Un sifflement se faisait entendre aux abords du lac, ponctué par moment par un chant paisible dans une langue étrangère. Fenrir profitait des dernières heures de soleil en cette journée pour faire une petite randonnée. Voici quelques mois qu’il était arrivé dans cette ville des plus étranges et il venait régulièrement aux alentours du lac pour faire des prélèvements divers afin d’étudier le phénomène du brouillard. Il n’avait pas encore pu s’aventurer dans le quartier d’Eastside : c’était encore trop dangereux. Il ne s’y aventurerait qu’une fois sûr de ne pas déranger ce qui s’y cachait, c’est pourquoi il observait le reste de la ville, cherchant à savoir si le brouillard restait localisé ou s’il se rependait d’une façon ou d’une autre. Pour le moment, rien ne lui indiquait que ça se rependait, ce qui lui donnait l’impression que la force surnaturelle à l’œuvre n’était dans un danger pour cette nature qu’il aimait tant.

Fenrir s’arrêta un instant, contemplant le lac avant de fermer les yeux puis respirer profondément. Il tendit l’oreille et sourit en entendant le bruissement du vent, le clapotis de l’eau et l’agitation de la vie forestière. Que c’était apaisant d’être loin de la ville, il avait parfois la sensation d’étouffer parmi tout ce bitume.
Profitant de ce moment de calme, il s’assit un instant, le visage levé, laissant les rayons du soleil réchauffer un peu sa peau alors que ses pensées s’envolaient vers les cieux.

– Bonsoir Lyra.

Une salutation qui venait du cœur, comme si elle était encore là, comme si l’accident n’avait jamais eu lieu. Il gardait les yeux fermés pour la visualiser, l’imaginant à ses côtés… ignorant un instant la réalité de son absence. Sa meilleure amie… sa sœur… Pensez à elle lui fait afficher un sourire nostalgique qui ne resta pas. Très vite ses lèvres se mirent à trembler pour devenir un rictus de souffrance. Il avait cessé de demander « Pourquoi ? » mais la douleur restait là, vive, malgré les années…
Une douleur familière se fit au niveau de ses mains alors que ses griffes perçaient, s’enfonçant dans l’herbe humide et le terre. Il redressa la tête et respira profondément.


– Oui… Tu as raison.

Elle n’aimerait pas le voir ainsi, et l’encouragerait à continuer. Il se redressa et se dégourdit un instant les jambes. Il observa ses mains qui reprirent leur apparence humaine. Il valait mieux éviter de se faire repérer au cas où il viendrait à croiser un randonneur.

Ca va faire un an.
Un an que je suis louve.
Un an que tu es partie, ma petite maman.
Un an que je continue à vivre sans toi.

Heureusement, je n’ai jamais été seule depuis ce jour-là.
Ce soir, Malone et Shareen veulent me faire une soirée cosy à base e milkshake, de sucreries et de jeux et/ou de série. C’est des amours tous les deux et j’avoue que ça va me faire du bien de ne pas rester devant mon pc pour une fois.
Mais là, j’ai eu besoin de solitude. Je suis pas allée au cimetière. J'ai pas besoin de ça pour penser à elle. Alors j’ai scellé Gaïa et on est parti toutes les deux en forêt. Je la laisse guider nos pas, elle connait presque aussi bien les lieux que moi et je souris en la voyant dévier vers le lac. La vue avec le coucher de soleil va être sympa.

Pour une fois, j’apprécie le silence tout relatif des bois. On y est bien. Dire que j’y mettais pas les pieds avant d’être louve.
Mes longs cheveux au pointes violettes battent la mesure dans mon dos pendant que je me fais balader par ma jument favorite.

Dis maman ? Tu me regardes ? T’as vu, je continue à vivre pour nous deux, comme on se l’aie promis.  

Je la remercierai jamais assez pour tout ce qu’elle a fait pour moi et j’essaie de ne pas me laisser mener vers la rancœur de sa mort. Elle a fait ce qu’elle a pu. J’ai pas le droit de lui en vouloir d’avoir été trop fatiguée pour lutter.

Gaïa s’agite soudain et je remarque une guêpe qui lui tourne autour. Gentiment, je la chasse du plat de ma main mais la bestiole insiste, virevolte jusque la croupe de Gaïa et s’y pose. J’ai même pas le temps de bouger que la queue de la jument s’agite et je vois le coup venir quand Gaïa hennit avec force, piétine et cogne contre un arbre. Un vrombissement puissant m’indique qu’elle vient certainement de réveiller les p’tites copines de sa tortionnaire.

- Merde !

Paniquée, la jument s’emballe et galope comme une folle. Je pousse un petit cri de surprise et essaie de m’adapter au nouveau rythme de mon monture qui a quitté le chemin. Des branches me fouettent le visage et je sens un liquide chaud sur mes joues.
Il faut que je trouve un moyen de la calmer. Que ferait Malone ? Lui parler… avec précaution je me penche vers elle et j’essaie de garder une voix calme.
Elle ne consent à s’arrêter qu’au bord du lac, haletante. Enfin je crois bien qu’on l’est toutes les deux.
Elle a les membres qui tremblent et je m’étale sur son encolure pour lui faire un gros câlin.
- Ca va…c’est fini ma belle… elles sont parties ces vilaines guêpes ! Tout doux…c’est ça…

Tu parles d’une balade tranquille toi…
Je suis tellement concentrée sur mon cheval que je me rends compte avec un train de retard que je suis pas seule. Gaïa aussi le sent et recommence à bouger faiblement.
Je reste en scelle et me redresse en continuant à la câliner du plat de la main.
Je vois un grand type – plutôt beau gosse on va pas se mentir - et mes lèvres se retroussent sur mes dents.
Wow ! J’ai même pas réfléchi à mon geste. Pur instinct. J’ai le poil intérieur qui se hérisse mais c’est la curiosité d’un jeune louveteau qui me pousse à demander.

- T’es qui monsieur le loup tout seul ?
J’ai pas connaissance d’une autre meute en ville…

Montée sur Gaïa, je domine parfaitement le loup solitaire. Je plisse les yeux, retire les pieds des étriers et bascule souplement au sol. Une main lâche sur les rênes de ma jument, je la laisse tranquillement brouter le trèfle qui pullule en guise de réconfort, tout en continuant à flatter son encolure. Elle jette encore des regards un peu affolés en direction du loup qui lui sourit.
Mouais… ne jamais se fier à un homme qui vous sourit trop facilement. C’est le B.A-Ba, enfin en théorie. Une esquisse de sourire étire mes lèvres.  

- Je m’appelle Fenrir, et toi, jeune cavalière ?
Je tergiverse un moment. C’est pas un loup de Malsheem, ni des Vulpes. Je connais leurs tronches par cœur. Donc c’est vraiment un gars qui sort de nulle part. Lui donner mon nom ne lui dira pas grand-chose j’imagine.
- Sympa comme prénom. Il évoque tellement de références geek dans ma tête que j’en souris plus largement. Moi c’est Hina. T’es nouveau en ville, Fenrir ?

Je le dévisage franchement. De un : parce qu’il est plutôt beau gosse, si on aime les bruns, de deux : je veux pouvoir retenir des détails de son physique au cas où.
Du coup j’enregistre tout avec attention.
Tranquillement je viens m’installer pas trop loin de lui, pour faire face au lac alors que Gaïa vient souffler contre ma converse.

- Ne t’en fais pas, je ne revendique aucun territoire si jamais c’est ce qui t’inquiète. Je suis là en simple invité.
Je prends mes aises et appuie mes mains vers l’arrière. Faut pas s’y fier, tout mon corps est tendu, aux aguets. S’il fait mine de faire le moindre geste hostile, je serai prête.
- Je m’en fais pas alors… je laisse trainer en l’observant du coin de l’œil. Pour être très franche, ma Meute te laisserait pas faire de toute façon… Revendiquer notre territoire. On est tout seul sur la ville, ou presque et je crois qu’on tient à le rester.

Gaïa vient m’embêter encore et me donne un coup de tête sur l’épaule. Je devine que mademoiselle a besoin d’être rassurer alors je gratouille sa tête.
- T’inquiète ma belle ! Le loup va rien te faire, hein ?

Malgré ma méfiance naturelle, je ressens une certaine curiosité pour ce congénère qui ne fonctionne pas de la même façon que nous.
- Du coup, t’es vraiment tout seul ? Tu l’as toujours été ou t’as quitté ta Meute précédente ? C’est pas trop chiant de passer la Pleine Lune en solitaire ? Tu viens d’où d’ailleurs ?

Je me rends compte que je l’inonde de question et je glousse.
- Désolée, j’suis en train de t’ensevelir de questions. C’est juste que j’ai pas l’habitude de rencontrer des loups…comme toi ! Et j’aime tellement ma Meute que ça me parait bizarre de pas vouloir rester avec les miens.
Même si je sais aussi que toutes les Meutes sont pas comme la mienne, se servent de leurs femelles comme des trous ou des machines à bébé et méprisent les plus faibles.

Le gars est grand. Pourtant je fais pas partie des nanas à petite taille. Heureusement, je fréquente que des gars bien baraqués, ça m’impression pas plus que ça. J’en ai même mis au tapis des comme lui. Alors je souris, faisant remonter mes pommettes, comme si je connaissait un secret.  

- Tu n’as pas à t’excuser. C’est normal d’être curieuse… c’est même une qualité.
J’éclate de rire. Je sais pas si je trouve ça mignon ou franchement naïf ! D’où tu débarques gentil loup ?
- Pas à Tir Na Nog. Pas si tu veux survivre en tout cas…
On est tous les deux dans une phase d’observation tranquille. Je crois qu’on a capté qu’on est pas une menace l’un pour l’autre… pour le moment.
- Pour répondre à ta question : oui, je suis tout seul. Et…
Je l’observe, amusée.
- Ce suspense va me tuer m’sieur le loup solitaire !
- Je viens des Tatras, en Slovaquie… et je n’ai jamais eu de meute, au sens où tu l’entends. Je n’ai connu que la pleine lune en solitaire. J’imagine que ça doit te paraître étrange : un loup sans meute. J’ai toujours vécu ainsi mais je n’ai jamais été seul.
J’en reste comme deux ronds de flanc, les yeux grands ouverts marquant ma surprise.
- Mais… c’est trop triste ! T’as jamais eu de meute ? Tu chasses pas en groupe ? Je veux dire…même dans la nature les loups trainent pas tout seul. Du coup tes pleines lunes c’est un tête à tête avec la Lune ? Sympa…mais ça doit être un peu lourd non ?  
- On n’est jamais seul lorsque Mère-Nature est auprès de nous.
Ma moue sceptique vaut une réponse à elle toute seule.
- Mouais. La solitude je comprends. Avant de me faire mordre on peut pas franchement dire que l’idée de passer du temps avec une bande de bizzardos m’aurait franchement plu. Mais maintenant, je me vois carrément plus vivre sans eux. On est comme une famille tu vois ? On se challenge, on joue… enfin…j’emmerde un peu les autres avec mon énergie à toute épreuve.

Bon une famille de terroristes c’est vrai, mais franchement je l’échangerais pour rien au monde. C’est pas comme si j’avais le choix de toute façon.

- T’as jamais eu peur de perdre la boule pendant les pleines lunes ? Comme personne n’était là pour te surveiller ? T’en prendre à des humains quoi… Parait que c’est ce qui se fait. Notre Alpha refuse qu’on en mange et franchement j’aime autant. C’est beaucoup plus fun de chasser des animaux de toute façon, y’a un vrai challenge. Et puis le chevreuil c’est pas dégueulasse. Tu devrais essayer un de ces quatre ! Je te dirais bien de venir avec nous mais… je crois pas que ça soit une bonne idée.

C’est bête, l’idée me plait bien mais on est pas vraiment des loups fréquentables. On a comme qui dirait une cible collée dans le dos et le p’tit nouveau a pas l’air très au courant de ce qui grouille dans notre jolie petite ville.

- Qu’est-ce qui t’amènes ici ? J’observe le lac avec un petit air mélancolique. Si tu peux, franchement, barre-toi de cette ville de fous… T’as l’air d’être un gars sympa, TNN risque bien de te bouffer tout cru.

- Tu dois mettre une sacrée ambiance dans ta meute alors.
- Si tu veux dire par là que je les use, t'as raison !
- J’avoue que je suis né ainsi et je n’ai connu que ça.
Je hausse un sourcil, intriguée.
- T’es un né loup ? Intéressant…
Je garde même l’information précieusement. La relève d’infos, c’est notre truc après tout.
- La seule famille que j’ai eue étant humaine… je ne sais pas si je peux parler de meute, ni savoir ce que ça fait.

Encore plus bizarre. De ce que j’ai compris, les nés-loups ça courent pas les rues non plus et en général ça se fait en Meute. Pourquoi les parents de Fenrir l’ont abandonné ?

- C’est vrai que ça aurait pu arriver mais par chance, j’ai toujours réussi à m’isoler et très vite le contrôle n’était plus un problème…
- Le contrôle n’était plus un problème hein…

J’ai du mal à le croire. Je veux dire, soit ce mec est un monstre de contrôle comme notre Lewis, soit y’a baleine sous gravillon. Un loup, surtout quand on est tout petit, ça se contrôle pas aussi facilement. C’est ce que j’ai réussi à arracher comme infos à Hunter quand il était assez de bonne humeur pour me raconter comme c’était d’être un né-loup.

- T’en fais pas pour moi, j’apprécie vraiment mon statut de solitaire… et je partage ton avis concernant la chasse au chevreuil.
J’émets un petit rire.
- Ouais hein…c’est tellement le pied !  

Je me détends un peu en le voyant sourire. Bon on est loin d’un sourire bright à la pub de dentifrice mais je sens que le type est pas du genre démonstratif. Je considère donc que c’est une petite victoire et j’ai toujours appris à me contenter des plus minces.

- Hmmm. Merci pour le conseil mais je ne suis pas le genre de proie facile… Et puis je suis là dans le cadre de mon boulot donc… Je n’ai pas trop le choix.
Petit haussement d’épaules.
- Je vois. Mais les loups solitaires ça fait pas long feu tu sais ? C’est pas une menace hein ! je précise aussitôt en levant les mains. J’dis juste qu’on en a recueilli quelqu’un des comme toi. « Mieux tout seul »… sauf qu’ici les choses sont plus compliquées que ça.
Je lui décoche un large sourire pour atténuer mes paroles un poil alarmistes.
- Eh puis les loups c’est pas fait pour être solitaire ! Pas ceux qu’on trouve dans la nature en tout cas.

Un petit silence s'installe, méditatif alors qu'on contemple le lac. Gaïa revient chercher des caresses et je lui en prodigue sans même y penser.

- C’est étrange… tu m’as dit avoir été mordue, tandis que je suis né ainsi mais à t’entendre, on a l’impression que tu es louve depuis toujours.

Je lui lance un regard finaud. Monsieur se montre curieux quand même ! Le tout maintenant c’est de répondre sans trop en dévoiler. C’est pas le jeu auquel j’excelle le plus mais l’encodage ça me connait.

- Bah non ! Ca fait pas si longtemps ! J’imagine que tu sais que c’est pas bon pour l’équilibre mental d’être changé trop tôt. Je me suis faite mordre avec ma mère. On faisait toujours tout ensemble. Ca devait être un nouveau départ sauf que… ma voix perd de son entrain et se fait presque chuchotis, elle a pas survécu à la malédiction. Elle était un peu trop…fatiguée je crois. Je me suis réveillée louve et je l’ai perdue. Je pensais que ça allait me couper les ailes, que je pourrais pas vivre sans elle. Je sais pas si tu vois ce que je veux dire ? Heureusement j’ai jamais été toute seule après. Et malgré tout, j’ai un petit sourire triste en regardant le ciel, « Tu me regardes maman ? », j’ai jamais été aussi heureuse que depuis que je suis louve ! J’ai l’impression…d’avoir trouvé ma place. C’est crétin hein ?

Je fais jouer un long brin d’herbe entre mes doigts fins plein de bagues fantaisie. Je m’en veux toujours de me dire que je suis plus heureuse maintenant, alors qu’elle n’est plus là.

- C’est quoi le job qui t’as obligé à venir ici du coup ? je lâche finalement pour changer de sujet.

- Mais si tu penses avoir trouvé ta place, c’est l’essentiel.
- Tu crois ? Je demande, bêtement.
Parce que je sais qui a insisté pour qu’on se lance là-dedans, je sais qui avait besoin de trouver sa voie et qui aurait fait n’importe quoi pour se prouver qu'elle était pas une inadaptée sociale.
C’était pas maman.

- Ce qui est fait, ne peut être défait quand on transforme quelqu’un.
- Oui… et moi j’ai au moins eu la chance de choisir mon destin. Beaucoup se font mordre sans avoir rien demandé à personne.
- Pour ça que je n’ai jamais tenté. C’est une responsabilité que je ne peux pas prendre. Tous ne trouvent pas leur voie dans la lycanthropie…

Non. Maman l'a pas trouvée. Je cueille quelques fleurs sauvages pour en faire un petit bouquet que je rapporterai à Gaff. Il adore les cadeaux surprises. Je pourrais lui offrir un caillou en lui disant que je le trouvais joli qu’il serait content de la même façon.

- C’est très sage ça monsieur le loup Fenrir. Mal entourés, je suppose qu’on peut facilement devenir des tueurs implacables et se laisser totalement dominer par notre animalité. C’est pas ça que je voulais devenir. En fait… je crois que je voulais avant tout… « appartenir » à quelque chose, tu vois ?
- Et je ne dirai pas que ton raisonnement est crétin. Mieux vaut l’accepter et être bien que de sombrer dans la folie.

Je l’observe et penche la tête sur le côté. Le ton a changé, l’attitude aussi. C’est subtil mais c’est là. La question me brûle les lèvres. « T’as déjà assisté à ça toi ? » mais ça serait sans doute entrer dans des sujets un peu trop intimes pour deux loups qui viennent à peine de se rencontrer. Je préfère lui demande ce qu’il fait dans la vie, sujet moins bancal.

- Je suis zoologiste.
- Ouhh la classe ! T’as une spé ? Langage de geek Hina, fais un effort. Un domaine de prédilection quoi…
- Je suis spécialisé dans l’étude de la faune et la flore sauvage. Pour faire simple, je suis un croisement entre le garde forestier et le scientifique. Je passe mon temps dans les forêts pour m’assurer que Mère-Nature se porte bien. Je fais des prélèvements et analyses pour vérifier si tout va bien, et quand on repère quelque chose d’étrange, c’est moi qu’on envoie sur le terrain.

Je pouffe un peu et sourit en le voyant s’animer plus vivement. Son métier a l’air de lui tenir à cœur ! Enfin lancer-moi sur le code ou les jeux video et je deviens volubile comme pas deux.

- Tu vas avoir du taff dans cette forêt ! Des trucs étranges c’est le quotidien de cette bonne Seelie ! Mais c’est aussi ce qui fait son charme. Moi je bosse au haras Gaffney depuis pas longtemps. Mais j’adore ! Travailler avec les animaux c’est tellement plus facile qu’avec des humains. Même si on doit parfois se farcir leurs proprios à la con, on a une paix royale ! Y’a un autre loup aussi là-bas… je fais avec précaution et après un silence, mais si jamais t’as besoin d’un truc… de faire appel à la Meute ou pour une raison ou une autre, viens me voir !
Je rougis un peu parce que je veux pas que ça est l’air d’un rencard. Ma mine se fait plus sombre.
- Y’a des trucs pas cool qui se préparent ici j’crois. Quoi, j’en sais trop rien, mais si la merde nous tombe dessus, il va bien falloir qu’on se sert les coudes donc… hésite pas ok ?

Dès que je rentre, je vais faire mes petites recherches tranquillou sur le gus. On sait jamais. Mais j’en un bon feeling avec lui. Je pense pas qu’il nous attirera des emmerdes. Je me relève et frotte mes fesses pour retirer l’herbe sur mon jeans. Avec un sourire, je lui tends une main franche et amicale.
- Ravie de t’avoir rencontré Fenrir !