Quelle belle journée.
Le soleil est au rendez-vous aujourd'hui, de manière éparse, certes, mais il trouve toujours un moyen de réapparaître dans le ciel et d'inonder le visage du Shiqq d'agréables rayons. Ce dernier pousse un soupire d'où se mêle sa respiration et la fumée d'un bédo qu'il vient de se rouler. L'effet de l'herbe le fait presque tousser, malgré l'habitude, mais déverse en lui une sensation qui le rassure, qui embaume tout son corps de bien-être. C'est bon putain. Il ne pourra pas s'en passer. C'est comme demander à un alcoolique d'arrêter de boire. Et puis, ça lui réchauffe les extrémité en cette matinée de mars. La chaleur n'est pas au rendez-vous, bien au contraire. Le froid reste roi et lèche chaque parcelle de peau dénudée, ce qui lui provoquer instantanément des frissons dans l'échine. Heureusement, sa petite marche et son joint lui apporte le confort nécessaire pour ne pas non plus se les geler. Il a vécu pire, en Pologne, mais ces temps là se trouvent bien loin derrière lui maintenant, et il préfère d'ailleurs ne pas y penser.
Car aujourd'hui est une journée de bonheur.
Il se l'est déclaré lui-même, en face de son reflet dans un miroir, alors qu'il se lavait les dents. Puis, il s'était dépêché d'enfiler de quoi se perdre quelques heures dans la forêt, près du lac Askafroa. Là-bas, il doit rejoindre quelqu'un qu'il aime nommer "ami". Oui, oui, un poto, comme il dit, peut-être un peu trop. Il lui a donné rendez-vous près de la berge en bois, pour ne pas à se chercher du regard au alentours pendant une bonne heure.
Il finit son joint avant même que son centre d'intérêt de la journée n'apparaisse entre les branches des arbres. « Hey, salut Rae ! », qu'il lance dans une grimace parfaitement conquis, comme un gamin à son plus fidèle ami. Sa main se lève et vient même brasser de l'air pour saluer en bonne et due forme le blond. Il sait qu'il a besoin de repère même si ses autres sens sont particulièrement accru. Cela fait parti d'une des grandes admirations d'Alix qui a traité le Wendigo comme un ange descendu du ciel, un miracle de Dame Nature.
Spectaculaire.
Le brun s'approche de lui et vient le prendre dans ses bras en tapotant ses épaules, comme on ferait dans un ghetto. « Tu vas bien ? Dis donc, tu t'es mis sur ton 31. » Vrai ou faux, il n'a juste pas l'habitude de voir ce genre de vêtement sur quelqu'un. Le Shiqq siffle et sourit, conscient que le blond ne peut le voir. Il fait donc attention la plupart du temps dans ses intonations à bien communiquer ses émotions. Pour Alix, ça ne pose aucun problème, il a l'habitude de transparaître le moindre de ses sentiments aux autres, sauf quand il travaille peut-être. « J't'avais dis que le soleil serait au rendez-vous poto. Ça fait du bien hein ? On va prendre des couleurs ahah ! » Ils sont tous les deux aussi blancs que deux culs, alors un teint rouge ou tanné ne serait pas de refus.

CODAGE PAR AMATIS

On lui avait donné rendez-vous dans cette forêt qu’il connait si bien. Ce lieux avait-il été choisi pour cette raison, pour que le jeune n’aie pas besoin de se chercher dans un environnement trop bruyant et peuplé ? Il ne le sait pas trop et ça lui est égale. L’important c’est qu’il va rejoindre cet être dont il aime bien la compagnie. Un homme qui semblait bien apprécier sa nature hors du commun. Une personne avec qui il se sent bien. Ça fait étrangement son bonheur d’aller le voir en ce jour. Ça l’aide à sortir de son isolement, à socialiser, lui qui est du genre plutôt renfermé et pas très bon avec les interactions.
S’étant réveillé à la dernière minute, il sort le premier outfit qui lui vient sous la main sans trop savoir de quoi il va avoir l’air. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il s’agit d’un col roulé à manche trois quart et d’un jeans. Vu sa situation, il a une amie qui lui est venu lui faire un classement de ses vêtements pour faire des combinaisons qui sont sensé et non juste un amas de couleurs et tissus incompatibles.
Un coup habillé, il se dirige vers le lac Askafroa sachant que le lieu de rencontre est non loin. Un sourire se trace sur le visage du Wendigo en sentant la faible chaleur des rayons du soleil sur sa peau. Mais ce qui lui fait plus de bien, c’est la température. Elle est froide, presque glaciale. Exactement comme il aime. Bon, ça pourrait être plus froid, mais il n’est plus au Canada, il sait qu’il ne doit pas trop en demander. Créature des glaces comme il se faisait surnommer par les siens, le froid lui fait du bien à la même échelle que que les temps doux d’été pour l’humain.
Il s’aventure entre les arbres, se laissant guider par les distorsions du vent contournant ceux-ci. Malgré son incapacité de voir, il ne lui est pas compliqué que de savoir ce qui l’entour. À défaut de voir les obstacles devant lui, il peut se fier aux perturbations dans l’air qu’il entend. Ainsi peut-il se rendre jusqu’à l’homme qui l’attend sans problème et relativement rapidement. Il sait qu’il est rendu près d’Alix, car il peut sentir l’odeur qui lui est particulière, une odeur qu’il n’a pas réussi à associer à quoi que ce soit. Il se tourne lui lorsque ce dernier l’interpelle. Il tourne donc la tête vers lui, le sourire toujours collé aux lèvres le salut d’un signe de main en l’entendant faire de même. Hey Alix.!
Il avance vers cet ami et lui rend l’accolade que ce dernier lui fait. Ouai ça va et toi ? Il rigole un peu au commentaire fait sur son habit. Ah bon ? Je vais te croire là-dessus. Le blond penche légèrement la tête sur la gauche en entendant le changelin siffler, riant de nouveau. Aujourd’hui, Raesh se sent de bonne humeur. Il hoche la tête en premier lieu. En effet, tu as vu juste. Mais hum.. Je sais pas pour toi, mais je doute fortement que je puisse prendre de la couleur. Dit-il sur un ton amusé.
Alors dis moi Alix, est-ce que tu t’ennuyais déjà de moi ? Peu habitué de voir des gens pour le simple plaisir de le faire, il a toujours cette impression que sa présence est réclamé pour des raisons particulières, précises. Alors il est évident qu’il se demande pourquoi son prochain veut le voir.