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 Mirage of memories. || ft. Enyo

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Amon El-Hadji
Amon El-Hadji
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Les mois s'égrainent, inévitablement. Les tours de sabliers s’enchaînent sans que je ne parvienne à les observer. Ils se brisent ci-tôt les journées terminées, débris de verres qui se transforment en poussières. Mes pas traînent un aride désert.

Il est vrai que les jours passent et les buts s’amoncellent, les missions s'accrochent à mon cœur comme un chapelet d'honneur. Malsheem, Tae'alam. Mes patients, mon quotidien. Tout s'est ancré en moi d'une simplicité effrayante, reléguant mes pensées vers le concret s'étirant devant mes yeux.

Détournant mon esprit des souffrances émérites.
Des échecs, dont certains sont prêts à revenir me rire au nez.


L'un d'eux demeure, pourtant, inaccessible dans son essence. Des siècles passés à poursuivre son existence. Des années vides de sens.


Je suis la voie d'un père sans corps pour le deuil, sans preuve que son chemin est vain. Puisque je me contente d'avancer. Errant.

Tir Nà Nog accueille le printemps sous les eaux de Mars. J'en parcoure les pavés, calmement, la route tracée vers mon cabinet se calquant d'une douce habitude. En dépit de la pluie, dont je me protège vainement, bien trop civilement. L'humain l'évite quand le djinn la réclame. Mes yeux glissent vers les nuages tout aussi gonflés que mes paupières. Les jours passent mais les nuits aussi, sans que je n'accorde la primeur du sommeil à certaines. J'ai trop à faire. Trop à réfléchir.

Pourtant je m'attarde, un instant, à fermer les yeux sous les gouttes fraîches qui viennent fouetter mon visage tourné vers les cieux. Secondes d'accalmie, recueil discret et silencieux auprès de l'Eau mère. Je lui adresse la moindre de mes prières, lentement, sûrement. Je me gorge de sa présence.
De sa vitalité.
Pour continuer.

Mon regard s'ouvre alors, revient parmi la foule pressée.

Et quelque chose l'accroche.
Quelqu'un.
Non loin.
Si près, à quelques mètres à peine.

Les cheveux ivoires battent le vent,
Mordent d'un souffle sa peau et ses traits,
Ce visage, qui a perdu de sa rondeur, mais que je reconnaîtrais entre mille.


« … En... Enyo... ? »

Ma voix se tord, murmure indicible et personnel qui vient rouler dans ma gorge. Ce prénom que je n'osais prononcer que dans mes litanies à la pluie.

C'est elle.
C'est elle...


« Waladi. »


« … Enyo !! »

Le ton est clair, fort, désespéré. Mon parapluie tombe et mes jambes répondent par la course. Je bouscule les passants, tente de me frayer le passage rapidement possible pour l'atteindre.
Et quand enfin je l'approche, quand enfin je parviens à la détailler de plus près, mes mains s'accrochent et ne peuvent s'empêcher de l'étreindre.

Ma fille, serrée contre mon cœur.
Il ne s'en remettra pas. Il tremble, tout autant que moi, sous l'émotion soudaine.

« C'est toi, c'est vraiment toi... Je... Oh bon sang, par tout les dieux, par les grâces de la lignée d'Âdy, tu es là... Enyo... !! »

J'éclate mes sanglots dans cet arabe particulier que nous parlions ensembles tout deux, parcelles londoniennes d'une langue ancienne. Mes larmes meurent dans son cou et partent rejoindre la pluie diluvienne.

Je laisse les éclats de gouttes parsemer mes regrets passés.

Enyo, mon enfant... Je t'ai enfin retrouvée...
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Enyo Faraday
Enyo Faraday
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Tout a été conçue pour arriver dans cette ville. Des années de travail, de filage, de documentations pour finalement retrouver la trace du QG principale de l’ICV. Et autant pour localiser avec certitude Amon.
Parfois, elle se demande pourquoi elle se donne autant de mal à retrouver une relique du passé comme ça et puis…

Invariablement.
Précisement.

Elle se souvient de Londres, de sa foi inébranlable en elle alors qu’elle faisait déjà preuve de peu d’humanité… Elle se souvient de sa gentillesse, avec la précision alarmante d’une mnémoniste. Et à chaque fois. Chaque fois qu’elle le considère comme un poisson rouge de plus et qu’elle retourne visiter ces souvenirs précieux pour réaliser qu’il est spéciale…

A chaque fois, c’est une sensation de honte et de nostalgie diffuse qui s’invite dans le cerveau d’Enyo. Elle est devenue ce qu’elle avait besoin de devenir pour survivre : un monstre dénué de sentiment. Un monstre de pragmatisme. Un robot, presque.
Alors ça fait un moment qu’elle habite à Tir Na nOg. Ca fait presque un an. Un an durant lequel elle n’a pas réussi à franchir le pas.
Elle a gardé le code de conduite qu’il lui a donné. Celui qui lui permet d’évoluer parmi les humains, parmi les gens doués de plus d’émotions qu’elle. Ces trucs qu’elle n’a jamais réellement compris et qui lui sont désormais absolument inconnus.
Elle vaque donc à ses petites affaires : entre réparation de bécanes pour faire vivre sa couverture et fabrication d’arme de pointe pour le plus offrant… Sauf ICV. Quoique… Ca serait une bonne manière de pouvoir entrer dans les bâtiments. Elle y pense. Elle planifie. Ca prendra le temps que ça prendra. Ca esquintera sans doute atrocement sa patience…

Marchant sous la pluie pour rejoindre un rendez-vous professionnel plutôt officieux, elle ne prête pas vraiment attention au banc de poissons qui l'entoure, pourtant elle enregistre beaucoup de visages. Un en particulier.
Amon. Père. Al’ab.

Elle ne ralentit pas son rythme. Ce n’est pas le moment. Et puis…
Son prénom, murmuré.
Elle grimace, agacée. Elle sort son téléphone et annule le rendez-vous. Il ne va pas la lâcher, c’est certain.
Son prénom, crié.
Elle a ralenti. Maintenant qu’il l’a vu, disparaître reviendrait à lui avouer qu’elle fuit. Hors de question de lui briser le coeur sans raison. Il la rattrappe, s’empare de son bras et la détaille puis il l’enlace. Elle se laisse faire, ne se débats pas, ne l’étreint pas non plus. Elle a toujours son sac dans la main. Il lui parle dans un arabe vieux de plusieurs siècles, cette langue qu’ils partagent depuis sa plus tendre enfance.

-C’est toi, c’est vraiment toi…

Elle le détaille. Il pleure. Elle se demande pourquoi il est triste. Pourquoi est-il en train de pleurer? Elle se fait la reflexion qu’il pourrait être déçu mais ça ne ressemble pas à ça. Larmes de joie. Incongrue. Elle ne sait pas qui serait à ce point heureux de la voir. Même Klaudia ne se met pas dans des états pareils.
Fausse analyse. Amon est son père. Elle se doit d’avoir des égards pour ses sentiments. Elle le serre contre elle, pas très longtemps et ajoute.

-C’est moi.

Elle répond instinctivement dans la langue de son père.

-Oh bon sang, par tous les dieux, par les grâces de la lignée d’ dy, tu es là…
-Je suis là…
-Enyo…
-Amon.

Et il pleure. Enyo le laisse contre elle, elle ne sait pas bien ce qu’il convient de faire alors elle reste simplement immobile un moment. Elle se dit que c’est mieux ainsi. De ne pas bouger, que ça soit lui qui l’ai vu au lieu d’elle. Peut-être que si c’était elle qui l’avait vu alors elle aurait continué sa route en prenant soin de ne pas être vue…
Oui, c’est mieux ainsi. Reste à garder cacher le monstre sous l’apparence de la fille.

-On ne devrait pas rester dans le passage, Amon, on va se faire remarquer. Si tu veux profiter de la pluie, il y a mon atelier pas très loin, il y a un espace ouvert où tu pourras en profiter tranquillement.

Elle s’est écarté pour chercher son regard. Dans la poche interne de sa veste dépasse le petit carnet rouge qui date d’une autre vie dans lesquels sont inscrits les règles du codes d’Enyo écrites par Amon. Il y a eu des ajouts pourtant. Pas de ratures, en revanche, elle ne l’aurait pas toléré. D’une écriture ronde et fantasque qui appartient à Klaudia.
Elle se demande si elle doit mentir et lui dire qu’elle ne savait pas qu’il était là, à Tir Na nOg. Le code dit que non, elle ne doit pas mentir. Alors elle ne ment pas, pas à Amon en tous cas.

-Je suis ici depuis un an.

Elle l’observe. Il ne sait peut-être pas qu’elle ne peut être qu’au courant de sa présence ici. Elle se souvient qu’il la trouvait observatrice mais il ne sait pas comment elle travaille, maintenant.

-Viens.

Elle n’est pas insensible à la présence d’Amon, bien au contraire. Beaucoup de choses se bousculent, elle s’attend à un flot de questions là où elle n’en a pas. Elle sait qu’il l’a cherché partout, elle sait qu’il a aidé des gens - elle ne sait comment et donc note la question dans un coin de sa tête. Elle l'entraîne dans les rues, sa manche se soulève, juste assez pour révéler les premières cicatrices, elle en a une conscience aiguë.
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Amon El-Hadji
Amon El-Hadji
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La pluie détrempe mes peurs, lave et efface le moindre de mes doutes. La chaleur, pressée contre moi, me rappelle à la réalité teintée de choc. Je n'arrive pas à croire qu'enfin, je la serre à nouveau dans mes bras. Il y a pourtant quelque chose de trop vrai, dans ce rêve diluvien.
L'accomplissement d'un périple à travers la terreur, là où la route hasardeuse se termine enfin.

Je recule, légèrement. J'observe son visage, ses traits, son expression. Je l'écoute débiter laconiquement ses premiers mots que nous partageons depuis des années. J'entends, sans répondre, coi d'émotion pure qui me rompt la gorge. Une impression étrange me submerge en quelques secondes. Le poids de l'absence et la contemplation d'autre chose, creusé dans ses prunelles sombres.

Le vide.


Mais j'oublie, au profit de l'instant. Enyo est là. Enyo est vivante, près de moi.
Et tombe de sa voix une sentence à laquelle je ne m'attendais pas. Une preuve de mon échec, assénée en plein palpitant. Il stoppe sa course en l'entendant :

« … Un... Un an...? »

Je ne peux pas me résoudre à l'accepter. Je ne peux pas me dire que j'ai passé tant de temps dans la même ville qu'elle sans être parvenu à la retrouver plus tôt. Je ne peux tout simplement pas me résoudre à ce caprice du hasard qui m'a tenu aussi loin d'elle, et pourtant trop proche.

Je ne peux pas.
Je ne peux pas... perdre face à mon rôle de père.


Alors que je ne le mérite pas.
Pardon, mon enfant. Pardon pour tout.

« … M-Mais comment... ? »

Comment as-tu fais ? Comment est-ce possible ? Comment n'ai-je pu te voir avant ?
Mes yeux s'ourlent de rondeur, toujours aussi humides. L'incompréhension a pris place, m'empêchant de réagir de manière posée. Je suis un concentré d'émotion prêt à imploser

« Enyo, att-... ! » Je n'ai le temps de rien lorsqu'elle me tire vers ailleurs, vers un lieu plus propice à l'échange. Chez elle, visiblement. Un atelier. Je ne réfléchis à rien, me laisse porter. Je n'ai d'autres choix que de la suivre.

Et d'attarder mon regard sur les détails de son poignet,
Qui me colle un haut le cœur avant que nous arrivions à l'entrée.

L'endroit est sobre, calme. Métallique et austère. Je n'y prête que peu d'attention pour l'instant. Seule compte l'enfant, de laquelle je m'approche pour lui saisir la main.

« Enyo. Waladi... » Mon ton est tendre, emprunt des échos du passé. L'époque où je l'ai croisée, où j'ai tenté de l'apprivoiser pour ne pas l'effrayer. « J'ai besoin de savoir ce qu'il t'ait arrivé. Il faut que je sache, raconte-moi... »

C'est vital. Je t'en supplie. La voix tremble à nouveau. Je suis un incorrigible émotif, face aux remous d'antan. Ils prennent la forme d'une mine basse et d'un regard écharpé, honteux. Honteux d'avoir échoué.

« Je t'ai cherchée... p-pendant tant de temps, je... je pensais... au pire... »

Et j'ignore même si la Mort en faisait parti.
Elle est parfois plus douce que le reste, pour nous autres.
Nous avons la peau dure et bien trop adorent s'en assurer...


Ma main quitte la sienne, imprime sur sa joue une caresse. Puis deux. Puis d'autres. Le silence demeure, m'apaise. Lent et long. Je me gorge de son image retrouvée, d'adolescente devenue adulte apparente, là où l'âge ne montre en aucun cas la maturité.

Et je tente de lire, le regard chargé, ce que je n'arrive plus à détecter dans les orbes noires.

Es-tu vraiment là, Enyo ?

« … Tu savais que j'étais ici ? Dans cette ville ? »
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Enyo Faraday
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-... Un… Un an…?

Enyo le scrute un instant. Il a l’air mal. Elle le voit palir, interprête l’information et se demande si elle ne vient pas de commettre une erreur. Il l’a probablement chercher tout ce temps. Elle s’est evertuée à se cacher et elle l’a fait avec un sacré brio malgré les quelques frasques avec Klaudia. Elle n’a aucune intention de le mettre mal et le voir rester bouche bée devant elle comme s’il venait de survivre à une explosion l’agace. Loin d’être énervée par l’air perdu d’Amon, c’est son incapacité à elle qui la vexe.
Elle enchaine, elle ne sait pas quoi dire de plus à ce sujet. Elle a été lâche, elle le sait et elle profie de l’étourdissement d’Amon pour l’empecher de poser la question qui viendra fatalement plus tard : est-ce qu’elle savait qu’il était là. Amon n’est pas un poisson rouge même s’il n’est pas totalement comme elle. Elle sait que la question viendra parce qu’elle est évidente, limpide. Quelles sont les probabilités pour que le père et la fille vivent dans la même ville un an durant sans jamais se croiser, quant bien même la ville est immense? Facile, Enyo a évité les detectives privés, les recherches de son père en se promettant qu’elle irait une fois qu’elle aurait fini ce projet… Et puis elle sautait au prochain, incapable de faire face à son père.

Alors elle l’entraine dans un endroit rassurant pour elle. Son garage, son atelier. Tout est rangé si ce n’est un vaste établi et un pan de mur constellés d’images et de punaises, de fils de laine et d’articles. C’est un véritable réseau incompréhensible pour quiconque qu’elle-même. C’est sa carte mentale quand elle a besoin d’externaliser ce qu’elle décortique dans son palais mental.
Tout le reste est parfaitement organisé, rangé. Même le moteur de la Harley tronant au milieu de l’atelier est disposé en vue explosée sur le sol. Amon lui saisit la main. La sensation ramène invariablement des souvenirs. Elle baisse les yeux pour confirmer la presence de la main.

-Enyo. Waladi…

Les intonations sont familières et gorgées du Fog londonien. Elle presse discrètement la main de son père. Elle n’arrive pas à déterminer si elle le fait par simple reflexe ou bien par emotion. Elle se laisse aller à prononcer :

-’abi…
-J’ai besoin de savoir ce qu’il t’ait arrivé.

Elle lache sa main par un reflexe qu’elle ne comprend pas. Elle le détaille.

-Il faut que je sache, raconte-moi…

Elle ne dit rien. Elle l’observe, cherche à savoir ce qui est mieux. Elle écoute avec attention sans comprendre pourquoi les mots blessent ses oreilles.

-Je t’ai cherchée… p-pendant tant de temps.
-Je sais.

Elle détourne les yeux. Elle sait aussi qu’il n’aurait pas pu. ICV fait bien son travail. Elle ne laisse aucune trace après ses petits enlèvements.

-Je… je pensais… au pire....
-J’aurais sans doute préférer.

Elle prononce ses mots sans affect. Elle ne fait qu’énoncer une vérité. Elle le regarde et le laisse faire sans réagir. La main sur sa joue, la sensation de chaud puis de froid à chaque caresse. Tout est familier. Dangereux, ne peut-elle s'empêcher de penser.

Il la scrute et elle sait exactement ce qu’il voit dans le fond de ses prunelles : rien. Peu ou pas d’émotions. Encore moins qu’avant. C’est en partie la raison pour laquelle elle n’a pas été à lui plus vite.

-... Tu savais que j’étais ici ? Dans cette ville ?

Elle l’observe un moment et hoche la tête : elle ne voit pas l’intérêt de mentir. Une simple discussion malencontreuse avec Klaudia pourrait faire s’éffondre n’importe quel effort de mensonge.

-Oui. Je savais. C’était l’une des raisons qui m’ont poussée à venir.

Elle ne dévie pas le regard, elle se fait la réflexion qu’elle devrait peut-être demander si ça va mais ça lui paraît étrange. L’avantage de Klaudia c’est qu’elle lui dit frontalement ce qu’elle attend. Beaucoup d’autres attendent d’elle qu’elle capte de quelconque signes. Elle remarque les micro expressions mais elle est incapable de les interpréter. Elles ne s’attachent à rien pour elle. Rien de concret. ICV a détruit cette partie d’elle avec minutie, celle qui s’intéresse à l’humanité.

-J’ai été emmené dans un laboratoire. Les données n’étaient pas toutes claires quant à la finalité mais ils cherchaient à comprendre comment transformer mes attributs de Djinn en arme. Il me semble que j’étais le premier Djinn qu’ils ont attrapé, à Londres… Ils ont experimentés pendant…

Elle sait que ça paraitra étrange mais elle n’a pas réussi à retenir combien de temps. Et si quelque chose n’a pas changé, c’est bien sa précision.
Son regard se trouble légèrement, quelques secondes à peine.

-Un certain temps. J’ai profité d’une attaque isolée du laboratoire pour m’enfuir.

Elle regarde Amon un moment avant de dire.

-Je n’ai jamais douté que tu me cherchais. Tu ne dois pas t’en vouloir. Ils sont doués pour se cacher.

Non sans un peu de fierté, elle ajoute.

-Mais je suis devenue meilleure qu’eux.

Et c’est comme ça, en gardant un coup d’avance, qu’elle les fera bruler jusqu’au dernier. Elle se dirige vers la table en fer et sort le code de sa poche. Elle le pose sur la table.

-J’ai du thé. Celui que tu buvais à Londres.

Elle ne l’avouera pas mais parfois, elle en infuse un peu pour que l’atelier s’emplisse de cette odeur familière. Elle se dirige vers la petite kitchenette et commence à préparer du thé, dans les petits placard, il n’y a rien d’autre que des friandises si ce n’est une boite ternie par le temps contenant le précieux breuvage.



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Amon El-Hadji
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Ma bouche s'assèche, à la recherche de l'eau Salvatrice. Elle s'est répandue au-delà de mes yeux, flaque écrasée sur mes joues creusées. Les mots d'Enyo sont percutants, laconiques et monotones à la fois, criblés d'une terrible acceptation. Une que je ne connais que trop bien. Une qui s'accapare des bribes de l'esprit cassé pour en extraire l'essence. Une qui enclenche la survie, peu importe ce qui suivra. Car le pire est déjà arrivé.

Son récit me fait perdre l'équilibre. Mes jambes ramollissent et j'ai besoin de m’asseoir, d'encaisser la balle et de considérer ce que je viens d'entendre.

Je n'ose pas croire l'évidence. Mon cœur le fait à ma place.

J'ai laissé ma fille subir l'Horreur.
J'ai été incapable de la protéger.


Elle dit que je n'ai pas de raisons de m'en vouloir mais tout son être m'en donne.
Et cette voix, au fond du chaos, qui répète inlassablement :

Tu as échoué.
Tu as échoué.

Tu as échoué, fils de Rien.

Tu ne vaux pas mieux que l'enfant qui hurle dans les geôles, faible et désespéré.


Laissez-moi !!!
Laissez-moi !...
… Laissez-moi...

« … Je suis désolé... »


C'est mutique, prononcé à fleur de lèvres. Le fracas de la culpabilité résonne trop fort pour que je puisse l'empêcher de m'enserrer la gorge. Enyo disparaît, son quotidien reprend, elle enchaîne les paroles que j'ai voulu entendre le plus simplement. Et je ne suis pas capable de les encaisser.

« Je suis... tellement désolé... »

Une main passe sur mon visage, mon dos se voûte légèrement. Bien vite, mes yeux sont happés par le petit carnet rouge. La couverture a bruni. Le temps a fait son office sur les règles que j'avais pré-établies. Mais elles sont toujours là. Avec elle. Et l'espoir renaît quelques secondes.
Je le saisis, le parcoure en silence. Ma vieille écriture a trouvé une compère, plus ronde, inconnue. Un instant d'incompréhension face aux ajouts sans queue ni tête. Qui a fait ça ?

Mais le thé coupe court à mes réflexions. Le parfum de plantes séchées embaume la pièce d'un épais voile de nostalgie. La chaleur s'empare de mes sens quand les embruns nacrés de Londres refont surface. Une odeur épicée, rassurante, piquée de tendresse. Notre rencontre.

« Comme autrefois, hein... »


Comme invité à conquérir le passé, j'attends que le breuvage et mon enfant reviennent près de moi. Quand mon regard croise à nouveau celui d'Enyo, je laisse l'émotion s'étirer, avant de chercher à en savoir plus. J'ai besoin de tout connaître. J'ai besoin de la retrouver.

« Parle-moi de ta vie ici... De ce que tu fais... parle-moi de tout, s'il te plait... »

Ma main saisit doucement la sienne, comme pour l'inciter à parler.
Il faut me mettre à la page, comprendre, rattraper le temps trop vite écoulé.
Des années en poussière à renverser dans le sablier.
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Enyo Faraday
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La situation échappe à Enyo. Elle regarde Amon dans tous ses états, elle l’observe s’émouvoir de simples faits dont elle n’avait pas envie de parler en premier lieu.
Ca l’agace.
Quand il s'effondre sur une chaise, elle plisse les yeux. Quand il s’excuse une première fois, faiblement, elle ressent un pic d’agacement  outrageusement démesuré.
Quand il s’excuse une nouvelle fois, elle roule des yeux et pousse un soupire excédé.
Ca l’agace.
Cette réaction est parfaitement démesurée. Cette réaction n’est pas approprié, pas plus que ces demandes expresses d’informations.

-Arrête de t’excuser. Tu n’y es pour rien. En fait, tu ne faisais pas partie de cette partie de mon histoire. C’est mes blessures, c’est mon histoire. Pas la tienne.

A l’observer comme ça, on dirait que c’est lui la victime et une part d’elle n’apprécie pas du tout. Elle recadre parce qu’elle voit Amon dériver vers des contrés qu’elle n’apprécie pas. Ce n’est pas qu’elle comprend qu’il va mal, c’est qu’elle ne tolère pas qu’il s’approprie son expérience pour gonfler son propre mal-être.
Ca. l’agace.

Alors elle essaie cette technique que Klaudia lui a donné : faire comme si de rien n’était, continuer sa vie. Elle propose du thé. Le thé qu’il adorait. Elle est nostalgique évidemment mais elle pense simplement que ça l'empêchera de penser à ce qu’il vient d’apprendre.
Enfin, quand elle lui jette un coup d’oeil, elle le voit faire une action qui lui semble saine : il regarde le carnet rouge. Le code. Ses sourcils se froncent au fur et à mesure qu’il découvre les ajouts de Klaudia. Un fin sourire se dessine sur le visage de la jeune femme alors qu’elle reprend la préparation de son thé.
Elle revient avec le thé et en pose une tasse fumante devant son père. Ils échangent un regard qu’elle n’arrive pas à comprendre.
C’est encore un de ces moments contemplatifs dans lesquels se perd Amon depuis tout à l’heure.
Elle n’a même pas le temps de s’asseoir qu’il revient à la charge une nouvelle fois.

-Parle-moi de ta vie ici… De ce que tu fais… Parle-moi de tout, s’il te plait…

Elle regarde sa main qui saisit la sienne, réfléchit à l’option de la retirer, essaie de savoir comment ça serait perçus, n’arrive pas  savoir et finalement la laisse.
Elle n’aurait pas de problème à partager tout ça, à vrai dire, elle n’a pas de problème avec grand chose. Pourtant, l’attitude d’Amon commence à l’échauder. Ce n’est pas tant qu’il veuille savoir que la voracité dont il fait preuve qui l’agace.
Elle laisse un silence s’installer pendant lequel elle boit son thé à petites goulées.
Elle décide d’être honnête.

-Je ne sais pas si c’est l’émotion ou bien l’âge qui te fait agir comme ça mais ça commence à m’agacer.

Pas un muscle de son visage n’a trahi une émotion quelconque. Elle est d’une neutralité mortel. Elle sirote sa tasse comme si elle avait simplement interdit à quelqu’un de poser les pieds sur la table. Elle finit par dire.

-C’est une ville intéressante si on ne veut pas s’ennuyer…

Elle repose sa tasse et se lève pour défaire la valise qu’elle avait avec elle et se débarrasser de ses armes. Il le découvrira de toute façon tôt ou tard. Elle sort de la doublure de son manteau des couteaux de lancer de sa fabrication mais également une arme à feu. La valise contient un fusil sniper de sa conception. Elle ouvre un coffre grace à son emprunte rétinienne et range l’arme avec une précision chirurgicale. Elle referme la porte.

-Si tu ne savais pas que j’étais ici : qu’est-ce qui t’as poussé à venir à Tir Na nOg?

Elle est curieuse de savoir ce qui l’a poussé à venir dans les parages.
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Amon El-Hadji
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Un battement dans le vide.

« Arrête de t'excuser. »

Des yeux qui s'entrouvrent.

« Ça commence à m'agacer. »

Une expression de franche surprise.

L'émotion ou l'âge ?

Un rictus amer, triste, en pointe de lèvres.

L'émotion ou l'âge, dis-tu, Waladi ?

Probablement les deux. L'un ne va pas sans l'autre, me concernant. Au début, il n'y avait rien. Et tout a jailli quand les siècles se sont énumérés. Comme un torrent de liberté. Une eau que je suis bien incapable de maîtriser, en dépit de ma nature élémentaire. J'en suis le premier étonné, tu sais. Et je vois que celle-ci t'a blessée. C'est la dernière chose que je voulais.

Alors je reste coi, sans savoir que répondre face à ce que tu rétorques, Enyo. Mais je saisis ta réaction pour ce qu'elle est : une défense à la mienne. Je comprends que j'ai entravé ta liberté à toi. Que j'ai dépassé les limites intrusives et que ton histoire, pour tout ce qu'elle a été, est à toi.

Je peux comprendre ça.

Alors je capitule. Je n'insiste plus. Je ne laisserai pas l'armure se tanner davantage sous mes paroles tranchantes. Ma fille, tu m'en a déjà dit assez. Pour l'heure, il est temps de dompter ce flot incessant, contrôler les vagues qui s’amoncellent et parvenir à rester maître de moi-même. Même si je ne connais pas d'épreuves plus difficile. Je ferais ça pour toi. Pour moi. Pour ne pas briser davantage le fil ténu de ce que nous avions.

Ma bouche est close, mes doigts sont fermes autour de la tasse. Il me faut plusieurs secondes, longues et pesantes, pour que le calme revienne. Que l'émotion doit demeurer inerte, ne serait-ce que pour parvenir à communiquer.

Mais ça n'empêchera pas le cœur de s'inquiéter. Il est trop tard pour reculer.

J'écoute la question en silence, après un hochement de tête entendu. Tir Na Nog vibre de cette aura terrible qui réside au cœur des tempêtes. Tout est prêt à se briser, à n'importe quel moment.

Le thé glisse dans ma gorge, lui et son parfum embaumant de nostalgie.

« Le fil de mes recherches, principalement. Et j'y ai retrouvé un vieil ami, quelques temps après mon arrivée. Petit à petit, j'ai rejoins sa cause et... je suppose que tu connais déjà le réseau Malsheem. Pour le reste... La vie s'écoule. Plus ou moins paisiblement depuis. »

En un an, et connaissant tes capacités, il y a fort à penser que tu as dû enquêter. Que ce soit autour de moi ou de ce que cette ville recèle comme secrets. Elle pullule de non-dits. Il est vrai que tu n'as pas dû t'ennuyer.

Nouvelle gorgée, mes yeux s'attisent du rouge du carnet. Je le couvre à nouveau des yeux, d'un regard pensif. Rien n'a fondamentalement changé. Les règles ont demeuré dans le marbre des souvenirs.
Pour combien de temps encore ?

La tasse est vidée. Je regarde au fond, comme ces devins qui prédisent l'avenir grâce au feuille infusées. Personnellement, je n'y vois que le passé.

« Je me souviens... des gâteaux qui accompagnaient ce thé. Les biscuits fourrés à la gelée de framboise, de la Broadbury Bakery, sur Lincoln Street. » Vieille image, couleur sépia. Je souris et pouffe, tendrement, pour la toute première fois depuis longtemps. « Tu les dévorais en une seconde et à chaque fois, et tu te mettais de la confiture partout sur le visage. Même jusque sur le bout du nez... »

J'ai une furieuse appétit de sucré.
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Enyo Faraday
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Amon se calme sous les yeux d’Enyo, elle sent ses propres nerfs se détendre. Elle prépare du thé parce qu’elle imagine que cette manie de boire du thé ne lui est jamais passée. Elle le détaille pendant qu’il se tait et apprécie ce moment d’accalmie. Une part d’elle s’alarme de la manière dont réagit son père. A-t-il toujours été si… vif? Si humain? Va-t-elle devoir apprendre à masquer ce qu’elle est avec lui pour… Pourquoi en fait?
Elle éprouve une gêne à cette question, comme si elle s’asseyait sur un coussin qui cacherait un petit pois.
Si c’est de l’humanité qu’on requiert d’elle, elle ne se qualifiera sans doute jamais et ça  l’indispose.
Elle n’est plus vraiment capable de passer pour un humain, tant parce qu’elle n’est pas libre depuis si longtemps que parce qu’elle refuse désormais les desiderata des autres…

Oui, mais c’est Amon.

Le petit rire de Klaudia s’invite dans la danse. Elle pousse un long soupire avant de s'efforcer à relancer la conversation qu’elle a tué à coup de sarcasmes sans vraiment s’en rendre compte. Elle a été honnête.

-Le fil de mes recherches, principalement. Et j’y ai retrouvé un vieil ami,quelques temps après mon arrivée.
-Asmodée Hallsonar.
-Petit à petit, j’ai rejoins sa cause et… Je suppose que tu connais déjà le réseau Malsheem.
-Oui. Etonnant qu’il n’ai pas encore été démanteler par le Pandémonium. Votre équilibre est précaire.

Elle boit un peu de thé d’un air distrait.

-Pour le reste… La vie s’écoule. Plus ou moins paisiblement depuis.
-Difficile de faire paisible, je crois, ici.

Elle n’est pas bien sur de ce que fait ressentir “paisible” ici. Pourtant elle s’imagine que ça n’a rien à voir avec les données qu’elle a récolté un peu partout en ville. L’avantage avec tout ce chaos en suspens, c’est que lorsque tout va commencer à éclater, elle pourra agir et attaquer ICV. Elle suit le regard de Amon sur son carnet, son code de conduite. Elle ouvre la bouche pour parler et puis…

-Je me souviens… des gâteaux qui accompagnaient ce thé. Les biscuits fourrés à la gelée de framboise, de la Broadbury Bakery, sur Lincoln Street.

C’est loin. Parfaitement loin. Ca ne déclenche qu’un haussement de sourcils perplexe chez la jeune Djinn. Elle observe son père rire, l’espace de quelques secondes son visage se fend d’un sourire par mimétisme. Elle ne comprend pas pourquoi ces souvenirs font surfaces. Elle est morte et revenue à la vie entre temps. Elle a changée. Tellement changée.
Elle observe en silence et finit par dire.

-... Il y a une patisserie délicieuse en bas de la rue… Si tu veux.

Est-ce que c’est parce qu’il a faim que ça lui revient soudain? Ca serait logique. Ca, au moins, ça ferait sens pour Enyo. Elle se lève et s’étire. Elle s’approche de la porte avant de dire.

-J’ai entendu dire que tu avais réalisé ton rêve : l’école djinnique. Poudjinn.

Elle a un sourire vaguement amusé. Avant d’ouvrir la porte, elle entre un code dans le petit boitier à coté d’elle.

-Beaucoup d’élèves, alors?

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Amon El-Hadji
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[HJ : passage à la troisième personne du singulier.]

Parler du passé ne l'aide qu'à ne retenir que le bon de celui-ci. Le reste est dilué dans des feuilles de thé trop amères, jetées par-delà les doutes. Quand il la regarde, sa Waladi, il ne décide de garder que l'essentiel. Ces moments de son enfance, quand Londres était pleine à craquer de progrès en devenir. Ses yeux tournés vers cet avenir qu'il souhaitait voir, lui aussi, à ses côtés.

On te l'a arraché.
Tout comme à moi, autrefois.
Mais nous sommes toujours là, aujourd'hui, n'est-ce pas ?

Ses doigts s'arquent autour de la tasse, effleurent la porcelaine ouvragée. Un sourire se pose sur son visage quand Enyo évoque la pâtisserie, s'insérant dans le brèche du changement de conversation à son tour. Au fond du cœur, le père est heureux. Tout est plus doux, entouré de sucre. Plus rien n'est grave.

« Je crois la connaître, oui... On pourrait y aller ensemble, si tu le souhaites. »

Et rattraper ces moments volés. Car c'est bel et bien son attention, maintenant qu'elle est de retour dans sa vie. Amon sait qu'aucun hasard n'aurait été capable de les réunir. C'est un fait du destin, et de la volonté de sa progéniture. Alors autant en profiter, avant que d'autres regrets ne viennent ternir ce ciel enfin bleu.
La pluie a cessé de tonner contre le toit.

Enyo embarque vers d'autres lieux, évoque à sa grande surprise l'école. Le regard de son père pétille de mille lumières.

« Ah ! Oui, je...  » Pause. A-t-il bien entendu ? Ses yeux s'arrondissent comme deux lunes dans la nuit. « Attends… Poudjinn ? Comment ça, « Poudjinn »... ? »

La sonorité lui prête un rire sincère. « Poudjinn », ça sonne bien moins solennel, bien plus personnel, comme si c'était ce petit nom gentillet que l'on donnait aux grandes institutions. Non pas qu'il reconnaisse l'école comme étant si importante, au contraire, elle n'est qu'à ses débuts. A termes, il ne souhaite que son épanouissement. Ou tout du moins, sa légitimité reconnue.
Mais il n'est pas certain que « Poudjinn » fasse très sérieux auprès du Conseil. Il doit lui manquer quelques références, sans doute...

« Il n'y en a que quelques uns, pour l'instant... Tae'alam est peu rempli mais je crois que quelque part, c'est rassurant. Peut-être qu'il y a moins de djinns errants que je ne le pensais. »

Peut-être. Ou peut-être que d'autres sont encore perdus et qu'il devrait redoubler d'efforts pour les accueillir. Ses pensées sont en constante reconsidération. Un tourbillon inaltérable qui l'épuise au quotidien.
Amon sait qu'il ne fera jamais assez. Ni pour les siens, ni pour personne.
Il s'évertue cependant à essayer, car d'autres l'attendent.
Malsheem.
Ses élèves.
Ses patients.

Nathan.

Enyo, maintenant. A nouveau. Peut-être.

« Il faudra que je te montre les lieux, un jour... J'aimerais savoir ce que tu en penses. »

Un sourire vers la jeune djinn. Sa présence demeure indispensable, désormais.
Bien plus qu'il ne l'aurait jamais imaginé.
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