Dernière année de lycée. Dernière année dans ce lieu que je n’aime pas plus que ça. J’ai hâte de ne plus avoir besoin de m’y rendre cinq jours semaines. À quoi apprendre Pythagore et les fonctions vont me servir dans ma vie ? Je suis plus que nul en math en plus. Alors pourquoi je devrais me forcer à retenir tout ça quand je sais que je ne vais plus jamais réutiliser tout ça une fois le lycée terminé ? En bref, je déteste les math. Je préfère l’histoire. Ça c’est intéressant et pratique pour le futur. Je trouve même qu’on ne va jamais assez loin pendant les cours. Par manque de temps dans une année scolaire surement alors je pousse plus loin la matière vu en classe par de la lecture et des recherches internet. On pourrait me qualifier de nerds si ça s’apprenait au Lycée, mais je m’en fous un peu. Je ne suis déjà pas des plus populaires alors ça ne changerait pas grand-chose à ma vie. Peut-être que je pourrais continuer en histoire à l’université si je me décide à y aller. Ça pourrait être une option.
Ceux qui me connaissent et qui savent que mon amour pour le lycée n’est pas le plus grand du monde pourrait se demander pourquoi je reste devant les portes de cet établissement. En plus, en étant aussi nerveux. Et ils ont parfaitement raison de se le demander puisque je suis toujours le premier sorti Tout pour que leur regard soit des plus interrogateur lorsque je leur répète que je vais les rejoindre plus tard… Mais, aujourd’hui, faut que je parle avec Viorea. Je peux plus me retenir d’aller vers elle pour m’assurer qu’elle va bien. Elle ne veut peut-être pas le remarquer, mais moi je l’ai remarqué. Je le vois bien qu’elle est de plus en plus fatiguée, qu’elle manque régulièrement les cours et, ce qui m’inquiète le plus, les signes de la maladie… Je l’ai vu un peu plutôt dans la journée alors j’espère simplement qu’elle n’est pas rentrée entre temps. Après quelques minutes à attendre contre le muret du lycée, je la vois enfin sortir. Ça me prend encore un instant pour rassembler mon courage d’aller lui parler. On n’est pas très proche alors on fait comme si on ne se connaissait pas au lycée. C’est plus simple. Ce sont nos parents qui se connaissent alors je préfère rester dans l’ombre du lycée. C’est plus sécurisant que d’être sous le regard de tous comme Viorea. C’est lorsqu’elle passe devant moi que je trouve le courage de l’apostropher.
- Viorea ? Je peux te parler deux minutes ?
Dis-je avec un petit soupçon de non-confiance en moi. J’espère qu’elle ne va pas s’énerver, je n’ai pas envie de gérer tout ça.
Date d'inscription : 30/12/2019 Messages : 59 Localisation : Auprès de ceux qu'elle peut aider
Lun 12 Oct - 22:05
Standing there, killing time Can't commit to anything but a crime @Ilyas Corb
S'en foutre de tout est devenu sa seconde peau. Pourquoi faire semblant quand le temps vous file entre les doigts? De demain, il n'y aura pas. Alors elle a décidé de cesser de se forcer. Ca a vite fait le tri. Ses meilleures "amies" - Fiona, Shirley et Ginny - n'ont pas compris ce brusque laisser-aller. Les messes basses ont commencé a fuser, discrètement au départ, puis sans se soucier de savoir qu'elle entendait. Tout ce maquillage, ces tenues provoquantes, la cigarette. Sa virginité a vite été remise en doute et tous les réseaux sociaux tague le mot "pute" sous ses photos. Elle s'en fout. De plaire. De régner sur ce bahut. D'être l'élève rêvée. Vioréa ne va plus qu'aux cours qui lui plaisent. De toute façon, tout ceci n'est qu'une parodie : avec la mise en quarantaine de la ville, personne n'ira à l'université. Ce soir au théâtre on joue: "Il ne se passe rien dans notre bonne ville madame !". Parfois, quand la psychologue scolaire insiste de sa voix doucereuse pour qu'elle se confie , Viorea a envie de lui balancer : "Mon père baise un démon, mon frère est une drag-queen, ma mère est une sorcière enfermée dans un hôpital psy... Moi ? Oh moi je suis malade et je vais crever d'une maladie magique inconnue. Vous croyez que ça sera marqué dans mon dossier scolaire ?". Evidemment, elle n'en fait rien. Elle n'ai pas égoïste au point de vouloir briser les illusions d'autrui.
Elle se contente d'attendre que le temps passe.
Elle a remarqué qu'il passe plus vite quand elle fait le mur pour aller fumer des clopes sur la jetée, ou qu'elle flirte avec le premier venu. Elle aime aussi aller danser, ne plus sentir son corps éprouvé par la piste. Et se défoncer, aussi. C'est un agréable instrument d'oubli. Rien de trop dur, évidement, si ce n'est le contenu des calbutes qu'elle frôle en boite. L'envie de retourner voir Corey l'agrippe souvent par les trippes. Si elle le fait, se sera sans retour possible en arrière. Elle le sait.
Elle dévale les escaliers, sort son tabac à rouler et commence à préparer son spliff. Ses premiers pliages étaient laborieux, ils sont de plus en plus maitrisés.
- Viorea ? Je peux te parler deux minutes ?
Fais chier.
L'adolescente pivote sur elle même et contemple avec un haussement de sourcil sont intelocuteur.
- "Lili" Corb... ? assène-t-elle avec une once de mépris. Un surnom qu'elle lui réserve depuis l'école maternelle. Tu veux quoi ?
On est pas ami. J'ai pas d'ami.
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Dim 31 Jan - 3:05
Est-ce que je fais bien d’attendre Viorea ? Est-ce que je fais bien de vouloir la confronter ? Moi, Ilyas, qui n’a jamais été proche d’elle ? Je n’ai jamais ressenti le sentiment qu’on pourrait devenir amis un jour alors pourquoi je cherche à vouloir la confronter sur son état de santé ? Après tout, je suis peut-être carrément à côté de la plaque et je me trompe sur toute la ligne. Peut-être qu’elle n’est pas malade, mais qu’elle fait ce qu’une majorité des ados font ? Elle se rebelle pour affirmer son individualité, donc elle manque des cours et fait la fête, ce qui pourrait expliquer son état de fatigue. Mais, j’ai besoin de lui parler, de m’assurer qu’elle va bien pour que mon esprit se calme. J’ai besoin d’en être sûr pour que mon instinct se taise. Après tout, cette petite voix en moi s’est rarement trompé alors je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter pour elle, même si nous ne sommes pas proches et qu’elle préfèrerait que je sois à cent lieu d’elle. Mais j’en ai besoin, c’est important.
C’est là que je la vois sortir du lycée pour dévaler les marches. Je n’ai presque pas eu le temps de l’intercepter tellement elle marche vite et que c’est long pour moi de rassembler mon courage. Je regrette presque d’avoir réussis à l’interpeller à temps lorsqu’elle se retourne vers moi, un sourcil élevé lorsqu’elle pose ses yeux si clairs sur moi. Je me sens si petit dans mes bottes que, pendant un instant, j’ai presque envie de laisser tout tomber. Mais, son mépris et le surnom ridicule qu’elle me donne depuis la maternelle me donnent le courage qu’il me manquait pour me redresser face à elle et lui faire part de mes inquiétudes avec presque confiance en moi. Si seulement elle utilisait ce surnom amicalement et non pour me… rabaisser ? ça serait déjà moins pire.
- Je vois que lorsqu’il est question de me regarder de haut, tu n’es pas fatiguée. Je voulais juste m’assurer que tu vas bien. J’ai remarqué que tu manquais souvent les cours et que tu semblais très fatiguée et ça m’inquiétait.
Je ne sais pas d’où me vient cet once de courage pour lui répliquer de la sorte, mais j’ai bien. Bon, je ne suis pas sûr de pouvoir garder cette confiance longtemps cependant. Je me sens déjà mal d’avoir répliquer ça. Je me traitais d’idiot aussi de m’avoir autant dévoilé face à elle, de lui avoir dévoiler mon inquiétude aussi explicitement. Nous ne sommes pas amis alors est-ce que c’est légitime ? Est-ce que je pouvais ? Je ne sais pas, mais je suis comme ça alors c’est plus fort que moi.