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 Ce rêve bleu

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Orion
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Les mains dans la peinture, c'est ainsi que je me sens bien. Je plonge mes doigts et sens cette jouissive sensation de me salir presque aussi satisfaisante que celle d'étaler la peinture sur la toile. Après, je prendrai un pinceau, et après je ferai quelque chose de plus normal, de plus socialement accepté, de réaliste... Mais, en attendant, je laisse la couleur vibrer, parler d'elle-même. Ainsi, moi et moi seul pourrai voir les couleurs vibrantes derrière cette scène de balade, derrière ce cheval, ou encore derrière ce paysage forestier.

Des coups secs sont frappés à la porte et me sortent immédiatement de mon maelstrom de couleur. Et je me retrouve ainsi, dans mon grenier, entouré de mes toiles inachevées. Je grogne, les mains aux paumes levées vers le ciel.

"Monsieur ? Il va bientôt être l'heure."

Ah oui, l'heure de la grande réception mondaine en l'honneur du retour de la comtesse. J'aimerais beaucoup y échapper, mais je sais que ma présence est plus que souhaitée, et souhaitable étant donné l'état de mes finances des derniers temps. Je sais que c'est l'occasion unique de me trouver un bon partit, mais il faut se rendre à l'évidence : qui pourrait trouver séduisant un excentrique que les évènements sociaux n'intéressent absolument pas ? On apprend aux femmes à se taire, à être sages, gentilles, et belles, alors que c'est tout l'inverse qui m'attire. Je rêve de cette femme qui trouvera en moi ce que j'ai toujours cherché en elle.

"Monsieur ?"

Je laisse les couleurs s'étioler dans l'eau, me laissant un peu hypnotisé par ce tourbillon que je laisse dans le sceau, me demandant si un jour quelqu'un pourrait figer ce moment, ou s'il n'est que pour moi.

"J'arrive."

J'enfile une chemise immaculée aux manches bouffantes pour essayer de couvrir les marques de peintures qui s'étalent encore sur mes avants bras. J'enfile un veston avant de me recouvrir d'un manteau long. Quand j'ouvre la porte, l'homme venu me chercher a un sourire avant de montrer sa joue. Je frotte la mienne et vois, dans ma paume, une longue trainée de peinture vert émeraude, et une large tache d'un rouge flamboyant. Je me retourne et contemple mon œuvre qui ne sera jamais vue par personne. Peu importe, elle est à moi, égoïstement à moi tout seul.

Je grimpe dans le fiacre et regarde le paysage défiler devant mes yeux tandis que le temps file entre mes doigts. Quelle perte d'une magnifique soirée à peindre ! Avant de descendre, je prends une grande inspiration pour me donner du courage. Déjà, les premiers rires m'exaspèrent. Je vois les familles, les dames, les messieurs, tous habillés de masques de bienséance.

Je lève les yeux vers le haut des escaliers qui mènent à la salle, et je te sens, là, quelque part... Mais quel déguisement as-tu mis ce soir ?

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Callista
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Faes

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La créature est entrée par une porte dérobée. Elle est, après tout, le clou du spectacle de cette soirée ! Une surprise pour les invités... car par un étrange coup du sort, la voilà invitée particulière à la soirée donnée en l’honneur de la femme de son amant et protecteur.

Et puis elle est et a toujours été maitresse du clair-obscur bien plus que de la lumière. Quant à l’idée de se mêler volontairement à tous ces humains… non ! Très peu pour elle. Elle s’y oblige malgré tout, performant dans des soirées mondaines comme celle-ci, chassant non pas parmi l’aristocratie mais visant plutôt leurs serviteurs dont la disparition n’alerte jamais personne.

Ce soir encore, elle se montre particulière charmeuse et aimable avec le personnel masculin qui semble subjugué par la moindre de ses regards ou de ses sourires. Le plus téméraire d’entre eux viendra à elle comme l’agneau sur l’autel sacrificiel. Elle n’aura plus qu’à le mener vers la mer… pour le dévorer.

C’est qu’elle a faim ! Voilà un mois qu’elle ne s’est plus nourri de chair humaine. Heureusement cette diète n’a en rien altéré son éclat, constate-t-elle en s’observant dans le miroir. Pourtant… quelque chose lui parait étrange et elle a soudain une drôle de sensation.

- Madame…ça… euh… ça va être à vous !
Elle se tourne vers le pauvre jeune valet fortement impressionné et lui sourit.
- Ne faisons pas attendre le comte et la comtesse en ce cas, déclare-t-elle de sa voix de velours.
- Veu…veuillez me suivre je vous prie.

Elle se lève gracieusement et parcourt les couloirs des domestiques pour finir par arriver dans la salle de bal, pleine à craquer pour l’évènement.
Elle se demande brièvement si elle se doit de poursuivre sa liaison avec le comte. Elle l’apprécie davantage pour ses relations avec la police que pour sa conversation ou ses compétences au lit. Grâce à lui, elle sait ce que trafiquent les autorités et si les disparitions régulières les alertent ou non. Mais elle sait déjà que la séparation sera difficile… l’homme est très épris et extrêmement jaloux et le retour de la comtesse ne semble pas avoir calmer ses ardeurs. C’est ennuyeux. Il peut toutefois lui être encore utile.  

- Gentilhommes et gentes dames ! Merci à tous d’être présents ce soir pour le retour de ma … très chère épouse ! Pour cette soirée bien particulière, j’ai réussi à faire venir l’artiste la plus talentueuse et la plus mystérieuse de son temps.

Si son nom est murmuré parmi les grands noms de la ville, peu peuvent s’enorgueillir de l’avoir entendue.

- Ladies et gentlemen, laissez-moi vous offrir Callista !

La formulation la fait grimacer intérieurement. Mais il est l’heure d’entrer en scène. Elle se débarrasse de sa longue cape qu’elle confie au domestique, dévoilant une robe près du corps et tout en reflets irisés bien loin des codes de la mode actuelle. Sa longue chevelure rousse a été disciplinée en une coiffure complexe où trône un diadème de perles et de coquillages.

La sirène s’avance et grimpe les quelques marches qui l’amènent sur une estrade. Elle accroche la lumière de toute part et se met aussitôt à chanter envoûtant le public mâle et réussissant à charmer les oreilles féminines. Sa voix a été faites pour cela après tout. Elle leur offre un spectacle hors du commun… surnaturel. Son regard d’un bleu intense parcourt langoureusement l’assistance sans chercher ni s’accrocher à qui que ce soit. Jusqu’à ce qu’elle tombe sur un regard différent… intriguant… qui ne semble pas réagir de la même façon à son chant mélodieux. Pourquoi lui semble-t-il presque… familier. Elle sourit, carnassière mais surtout curieuse de cette nouveauté, curieuse de savoir qui est cet homme.

Pendant le reste de la représentation, elle reviendra souvent vers ce regard, comme aimantée et ses mélodies ne s’en font que plus douces, plus irrésistibles encore, comme si elle testait sa résistance.

Mais bientôt, sa voix s’éteint, le monde revient à la réalité et alors qu’elle est acclamée par un tonnerre d’applaudissement, Callista s’incline, jouant les pudiques. Elle perd de vue l’homme lorsqu’elle descend de l’estrade et se fait assaillir de toute part par une horde masculine prête à la dévorer toute crue…
S’ils savaient tous…
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Orion
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Cette voix masculine et trop enjouée me crispe. Je recherche celle que je sens sans parvenir à la trouver. Sa très chère épouse ? Je redresse la tête. Peut-être est-ce d'elle dont il s'agit ? Pendant le début de soirée, j'ai serré une main, ai ris à une plaisanterie absolument pas drôle, ai fais semblant de prendre les gens de haut, ai dégusté un met beaucoup trop raffiné, et essaie de ne pas vouloir réduire le compte en cendre. Sur lui, il a l'odeur de celle que je recherche, je n'aime pas que l'odeur que celle que je recherche soit sur qui que ce soit. Mon poing se ferme et je n'arrête mon geste que quand j'entends son nom.

Quand j'entrevois la femme, le reste disparaît. Pour les autres, elle est une apparition. Pour moi, c'est différent. Je me reconnais en elle, nous sommes tous les deux d'un monde à part. Je me retrouve autant que je la retrouve. Elle ne semble pas me reconnaître, ce qui est normal, nous ne sommes pas dans notre monde. À la fin de sa prestation, c'est une marée humaine et masculine qui vient la cueillir, et je me laisse bousculer, et je me laisse volontairement en retrait, ce qui attire les hommes ne m'affecte pas. Elle est au comte, il a fait d'elle son objet, et elle a accepté.

Sur le point de m'en retourner, je sens mon bras se faire saisir. Deux yeux d'un brun brillant se relèvent vers moi, et un sourire très rouge m'est adressé.

"Vous n'allez pas partir déjà ?"

"Navré, comtesse, les toiles n'attendent pas."

"Et si je vous parlais d'un projet d'art que je pourrais financer très grassement, que diriez-vous ?"

J'hausse un sourcil.

"De quoi s'agit-il ?"

"Laissez-moi vous montrer. Cela va vous plaire."

Je hoche la tête et me laisse entraîner par le bras. La comtesse est de ces personnes opiniâtres qui n'acceptent jamais un "non" comme réponse. Même si j'ai très envie de partir, il vaut mieux essayer de gagner du temps et de faire semblant d'étudier la proposition. Elle m'amène jusqu'à une pièce avec de grandes tentures. Il n'y a pas de trace de peinture ni de toile. Quand je me retourne, la comtesse est là. Le haut de sa robe en train de tomber sur sa poitrine mise en valeur.

"Avez-vous déjà essayé de peindre des nus, monsieur Orion ?"

"Non, jamais."

"Il serait peut-être temps de vous y mettre et d'apprendre vite."

Je souris en la regardant se déhancher jusqu'à moi. Avec elle, inutile d'essayer de résister, je le sais.

"Je me sens si seule..."

Elle pose ses mains sur mes épaules et j'ai un mouvement de recul involontaire qui ne paraît pas du tout vouloir la faire reculer, bien au contraire.

"Vous êtes chaud, monsieur Orion."

Il me faut une excuse, une diversion, n'importe quoi...

"Je vais chercher mon matériel."

"Ne traînez pas."

Je ressors de la chambre, essaie de me calmer, essaie de ne pas brûler de l'intérieur... La musique s'arrête tandis que je traverse la piste dans le but de fuir... La musique reprend presque aussitôt alors que des mains viennent se poser doucement, comme une caresse, sur mes bras. Ce contact m'apaise immédiatement. Je suis le rythme de cette danse chorégraphiée, avant de me laisser plonger dans les yeux océan de la personne qui me fait face.

"Bonsoir... Callista, c'est ça ?"

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Callista
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Faes

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Callista réussit habilement à détourner les mâles en chaleur. Ils ne sont d'aucun intérêt et quelques mots légèrement chanter suffisent à leur faire oublier leur environnement. Le comte est heureusement fort occupé par ses invités et donc évitable très facilement.

Machinalement ses yeux cherchent l'homme… ou plutôt l'être, qui a attiré son attention toute à l'heure. Elle souhaite confirmer ou infirmer sa première impression. La sirène espère avoir vu juste. Cela fait si longtemps qu'elle n'a pas frayé avec une créature de son monde. Une certaine excitation qui ne lui ressemble guère la gagne.

Elle le voit soudain suivre la comtesse et sa bouche se plie dans une moue à la fois déçue et … un rien jalouse. S'il est bel et bien de son monde, elle considère presque qu'il lui appartient plus qu'à tout autre ici présent ce soir.

Alors qu'elle souhaite s'éclipser plus que tout, elle se dit néanmoins que la bienséance veut qu'elle accorde une ou deux danses avant de pouvoir rentrer chez elle. Elle regarde à peine l'homme à qui elle confie sa main pour être entraînée sur la piste. Son regard dévie invariablement vers la sortie qu'a emprunté le couple infidèle quelques minutes plus tôt. Lorsqu'elle le voit revenir comme un boulet de canon fendant la foule vers la providentielle sortie, un pétillement amusé allume le bleu de ses yeux, alors que la danse prend fin. Elle ne laissera pas passer sa chance d'échanger quelques mots avec lui.

Sans se préoccuper de son ancien cavalier, elle fait en sorte de se trouver sur son chemin et d'une légère pression sur son bras, elle stoppe sa course et se glisse devant sa haute silhouette pour entamer sa seconde danse. Tout s'est effectué avec un naturel déconcertant comme si elle avait toujours prévu de finir là, entre ses bras, comme si là était naturellement sa place. La sensation de familiarité ne fait que grandir et lui confirme plus ou moins qu'il est comme elle. Elle lui sourit tranquillement, cherchant à accrocher son regard.

- Navrée de vous avoir intercepté de la sorte. Vous aviez l'air en détresse et je me devais de venir en aide à… hum disons un compatriote.
- Bonsoir... Callista, c'est ça ?

La sirène plisse les yeux et penche légèrement la tête sur côté alors qu'ils pirouettent gracieusement.

- L'auriez-vous déjà presque oublié ? C'est bien cela.

Maintenant qu'ils sont si proches, le doute n'est plus permis. Il dégage une aura singulière, terriblement différente, agréablement comme "chez elle". Sa paume dans la sienne est brûlante mais il ne lui viendrait pour autant pas à l'idée de la retirer. Même si son propre derme la tiraille déjà, perdant rapidement sa fraîcheur et sa douceur.

- Seraient-ce les avances de la comtesse que vous fuyez de la sorte ? Vous êtes bien avisé.

Sans le vouloir, leur duo attire bien des regards mais Callista n'a d'œil que pour son partenaire de danse. Elle désire soudain déchirer à pleine griffes ses vêtements et sa peau d'humain pour découvrir ce qu'il cache en dessous. Ses doigts se sont d'ailleurs crispés sur la veste puis se font carresse pour s'excuser. Les deux créatures tournoient avec élégance, cachées sous leurs masques respectifs. La sirène se fait intérieurement la promesse qu'elle finira par le mettre à nu, masque compris. Un pas dansé lui permet de se rapprocher encore.
Par la toutes les vagues de sa Mer, qu'il est chaud ! Elle le sent d'ici.

- Et vous chère biche traquée, quel est votre nom ?

Avec lui, elle ne minaude pas, ne cherche nullement à le séduire. Elle lui montre simplement un bref aperçu de celle qu'elle cache elle aussi si habilement. L'océan de ses yeux se vrille sur le vert des siens. Le monde vient de se réduire à ces deux iris plein d'une promesse qu'elle ne décrypte pas encore mais qu'elle souhaite plus que tout déchiffrer.

- Qu'êtes-vous ? Demande-t-elle plus bas.
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Orion
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Les mouvements me viennent instinctivement, danse que j'ai été obligé de faire et de répéter inlassablement afin de connaître le moindre pas par cœur. À présent, je comprends que ce n'était en rien une perte de temps. Je trouve ce rituel plutôt agréable d'ailleurs, mais je n'aurais pas voulu danser avec qui que ce soit d'autre. Nos pas s'enchaînent comme si nous avions un lien spécial, comme si nous avions répété des soirées durant, ou comme si nous étions dans un rêve qui nous guide.

"Non, je n'ai pas oublié, je fais simplement semblant de ne pas y attacher plus d'importance que je ne devrais."

Je la fais passer sous mon bras avant de la tirer à nouveau jusqu'à moi.

"Vous savez quelque chose des avances auxquelles il ne vaut mieux pas céder ?"

Le regard du compte me brûle le dos, sans nuances. Il n'aime pas me savoir dans les bras de cette sublime créature. Je sais que je ne devrais pas en ressentir autant de plaisir et de contentement. Mais les yeux de Callista s'accrochent à mon regard qui ne veut pas les lâcher en retour. Je lis une promesse infinie, et insaisissable. Les mains de la créature commencent à chauffer dans les miennes, et ni ma température corporelle, ni son corps ne semblent vouloir que ça s'arrête. Je crains un peu de ce qui pourrait arriver. Elle me pose une question qui me met en échec, j'attends un peu, une nouvelle question. Elle a senti que j'étais étranger à cet endroit, à ce monde, comme je l'ai senti chez elle.

Un pas plus audacieux que les autres la fait se retourner, dos à moi. Je me penche pour lui murmurer à l'oreille, observant les éventuels indiscrets qui pourraient entendre ce que je suis en train de lui dire.

"Mon nom est Orion, enchanté."

Et plus bas, j'ajoute, alors que je nous fais tourner ensemble.

"Je suis..." Je prends une inspiration, ne sachant pas comment placer mes mots. "...L'oiseau rouge-sang"

D'une retournée, Callista revient contre moi et je lui fais un sourire uniquement poli, ayant difficilement pu remettre mon masque de bienséance, ayant largement profité de ma proximité avec elle... et de la patience de mon hôte de ce soir au passage.

"Et vous-même, d'où venez-vous ?"

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Callista
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Dès que leurs pas se sont accordés, le reste de la pièce a complètement disparu pour la sirène qui n’accorde aucun regard aux autres invités pas plus qu’à son « bienfaiteur ». Il n’a jamais été question qu’il la possède d’une manière ou d’une autre et danser au bras d’un autre « homme » séduisant lui servira de rappel.
Non, elle préfère largement observer son intriguant cavalier et se perdre dans ses yeux verts qui semble la voir vraiment. Telle qu’elle est. Et par la Mer que c’est délicieux. Mais, quand bien même elle est des plus curieuses, elle ne doit pas en oublier de se méfier. Peut-être lui veut-il du mal ? Loin de l’eau, elle est bien plus vulnérable, surtout face à une autre créature.  

- Vous savez quelque chose des avances auxquelles il ne vaut mieux pas céder ?
Elle lui adresse un sourire complice.
- J’en sais tout ou presque. Je devine que celles de la comtesse n’auraient pas été léthales cependant. Vous avez dû lui faire forte impression pour qu’elle se décide si promptement à vous entrainer à l’écart… lui chuchote-t-elle.

La chaleur qui émane des paumes de son partenaire semble grimper par une phénomène qu’elle ne s’explique pas encore. Ses propres mains s’assèchent quelque peu et sa peau commence à tirer laissant voir quelques écailles à fleur de derme, heureusement protégées du regard par la large poigne du danseur. Callista sait qu’elle devrait cesser ce contact immédiatement mais ne peut s’y résoudre.

Pas encore.
Pas alors que cette chaleur étrange semble la réchauffer de l’intérieur.

- Et vous chère biche traquée, quel est votre nom ?
La voilà le dos plaqué contre lui et les yeux de Callista rencontrent ceux du comte, les défient d’oser dire ou faire quoique ce soit. D’une caresse légère, elle frôle le bras qui la maintient comme pour lui indiquer qu’il a tous les droits de l’enserrer de cette façon.
- Mon nom est Orion, enchanté.

Les petits cheveux à la naissance de sa nuque se dresse lorsque son souffle caresse son oreille. Un autre pas les cache à la vue de leur hôte et Callista tourne très légèrement la tête vers… Orion puisque tel est son nom.
- Dois-je vous appeler de cette façon en société ? Et après un temps, elle ajoute. Qu’êtes-vous ?
- Je suis... Il hésite et la sirène sait exactement pourquoi. Se révéler est chose dangereuse. L'oiseau rouge-sang.

Elle fronce légèrement les sourcils, cherchant ce à quoi cela pourrait correspondre. Oiseau ? Si elle allie cette information à la chaleur naturelle qui semble émaner de lui… ce pourrait-il qu’elle soit face à un phénix ? Elle ne savait même pas qu’il en existait encore, pensait cette espèce éteinte depuis des centaines d’années. Elle l’observe avec une surprise qui n’a rien de feinte et une sorte de curiosité avide.
- Fascinant ! Elle profite d’un rapprochement pour lui glisser. Alors vous aussi vous devez jouer les humains ? Je suis si heureuse de faire votre connaissance… je pensais…elle baisse les yeux, incapable de cacher un instant son émotion… être seule dans cette ville.  

Elle tournoie, salue un autre danseur avant de revenir à Orion lui dédit un sourire de façade qu’elle décide qu’elle n’aime pas.

- Et vous-même, d'où venez-vous ?
Voilà une question à laquelle elle pourrait se doit de répondre vaguement pour se préserver.
- D’ici et d’ailleurs. Mais un rien de volonté d’être « elle » lui fait ajouter tout bas. Mais je viens de la Mer. Un sourire plus vrai se dessine sur ses lèvres. Il semblerait que nous appartenons à deux univers opposés, Orion.
Elle chuchote son prénom comme si c’était une délicieuse gourmandise interdite. La danse se poursuit mais prend fin subitement, brisant leur bulle. Faisant fi de toute bienséance ridiculement humaine, elle garde les doigts d’Orion entre les siens, comme si elle espérait le retenir encore un peu. L’étiquette leur refuse cependant une seconde danse.

- Nous reverrons-nous, cher oiseau ?

Du coin de l’œil, elle voit déjà le comte fendre la foule pour s’approcher, lui réclamer une attention qu'elle ne souhaite pas lui donner. Pas ce soir. Elle n’a aucune envie de lui faire face ou même de lui parler et cette détresse soudaine doit se lire dans le bleu de ses yeux. Tout ce dont elle aspire à cet instant, c’est de cesser de jouer la comédie, d’être elle… de continuer à parler à Orion, de ce voir comme elle est dans son regard rien qu'un peu... mais ici, cela éveillerait trop de questions et de chuchotements réprobateurs.  
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Orion
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Ne suis-je pas une proie parmi toutes les autres ? Un trophée de luxe, une récompense d'assiduité dont elle pourrait être fière. J'adresse un sourire étrange. Si le choix d'être à quelqu'un ne m'appartient pas, j'aimerais tout de même essayer de ne pas choisir n'importe qui.

"Je n'ai pas envie de lui faire forte impression, pas à elle..."

Mes yeux sondent ceux de l'être qui n'est pas d'ici. Les gens autour se dissipent et disparaissent peu à peu, ils réapparaîtront bien assez tôt, j'en suis convaincu. "Jouer les humains", voilà bien quelque chose qui me définit mieux que tous les qualificatifs que j'ai eu jusqu'alors.

"Oui, pour vous servir. Cela fait combien de temps que vous êtes coincée ici ?"

Je me rends compte subitement que je ne saurai pas répondre pour moi-même. C'est un peu comme si, de cette question, une seule réponse aurait sa place : trop longtemps.

"Alors au moins celui des humains à du bon puisqu'il nous rassemble ce soir."

La musique laisse les acclamations éclater et je comprends que nous atterrissons doucement dans le monde réel. Je prends une inspiration quand je vois le compte venir réclamer son dut. Quand mes yeux trouvent ceux de la demoiselle aquatique, je pensais y trouver de l'envie, de la détermination... Rien de tout cela. À la place, la seule émotion ferme que je peux lire dans ses couleurs est un douloureux renoncement, recouvert par des couches et des couches de peur et de dégoût.

Je me redresse, pour lui répondre au moment où le compte est à portée d'oreille.

"Hé bien, c'est justement ce que j'allais proposer à la comtesse. Une visite de mon atelier privé ! Vous pouvez vous joindre à nous si cela vous dit. Cependant, je m'en voudrais de priver notre hôte de ses deux compagnies féminines dans la même soirée."

Et comme pour un fait exprès, je fais semblant de ne remarquer le mâle alpha de la soirée que maintenant. Il se fige. Que faire ? Le choix du cœur, ou éviter un scandale ? Cet homme ne m'aime pas.

"C'est pour ça que je pensais proposer à la Comtesse, elle semblait particulièrement int..."

"...Pas ce soir, elle doit se reposer."

"Fort bien."

J'incline la tête et le haut du corps, comme si je venais promptement d'obéir à un ordre. Tout le monde nous regarde. Je tends mon bras à l'océane, lentement, comme si je m'attendais à me faire pulvériser de reproches et mit aux arrêts d'un instant à l'autre. Le compte claque des doigts et quelqu'un se présente immédiatement.

"Oscar va vous accompagner..."
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Callista
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- Nous reverrons-nous, cher oiseau ?
C’est lorsqu’elle prononce ces quelques mots qu’elle se rend compte de la vulnérabilité qu’elle dégage. Elle se refuse à l’être à nouveau. Ni devant cette foule de chiens affamés de ragots, ni devant ce comte dont la possessivité est lassante au mieux, irritante au pire et encore moins devant cet être qui vient de son monde. Un monde aussi impitoyable que celui des humains.

Alors elle se reprend, ferme son visage à toute émotion autre que cette légère expression à la fois ennuyée et charmeuse qui est de bon ton dans la bonne société.
- Hé bien, c'est justement ce que j'allais proposer à la comtesse. Une visite de mon atelier privé ! Vous pouvez vous joindre à nous si cela vous dit. Cependant, je m'en voudrais de priver notre hôte de ses deux compagnies féminines dans la même soirée.

C’est une proposition parfaitement indécente pour ce monde plein d’interdits et de règles stupides. Dont celle pour les femmes, de ne pas se retrouver seule à seule avec un homme qui n’est pas leurs maris ou un autre membre de leur famille. Callista sourit donc devant ce qui pourrait passer pour un affront pur et simple à l'étiquette en vigueur.
Elle n’a pas à tourner la tête pour savoir que le comte les observe.
- Comme c’est aimable de me le proposer.
- C'est pour ça que je pensais proposer à la Comtesse, elle semblait particulièrement int...
Les yeux de la sirène pétillent soudain. Orion vient purement et simplement de porter un coup au comte
- ...Pas ce soir, elle doit se reposer.
- Fort bien.
Elle a l’étrange impression d’être en représentation. Le comte la regarde comme s’il était persuadé qu’elle déclinerait l’invitation. Parce que c’est ce qu’elle devrait faire. Pour sa réputation. Sauf qu’elle y tient autant qu’elle tient au comte, c’est-à-dire pas du tout. Lentement, gracieusement, elle s’approche d’Orion et glisse son bras sous le sien, se coulant contre lui en lui offrant l’un de ses véritables sourires qu’elle n’a plus eu depuis bien longtemps.
- Je suis, pour ma part, libre comme l’air. Je serais enchantée de voir vos productions.

Confis dans sa jalousie, le comte les contraints à un chaperon que Callista fait mine d’accepter avec gratitude.
- C’est très gentil à vous, fait-elle en s’inclinant. Même si je suis certaine que mon hôte saura se montrer un véritable gentleman.

Ils prennent congé de cette populace étouffante et deux valets leur apportent leurs manteaux. C’est suivi par l’ombre d’Oscar qu’ils descendent les escaliers jusqu’au fiacre qui les attend. Mais plutôt que d’y grimper, Callista se tourne vers le chaperon et s’approche tout près. Elle se met alors à chanter tout bas, rien que pour lui. Lorsqu’elle est certaine de l’avoir en son pouvoir, elle vient lui susurrer à l’oreille.
- Très cher Oscar, entendez-vous son appel ? La Mer… la mer vous tend les bras et c’est là-bas que je vous retrouverais. Elle pointe du doigt le fleuve à quelques rues de là dont on peut sentir les effluves d’ici. Allez.
Oscar, dont l’esprit ne lui appartient plus, se met à marcher avec détermination dans la direction qu’elle lui a « suggéré ».
- Il semblerait que notre chaperon préfère finalement se laisser tenter par quelques bars, fait-elle à voix haute avant de monter de leur véhicule.

Le cocher fouette les chevaux et les voilà partis. Orion et elle se font face et la sirène le scrute sans essayer de masquer son regard inquisiteur. Ils sont tous deux à peine éclairés par les faibles lueurs des lampadaires urbains.
Avec des gestes lents et gracieux, Callista se met à retirer les ornements de ses cheveux qui lui piquent le crâne pour les glisser dans son réticule. Sa longue chevelure rousse se libère au fur et à mesure, cascadant librement sur son corsage, encadrant son visage en forme de cœur parfait.

- Pour répondre à votre précédente question, je suis ici depuis quelques années. Six pour être précise. Six longues années d’exil.
Et la Mer lui manque terriblement. Si elle a forcé Oscar à entendre son appel, il lui vrille les oreilles à chaque seconde qui passe. Obsédant, envoutant comme son chant l'est aux oreilles des hommes.
- Etes-vous bien un … phénix ? demande-t-elle en retirant sa dernière épingle en le regardant par dessous ses longs cils. Si c’est le cas, je doute que vous ayez à répondre de vos actes devant qui que ce soit. Dans ce cas, pourquoi vous infliger ce monde humain ?
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Orion
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Je n'aime pas cet endroit. La couleur des gens est terne, triste, monotone. J'aimerais prendre l'unique éclaboussure de couleur qu'il y a ici et la prendre avec moi, sans rien demander à personne, et faire un acte moins égoïste que ce qu'ont l'habitude de faire la plupart des hommes, mais plus passionné que ce sont autorisés à faire les hommes. Je baisse la tête, mais pas le regard, mes yeux sont dans ceux du compte et s'il ne sent pas à quelle créature il a affaire, il peut au moins deviner qu'il ne vaut mieux pas venir me chercher ce soir. Cette aura ne reste pas longtemps, à mon grand dam.

"Ne vous inquiétez pas, j'en prendrai soin comme la prunelle de mes yeux."

J'ai la désagréable impression de parler d'un objet, précieux, certes, mais sans âme... Et surtout de quelque chose qui ne saurait pas se défendre seul.

Enfin, les couleurs ternes s'étiolent pour ne laisser que les nôtres qui ont finalement beaucoup plus de nuances que n'importe quelle autre, purement humaine. Je jette un regard étonné à Callista qui s'occupe de notre geôlier.

"Impressionnant, très impressionnant."

Nous entrons dans l'habitacle, loin des regards indiscrets. Si mes couleurs changent pour une nuance plus intime, je me reprouve vite en constatant que ce n'est pas nécessairement son cas à elle. Cependant, la couleur se mêle affectueusement à la teinte de ses cheveux qui se montre à présent comme une provocation, juste pour moi seul.

"D'exil ? qu'avez-vous bien pu faire ?"

Les questions me sont retournées et cette fois, c'est de tristesse et de mélancolie que je baisse les yeux, comme pour échapper à sa curiosité.

"Oui, je suis bien un phénix. Dans une autre vie, il semblerait que j'ai été généreux envers une personne qui ne le méritait pas. Aujourd'hui, il faut que je récupère ce qui m'appartient avant que cette personne ne se rende compte du trésor en sa possession et n'en fasse un mauvais usage."

Mon regard se tourne vers la fenêtre.

"Le problème est que je ne sais pas qui c'est et que je ne comprends pas encore les rouages de la société humaine. Il ne faut pas que je me montre tel que je suis, à personne."

Et je me sens comme un oiseau en cage dans ce corps...
Je frappe contre le toit du fiacre, trois fois.

"Arrêtez-nous, s'il vous plaît."

Le cocher s'exécute et je sors, ayant l'air agacé. Je tends la main vers Callista et l'aide à descendre à ma suite.

"Il y a essieu qui est fendu. Nous sommes ballottés à nous rendre malades là-dedans."

Mon ton impérieux sonne atrocement juste à mes propres oreilles.

"...permettez..."

Je soulève la sirène du sol pour la porter jusque sur le dos d'un des chevaux d'attelage. Je prends le harnachement à pleines mains et il n'en faut pas beaucoup pour qu'il cède. Une fois monté derrière Callista, parfaitement conscient du scandale de notre position, je fais faire demi-tour à ma désormais monture pour partir en direction de la plage.

"Allons voir la mer de nuit." murmurè-je à son oreille.
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Callista
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La sirène préfère laisser la question de sa présence ici en suspend et écoute attentivement les réponses de son presque semblable.
- Oui, je suis bien un phénix. Dans une autre vie, il semblerait que j'ai été généreux envers une personne qui ne le méritait pas. Aujourd'hui, il faut que je récupère ce qui m'appartient avant que cette personne ne se rende compte du trésor en sa possession et n'en fasse un mauvais usage.
- Un trésor ? Les yeux de la créatures pétillent déjà de convoitise. Elle n'y peut rien, c'est dans sa nature. Telle une conspiratrice, elle se penche vers le phénix, faisant glisser ses mèches rousses vers l'avant. De quoi s'agit-il exactement ? Qui le détient ?

Orion semble soucieux soudain et la créature se prend l'envie de chasser les soucis de ses yeux vert. Un caprice sans doute.
- Le problème est que je ne sais pas qui c'est et que je ne comprends pas encore les rouages de la société humaine.
Callista se rencogne contre son siège avec un petit sourire.
- En cela, je pourrais vous aider. Je... connais du monde. Et j'ai accès à la bonne société comme au reste. Je ne suis pas certaine de comprendre les humains tout à fait mais... je sais comment les amadouer. Les hommes en tout cas.  
- Il ne faut pas que je me montre tel que je suis, à personne.
La sirène fait la moue, déçue puis pousse un soupir.
- Comme c'est dommage, j'aurais tellement aimé vous voir vraiment . Mais vous avez raison d'être prudent.
Moi-même, je ne peux me permettre de me montrer sous mon vrai jour. Et j'ai... parfois l'impression d'oublier qui je suis vraiment après tant d'années..., avoue-t-elle avec un rien de tristesse dans sa voix mélodieuse.

Soudain, le fiacre s'arrête, Orion décrète que le voyage n'est plus possible de cette façon et Callista le suit, curieuse.
-...permettez...
Ne sachant à quoi s'attendre, Callista penche la tête de côté avant de la hocher pour donner son assentiment. Elle pousse un petit cri de surprise avant de rire en se faisant soulever avec une facilité déconcertante puis déposer sur l'un des chevaux. Ravie de cette entorse totale à la bienséance, elle l'observe jusqu'à sentir son corps chaud contre le sien. D'un geste ferme, elle glisse ses cheveux sur son épaule.

- Allons voir la mer de nuit.

Un frisson terrible secoue la sirène. Joie féroce, exaltation et sensation de liberté rarement ressenti, l'ébranle alors que leur monture prend de la vitesse et qu'elle s'accroche à la crinière du cheval.
Arrivés sur la plage et son odeur d'iode incomparable, la sirène se sent soudain revivre. Elle se tourne rapidement pour déposer un baiser sur la joue du phénix.
- Quelle merveilleuse idée ! Merci...

Elle se tortille un peu pour descendre avec impatience, enfonçant ses pieds dans le sable mou. Avec un petit rire, elle se débarrasse de ses chaussures sans aucun égard pour leur élégance et le prix qu'elles ont coûté puis de ses bas de soie, s'appuyant sur le corps massif du cheval. Enfin pieds nus, elle laisse les grains de sable lui chatouiller la peau, puis court vers l'onde, soulevant ses jupes et laissant la mer venir lécher enfin son corps. Enfoncée jusqu'aux genoux, le bas de sa robe alourdi de sel et d'eau, la sirène lève le menton vers la lune en fermant les yeux. Appréciant simplement de retrouver son élément chéri. Elle ne peut se laisser aller entre les bras de sa Mer trop loin. Cela lui est interdit. Mais la retrouver même aussi brièvement et de façon si incomplète la fait se sentir un peu plus elle-même à nouveau. Sans même qu'elle s'en rende compte, elle chantonne de joie et se retourne vers Orion en lui tendant la main.

- Venez, très cher phénix... rejoignez-moi...je vous promets d'être sage, ajoute-t-elle, les yeux vibrants d'un éclat surnaturel et le sourire large et enjôleur.  
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Orion
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Pas de réponse. Cela n'éveille pas ma méfiance quant à ce qu'elle peut faire, mais bel et bien ma curiosité. Les couleurs de la curiosité me vont mieux, celles de la méfiance sont trop violentes et changeantes pour moi, mais toujours de la même teinte.

"Mon trésor ? Je ne sais pas... Je sais juste que c'est quelque chose de précieux, et de puissant..."

Peut-être que je ne devrais pas en parler à n'importe qui, mais la vérité est qu'un don de mes plumes peut être quelque chose de merveilleux, mais quand elles me sont arrachées, j'ai un peu peur que leur effet ne soit pas tout à fait le même.

"Où il est, et qui l'a, je ne sais pas. Je pensais que je pourrais peut-être le savoir avec le comte... ou la comtesse."

Me voir vraiment... Voilà une phrase qui me laisse un peu songeur. Je ne peux pas malheureusement. Les humains sont trop nombreux, ils sont partout, et ils parlent sans pouvoir laisser les choses qu'ils ne comprennent pas en paix. De plus, ma forme n'est que celle d'un gros oiseau, il n'y a rien de spécial réellement.

"Même humaine, vous êtes spéciale."

C'est un compliment, le plus beau.

Après avoir libéré le cheval de ses entraves, nous galopons en direction de la plage. C'est quelque chose que j'ai toujours apprécié, faire du cheval. Cependant, faire du cheval avec quelqu'un, je ne l'ai jamais fait. Notre proximité intime ferait sans doute hurler de rage le comte et de jalousie, sa très chère femme.

"Je vous en prie."

Je murmure à son oreille.

Sans perdre de temps, la mystérieuse chanteuse se débarrasser de ses bas. Je tourne la tête pour ne pas la regarder se dévêtir ainsi. Je n'ose la regarder que quand elle est dans l'eau. Je débarrasse le cheval de ses derniers harnachements et le laisse tranquille, aller où il veut. La couleur de Callista a changé, beaucoup changé. Elle a grandi et fait comme une gerbe de flamme tout autour d'elle d'éclatantes. J'inspire profondément et expire un souffle chaud qui trouble un peu l'atmosphère.

Je comprends alors quand elle m'a dit qu'elle voulait me voir vraiment. Je retire mes chaussures à mon tour, de ma veste, et je vais vers la mer, comme attiré inexorablement par elle. Ses yeux ont changé, ils sont pour de vrai.

"Je viens."

Ma main se glisse dans la sienne, miraculeusement parfaitement. Je regarde ce tableau, elle, la mer, le ciel étoilé, et moi. J'en ressens des couleurs sereines qui se reflètent à la surface. J'ai envie de peindre, j'ai envie de créer.

"Sérieusement, que faites-vous ici, et pas dans votre élément naturel ? Pourquoi cette mascarade ?"

Une autre question, plus pernicieuse, me vient. Je m'approche de ma compagne de la nuit.

"Et qu'auriez-vous fait, si vous n'aviez pas été sages ?"

Mouillé jusqu'aux genoux, l'idée de savoir comment nous allons faire pour rentrer, ni expliquer l'état de nos vêtements, ne m'inquiète pas plus que cela.

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La sirène sert avec force les doigts d'Orion entre les siens, les signifiants qu'il ne pourra plus lui échapper à présent. Mais rapidement, elle relâche cette pression et son toucher se fait plus câlin.

- Sérieusement, que faites-vous ici, et pas dans votre élément naturel ? Pourquoi cette mascarade ?
Callista fait la moue, peu ravie de revenir sur ce sujet. Néanmoins, il se trouve sans être le seul à pouvoir la comprendre un peu. Bien mieux que ces humains pour lesquels elle se trouve contrainte de se grimer. Elle baisse les yeux vers leurs mains jointes. La nuit est sombre et ne lui permet de voir que des formes mouvantes mais si prêt de lui, elle perçoit à nouveau nettement la chaleur qui émane de lui.

- Moi aussi, j'ai fait confiance à quelqu'un qui ne le méritait pas. En guise de trésor c'est mon coeur que j'ai perdu. Je me suis donc vengée et je l'ai fait souffrir autant que j'ai souffert. A cause de cela et surtout de mon imprudence, ma Reine m'a banni des flots pour une durée de cinquante ans. Le temps de "réfléchir". Il m'en reste encore quelques années d'exil à supporter...

Elle tourne cette fois la tête vers l'horizon sombre à peine tachetée d'écume moussante. Que la mer lui manque... viscéralement.
- Cela équivaut sans doute à vous priver de vol...de votre élément. Lorsque vous aurez retrouver votre trésor, savez-vous comment vous rejoindrez notre monde ?

Mais une autre question semble titiller le phénix et la sirène sourit de toutes ses dents très blanches et redevenue inoffensives alors qu'il s'approche encore.

- Et qu'auriez-vous fait, si vous n'aviez pas été sages ?
Elle comble les quelques centimètres qui les séparent encore et lève le menton pour le regarder dans les yeux.
- J'aurais pu vous manger... souffle-t-elle sur le ton de la plaisanterie.

Son regard est soudain attiré par l'homme du comte qu'elle a envoyé se faire noyer sans aucun remord. Elle l'observe traverser la plage d'un pas volontaire et déterminé et le désigne du doigt au phénix.

- Voyez cet homme ? Dans d'autres circonstances, je l'attendrais dans la mer, je chanterais pour qu'il vienne à moi. Peut-être se noierait-il avant de m'atteindre. Mais j'aimerais qu'il nage. Alors quand il serait face à moi... le débit de ses paroles ralenti, son timbre se pare d'une envie terrible et féroce... je l'entrainerais dans les flots, je le tuerais puis je le mangerais. Morceau par morceau avant de laisser ce qui ne me plait pas aux autres poissons, moins regardant sur la marchandise. Lentement, ses yeux reviennent vers Orion. Voilà ce que j'aurais pu faire. A nouveau elle sourit. Avez vous peur de moi à présent ? Il ne le faut pas car vous cher oiseau, je ne veux pas vous manger. Pas encore. D'abord je veux tout connaitre de vous, je veux voir vos peintures. Peut-être qu'ainsi, le monde des humaines m'apparaitra plus beau à travers votre regard.

Elle marque une pause alors qu'une vague vient lécher leurs jambes, gonflant ses jupes.

- Laissez-moi vous aider, Orion. Aidez-moi à combler le vide de mon existence à la surface, voulez-vous ?
Elle met dans ses mots et sa voix autant de charme et de conviction que possible, comme si le phénix pouvait être sensible à ses pouvoirs. Ses doigts mouillés viennent frôler le nez d'Orion, cajoler sa joue chaude comme si elle souhaitait amadouer un animal sauvage.
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Orion
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Nous sommes alors deux extradés, l’un volontairement, l’autre non. Nous avons fait confiance tout deux aux humains. Cependant, la jeune femme a eu son cœur dérobé, puis brisé. Je trouve la punition bien lourde.

"Combien d’années encore ?"

Pas beaucoup, je l’espère, enfin je crois. Que ferait-elle avec moi de toute façon ? Les sirènes ne sont que faim derrière apparence, c’est ce que tout le monde dit. Je ne pensais pas que l’une de ses charmante représentantes pourrait se parer de lumières et de couleurs aussi élégantes.

Mon regard rejoins le sien.

"Ne plus pouvoir voler… Je ne peux qu’imaginer…"

La mer et le ciel sombre pourraient presque ne faire qu’un, en cet instant.

"Une fois que j’aurais retrouvé ce qui m’appartient, je terminerai certainement cette vie ici."

En laissant le temps faire son œuvre, ou prématurément. Je ne sais pas encore.

A ma nouvelle question, la femme se met à briller d’un nouvel éclat. Se rapprochant d’avantage, elle se met à ressembler à toutes ces sirènes de comtes pour petit d’hommes. J’aimerais immortaliser ce moment, avec ces couleurs alors j’inspire, pour m’en inspirer. Elle est si belle, et elle est si proche. C’est avec un malin plaisir qu’elle me décrit, en détail s’il vous plait, la manière dont elle aurait pu me traiter. Notre horizon se teinte du rouge de mon imagination.

"Peut-être que c’est vous qui allez me libérer de mon corps pour que je puisse renaître. Mais pas encore, effectivement."

C’est alors que derrière l’apparence charmeuse, j’ai découvert cette faim…

…et derrière cette faim, je découvre autre chose. Quelque chose de… bienveillant.

Je souris, pour la première fois pour de vrai, me semble-t-il.

"Quel scandale cela ferait… C’est donc naturellement que j’accepte avec plaisir. Comment s’y prend-t-on pour enlever une jolie femme des bras d’un comte avide ? Il ne vous laissera certainement pas partir si facilement"

Des petites vagues proviennent du corps d’un homme en train de se débattre dans les flots non loin de nous. Cela m’embête de le laisser ainsi, mais il n’est pas ma proie.

"Ne nous serait-il pas plus utile vivant que mort ? A moins que vous n’ayez faim…"

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- Peut-être que c’est vous qui allez me libérer de mon corps pour que je puisse renaître. Mais pas encore, effectivement.

La sirène sourit en coin, laissant entrevoir l’éclat de dents acérées. Ou bien est-ce simplement la lueur de la lune qui provoque des illusions d’optique.
Elle se demande s’il la laisserait faire, de quoi il serait capable pour se défendre. Non pas que la perspective d’un combat l’émoustille particulièrement, bien au contraire. Elle a l’habitude de proie magiquement consentante et prête à être gobée sans se débattre.
En attendant c’est tout une autre décision qu’elle prend.

- Laissez-moi vous aider, Orion. Aidez-moi à combler le vide de mon existence à la surface, voulez-vous ?
- Quel scandale cela ferait…
- N’est-ce pas ? réplique-t-elle avec enthousiasme.
- C’est donc naturellement que j’accepte avec plaisir. Un franc sourire sans croc étire les lèvres de la belle créature, satisfaite. Comment s’y prend-t-on pour enlever une jolie femme des bras d’un comte avide ? Il ne vous laissera certainement pas partir si facilement.
Un petit rire charmant s’échappe de sa gorge.
- Seriez-vous prêt à vous battre pour moi ? ... Croyez-vous que c’est lui qui mène la danse ? Je lui en laisse l’illusion parce que cela m’est profitable. Lentement, elle s’approche de lui. Malgré l’eau qui lui monte jusqu’aux genoux, elle se meut avec une aisance et une grâce surnaturelle, comme si la Mer épousait ses mouvements à la place de les freiner. Me prenez-vous pour une faible humaine ?

Des clapotis non loin lui font tourner vivement la tête et c’est l’expression féroce et amusée qu’elle fixe l’homme en train de se débattre tout en avançant vers une mort certaine.

- Ne nous serait-il pas plus utile vivant que mort ?
- En quoi ? Il n’est qu’un homme parmi tant d’autres.
- A moins que vous n’ayez faim…
A ces mots, elle fixe Orion, peu habituée à ce qu'on suggère ce genre de chose sans sourciller, puis hoche la tête.
- Vous avez raison. On ne gaspille pas la nourriture. Gênée dans ses vêtements, elle tourne le dos au phénix. Pourriez-vous m’aider avec mes agrafes, Orion ?

Une fois sa robe ouverte, elle s’en débarrasse de fermes mouvements d’épaule avec un soupir de soulagement. Elle a toujours détesté les vêtements.

- M’attendrez-vous ? demande-t-elle en lui glissant une œillade par-dessus son épaule.
Elle plonge alors avec délectation dans l’écume, ne laissant voir qu’un vague éclat argenté lorsque ses jambes se font queue de poisson.

Tout en chantant sa joie d’être temporairement à nouveau dans son élément chéri, elle s’approche de sa proie et le tire par les jambes dans les tréfonds. A la surface, peu de choses sont visibles. Des remous encore, sonores, puis le silence alors que la Mer se teinte du rouge du repas de la sirène.
Celle-ci finit par émerger à nouveau quelques minutes plus tard sans qu’une trace de l’humain ne subsiste, les restes de son corps étendus quelque part sur le sable des fonds, attaqués par d’opportunistes charognards.

Lentement, elle sort de l’eau sur deux jambes en s’approchant de son compagnon, les doigts et les pourtours de la bouche légèrement rougis, sa chemise collant à sa peau qui semble émettre un éclat particulier.
Callista sourit comme si elle venait simplement de s’éclipser quelques secondes en laissant son invité patienter dans son petit salon.

- Souhaitez-vous toujours me montrer votre atelier ? Elle prend soudain conscience de son apparence et se met à rire comme une petite fille qui aurait fait une bêtise. Je suis dans un état !  
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Orion
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Être dévoré par cette sublime créature, et que tout s’arrête. Jamais une pensée suicidaire n’avait parue aussi délectable. Ma boucle s’ouvre inconsciemment, comme la sienne dont les lèvres retroussées dévoile des dents acérées. Un sourire aussi séduisant qu’effrayant, voilà toute l’ambivalence de Callista. Ses yeux, cette expression, la mer qui l’entoure, je pense que je ne pourrais jamais la capturer pour la mettre sur une toile, et pourtant que je passerai ma vie à essayer.

"Me battre pour vous ? Je ne pensais pas que vous en auriez besoin. Mais oui, avec un certain plaisir que je ne m’explique pas encore." mon sourire s’agrandit "Je serais le plus idiot de tous de vous mésestimer, très chère."

A mon grand regret, l’intérêt de la sirène pour moi se met à fondre comme neige au soleil et je déteste l’idée de l’aider à se dévêtir pour qu’elle puisse en rejoindre un autre. Cependant, je libère son corps souple, agrafe après agrafe, en laissant parfois trainer mes doigts sur sa peau plus que nécessaire. Son corps d’écailles apparait soudainement et je me languis de pouvoir tendre la main, et la caresser.

"Je ne bouge pas."

Son aura vibrant de bien être recouvre la mienne. Son chant me percute et ne laisse la place à aucun regret, aucune mélancolie. Si je n’ai pas envie d’être à la place du pauvre homme dévoré, je dois lui saluer une certaine chance eu comme chant du cygne un spectacle que peu de personnes peuvent se vanter d’avoir eu. Finalement, elle me revient, presque ingénue, et je ne peux pas m’empêcher de rire à cette vision.

"Je vais vous montrer cela."

Et oui, elle n’est pas dans un état convenable. Pourtant…

"Vous êtes plus belle ainsi que vous ne l’avez jamais été."

Je remonte sa robe sur ses épaules, à regrets, comme on met une armure trop lourde à un soldat qui part pour la guerre, comme on met une camisole à un fou pour le rendre inoffensif. Cette fois, je ne fais pas trainer et une fois habillée, je la ramène à notre monture partie brouter un peu plus loin. Mes mains sur ses hanches, je la place à nouveau sur son dos avant de prendre place derrière elle. J’avais presque oublié notre proximité dans cette position.

"Accrochez-vous."

Sans se faire prier, le cheval part dans un petit galop dont le bruit des sabots est d’abord étouffé par le sable avant de résonner dans les ruelles. Mon atelier est atteint trop rapidement et je confie la monture au gardien qui semble un peu perdu entre ses devoirs et sa consternation de me voir arriver avec une femme inconnue.

Je prends Callista par la main et nous montons à l’étage, puis le long d’un escalier pour atteindre mon atelier, sous les combles. Devant nous, un tableau, celui que j’ai peint avant de venir, représentant une masse floue que je ne comprenais pas alors et qui m’apparaît très clairement à présent comme sirène dans l’eau.

"Bienvenue" dis-je sur un ton d’excuse.

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Callista se réjouie sincèrement de ne pas avoir effrayer et écœurer cette étrange créature qui non content d’avoir proposer qu’elle dévore un homme, l’a aidé dans cette entreprise funeste et y a assister.
- Vous êtes plus belle ainsi que vous ne l’avez jamais été.
La créature, surprise, écarquille les yeux et le dévisage intensément, se demandant s’il se joue d’elle. Alors elle s’approche, encore et encore jusqu’à ce que leurs genoux se frôlent, jusqu’à devoir se tordre le cou pour le regarder dans les yeux.
- Vous êtes sincère.
Il y a une certaine note de ravissement dans son ton, comme si elle n’y croyait pas vraiment.

Elle se laisse rhabiller comme une poupée, une poupée à crocs et à griffes. Le vêtement lui parait si peu naturel, si lourd… comme s’il voulait avaler la créature tout entière pour en recracher une autre. Policée, domptée, assagie. Humaine.
Elle frémit à cette pensée et s’accroche à la main de cette créature qui la voit, qui la trouve belle.
Orion.
A nouveau en scelle, elle savoure la chaleur qu’il dégage et fait sécher sa peau et ses cheveux, n’y laissant que les grains de sel qui s’accrochent à sa peau comme l’odeur d’iode.

- Accrochez-vous.
C’est ce qu’elle fait… Sa main glisse sur la manche, doucement, presque délicatement avant de se poser contre celle d’Orion qui tient fermement les rênes. Ses doigts glissent entre les siens. Il n’y a aucun calcul dans ce geste juste l’instinct et la volonté d’un peau à peau prolongé.
Ils s’arrêtent bien trop rapidement à son goût et Callista saute souplement à terre. Elle a un petit sourire en sentant la gêne et l’embarras de l’homme a qui est confié leur monture.  

Elle le suit sans se faire prier, grimpe les marches en ne perdant pas une miette de ce qui l’entoure, la décoration, le bruit de leur pas sur le bois grinçant puis sur les tapis, les lumières tamisées à cette heure qui attendaient le retour de leur maitre.
Enfin, ils atteignent le dernier palier et le cœur de Callista manque un battement. L’instant lui apparait très solennel et c’est à pas précautionneux qu’elle pénètre dans l’antre de l’artiste.

- Bienvenue.
Son regard dévore à nouveau son environnement avec autant d’avidité qu’elle n’en a montré en se nourrissant de l’humain. L’odeur ici y est forte et elle en reconnait des effluves qui s’attardent sur Orion. C’est une odeur si peu ordinaire, assez déroutante mais qu’elle apprécie aussitôt.
Elle se permet d’abord de frôler ses ustensiles du bout des doigts, trouve de la beauté dans l’eau colorée où baignent les pinceaux. Toujours aussi curieuse, elle observe les toiles qui s’amoncellent contre le mur, les esquisses qui y figurent ou non.
Elle ferme les yeux et s’imprègne de l’atmosphère de la pièce.
- Votre présence s’est infiltré partout dans votre atelier. Pour un peu, je peux presque vous voir à l’œuvre.
Elle s’approche alors du chevalet qui trône fièrement au centre et l’observe.
- Est-ce… est-ce la mer ? Ses doigts effleurent sans la toucher la forme qui y surnage. Et cela ? C’est… c’est une sirène ?
Elle tourne la tête vers lui.
- Est-ce votre sujet de prédilection ? Les créatures fantastiques ? Quand l’avez-vous peint ? … c’est… c’est très beau !
Elle se sent étrangement émue, plantée là, dans un lieu inconnu, dans cette robe humide qui lui colle bien trop à la peau pour être agréable.
- Voulez-vous de moi pour modèle Orion ?  
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Orion
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Je suis sincère. Je ne peux pas mentir. Cacher la vérité, laisser croire, laisser dire ou influencer, je peux. Mais mentir droit dans les yeux, j'en suis incapable. J'aurais même dû me taire, je le sais. Je n'aurais pas dû m'engager sur cette voie d'un vert d'algue profond. Callista me suit jusqu'à chez moi, là où je devrais être en sécurité, intime, seul avec elle. Ce n'est pas le cas, pas tout à fait. C'est un peu comme si je me sentais un peu observé en permanence dans cette vie humaine, un peu comme si mon cerveau me rappelait constamment le scandale que ça pourrait faire.

L'avis de la foule n'est jamais aussi présent que quand il est absent.

La chanteuse entre et semble apposer sa marque partout où elle regarde, comme un prédateur qui découvrirait une nouvelle tanière conquise après une dure lutte. Son regard se fait appréciateur, hésitant, détendu. Une fois que l'appétit de son regard est satisfait, ce sont ses doigts qu'elle se met à nourrir, du bout de ses ongles, sur mes toiles. La couleur n'en devient que plus viscérale à mes yeux et ma peau frissonne, jalouse de ne pas être à la place de l'œuvre.

"Et comment suis-je, une fois à l'œuvre ?"

Elle s'intéresse au tableau qui se trouve au centre, qui n'est pas encore tout à fait sec, que je pourrais encore sans doute retravailler en l'éternel insatisfait que je suis. Callista me pose une question qui me fait avoir un sourire amusé.

"Je ne sais pas ce que c'est. Ce n'est pas à moi d'en décider. Ce sont les toiles, le blanc du tissu, qui me dit ce qu'il a envie de devenir. Je ne suis que l'instrument de nombreuses énergies qui passent un peu partout dans l'air."

Cependant, je vois qu'elle m'a un peu percé à jour. Je m'incline, satisfait d'être apprécié.

"Ce sont souvent les créatures fantastiques qui apparaissent sur ma toile. Des humains dans leur vraie nature, parfois..." je montre une enfant-louve, je montre un baron-vampire, et puis je montre son ancien amant avec un crâne à la place du visage. Aucune des toiles n'est précise, chaque coup de peinture semble avoir eu son propre raisonnement. Tout n'est que couleurs qui se superposent. "J'ai peint celui que vous regardez juste avant de vous rencontrer pour la première fois."

La ressemblance est... frappante.

J'hausse un sourcil à sa demande. Encore une fois, qu'est-ce que les gens diraient, s'ils savaient...

"Hé bien avec grand plaisir. Je n'ai pas l'habitude de peindre avec un modèle, vous allez être la première."

L'expérience risque d'être particulièrement intéressante.

"Quand voulez-vous commencer ? Je vous préviens, être modèle est un travail beaucoup plus monotone et ennuyeux que vous paraissez le croire... À moins que vous ne me permettiez de vous croquer pendant votre vie quotidienne."

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- Et comment suis-je, une fois à l'œuvre ?
Callista lui lance une œillade par-dessus son épaule.
- Ce ne sont que des impressions diffuses. Passionné, c’est une certitude. Peut-être même plus fort que cela ? Oserai-je dire que si certains s’adonnent à des drogues comme l’opium, l’art est la vôtre ? J’ai hâte de pouvoir contempler cela de mes propres yeux.

Son attention dérive vers cette étendue d’huile fascinante qui trône dans la pièce, réclamait qu’on le regarde, encore et encore.

- Est-ce… est-ce la mer ? Et cela ? C’est… c’est une sirène ?
- Je ne sais pas ce que c'est. Ce n'est pas à moi d'en décider. Ce sont les toiles, le blanc du tissu, qui me dit ce qu'il a envie de devenir. Je ne suis que l'instrument de nombreuses énergies qui passent un peu partout dans l'air.
La sirène fait la moue et elle s’accentue alors que ses yeux dérivent vers l’ensemble des tableaux.
- Vraiment ? Alors ces forces vous poussent à peindre des choses qui viennent plus de notre monde que de celui-ci. Est-ce votre sujet de prédilection ? Les créatures fantastiques ?
- Ce sont souvent les créatures fantastiques qui apparaissent sur ma toile. Des humains dans leur vraie nature, parfois...
Elle prête donc plus d’attention aux sujets et frissonnent.
- Ils ont tous l’air… si vivants ! Si présents… quand bien même ils n’ont rien de… définis ? Navrée si je n’ai pas les bons mots. Sauf celle-ci… commente-t-elle en montrant le tableau encore humide. Quand l’avez-vous peint ? … c’est… c’est très beau !
- J'ai peint celui que vous regardez juste avant de vous rencontrer pour la première fois.
Elle écarquille les yeux de surprise et rassemble machinalement sa longue chevelure encore mouillée sur son épaule. La créature du tableau est aussi rousse qu’elle.
- Voilà qui est étrange ! Est-ce un pouvoir courant chez les vôtres ? Elle soupire lourdement. Cela me fait de la peine de voir cette pauvre créature de si loin… ne mérite-t-elle pas quelque chose de plus… évocateur ? Elle se tourne vers son artiste d’hôte. Voulez-vous de moi pour modèle Orion ?

A vrai dire c’est bien plus pour la curiosité de le voir se soumettre à son art que par vanité qu’elle le propose.

- Hé bien avec grand plaisir. Je n'ai pas l'habitude de peindre avec un modèle, vous allez être la première.
- Parfait ! J’aime être une exception.
- Quand voulez-vous commencer ?
La sirène ramasse l’un des pinceaux qui trainent et s’approche d’Orion. Elle lui glisse l’outil entre les doigts et relève les yeux vers lui.
- Je ne sais pas… que disent vos « énergies » ? Vous en êtes l’esclave si j’ai bien saisi, n’est-ce pas ? Dans ce cas, c’est à vous de me dire… quand vous ressentirez l’envie de me peindre, je me ferai servante de vos pulsions… artistiques. Ce n’est ni une commande, ni un ordre.
- Je vous préviens, être modèle est un travail beaucoup plus monotone et ennuyeux que vous paraissez le croire...
- Je trouverai de quoi me distraire dans ce cas.
- À moins que vous ne me permettiez de vous croquer pendant votre vie quotidienne.
Elle émet un rire bref.
- Pourquoi pas ! Mais cette vie n’a rien de palpitante. Je fais semblant de m’exercer au chant, comme s’il n’était pas aussi naturel pour moi que de respirer. Puis je me rends chez ma modiste comme si mes vêtements avaient la moindre importance à mes yeux. Le comte me rend parfois visite ou m’amène au théâtre ou à l’opéra. Souvent, il m’offre un nouveau bijou. Hors de prix et superbe. C’est bien là les seuls moments où j’apprécie les humains. Elle a un petit sourire qui n'a rien de charmeur ou de joyeux. Vous voyez, mon quotidien est d’un ennui prodigieux. Il n’y a là rien qui soit inspirant. Elle s’assoit gracieusement sur un tabouret et retirer ses chaussures pour se masser les pieds. Par ma Mer que je déteste porter ces choses. Malgré les années passées à terre, je ne m’y fais pas.
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Orion
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Elle me voit comme un passionné. Je ne m'étais jamais qualifié ainsi avant, mais je suppose que parmi les hommes dont les passions se limitent à leurs possessions et à leur pouvoir, je dois effectivement faire cas d'exception.

"Faute d'une meilleure drogue, je dois admettre que oui. Je suis dépendant de mon art."

Nous parlons de mes tableaux et je me rends compte que, pour une fois, j'aurais aimé parler d'autre chose, d'elle. Personne n'aime mes tableaux, pas assez représentatifs, pas assez réels, trop colorés... Callista a l'air d'apprécier réellement, et soupçonne un talent chez moi de vision. Cela me fait doucement sourire.

"Il n'y a pas des 'nôtres', que moi. Elle est loin pour le moment. Peut-être que je lui ajouterai un compagnon plus tard, ou peut-être qu'elle se laissera approcher, qui sait ?"

J'aime croire que mes sujets ont leur vie propre. Cependant, un de ses sujets vient de se proposer de manière spontanée devant moi. Je la préviens sur le fait que c'est un travail fastidieux que de poser pour un peintre, sans parler de l'idée que son cher "propriétaire actuel" va se faire de la chose. Cette idée, de le voir s'offusquer devant une toile la représentant dans le plus simple appareil me fait avoir le feu aux joues et me ravit, tout à la fois.

Un pinceau m'est glissé entre les doigts et je le regarde un peu perplexe avant de le mettre par dessus mon oreille.

"Mes énergies ne me disent rien pour une exception. Laissez-moi le temps d'apprivoiser vos mouvements, vos formes... votre nature... Mon art ne me dirige pas, je suis juste son instrument. Pour le moment, je ne suis l'esclave de personne."

La Belle me raconte sa vie, et je la trouve effectivement d'un ennui mortel. Elle est comme un sujet de mes tableaux, sans avoir une vie propre dès que la lumière est éteinte ou que personne ne les regarde. Je regarde Callista s'éloigner et s'asseoir sur un tabouret. Je m'accroupis près d'elle pour prendre un de ses pieds.

"Permettez..."

Ils sont inadaptés à la vie enfermée dans une chaussure serrée. Ce pied est fait pour fouler le sable en toute liberté, ce pied est fait pour courir, ou pour se changer en nageoire. Mes mains chauffent légèrement au contact de la peau pour en faire partir la douleur, ou au moins la faire refluer momentanément.

"C'est étrange, n'est-ce pas ? De changer de corps. J'ai dû apprendre à marcher, à parler, à me nourrir sous cette forme. Parfois, il est des douleurs que je ne comprends même pas. Ma vraie forme me manque affreusement. Je pense qu'il en est de même pour vous."

Une fois un pied réchauffé, je prends l'autre, faisant de même, le massant doucement.

"Si vous étiez libre dans la société humaine, quelle vie aimeriez-vous avoir ?"

Je prends le pinceau resté au-dessus de mon oreille et y laisse un aplat de peinture sur le dessus de son pied. Puis, je retourne le pinceau, prenant le bout pointu, pour y tracer des écailles, les unes après les autres.

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- Mes énergies ne me disent rien pour une exception. Laissez-moi le temps d'apprivoiser vos mouvements, vos formes... votre nature... Mon art ne me dirige pas, je suis juste son instrument. Pour le moment, je ne suis l'esclave de personne.
Callista l’observe avec beaucoup d’attention.
- Apprivoiser ? Quel vilain mot. Elle hausse une épaule délicate. Je ne pensais pas que ce « contrat » nous lierait sur du long terme.

Elle lui parle de son quotidien sans fard. Nul besoin de le charmer ou de chercher à lui prouver quoique ce soit. Ça n’est pas ce genre de relation qu’elle cherche avec le seul être susceptible de la comprendre. Plus que quiconque dans cette ville en tout cas.  
A lui, elle ne lui dispense aucun fantasme de vie mystérieuse et palpitante mais la vérité brute et morne à en dépérir sur place.  

- Permettez...

La chaleur de ses mains autour de son pied lui donne un frémissement de recul qu’elle dompte pour le lui laisser. Elle a quelque chose de bienfaisante et réduit l’inconfort.
- C'est étrange, n'est-ce pas ?
- Quoi donc ?
- De changer de corps. J'ai dû apprendre à marcher, à parler, à me nourrir sous cette forme. Parfois, il est des douleurs que je ne comprends même pas.
Callista pince les lèvres.
- Je supporte difficilement de devoir arborer cette forme constamment. Ses jambes, ses chevilles, ses pieds… Ils sont faibles, fragiles… douloureux.
- Ma vraie forme me manque affreusement. Je pense qu'il en est de même pour vous.
Elle hoche la tête et lui dédie un regard entendu accompagné d’un petit sourire.
- Affreusement, c’est le mot. Je n’aspire qu’au large. A nager sans terre en vue. Ses doigts s’occupent à tresser sa lourde chevelure sur un côté alors que son expression se fait nostalgique et songeuse. Le chant des baleines me manque, le spectacle de la chasse des orques, le ballet des raies, la lueur des méduses et du corail… Il existe, par-delà la surface, une beauté cachée, qui se mérite et à laquelle je n’ai plus le droit. Dans un geste de compassion, elle se laisse aller à lui caresser la joue délicatement, du dos de ses phalanges. Comme le ciel doit vous manquer, j’imagine ? N’y a-t-il aucun lieu ou vous pourriez redevenir vous-même ? Quelle vision ça doit être. J’adorerai pouvoir la contempler. Je serai sans nulle doute la première de mes sœurs à le pouvoir.
 
- Si vous étiez libre dans la société humaine, quelle vie aimeriez-vous avoir ?
La créature réfléchit en observant son travail minutieux avec un sourire qu’on pourrait presque qualifier de tendre.
- C’est très joli, souffle-t-elle avec une émotion qui n’a rien de feinte, soulevant un peu ses jupes pour mieux admirer son travail. Si j’avais le choix, mais que je devais demeurer à terre, je m’éloignerai de cette ville. Je trouverais une maison au bord de la mer. Ainsi je me coucherai et me réveillerai avec son chant… Je chanterai pour moi, pour chasser ou pour ceux que je trouverai digne de m’entendre. L’embrun me fouetterai le visage tandis que je me promènerais chaque jour au plus près du bord et l’eau viendrait me lécher les pieds. Ma mer se souviendrait peut-être de moi et prendrait pitié de moi… elle me permettrait peut-être de revenir vers elle… Elle émet un petit rire qui se teinte de tristesse. Il est beau de rêver, n’est-ce pas ? Je porterai autre chose que ses robes infames, fait-elle en tirant sur le tissu raidi par le sel, plus de chaussures… son rire, cette fois, raisonne plus joyeusement, comme si cela en particulier était parfaitement révolutionnaire. Je quitterai cette forme plus souvent et qui sait… peut-être servirai-je de modèle à un talentueux peintre de passage. Mais… comme vous le savez certainement, cette ville nous permet de passer inaperçu, de nous noyer dans la foule.
D’un doigt, elle lève le visage d’Orion vers le sien pour croiser son regard.
- Et vous que feriez-vous ? Viendriez-vous me rendre visite ? demande-t-elle avec un petit air malicieux. Je promets d’être sage et de ne pas vous manger.
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J'hausse un sourcil, elle n'aime pas le terme apprivoisé ? Mais elle est si belle en étant libre et en faisant ce qu'elle souhaite. Je ne vois ni cages, ni chaînes pour elle, cela abîmerait trop ses poignets et son esprit sauvage... Et elle met un terme à mes rêveries en me disant qu'elle n'avait pas songé à ce que nous resterions ensemble. Y songe-t-elle à présent ?

J'aimerais.

"Ma véritable forme attire bien des convoitises, malheureusement. Je ne suis pas prédatrice, comme vous, je suis proie, et une proie particulièrement voyante. Je pourrais, sans doute, trouver un endroit, mais il ne sera jamais totalement sûr. Du moins, jusqu'à maintenant je n'avais personne pour m'y assister. Oui, vous pourriez être même la seule de cette génération à le voir."

Nous parlons de sa vie, de nos formes humaines, tandis que je soulage ses pieds de femme qui ne sont pas entièrement à elle. Pour une créature qui a l'habitude de ne porter aucun vêtement, ce doit être particulièrement désagréable. Mes yeux se posent sur les chaussures, ces objets du quotidien qui façonnent, parfois avec violence, qui nous sommes.

Les mouvements de ses doigts dans ses cheveux me laissent rêveur un instant. Elle me parle de sa vie d'humaine rêvée

"Vous aimez qu'on vous lèche les pieds ?"

Je dis cela sur un ton amusé tandis que je presse un peu plus sur sa peau. Elle doit être soulagée de ses douleurs à présent, mais je ne parviens pas à la laisser aller. Son doigt vient trouver mon visage et je relève la tête vers elle, obéissant.

"Pour ma part, je volerai, le plus vite, et le plus vertigineusement possible. Je serais moi-même, je montrerai mon art à qui le souhaite et ne jouerais pas à ces petits jeux stupides de l'aristocratie. Peut-être même que la peinture finirait par me lasser et que je trouverai une forme d'art moins conventionnelle et qui me corresponde mieux..." Qui sait, après tout ? "Oui, je viendrai vous rendre visite aussi souvent que vous le permettez. De plus, à moins que vous n'aimiez votre viande très relevée, je ne pense pas que vous m'apprécieriez en tant que repas."

L'idée me fait rire. Je dois admettre que j'ai été souvent et longtemps chassé. Sans savoir avec précision par qui, il est des choses que le corps n'oublie pas, un genre d'instinct de préservation. Par contre, jamais personne n'avait envisagé de me traquer pour ma chair. C'est une première pour moi.

Une fois le dessin sur son pied fini, je souffle délicatement dessus un air chaud pour le faire sécher plus rapidement.

"Et maintenant, qu'allez-vous faire ?"

La question me brûle la gorge, littéralement.

"Vous allez retourner vers... lui ?"

Ce serait la chose la plus sage à faire, celle qui fera qu'on ne se fera pas poursuivre... Et en même temps, elle ne lui est pas mariée... Selon la loi des humains, une femme est liée à un homme par le serment du mariage, je crois.
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- Vous aimez qu'on vous lèche les pieds ?
La question la surprend tellement qu’elle éclate de rire. Un rire vrai et pur. Depuis quand n’a-t-elle pas rit de cette façon ? Spontanément ? Elle n’en a plus souvenir et s’y adonne à présent avec une joie féroce.
- Par la Mer non ! J’ai toutefois entendu parler de certains fétichismes étranges chez les humains.

Elle le dévie de son travail de peinture sur peau pour des questions plus profondes et réclame de pouvoir le regarder dans les yeux. Elle sourit lorsqu’il se montre coopératif, abandonnant son œuvre.

- Pour ma part, je volerai, le plus vite, et le plus vertigineusement possible.
Son pouce caresse délicatement le menton d’Orion.
- Evidemment. Retrouver votre liberté, enfin…
- Je serais moi-même, je montrerai mon art à qui le souhaite et ne jouerais pas à ces petits jeux stupides de l'aristocratie. Peut-être même que la peinture finirait par me lasser et que je trouverai une forme d'art moins conventionnelle et qui me corresponde mieux...
- Comme quoi ? Vous êtes donc un artiste dans l’âme ? Quelle chance vous avez. Son visage se plisse un instant. D’envie ou de regret ? Difficile à dire. Elle relâche le menton du peintre et appuie son bras contre sa cuisse. Le seul « art » que je possède fait intégralement partie de ma nature. Et puis c’est un outil de manipulation plus que des œuvres.
- Oui, je viendrai vous rendre visite aussi souvent que vous le permettez.
Ses traits s’illuminent d’une joie authentique. Alors qu’elle sait parfaitement que tout cette conversation n’est qu’un drôle de fantasme.
- De plus, à moins que vous n'aimiez votre viande très relevée, je ne pense pas que vous m'apprécieriez en tant que repas.
Le sourire de Callista révèle des dents devenues soudain plus pointues. Un sourire de prédateur qu’elle ne peut montrer à personne. Pas sans le manger par la suite normalement.
- Pourquoi cela ? Votre chair est rare. Je suppose, moi, qu’elle doit être exceptionnelle. De quoi ravir mes papilles… susurre-t-elle d’une voix de velours comme elle parlerait à un amant.

Une fois de plus, elle est surprise par la chaleur de son souffle sur sa peau, trop habituée qu’elle a été au froid de la Mer puis à la tiédeur répugnante des humains.
- Imaginez que vous peigniez l’ensemble de mon corps… quelle parure cela serait pour l’un de mes spectacles ! J’en choquerais certainement plus d’un, n’est-ce pas ? Et le pire c’est qu’elle l’envisage même. Je vois déjà leurs mines effarouchées et pudibondes ! fait-elle, ravie.
- Et maintenant, qu'allez-vous faire ?
Lourd soupir.
- Je devrais sans doute rentrée. Je ne sais même pas quelle heure il est ! Vos domestiques ne risquent-ils pas de jaser de ma présence ici si tard ?
Avec beaucoup de répugnance, elle remet ses chaussures.  
- Vous allez retourner vers... lui ?
Elle arrête son geste pour le dévisager puis penche la tête sur le côté comme si elle le jaugeait.
- Etes-vous jaloux ? Elle bat des cils en minaudant soudain. Souhaitez-vous être mon nouveau « protecteur » ? Son rire se fait bien plus aigre qu’il y a quelques minutes. Je ne suis pas sa créature, vous savez. Je n’accours pas à ses pieds dès qu’il en émet l’envie. Ça n’est pas de cette façon que les choses se passent entre nous. Il reviendra vers moi tôt ou tard parce que sa femme l’ennuie et qu’elle ne lui procure aucun frisson. Elle rejette sa lourde natte dans son dos. Mais s’il me prend à moi l’envie de le jeter, c’est ce que je ferais. D’autres prendront sa place.

Même si tout cela la lasse plus que de raison. Oui, elle est fatiguée de cette vie sans saveur. C’est malheureusement tout ce qu’elle a trouvé pour survivre. Elle a un pauvre sourire.
- Vous êtes bien cruel de m’avoir fait songer à une existence autre que celle-ci. Cela ne fait que renforcer son caractère insipide. Elle revient lover sa paume contre la joue du phénix. Tâchons de nous divertir l’un l’autre, à défaut d’autre chose. Répondez sans détour, ni réflexion. Souhaitez-vous réellement me peindre Orion ?
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J'aime son rire, tellement... Je ne suis pas doué pour faire rire, d'ordinaire, ni les êtres humains, ni personne... Mais là, j'ai envie de faire n'importe quoi pour l'entendre encore.

"Oui, moi aussi."

Certains incompréhensibles, certains fascinants. L'Homme a beaucoup de défaut, mais au moins, on ne peut pas dire qu'il ne se place pas au centre de tout, comme un étalon géant. Je pense que toutes les idées les plus étranges et les plus farfelues sont passées par un cerveau d'homme au moins une fois.

Ma liberté... C'est tout ce à quoi j'aspire. Faire ce que je veux, aller où je veux, quand je le veux. Je ne veux plus entendre des "ça ne se fait pas" sur un ton de reproche, ou voir des regards désapprobateurs. J'aimais quand, il y a peu, j'arrivais encore à ignorer tout cela.

"Votre voix est un art à part entière, n'en doutez jamais. Mes peintures manipulent l'esprit, au moins un peu aussi. Vous prenez "

Callista me fait peur... Enfin, ce n'est pas le terme tout à fait exact. Disons qu'elle fait naitre un frisson en moi qui a une couleur inconnue. Sa voix dans le creux de mon oreille exacerbe mes sens et toute ma peau devient sensible, comme prête à se faire mordre. Je ne sais pas quel est le mot qu'on peut mettre sur ce sentiment étrange.

Me laisserait-elle réellement la peindre entièrement ? Oui, ce serait scandaleux, absolument.

"Ce serait une sacrée expérience, j'en conviens..."

Je souris, imaginant le public à mon tour, savourant leurs yeux agrandit.

Non... Je n'ai pas envie qu'elle rentre. J'ai presque fait un geste pour la retenir, aussi instinctif que possessif.

"Je ne sais pas ce qu'ils pensent de moi, ou ce qu'ils disent. Peut-être que je devrais m'en soucier, mais je n'y parviens pas. De toute façon, je pense que demain sera un jour enflé d'histoires en tout genre nous concernant."

À sa question, je n'ai pas d'autre choix que de baisser la tête, gravement.

"Je pense que vous m'avez rendu jaloux, oui. Et je ne pense pas que vous ayez besoin de protection, sauf des ragots. Je n'aimerais pas être votre protecteur, j'aimerais être l'homme auprès duquel vous souhaitez être, malgré votre liberté. Par envie, et non par nécessité ou par facilité."

J'inspire et ferme les yeux à ce contact. La vérité est que j'étais parfaitement satisfait de mon sort avant de rencontrer Callista. Le plus cruel des deux, ce n'est pas moi. Peu importe. Si ce monsieur vient l'importuné, je m'en débarrasserai comme elle s'est débarrassé de son propre chapon.

"Oui, je brûle de vous peindre, Callista."

Je comprends qu'elle puisse en douter. Elle a dû entendre beaucoup de mensonge de bouches humaines, beaucoup de promesses non tenues.

"Souhaitez-vous que nous nous retrouvions demain ? Quel serait l'endroit qui vous arrange et qui ne risquerait pas de compliquer notre réputation plus qu'elle ne l'est déjà ?"

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- Je pense que vous m'avez rendu jaloux, oui.
- Ah oui ? De quoi ? demande la sirène, sincèrement curieuse de savoir ce qu’il envie chez elle. Il n’y a rien à envier, elle le lui a pourtant démontré.
- Et je ne pense pas que vous ayez besoin de protection, sauf des ragots.
Calliste hausse les épaules.
- Laissez-le jaser. Ils n’ont que cela à faire de toute façon.  Une fois chaussée, elle rejette ses cheveux sur son épaule. Vous et moi sommes au-dessus de tout cela. Au-dessus de leurs stupides conventions.
- Je n'aimerais pas être votre protecteur, j'aimerais être l'homme auprès duquel vous souhaitez être, malgré votre liberté. Par envie, et non par nécessité ou par facilité.
Elle le fixe droit dans les yeux et caresse sa joue de son pouce.
- Mais vous n’êtes pas un «homme» , Orion. Cela fait toute la différence. Alors peut-être reviendrais-je vous voir ?  Petit soupir. Vous êtes bien cruel de m’avoir fait songer à une existence autre que celle-ci. Cela ne fait que renforcer son caractère insipide. Tâchons de nous divertir l’un l’autre, à défaut d’autre chose. Répondez sans détour, ni réflexion. Souhaitez-vous réellement me peindre Orion ?
- Oui, je brûle de vous peindre, Callista.
Un sourire lumineux et franc magnifie les traits de la créature marine et elle hoche la tête, satisfaite.
- Souhaitez-vous que nous nous retrouvions demain ? Quel serait l'endroit qui vous arrange et qui ne risquerait pas de compliquer notre réputation plus qu'elle ne l'est déjà ?
Callista pousse un lourd soupir.
- Cela vous inquiète à ce point, n’est-ce pas ? Les convenances…

Elle trouve cela passablement ennuyeux même si elle ne peut tout à fait lui en vouloir. Comment passer inaperçu dans ce monde si on n’en suit pas les règles ? Même si cela l’agace plus qu’autre chose, elle doit bien convenir qu’il est plus sage d’agir dans l’ombre et non pas comme elle le désir, sans se soucier des conséquences.
Callista se relève, époussette sa robe comme si cela pouvait arranger sa mise et prend un air plus digne, qui sied bien plus à une noble dame de la bonne société qu’à une sirène qui aspire à retrouver sa nature.

- Dans ce cas mon cher, retrouvez-nous là où personne ne pourra nous juger. Vous êtes un artiste ! Donc vous vous arrangerez bien avec les conditions. Il y a une crique minuscule, non loin de la ville.  Elle se saisit d’un pinceau, le trempe dans la première peinture qu’elle trouve à sa portée et choisit comme support un bout de toile blanche. Elle y dessine une carte aussi précise que possible.C'est le seul refuge loin des humains que j'ai trouvé. Là-bas, nous serons seuls… cela vous ira ?
Elle se dirige vers la porte mais se retourne au moment de passer le seuil.
- Demain matin quand la marée sera au plus bas. Ne me faites pas attendre, monsieur.

Le lendemain, le ciel est exceptionnellement clair et une bise agréable fouette le visage de la sirène, parvenant à faire voleter quelques mèches échappées de sa coiffure stricte. Habillée selon les conventions de la mode, engoncé par un corset, elle fait face à l’océan avec un regard d’envie indéniable. Seule concession aux bonnes mœurs, ses chaussures gisent sur le sable, laissées totalement à l’abandon et ses pieds nus s’enfoncent dans le sable mouillé. Elle ne tourne la tête qu’au moment au Orion parvient à sa hauteur, une lueur amusée dans le regard.
- J’ai failli attendre, monseigneur l’artiste.
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Orion
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J'inspire, lentement. La question est compliquée parce que je ne suis pas certain de connaître toutes les subtilités du sentiment de jalousie. D'ailleurs, jusqu'à il y a très récemment, je ne le comprenais pas. Cependant, maintenant que je la connais, je dois admettre que j'ai envie de la garder auprès de moi, et auprès de moi uniquement.

"Des autres de qui vous pourriez vous attacher."

Hé non, je ne suis pas un homme, je secoue la tête sans la quitter des yeux, un peu amusé. Pour les hommes, je suis un homme, pour les oiseaux, je suis un oiseau, et pour elle, qui suis-je ? Que suis-je ?

"Non, les convenances ne me concernent même pas. C'est aux femmes qu'il appartient d'être convenable selon les Hommes. Du coup, c'est à vous de voir. Avec moi, vous êtes libre."

Elle me donne rendez-vous dès le lendemain.

Pour ma part, je passe toute la nuit à peindre sur la toile qui a servi de carte. Je n'en aurai pas besoin, je connais parfaitement la côte vue du ciel. Cependant, j'ai eu le besoin de la cacher, de la couvrir, comme un dessin secret sous des dizaines d'autres. Cette toile est devenue vagues, puis flammes, et enfin étreinte. Des nuances de couleurs aussi brûlantes que glaciales. J'ai vu ses écailles, et je ne me lasserai pas de les peindre à côté de mes plumes.

***

"Pardonnez-moi, mademoiselle."

Un pantalon noir serré, et une chemise blanche aux manches bouffantes, c'est ainsi que je suis venu la rejoindre. J'ai pris le cheval "emprunté" la veille pour ne pas perdre une seule seconde pour venir jusqu'ici. Je n'ai pas dormi de la nuit, je n'en ai pas réellement besoin, mais je me suis perdu dans la contemplation de la peinture, et dans mes rêves éveillés. J'ôte mes chaussures et avance jusqu'à ce que l'eau vienne trouver mes pieds, m'inspirant de l'endroit de Callista. Pour finir, je vais chercher mes affaires et prends deux toiles, une vierge, et une que je tends à la Belle, celle-là même que j'ai travaillée toute la nuit.

"C'est un cadeau pour vous."

Je la regarde et mon sourire tombe un peu. Elle est trop... humaine.

"Permettez ?"

J'attends son approbation avant de commencer à délacer son corsage, et surtout à libérer ses cheveux d'un chignon compliqué. J'entends sa respiration se faire plus profonde, je vois la couleur de son aura changer. C'est beaucoup mieux. Pourquoi souhaite-t-elle que je la peigne alors que jamais je ne pourrais rendre quoi que ce soit de la magie de l'original ?

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