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 La Rêveuse au pays des Fleurs (ft. Salomon Grass)

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Elehiel Thatcher
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Les retrouvailles avec Kaelig m’ont faits un bien fou.
Ca m’a remis la tête en place. Je sais où se trouvent mes priorités, je sais ce que j’ai à faire.
Il est de bon conseil, il est passé par là. Il a l’expérience que je n’ai pas dans “l’après” alors je reste humble, j’écoute et j’applique.
Je veux aller mieux pour ne pas être une charge pour toi. Je veux aller mieux parce que je veux profiter de tout ça.
L’humanité m’a manquée, la vie sur cette foutue planète m’a manquée. Je ne peux pas tout balayer par peur et surtout, il faudra bien que je réponde à l’appel des dormeurs.
J’ai décidé d’être une révoltée, j’ai décidé d’être un leader de rébellion. J’ai décidé de m’inquiéter du sort de ce groupe d’illuminés.
C’est ma décision et je dois l’assumer.

Alors je suis devant l’étrange fleuriste dont Asmodée m’a donné la carte. “L’herbe folle”... Si c’est un démon, ma main à couper qu’il vient de chez Léviathan…
Ca me rassure un peu et c’est probablement faux. J’essaie juste de trouver des raisons de ne pas être inquiète et d’avancer. J’ai l’impression que c’est un traquenard et pourtant rien ne tend à le prouver. Salomon Grass est un proche d’Asmo, il travaille pour Malsheem, il est fleuriste. Je ne vois pas comment je pourrais le rendre moins menaçant dans ma tête et pourtant…

Pourtant, depuis ce gamin affreux dont je savais très bien les intentions depuis le début…

J’imagine les pires stratagèmes derrières les personnes visiblement innocentes. Ca me fout en rogne parce que si je laisse cette paranoïa gagner, c’est que ce foutu gamin gagne et c’est parfaitement hors de question. Je m’arme donc de courage en relisant quelques messages que Kaelig m’a envoyés. J’ai un léger rire en les lisant.

C’est pour ça que je me suis battue, qu’importe que tout soit compliqué.
Ca vaudra le coup et je suis prête.


J’entre dans la boutique et cligne des yeux face à l’immense variété de fleurs et de plantes devant moi. On dirait un oasis verdoyant et chamarré. Avant de signaler ma présence, je me balade entre les rayonnages comme une enfant qui découvrirait une forêt magique. Je renifle, j’effleure et pouffe de rire sous les textures qui me surprennent. J’observe les fleurs, les feuilles et les branches qui cascadent de toutes parts. Ca me met le coeur en joie. Cet endroit est apaisant, les odeurs se mélangent sans pour autant agresser mes sens, ça sent la forêt. Si je devais imaginer une odeur de forêt de conte de fées, je choisirais probablement celle-ci.
Je m’arrête devant de petites fleurs bleues comme mes cheveux et délicates comme de la dentelle.

-Ahah! On est pote de couleur!

Que je claironne doucement avant de me rappeler ce que je fais là. Je redresse la tête à la recherche d’un “blond avec des grands yeux verts et un air un peu ahuri. Ah et tu vas tomber amoureuse de ses fringues, c’est sûr.”
Pas la moindre idée de ce à quoi je suis sensée m’attendre alors je déambule jusqu’à trouver une vieille caisse enregistreuse avec des gros boutons, elle est en fer, elle est ciselée. Elle est magnifique. J’ai envie de l’ouvrir pour voir le mécanisme.
Concentration.

Ting!
Doucement sur la petite sonnette qui tintinnabule joyeusement.


[color=#0066FF]-Bonjour! Je cherche Salomon Grass…? C’est..Hum… Asmo qui m’envoie.

Je lance ça en sondant le magasin du regard avant d’envoyer un snap à Enzo du magasin précisant “regarde toutes ces beautés…”

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Salomon Grass
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Spinning around you
Millions of screams
Deafen all your sanity


- Non... Non.... NON ! AAAh ça ne va pas !

Une chemise de soie turquoise fait un vole-plané avant d’atterrir sur un monticule de couleurs et d'imprimés. Je contemple mon image dans le miroir d'un air agacé. Dysderie, immuable buisson de roses en pleine floraison, sert posément de porte-manteaux.

- Mon maître, je n'ai sorti que vos tenues préférées.
- Je ne les aimes plus ! Plus du tout !
Fais-je. Il faut que ce soit parfait, si jamais elle s'en vient !
- Si je puis me permettre, elle vous a connu sale et débraillé. La notion de perfection me semble d'ors et déjà galvaudée.

La surface glacée me renvoie un front plissé et boudeur que je n’apprécie guère. Je pousse un soupir à fendre l'âme et m'écroulant sur la banquette qui occupe le centre de mon dressing.

- Aaaah , ma chère Dysderie.....J'ignore quel mal me ronge, je suis agité, tantôt nerveux, tantôt mélancolique. Je guette chaque mouvement de porte en espérant que ce soit elle. C'est absolument grotesque.
- Vos constantes sont parfaitement normales, Maitre.
- Il s'agit peut-être d'une sorcière et d'un envoûtement complexe, en ce cas.
- Très complexe, sans équivoque
, me répond la mandragore sur un ton laconique où je soupçonne l'effronterie.
- Opère une recherche immédiatement dans nos grimoire! Il me FAUT un remède.

C'est donc ainsi - dans une chemisette prune brodée de lierres et un chandail crème à motifs d'aubergines, sur un pantalon fleuri aux tons pivoine retroussé aux chevilles - que j'ouvre la boutique. Mon auguste cervelle est farcie de visages rieurs constellés de son, de chevelure rousse au lustre hypnotique et de ce nez si délicieusement plein de caractère. Torture sublime.

La sonnette fait retentir son carillon joyeux. Je note une poussée cardiaque inhabituelle et un afflux soudain d'adrénaline libérée telle des spores dans mon cortex. La descente est aussi brutale que la montée.

Ce n'est pas le jolie Chrysanthème.

- Bonjour! Je cherche Salomon Grass…?
- C'est moi-même,
dis-je en faisant quelques pas hors de l'ombre de mes propres canopées.
- C’est..Hum… Asmo qui m’envoie.
- Oh ! OH, évidemment !

Tout à mes diagnostiques autolâtres, j'ai failli escamoter la découverte de ma "presque" nièce. Je me précipite vers elle en ouvrant large les bras et en l'enlaçant avec effusion.

- Elehiel Thatcher , ma toute nouvelle nièce ! Großer Bruder m'a prévenu de ta venue , et de ton existence tout cour par ailleurs. C'est la première fois que je suis un "oncle", c'est une perspective exaltante !
Je l'attrape par les épaules, trop heureux de cette distraction bienvenue. Que puis-je faire pour toi, mon petit bleuet ?
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Elehiel Thatcher
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Salomon Grass est habillé divinement. Les accords de couleurs m’éclatent immédiatement. Je peux pas m’empecher de sourire. Cet endroit est incroyable. Quand je le vois s’avancer, mes yeux s’écarquillent un peu plus et je lance un.

-Oh wouah! Classe!

Impossible à retenir. C’est partie tout seul. La chemisette prune à lière, les pivoines, le chandail, tout est incroyablement parfait. J’adore! J’adore, j’adore, j’adooooore! J’ai immédiatement envie de partir en tournée shopping.

-Oh ! OH, évidemment !

Il s’approche de moi presque en courant. J’ai l’impression d’être dans une de ces scènes de films où les gens courent au ralenti pour s’embrasser. Il me tend les bras et par reflexe, j’fais pareil, l’air un peu héberluée. Il me serre contre lui et me fait vaciller de droite à gauche comme si on se retrouvait après des siècles sans s’être vus. Ca me fait rire, le lieu m’a étonnamment détendu. Ca n’empeche pas la petite voix dans ma tête d’hurler à la vigilance, si ça se trouve, il cherche à te poignarder dans le dos.

-Elehiel Thatcher, ma toute nouvelle nièce!
-J’préfère Elie. Mais oui, c’est moi!
-Großer Bruder m'a prévenu de ta venue , et de ton existence tout cour par ailleurs.
-Grobère broudeur? Ca veut dire quoi? Que je demande innocemment avec une sacrée curiosité.
-C’est la première fois que je suis un “oncle, c’est une perspective exaltante !

Je cligne des yeux en voyant sa véhémence et penche la tête en souriant. Je… Suis. Euh… Confuse? Un peu. Cet homme ressemble à l’image que je me fais d’une fée. Il a ses grands yeux verts exaltés et cette manière étrange qu’il a de se comporter et que j’adore. Il est bizarre et je l’aime beaucoup sans même savoir pourquoi.

-Que puis-je faire pour toi, mon petit bleuet ?

J’ouvre la bouche avant de dire.

-Jeeeeeeeee….. Attends! C’est quoi un bleuet? C’est joli le mot mais je sais pas ce que c’est en fait! Et exaltante aussi, d’ailleurs, connais pas…. T’as un sacré vocabulaire ! Ouah!

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. Je suis en train d’éviter le pourquoi je suis là. C’est mal. J’ai promis à Kaelig que je ferais quelque chose.

-En fait, je viens parce que… Parce que j’arrive pas à redescendre, en fait. Après, les combats et tout ça… J’arrive pas à dormir, j’sursaute au moindre bruit, j’ai failli buter mon coloc parce qu’il a éternué, ça peut pas continuer et puis… J’ai été conne avec une personne qui importe et j’veux plus jamais faire ça. J’veux juste…

Je triture mes doigts, un peu mal depuis que je parle de tout ça.

-J’veux juste aller mieux… Mais euh… J’ai aussi très la trouille.

Sourire timide et haussement d’épaules, oeillade à Salomon Grass.

-Asmo m’a dit que tu pourrais m’aider. C’est possible…?

Je sens l’espoir monter d’un coup et mes yeux virent au noir d’un coup. Je recule un peu et secoue la tête puis prend le temps de faire comme Asmo m’a appris. Inspire, expire, fais les disparaitre. Ca va aller. Je redresse la tête vers Salomon, mes yeux passent d’un noir de jais à leur couleur normale jusqu’à se stabiliser.

-Je… Voudrais éviter de salir ici, si t’as un endroit qui craint rien… J’suis pas sortie depuis longtemps… J'contrôle pas vraiment...

Ma peau suinte déjà sans dégouliner mais putain, je glisse, c’est magique.

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Salomon Grass
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Ma nouvelle nièce est une demoiselle au visage poupon, au sourire franc et à la chatoyante toison bleue. J'aime lire l'admiration pour ma mise raffinée dans son regard d'obsidienne, j'apprécie sa curiosité ingénue  et je me fais fort de répondre à toutes ses interrogations !

- Grobère broudeur?
- "Grosseû Broudeû"
, que je corrige obligeamment.
- Ça veut dire quoi?
- "Grand Frère", en allemand, ma langue maternelle du temps de feu, mon humanité.
- C’est quoi un bleuet? C’est joli le mot mais je sais pas ce que c’est en fait!
-  Le Centaurea cyanus ou Centaurée bleuet est une plante herbacée de la famille des Astéracées et de nature messicole. Entends par là qu'elle s'épanouie dans ou en bordure de plantations céréalières et germine au rythme des moissons. Mais là ne réside pas la comparaison : ses fleurs sont généralement bleues et  leur capitule est hérissée vers le ciel et donne l'illusion d'une sorte de coupe "à la brosse",
fais-je d'un ton docte.
- Et exaltante aussi, d’ailleurs, connais pas….
- Oh!....
Je réponds sans impatience aucune. Mieux vaut l'élève candide qui avoue son ignorance que le fat buté qui se refuse à admettre ses limites. Du reste, j'aime transmettre le savoir sous toutes ses formes. C’est un adjectif qui vise à souligner l'enthousiasme débordant, le sentiment grisant qu'il suscite.
- T’as un sacré vocabulaire ! Ouah!
- C'est l'apanage de beaucoup d'érudits...
Je m’interromps en me tapotant le menton. Hum... Trop de mots nouveaux sans doute. Laisse moi trouver une traduction plus simple. C'est le privilège des intellectuels, si tu préfères... mieux ?

Nous arrivons près du comptoir à thé de son délicieux patio décoré de mobiliers en osier et de terrariums suspendus.

- Très bien, dis-moi tout, fais-je en invitant Elie à s’asseoir.
- En fait, je viens parce que… Parce que j’arrive pas à redescendre, en fait. Après, les combats et tout ça… J’arrive pas à dormir, j’sursaute au moindre bruit, j’ai failli buter mon coloc parce qu’il a éternué, ça peut pas continuer et puis… J’ai été conne avec une personne qui importe et j’veux plus jamais faire ça. J’veux juste… Sans l'interrompre dans l'énoncé de sa situation, je pose mes longues phalanges sur ses mains torturées. Je dénoue les nœuds qu'elle s'y fait, paisiblement. J’veux juste aller mieux… Mais euh… J’ai aussi très la trouille. Asmo m’a dit que tu pourrais m’aider. C’est possible…?
- Mon nom est Salomon "Buër" Grass, Grand Jardinier des Enfers et Maîtres des maladies. Il n'existe point de pathologie que je ne puisse soigner, mon enfant.


L'air crépite, légèrement électrique. Je distingue nettement la montée puissante de pouvoir infernale qui irrigue soudain le corps de ma nièce et trahit son enveloppe. Ses iris se dilatent jusqu’à ne former que deux lacs noirs. Puis, lentement, se rétractent. Ma paume poisse et colle. Elie sécrète une humeur par les pores de son épiderme. J'en observe la viscosité et inspecte l'odeur.

- On dirait une sorte de composée pétrolifère... Renifle. Du mazout... Renifle... Mais pas tout à fait... Renifle. Il y a de la graisse animale également ou.. quelque chose qui tient du cérumen.... Tout à fait étonnant.
- Je… Voudrais éviter de salir ici, si t’as un endroit qui craint rien… J’suis pas sortie depuis longtemps… J'contrôle pas vraiment...
- Tu t'en sors très bien pour ton jeune âge, meine liebe nichte.  J'ai mis longtemps avant de pouvoir porter convenablement des vêtements sans les déchirer avec mes rameaux.


Je lui prends doucement la main pour l’entraîner vers l'arrière boutique : une sorte de serre miniature et de débarras en même temps. J'en use pour préparer les grosses commandes. Il n'en demeure pas moins quelques éléments de mobilier de jardin sur lesquels s'asseoir. Le sol y est carrelé et facilement lavable, par ailleurs.

- M'en voudrais-tu si je fais quelques prélèvements pour mieux comprendre les mécanismes de ton métabolisme ? C'est fascinant.... Ceci étant, cela n'a que peu de chose à voir avec ton syndrome de stress post-traumatique. Les humains prétendent qu'on ne peut en guérir, je puis affirmer que cela est faut.  Je vais cependant devoir affiner mon diagnostique et de fait la méthode à employer avec toi. Chaque traitement s'adapte au sujet. Je dois malheureusement t’obliger, dans un temps premier, à me relater en détail les souvenirs précis qui te hantent ainsi que tous les symptômes et hallucinations qui t'indisposent.

Je passe une main dans mes cheveux blond, livrés à leur folie sur mes épaules.

- Te sens-tu prête à franchir ce premier pas avec moi ?
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Elehiel Thatcher
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Salomon a de sacrées connaissances et il a l’air d’apprécier les transmettre. Ce qui est cool, c’est que lorsqu’il m’explique, il n’y a pas ce petit ton condescendant qui me fait souvent bisquer chez les gens qui en savent plus que moi. Il a juste l’air heureux de transmettre et je me dis que je vais traîner mes guêtres dans le coin souvent pour me faire un vrai vocabulaire. Je me perds un peu dans son explication des bleuets, mais je retombe sur mes pattes en comprenant qu’elles ont juste la même tronche que moi, version fleurs.
Je lui fait remarquer qu’il a un sacré vocabulaire et là, c’est le drame.

-C’est l’apanage de beaucoup d’érudits.

Euh… J’ai. Rien. Compris. Wouaw… Je cligne des yeux pendant qu’il se tapote le menton d’un air pensif.

-Hum.. Trop de mots nouveaux sans doute.
-Euh…
-Laisse moi trouver une traduction plus simple.
-Okay…
-C’est le privilège des intellectuels, si tu préfères…
-ooooh… ok…
-Mieux?
-Un peu. Mais c’est cool, d’apprendre de nouveaux mots. Pas trop eu la chance de rester à l’école longtemps donc, t’inquiète! J’te harcèlerais de questions au pire.

J’observe le comptoir à thé et les meubles. J’ai vu ce genre de choses que dans des films mais c’est super joli.
J’aimerais bien vivre dans une maison dans un petit bois, y aurait des meubles comme ça à l’extérieur et dedans, ça serait tout cocon. Peut-être même que Kaelig serait là.
L’idée de posséder un jour quoique ce soit me semble pourtant particulièrement absurde et encore plus alors que je ne contrôle rien de mes dons. Et encore moins mes angoisses.
J’expose la situation comme je peux et la raison de ma venue. Ca me met mal mais j’ai promis d’être honnête, j’ai promis d’aller mieux ou du moins de tout faire pour aller mieux. Je parle, donc, j’essaie d’être précise mais je crois bien que j’échoue et pendant ce temps, Salomon Grass s’ingénie à arrêter mes mains paniquées. Aucun doute qu’il sent les tremblements, aucun doute qu’une crise pourrait éclater à n’importe quel instant.

-Mon nom est Salomon “Buër” Grass, Grand Jardinier des Enfers et Maîtres des maladies. Il n’existe point de pathologie que je ne puisse soigner, mon enfant.

Je lui offre un sourire nostalgique. J’aurais aimé tombé sur un démon comme toi, tu sais.
Y a un déclic en moi qui comprend que Salomon pourrait peut-être soigné le reste. La montée d’espoir est brutale et violente et produit l’habituelle transformation que je refoule comme je peux. Avec du temps et un épuisement croissant.

-On dirait une sorte de composée pétrolifère… Du mazout… Mais pas tout à fait… Il y a de la graisse animale également ou quelque chose qui tient du cérumen…

C’est pas le truc qu’on a dans les oreilles ça…? Pitié, dites moi que j’expulse juste ma graisse… C’est dégueulasse. Brrr… Un frisson me parcourt. Je demande à aller ailleurs, histoire de ne pas saloper son joli comptoir à thé. Mon controle est ridiculement bas.

-Tu t’en sors très bien pour ton jeune âge, meine liebe nichte.
-Pas assez bien encore… pas comme je voudrais.
-J’ai mis longtemps avant de pouvoir porter convenablement des vêtements sans les déchirer avec mes rameaux.
-... j’voudrais juste arrêter de blesser les gens… Les fringues, c’est chiant… Mais à la limite, j’m’en fiche… C’est juste… La frénésie de l’espoir et… Les explosions télékinétiques… J’aimerais controler ça.

Il m’emmene dans un genre de débarras qui fleur la terre humide. Je commence à angoisser sur ce qu’il va me demander, je ne sais pas du tout si je suis prête à parler de quoique ce soit. Tout ce qu’il s’est passé en bas… C’était…

-M’en voudrais-tu si je fais quelques prélèvements pour mieux comprendre le mécanismes de ton métabolisme ?

Je me tends. Immédiatement, la sensation de déchirement dans mon dos s’accompagne d’une chute en cascade de pots en terre et d’une pluie de mazoute.

-C’est fascinant…

Je me tasse un peu et mes ailes suivent le mouvement, s’approchant de moi, encadrant mes épaules comme pour me cacher.

-Ceci étant, cela n’a que peu de chose à voir avec ton syndrome de stress post-traumatique.
-Al… Alors j’préfère pas. Je…
-Les humains prétendent qu’on ne peut en guérir, je puis affirmer que cela est faux.
-D-d-d’accord…
-Je vais cependant devoir affiner mon diagnostic et de fait la méthode à employer avec toi. Chaque traitement s’adapte au sujet.

Tellement de mots déclencheurs en si peu de phrases. Ca sent l'hôpital, l’odeur agréable de terre mouillée a disparu je ne sais trop où. Il ne reste que cette impression de n’être jamais sortie et l’image du docteur qui se superpose à Salomon.

-J’ai besoin de…

Je tombe assise sur la chaise de jardin dont le dossier explose à cause de mes ailes. Je m’en aperçois que de manière lointaine. Ma respiration se fait omniprésente à mes oreilles et puis les voix reviennent et ricanent. Dans la panique, tout se met à trembler.

-Je dois malheureusement t’obliger, dans un temps premier, à me relater en détail les souvenirs précis qui te hantent ainsi que tous les symptômes et hallucinations qui t’indisposent.

Un rire sauvage me secoue. C’est beaucoup, beaucoup me demander. Je ne sais pas quand s’arrêtent les symptômes de ce syndrome et où commence mes autres troubles mentaux.

-Te sens-tu prête à franchir ce premier pas avec moi ?
-Non.

La réponse fuse sans que je parvienne à la retenir. Elle déclenche une salve de rires fantomatiques tout autour de moi qui me fait me boucher les oreilles. Je secoue la tête.
“Pour reprendre le contrôle, tu dois te rétablir, être prête à affronter ton traumatisme”. Je sais, je sais, je sais mais j’ai fait ça toute ma vie, affronter et j’suis toujours fatiguée. Ca passe par un sommeil réparateur, la libération de la parole et tout l’aide que ton entourage pourra t’apporter”. D’accord… D’accord. J’inspire longuement pour tenter de me calmer. Ca marche moyen mais ça marche quand même.

-...Mais… Il faut bien que ça aille mieux.

Je me redresse un peu.

-Je sais pas quels symptômes… J’suis déjà bien malade sans le post traumatique machin-là… J’ai été diagnostiqué schizophrène paranoïde et hébéphrénique… Avec ce que ça implique d’hallucination, de voix et autres délires… Pour la petite blague, en fait à la base rien de tout ça mais les médocs ont déclenché mon pouvoir de merde de cambion…

Oh, c’est juste que tu n’aurais jamais du survivre, chérie…

Je me crispe et détourne le regard de Buër tout a mes hallucinations auditives. Ne pas perdre le Nord, continuer. Ne pas s’arrêter.

Tu devrais pourtant, tu gaches le temps de tout le monde.


-Tais-toi, que je lance entre mes dents serrées. Je lorgne sur Salomon, j’ai juste envie de partir. Je le connais pas. J’veux Kaelig. C’est tout.
Et puis je me souviens que j’ai failli le blesser le soir où on s’est revu.

Tu finiras par le buter.
Tout le monde te blamera.
Et ils auront raisons.


Je baisse les yeux et soupire un peu. Je veux dormir.

-Y avait ce gamin… Un des bourreaux, le favoris de Kali. C’est le fils de la personne que je chéris le plus au monde… C’est lui qui s’occupait de moi. Ca le faisait bien marrer que je résiste, ça l’amusait beaucoup que j’ai décidé de me battre. J’pense qu’il se disait que j’attendais une quelconque réussite… J’laisse juste plus personne me faire du mal sans rien faire. C’est le principe. J’allais pas échappé à la douleur, de toute façon. Qu’est-ce qu’ils allaient me faire de plus? Me tuer?

Rire désabusé.

-C’est difficile d’avoir de l’emprise sur qui que ce soit quand tu leur infliges déjà ce avec quoi tu les menaces. La douleur n’était pas négociable, m’en infliger plus ou une différente revenait finalement au même. Alors j’me suis battue. Le gamin poinçonnait - apparemment, c’était marrant sur un blond à tache de rousseur  - , brisait, rapait, tout ce que tu veux. J’ai perdu le compte. Je répliquais à chaque fois.


Je m’adosse contre le mur et hausse les épaules.

-Le gamin a commencé à piquer des crises quand il s’est rendu compte que je me baladais dans les fosses et que j’allais parler à des gens, que j’les aidais à mieux tenir. Y en a qu’ont pas tenu, forcément… Forcément. Il a pas aimé du tout, donc, j’sais pas, j’crois qu’il est allé voir les gens que je connaissais… Ils étaient tous traumatisés, tous flippés et ils arrêtaient pas de me dire qu’fallait pas, que y avait pas vraiment d’espoir. J’crois. C’est flou. J’ai du mal avec le temps. Ca s’mélange. Bref, pour prouver ce en quoi je croyais : j’ai attaqué Kali… Je l’ai mise à terre. Quelques secondes, rien de plus. J’avais pas besoin de plus. J’avais juste besoin de faire naître l’espoir. L’espoir qu’on pouvait s’battre et avoir des résultats. Qu’on pouvait s’en sortir et rester nous. La réplique de Kali a été violente, mes propres chaines m’attendaient. J’crois que le gamin s’est pris une rouste, chai pas, j’l’ai plus jamais revu après. C’est là que j’ai eu mes cicatrices…

Je désignes mes bras et mon coups noircis par la peinture.

-Je les caches pas par honte, en fait, j’en suis plutôt fière. C’est juste que ça me fait partir en catatonie, je black-out ou je pars en flashback… La peinture...aide. Parce que je sais que mes bras n’étaient pas de cette couleur quand les aiguillons s’enfonçaient et diffusaient l’acide…

Je ferme les yeux.

-Quand je suis sortie, y avait tout un groupe qui m’attendait et qui se disait prêt à se battre pour les fosses et les gens à l’intérieur. Alors, on s’est battue. Ca m’arrangeait parce que j’voulais sortir et j’voulais sortir humaine et vite. J’voulais retrouver Kaelig, j’avais que ça en tête. J’ai partagé ça avec tout les dormeurs, j’les ai dopé à l’espoir quand ils voulaient, j’nous ai trouvé un refuge chez Léviathan, on s’est battu contre les chiens de l’enfer envoyé par Kali. On perdait souvent, mais gagner, c’était jamais le but. Je crois que j’ai été expédié sur terre…

Les larmes me montent immédiatement.

-La gamine qui m’a invoqué, c’était moi… Et j’l’ai tué sans vouloir. C’était moi y a quatorze ans. Elle espérait s’en sortir et elle m’a demandé autre chose: de l’argent. Je crois.

Je regarde Salomon et souris.

-J’offre l’espoir aux gens uniquement s’ils sont honnêtes avec moi. Sinon, je leur offre l’illusion de ce qu’ils espéraient le plus au monde. Elle a cru retrouver ses parents, elle a couru vers eux, un camion est passé…

Je retiens les sanglots à grandes peines.

Monstre.
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Infernaux

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- Non.

Palsambleu, voilà qui risque de compliquer ma tâche. Un patient qui ne souhaite pas la guérison se montrera réfractaire à tout remède.

-...Mais… Il faut bien que ça aille mieux.

Mon sourire fleurit à nouveau sur mon sémillant faciès.

- Voilà une saine posture. La volonté est une des clés maîtresses de n'importe quelle médication. Et je ne doute pas que tu en regorges. Il faut une opiniâtreté toute virile pour tenir tête à notre chère Gardienne des Fosses. Elle s'est personnellement chargée de ma torture.... Je reste songeur un moment, mon sourire se crispe vaguement. Lointain souvenir, dépiautée de sa saveur tragique présent... Sacrée Kali ! Poursuis, je t'en prie...

Le premier mots est lancé, aussi suis-je moi même en état de prescience. Rythme cardiaque, balancier hormonal, lyrique sanguine, fifres des poumons, percussions des nerfs... J'écoute la physiologie de l'enfant m'offrir son concerto. A mesure qu'Elehiel s'aventure sur les chenins semés d'embûches de son propre récit, je perçois des dissonances parasites dans la musicalité de sa cervelle. Il est outrageux, que dis-je vulgaire, d'ainsi perturber un opéra avec de l’infâme bouillis cacophonique.

-.... J’veux Kaelig. C’est.....

Je pose mon pouce entre ses deux yeux, à la jonction des sourcils. La pression est imperceptible. Les radicelles translucides percent la pulpe de l'épiderme, pénètrent à travers les pores, parte en quête de la zone précise du cerveau qu'il me faut légèrement altérer. Les hallucination auditives sont dues à une désynchronisation des aires de Broca et de Wernicke, réseaux neuronaux dédiés respectivement à la production et la perception du langage. Je m’attelle à simplement nourrir et tendre plus densément la fibre nerveuse qui les relient. L'opération, indolore, n'a duré qu'une seconde. A peine le temps de laisser flotter une lueur verte irradiante dans mes prunelles.

-...tout.
- Continues, vas-y...,
fais-je avec un sourire pétri de satisfaction. Au moins la petite voix résiduelle qui la déconcentre ne devrait plus se manifester pour quelques temps.

La toute jeune démone relate donc, avec un certain courage, chaque étape marquante de son voyage au Pandémonium. Je m’attelle à noter et annoter les passages qui me semblent clés, les mots importants, charnières. Il me faut quelques secondes pour analyser le lien évident entre ce surplus de sécrétions lacrymale et un éventuel sentiment de chagrin. Je ne suis guère doué pour décrypter les émotions humaines même si Asmodée m'a offert un petit memo d'expression faciales téléchargeable sur téléphone que je consulte assez régulièrement pour ne pas m'y perdre. On appelle cela des smileys, c’est très ingénieux !
Je me lève derechef, en parfait gentleman et sort un petit mouchoir en dentelle de ma poche afin de lui tendre.

- Tu as une poussière dans l'oeil, mon petit bleuet ...

Formule consacrée lorsque l'on souhaite faire part de sa compassion à autrui mais sans paraître ostentatoire et nuire ainsi à sa dignité. Je suis fier de mes progrès en sociabilité ! J'écrirais un textographe à mon frère une fois cette séance close pour lui en faire part.
Ma belle complaisance s'arrête toutefois là, quand j'entends à nouveau les "perturbations" affecter les rouages mentaux de ma nièce.

- Hum.... Fais-je avec un petit plissement de regard. Ma chère enfant, il va me falloir traiter tout cela en deux temps. Je ne peux travailler sur ton syndrome post-traumatique sans au préalable évacuer ta schizophrénie de l'équation. Je peux corriger ton cerveau de manière à ce que tu n'en souffres plus. C'est un acte simple mais coûteux en énergie pour toi comme pour moi, car il y aura sans doute des répercutions psychiques. Il faudra organiser plusieurs séances par la suite afin de soigner ton autre mal. Si tu ne souhaites pas être amputée de ta maladie, je peux laisser les voix dans ta tête. Elle rendront simplement le processus de guérison du traumatisme guerrier plus long !

Je lui prends les épaules en affichant un large sourire.

- Mais avant tout, tu es en déficit d'ocytocine, aussi vais-je te faire un câlin afin de faciliter la production naturelle effectuée par ton corps.

Et de fait, j'enlace ce nouveau membre de la famille démoniaque en lui tapotant la tête.
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Elehiel Thatcher
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Pendant que je parle Salomon pose un doigt entre mes yeux et les voix disparaissent soudainement. Je continue de parler mais une part de moi, profondément éveillée est terrifiée de ce qu’il vient de se passer. Je continue malgré tout en essayant de me convaincre que l’arrêt net de ces hallucinations auditives est probablement du à la surprise du contact physique. Je me tends, je tremble. Le navire Elie chavire à petit feu et je me sens faire.
Les larmes ne tardent pas - je suis à fleur de peau de toute façon. Salomon m’observe avec une froideur toute scientifique avant de finalement s’apercevoir qu’il est souvent de bon ton d’intervenir. Il sort un mouchoir qu’il me tend.

-Tu as une poussière dans l’oeil, mon petit bleuet…
-Oh...Euh non. C’est juste...Euh.. Douloureux. Mais, c’est… gentil. Merci?...

Je prends le mouchoir avec hésitation. Il a l’air content de sa tirade et je me dis que le registre humain, ça doit pas être super son truc. Ok. Ca va être compliqué. Salomon a l’air sympa mais ce manque risque de nous jouer des tours à tous les deux. Mon histoire continue malgré tout. Les hallucinations reviennent une nouvelle fois.

-Hum…

Je me tourne vers lui et le fixe en engageant toute ma confrontation. Ma respiration s’accélère subtilement.

-Ma chère enfant, il va me falloir traiter tout cela en deux temps. Je ne peux travailler sur ton syndrome post-traumatique sans au préalable évacuer ta schizophrénie de l’équation. Je peux corriger ton cerveau de manière à ce que tu n’en souffres plus. C’est un acte simple mais coûteux en energie, car il y aura sans doute des répercussions psychiques. Il faudra organiser plusieurs séances par la suite afin de soigner ton autre mal. Si tu ne souhaites pas être amputée de ta maladie, je peux laisser les voix dans ta tête. Elles rendront simplement le processus de guérison du traumatisme guerrier plus long.

Je suis débordée de termes et d’implications qui me mettent en panique. Ses mains touchent mes épaules et je sursaute assez violemment. La production de pétrole reprend de plus belle et finis même pas remplacer mes larmes. On a aucune idée de à quel point pleurer du mazoute fait mal, sans déconner, il faudrait prévenir les gens…
Son énorme sourire me fait l’effet d’une rangée de dents acérés prêtes à déchirer ma jugulaire. Frissons le long de l’échine.

-Mais avant tout, tu es en déficit d’ocytocine, aussi vais-je te faire un câlin afin de faciliter la production naturelle effectuée par ton corps.
-Hein?! Qu- Non att-

Il me prend dans ses bras et je le repousse presque immédiatement, dans une nécéssité instinctive de mettre de la distance entre moi et lui. Je recule un peu, bute contre le mur et le regarde en secouant la tête.

-Tu… Tu peux pas faire ça. Salomon, tu m’entends? Tu peux pas faire ça sans me demander mon avis. Je… Faut… Faut que je prenne l’air… Faut que je prenne l’air, maintenant….


Je titube vers la courette en m’astreignant à rentrer mes ailes, ça me prend un bon cinq minutes pendant lesquelles le monde entier tourne et chavire. Une fois dehors, couverte de mazoute. Je m’asseois par terre, tremblante. Il est temps de réfléchir à ce qu’il se passe. Salomon m’est fondamentalement opposé : il est régis par toute cette science et déconnecté de toute humanité. Il veut bien faire, comme l’ont prouvés beaucoup de ses réactions - avec une certaine latence - à ma détresse. Je ne peux pas m’en aller, ça serait prouver à Kaelig que je refuse de l’aide, lui prouver que j’ai pas envie d’aller mieux ce qui est faux. Amon est hors de question, j’ai plus envie de lui tapoter la tête pour lui dire de régler ses propres problèmes avant de régler ceux des gens que de me faire aider par lui…
Reste Salomon qui a l’air compétent ormis l’immensité des mots déclencheurs qu’il utilise. J’inspire profondément et expire profondément. Méditation. C’est super chiant mais ça marche un peu pour me calmer. J’ai même cette appli sur mon téléphone avec des exercices et tout. C’est pas un remède miracle mais ça rend le quotidien un peu moins complexe.
Je reviens dans la salle un peu calmée. Je me mordille la lèvre en l’observant.

-Désolée… Je… J’ai la sensation que l’humain et toi, c’est un peu compliqué… J’me trompe?

Je lui souris gentiment, même si ce sourire doit être tremblottant.

-J’ai un lourd passé en hopital psychiatrique avec des gens qui voulaient “corriger mon cerveau” pour que j’aille mieux et qui n’ont fait que le déteriorer.  Ce que tu dis te semble normale, un protocole à appliquer - simplifier pour que je comprenne ce que tu veux faire - mais pour moi, c’est… super violent. Comme arrêter les hallucinations d’un coup de pouce entre les yeux. C’est pas que je veuille pas entre amputée de ma maladie, c’est que tu parles de trifouiller mon cerveau comme on parlerait d’une paire d’abricot, sauf qu’on parle de ma tête-là et j’ai déjà du mal à gérer la vie alors qu’on parle de me charcuter le cerveau, c’est…. Un peu problématique. Ce que je veux dire, c’est que… Ben

Je hausse un peu les épaules mollement.

-Le consentement, c’est chouette? Et aussi hum… Je crois pas que ça fonctionnera super ton bidule sur ma schizophrénie…

Je lève les mains en l’air.

-Je remets pas tes pouvoirs ou ton expertise en question, c’est juste que j’crois bien que c’est ce que m’a légué Zelan, mon géniteur. J’collectionne les maladies mentales comme des putains de pokemons… Et j’crois pas que ça ai grand chose à voir avec mon cerveau - enfin si - mais si tu soignes ça, ça va revenir continuellement et je préfère encore gérer ça sur la longueur et se mettre d’accord sur le fait que si ça devient ingérable pour moi, j’te demanderais et si ça t’emmerde pour m’aider par moment, tu m’demandes.

Je soupire un peu et ferme les yeux.

-J’suis désolée, j’viens demander de l’aide et après j’impose ma loi mais…Je suis vraiment pas à l’aise, là… En vrai, t’aurais pas l’air d’être sympa, j’me serais probablement déjà barré en courant. Bon, ça et… Et j’risque de perdre gros si j’essaie pas d’aller mieux…

J’ouvre de nouveau les yeux et regarde Salomon.

-Je fonctionne pas autant à l’implicite que la plupart des gens, je préfère sincèrement qu’on m’demande avant ou qu’on en parle. Je suis honnête radicale donc... Je… Ouais… Voilà… Genre tripatouiller le cerveau, là comme ça, tout de suite, c’est un gros non par exemple vu mon stress de tout ce qui est médical et affilié . Ca va aller doucement, c’est sur… Et là, s’tu veux toujours gérer mon déficit en chaipuquoi, j’suis opé pour un calin.

Je lui souris un peu, les yeux un peu mouillés mais j’ai pas fait les grandes eaux. Fierté.
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Salomon Grass
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La réaction est immédiate, violente et me laisse quelque peu pantois. Son visage transfiguré d'horreur -de dégoût même- me rappelle douloureusement celui de Morgan. Mon embarras doit sans doute transpirer sur mon faciès fissuré par l'incompréhension.

-Tu… Tu peux pas faire ça. Salomon, tu m’entends? Tu peux pas faire ça sans me demander mon avis.

Je bredouille des excuses, la cervelle butant sur ce nouveau nœud d'esprit.Je me fais l'effet d'un enfançon devant l’architecture complexe d'une pensée d'adulte. Je m'en trouve honteux de ne pas cerner l'évidence qui pend pourtant aux lèvres d'Elehiel. Pourquoi n'avais-je pas le droit, exactement? Je n'entends pas la justification. Ne suis-je pas le mieux à même de jauger ses carences en ocytocine et y remédier ? Cela n'a pas de sens d'aller à l'encontre de l'avis d'un expert.

Suis-je créature si abjecte ?

Absurde.

- Je… Faut… Faut que je prenne l’air… Faut que je prenne l’air, maintenant….
- Je t'en prie
, fais-je en lui ouvrant la porte du jardin qui débouche sur une petite courette encaissée dans la pierre pour mieux sinuer sous les glycines et la verdure fiévreuse et ensauvagée.
-Désolée… Je… J’ai la sensation que l’humain et toi, c’est un peu compliqué… J’me trompe?

Je toussote, déstabilisé d'être à ce point transparent.

- Hum... En effet. J'ai beau m'astreindre à une étude constante et appliquée, les grands principes m’échappent encore. Le contact physique est-il plus réglementé qu'à l'ordinaire entre membre d'une même famille ? s'enquis-je ingénument. Je ne souhaitais pas t'offenser d'aucune sorte, ma nièce chérie.
-J’ai un lourd passé en hôpital psychiatrique avec des gens qui voulaient “corriger mon cerveau” pour que j’aille mieux et qui n’ont fait que le déteriorer.
- De parfaits incapables. Je suis loin d'être incompétent.
- Ce que tu dis te semble normale, un protocole à appliquer - simplifier pour que je comprenne ce que tu veux faire - mais pour moi, c’est… super violent.
-... Ah ?
Je fronce les sourcils , sincèrement surpris. Je pensais n'avoir employé aucun terme belliqueux ou impolis....
-... Comme arrêter les hallucinations d’un coup de pouce entre les yeux. C’est pas que je veuille pas entre amputée de ma maladie, c’est que tu parles de trifouiller mon cerveau comme on parlerait d’une paire d’abricot,
- En réalité ce serait plus une sorte de grenade si tu souhaites user de métaphores fruitiè...
-.... sauf qu’on parle de ma tête-là
-... Et point d'une corbeille chargée de fruits. J'entends, j'entends...
- ...et j’ai déjà du mal à gérer la vie alors qu’on parle de me charcuter le cerveau,
- Mais je ne souhaite nullement te charcuter, enfin ! Je ne suis pas un gougnafier !
- C’est…. Un peu problématique. Ce que je veux dire, c’est que… Ben Le consentement, c’est chouette?
- Mais... ne me l'as-tu pas donné en acceptant de te faire soigner par moi ? Je suis... perplexe, sans malignité aucune, juste.... Perplexe.

Je lui jette une oeillade franche. A quoi d'autre s'applique cette notion de "consentement" ? C'est plus obscure qu'il n'y parait.....

- Je crois pas que ça fonctionnera super ton bidule sur ma schizophrénie…

Cette fois mon orgueil est titillé par l'impudente affirmation.

- "Mon Bidule" te semble à ce point cosmétique ? fais-je d'un ton plus tranchant que je ne le désirais.
- Je remets pas tes pouvoirs ou ton expertise en question, c’est juste que j’crois bien que c’est ce que m’a légué Zelan, mon géniteur. J’collectionne les maladies mentales comme des putains de pokemons… Plait-il ? ....Et j’crois pas que ça ai grand chose à voir avec mon cerveau - enfin si - mais si tu soignes ça ça va revenir continuellement et je....
- Qu’est-ce qui te l'affirme ?
 Dis-je sans prêter attention au reste de sa litanie. Quel élément précis te permets d'étayer ton hypothèse ? As-tu quoi que ce soit de concret qui puisse accréditer tes dires ? .... Si tu ne possèdes rien pour justifier ton allégation alors le domaine des possibles nous reste ouvert.  Et j'ajoute, irrité par son scepticisme péremptoire. Tu fais montre de peu d'espoir pour une démone de l'Espérance. Ne sous-estime pas mes capacités, jeune fille. Je n'entends peut-être pas grand chose en matière de codex humains mais j’excelle à décrypter les mystères de l'organique quelle qu'en soit l'origine... Peut-être es-tu si confortablement habituée à ton sort qu'il en est venu à te définir. Ce que tu pourrais découvrir au delà de la maladie t'effraie ? La génétique n’est pas une fatalité, sais-tu...
-J’suis désolée, j’viens demander de l’aide et après j’impose ma loi mais…Je suis vraiment pas à l’aise, là… En vrai, t’aurais pas l’air d’être sympa, j’me serais probablement déjà barré en courant. Bon, ça et… Et j’risque de perdre gros si j’essaie pas d’aller mieux…
- Hum... En ce cas, pourquoi ne pas tenter simplement de me faire confiance. Je ne suis pas "un médecin", je suis ton oncle.
- Je fonctionne pas autant à l’implicite que la plupart des gens, je préfère sincèrement qu’on m’demande avant ou qu’on en parle. Je suis honnête radicale donc...
- Il ne me semble nullement avoir menti.
-...Genre tripatouiller le cerveau, là comme ça, tout de suite, c’est un gros non par exemple vu mon stress de tout ce qui est médical et affilié .

Je soupire, résigné.

- Comme il te siéra. Cela parasitera juste tes progrès.
- Ça va aller doucement, c’est sur… Et là, s’tu veux toujours gérer mon déficit en chaipuquoi, j’suis opé pour un calin.
- Bien. Puis-je t'enlacer, mon petit Bleuet ?
Dis-je , bras ouverts, tel un élève récitant une leçon bien apprise.
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Elehiel Thatcher
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Le contact physique est-il plus réglementé qu'à l'ordinaire entre membre d'une même famille ?

Je l’observe, tremblante et désarçonnée. J’ouvre la bouche avant de la fermer. Je secoue la tête doucement.

Nan… Nan, c’est pas ça. Enfin tu peux pas trop baiser ta famille, quoi.. Mais euh…

Je sais pas comment lui expliquer, je me bats déjà pour garder pied. Je ferme les yeux.

Imagine… Imagine que je suis un vase. Bon. Et ce vase se remplit à chaque fois qu’on parle de choses traumatisante: langage médicale, un verre d’eau dans le vase. Reparametre mon cerveau, hop, on arrive à ras-bord. Et soudain, un contact physique non prévu, non consenti… Dans l’ordre des choses, c’est vraiment pas un truc qui me dérange. Mais, t’es encore… Un inconnu pour moi, pour le moment. Alors, c’est la petite goutte d’eau qui fait tout déborder.

Et puis je tente d’expliquer. C’est pas que je veuille m’imposer mais c’est qu’il a l’air perdu et il réponds, commente et je réalise peu à peu qu’il ne comprend absolument pas.

-Mais… ne me l’as-tu pas donné en acceptant de te faire soigner par moi ? Je suis… perplexe, sans malignité aucune, juste… Perplexe.

Il me regarde avec une franchise désarmante et je n’ai pas sentis de mauvaises intentions. Je sais pas si j’ai l’intellecte de lui expliquer. Je crois que mes mots sont trop barbares pour réellement lui faire comprendre la nuance. J’en sais rien. Peut-être bien qu’il m’a impressionné avec son vocabulaire magnifique.

-Je sais bien que c’est pas méchant de ta part. T’as vraiment pas l’air méchant. Et j’ai accepté ton aide, oui. Mais y a une différence entre accepter de l’aide et se mettre à la merci complète de quelqu’un. C’est pas une question de fierté, c’est une question de peur, d’appréhension, de faire le chemin qu’il faut pour en arriver à telle décision. Et j’ai passé longtemps à me préserver telle quelle et j’ai besoin de m’adapter à tout ça et c’est pour ça que j’ai besoin que toi et moi, on discute de tout ces trucs là avant et que l’initiative de le faire ou pas vienne de moi. Tu vas me soigner, mais je dois aussi être actrice de ce processus et y être prête pour ne pas la subir et pour ne pas rajouter à mes nombreux traumas. Chai pas si c’est très claire… C’est pas très facile à expliquer… Et puis… Je crois pas que ça fonctionnera super ton bidule sur ma schizophrénie…

-”Mon Bidule” te semble à ce point cosmétique ?

Quel rapport avec le maquillage…? J’ouvre un peu plus grand les yeux. J’l’ai vexé mais j’ai pas compris ce qu’il vient de me dire… Je suis tentée de demander mais sa vexation me fait m’expliquer et j’ai l’intime conviction qu’il m’écoute pas vraiment.

-Qu’est-ce qui te l’affirme ?

Bingo…
J’ouvre la bouche mais il enchaine. Je pousse un long soupire. Je l’ai vexé, ça y est. je passe mon temps a vexer les gens, depuis que je suis revenue… C’est parfait.

-Tu fais montre de peu d’espoir pour une démone de l’Espérance.
-J’ai vendu mon âme à un démon pour arrêter ces foutues crises. J’ai pas besoin de t’expliquer comme marche un pacte, Sal. Quand tu demandes un truc, généralement tu l’as, dans la mesure du possible : les crises se sont pas arrêtées. Alors je veux bien croire que je me sois faite baiser la gueule dans l’histoire, pas de soucis, mais reste que c’est tout aussi possible qu’il ai pas pu le faire. D’où mon scepticisme. Cela étant dit, c’est pas parce que j’y crois pas que j’espère pas que ça fonctionne, ok?
-Peut-être es-tu si confortablement habituée à ton sort qu'il en est venu à te définir. Ce que tu pourrais découvrir au delà de la maladie t'effraie ? La génétique n’est pas une fatalité, sais-tu…

Ca me pique au vif et mes dons réagissent en conséquences, sans que j’ai envie, sans que je contrôle, tout vole et s’écrase contre les murs. Et puis soudain… La fatigue. Celle, familière, de mon moi humaine pendant le cancer. Une fatigue écrasante, qui balaie tout. Je regarde Salomon, épuisée, rincée. J’ai l’impression de devoir me prouver en permanence. J’ai l’impression que je dois : prouver que je suis la même, prouver ma motivation à changer, à me soigner, à combattre, prouver que je me complais pas dans le mal qui m’habite. Prouver, prouver, prouver. Ca m’épuise. Je suis épuisée. Kaelig et Asmodée s’attendent à ce que je parte en couille full démon. Et voilà que Salomon, que je connais à peine, me sort un truc pareil.
Epuisement. J’inspire un grand coup et je reprend plus calmement.

-Hum… En ce cas, pourquoi ne pas tenter simplement de me faire confiance. Je ne suis pas “un médecin”, je suis ton oncle.

Je lui souris gentiment, ereintée.

-Parce que j’ai un lourd passif de personnes a qui j’ai donné ma pleine confiance et qui sont repartis avec mon innocence, ma vie, mon coeur, mon âme. Et je te fais déjà très confiance. Je suis toujours là. Je ne te demande aucune preuve, je te demande d’aller à mon rythme. Juste… A mon rythme. Aussi chiant ça soit pour toi. Parce que sinon, j’vais m’enfuire et j’ai aucune, vraiment aucune envie de courir. Je suis trop fatiguée, j’suis épuisée. Mais j’suis à rien de m’enfuir. A que dalle, j’ai besoin que tu m’aides à pas fuire pour que je puisse me soigner avec toi, de mon mieux, d’accord?

J’ai l’impression d’expliquer de mon mieux.

-Il ne me semble nullement avoir menti.
-J’ai jamais dit que tu avais menti. A aucun moment.

Son soupire me donne envie de pleurer. J’ai l’impression d’être une personne horrible et cette sensation s’enfonce profondément à l’intérieur de moi.

-Comme il te siéra. Cela parasitera juste tes progrès.
-Merci. Beaucoup. Vraiment.

Je propose un calin.

-Bien. Puis-je t’enlacer, mon petit Bleuet ?
-Oui. Tu peux.

Je me glisse entre ses bras ouverts et lui fais un long calin. Il sent la fleur, littéralement et ça me fait sourire, ses longs cheveux blonds me chatouillent le nez. Je m’écarte doucement et dépose un bisou sur sa joue.

-J’ai vraiment très hate de mieux te connaitre, Sal. J’pense que tu vas être un oncle génial. T’es déjà un génie, le premier pas est là.

Ca me détend qu’il ai compris. Ca m’apaise vraiment. Je sens mes ailes rentrer dans leurs enclaves de chairs, douloureusement. Je me laisse retombée sur la chaise en frissonnant.


-J’espère que tu m’en veux pas d’être aussi chiante…

Sourire penaud. Je suis une sacrée plaie et ça s’est visiblement pas arrangé. Dans un coin de ma tête, y a comme un oeil interne fixé sur cet épée de Damoclès. Y a la phrase de Kaelig qui s’est gravé dans le marbre de mon esprit. “L’amour ne suffit pas”. Y a rien qui m’a semblé aussi menaçant que c’est quatre mots. Y a les oeillades qu’il m’a lancé, celles de chasseurs face à un potentiel enemie. Y a ma trouille viscérale qu’il prenne mon moi pas malade pour une variante démoniaque prête à tout casser. Y a se cacher aussi, on a pas commencé, vraiment, que ça m’angoisse parce que je sais que ça va être difficile. Parce que je comprends pas et, quelques part, sans savoir pourquoi, j’ai l’impression que j’ai pas le droit de pas comprendre. Sauf que je comprends pas et j’aimerais. Pour lui simplifier la tache, pour que ça le stresse pas. C’est épuisant. C’est pas nouveau, c’est la vie mais c’est épuisant.
La vie en hard mode, c’est vraiment épuisant.
Mon meilleur ami me prend pour une hallucination et je me fais envoyer chier par son mec parce que j’ai eu l’indécence de mourir du cancer, mon oncle me prend pour un genre de super soldat parce que j’ai monté une rebellion, mon mec est sur le qui-vive et est condescendant quand j’exprime mon désir pour une vie tranquille... Ca, ça m’a blessé. Ca m’a blessé plus fort qu’il croit et plus fort que ce que je croyais, moi. “Reveille-toi dormeuse”.
Je suis reveillée… Douloureusement réveillée. J’aurais aimé dormir un peu. Juste assez pour me confronter à tout ça un peu mieux.
Peut-être que c’était maladroit mais je pense pas. Je suis pas clean parce que j’ai pas été le voir en revenant. C’est vrai… Je suis sensée être humaine et être une statut en même temps. Parce que je représente quelque chose. L’espoir.

Alors j’espère. J’espère que Kaelig partira pas, que l’amour suffira, qu’on trouvera toujours une solution à tout. J’espère qu’Even ira mieux, que Morgann m’aidera à l’aider. J’espère qu’on me prendra pas pour un méchant démon. J’espère que je pourrais avoir un semblant de vie normale, un semblant de quotidienneté. J’espère qu’un jour on rigolera de cette periode, j’espère que j’aurais mon magasin et des clients par milliers. J’espère que Kaelig s’en sortira avec sa fille et que son fils vivra une belle vie heureuse et qu’il sera plus flippé d’être qui il est. J’espère que les Dormeurs survivent et en font voir de belles, là en bas. J’espère que Léviathan n’est pas dans la merde par notre faute. J’espère qu’on arrivera à démêler toute cette histoire de brouillard. J’espère.

Je me sens soudainement affreusement seule. Ca creuse un trou dans ma chair, poinçonne une partie. Où est-ce que j’ai foiré pour me sentir comme ça? Où est-ce que ça s’est passé? Pourquoi même avec Kaelig c’est devenu si compliqué? Est-ce que ca va rester comme ça? Ou bien est-ce que c’était la première fois, seulement? Est-ce que je peux encore être naturelle avec lui ou bien est-ce que je risque de faire un faux pas qui me vaudra d’être plaquée? Et si je m’énerve? Est-ce que je vais ressemble à cette image qu’il se fait d’un potentiel moi démon?

Pourquoi.
J’ai pas envie de calculer tout ça. J’ai jamais calculé tout ça.
Mes yeux se portent sur Salomon, une nouvelle fois avant de retourner sur mes doigts qui triturent je ne sais pas vraiment quoi. J’ouvre la bouche un instant.

-Tu sais, Sal… Je pensais pas que revenir ici, ça serait plus dur que survivre en bas...Et…

Je hausse les épaules.

-Des fois, je me demande si j’suis bien là. Si tout ça, c’est pas un nouveau plan.  Parce que… Y a tout qui a l’air prêt à se casser la gueule… Y avait la personne que j’aime le plus au monde et on se suffisait comme ça et maintenant l’amour ça suffit pas et je sais pas quoi faire de ça. J’avais un frangin qu’a toujours été là pour moi, avec qui j’ai traversé toute l’angleterre avant d’atterrir ici et maintenant, il croit que j’suis une illusion créée par de la drogue… J’voulais juste me défendre et maintenant, j’ai plus l’droit à une vie à peu près normale.

J’ouvre la bouche à nouveau avant de le regarder. Le silence s’étend. Il m’emplit et me gondole jusqu’à ce que je pousse un long soupire pour m’en purger.

-Laisse tomber… C’est rien… Tu… Par quoi tu penses qu’il faudrait qu’on commence?

Restons simple. Peut-être qu’il faudra que j’en parle à Kaelig. Pas maintenant, peut-être. Il est préoccupé. Pour l’instant, je vais suivre le mouvement. Lui demander quand c’est bon et quand c’est pas bon en espérant que ça lui fasse pas se dire que je veux pas comprendre. Est-ce que c’est moi qui le rend alien? Je voudrais pouvoir dire que ça va aller et qu’on trouvera une solution. Le fait est que je suis aussi perplexe que Salomon sur tout ce qui se passe autour de moi depuis mon retour. Kaelig a raison : j’ai été naïve.
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Salomon Grass
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Si la reddition pouvait avoir un visage, elle aurait celui d'Elehiel, présentement. Dans son regard éteint, la même résignation usée que Morgan. J'use visiblement autrui jusqu'à la moelle. J'en éprouve un sentiment inexplicable d'abattement et d'irritation mêlés.

Fuis, spectre du regret !
Je ne t'offrirais rien en pâture !

J'essuie sobrement l'huile noirâtre qui vient d'éclabousser mon visage.
Il semblerait que ma nièce et moi écumons notre première dispute. Elle se solde par une étreinte tendre qui enterre tous les griefs et les malentendus.

- Ma douce enfant, Françis Bacon avait coutume de dire : "Les plus belles réussites ont bien souvent été précédées par de nombreux échecs." Nuls doute que tes vies furent et seront parsemées d’échecs, mais ne sont-ce pas là les meilleurs artifices pour mettre en valeur les réussites ? N'ai crainte, il n'existe aucune certitude que ma science n'est pu prouver. Quoi que nous sommes amenés à découvrir, ce sera pour mieux te connaitre, ne crois-tu pas ?
- J’ai vraiment très hâte de mieux te connaitre, Sal. J’pense que tu vas être un oncle génial. T’es déjà un génie, le premier pas est là.


A mon sens, mon érudition et mon intellect ne m'aide en rien quant à mon entendement de la chose humaine. Sentiments, émotions, codes sociaux, demeurent des gageures. Je ne lui en pipe mot. Un hasardeux pressentiment m'indique qu'il serait malvenu de verser dans le cynisme en cet instant.

- J’espère que tu m’en veux pas d’être aussi chiante…
- N'est-ce pas là le privilège des enfants et des vieillards ?
Je souris, finement.

Petit Bleuet tremble et suinte entre mes bras. Son parfum pétrolifère excite mes propres fragrances florales qui couvrent bientôt l'âcreté du mazout. A l'abri de son crâne, ses neurones allument sa cervelle tel un arbre de Noël. Quantité d'hormones se libèrent en spores mauvais et invasifs. Ma nièce exprime tous les symptômes d'une dépression sévère.

- Tu sais, Sal… Je pensais pas que revenir ici, ça serait plus dur que survivre en bas...Et…Des fois, je me demande si j’suis bien là. Si tout ça, c’est pas un nouveau plan.  Parce que… Y a tout qui a l’air prêt à se casser la gueule…

Je ne l’interromps pas, laissant sa parole dégorger son flot d'angoisses. Elle a visiblement grand besoin de les formaliser. Je maudis secrètement Dysderie de ne pas être présente pour consigner des notes. Mes mains sont occupées à frotter un dos, enfin !

- La normalité est une notion aussi délétère que fluctuante. Être "normal", par rapport à qui , à quoi , selon quels critères ? Autant de paramètres qu'il est impossible de définir quelque soit notre nature. La normalité a été inventé par le sots pour se rassurer de leur petite médiocrité. L'important est ce que tu désires et ce que tu peux accomplir à la poursuite de ce but.

J'arbore un rire quelque peu nostalgique.

- Le monde des vivants est dépaysant pour nous autres, engeance démoniaque. Les Fosses nous pétrissent l'âme et nous régurgitent transformés. Pour survivre à l'indicible nous tendons vers nos traits de caractères les plus bruts. Dans ton cas, tu as exalté la guerrière rebelle qui dormait en toi; pour ma part, j'ai du renoncer à mes émotions et mon nom. La véritable ultime épreuve du Pandémonium réside en ceci : parvenir à réapprendre la vie dans toute sa simplicité commune et l’apprécier pour ce qu'elle est. Pourquoi crois-tu que bon nombre de nos frères restent vassaux des Enfers. Ils n'ont pas su concilier ce qu'ils étaient et ce qu'ils sont désormais.


Regard bienveillant.

- Tu as la volonté d'être heureuse, "le premier pas est là."

Je dépose un baiser sur son front avant de l'attraper par les épaules et de la reconduire à l'intérieur.

- Il me semble que tu as vécu ton lot de chamboulements pour la journée. Si tu es d'accord -et seulement si tu l'es- nous pouvons néanmoins poursuivre. Dans un premier temps je te demande la permission d'altérer temporairement la chimie de ton cerveau pour que ta schizophrénie n’intervienne pas lors de nos séances.  Ensuite, j'aimerais te soumettre à une thérapie qui s'intitule "Eye movement desensitization and reprocessing". Sous ce nom barbare se cache un procédé à la fois simple et complexe : te replonger dans le passer tout en t'obligeant à te concentrer sur les mouvements ou bruits que je produirais en même temps. Les mouvements oculaires déclenchent une activité cérébrale spécifique qui permet un retraitement de l'information. Le traumatisme ne disparaîtra pas, il sera séparé des émotions négatives qui l’accompagnent et stocké avec les souvenirs. Qu'en dis-tu ?
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Elehiel Thatcher
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- Ma douce enfant, Françis Bacon avait coutume de dire : "Les plus belles réussites ont bien souvent été précédées par de nombreux échecs." Nuls doute que tes vies furent et seront parsemées d’échecs, mais ne sont-ce pas là les meilleurs artifices pour mettre en valeur les réussites ? N'ai crainte, il n'existe aucune certitude que ma science n'est pu prouver. Quoi que nous sommes amenés à découvrir, ce sera pour mieux te connaître, ne crois-tu pas ?

Ca me tire un sourire doux. C’est une belle façon de voir les chose.  J’ai envie de voir ça comme ça. Y a plus qu’à se battre contre les spectres qui me diront l’inverse. Je hoche la tête doucement.

-Si. T’as raison. C’est une bonne façon de voir les choses. J’essaierais à l’avenir. C’est juste que parfois, je suis épuisée d’avoir à me relever continuellement mais ça passera. Ca finit toujours par passer parce que c’est ce que je suis au fond de moi…

J’ai l’impression que mon allusion à son intelligence ne le met pas super à l’aise. Je sais pas pourquoi. Je trouve ça cool tout ce qu’il sait et j’espère pouvoir choper des bouts de trucs. Peut-être que je pourrais l’aider en humanité… Qui sait.

-N’est-ce pas là le privilège des enfants et des vieillards?

J’éclate de rire et je hoche la tête vivement. Quitte à être une gamine insupportable autant l’être bien. J’ai hâte de mieux connaître ce nouveau membre de la famille. Il a l’air si pur, si honnête malgré le niveau de sa langue, je crois qu’il a aussi tendance à dire ce qu’il pense. Ca a l’air de sortir comme ça vient et c’est un certain soulagement pour moi. Et ce soulagement se traduit par une floppée paroles et de pensées que je sais un peu tordues, un peu fausses mais qui m’obsèdent depuis mes retrouvailles avec tout le monde, des pensées parasites que je n’arrive pas à canaliser et à rendre plus saines.

-La normalité est une notion aussi délétère que fluctuante.
-Délétère?
-Être “normal, par rapport à qui, à quoi, selon quels critères ? Autant de paramètres qu’il est impossible de définir quelque soit notre nature. La normalité a été inventé par le sots pour se rassurer de leur petite médiocrité. L’important est ce que tu désires et ce que tu peux accomplir à la poursuite de ce but.

Je le regarde en clignant des yeux. Il tape juste. Ce que je désires : être heureuse, arrêter de survivre continuellement, devenir forte, devenir une artiste, Kaelig, une vie avec lui sans le parasitage continuelle de ce qui l’entourre, de ce que je suis… Je veux Vivre. Qu’est-ce que je peux faire pour accomplir ça? Me guérir, reprendre le combat, persévérer, ne pas lacher, jamais. Combattre et retomber s’il faut, me relever encore, encore et encore. Pour moi, avant tout, pour Kaelig surtout, pour les Dormeurs, pour mon avenir. Tirer le meilleur parti de ce que je suis devenue, comprendre comment fonctionne ce nouveau corps. J’écoute Salomon avec une attention nouvelle. C’est comme si c’est mots me sortait d’une torpeur poisseuse dont je n’avais pas vraiment perçu la teneur, un miasme bouillonnant qui ressemblerait à ma propre peau.

-Tu as la volonté d’être heureuse, “le premier pas est là”.

Je réponds à son regard par des larmes de soulagement que je ne prends pas la peine de contenir. Je renifle un peu et pouffe d’un rire léger. J’ai l’impression que ça fait des siècles que j’ai pas ri comme ça. Je montre mes larmes et je lance.

-C’est rien! C’est du soulagement, chui pas triste! Chui pas triste. Merci, pour ça. Vraiment. J’avais besoin d’entendre ça.

Il embrasse mon front et me fait rentrer, doucement. Je suis le mouvement, le coeur plus léger. Je crois que cette discussion a été salvatrice, qu’elle a opéré un déclic dont j’avais vraiment besoin.

-Il me semble que tu as vécu ton lot de chamboulements pour la journée. Si tu es d’accord -et seulement si tu l’es- nous pouvons néanmoins poursuivre.
-...Ok. Tu proposes quoi?
-Dans un premier temps je te demande la permission d’altérer temporairement la chimie de ton cerveau pour que ta schizophrénie n’intervienne pas lors de nos séances.
-...O-okay… que je murmure en me tendant malgré moi.
-Ensuite, j'aimerais te soumettre à une thérapie qui s'intitule "Eye movement desensitization and reprocessing". Sous ce nom barbare se cache un procédé à la fois simple et complexe : te replonger dans le passer tout en t'obligeant à te concentrer sur les mouvements ou bruits que je produirais en même temps. Les mouvements oculaires déclenchent une activité cérébrale spécifique qui permet un retraitement de l'information. Le traumatisme ne disparaîtra pas, il sera séparé des émotions négatives qui l’accompagnent et stocké avec les souvenirs. Qu'en dis-tu ?

Je le regarde en clignant des yeux. J’ai absolument pas compris ce qu’il en est. Cependant, j’ai pas entendu quoique ce soit de potentiellement médicale.

-Euh… ouais? Ok. J’ai pas bien compris, mais ça m’va.

Je plisse les yeux avant de dire.

-Par contre, ça serait cool que nos interactions se limitent pas qu’à me soigner, tu crois pas? Et t’as l’air d’aimer les belles fringues. Je connais les meilleurs spots du coin pour faire du shopping, ça te dit une virée, un jour? Toi, moi et des tonnes vêtements classieux à essayer.

Je hausse plusieurs fois les sourcils en souriant.
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- Euh… ouais? Ok. J’ai pas bien compris, mais ça m’va.
- Je te réexpliquerais le moment échéant. "Délétère" signifie "Nuisible, mauvaise pour la santé", d'ailleurs.


La situation semble être apaisée et je juge cette première séance plutôt satisfaisante étant données les importantes séquelles de ma patiente. Selon moi, nous devrions nous arrêter là.

-Par contre, ça serait cool que nos interactions se limitent pas qu’à me soigner, tu crois pas?
- Bien entendu, ma chère nièce.
Fais-je avec un sourire affectueux. Dis-moi quand je dois troquer mon habit de médecin pour celui d'oncle bienheureux !

Elehiel poursuit sur sa lancée avec, manifestement, une idée précise en tête.

- Et t’as l’air d’aimer les belles fringues.
- Si par "fringues" tu entends que j'apprécie les mises de qualité, je te répondrais, qu'en effet, la coquetterie est mon charmant péché ! Malheureusement pour moi, je ne m'adonne qu'au plaisir des emplettes dématérialisées. Chaque fois que j'ai désiré faire tourner le commerce de tissus de Tyr Na Nog je me suis senti comme... vaguement déplacé.
- Je connais les meilleurs spots du coin pour faire du shopping, ça te dit une virée, un jour? Toi, moi et des tonnes vêtements classieux à essayer.
- Diantre, quelle proposition exaltante et on ne peut plus séduisante. Je suggère d'apporter un amendement immédiat à cette proposition.
Je me penche vers ma nièce d'un air complice. Et si ce jour lointain s'avérait être aujourd'hui ? fais-je en ponctuant d'un clin d’œil.

Je me redresse soudain avec un entrain juvénile et frappe dans mes mains quatre coup secs.

- Dysderie !


Des effluves de roses trémière envahissent nos narines, annonçant avant sa vision, la présence de ma fidèle mandragore. Conforme à sa nouvelle lubie, elle porte une robe rouge dont le tissus se déchiquète par endroit à cause des ronces qui percent sa peau. Son teint s'est déverdi et par endroit, elle semble juste d'une pâleur maladive. J'ignore par quel miracle de volonté, elle a réussi à faire pousser les touffes de cheveux qui couvrent, tel un duvet, certaines parties de son crâne. La rose fleurissant dans son orbite s'est fanée, se rétractant sans la cavité.
Une petite chose nue et couverte de tige de dionées babille entre ses bras. Sizreïs suce son pouce en nous observant d'un air curieux.

- Oui, Maitre ?
- Oh... Suis-je en train d'interrompre tes activités de pouponnage ?
- Effectivement. Mais je me dois de vous servir avant tout. Que puis-je pour votre bon plaisir ?
- Je te présente Elehiel, ma nièce. Elehiel, voici Dysderie-Rose, ma mandragore personnelle et assistante. Je lui confierais ma vie.
- Et vous m'avez offert la mienne
, déclare-t-elle avec un soupçon de sourire. Enchantée, fait-elle à l'attention de la sus-nommée, avec une courbette gracieuse.
- Dysdérie, ma nièce et moi allons sortir ! Prépare-moi une tenue adéquate.
- Entendu. Pourriez-vous, en ce cas, vous occuper du "rôt" de Sizreïs.
- Du.... euh... Évoques-tu l'expectoration gazeuse post-nutrition ?


Sans me laisser le loisir de réfléchir à la formulation d'une réponse négative, Dysderie fourre le bourgeon entre mes mains. Je tiens la chose à bout de bras comme une sorte de créature hautement contagieuse.

- Absolument.
- Es-tu sûre que cela soit nécessaire, Dysderie ?
- Aussi certaine qu'il vous faudra des chaussures aux pieds
, déclare-t-elle en s'éloignant
- Noooon je déteste les souliers !
Sa voix nous parvient des escaliers.
- Souvenez-vous de la dernière fois que vous avez voulu flâner en ville. Les passants vous ont pris pour un fou...

Je pousse un long feulement plaintif tout en contemplant Sizreïs dont les petons sont dépourvu de carcans. Je me tourne vers Elie pour la prendre à témoin.

- Vois comme le chalandage m'est devenu une tâche ardue !

Sizreïs apporte sa contribution en poussant un râle gargantuesque tout en se vomissant sur la moitié des pétales
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Elehiel Thatcher
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- Si par "fringues" tu entends que j'apprécie les mises de qualité, je te répondrais, qu'en effet, la coquetterie est mon charmant péché ! Malheureusement pour moi, je ne m'adonne qu'au plaisir des emplettes dématérialisées. Chaque fois que j'ai désiré faire tourner le commerce de tissus de Tyr Na Nog je me suis senti comme... vaguement déplacé.
-Mais naaaaaaaaaaaaaaan! Les connards! Cela dit moi non plus ils m'aiment pas mais c'est que tu connais pas mes coins cools alors! Ils sont vraiment gentils les gens-là bas!

Je m'apprête à ajouter que j'ai la carte bleue d'Enzo et que du coup, on peut aller faire chauffer le plastique maintenant, au pire, si ça lui dit. Un peu de Shopping me fera du bien et ça serait plutôt sympa d'apprendre à connaitre Salomon. Il a l'air adorable et je l'aime déjà beaucoup même s'il me fout aussi parfaitement les foies.

- Diantre, quelle proposition exaltante et on ne peut plus séduisante. Je suggère d'apporter un amendement immédiat à cette proposition. Et si ce jour lointain s'avérait être aujourd'hui ?

J'éclate d'un rire sincère avant d'hocher la tête.

-J'allais le proposer. Ca serait vraiment cool!

-Dysdérie!

Je m'apprête à demander la signification quand une superbe créature débarque. Les lèvres peintes de rouges là ou les épines ne percent pas. Elle est parfaitement fascinante et je la regarde avec stupeur et une grosse envie de lui faire un calin. Et probablement une conscience aïgue qu'elle doit piquer de fou avec des épines. Son oeil rose est fané et j'en viens à me demander si ça fait mal, d'avoir une feuille qui fâne. Ca fait partie du processus de vie et de mort d'une fleur à près tout. un bébé dans les bras, couvert de fleurs différentes, elle s'approche et discute avec Salomon.

-Elehiel, voici Dysdérie-Rose. Ma mandragore personnelle et assistante. Je lui confierais ma vie.
-Oh! Salut! Appelle moi Elie. Toi aussi, Sal. Elie. C'est mieux. Vraiment.

Dysdérie s'incline gracieusement. S'en suit une situation comique où Dysdérie explique à Sal qu'il faut faire roter la petite Sizreïs et un démon parfaitement perdu, un bébé dans les bras regarde sa mandragore se faire la malle.
Je ris un peu et fait des grimaces au petit bébé tout mignon.

-Vois comme le chalandage m'est devenu une tâche ardue !
-Pas la moindre idée de ce que c'est le chalandage! Mais une bonne paire de chaussures, c'est aussi un accessoire de mode! En plus, en ville c'est dégueulasse.

La petite dégueule et j'éclate de rire. Je tends les bras.

-Donne, j'vais m'en occuper. J'gardais parfois les p'tits des collègues quand elles allaient tapiner. On est potos, les bébés et moi. T'as un linge et de l'eau tiède? Chai pas si le savon ça va abimer ses jolies fleurs! Oui! T'es toute jolie, comme ça!

Que je lance en chatouillant doucement les pieds de la petite.

-Tu seras encore plus jolie une fois toute propre!

Ca me ramene loin. Mes premières années à Tir Na  Nog, aux Heksens et aux avalon girls. Putain. J'ai l'impression que c'était y a tellement longtemps.

-Super joli, le rouge à lèvres de Dysdérie, ça lui va bien!
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