerveau des dix-neuf loups en pleine métamorphose et de leur déesse-étoile. Comme à chaque fois qu'elle fait usage de ses dons, sa peau devient aussi lisse et polie que la surface d'un miroir. Elle renvoie le reflets de la nature ambiante, cette forêt toute neuve créée pour cette bande de terroristes canidés. Elle doit discerner leur pelage. Savoir. Cette nuit là, ensanglantée, elle n'a juste pu qu'entrevoir le loup et son pelage noir.
Elle doit être sûre.
Un à un les lycanthropes se transforment. Ygerne se concentre sur les mâles. Leur Alpha est d'un roux flamboyant, bon nombre sont blanc, gris ou bais. Il n'y a que deux loup aux poils sombres : Malone Sargent et... Lewis O'Keily.
L'étau se ressert.
Aussi insondable que les ténèbres nocturnes, Ygerne quitte le Silo aux premiers hurlements des loups.
***
La lune est à son dernier quartier. Une semaine s'est écoulée. Ygerne patiente, ronge son frein. Hyppolite la guette à chaque coin de couloir, comme s'il flairait ses intentions. Lui échapper l'oblige à jouer les virtuoses, à affûter son arpège sociale, à composer de la grande symphonie. Ainsi la trouve-t-on plus souvent avec ses autres "collègues" comme Bertus ou Eustache, à s'entrainer, faire du sport ou rire. Elle échange aussi souvent que possible avec l'adorable Nathan, s'intéresse au babillage de Norm, prend la température des réfugiés en conversant avec eux... Elle se tient loin des Abyssaux, comme convenu et évite la présence de Simone et Hyppolite, trop intelligents pour ne pas la percer à jour d'une manière ou d'une autre.
Ce soir, c'est à elle d'être dérangée en pleine lecture. Elle savoure un classique Agatha Christie : "A,B,C contre Poirot", avec une délicieuse camomille quand on frappe à la porte.
Lewis O'Keily
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Ven 8 Avr - 16:41
La pleine lune s’est déroulée aussi bien que possible et compte tenu de ce qu’ils avaient à la base, elle était presque normale. Il a pu observer de minces changements, comme Hunter et Ibakha qui sont rester proches l’un de l’autre, Malone qui se mettait bien plus au centre de la meute que sur les côtés, Shane plus incontrôlable que jamais sans sa partenaire de jeux habituels, Hina, coincée de l’autre côté. Ils ont évidemment pensé à ceux qui manquent et qu’ils espèrent retrouver rapidement.
Lewis a également senti une autre présence, du moins au début, comme une paire d’yeux collée dans son dos. Une sensation difficile à ignorer ou à mettre de côté. Mais comme tout s’est bien passé, il n’en a alerté que Colgan. Il lui a également parlé de cette « enquête » qui, au final, s’est conclue rapidement. Colgan, Hunter, Keelan, Zofia et Malone se sont concentrés sur la capture de la Montespan et d’Eustache. Ne restaient que Shane, Chun, Ibakha et lui, occupés à contrôler les autres membres de Malsheem. De nuit et avec la cohue, difficile de savoir exactement ce qu’il s’est passé mais il est plus que probable qu’il soit le coupable. En y réfléchissant, il se souvient effectivement de cheveux roux qui virevoltent après un coup de griffe puissant. Le vilain méchant loup.
Une part de lui en est soulagé.
La colère de McNamara sera donc pour lui. Au mieux, il sera sans doute le plus à même de l’encaisser, au pire, s’il doit périr, ça ne sera pas une immense perte pour la Meute. Il sera regretté, sans doute. Mais c’est bien tout. Il ne s’en formalise pas. Ainsi va la vie.
L’autre…l’autre se dit qu’il aurait presque mieux valu que ça soit quelqu’un de plus… concerné que lui, plus à même d’être repentant.
Il aurait pu choisir de lui mentir, évidemment. Mais lorsque Lewis mène une enquête, il va jusqu’au bout, même s’il s’avère être le meurtrier. Autant que sa vendetta, car il reste persuadé malgré ses paroles diplomates, qu’il s’agit bel et bien de ça, s’arrête avec lui.
Alors Lewis se dirige nonchalamment vers la chambre dont il a retenu l’emplacement. Il a simplement laissé un mot à Colgan pour lui expliquer. S’il l’avait fait de vive voix, il aurait tenté d’arranger les choses avec la Montespan. Mais Lewis n’est pas un lâche, il n’est ni fier ni horrifié par son acte. Il n’a jamais prétendu être le gentil de l’histoire. Et Lewis apporte une certaine importance à la vérité, celle qui a fait défaut à de nombreuses personnes qui ont croisé sa route pendant sa longue vie.
Il ne le fait pas pour payer pour son crime. Il le fait pour que cette femme ne déclenche aucune guerre entre la Meute et Malsheem. Ils ne peuvent plus se permettre ce genre de dérapage. Lentement, il toque et reprend ses habitudes de flic qui vient annoncer une mauvaise nouvelle à la famille de la victime. Elle lui permet d’entrer et il pénètre dans sa chambre dont il referme soigneusement la porte derrière lui. Une chambre seule. Certains ont donc des passe-droits. Elle lit un policier. Agatha Christie. Il est plus Chandler mais pourquoi pas ? Il vient se planter devant elle de toute sa hauteur et soudain il devine qui était cette présence le soir de la pleine lune.
- Mon enquête est terminée, annonce-t-il tranquillement, les yeux dans les siens sans se dérober. C’était moi.
Il ne se justifiera pas. C'est inutile. Il ne s'excusera pas. Il refuse de mentir.
Que vienne donc la confrontation qu’elle désire tant. Il suppose que lui n’aura pas le droit à une tasse de thé ou de tisane finalement.
Ygerne McNamara
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Ven 8 Avr - 18:05
En ouvrant la porte, Ygerne a un léger temps d'arrêt. Elle rajuste son chandail crème à larges mailles sur son épaule dénudée et en rabat les pans sur son simple débardeur. Elle semble bien frêle, sa silhouette filiforme moulée dans un legging noire, noyée dans sa grosse laine.
- Entrez, fait-elle de sa voix la plus calme.
Lewis s'exécute et ferme la porte sur eux. Les voilà seuls pour la confrontation qu'elle attendait de tous ses vœux. Elle retire lentement ses lunettes de presbytie et les pose à côté de la bouilloire, lui offrant le spectacle de sa nuque gracile, dévoilée par sa chevelure relevée en chignon lâche. Il pourrait lui briser en un éclair s'il le désirait. Là, maintenant, tout de suite. Sa peau moucheté se grêle. Elle se retourne pour lui faire face.
- Mon enquête est terminée. - Vous avez fait vite. - C’était moi.
Il la fixe droit dans les yeux. Sa franchise est aussi louable que son détachement lui est insupportable. Il n'éprouve pas le moindre remord, il ne se souvenait même pas l'avoir décapitée. Sa Déborah. Elle soutient son regard avant de lui répondre dans un souffle.
- Je sais.
Long silence. Sa chambre minuscule et monacale ne dispose que de son lit, une armoire et d'un cabinet de toilette. Elle lui désigne donc sa couchette.
- Asseyez-vous, Lewis. C'est moins une proposition qu'un ordre. Voulez-vous de la tisane ? Un rire bref, un peu cassé. Elle ajoute : Tranquillisez-vous. C'est juste une camomille. Dysdérie la fait sécher elle-même.
Toute la literie hume le chèvrefeuille fraichement coupé. Son parfum. Elle lui tend bientôt une tasse fumante et agréablement parfumée et récupère la sienne pour mieux s'asseoir en face de lui.
- Vous n'en aviez aucun souvenir n'est-ce pas ? Elle était une victime anonyme, sans visage, pour vous. Son expression profondément triste est sincère. Cette femme a l'âme et le coeur brisé en minuscules morceaux. Des miettes. Pourrais-je voir vos mains, Lewis, s'il vous plait ?
Ses yeux se sont embués malgré elle. Sa peine est toujours vive et douloureuse.
Lewis O'Keily
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Ven 8 Avr - 18:34
- Je sais. - Donc c’était vous.
Son instinct le trompe rarement. Plus maintenant en tout cas. La tempête ne vient pas. Pas encore. Et comme le silence s’étire il se demande un bref instant s’il n’allait pas tout simplement repartir. En tant normal, il aurait mis son immobilité sur le choc mais elle savait.
- A quoi rimait cette mascarade d’enquête alors ? Il n'a l'air ni énervé, ni agacé, ni particulièrement curieux. Il essaie de comprendre. - Asseyez-vous, Lewis. Il n’en a aucune envie mais s’exécute tout de même en soupirant.
- Voulez-vous de la tisane ? - Non pas vraim… Son rire l’arrête. - Tranquillisez-vous. C'est juste une camomille. Dysdérie la fait sécher elle-même. Elle en buvait. Et sa mémoire olfactive a rattaché cette odeur à elle. Il essaie de se concentrer sur l’odeur de chèvrefeuille, bien plus supportable. Elle lui fourre toutefois une tasse entre les mains qu’il garde sans avoir l’intention d’y tremper les lèvres. - Je n’ai pas besoin d’être tranquilliser, merci. Et je n’aime pas la camomille.
- Vous n'en aviez aucun souvenir n'est-ce pas ? Elle était une victime anonyme, sans visage, pour vous. Nouveau soupir. Voilà une question bien naïve à ses yeux … Il voit bien qu’elle souffre, il n’est pas aveugle mais ne pourra lui apporter aucune forme de réconfort.
- J’ai appris à ne plus regarder. C’est mieux comme ça. Votre fille était un obstacle, à l’époque, dont j’ai dû me débarrasser. C’est aussi tristement simple que ça. Cela fait-il une différence ? Les faits restent les mêmes. - Pourrais-je voir vos mains, Lewis, s'il vous plait ?
Il est bien content soudain de les avoir occupées à tenir sa tasse. - Pourquoi faire ?
Ygerne McNamara
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Ven 8 Avr - 19:14
- Donc c’était vous.
Elle ignore à quoi il fait exactement référence. Elle est certaine d'avoir été indétectable en venant les observer lors de la pleine lune. Ce lycanthrope est soit mentalement immunisé, soit son instinct est extrêmement affûté. Les deux, peut-être. Cela le rend doublement dangereux.
- A quoi rimait cette mascarade d’enquête alors ? - Je souhaitais que vous vous remémoriez les évènements et le rôle que vous avez pu y jouer. Je voulais simplement faire émerger votre responsabilité, entendre l'aveu de votre bouche. Asseyez-vous, Lewis...Tranquillisez-vous. C'est juste une camomille. Dysdérie la fait sécher elle-même. - Je n’ai pas besoin d’être tranquilliser, merci. Et je n’aime pas la camomille. - Vous m'en voyez navrée. Je n'ai que ça à boire ici..... Vous n'en aviez aucun souvenir n'est-ce pas ? Elle était une victime anonyme, sans visage, pour vous. - J’ai appris à ne plus regarder. - J'ai cru remarquer, effectivement, que rien ne vous affecte plus. Sa bouche se tord d'un sourire ironique. Je vous envie, Lewis. - C’est mieux comme ça. Votre fille était un obstacle, à l’époque, dont j’ai dû me débarrasser. C’est aussi tristement simple que ça. - Deborah. Elle s'appelait Deborah. - Cela fait-il une différence ? Les faits restent les mêmes.
Cet homme est d'une froideur absolue qui frôle la cruauté. Il est dépourvu d'affect, de remords, de respect. Sa lèvre tremble, ses yeux s'embuent.
- Pourrais-je voir vos mains, Lewis, s'il vous plait ? - Pourquoi faire ?
Son expression se fissure, sa voix se déchire et s'offre percluse de fêlure.
- Je veux pouvoir toucher les mains qui ont ôté la vie à mon enfant. J'en ai... besoin. Je ne vous demande pas de comprendre. Vous ne faites pas dans le sentiment, j'ai bien saisi. Elle n'a pas pu s'empêcher de cracher ces derniers mots. Allez-vous me le refuser Lewis ? Les larmes roulent de ses yeux rougis, muettes et pudiques. Allez-vous m'empêcher de faire mon deuil ? Vous m'avez pris ma petite fille, ne me prenez pas aussi ma manière de lui faire mes aurevoirs...
Elle dépose sa tasse sur un meuble et tend ses deux mains vers lui.
- ...S'il vous plait, murmure-t-elle presque.
Lewis O'Keily
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Ven 8 Avr - 20:12
- J’ai appris à ne plus regarder. - J'ai cru remarquer, effectivement, que rien ne vous affecte plus. Je vous envie, Lewis. Il éructe une sorte de rire étrange qui le surprend lui-même. - Il n’y a rien à envier. Vous ne m’enviez pas. Je suis sans doute détestable à vos yeux. C’est mieux comme ça. Votre fille était un obstacle, à l’époque, dont j’ai dû me débarrasser. C’est aussi tristement simple que ça. - Deborah. Elle s'appelait Deborah. - Cela fait-il une différence ? Les faits restent les mêmes.
Elle est soudain si à fleur de peau qu’il ne peut pas s’empêcher de se demander si tout cela est si sincère que cela ou si elle essaie simplement de baisser sa garde. Sa nature profonde lui dicte de se méfier, que la mère éplorée peut se transformer soudain en tigresse vengeresse. Après tout…peu importe. Il est y prêt.
- Pourrais-je voir vos mains, Lewis, s'il vous plait ? - Pourquoi faire ? - Je veux pouvoir toucher les mains qui ont ôté la vie à mon enfant. J'en ai... besoin. Je ne vous demande pas de comprendre. - Tant mieux. Parce que je ne comprends pas. - Vous ne faites pas dans le sentiment, j'ai bien saisi. Il a une esquisse de sourire. Oui elle le déteste. A juste titre, il n’ira pas se défendre. - Je suis désolé, de ne pas l’être. Les sentiments n’apportent que de la déception et vous torture inutilement l’esprit. Vous l’apprendrez aussi… sans doute en avez-vous déjà eu un aperçu. - Allez-vous me le refuser Lewis ? - Je ne sais pas encore. Vous êtes une sorcière. Une embrouilleuse d’esprit, très douée si j’en crois votre parfait camouflage pendant la pleine lune. Comprenez que je reste prudent. Elle pleure à présent, pudiquement presque. - Allez-vous m'empêcher de faire mon deuil ? Vous m'avez pris ma petite fille, ne me prenez pas aussi ma manière de lui faire mes aurevoirs... - Soyez franche dans ce cas. Pouvez-vous fouiller dans ma mémoire ? Est-ce que c’est ça que vous voulez faire ? - ...S'il vous plait. Elle lui tend ses mains. Lewis les fixe un instant. Il sait qu’il commet une erreur mais il se dit, pour la première fois depuis bien longtemps, qu’il lui doit sans doute au moins ça. A son tour, il dépose la tasse à côté de la sienne, intacte, puis vient doucement tendre les siennes, paumes vers le ciel en signe d’offrande.
Ygerne McNamara
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Sam 9 Avr - 10:41
Little white lies Told with a smile To mask the truth Not to be kind Fear paralyses Eyes cold like ice You twist the blade For the last time
- Soyez franche dans ce cas. Pouvez-vous fouiller dans ma mémoire ? - Je le peux, oui. - Est-ce que c’est ça que vous voulez faire ? - Non. Votre vie ne m'intéresse pas et je ne souhaites pas revivre le meurtre de ma fille, si telle est la question. Elle tend ses doigts vers lui, suppliante....S'il vous plait.
Finalement, après une profonde hésitation, Lewis accepte de lui tendre ses mains. Ygerne se pince les lèvres pour en juguler les tremblements. "Maman, ne pleure plus... Je suis là, moi, je ne te quitterais jamais..." La silhouette de la sorcière semble s'affaisser comme si le poids d'un autre être pesait sur son dos. Elle effleure délicatement du pouce ces paumes calleuses, abîmées par le travail de la terre, couvertes de sang invisible. Les mains qui ont ôté la vie à sa fille, qui l'ont sauvagement décapitée.
- Elle s'appelait Deborah... commence-t-elle d'une voix douce. Elle avait vingt-et-un an et aspirait à devenir architecte. Elle admirait les djinn ardhi pour leur capacité à construire à partir de rien...
Ses mots s'imprègnent lentement dans l'atmosphère, pétrissant l'air comme de la glaise. Les images affluent lentement dans la cervelle de Lewis, comme remontant le long de ses veines. Une fillette rousse, vive, intelligente et rieuse. Une jeune femme aux joues pleines et aux sourires faciles. Un rayon de soleil. Les images se précisent. Les souvenir se font plus intenses.
- Elle a cru au Père Noël jusqu'à ses onze ans, connaissait les chansons de vieilles comédies musicales de Broadway par coeur, elle ratait systématiquement tout ce qu'elle cuisinait, une vraie calamité...
Ygerne aggripe les mains de Lewis si fort à présent qu'elle enfonce ses ongles dans leur chair. Le loup est assailli de scènes de vie tourbillonnantes comme s'il y était : la perte de sa première dent, sa collection de pierre et de cristaux exhibée fièrement, des jeux d'eau en plein été, son premier chagrin d'amour consolé, sa silhouette droite et digne, nimbée de noir, devant un bucher funéraire viking... Plus les morceaux de passé affluent, plus Lewis se sent envahi de sentiments qui ne sont pas les siens et qui, pourtant, le parasitent, s'engluent dans sa consciente. Deborah, cette jeune fille, ne peut plus être une étrangère, un dommage collatéral anonyme. Deborah s'installe dans son esprit comme s'il l'avait enfanté. L'amour s'ancre en lui avec une ténacité terrifiante, et avec lui un afflux abominable de remords et de culpabilité : ses actes mortifères entrent subitement en conflit avec ces émotions neuves, fraichement implantées.
Plus jamais il ne pourra oublier qu'il a commis un infanticide.
Lorsqu'Ygerne le libère, l'aspect policé de sa peau s'estompe, en effaçant petit à petit les miroitement. Elle fixe l'assassin de Deborah avec une férocité terrible.
- Maintenant, et pour toujours, cela fera une différence, assène-t-elle, à la fois juge et bourreau.
Lewis O'Keily
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Sam 9 Avr - 13:38
Lewis fixe la sorcière alors qu’elle touche ses mains. Un puissant signal d’alarme, celui qui vient de sa nature animale aussi bien que de l’ancien limier, s’allume alors il reste attentif, méfiant, aux aguets. Mais l’attaque qu’il subit est pernicieuse, va au-delà des règles que leur nouveau monde a fixé.
Doucement, comme des petites plumes, quelque chose chatouille sa mémoire.
- Elle s'appelait Deborah... la voix de la sorcière lui parvient mais diffuse. Il ne se concentre pas sur les mots puisqu’il voit.
Des images floues : le bébé, la fillette, sa rousseur, sa joie de vivre, les bonheurs et les peines qui ont jalonné sa vie. Son cœur s’accélère, frappe contre ses veines et charrient un sang qui se gorge de sentiments qu’il sait ne pas être les siens. Pourtant ils s’installent, trouvent leur chemin vers les tréfonds de son esprit. Lewis lutte, ferme les yeux alors que son visage exprime une franche souffrance. Son bracelet de cuir lui brûle la peau, son Huaca…Il l’aide à se battre contre le pouvoir de la sorcière qui tente de manipuler son cerveau. Stupide ! Il a été stupide !
Il cherche à retirer ses mains de celles de la sorcière, mais elle s’accroche et la bataille intérieure qu’il mène lui prend toute son énergie. Finalement, Lewis doit déclarer forfait et il grogne de douleur alors que des souvenirs qui ne sont pas les siens s’ancrent dans sa mémoire. Cette magnifique jeune fille…son bébé !
Il a tué son unique enfant. Je n’ai jamais eu d’enfant. Il a commis l’irréparable. Je n’ai fait que protéger les miens. Il a le sang de sa fille sur ses mains !
Il tire d’un coup sec sur ses mains au moment où la sorcière le relâche. Hébété, il la fixe sans comprendre. Son esprit est comme divisé mais la souffrance mentale est réelle. Il a tué sa fille. Il n’est qu’un monstre.
- Maintenant, et pour toujours, cela fera une différence. Il se relève maladroitement, recule. Il se prend la tête entre les mains, alors que des regrets et une terrible culpabilité le mangent de l’intérieur.
Elle…m’a…trafiqué…le cerveau.
En avoir conscience ne supprime nullement ses nouveaux sentiments, cette certitude enracinée de force. Il a commis un infanticide. L’horreur et la douleur sont si fortes qu’il hurle comme un animal blessé, comme un homme en détresse. Un son terrible, qui secoue son âme. Lewis se recroqueville aussi bien physiquement que mentalement. Et puis tout est trop puissant, trop incontrôlable.
Sa tranquillité d’esprit, l’acceptation de ce qu’il est, de ce qu’il a fait, sans faux semblant ni excuse, sa paix volent en éclat. Lewis fait la seule chose qui sauvera sa santé mentale. Il se replie dans un coin de son esprit, là où il se sait à l’abri. Derrière son Loup.
Celui-ci prend le relai, trop heureux de ne plus être si bien domestiqué. Sous les yeux d’Ygerne, l’homme se fait loup. La transformation se fait avec une fluidité fascinante. En quelques secondes, un splendide et imposant Loup noir à la fourrure grisonnante avale l’espace de cette petite chambre étriquée. L’animal la toise de ses yeux bleus, des yeux dépourvus de toute humanité. Lewis n’est plus là. Le Loup gronde, babines retroussées, poils hérissés. Confusément, il sait que cette femme lui a fait du mal.
Il veut lui faire payer. D’une façon ou d’une autre.
Ygerne McNamara
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Sam 9 Avr - 14:36
Lewis O'Keily se tord de douleur et pendant une poignée de secondes, elle savoure sa détresse, se délecte de sa souffrance.
- Qu'est-ce que ça fait de "ressentir"... Lewis ? Qu'est-ce que ça fait de prendre conscience de ses crimes !
Il hurle. Elle exulte. Est-ce libérateur ? Peut-être sur le moment. La joie sauvage de mettre un ennemi à terre, le plaisir de le voir s'abîmer dans la tourmente...
Je ne suis pas si cruelle.
Son rythme cardiaque s'accélère, sa respiration saccade, la panique s'infiltre en elle alors qu'elle prend elle-même conscience de son crime. En face d'elle, Lewis agonise et montre déjà des signe de métamorphose.
- Non... qu'ai-je fait ?gémit-elle.
Elle a brisé son serment, sa profession de foi, bafoué la mémoire de son époux, et la confiance des siens. Hyppolite, Eustache, Baphomet...Simone... Bertus...
- Non.. Lewis.... Je suis désolée.. Je... Laissez moi réparer....
Ygerne pleure, tremblante, catastrophée par l'ampleur de sa faute. Elle a prémédité cet acte. Elle a échafaudé sa propre chute. Le chagrin l'a aveuglée. Elle tend maladroitement un bras vers Lewis. Elle ne vaut pas mieux que lui.
Il est trop tard. Le loup noir est là, babines retroussées et écumantes. Il a soif de sang et de réparation. Aussitôt les reflexes de la Malsheemienne reprennent le dessus : elle maquille sa présence et disparait du radar sensoriel du lycanthrope. Elle se déplace avec précaution, contourne la bête, longeant le mur pour pivoter le loquet de la porte. Elle s'enferme à double tour avec lui. Protéger les autres, confiner le problème, le résoudre sans violence. Hypocrisie. Elle a violé son cerveau une première fois et pour le calmer, elle va devoir y faire une nouvelle incursion. Elle perdra peut être la vie dans la manœuvre mais elle l'aura bien mérité. Lewis, bien que déboussolé, semble parvenir malgré tout à la trouver. Ce loup est un monstre d'instinct. Il se jette sur elle, et d'un coup de griffe puissant lui laboure l'épaule et la poitrine. La sorcière pousse un hurlement déchirant. Ygerne n'a pas la force de maintenir son camouflage et apparait sous l'animal tentant de garder les crocs de l'animal à distance. Il faut un contact plus personnel pour qu'elle puisse "entrer". Elle se recroqueville sous les quatre pattes du loup et cercle son poitrail de toutes forces qu'il lui reste. Ygerne est une femme pugnace.
Elle va ramener Lewis. Réparer son erreur. Et, si elle survit, elle se rendra à Simone pour assumer la sanction inévitable.
Elle ferme les yeux et pénètre la conscience du loup qui gesticule pour mieux la croquer.
Lewis O'Keily
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Sam 9 Avr - 15:56
Le Loup se fige, couine misérablement alors qu’on viole son esprit de la plus terrible des façons.
Ygerne se trouve soudain devant des rangées et des rangées d’archives, méticuleusement ordonnées et qui ont l’air de dater. L’air sent le papier vieilli comme les bibliothèques anciennes. Rien ne bouge. Derrière elle quelque chose gratte à la porte avec détermination et elle entend les grognements frustrés du loup qui tente de la rejoindre ? De l’arrêter ? De la virer de ce lieu qu’elle n’a aucun droit de fouler ?
Si elle avance, elle pourra noter que tout y est classé par catégorie.
Le couloir nommé Enfance est flétri et l’ensemble des dossiers a une couleur maronnasse comme du sang séché qui recouvre tout, même le sol.
Celui sur la Police est plein à craquer de toutes les affaires qu’il a traité si elle s’en approche, elle peut entendre des murmures de remerciements, des pleurs, les voix de toutes les familles des victimes ou les victimes elles-mêmes.
Une section Charles, extrêmement sombre, sépare ses dossiers de la rangée Détective, puis vient Vivian où un parfum capiteux se mêle à la camomille puis enfin il y tous les dossiers qui concernent les Abyssaux. Cette fois ce sont des murmures plus amicaux et joyeux, des rires et des hurlements de loups qui s’en échappent.
Soudain, une femme blonde à l’allure renversante qui porte le même parfum que la section Vivian sort des rangées et la toisent avec méfiance. Elle est vêtue avec beaucoup d’élégance et dégage quelque chose de puissamment noble. Elle fume malgré tout le papier qui l’entoure et ses gestes sont empreint d’une grâce innée.
- Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? Elle la dévisage avec attention et plisse ses lèvres rouges. Je vois… vous êtes la raison qui l’a obligé à se retrancher derrière la seconde zone. Bel exploit. C’est un vrai chantier là-bas. Il y en aura pour des heures de nettoyage. On ne vous remercie pas. Tout était en ordre avant.
Ygerne McNamara
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Sam 9 Avr - 18:22
Le paysage mental d'un être est différent pour chaque, sa mémoire va de même. Pour chaque voyage, Ygerne découvre autant de panoramas et de constructions. Celui de Lewis est d'une platitude de fonctionnaire, qui n'aurait rien à envier au Bureau des Âmes du Pandémonium. Elle tousse, agressée par la poussière des lieux, mais se lève et commence son inspection. Lewis est un homme qui compartimente et cela devrait grandement lui faciliter la tâche.
- Lewis ? risque-t-elle en avançant prudemment parmi les rayonnages. Un grattement furieux se fait entendre derrière la porte qui se trouve dans son dos. Elle doit faire vite. Lewis, je suis venue vous chercher...
Chaque rayon, soigneusement classé, titille sa curiosité de manière malsaine. Quand on travaillé pour Madame aussi longtemps, on a le gout du débusquage d'informations cachées. Une fraction de son être éprouve le besoin de comprendre le meurtrier de sa fille, le cheminement jusqu'à sa barbarie maitrisée et dépourvue d'affect. Une enfance douloureuse et traumatique, une longue carrière dans la police, un homme et une femme qui l'ont marqué au point d'obtenir leur propre section, la meute... La camomille imprègne fortement les étagères du rayon "Vivian" et la sorcière se dit, en la dépassant, que sa détestation doit être liée à cette mystérieuse personne.
- Lewis... ? Vous êtes là ? - Qui êtes-vous et que faites-vous ici ?
Ygerne sursaute et se retourne vivement. Devant elle se tient une sculpturale beauté de films noirs, une femme fatale blonde et sophistiquée. Son parfum capiteux froisse les narines d'Ygerne. La camomille.Vivian.
-... Je suis venue le chercher. Lewis.
En comparaison, elle a l'air d'une sauvage échevelée en haillons sortie de son bois.
-Je vois… vous êtes la raison qui l’a obligé à se retrancher derrière la seconde zone. Bel exploit. C’est un vrai chantier là-bas. Il y en aura pour des heures de nettoyage. On ne vous remercie pas. Tout était en ordre avant. - Je sais. Je vais faire le ménage. Mais pour cela je dois le retrouver avant que lui ne me retrouve. Le loup pousse un hurlement de frustration derrière la porte pour souligner sa présence menaçante.
Si cette femme se montre à elle c'est qu'elle a possiblement un rôle positif ou du moins important. Un certain pouvoir de suggestion. Rare sont les souvenirs qui sont mus par une vie propre, avec une certaine autonomie dans l'imaginaire subconscient du sujet.
- Pourriez-vous me mener à lui, Vivian, s'il vous plait... ? Je souhaite réparer le mal que j'ai fait.
Lewis O'Keily
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Sam 9 Avr - 19:25
-... Je suis venue le chercher. Lewis.
La blonde la toise avec une certaine ironie, rejetant un long jet de fumée. - Il parait évident qu’il n’est pas là. Je vois… vous êtes la raison qui l’a obligé à se retrancher derrière la seconde zone. Bel exploit. C’est un vrai chantier là-bas. Il y en aura pour des heures de nettoyage. On ne vous remercie pas. Tout était en ordre avant. - Je sais. Je vais faire le ménage. - Certainement pas. Vous en avez assez fait ! - Mais pour cela je dois le retrouver avant que lui ne me retrouve.
Vivian tourne la tête vers la porte. - Vous l’avez mis bien en colère, déclare-t-elle d’un ton détaché qui emprunte beaucoup à celui de Lewis. On récolte ce que l’on sème, n’est-ce pas ? - Pourriez-vous me mener à lui, Vivian, s'il vous plait... ? Le visage de la femme se plisse joliment alors qu’elle éclate de rire. - Vous pensez que j’en ai le pouvoir ? Voilà qui est très drôle. Elle fait tomber la cendre de sa cigarette au sol qui semble l’absorber. - Je souhaite réparer le mal que j'ai fait. Long silence méditatif alors qu’elle s’appuie contre la rangée à son nom. - Je suis enfermée ici tout comme vous ! Il ne m’est plus permis de le voir, ni de sortir. Plus jamais. Voyez-vous, il a tendance à agir de la sorte avec tout ce qui le blesse au cœur. Mais si le vôtre vous en dit…
Elle se tourne et l’invite d’une œillade derrière son épaule à la suivre, elle et son déhanché aguicheur. Elles traversent l’allée « Vivian » et son parfum riche. Soupirs voluptueux, mots d’amour éperdus, disputes passionnées, ultime trahison suivie d’adieux.
« Tu n’es qu’un rat d’égout Lewis. Un gentil rat d’égout. Mais je n’épouse pas la vermine, tu comprends ? »
Vivian arrive au bout de la section qui lui est consacrée. Elle est longue, suinte les regrets et la douleur. La femme s’appuie à nouveau contre un meuble et lui désigne une trappe à peine visible sur laquelle est inscrit « Crimes ». - Personne ne va jamais là-dedans. Bonne chance, jolie rousse. Un craquement de bois retentit dans les archives et un grognement satisfait lui répond. - Si j’étais vous, je m’agiterai un peu.
Si d’aventure Ygerne ouvre la trappe, elle découvrira un escalier qui mène dans une pièce sombre avec le même genre de mobilier. Sauf que tout est sans dessus dessous, les étagères à terre, les dossiers éparpillés partout. L’incident semble récent et un liquide rouge et poisseux souille le sol et trempe les feuilles. Deborah est la gardienne des lieux à présent, aussi souillée que le sol. A ses côtés, se tient la forme humanoïde de Lewis. Il ne semble pas menaçant mais la toisera avec méfiance, se postant devant Deborah pour la protéger de l’intruse.
Ygerne McNamara
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Sam 9 Avr - 21:28
- Je suis enfermée ici tout comme vous ! Il ne m’est plus permis de le voir, ni de sortir. Plus jamais. Voyez-vous, il a tendance à agir de la sorte avec tout ce qui le blesse au cœur. Mais si le vôtre vous en dit…
Ygerne fronce les sourcils. Elle assimile lentement les informations données par l'étrange gravure des années cinquante. Lewis enfouit au plus profond les meurtrissures de son âme sans pour autant les soigner. C'est tout sauf sain. Néanmoins jeter aux orties toutes ses convictions pour une vengeance qui pervertit l'âme n'est pas une meilleure option. La sorcière suit Vivian. Les effluves de son parfum entêtant sont insupportables. Ce n'est pourtant pas le plus étouffant. Ygerne éprouve une forme de vertige à passer au travers des émanations d'une passion aussi puissante et destructrice. Les amants étaient tumultueux et la relation visiblement impossible. Comment peut-on aimer, s'offrir à la folie et être ainsi méprisé ? C'est à l'opposé de tout ce qu'elle a pu vivre auprès de David. Elle n'est pas mécontente d'enfin sortir de l'allée et sent clairement ses poumons se décongestionner. Le poids compressant sa poitrine s'allège un peu. Vivian lui désigne l'entrée des l'archivage des "crimes".
- Personne ne va jamais là-dedans. Bonne chance, jolie rousse. - Merci. Aurevoir Vivian.
Elle retient la question qui lui chatouille la langue. Elle n'a pas le temps. Le loup sombre vient d'éclater la serrure de la porte et gronde de satisfaction. Ygerne emprunte la trappe sans la moindre hésitation et la referme consciencieusement derrière elle. Elle ignore ce qu'elle trouvera dans cette partie enfouie dans les soubassements de ce subconscient ordonné. Cette fois, les rayonnages sont sans dessus-dessous. Les meubles ont dégorgé leur contenu sur le sol. Elle ne saura jamais quels souvenirs Lewis avait consigné dans cette pièce. Le sang recouvre tout, dilue la moindre trace.
Ygerne contemple le désastre dont elle est l'auteur.
- Par Odin.... - Maman !
Ygerne lève les yeux et son coeur manque un battement. Le plafonnier unique de la pièce se balance encore, inondant la chevelure rousse de sa fille. Deborah se tient là, si tangible, si réelle. Lewis fait rempart de son corps pour la protéger et son air déterminé accroit les remords de la sorcière. Deborah pose une main sur l'épaule de son protecteur.
- Regarde, papa ! Maman est venu nous chercher ! s'exclame-t-elle entre soulagement et joie de la retrouver.
Ygerne se décompose quand sa fille l'étreint et referme ses bras autour d'elle avec une expression douloureuse.
- Oh.. Debby.... Elle clôt les paupières, refoulant une envie terrible de pleurer. Ma chérie... Tu ne devrais pas être ici. - Le loup, Il me recherche ! Il m'a blessée, tu sais. Elle désigne son cou marqué d'une cicatrice qui en fait tout le tour. Mais papa m'a soignée. Je vais mieux maintenant. Tout en pressant les mains de sa mère, elle se tourne vers Lewis avec un sourire empreint de bienveillance. Il va nous protéger, tu vas voir. Il ne nous abandonnera plus jamais, il a promis ! - Deborah... Tu n'es pas à ta place ici. Lewis n'est pas ton père. Ton père est mort quand tu avais quinze ans. - Quoi... !? fait la jeune fille d'une voix qui s'ébrèche. Mais qu'est-ce que tu racontes ? Papa est juste là ! ...Papa ? Deborah se tourne vers l'homme avec une détresse terrible. Elle veut s'échapper de l'emprise d'Ygerne mais celle-ci la retient fermement. - Lewis est le loup et toi, tu es mon souvenir. Un souvenir que j'ai imposé à ton meurtrier. Tu n'es pas à ta place ici et le loup le sait. Il essaie de te chasser. - ... NON !! PAPA !!! Crie Deborah en se débattant pour s'arracher à la poigne de sa mère. Elle y parvient et se blottit contre le torse rassurant de Lewis. - Lewis... Ce n'est pas votre fille. Vous le savez au fond de vous...Tout ceci... tout ceci est mon oeuvre. Je n'aurais jamais dû laisser le chagrin me submerger. Personne... personne ne mérite ce que je vous inflige. Je dois vous libérer. Laissez-moi vous libérer...Je vous en prie... implore la sorcière.
Lewis O'Keily
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Sam 9 Avr - 22:20
- Regarde, papa ! Maman est venu nous chercher !
Lewis lève la tête et fronce le museau, il ne reconnait pas cette femme. Comment pourrait-elle être la mère de son enfant ? Pourtant Déborah parait si sûre d’elle. Il a plus confiance en elle qu’en ses propres souvenirs qui lui semblent bien confus.
- Oh… Debby....Ma chérie... Tu ne devrais pas être ici. - Bien sur que si ! proteste l’homme-loup en s’approchant, regardant toujours cette femme avec méfiance. - Le loup, Il me recherche ! Il m'a blessée, tu sais. Mais papa m'a soignée. Je vais mieux maintenant.
Le sourire de sa fille amène un grondement bas, comme une sorte de ronronnement lupin.
- Il va nous protéger, tu vas voir. Il ne nous abandonnera plus jamais, il a promis ! - J’ai promis. Plus jamais, confirme-t-il sombrement d’une voix rauque et grave. - Deborah... Tu n'es pas à ta place ici. Lewis n'est pas ton père. Ton père est mort quand tu avais quinze ans.
Lewis se tend, ne comprend pas. Est-il mort ? Il n’en a aucun souvenir.
- Quoi... !? Mais qu'est-ce que tu racontes ? Papa est juste là ! ...Papa ? Lewis lui tend une patte griffue. - Je suis là, mon ange. Tu n’as rien à craindre. Il lance un regard mauvais en direction d’Ygerne. Lâchez-là. - Lewis est le loup et toi, tu es mon souvenir. Un souvenir que j'ai imposé à ton meurtrier. Tu n'es pas à ta place ici et le loup le sait. Il essaie de te chasser. - ... NON !! PAPA !!!
Lewis referme ses larges bras autour de la jeune fille et enfouit son museau dans ses cheveux, l’enrobant totalement dans son étreinte, comme un cocon.
- Il ne t’arrivera rien. Je suis là…je serais toujours là. - Lewis... Ce n'est pas votre fille. - Fermez-là ! - Vous le savez au fond de vous...Tout ceci... tout ceci est mon oeuvre. Je n'aurais jamais dû laisser le chagrin me submerger. Personne... personne ne mérite ce que je vous inflige. Je dois vous libérer. Laissez-moi vous libérer... - Non…je…
Tout est si étrange…si flou dans sa tête. La seule certitude c’est Déborah. Il doit la protéger, coûte que coûte ! Son beau bébé…sa magnifique petite fille.
- Je vous en prie... Son instinct lui souffle de ne pas se fier à cette femme, qu’elle n’en est pas à sa première perfidie avec lui. Mais le Loup hurle au-dessus d’eux, gratte la trappe qui part rapidement en éclat. - Non…Déborah. Paniqué, Lewis se saisit de sa fille et après un instant d’hésitation entraine la « mère » avec eux. - Il faut vous cacher ! Je ne le laisserai pas te prendre, indique-t-il à sa fille.
Ils courent alors que le Loup pénètre dans la deuxième salle et rapidement ils arrivent devant une porte à moitié en verre sur laquelle est inscrite « Détective Privé, Lewis O’Keily ». Le demi-loup s’acharne sur la porte qui refuse de s’ouvrir, il gratte à son tour alors que les pas du Loup se font entendre derrière eux. Enfin la porte cède et ils bousculent les deux femmes dans la pièce. Sa patte retient un moment la main de Déborah.
- Je vais le retenir. Je t’aime Déborah… Il claque la porte derrière lui et des bruits de lutte et des grognements leur parviennent. En se tournant, elles découvrent un bureau impeccablement rangé et nettoyé, quelques plantes grasses, un porte manteau où ont été laissés un imper et un chapeau dignes des années 50. Assis derrière son bureau et le fauteuil tourné vers la fenêtre, Lewis contemple la ville en contrebas, un verre de Scotch à la main. Lentement il se redresse, portant pantalon, chemise et bretelles apparentes qui complètent le look détective d’un vieux polar. - Mesdames, les salut-il tranquillement en posant une fesse sur son bureau. Vous ne deviez pas être là. Il tourne son regard vers Ygerne. Vous êtes donc décidé à troubler ma tranquillité jusqu’au tréfond de mon esprit. Vous êtes bien plus machiavélique que je ne l’aurais cru. Je ne sais pas ce que vous m’avez fait, mais je crois que c’est assez pour me punir, non ? Allez-vous-en. Où je vous livre en pâture au Loup. J'aspire simplement à un peu de paix, même s'il semble que ça soit trop demander. Il n’a pas élevé la voix, mais la menace reste ce qu’elle est.
Ygerne McNamara
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Sorciers
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Sam 9 Avr - 23:07
La trappe cède dans une pluie de confettis de bois. Lewis les entraine avec force dans une course folle jusqu'à les précipiter face à la porte dont la vitre "Détective Privé, Lewis O’Keily" offre un nouveau niveau de donjon mental à explorer.
- Il faut vous cacher ! Je ne le laisserai pas te prendre ! Le lycanthrope est si convaincu d'être le père de sa fille qu'Ygerne s'en trouve profondément retournée. - Lewis ! Ne faites pas ça ! - PAPA !!!
Horrifiée, Ygerne ne peut que regarder la porte claquer et retenir Deborah contre elle, dont les sanglots mouillent son cou en flots hachés. La sorcière lui caresse les cheveux tout en observant le décor, tout droit sorti d'un tournage de film noir. Son regard tombe sur la figure de Lewis, l'humain.
- Mesdames, vous ne deviez pas être là. - Vous avez raison, Lewis.
Deborah redresse la tête, le visage ravagé de chagrin.
- Papa... ? couine-t-elle. - Vous êtes donc décidé à troubler ma tranquillité jusqu’au tréfond de mon esprit. Vous êtes bien plus machiavélique que je ne l’aurais cru.
Ygerne baisse les yeux. Elle est coupable et ne se défendra pas. Il n'y a rien à défendre.
- Papa... ? C'est toi ? demande Deboorah qui a l'âge d'une fillette de dix ans tout au plus, à présent. - Non Deborah, ce n'est pas ton père, souffle Ygerne à sa progéniture déboussolée, à ce souvenir dénaturé. - Je ne sais pas ce que vous m’avez fait, mais je crois que c’est assez pour me punir, non ? - Oui, acquiesce-t-elle. Je me suis laissée emportée par ma peine. Croyez-le ou non, je regrette mon acte du plus profond de mon âme. Cela n'aurait jamais dû se produire. - Allez-vous-en. Où je vous livre en pâture au Loup. - Je vais le faire et j'emporterais ce morceau de mémoire qui n'est pas le vôtre avec moi. Obéissant à ce commandement , Déborah rajeunit encore au point de n'être plus qu'un nourrisson transportable dans une écharpe qu'Ygerne tresse avec ses propre cheveux devenus subitement anormalement longs. Mais avant, je dois réparer les dommages causés dans votre esprit. - J'aspire simplement à un peu de paix, même s'il semble que ça soit trop demander. - Je vous la rendrais. Mais pour cela, j'ai besoin de votre coopération. Apaisez votre loup et laissez moi ranger et nettoyer la pièce qui a été saccagée en m'appuyant sur vos indications pour la restituer au mieux... Je suis en train de perdre beaucoup de sang et bientôt je n'aurais pu assez de force pour agir.
Un silence.
- S'il vous plait. Je ne peux pas vous laisser comme ça, Lewis. Je me rend compte bien trop tard que votre souffrance ne m'apporte pas le moindre repos....Moi aussi, j'aspirais juste à un peu de paix... déclare-t-elle avec une profonde sincérité et une expression douloureusement poignante.
Lewis O'Keily
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Sam 9 Avr - 23:43
- Papa... ? C'est toi ?
Lewis baisse les yeux sur la fillette alors qu’un serrement étrange le prend au cœur. Il s’approche et caresse la tête rousse dans un geste tendre qui le surprend lui-même.
- Non Deborah, ce n'est pas ton père. - Et pourtant, j’ai envie de lui dire oui. Je ne sais pas ce que vous m’avez fait, mais je crois que c’est assez pour me punir, non ? - Oui. Croyez-le ou non, je regrette mon acte du plus profond de mon âme. Cela n'aurait jamais dû se produire. Il fait glisser son regard jusqu’à celui de la sorcière. - Rien n’arrive par hasard, Ygerne. Vous vouliez me voir souffrir. Je le conçois. J’espère simplement que cela suffira à rassasier votre soif de vengeance. Maintenant… Allez-vous-en. Où je vous livre en pâture au Loup. - Je vais le faire et j'emporterais ce morceau de mémoire qui n'est pas le vôtre avec moi. Mais avant, je dois réparer les dommages causés dans votre esprit. Lewis n’a soudain d’œil que pour le nourrisson alors qu’un instinct étranger car ne venant pas de lui le prend aux tripes. - C’est donc ça le sentiment d’être père, murmure-t-il. C’est terriblement dévastateur. Il comprend mieux Colgan à présent. Sans doute la comprend-il mieux elle aussi. - J'aspire simplement à un peu de paix, même s'il semble que ça soit trop demander. - Je vous la rendrais. Mais pour cela, j'ai besoin de votre coopération. Apaisez votre loup et laissez-moi ranger et nettoyer la pièce qui a été saccagée en m'appuyant sur vos indications pour la restituer au mieux... Je suis en train de perdre beaucoup de sang et bientôt je n'aurais pu assez de force pour agir. - Je suppose que c’est moi qui suis en train de vous blesser. Long soupir. Il faut arranger cela. - S'il vous plait. Je ne peux pas vous laisser comme ça, Lewis. Je me rends compte bien trop tard que votre souffrance ne m'apporte pas le moindre repos… Moi aussi, j'aspirais juste à un peu de paix...
Pour la première fois, Lewis la sent sincère. Et c’est cette sincérité qui le décide. Après un dernier regard pour le bébé, il ouvre la porte de son bureau où le Loup semble avoir pris le dessus sur le demi-Loup. Il gronde aussitôt en direction d’Ygerne mais Lewis humain lève la main. - Il suffit. L’animal continue ses démonstrations de menace mais ne bouge pas. Lewis a toujours su maitriser sa part sauvage et animale. L’humain tend la main a Ygerne et ensemble, ils redressent petit à petit les étagères. Lui en lui indiquant où chaque chose a sa place, surveillant toujours le Loup d’un œil, elle en réordonnant le tout. Ils en sont à plus de la moitié lorsque l’homme-loup surgit soudain au détour d’une rangée et arrache brutalement le nourrisson au bras de sa mère pour le serrer possessivement contre son torse ravagé par les morsures et les griffures. - Vous…ne m’arracherez pas… ma fille ! éructe-t-il en crachant à moitié du sang. Lewis humain ouvre la bouche pour répliquer mais le Loup profite de ce moment d’inattention pour sauter sur Ygerne. Tant pis pour son esprit. Lewis doit la faire sortir de là. Il arrache l’animal de la sorcière et offre son bras à sa gueule ouverte qui visait le cou de le femme. Le sang coule à flot et l’humain indique de son bras valide une porte qui vient de se matérialiser dans le mur avec le mot « Exit » au-dessus. - Tant pis pour le reste ! Allez-vous en ! Maintenant ! Ygerne courrez Nom de Dieu ! Tant bien que mal, il lutte pour retenir l’animal.
*****
Dans la réalité à la lumière crue du bunker, Lewis lutte toujours. Le Loup s’est recroquevillé dans un coin de la pièce, change constamment de forme, entre l’humain et le Loup dans des craquements d’os terribles. - Sortez…de la pièce ! Prévenez… Colgan !