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 De plume à écaille

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Orion
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De plume à écaille OIG

Birds flying high
It's a new dawn
It's a new day
It's a new life
For me...
... And I'm feeling good
Fish in the sea



Je ferme les yeux, la tête dans les nuages, les pieds dans l'eau, j'inspire une nouvelle bouffée d'air qui remplit mes poumons. De la vie à l'état pur. J'avance, un pied devant l'autre, dans l'eau, pour y puiser du sable mouillé. Quand je le ressors, il s'étale sur ma peau comme de la boue. Je fais chauffer mes mains et le sable se met à fumer, puis à vibrer, avant de devenir du verre. J'éclate de rire alors que je retire délicatement ces étranges gants rigides. Je plonge cela dans l'eau et l'eau se met à nouveau à fumer. Au moment de repartir, mon pied heurte un coquillage que je ramasse délicatement avant de m'assurer qu'il est vide.

Il est beau. Il capture la lumière, la nacre délicatement avant de la laisser s'échapper avec autant de douceur que possible. Ce n'est pas un coquillage comme les autres, c'est une mini-grotte colimaçonnée très protectrice. Je le tourne dans tous les sens pour essayer de capter un maximum de lumière et de comprendre comment la nacre fonctionne. J'essaie de toucher la surface, mais rien n'y fait. D'ailleurs, c'est tout doux à l'intérieur, aussi doux que la lumière, et d'une pureté sans égale.

C'est au moment où je pose le pied sur le rivage que je me rends compte que le coquillage n'est pas que beauté. Mes pas s'arrêtent. Sur sa surface extérieure, la plus grosse partie que je n'avais pas même vu, ce petit abri de vie est rêche, piquant, dur, et aussi peu agréable que l'intérieur est accueillant. Je passe mon doigt sur sa surface et ma peau se râpe un peu à ce contact. Très bien ! Autant passer par l'intérieur, dans ce cas.

Je m'installe en position assis et je commence à remplir mon coquillage de sable. Une fois bien remplit, je souffle à l'intérieur, faisant jaillir du verre qui se cristallise immédiatement... et faisant naître une note de musique aussi étrange qu'intrigante. Je grimace, retire le sable de ma bouche et m'intéresse à la pièce de verre. C'est une aile, définitivement, et elle souhaite sa jumelle. Je recommence l'opération et fini par me lancer dans une nouvelle sculpture. Les grains de sable de cette plage sont chargés en écorce et en charbon de bois...

... le verre que je fabrique devient d'un magnifique doré. Je souris, comme pour encourager une forme à naître. C'est un phœnix ? Non, c'est un dragon ! Je continue à le sculpter jusqu'à avoir un dragon à taille humaine. Je décide de continuer et de façonner un phœnix, pour lui tenir compagnie. Le soleil décline quand j'apporte la touche finale. Je me tourne vers lui et m'incline à mon tour, comme pour le remercier. Quand je m'éloigne de quelques pas pour l'observer, je remarque que quelqu'un nous regarde.

"Bonsoir !"

Je lève le bras et salue le nouvel arrivant. C'est un homme, je devrais me méfier, mais il n'est pas comme les autres hommes.

Celui-là est un coquillage.

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Urdred
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Je n’ai plus d’ailes, ni d’écailles. 
Je suis un peu humain.
Je peux me reproduire avec d’autres espèces.
Je ne me sens ni tout à fait vivant, ni tout à fait mort.
Neorvrim se fond dans ce nouveau paysage comme s’il y avait toujours vécu.
La Sangsue va mal et pense que je ne vois rien. Mais comme je ne suis pas du tout qualifié pour ce genre de… réparation de vague à l’âme, je ne dis rien et me contente égoïstement de tout ce qu’il y a prendre.


Mab me hait…

Que fais-je donc ici ? Suis-je simplement l’instrument d’entité supérieure qui m’on laissé croupir dans ma prison pendant des siècles simplement pour me relâcher lorsqu’elles auraient à nouveau besoin de moi ?
Mes pas m’ont guidé vers la plage. Etonnant ! C’est d’ordinaire un lieu que j’évite. A cause de l’eau. Mais aujourd’hui ? Aujourd’hui tout est différent. L’eau me picote un peu mais ne me fait plus mal.
L’air chargé d’embrun m’aurait fait reculer en temps normal. Et s’il ne me plait pas d’avantage à présent, il est, lui aussi, parfaitement inoffensif.

Je marche, encore et encore. Mais j’en ai assez de rester aussi… passif ! Assez de subir ! Assez de n’avoir aucun contrôle sur ce qui m’arrive ! ASSEZ !
L’ennuie, et pas des moindres, c’est que je n’ai aucune idée de la direction à prendre pour commencer. Et puis je me souviens de ma promesse à Iska. Pourquoi ne pas commencer par cela ?
Lui offrir une sépulture digne d’elle, leur offrir à tous un lieu de repos au soleil, une vision sur le ciel que nous avons tous chérit ! Neorvrim tenait-il réellement à nous effacer si vite de sa mémoire pour batifoler avec son humain ?
Exécrable ! Il était le consort de notre Reine ! De ma sœur.
Je sens la colère réchauffer mon ventre. Une sensation meilleure que le vide, assurément.

Quelque chose au loin sur la plage brille si fort qu’elle m’oblige à fermer les yeux. Intrigué, je m’approche malgré tout et reste bouche bée devant… MOI.

Une sculpture de dragon. Un dragon doré. Par la flamme, il y a même cette écaille qui me manque sur le côté. Une vieille blessure d’eau qui n’a jamais parfaitement cicatrisée. Complètement hypnotisé, j’avance encore et lève la main pour toucher le dragon de verre.

Comme j’aimerais me fondre sous ses écailles ! Etendre mes ailes.
Impossible d’endiguer le flot d’émotions qui me submergent et que je camoufle aussitôt qu’une voix retentie.
Le sculpteur. Je l’avais oublié. C’est alors que je note la créature qui accompagne le dragon.
Un phénix ?
Je n’en ai vu qu’un dans ma longue vie et… je dévisage l’artiste et reconnait immédiatement la créature qui suivait Neorvrim partout et avec qui il s’entendait si bien.

- Tu es l’animal de compagnie de Neorvrim ! Le phénix …
Gozion ? Davon ? Impossible de me souvenir. Ça n’est pas comme si je me mêlais aux races dont Neorvrim s’entichait constamment.
- C’est toi qui a fait cela ? je demande en désignant les sculptures de verre. Tu te souviens de moi ? J’ai un autre geste vers le dragon.
Auparavant, je n’aurais même pas douté du fait qu’il m’avait forcément gardé dans sa mémoire. A croire que même ma belle fierté m’a abandonné.  
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Orion
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L'homme-coquillage regarde le dragon comme s'il le connaissait. Je penche la tête sur le côté, un peu amusé par la situation autant qu'intrigué. Il ose même poser la main directement sur le verre et je crains un instant qu'il ne se brûle la peau contre la paroi encore chaude. L'aura de l'homme n'est pas dorée, elle est d'un bronze passé, de ceux qui ne retrouvent de la brillance des statues qu'à force de caresses. Le dragon de verre, pour sa part, reste bien à sa place. Malgré le refroidissement de la matière, il ne bouge pas, il ne change pas d'expression déterminée.

L'aura de bronze grandit, s'étend, à mesure que la main de l'homme passe sur le verre, et que les yeux en caressent toutes les aspérités. À travers mes yeux, le dragon se pare de lueurs brillantes à mesure que l'aura se fait insuffler en lui.

Finalement, le bronze disparaît totalement tandis que l'homme-coquillage se tourne vers moi. J'imite sa posture et me tourne vers lui avec la même lenteur... Et je baisse les yeux presque aussitôt. L'animal de compagnie de Neorvrim ? Alors c'est ainsi que je suis perçu ? Cela me rend immédiatement triste jusqu'à ce que je ressente la présence palmée de ma sirène, quelque part, en moi. Elle murmure sur un ton que personne ne peut entendre "si tu es l'animal de compagnie de quelqu'un, tu es le mien". J'ai un sourire, je hoche la tête, rassuré, et le regarde l'homme.

"C'est moi, avec mes mains, l'eau, le sable, le sel, et la cellulose de bois qu'il y a sur cette plage, le cèdre, notamment, donne cette couleur dorée. Elle deviendra plus légère par endroit quand ça aura fini de refroidir."

À sa nouvelle question, je plisse les yeux pour mieux le regarder. Ce n'est pas quelqu'un que j'ai croisé depuis ma renaissance, c'est certain. J'essaie de me souvenir de ma visite au marché, des gens que j'ai aidés parce qu'ils avaient besoin de réparations, ou d'autre, mais... non. Rien.

Je le regarde alors plus attentivement. C'est un homme aux proportions du visage très agréable. De larges épaules, une stature fière, un nez droit, une mâchoire carrée et des yeux clairs. En fait, il est sans doute la personne la plus en phase avec les critères de beauté des humains, si j'en crois leur dire. Je pense que si on me demande un jour une statue à la gloire de l'humanité, je prendrai exemple sur lui.

Mais pour moi, ce n'est qu'une coquille. Ce qui m'intéresse, ce n'est pas cela.

Après un certain temps, je me rappelle qu'il m'a posé une question.

"Non."

Je plonge à nouveau les mains dans le sable tandis qu'il s'intéresse à la sculpture à nouveau. Du coin de l'œil, je peux voir son aura s'étendre. J'en sors deux poignées de sable pour faire deux cornes. Je me retourne, et regarde à nouveau l'homme qui, de mon point de vue, se trouve à l'intérieur du dragon. Quelles cornes pourrait-il avoir ? Je pense que je lui ferai deux paires de cornes torsadées. Une fois ma première corne faite, je m'avance jusqu'à l'inconnu.

"Vous êtes qui ? Moi je suis Orion. Mais avant, on m'appelait apparemment Hadrim Yol."

Je lui pose la corne à peine refroidie dans les mains pour forger l'autre.

"Quatre cornes, c'est bien, non ?"

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Urdred
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- C'est moi, avec mes mains, l'eau, le sable, le sel, et la cellulose de bois qu'il y a sur cette plage, le cèdre, notamment, donne cette couleur dorée. Elle deviendra plus légère par endroit quand ça aura fini de refroidir.
- C’est magnifique ! Tu es doué. On dirait…

Moi.
Mais le mot s’étrangle dans ma gorge. Je pose mon front contre la tête de l’animal encore chaude quitte à me brûler la peau. Si le feu me fait du mal, je ne le crains toujours pas. Bêtement je me dis qu’à force d’y exposer ma peau, elle retrouvera son immunité passée. Qu’elle se souviendra, comme mon corps finira par se rappeler qu’il n’a pas qu’une forme. Qu’une autre l’attend. Impatiemment.

- Tu te souviens de moi ?

Il me scrute avec une attention qui pourrait me mettre mal à l’aise. Mais le fait est que j’ai trop eu l’habitude d’être l’objet de regards parfois bien plus mauvais pour en être affecté. Moi aussi je l’observe et petit à petit je remets ce visage sur celui qui se cache au fond de ma mémoire.
Le silence s’attarde mais je ne dis rien pour le briser, arquant simplement un sourcil un peu perplexe. A-t-il entendu ma question ?

- Non.
Ah oui. Apparemment. Il se remet à son ouvrage et j’ai un petit rire stupéfait devant son étrangeté. Il ressort de ses mains une corne. Je la fixe avec attention. Oui elle pourrait ressembler à celle que j’arborais.  

- Vous êtes qui ? Moi je suis Orion. Mais avant, on m'appelait apparemment Hadrim Yol.
Il tend la corne qui atterrit dans ma paume. Elle est chaude encore, magnifiquement exécutée. Cette créature a un don, c’est une certitude.
- Hadrim Yol ?

J’étais parfaitement dans le faux avec mes tâtonnements. Mais il faut dire que je ne me suis jamais intéressé à lui, ni à son sort. Tout ce dont je me souviens, c’est que Neorvrim avait porté son deuil.

- Orion te va mieux. Je n’ai aucune idée d’où vient cette certitude. Je suis Urdred. Prince Urdred.
J’ai une grimace. Je tirais tellement de fierté de ce titre. Mais il sonne aujourd’hui encore plus creux qu’il ne sonnait à l’époque d’Iska.

"Prince Trouduc."
Certainement plus.
Malgré tout, je m’y accroche à ce titre.

- J’étais le petit frère de la Reine des Dragons. Je ne suis pas certain que nous ayons déjà échangé une parole à l’époque.
- Quatre cornes, c'est bien, non ?
J’acquiesce avec un sourire nostalgique.
- Oui. Quatre cornes, c’est parfait. C’est le nombre que j’avais. Sais-tu que c’est moi que tu as sculpté ? Je lui montre la petite cicatrice sur le côté. Une flèche de glace m’avait transpercé les écailles à cet endroit pendant une bataille contre les Géants du Nord. J’ai mis des mois à m’en remettre et aucune écaille n’a repoussé derrière. Alors pourquoi mentir en prétendant ne m’avoir jamais vu ?

Mais nous avions gagné cette bataille. Et tant d’autres. Au nom d’Iska et de la grandeur de notre peuple.

- J’aime beaucoup ta sculpture, Orion. Tu as vraiment renait de tes cendres ? Tu dois savoir que Neorvrim est aussi là…
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Orion
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Je me redresse quand il se présente comme un membre haut placé. Encore un ? Je pense qu'il faudrait que je me sente humble, et petit devant lui. Peut-être que les gens sans titres sont des exceptions à présent. Cela me va tout à fait. Après un instant de réflexion, je courbe l'échine, comme on m'a appris à le faire.

“Majesté le prince.”

Nous n'avons jamais parlé ? Cela me rend un peu triste. Mais d'une manière irrationnelle, j'arrive à passer outre dans la seconde.

“Je ne suis plus celui que j'étais quand nous ne nous parlions pas. Je suis quelqu'un d'autre maintenant.”


Si c'est un reproche qu'il me fait, ce n'est pas moi qui en porte la responsabilité. Cependant, je m'illumine quand le petit frère de la reine me dit que quatre, c'est parfait. Je hoche la tête et lui donne la nouvelle afin de commencer à en fabriquer une troisième. Au milieu de mon ouvrage, je regarde le monsieur prince. Il m'a dit que c'était lui, n'est-ce pas ? Mon regard passe de l'homme à la sculpture. Je place délicatement la corne nouvellement crée sur le côté de sa tête. Non, plus profilée, plus noueuse. Je rajoute quelques retouches et une forme de vrille. Je lui essaie à nouveau. C'est beaucoup mieux.

Tout à mes mesures et à mes évaluations, je réponds d'un ton absent.

"Je ne mens jamais."

À quoi bon mentir ? Sauf quand on me demande, bien entendu. Mais alors, je ne suis pas à l'aise. Du coup, généralement, on ne me met pas réellement dans les confidences. C'est pour le mieux.

"Je l'aime beaucoup aussi." Je me rappelle qu'après un compliment, il faut toujours être reconnaissant. "Merci."

Il me pose une nouvelle question, et une affirmation.

"Oui, je renais de mes cendres en ayant tout oublié, mais en ayant conservé des choses qui ne sont pas des souvenirs. Je ne sais pas, c'est ce que le démon m'a expliqué."

Pour ce qui est de l'affirmation, je ne réponds rien alors que je peaufine le placement des cornes. C'est un fait, je sais que Neorvrim est là, lui aussi, visiblement. Cependant, une fois soudée, je me retourne.

"Si tu le recherches, je ne vais pas pouvoir t'indiquer où il est. Je passe mon temps ici et il... Enfin lui, non. Cependant, je sais vers qui tu peux t'adresser pour le trouver."

Une fois le placement satisfait, mes mains rougissent et les cornes se soudent parfaitement. Je prend celles des mains d'Urdred pour faire de même avec l'autre paire.

"Je pensais qu'il ne restait plus de dragon. J'imagine que c'est un soulagement que tu sois là."

C'était quelque chose que je ne partage plus avec Neorvrim, désormais, le fait d'être unique pour notre espèce. Je suis content pour lui, très content.

"Pourquoi es-tu comme un coquillage ?"
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Urdred
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Sa révérence me fait éclater de rire. Un rire sincère et qui n’a rien de moqueur pour une fois.
- Je t’en prie. Ça n’est pas nécessaire. Plus maintenant. Pas avant que je ne m’empare d’un nouveau titre.

Un titre que j’aurais peut-être mérité.
Une créature incapable de mentir ? Oui c’est la cas de nombreux Faes. Nous sommes souvent trop entiers pour apprécier le mensonge ou même en être capable.

- Oui, je renais de mes cendres en ayant tout oublié, mais en ayant conservé des choses qui ne sont pas des souvenirs. Je ne sais pas, c'est ce que le démon m'a expliqué.
J’ai un rire aigre.
- J’aurais sans doute préféré oublier ma vie moi aussi…

Je ne ressentirai pas alors ce manque terrible, cette sensation de ne pas être à ma place. Mais c’est une pensée stupide.
Je n’ai jamais eu de véritable place autre que celle que je me suis moi-même créée. C’est encore ce que je vais devoir faire aujourd’hui. Sauf que cette fois, toutes mes belles certitudes d’alors ont flanché.

- Si tu le recherches, je ne vais pas pouvoir t'indiquer où il est. Je passe mon temps ici et il... Enfin lui, non. Cependant, je sais vers qui tu peux t'adresser pour le trouver.
J’ai un large sourire narquois.
- Oh ne t’en fais pas. Je sais exactement où le trouver et il le sait aussi. Vois-tu, je suis peut-être la clé de la survie des dragons alors il ne me lâchera pas de sitôt.

Je le regarde œuvrer avec une certaine fascination. Quelle maitrise de son art… et du feu. Je déglutis avec difficulté, étouffé par l’envie. Mes doigts sont attirés comme un aimant par cette matière rougeoyante et brûlante.
- Je pensais qu'il ne restait plus de dragon. J'imagine que c'est un soulagement que tu sois là.
- Il n’en restait qu’un avant que quelque chose ne me libère de ma prison. Je lui lance un long regard entendu. Soulagé ? Je ne saurais dire. S’il avait eu la possibilité, il aurait sans doute choisi n’importe qui d’autre. Lui et moi… ne nous sommes jamais franchement entendu. Tu n’es pas réapparu depuis longtemps je me trompe ?  

Quelque chose dans ses yeux à la fraicheur des âmes toute neuve, celles qui n’ont pas encore été tordu par la bassesse des êtres et l’implacabilité de la vie.
Je recule pour admirer ses sculptures et une idée germe petit à petit dans mon esprit. Mais il m’arrête en pleine réflexion.

- Pourquoi es-tu comme un coquillage ?

Sa question me laisse un moment perplexe puis j’arbore le rictus mauvais qui a fait ma réputation à la cour. Celui qui lançait les rumeurs les plus folles. On me disait sadique, dépravé, dénué de tout sentiment, bien trop gâté, sans cœur et j’en passe ! Je me suis amusé à toutes les nourrir, à me faire ainsi un nom à l’ombre d’Iska puisque telle était naturellement ma place quoiqu’il arrive.

- Pourquoi penses-tu cela ? Parce que je suis creux à l’intérieur ?

Est-ce l’image que je renvois alors ?
Pas étonnant que Mab ai préféré quelqu’un d’autre dans ce cas.
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Orion
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Je ne savais pas qu'on pouvait s'emparer d'un titre. Moi, je ne m'empare de rien. Je fabrique, créé, fais naître et laisse vivre. Je me demande quelle forme ça a, quelle aura ça peut avoir, si ça se mange, si ça fait en sorte que les autres obéissent et s'inclinent.

"D'accord. Tu me préviendras ? Comme ça, je saurai."

Je lui avoue le cours cyclique de mon existence et il me dit qu'il aurait aimé ne rien se souvenir. Je me redresse entièrement, lui faisant face, un air un peu dépité... voire blessé... sur mon visage. Comment peut-on vouloir volontairement ne pas se souvenir de son passé ? C'est un non-sens total et absurde.

"Quand on ne se souvient pas, on imagine le pire, jamais le meilleur. Le mieux est alors de ne pas y penser." Je pose ma main sur ma tempe, mettant sans doute du sable dans mes cheveux "Je n'ai pas encore appris à ne pas penser."

Je laisse ma main aller contre mon corps et je me dis que ce genre de moment est arrivé, le moment où je suis supposé dire quelque chose de rassurant, peut-être... je ne sais pas... prendre cet être dans mes bras pour le rassurer ? Rien ne me vient, comme toujours.

"A tes souhaits."

J'ai entendu cette phrase une fois, je l'ai trouvée amusante. Je pose ma main sur l'avant-bras d'Urdred et je le regarde en baissant légèrement la tête, comme pour mettre plus de poids à mes mots.

"... que les tiens soient exhaussés."

Je trouve ça bien que Neorvrim se soit trouvé un ami comme lui, quelqu'un sur qui il peut compter, quelqu'un qui ne le lâchera pas. Pour ma part, c'est sans doute mon plus grand regret : celui de ne plus être cet ami qu'il souhaitait. J'aurais bien aimé avoir un ami dans cette vie. Oui, le voilà, mon souhait.

Malheureusement, il dit que Neorvrim et lui ne se sont jamais entendus, c'est étrange, tout le monde adore Neorvrim ! Même les humains qui devraient avoir peur de lui. Je ne comprends pas... Et j'ouvre la bouche pour demander avant que ma maigre éducation dans ce monde ne m'affirme que c'est une mauvaise idée. Il y a des choses que je suis voué à ne pas comprendre. Ce n'est pas grave.

"C'était comment, la prison ?"

Finalement, je me fends d'une nouvelle question à laquelle j'ai non pas une, mais deux questions. Je pensais que c'était impoli de répondre à une question par une question. Son visage se crispe, mais s'il souhaite me faire passer un message, je ne le décrypte pas.

Sans répondre, je prends l'énorme coquillage nacré que j'ai laissé dans le sable. Si l'intérieur est creux, ce n'est pas ce que je perçois. Je dégage la pointe de tout le sable qu'il contient, gonfle mes poumons, et souffle à l'intérieur en faisant une vibration dans mes lèvres. Le son qui en sort est doux, magnifique, comme la complainte d'une sirène dans le lointain, de celle qui a besoin de victimes... ou d'aide. Je fais moduler ce son en mettant mes doigts à l'intérieur de la nacre, comme un hululement. La fin de la note se transforme en une vibration sourde, comme un grondement satisfait.

Finalement, je lui mets le coquillage dans les mains.

"Je pense que tu es comme un coquillage parce que tu caches un trésor doux à l'intérieur, mais qui reste coincé, que tu n'as jamais montré à qui que ce soit, pas plus avant que maintenant. Ta carapace, humaine ou écailleuse, est belle, mais elle ne sera jamais aussi belle que quand tu montreras réellement de quoi tu es fait, peut-être même les grains de sable que tu transformes en perle... Mais peut-être que tu ne le sais pas."

Penchant ma tête sur le côté, je louche sur le coquillage, encore dans ses mains.

"Creux à l'intérieur, c'est ce que tu penses de toi-même ? Pourquoi est-ce cette idée qui t'est venue en premier ?"
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Urdred
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Sa… formule étrange me laisse profondément perplexe. Est-ce une sorte de coutume humaine ? Je ne l’ai jamais entendue. Je ne sais donc absolument pas comment y répondre. Je lance donc un vague « Merci ? » très peu sûr de moi.

- C'était comment, la prison ?
Nouveau désarçonnement complet. La surprise me fait rire. Un rire un peu aigre parce que repenser à tout cela n’est pas franchement agréable.

- A ton avis ? Je lève les yeux au ciel, ce ciel dont j’ai été largement privé. Dont je suis toujours privé. Froid. Solitaire. Douloureux… Tranquille… trop tranquille.

Cette question de coquillage me trouble et je préfère observer le dragon, les reliquats de ce que je fus. J’étais rempli de feu,  
Je suis attiré par le son étrange qu’il produit soudain avec ce fameux coquillage. Il y a un son particulier, que je ne peux qualifier ni d’agréable, ni de désagréable. J’ai un petit sourire lorsqu’il se métamorphose en une sorte de grognement de dragonneau. Un son que l’on ne risque pas de réentendre de suite.

Il me remet l’instrument entre les mains et je le fais tourner entre mes doigts, ne sachant trop qu’en faire.
- Je pense que tu es comme un coquillage parce que tu caches un trésor doux à l'intérieur, mais qui reste coincé, que tu n'as jamais montré à qui que ce soit, pas plus avant que maintenant.

L’idée me fait sourire de façon aigre. Moi doux ? Par la Flamme ! Je ne sais pas où il est allé cherche cela mais je trouve cela aussi drôle, qu’absurde et… légèrement adorable.
Un trésor doux ? Il n’y a rien de doux en moi. Je n’ai rien cultivé de tel. Et pourtant, malgré tout, je n’arrive à trouver les mots pour le contredire. Non pas parce que je crois une seconde qu’il dise la vérité mais parce qu’il semble certain de ce qu’il avance. Et une telle certitude force… une sorte de respect.

- Ta carapace, humaine ou écailleuse, est belle, mais elle ne sera jamais aussi belle que quand tu montreras réellement de quoi tu es fait, peut-être même les grains de sable que tu transformes en perle... Mais peut-être que tu ne le sais pas.
- Non. Je n’en sais rien du tout.
- Creux à l'intérieur, c'est ce que tu penses de toi-même ? Pourquoi est-ce cette idée qui t'est venue en premier ?

Je garde le silence un moment à observe l’extérieur de la carapace disgracieuse, m’y égratigne la pulpe des doigts.  

- Probablement parce que je n’ai qu’une mince idée de ce que je suis aujourd’hui. Il semblerait que pendant ma détention j’ai subi une sorte de … mutation. Je ne suis plus seulement un dragon. Je suis… autre chose. Presque plus un dragon à vrai dire. Fatalement je me sens donc… très creux. Peut-être est-ce la même chose pour toi ? Avais-tu conscience de ce dont tu étais capable lorsque tu es revenu à la vie ? De ce que tu es ? Est-ce inscrit en toi ?
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Orion
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À mon avis ? Une prison doit être un endroit où on se retrouve un peu seul avec soi-même. Un endroit de réflexion, peut-être même de frustration. Cependant, je sais que ce n'est pas une vraie question à laquelle je dois répondre, alors je garde le silence et hoche la tête à sa propre réponse.

"D'accord."

Ce ne sont que des réponses évasives et imprécises, mais cela dresse le portrait d'un endroit détestable. Cependant, la manière dont il m'a répondu était, elle aussi, froide, douloureuse, tranquille, trop tranquille... Je ravale donc ma question de savoir pourquoi il a été mit dedans.

Pour ce qui est du coquillage, j'essaie d'expliquer au mieux, mais plus mes mots viennent, plus cela devient logique pour moi, et plus je sens que cela devient flou pour lui. Ce n'est pas que sa présence m'intimide, c'est juste que j'ai l'air de ne pas être la personne qui lui convient, là, tout de suite. Peut-être que je peux le devenir ? J'ai toujours été doué pour cela : m'adapter, évoluer.

Mes yeux se plissent à sa réponse. Il se croit ceux parce qu'il a changé ?

"Ce n'est pas parce que tu ignores ce que tu es que tu es creux."

C'est un truc de gens normaux, cela, je le sais : de faire en sorte d'ignorer l'existence de ce qu'ils ignorent. J'ai essayé, mais je n'y arrive pas. Ce que j'ignore me fascine, m'a toujours fasciné, et je lui donne une grande importance dans mon esprit.

"Je suis né poussin de mon œuf. Je ne savais pas qui j'étais. J'ai dû apprendre à marcher, à évoluer parmi les hommes, j'ai dû apprendre à parler comme eux, à m'adapter, à faire comme eux. On a essayé de me dire quoi penser, quoi faire, mais sans jamais m'en donner la finalité. On a même essayé de me dire qui aimer, et qui ne surtout pas aimer."

Ma tête se penche à nouveau sur le côté et mon regard se perd quelque part au-dessus de l'épaule du dragon.

"Si c'est inscrit en moi, je ne sais pas lire."

Mes épaules s'abaissent un peu. Savoir ou ne pas savoir qui on a été. Avoir des regrets, ou être frustré de ne pas savoir... Je pense qu'il n'y en a pas un qui peut être pire que l'autre.

"Tout ce que je sais est que je sais que je vais tout perdre, un jour où l'autre, et devoir tout recommencer à nouveau. Cela me rend triste. Je ne sais pas quand ça sera, et cela peut arriver à n'importe quel moment. Ma seule certitude est que je me dois d'en profiter, tant que ça dure."

Je m'accroupis, plonge à nouveau mes mains dans le sable pour en faire une bulle de verre. Cette dernière se met à briller du même doré que le phœnix et le dragon. Je la façonne pour qu'elle devienne ovoïde. Je lui ajoute des écailles, des pointes par ci, par là, et je le pose au milieu de mes deux statues, tant et si bien qu'on ne sait pas bien s'ils se battent l'un contre l'autre pour la possession de l'œuf, ou ensemble pour sa protection.

"Tout ce que j'ai, tout ce je sais faire, je l'ai acquis par moi-même, avec de longs mois de pratique. C'est bien d'évoluer. Que peux-tu faire maintenant que tu ne pouvais pas faire avant ?"
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Urdred
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- Ce n'est pas parce que tu ignores ce que tu es que tu es creux.
- C’est vrai… le mot juste est sans doute vidé de ma substance. De ce qui faisait qui j’étais.
- Je suis né poussin de mon œuf. Je ne savais pas qui j'étais. J'ai dû apprendre à marcher, à évoluer parmi les hommes, j'ai dû apprendre à parler comme eux, à m'adapter, à faire comme eux. On a essayé de me dire quoi penser, quoi faire, mais sans jamais m'en donner la finalité. On a même essayé de me dire qui aimer, et qui ne surtout pas aimer.
- Et suis-tu tous ces conseils à la lettre ?

J’espère sincèrement que non. Il doit être horrible d’être… remodeler de la sorte. L’avantage de n’avoir eu l’attention de personne depuis ma naissance, c’est que je me suis construit de la manière exacte qu’il me plaisait. Enfin… tout ce que j’ai pu grapiller ici et là et qui me plaisait.

- Si c'est inscrit en moi, je ne sais pas lire.
- C’est bien dommage. Tu aurais pu me dire comment faire pour se lire soi-même.

- Tout ce que je sais est que je sais que je vais tout perdre, un jour où l'autre, et devoir tout recommencer à nouveau. Cela me rend triste. Je ne sais pas quand ça sera, et cela peut arriver à n'importe quel moment. Ma seule certitude est que je me dois d'en profiter, tant que ça dure.
- Comme nous tous Orion. Nous sommes tous amener à mourir. Toi tu sais simplement que tu reviendras, peut-être même es-tu plus fort à chaque renaissance qui sait. Mais oui… profiter tant que cela dure, je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire.

Moi je ne sais même pas si j’ai conservé ma longue vie, où si elle s’abrègera brutalement comme un humain. Ou peut-être un entre deux ? Verrais-je un jour la renaissance des dragons ? Aurais-je même le temps de m’y atteler ? Rien n’est moins sûr.
De toute façon, il faut bien que je l’accepte.
Plus rien n’est certain.
J’ai un petit sourire en voyant la forme que prend la nouvelle création du phénix. Est-ce l’œuf dont il est issu ? Il pourrait tout aussi bien être un œuf de dragon.

- Tout ce que j'ai, tout ce je sais faire, je l'ai acquis par moi-même, avec de longs mois de pratique.
J’ai un petit ricanement en constatant que lui et moi partageons cela.
- Ce genre d’acquis est bien plus précieux qu’un don inné à mon sens.
- C'est bien d'évoluer. Que peux-tu faire maintenant que tu ne pouvais pas faire avant ?
- Oh des tas de choses fantastiques ! Je déclare avec ironie. Suer, me brûler, ne plus guérir aussi rapidement, sentir mauvais, ne plus voler ni avoir d’écailles, et ah oui, le plus important évidemment ! Je suis à présent capable de faire des enfants à toutes races avec qui il me sied de m’accoupler ! Sans passer par la case œuf à priori. Vois comme mon évolution est belle, n’est-ce pas !

Je pousse un soupir résigné en contemplant la mer. A quoi bon m’appesantir sur tout cela.
- L’eau… elle me fait moins de mal.
Je me tourne ensuite subitement vers le phénix.
- Tu aimes créer, n’est-ce pas Orion ? Je n’ai rien à t’offrir en retour mais… pourrais-tu me rendre un service ? J’aime tes sculptures. J’ai besoin d’un lieu de recueillement et de repos pour ceux qui se trouve encore dans le mausolée ou s’était enfermé Neorvrim. Je refuse qu’il reste dans le noir. Je veux un endroit lumineux, à ciel ouvert… digne de ce qu’ils furent.
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Orion
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Je secoue la tête. J'ai voulu. C'est plus facile d'écouter et suivre que de savoir ce qu'on veut vraiment. Même la sirène de ma vie a voulu m'éloigner d'elle...

Cependant, nous en revenons à lui.

“Aujourd'hui, tu es quelqu'un. Tu n'as juste pas encore trouvé qui.”

Quelqu'un d'autre ? Pas même. J'ai eu longtemps l'opportunité d'y réfléchir. Je ne pense pas moi-même être différent de ce que j'étais. Ou peut-être que si. C'est juste une autre naissance, une nouvelle chance. Je repare du début, sans souvenirs, sans regrets.

“Tu penses qu'on peut se lire soi-même ? Ce serait étrange comme idée. On est quelqu'un par rapport aux autres. Seul avec soi, on n'est rien.”

Je laisse le dragon à sa contemplation tandis que je rectifie un ou deux détails que personne ne verra jamais. Une écaille, une griffe, une plume… des détails minimes… des détails importants. Je recule de deux pas et observe ce qu'il manque.

“Je suis sans doute plus conscient de la fin que la plupart. Mourir, c'est douloureux.”

C'est une certitude que je connais d'instinct. Cette fin, je l'ai vécue, encore et encore. Ce n'est pas parce que je connais le chemin qu'il est plus facile.

“Oui, c'est précieux. Qu'est-ce que tu apprends, en ce moment ? Je pense qu'il faut tout apprendre de tout, et si on ne peut pas apprendre, alors il faut enseigner.”

Je vois bien ce dragon expliquer aux jeunes hommes et femmes à se battre avec des lames… mais peut-être suis-je encore une fois trop rêveur.

Il m'explique avec des éclats tranchants dans la voix tout ce qu'il peut faire à présent. Je ne saisis pas l'ironie, mais je vois bien que son aura de bronze s'est teintée d'obsidienne. En tout cas, je le regarde avec une envie non feinte. Je ne savais pas que les oeufs naissaient dans des cases. Sans moquerie, je m’exclame.

“Oui, c'est magnifique ! C'est impressionnant de pouvoir expérimenter tout cela ! Tu vas devenir… le père des dragons, de tous les dragons.”

Pour un être qui n'a ni parents ni enfants, il s'agit là d'un compte absolument fantastique.

Et l'eau ne l'attaque pas, il n'a donc pas à guetter le moindre nuage avec inquiétude. J'hoche la tête, entendu, comme s'il s'agissait là d'une belle conclusion à un beau récit.

Sa demande fait naître une vibration en moi. J'approche ma main de la sienne, hésite, secoue mes doigts pour en faire partir la chaleur résiduelle, et attrape sa main.

“Viens !”

Je l'entraîne à ma suite jusqu'à la cascade de végétation et tire mon nouvel ami à l'intérieur. Là, la crique avec l'ancien village de pêcheurs s'étend en contrebas.

“Je ne peux pas amener Neorvrim ici à cause des embruns qui frappent parfois les rochers. T'es le premier qui voit où j'habite.”

Ma main s'étend jusqu’à la coupole en verre que constitue mon nouveau nid. Elle n'est pas décorée et ressemble d'ailleurs un peu à un œuf transparent géant, brillant. Il s'agit d'un mélange de bois, de brique, de metal et de verre.

“Quelque chose comme ça ? Ça me prend du temps. J'aimerais faire des statues de chaque dragons. Tu pourras me montrer à quoi ils ressemblaient ? Et..”

J'hésite…

“Comment tu t'appelles ?”

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Urdred
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- Tu penses qu'on peut se lire soi-même ? Ce serait étrange comme idée. On est quelqu'un par rapport aux autres.
- Je pense que l’on peut apprendre à se connaitre suffisamment pour savoir exactement qui l’on est, ce que l’on veut et ce que l’on vaut.
- Seul avec soi, on n'est rien.

J’ai un sourire tordu. J’aimerais lui dire que c’est faux, que j’ai passé toute mon existence seul et que j’ai été quelque chose. Rien qui ne vaut d’en compter des poèmes ou des chants. Mais quelque chose malgré tout.
Mais aujourd’hui, le fait est que je ne le suis plus et que je ne suis plus certain d’être capable de revenir à mon ancienne solitude.

- Je suis sans doute plus conscient de la fin que la plupart. Mourir, c'est douloureux.
- Malheureusement, vivre aussi. Mais… il y a des compensations que la mort n’offre pas.
- Oui, c'est précieux. Qu'est-ce que tu apprends, en ce moment ? Je pense qu'il faut tout apprendre de tout, et si on ne peut pas apprendre, alors il faut enseigner.

Ce que j’apprends ? Vaste sujet. Je ne suis pas certain d’apprendre quoique ce soit. Je prends une profonde inspiration, me gorgeant les poumons d’un air salé et humide qui m’aurait grandement incommodé autrefois.

- J’apprends… à vivre avec ce nouveau moi. J’apprends… à vivre avec la trahison au cœur, j’apprends… à me réinventer. C’est un long chemin. J’ai un petit sourire à l’intention du phénix. Et j’enseigne l’art du combat à… ma colocataire. Et serviteur numéro un. Un honneur qu’elle ne saisit pas toujours. Je me doute que tu ne t’en souviens pas mais… j’avais une école chez nous, il y a bien longtemps. J’y formais nos meilleurs guerriers

Puis vient le moment moins glorieux de lui révéler ce que j’ai perdu en une longue liste bien peu glorieuse.

- Oui, c'est magnifique ! C'est impressionnant de pouvoir expérimenter tout cela ! Tu vas devenir… le père des dragons, de tous les dragons.
Je me fige soudain. L’idée est presque… trop pour moi. Séduisante autant qu’oppressante. Plus que jamais je ressens cette nécessité absolue de ne pas laisser ma race mourir.
- Il s’agit là… d’une lourde tâche à porter.

Il attrape soudain ma main et m’entraine je ne sais où. Si son comportement me parait un peu erratique, je sais qu’il ne représente aucune sorte de danger.
- Viens !
- Où cela ?
A travers une barrière d’algue je découvre une sorte de hameau à l’abandon dans une petite crique. Charmant si l’on est un crabe, certainement ! Mais profondément décrépi.  

- Je ne peux pas amener Neorvrim ici à cause des embruns qui frappent parfois les rochers. T'es le premier qui voit où j'habite.
- Tiens donc ! Une chose que le grand Neorvrim ne peut accomplir ! Intéressant.
Je suis ensuite la main d’Orion vers une structure différente, bien différente ! Et magnifique bien que très brute.
C’est toi qui a fait cela ? je souffle, éberlué.
- Quelque chose comme ça ? Ça me prend du temps. J'aimerais faire des statues de chaque dragons. Tu pourras me montrer à quoi ils ressemblaient ?
- Oui ! je fais avec enthousiasme. Un dome serait parfait ! Avec une sculpture de flamme qui grimperait vers le ciel ! Je … oui je peux essayer mais ma magie n’est plus ce qu’elle était. Vis-tu seul ici ? Tu t’es créé un nid ? étonnant !
- Comment tu t'appelles ?

J’éclate d’un rire franc.
- Urdred ! Je te l’ai déjà dit, mais tu devais être absorbé par ton travail. Alors… est-ce que tu acceptes de relever le défi ? Je me charge de trouver le lieu idéal.

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Orion
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J'observe le nouveau monsieur. Indubitablement, il est… humain. Il n'y a que les humains pour se poser autant de questions. À moins que la valeur d'un être, et par cela, je pense à une certaine hiérarchie sociale à laquelle je n'entends rien, soit précieuse aux cœurs des dragons. Mon regard se perd, encore un être que je vais devoir renoncer à essayer de comprendre.

Puis il me dit quelque chose que je ne peux pas ignorer. Il parle de sentiments amoureux. Ou du moins, est-ce ce que j'en comprends de son aura. Il ne parle certainement pas de sa pompe thoracique.

“Quelle est cette trahison du cœur ?”

J'avais vu juste pour l'enseignement, c'est dommage qu'il s'en tienne juste à la personne avec laquelle il vit, mais c'est déjà un bon début. Je souris avant qu'un souvenir que j'aurais dû garder me soit mentionné. Encore une chose que je ne retrouverai jamais.

Il me fait une liste fascinante de ce qu'il connait en ce moment. Vivre et marcher parmi les hommes, pouvoir les comprendre jusqu'au tréfonds de leur humanité.

“En l'occurrence, ce sera lourd à porter pour ton amoureuse.”

Je lui souris et l'entraîne à ma suite jusqu'à la maison. Si c'est un acte dangereux, je n'en ai absolument aucune conscience.

“Tu n'aimes pas Neorvrim ?”

Si cet homme dit vrai… je n'étais alors que son animal de compagnie et je ne suis pas certain d'aimer cette idée. Peut-être que Neorvrim n'est pas le dragon noble que tout le monde dépeint, peut-être simplement que tout le monde en a peur.

Il semble apprécier ma maison. Je hoche la tête.

“Je ne vis pas seul ici.” Mais je ne suis pas certain que ma sirène apprécierait que je parle d'elle. Je lui poserai la question avant. “C'est mon endroit à moi, oui.”

L'aura du dragon humain se pare d'or tandis qu'il me décrit son projet.

“Je vais sans doute avoir besoin d'un peu d'aide, et de métal… mais je peux le faire, oui.”

Alors il s'appelle comme on l'a toujours appelé. Lui non plus ne change pas de nom d'une vie à l'autre.

“D'accord, Urdred !”

Une autre question me taraude.

“Nous n'étions pas proches, toi et moi… que t’avais-je fais ?”

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Urdred
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Je ne réponds pas à ses questions trop personnelles. Je n’ai jamais été du genre à me confier, certainement pas à une créature que je connais depuis quelques instants à peine. La trahison de Mab a laissé une plaie suppurante qui ne guérit que lentement.
Je n’ai aucune envie de la gratter pour la faire saigner encore.
Nous nous contentons de sujets plus anodins et cela me convient bien mieux jusqu’à ce qu’il me guide vers un lieu un peu caché. Je n’ai aucune idée de ce qui me vaut une telle confiance. Ou alors je ne représente tellement plus de menace qu’il ne se pose même pas la question.

- Tu n'aimes pas Neorvrim ?
J’ai un rire bref.
- Comment ne pas l’aimer ? je grince avec ironie. Neorvrim est l’incarnation de la noblesse, de la compassion et de la sagesse. Un grand dragon et un grand prince.

Tout ce que je ne serais jamais, si je résume bien. Je préfère à nouveau me tourner vers un autre sujet et sa réponse m’intrigue. Qui pourrait vivre avec un phénix ? Un humain ? Un autre fae ? Ce qui est certain c’est que ce n’est pas une vampire. Ma colocataire est unique en ce genre.
Impossible à deviner et j’avoue que l’énigme me lasse assez vite, je préfère évoquer un sujet du cœur autrement plus important que son mystérieux colocataire.

- Je vais sans doute avoir besoin d'un peu d'aide, et de métal… mais je peux le faire, oui.
- Je te fournirai tout ce dont tu auras besoin ! Il suffira de demander aux soldats humains de Neorvrim. Ou aux nains ! Tu n’auras qu’à me faire une liste de tes besoins. Combien de temps cela te prendra-t-il ? Tu vas le faire ?
- D'accord, Urdred !

Je lui souris plus chaleureusement. J'ai l'impression d'avoir commencer une nouvelle étape de cette vie : prendre soin de ceux que j'ai contribué à éliminer.

- Nous n'étions pas proches, toi et moi…
- Non, nous ne l’étions pas. De base je ne frayais que peu avec Neorvrim et ces acolytes. D’ailleurs la plupart du temps, je n’étais pas au palais si je pouvais l’éviter.
- Que t’avais-je fais ?
J’ai un mince rictus. Voilà une question simple et complexe à la fois.
- Rien. Si ce n’est que tu avais une place parmi nous que je n’ai jamais vraiment trouvé. Et c’était… agaçant. N’est-ce pas étrange que nous soyons réunis tous les trois ici ? Dis-moi… Orion, puisqu’il s’agit de son nom à présent, as-tu trouvé ta place dans cette nouvelle vie et cette autre dimension ?
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Orion
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Il ne répond pas à ma question bien qu'il ait lancé l'amorce. C'est un peu comme s'il m'avait montré une porte sans avoir voulu que je sache ce qu'il y a derrière. Vouloir que j'éprouve de la compassion sans explication ? Cela me va dans le sens où j'ai été habitué à cela toute ma courte vie.

Au moment de parler de Neorvrim, le ton change, encore. Il me dit que c'est impossible de ne pas l'aimer. Je reste perplexe à cette phrase convenue, sans comprendre. Je la trouve même exagérée par bien des aspects. Tous les regards sont tournés vers lui, cela peut peut-être en gêner certains, mais je suis content que ce ne soit pas le cas de l'homme qui me fait face. Un instant, je me demande pourquoi je ne ressens pas cette déférence que tout les autres semblent ressentir envers Neorvrim. La réponse est évidente : j'ai choisi d'être avec une sirène, et je lui ai désobéi délibérément. Depuis, il est triste d'avoir perdu son ami docile d'antan sans chercher à le retrouver.

Ou peut-être pas.

Naturellement, quand je demande de l'aide, on m'envoie vers les soldats humain. J'inspire pour protester… avant de laisser cela de côté. Je me debrouillerai pour chercher de l'aide auprès de quelqu'un qui ne délègue pas le travail que je lui demande. Je n'ai aucune confiance aux hommes humains, et je ne sais pas donner d'ordre.

Je pensais que c'était un projet que nous aurions pu faire à deux, ou à trois, entre dragons et phoenix, pour nous rappeler, pendant un instant au moins a quel point  nous sommes mortels, pour prendre les bonnes décisions pour ce qui va suivre. Les humains n'ont pas besoin d'une raison de plus de se sentir inférieurs. Je secoue la tête.

“Non merci. Je n'ai pas l'intention de demander d'aide à qui que ce soit pour qui le projet n'est pas important.”

…et je demanderai à ma sirène pour le métal. Oui, c'est tout aussi bien comme ça. Je réfléchis au temps que cela va me prendre. Si je prends cet endroit, mon nouveau savoir faire, la demande, les retards éventuels.

“100 jours.”

Je ne sais pas parler en mois, ou en semaines. On ne m'a jamais appris.

Je finis par poser une question qui me tient à cœur. Devant la réponse, je penche la tête sur le côté, intrigué.

“Une place d'animal de compagnie, tu veux dire ?”

J'ai beau faire des efforts, essayer de l'imaginer, mais je ne parviens pas à le voir servile comme on m'a dépeint, obéissant aux ordres qu'on lui demande, sans faiblir, sans rien remettre en question. Il a été instructeur, il a appris à se battre et il apprend à se battre aux autres. En quoi ma place est enviable pour lui ? Pourquoi l'ai-je agacé ?

“Pardonne-moi, dans ce cas, si je t'ai agacé... Je peux t'assurer que c'est bel et bien fini, si cela t'aide."

Neorvrim a été parfaitement clair. J'en ai été triste, et malade, mais je le vois bien à present : c'est fini. Plus jamais je n'aurais cette même place auprès de lui. Je me souviens m'etre énervé à ce moment là.

"Je ne suis pas certain de comprendre. Nous ne sommes que tous les deux, ici. Pour ce qui est de Neorvrim, il était seul jusqu'à mon arrivée, mais ta venue bouleverse beaucoup, enfin j'imagine. Je croyais les dragons condamnés... je vois que ce n'est plus le cas.”

Et être maintenu à l'écart d'un tel événement qui aurait dû mettre mon ami en joie est digne de la place d'animal de compagnie que je suis… que j'étais. J'imagine qu'il a dû se passer des choses, qu'il y a dû avoir des émotions, tout un tas de petites histoires, mais que je suis trop immature pour comprendre. J'essaie de me dire que ça n'a pas la moindre importance quand Urdred fini par une question qui finit de me désarmer. Ais-je trouvé ma place ? L'idée serait sans doute agréable d'avoir une place définie, et elle est aussi angoissante de penser qu'on ne peut pas s'en défaire. J'ai envie de m'envoler, en cet instant.

Le fait est que je ne comprends pas le monde dans lequel je vis, et je doute le comprendre un jour. Je pense à ma maman adoptive qui a été mon univers pendant toute la première partie de mon existence. Je pense aux hommes qui ont cherché à m'abuser, à me prendre ma sirène, à ces mêmes hommes qu'on me demande d'aider à présent. Je pense à tout ceux qui me traitent comme un enfant sans penser qu'un enfant a simplement parfois besoin qu'on passe du temps avec lui. Je pense à ma sirène pour qui je donnerai jusqu'à mes vies pour un sourire, pour un rire, même si je sais que cette vie ne lui convient pas et qu'elle-même pense que nous ne sommes pas faits pour être ensemble.

Je continue de regarder le dragon et mes sourcils se froncent un peu, ce qui n'est pas du tout une expression faciale que je fais habituellement. Non. Je n'ai plus envie de me faire traiter d'animal de compagnie, ou de me faire juger sur mes choix. Je n'ai plus envie qu'on me dise qui croire, à qui faire confiance… sans avoir une explication derrière. Après tout… il n'a pas voulu me répondre lui-même sur les raisons de sa ‘trahison de cœur’.

“Pourquoi ça t'intéresse ? Tu as une nouvelle place à me confier ?”

Non, bien sûr que non. Enfin si, constructeur de mausolée. Je recule de quelques pas pour nous éloigner de ma maison. J'ai un projet de création en tête à présent et il faut que je m'y attèle sans tarder. Mon visage se radouci, un peu.

“Pardon… ma place en ce monde n'est pas un sujet facile pour moi.”

D'autant plus que je ne suis même pas certain d'en avoir une.

“Tu me diras quand tu auras trouvé l'endroit et quand tu pourras me montrer les dragons.”

Je tends la main pour qu'il me suive et pour qu'on puisse s'éloigner de mon nid.
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