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 [CABINET DE PSYCHIATRIE- Janv.2019] Almasdar {Amonathan}

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Nathan Brunelle
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◈المصدر◈




La vie est un peu une succession de portes dans un couloir qui n'en finit pas. Nous nous aventurons à en ouvrir quelques unes, nous en négligeons d'autres. De paliers accueillants et serrures verrouillées, nous avançons quoi qu'il arrive. Hui, comme j'aimerais que tu sois là pour me tenir la main et me donner la force de franchir le seuil de celle-ci. Quatre ans de quêtes, de secrets espoirs, de déceptions et de frustrations m'ont conduit sous cette arcade hospitalière, avec cette plaque dorée sur du joli bois laqué.


Docteur Amon- El-Hadji
Psychanalyste et psychiatre.

Hui, j'ai la trouille comme jamais. Je sers contre ma poitrine la chemise cartonnée qui contient la lettre, le morceau de peau peint, et le dossier compilant mes propres recherches. Je lorgne les poil du paillasson. Je ne comprends pas les intentions de Nadim derrière ce triste et macabre jeu de piste. Pourquoi cet Amon ? Pourquoi pas ma mère ? Pourquoi pas toi, mon chère "papa" ? En quatre années, j'ai acquis la froide certitude que si tu m'avais aimé, tu m'aurais gardé auprès de toi et que si tu m'envoies chez cet "Amon", c'est qu'il est déterminant pour ta personne. Il est "clé".
Et à travers lui, je saurais t'atteindre toi.

Je ne suis pas idiot, cher père. Peut-être que je ne suis pas si bon que cela.
Méfies-toi des pions, une promotion est si vite arrivée.

Je prends une lente inspiration. Nous sommes vendredi, la secrétaire vient de quitter son poste pour toute l'après-midi, je suis mon seul obstacle à cette rencontre. Hui, je t'aime et j'invoque le pouvoir de ton chewing-gum légendaire ! Je frappe contre le bois et j'attends.

Ma vie est au tournant...
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Amon El-Hadji
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Un vendredi de Janvier, au froid dansant. Attelé dans mon bureau, mes doigts courent sur la tranche cartonnée d'ouvrages bien rangés que je m'occupe de trier. Le chuchotement calme de la bouilloire ponctue l'espace aussi bien que le morceau de De Bussy qui s'exalte tendrement du poste de radio. Agatha est déjà rentrée chez elle, exceptionnellement un peu plus tôt que prévu, pressée qu'elle était de préparer un somptueux dîner aux chandelles pour son mari et elle. Un anniversaire de mariage en grande pompe, qu'elle me confia autour d'un Earl Grey en début de semaine. Trente ans d'amour, ça se fête ! D'un sourire, j'opinais du chef, riant à ses multiples anecdotes sur son cher Francis. Et je lui souhaitais trente ans de plus à ses côtés, tout en bénissant ces jeunes êtres de s'être aussi facilement trouvés.

Le piano s'envole et je continue mon rangement. Ces bibliothèques ont bien besoin d'être remises à la page. Plusieurs ouvrages datent littéralement des siècles derniers, aux pages jaunies porteuses de rêves passés, d'idées concrètes qui avaient peur que les affres du temps ne les relèguent aux souvenirs brisés. J'en relis certains, quand mon propre temps me le permet, à défaut de simplement les conserver en guise de trophée. Et je me rappelle des auteurs, plus que de leurs écrits. Je me rappelle à leur passion de concilier sur papier ébullition de leurs esprits.

L'expression aussi calme que les symphonies qui s'égrainent alors, je me prends d'une petite pause pour en saisir quelques uns et les poser sur un guéridon. Mais la bouilloire se fait capricieuse et réclame un peu d'attention de ma part. Eau versée sur un mélange de feuilles tibétaine et de fleurs séchées, une décoction idéale pour affronter l'hiver bien installé. Son parfum imprègne la pièce et se mélange à celui des pages tournées. Quelques titres m'octroient un sourire immédiat. D'autres m'intriguent, me faisant me souvenir que le dernier tri date d'il y a bien trop longtemps. Tiens, les ouvrages de Louis étaient donc ici ?...

Un soupire quand je parcoure l'un d'eux pendant quelques secondes, le breuvage contre mes lèvres. J'ai eu beau lui reprocher tout un tas de choses, son talent était certain. Mots incisifs et précis pour cette plume à son image. Louis, Louis, Louis... ce véloce impudent. Je me demande ce qu'il devient.

Les rangeant à nouveau, je continue d'apposer les autres qui passent au crible de mon regard avant de rejoindre l'étagère. La plupart sont gravés de quelques mots posés, manuscrits, rien que pour moi. Des œuvres offertes et paraphées de secrets entre moi et ces Hommes et Femmes de talent.
Pour moi, quelque soit l'époque.
Pour Vibhât, ou Solal. Ou Amon. Une multitude de morceaux de ce que j'ai été. Des fragments conservés dans les coeurs de ceux qui se sont allés.
Ou qui demeurent. Quelque part ailleurs.
A écrire quelques nouveaux chapitres de leur vie.
...Peut-être que toi, aussi, tu aurais pu...

Un instant soudain coupe court au fil de mes pensées. Quelqu'un toque à la porte directe donnant sur mon bureau, peu après la salle d'attente. Le regard vers cette dernière, mon esprit tourne et tente de se recentrer sur le temps présent. Non, aucun patient de prévu, et de toutes manières ce n'est plus l'heure pour ça. Étrange.
Délaissant mon activité et ma tasse fumante, je baisse le son du piano pour finalement aller ouvrir. C'est un jeune homme qui se présente devant moi. Une vingtaine à peine entamée pour des traits et un regard marquant sa juvénilité. Un visage sculpté qui me désarçonne quelques secondes. Je ne l'ai jamais vu ici.

Bonjour ?... Je suis vraiment désolé, mais je ne fais pas de consultations cet après-midi... Je suis en plein rangement et mon bureau est un vrai capharnaüm ! Un sourire, voire un rire, tout de même, preuve de bonne foi et volonté de le rassurer. Ce garçon semble aussi fébrile qu'une lame de papier. Mais je peux toujours arranger un rendez-vous pour demain matin, si vous le souhaitez. Vous êtes ?...

Un regard peut-être un peu trop insistant qui balaie le jeune homme un instant. Quelque chose me rappelle à lui. Un sentiment familier. Une impression vivace, née en mon coeur à la seconde où j'ai posé mes yeux sur lui.
Ce sentiment inexpliqué que j'éprouve lorsque je croise un congénère.

Mais je le sens. Je le sais. Il y a autre chose.
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Nathan Brunelle
Nathan Brunelle
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La porte s'ouvre sur un petit homme au teint cuivré, le regard de gazelle, les prunelles en marc de café. Nadim -je peine à l'appeler "papa"- a su retranscrire avec un certain talent son tarin de caractère. Il avoisine la quarantaine, mais je sais aussi que la nature des Djinns est trompeuse quand au nombre des années. Ses lèvres incroyablement picturales - cette toile m'a certainement influencé plus que de raison - s'ébrouent la pulpe sur quelques politesses banales que je n'entends qu'à moitié. Je fronce les sourcils. Mode bloqué sur automatique.

- Nathan Brunelle.

De, quoi, hein ?

- Je... Non, pas  de rendez-vous ! Je suis désolé, je ne suis pas venu pour ça... Hum... Comment dire... Je me dandine malencontreusement sur mes deux grandes guibolles, les yeux rivés sur mes chaussures. Mes mains gantées jouent nerveusement sur la pochette cartonnée. Je suis là.. parce que... J'entends la voix de Hui me secouer les os... Parce que je pense que nous sommes peut-être apparentés, dis-je précipitamment.

Le docteur El-Hadji laisse glisser un regard pénétrant qui me brûle presque l'échine. Je n'arrive pas à échapper à ces deux lacs noirs. J'éprouve un brusque malaise.

- Ecoutez, je comprends que mon arrivée paraisse impromptue et... mordillement de lèvre... carrément burlesque. Moi, ça me ferait flipper à votre place ! Mais, je ne suis pas un illuminé ou un arnaqueur, je veux juste résoudre le mystère de ma naissance. Je ferme la porte derrière moi. Nulle besoin d'oreilles pour ce que je vais dire. Je sais que vous êtes un djinn. J'en suis un, également, apparemment, comme mon p... Mon géniteur. Visiblement c'est une maladie génétique. Quoi qu'il en soit, je ne sais rien de lui, à part son prénom. Et le votre. J'ai extrapolé que vous étiez peut-être son frère, ou bien son cousin. Quelqu'un de proche et de confiance, en tous les cas...

Fébrilement, je repousse les élastiques qui claquent sur le carton libéré. J'extirpe le morceau de peau tannée que je viens déplier consciencieusement sur le plat du bureau de sa secrétaire.

- C'est vous n'est-ce pas ? C'est mon... c'est lui qui l'a peinte.


Un silence, je regarde mon interlocuteur avec gravité, à l'affût de la moindre réaction.

- Il s'appelle Nadim.

Dis-moi que tu le connais.
Dis-moi que la piste ne s'arrête pas là.
Il y a tant de choses que je dois encore définir !
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Amon El-Hadji
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Nathan Brunelle.

Nathan Brunelle, tu m'apparais comme une grande tige aux traits coupés, francs de cette jeunesse hésitante mais pourtant porteuse de grands espoirs dont elle ne se doute pas. Allure timide et timorée, perdue dans l'espace qui lui est confié. Tu t'avances, de ton ombre encore tendre, encore frêle, quand tes mains tremblent et que tes yeux fuient. Qui es-tu, jeune âme ? Le sais-tu, du moins ?

Et quelle est cette sensation toute particulière qui m'anime, quand je cherche à atteindre le pourquoi de ta visite, niché au creux de ton regard d'enfant ?
Ce sentiment d’ambiguïté, de déjà-vu personnifié sans pouvoir le qualifier...
Cette étrange impression de familiarité.

Pourtant, ton nom, ton allure, tout ça n'a aucune signification à mes yeux. Je n'ai pas croisé ta route, je peux le certifier. Les visages et les noms tendent à vouloir s'imprégner plus que le reste dans mon esprit. Aussi, lorsque tu entres, que tes mots cherchent leur chemin, je ne peux m'empêcher d'observer avec insistance ta silhouette inconnue. Peut-être un peu trop, tant ma gorge m'insuffle une forme de méfiance méconnue de mes réflexes habituels. L'intuition flamboie malgré moi, me poussant à réfléchir alors que tu relâches toutes tes intentions les plus pures.

Apparentés... ? La surprise se lit sur mes propres traits. A ma connaissance, rien ne prouve que tes dires soient vrais. Mais pourtant... pourquoi en douter ?
Toi-même, tu tentes de désamorcer les soupçons, ce qui m'arrache un sourire des plus compatissants malgré la bizarrerie apparente de la situation. Calmez-vous... Je veux bien vous écouter, il n'y a aucune raison pour que vous vous inquiétiez. Et j'ai déjà entendu pire que ça, vous savez... Un rire, tentative d'alléger le drame qui pèse ta voix d'oisillon tombé du nid. J'étais sur le point de boire un thé. En voulez-vous un peu ?

Attendant la réponse, je saisie la tasse délaissée encore fumante, tandis que ton discours persiste. La nature se dévoile, et me saisit à mon tour, plus brutalement. Un djinn. Un très jeune djinn, à en croire les mots pleins d'erreur et de peur latente.
Corps qui se tend, qui se tourne, à nouveau. Les yeux qui arpentent et les oreilles à l'écoute, qui n'en finissent pas de glaner la myriade d'informations. Je n'arrive pas à répondre. Pas maintenant. Je te laisse terminer. Je te laisse infirmer les terreurs qui sont en train de germer.

Un djinn, qui me connait depuis longtemps.

La liste des candidats potentiels est plus longue que tu ne le crois, Nathan. J'ai croisé la route de bien de mes congénères au fil des années.
Mais il en est un, malheureusement, dont le nom doit être tue.
Un, enseveli sous des sables brûlants.
Un, à l'oeil fou, à la liberté éprouvée, aux chaines encore cloitrées dans l'abîme du cœur.

Un qui savait me sourire, aussi.
Un qui ne savait que trop me regarder.
Dans la lumière et l'ombre à la fois.

Un qui s'est sans doute fendu d’œuvres comme celle que tu me montres.

Je ne me reconnais que trop bien, sous ces traits-ci.
Maculés d'un souffle ancien.
... Impossible...

Murmure au bout des lèvres. Yeux rivés sur la toile de peau d'un autre temps, palpitant qui s'agite, effrité par la vérité qui tombera dans quelques secondes. Les mains tremblent déjà. Subitement, le destin reprend sa course.

"Il s'appelle Nadim."


Bruit à mes pieds. La tasse a glissé, échappée de doigts sans force ni vaillance. Le liquide brunit le tapis, une tâche qui se répand. Terrible comme le sang.

... Ah, p-pardon. Je suis un peu... maladroit.

Un genou plié, je ramasse un à un les morceaux. Un peu de moi, brisé avec perte et fracas. Un regard vers toi, à nouveau, à la recherche du vrai.

Vous... enfin, tu...


Et je comprends, je comprends finalement, tout ce qui a pu attiser mon trouble en te voyant. Les pommettes. Le nez. Le visage dans son ensemble.
Ces grands yeux face au monde.
C'était donc ça.

Oui... Je peux voir... la ressemblance...

Voix faible de peu de contenance. Je me redresse, jette les restes de la pauvre tasse, et demeure muré d'un silence implacable.
Pauvre garçon qui ne fait que chercher l'insondable et l'horreur, sans avoir la moindre conscience de ce qu'il en est.
Je suis profondément désolé.

Je prend finalement place sur le sofa, à croire que mes jambes me poussent au repos elles aussi. Je te laisse un peu de place, si tu souhaites faire de même. Et les yeux dans mes souvenirs cachés, je tente de débuter la folle épopée de ma propre perdition.

... J'ai connu Nadim il y a des siècles. Littéralement. Nous n'étions que des enfants... Et nous... avons connu l'enfer, tout les deux.


Et nous avions choisi de le devenir.
Nadim a perduré.
Et je l'ai abandonné à son sort.

... Nous n'étions pas seulement des "frères". Nous étions... davantage que cela.

J'ignore encore comme le qualifier. Après quatre cent ans, nous demeurons ce mystère qui nous a habité pendant près d'un siècle. Des parts d'âmes nouées qui se sont battues pour exister... impossibles à séparer, dans les faits. Des monstres en maraude, dont l'un avait le regard aussi clair que le ciel qu'il souhaitait tant attraper.
Dieu que j'ai pu l'aimer.


Un coup d'oeil vers le morceau de cuir peint. Les images reviennent, quand les questions fusent. A mon tour de savoir.

Comment t'es-tu procuré cette peinture... ? Regard dans le tien. Et comment sais-tu son nom ? D'où viens-tu, Nathan ?

J'ai le coeur qui tressaute, la peur viscérale de me confronter à ce passé auquel j'ai tenté d'échapper.
Mais j’appréhende depuis trop longtemps l'instant où ma punition viendra me frapper.
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Nathan Brunelle
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L'homme se conduit immédiatement en médecin, tergiverse déjà en manières rondes pour me mettre à l'aise. Ces intonations se veulent enrobantes, posées, comme pour m'inviter à l'anesthésie.

- Non, merci, je ne souhaite pas de thé, simplement des réponses.

Ce breuvage ne diluera pas ma volonté. Je m'engage sur la voie de non-retour. Tant pis, s'il me diagnostique fou. L'air devient lourd, brusquement irrespirable, une mêlasse temporelle que j'observe au ralenti. Mon interlocuteur vacille. Je lis la stupeur mais également une note plus doucereuse, une fragrance empoisonnée.

-... Impossible...


Fracas de porcelaine. Le bon docteur se précipite sur les bris de sa tasse. Et moi, debout, j'observe l'homme qui tente de sauver les morceaux d'un récipient condamné. Une part de moi, lointaine, trouve le spectacle tristement pathétique. "Tu n'y arriveras jamais...". Mes affects réintègrent brusquement mon corps et me fouette la conscience de culpabilité. Je m'agenouille à mon tour pour l'aider.

- ... Ah, p-pardon. Je suis un peu... maladroit.
- Non, non, c'est moi, j'ai  été brusque. J'ai manqué de tact.
- Vous... enfin, tu...
Nos regard se croisent et je sens une nouvelle fois l'émotion s'inviter, miel mêlé au pus. Oui... Je peux voir... la ressemblance...

Mon "père" et cet homme ont une histoire
dont les ombres s'étirent
jusqu’à plonger ma propre existence dans le noir.

J'ignore si je vous en veux ou si je vous remercie.

Le docteur El-Hadji, s'installe finalement sur le sofa, ses jambes ne le portent plus aussi fidèlement que lorsqu'il m'a ouvert la porte.

-... J'ai connu Nadim il y a des siècles. Littéralement. Nous n'étions que des enfants... Et nous... avons connu l'enfer, tout les deux.... Nous n'étions pas seulement des "frères". Nous étions... davantage que cela.
- Des amants,
dis-je tout haut, évidence mathématique, franc-parlé  forgé par Hui. Je ne me rends compte de l'impolitesse qu'une fois le mot ayant franchi mes lèvres. Pardonnez-moi.. je... C'était malvenu.

L'espace d'un instant, une poignée de secondes, je me suis rappelé Amir.
L'espace d'un instant, mon coeur a retenu un battement, en pointant une ressemblance avec mon géniteur.

- Comment t'es-tu procuré cette peinture... ?  Et comment sais-tu son nom ? D'où viens-tu, Nathan ?

Brève inspiration. Je viens m’asseoir en demi-équilibre sur l'arrête du bureau lui faisant face.

- De Paris. Je menais une vie parfaitement normale jusqu’au soir où j'ai découvert mes pouvoirs par inadvertance. J'ai vidé la personne que j'aimais de toute son eau, d'un simple baiser. Elle est morte. Mes parents se sont révélés ne pas être mes véritables parents mais les fidèles serviteurs de Nadim, mon géniteur. J'ai reçu ce portrait en héritage, entre autres choses, et une lettre m'invitant à retrouver un certain "Amon". J'ai mis quatre ans à vous retrouver.

L'exposé est froid, un tantinet laconique. Je me le suis répété tant de fois dans ma tête qu'il a valeur de récitation dépouillée d'émotivité. Je pose un regard sans détour sur "Amon". Peut-être ai-je également reçu ces yeux gigantesques et clairs de Nadim.

- J'éspère que l'attente en valait la peine....
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Amon El-Hadji
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La candeur est l'apanage de sa jeunesse évidente. Ce garçon, ce djinn, porte les traces de l'humain adulte, mais son état est proche de celui du nouveau-né. Rien ne trompe, de ses traits jusqu'à son aura.

Il ne ment pas.

J'ai bel et bien devant moi le fils de Nadim et je n'ai d'autres choix qu'accepter cette vérité.

C'est une invitation à une partie macabre. Un jeu de stratégie de deux échecs qui se disputent un pion.

Nadim... Qui t'as donc libéré de ton sommeil ? Depuis quand es-tu réveillé ?
Comment as-tu pu survivre hors de ton sceau alors que la malédiction rompait ta conscience et tes os ?

J'ai, moi aussi, bien trop de questions sans réponses.

Un demi-sourire s'étire quand le mot « amants » est évoqué. Nathan, jeune et franc, résume notre relation au plus simple de trivialités modernes, mais je suppose que dans notre bain d'horreurs addictives, l'amour était prépondérant au reste. Le nôtre. Un sentiment détourné de sa noblesse, vital et malsain.
Je ne tuais que pour notre bon plaisir. Pour notre liberté chérie. Pour nos jours passés à se promettre que la purge sera grande et belle.

« Ne t'excuse pas... C'était bel et bien ce que nous étions. »


Je persiste, avec ce sourire aussi lourd que mes épaules sont affaissées. Le passé me cisaille les lèvres aussi facilement qu'un morceau de tasse cassée. J'ai ce mal au cœur qui transperce ma poitrine rouillée.

Mon attention tente de se détourner de la douleur pour se concentrer sur le récit. Il glisse, terrible et froid, d'une onde profondément souffrante. Je reconnais les pavés de Paris. Je reconnais les yeux humides face aux corps séchés, le désarroi face à l'eau croupie. Les similitudes se croisent autant que les chemins de vie.

« Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé. Mais ce genre d'accident est malheureusement fréquent lorsque nos pouvoirs commencent à se réveiller... »

Amère constatation en me repassant le récit à l'envers. L'esprit acre a frappé au point de chérir le moindre détail. Nathan est une conception parfaite, une poupée d’exécution envoyée à la dérive. Pauvre âme...

« Son eau, hm. Tu es donc un Maritin... La providence est... facétieuse. »

Pour ne pas dire horriblement ironique. Il ne s'agit pas là d'un hasard capricieux, mais d'un calcul bien plus grand que je n'aurais jamais pu l'imaginer.

Créer un enfant de ma caste pour pouvoir me le confier.
Un cadeau, une offrande, comme il aimait m'en faire, à sa manière empoisonnée et gonflée d'intérêt.
Ses siècles scellés lui ont permis de mûrir son plan d'une manière qui dépasse la raison pure.
Comme il l'a toujours fait...

« Nadim était un Efrit, un djinn affilié à l'élément du feu. Tu es lié à celui de l'eau, tout comme ta génitrice devait l'être. Et c'est également mon cas. »

Mon ton amer tente de retrouver la voie du calme. L'important n'est pas derrière moi. Il est appuyé contre mon bureau, les yeux aussi perçants que ceux de son père.

Puisses-tu ne garder de ton géniteur que ses traits, Nathan.
Ne deviens pas comme lui.
Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour t'en préserver.

Mon propre regard fait front. La peur et la surprise sont reléguées à plus tard, quand j'aurais le temps de réfléchir à mes propres erreurs.

« - J'éspère que l'attente en valait la peine....
 - Tout dépend ce que tu attends de moi. Pour tout ce que nous avons partagé et tout ce qu'il a fait, Nadim a eu au moins raison sur un point : je peux t'apporter des réponses. Je ne garantis cependant pas qu'elles te plairont toutes. »

Pause, quand mes yeux sont attirés vers l'eau renversée sur le tapis, parmi les quelques miettes de débris de porcelaine. Autant lui montrer une partie d'entre elles. Ma main trace une courbe légère dans l'air, commande les gouttes de s'étirer dans le vide, de quitter la matière duveteuse pour venir nourrir le bouquet de lys blancs au soleil de ma fenêtre.

« … Mais le fait est que je peux aussi t'aider pour ce que tu es, intrinsèquement. Tu es une créature surnaturelle pourvue de grands dons, Nathan. Il te faut simplement apprendre à les contrôler. »
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Nathan Brunelle
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-Son eau, hm. Tu es donc un Maritin... La providence est... facétieuse. Nadim était un Efrit, un djinn affilié à l'élément du feu. Tu es lié à celui de l'eau, tout comme ta génitrice devait l'être.

Léger silence. Je mesure la contrariété de mon interlocuteur.

- Et c'est également mon cas.

Ah.
Les bribes de puzzles s’emboîtent, l'équation se dessine avec davantage de clarté et le résultat est pire qu'escompté. Je m'assoie finalement sur un siège, avec une expression entre le rire absurde et le rictus navré.

Mon géniteur est un beau salopard.

Je suis là pour rappeler à son ancien amant qu'il existe et qu'il sera toujours sa possession. Certes, cet "Amon" peut m'aider, mais cela ne change en rien le fait que je ne suis qu'un accessoire dans leur funeste parade nuptiale. Je pensais trouver la réponse à la question fondamentale "Qui suis-je ?". La réponse est on ne peu plus simple.

Rien.

- Je vois... Le ton analytique, froidement mathématique, reprend le dessus alors que j'énonce les faits. Si je résume, j'ai été engendré comme offrande amoureuse pour vous rappeler à son bon souvenir. Il a pris soin de me concevoir à votre image pour que vous ayez l'illusion -peut-être, sans doute- de partager un semblant de descendance avec vous. Si je suis ce raisonnement, je crois que je peux faire une croix sur ma "mère". Une fois qu'il n'en a plus eu besoin, il a simplement du s'en débarrasser. Cela semble logique. Elle ne devait pas avoir à revendiquer "votre" place légitime, de fait, il a surement du la tuer.

Pincement de lèvres désabusé.

- C.Q.F.D....... Je lève la tète vers mon interlocuteur avec un sourire rongé d'ironie. Que fait-on maintenant, puisque je n'ai pas voix au chapitre et que c'est à votre tour de jouer ?
- Tout dépend ce que tu attends de moi. Pour tout ce que nous avons partagé et tout ce qu'il a fait, Nadim a eu au moins raison sur un point : je peux t'apporter des réponses. Je ne garantis cependant pas qu'elles te plairont toutes.

Un geste gracieux de sa part et l'air se condense, forme un nuage de bruine douce au dessus du pot de fleur sur le rebord de la fenêtre.

- Mais le fait est que je peux aussi t'aider pour ce que tu es, intrinsèquement.
- Vous voulez m'apprendre à arroser les plantes ?
Il faut que je me calme, je deviens con et arrogant quand je suis blessé.
- Tu es une créature surnaturelle pourvue de grands dons, Nathan. Il te faut simplement apprendre à les contrôler.

Je pousse un profond soupir, main sur les genoux.

- J'imagine que je vais devoir composer avec cette offre. C'est la meilleure que j'ai et c'est la seule, du reste. Très bien, faisons le jeu de Nadim, enseignez-moi votre savoir.

Et soudain je laisse échapper, brut et franc.

- Mais je vous préviens, je ne suis pas Nadim, et je ne le serais jamais ! Lorsqu'il reviendra jouer sa manche, je lui montrerais.

Ma détermination enflamme mon regard.
Je ne suis pas un Efrit, mais je ne suis pas son fils pour rien.
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Amon El-Hadji
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Entendre les faits aussi précis de lucidité déploie un frisson contre mon échine. Mes bras se croisent en une protection évidente face à la réalité évoquée. Elle reste terriblement effrayante.
Nathan devine juste, pointe de son raisonnement aiguisé les torts et travers psychotiques de son géniteur. C'est comme si il le connaissait déjà. Comme s'il avait hérité de sa manière de penser.

Cette peur m'étouffe pendant une seconde à peine. Et je me rappelle que l'inné ne fait pas tout. Qu'il est possible de comprendre sans partager les mêmes idéaux.

Que Nathan ne désire pas être ce jouet du destin. Pas comme son père l'entend, du moins.

Ainsi je l'observe accepter d'apprendre, contraint par la force de la situation. Sans maître, il continuera d'utiliser ses pouvoirs anarchiquement. Je serais donc porteur de ce rôle que Nadim m'impose, indubitablement vaincu. Nous avons perdu cette manche mais nous ne sommes pas défaits.

Nathan et moi serons les gagnants de ton jeu sordide, cher « amour. »

Mon regard croise celui du jeune djinn, y grave ma résolution plus déterminée que jamais. Hors de question que je le laisse à son pauvre sort.

« Je te dirais tout ce que je sais. Tout ce que l'on m'a appris. Tout ce qu'un Djinn Maritin nouveau-né est censé connaître... »


Je repense à mes propres enseignements, relégués à l'âge adulte, après des années de perdition. Éprouvants et punitifs, les djinns d'eaux sont les plus tranchants face à la traîtrise, même involontaires, des leurs. Nathan n'est pas au bout de ses peines mais il a cette chance de l'innocente jeunesse qui, peut, peut-être, l'épargnera des troubles de l'apprentissage. Peut-être.

Beaucoup de questions. Beaucoup de choses à préparer. Beaucoup trop de pensées et de souvenirs qui se bousculent à la porte de ma mémoire.

Une phrase de l'enfant balaie pourtant une partie de mes doutes. Un instant, elle allume en moi l'espoir qui me faisait presque défaut dans cette histoire. Un sourire franc éclaire mes traits. Mes yeux pétillent tout comme mon cœur rassuré.

Le garçon déteste son père et ce qui le sauvera.
Il réussit déjà à me surpasser sur ce point-là...

« … C'est tout ce que je voulais entendre. » Je finis par me redresser, l'approcher et le contempler quelques secondes. Ma main trouve son épaule, imprime ces paroles comme le crédo qu'elles devraient devenir. Solennelles dans la cellule familiale. « Tu n'es pas Nadim, c'est un fait. Et c'est ton plus grand atout. Tu es toi, Nathan, et je ferais tout mon possible pour t'aider à le découvrir. »

Je romps le contact calmement. Les faits sont posés, il ne manque plus qu'à s'arranger de manière... pratique. Je me dois d'être gardien autant que professeur, éduquer et dompter ces pouvoirs qui ne demandent qu'à s'éveiller. Je jette un coup d'oeil à ma montre, l'après-midi est bientôt terminée. Agatha ne tardera pas à me saluer pour rentrer chez elle, alors que je devrais en faire autant. Mes yeux reviennent vers ceux de Nathan.

« Mais le plus important demeure : où vis-tu ? J'ai une chambre d'amis libre, si tu le souhaites. »
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Nathan Brunelle
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- … C'est tout ce que je voulais entendre. Sa main sur mon épaule produit un frisson de malaise. Il a l'air si petit vu de ma stature. Tu n'es pas Nadim, c'est un fait. Et c'est ton plus grand atout. Tu es toi, Nathan, et je ferais tout mon possible pour t'aider à le découvrir.

Combien y a-t-il eu de "Nathan" avant moi ? Combien de Maritins femelles mon géniteur a-t-il engrossé pour arrivé au résultat escompté : un gamin qui puisse ressembler à l'être convoité ? Je n'ai pas de doute sur la nature de salopard de mon paternel. J'ignore simplement dans quelle mesure j'ai pu en hériter. Nous ne sommes pas nos parents, mais, malgré tout, la génétique renferme en elle de mystérieux bagages émotionnels.

Mes valises ne sont pas vides.

- Mais le plus important demeure : où vis-tu ? J'ai une chambre d'amis libre, si tu le souhaites.

- Je suis dans une auberge de jeunesse actuellement. Je suis venu avec presque rien. Je ne savais si ce voyage serait pour une semaine ou... davantage. Mes parents peuvent m'envoyer mes affaires par transporteur. Il va sans doute que je mette mes études entre parenthèse. Tyr Na Nog ne possède pas de campus universitaire et ceux alentours ne possèdent pas d'équivalence à mes recherches en mathématiques fondamentales. Je peux toujours prétexter un stage en erasmus pour éviter un trou inexplicable dans mon cursus, ou alors un hiatus pour raison de santé... Ça ferait quand même tâche pour ma dernière année au M.I.T...

Je lève brusquement le nez vers mon interlocuteur.

-... Pardon... J'ai tendance à babiller tout haut quand je réfléchis. C'est un vieux toc... J'accepte la proposition d'hébergement, merci... Faudra-t-il que je règle un loyer quelconque ? Désolé, encore une fois, de paraitre si prosaïque, mais je dois juste réorganiser toute ma vie. Encore une fois.

Faible sourire.
Sarcasme au bout des lèvres.
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Amon El-Hadji
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Dans son regard, l'incrédulité. Mes mots ne l'atteignent pas. Pas encore, du moins. Je caresse l'espoir qu'un jour, l'affirmation provienne de lui-même, comme une évidence dans son existence.
Le temps fera son office. Il ne peut qu'attendre, comme je ne peux que lui apprendre. Je ne peux en rien le blâmer, du reste, d'entendre ce sarcasme âpre balayer ses lèvres fines.

Il est si jeune, pour tout ça.
Pour subir l'effroi coup du sort.


L'impact des révélations a autant de force que celui d'une balle. Elles clouent, empêchent de respirer, sans réaliser qu'une tâche imbibe désormais notre cœur.

Et que nous sommes déjà à terre.


Je souris en retour, cependant. Nous sommes blessé mais pas mourant. Il est temps de se relever.

Ma main flatte son épaule avant de la quitter. Le ton reprend, plus ferme, moins hésitant. La peur est reléguée au fond de ses quartiers. Prête à s'assoupir pour un long moment.

« Inutile de me parler de loyer.... Tes progrès suffiront amplement à me payer. » Un rire en coin pointe, plus doux qu'à l'accoutumée. Une sorte d'aisance de la situation grandit en moi, sans doute parce que je veux que l'enfant se sente en sécurité. Il ne peut en être autrement.

Ma réflexion s'attarde sur un point de son discours, tandis que mes doigts s'affairent, mécaniques, à procéder au rituel de fin de journée. Rangement, de babioles et de dossiers. Ça et là s'agitent-elles pour donner aux lieux une quiétude parfaite pour le lendemain. « Pour tes études, c'est effectivement délicat... Bien que nous puissions trouver une solution pour que ton absence passe de manière logique. Je peux toujours signer une convention qui certifie que tu es en stage dans mon cabinet pour une raison quelconque afin de te justifier auprès de ton université, mais bon, nous trouverons bien... »

La priorité n'est pas là, de mon point de vue. L'unique chose que j'ai en tête, c'est de protéger Nathan des combats à venir, de l'armer face aux assauts imminents. Et qu'il puisse, dans la mesure du possible, reprendre un jour son chemin pavé de mathématiques et de futur.

Mais pour le moment, quittons ces lieux. Mes yeux se tournent vers l'horloge sonnant le coup de six, l'instant où les patients terminent de parler.

« Je crois qu'il est l'heure de rentrer, de toutes manières. Nous passerons à l'auberge sur la route pour récupérer tes affaires et que je puisse régler ton séjour. »


Un coup d'oeil à mon bureau, les livres sont encore empilés, éparses. Le désordre a pris sa place, autant ici que dans les esprits. Tant pis. Oublions. Agatha sera prévenue de toutes façons que le bon docteur ne viendra pas ce samedi-là.

Son beau-fils vient d'arriver en ville, et il doit s'en occuper.

Manteau côtelé sur mes épaules, gants revêtus, l'hiver nous attends et j'emboîte déjà le pas vers la sortie. Main sur la poignet de mon bureau, j'accroche le garçon du regard quand le temps tombe. L'instant n'est pourtant pas à la fuite. Je ne dois plus écouter la cadence de mon cœur. Mais les tambours de guerre demeurent assourdissants.

Rentrons nous mettre à l'abri, Nathan.

« Tu viens ? »
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