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 [fini]Retrouvailles aïe aïe aïe (ft. Kaelig)

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Elehiel Thatcher
Elehiel Thatcher
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C’est étrange, la vie. J’avais oublié. Quatres ans - mois- dans les fosses, quatres ans de combats acharnés et j’ai oublié ce que c’était de vivre sur terre.
La vie en coloc’ avec Enzo est tellement différente de ce que j’ai vécu, tout les jours, depuis le cancer.
Je me sens anesthésiée alors j’enchaine les soirées depuis 3 semaines que je suis là. J’évite les sujets sensibles.
L’image de Kaelig, les tortures, les combats, les cicatrices.
Je planque tout ça dans un coin, j’ai déjà du mal à juste supporter qu’on me touche sans sursauter ou agresser, j’ai failli énucléer Enzo pour un simple câlin surprise.
J’ai passé 4 ans à me méfier, à être sur mes gardes, à protéger ceux qui ont décidés de se battre avec moi.

Je ne me suis battue que pour le revoir et depuis que je suis revenue, j’évite le sujet. J’arrive pas à me regarder en face, je cache mes cicatrices sous du fard à alcool noir. Mon cou, mes mains, mes poignets. Je ne rêve que de couper les longues mèches qui cascadent dans mon dos et pourtant, j’arrive juste pas à m’y résoudre.
J’ai l’impression que ça ternirait l’image qu’il a de moi. La moi avant l’enfer.
J’ai changé.
Je sais que j’ai changé.
Peut-être que je suis devenue le monstre que j’essayais de m'empêcher d’être.
J’en sais rien.

Je suis morte de trouille. Je ne me contrôle pas très bien malgré l’air éffaré d’Asmodée. Mon contrôle ne me satisfait pas. Je pourrais être un danger.

Je pourrais le blesser, les blesser.
Enzo, c’est pas pareil.
C’est toujours différent. J’avais nulle part où aller.

Et puis y a quelques semaines, j’ai remarqué le petit manège d’un mec dans la rue, il traine la nuit. Il force des serrures inforçables pour des humains. Vampire, c’est sûr. Je m’en occupe pas vraiment, on fait ce qu’on peut pour survivre et la moitié des gens qui vivent ici ont le même train de vie que Enzo, autant dire qu’ils ne manquent pas de grand chose.
Je rentre d’un tour à l’épicierie du coin.
Porte de la baraque fracturée. Fenêtre brisée. Ca ressemble à mon squat.
Enfoiré de bordel de merde. Je peste. Ca me fait chier que ça soit arrivé chez Enzo. Je sors et je récupère ma fidèle batte de baseball dans le coffre, je me dirige vers la maison quand j’entends les bruits d’une course effrénée.
Mon voleur de vampire court rue parallèle, je le capte par les grillages.
Toi… Toi, j’vais pas te rater. Je remonte le bloc en courant, je me met à l’angle. Je l’entends arrivé et je frappe.

Pleine gueule. C’est un home run.

-Enfoiré, ça fait un moment qu’tu tournes autour de la baraque de mon pote….

Que je siffle entre mes dents avant de réaliser qu’il est poursuivi.

-.... J’l’ai chopé! Vous pouvez arrêter de courir.

Le vamps grimace par terre.

-Ils vous a voler quoi exactement?
-Laisse moi partir putain!

… Y avait de la terreur dans sa voix non…? J’ai rêvé? Je sais plus… C’est confus, j’ai du mal à retrouver mes marques ici.

-Wowowow. Calme toi Jean-Michel! Tu voles, tu t’es fait choper, déso pas déso.
-Il veut ma peau! Tu comprends pas!

Un chasseur? Je redresse la tête et me fige complètement. Mes yeux deviennent nébuleux, ma peau suinte et surtout, un onde télékinétique dont je suis l’épicentre se libère violemment.
Ma vue se brouille et…
Pour la première fois en quatre ans, je me casse en courant.
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Kaelig Taur
Kaelig Taur
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When we think baby we're so tough
Well you know sometimes games are dangerous
And when we've torn ourselves apart, and we feel that all is gone
Come on my love, let's forget who we are
I'm your little man, got a ticket for the pyre, hand in hand
'Til the end of the world



Courir, courir comme au bon vieux temps.
Ne pas se laisser trahir, par quelques muscles défaillants.
T'es vieux, pauvre carne, mais t'es résistant.
COURS ! T'as ça dans le SANG !
C'est ta nature, ton expression.
COURS ! Oublie le vent, la douleur, l'abandon.
Cours, c'est tout ce que l'on te demande.
C'est ta sainte mission.
Cours et ferme ta gueule, mon coeur,
Chemin faisant...

Ce vampire n'est que du menu fretin. Jagda me l'a balancé comme une friandise, pour que je me dérouille. Ce benêt s'inquiète. Tout mon entourage s'inquiète. Mon changement de comportement les fait flipper. Iula me fuit, Mihaï joue les absents, Vioréa me hait et mes hommes interprètent mon revirement comme  un coup de folie passager: celui d'un homme fatigué, accablé par le chagrin. "Pauvre Kaelig Taur, sa femme a été internée, sa maîtresse est morte. La peine l'a brisé. Ce n'est plus le guerrier que l'on a connu...."

Allez tous vous faire foutre !

De ma famille, il n'y a que Sorin qui accompagne patiemment ma mue. Ce sont les Autres qui me comprennent le mieux. Ces Autres que j'ai combattus toute ma vie. Des démons, un strigoï et un chasseur repenti persillé à la Marie-Jeanne.
Ce monde n'a plus aucun putain de sens.
Alors je cavale.
Je cavale jusqu’à me faire craquer les os. La vitesse décape ma vieille peau. Je chasse en solitaire une proie que je veux juste effrayer, secouer un peu, pour le sport comme qui dirait. Je n'ai plus tué depuis qu'Elie est morte. Je ne sais plus qui est bon ou mauvais.

Je ne sais plus rien du tout.

Je file le train au gadjo de près, je suis à quelques foulées de le rattraper quand une ombre déboule d'une bifurcation en lui assénant un coup de gourdin en plein pif. Fin du sprint. C'est une jeune fille, armée d'une batte de base-ball. Penchée sur lui, je ne distingue que son dos et sa tignasse longue et bleue.
Tressaillement de palpitant.

-.... J’l’ai chopé! Vous pouvez arrêter de courir. Ils vous a voler quoi exactement?

Ce timbre... Il m'est terriblement familier.

-Laisse moi partir putain!
-Wowowow. Calme toi Jean-Michel! Tu voles, tu t’es fait choper, déso pas déso.
-Il veut ma peau! Tu comprends pas!


La gamine lève le pif vers moi et le temps s'arrête. Une poigne glacée m’agrippe les intestins.

- Elie ?


Je ne dois mon salut qu'à mes réflexes instinctifs. J'ai juste le temps de m'agripper au premier lampadaire venu pour encaisser l'onde de choc. Mes pieds se soulèvent du sol, des poubelles volent, le réverbère ploie. Je bande mes muscles pour ne pas valser avec le décor. Une micro-seconde dure parfois une éternité.
J'expire brutalement, grondement de Taureau.

- ELEHIEL THATCHER! REVIENS ICI TOUT DE SUITE !!!!

Je m'élance à ses trousses.

Courir, courir, à perdre haleine, à se perdre tout court.
COURS, gamin ! Je t'interdis de flancher.
Ta vie en dépend désormais.
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Elehiel Thatcher
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- Elie ?

Je cours.
Non, pas vrai. Je fuis.
Je fuis aussi vite et loin que je peux. Pourquoi je fais ça? Je comprends pas! J’ai le palpitant qui s’excite entre bonheur et terreur parfaite et… honte…? Arrête toi, putain. Arrête de courir! C’est pour lui que t’as fait tout ça! C’est pour le revoir! Assume!

-ELEHIEL THATCHER! REVIENS ICI TOUT DE SUITE !!!!


Je ne m’arrête pas. C’est la panique. La panique pure et simple. Je viens de l’attaquer sans le vouloir. Je viens de l’attaquer parce que j’étais surprise.
Tu parles d’une maitrise hors du commun! J’aurais pu le blesser. J’aurais pu le tuer.

Monstre

Douleur déchirante dans le dos qui ne perce pas encore tout à fait.
Je grogne, je m’arrête pas. J’arrive pas à m’arrêter. Je l’entends courir derrière moi et j’ai envie de lui hurler d’arrêter. Mes vêtements commencent à être recouvert de cette matière noir que je suinte. Ca fait un mal de chien. J’ai la peau qui suinte une écume rouge avant que le mazoute sorte. C’est comme si je sentais mon sang sortir par tous les pores de ma peau.
Douleur. Douleur. Douleur. Peur. Peur.

peur

Je m’élance dans les petites ruelles et glisse dans un virage, mes semelles sont recouvertes de cette substance affreuse.
Il avait l’air si fatigué. Si mal.
Je pensais que ça irait mieux. Je pensais que les choses s'amélioreraient.
Est-ce que j’ai fait du mal à tout le monde? Est-ce que j’aurais mieux fait de m’éloigner de tous, de rester seule?
La question réveille une angoisse qui ne dort que d’un oeil. Celle qui me tourmentait dès qu’un des Dormeurs se faisait coincé. Je glisse et je n’ai rien pour me rattrapper alors je tombe en plein sur mon dos et je laisse échapper un cri que j’étouffe en me mordant la lèvre. Roulée en boule par terre, je tends la main et lève les yeux vers Kaelig. Je me redresse, tremblante.


-Stop! Arrête toi! T’approche… T’approche pas!

J’entends l’urgence dans ma voix.
Putain, qu’il est beau. Encore plus beau que mes souvenirs.
Je titube à reculons. Arrête toi, s’il te plait.
T’imagine pas comment je rêve de tes bras mais…

Faut que je me concentre. Je ferme les yeux, j’expire et j’inspire comme si je soulevais des poids dans une salle de sport. La douleur dans mon dos me fait gémir. J’ai toujours une main tendue. T’approche pas. Attrape la. Je sais pas.
Le combat que je mène est perdu d’avance, tout ce que ça fait, c’est me faire pisser du sang par le nez. Je lutte pourtant. Mes yeux fermés s’ouvrent sur deux lacs noirs.

-Chui désolée….

Je déglutis, les larmes aux yeux. L’émotion est trop forte.

Marée noir sur geyser de plume.

Mes ailes, recouvertes de mazoute, sortent me déchirant la peau du dos. Vetement foutu, peau foutu, vie foutue, coeur au bord de l’implosion.
Je suis déjà épuisée… Je titube à nouveau et recule assez pour ne faire de mal à personne avec un coup d’aile malheureux.

-...Je…

Je voudrais courir et disparaitre.

C’était pas comme ça que je voulais qu’on se revoit.
-C’était pas comme ça que je voulais qu’on se revoit.

Je suis dangereuse… Je suis désolée. J’ai pas réussi à…
-Je suis dangereuse… J’suis désolée… J’ai pas réussi…

La gamine qui m’a invoqué s’impose dans mon esprit. Cette gamine qui aurait pu être moi, qui espérait si fort s’en sortir et qui a demandé quelque chose d’autre… Cette gamine que j’ai coincé dans une illusion, sans faire exprès et que j’ai regardé se faire renverser par une voiture sans rien pouvoir faire.
Combien de temps j’ai erré avant d’aller chez Enzo? Est-ce que j’ai vraiment fait exprès d’aller chez lui?
Kaelig… Tu m’as tellement manqué. T’as été dans mes pensées à chaque seconde en bas. Je m’suis battue que pour toi, tu sais?

Monstre.
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Kaelig Taur
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Je galope à m'en faire cracher les poumons. J'ai beau être entraîné, je vais en chier cordialement à l'arrivée. Pour le moment, l'adrénaline me porte, galvanise mes muscles et accélère mes foulées.

Elie !
C'est Elie !

Mon coeur est un sombre salopard qui se gonfle la voile à grand coup de bourrasques joyeuses alors que ma cervelle tempête d'étincelles de fureur et de culpabilité. Mes neurones  hurlent de garder la tête froide en plein brasier. Je suis ravagé par une tornade intérieure qui donne pourtant toutes les injections nécessaires à mon moteur.

Est-ce vraiment Elie ?

Cette jeune fille suppure d'une boue visqueuse, noire comme du goudron. Elle dégouline de cette humeur infecte par tous les pores. Elle patauge à même ses flaques, à tel point qu'elle finit par se vautrer dedans. Le gadin est violent et l'envoie valser contre un mur, au tournant d'une ruelle. Je patine moi même en tentant de freiner ma course et je termine bras tendus pour me réceptionner à deux paumes sur les briques, Elehiel à mes pieds.
Une poignée de secondes, essoufflées, filent entre les doigts du temps. Ma poitrine se soulève, mes poumons font la révolution : ils veulent de l'air. Je suis trempé, de sueur et d'interrogations.

- Stop! Arrête toi! T’approche… T’approche pas!

Déglutition. Je recule alors qu'elle se redresse. Ses yeux sont deux lacs noirs. Elle titube, tente de faire marche arrière. Comme si elle pouvait jouer les passe-murailles.

Elle peut ?

J’obéis, pourtant, lui laissant l'espace. Ou peut-être que j'ai peur, simplement. Je n'ai pas les idées claires. Mon palpitant cogne dur et fort contre les barreaux de sa cage. Ma tête pétille anormalement.

- Chuis désolée….

Sa peau craquelle et explose. Je suis aspergé de sang bourbeux. Je retire mon manteau foutu et me débarbouille les yeux. C'est huileux, collant, comme du pétrole. Comme du mazout. Deux ailes tordues de mouette prises dans une marée noire se déplient, osseuses, maladroites, des bras de nouveau né. Je suis frappé par la beauté tragique du tableau. Elehiel est superbe dans son désespoir. Elle tend toujours sa main en paravent pour m’exhorter à ne pas faire un pas de plus. Bouclier futile.

- ... Je....C’était pas comme ça que je voulais qu’on se revoit.

J'avance, tel un somnambule hébété. Sa paume rencontre mon poitrail.

-Je suis dangereuse… J’suis désolée… J’ai pas réussi…

J'attrape son poignet et balaie sa maigre protection. La distance n'a jamais assuré ma sécurité. La distance m'a tué. Je la surplombe de toute ma hauteur. La Dormeuse, la rebelle qui a fomenté la révolte, la démone... est toujours aussi petite. Il n'y a plus aucune différence entre chasseur et créature : nous sommes tous les deux aussi poisseux et souillés l'un que l'autre.

- Ta gueule...

Mes lèvres viennent chercher les siennes. Mon coeur s'innonde d'une chaleur retrouvée. L'âtre brûle à nouveau d'une flamme.
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Elehiel Thatcher
Elehiel Thatcher
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Il s’approche, il arrête pas. Je me suis foutue dans un cul de sac, comme une conne. Je m’en veux. Je recule comme je peux, handicapée par les ailes qui s’épanouissent dans mon dos.
Il ne s’arrête pas. Je sens sa chaleur quand ma paume touche son torse.

J’ai envie de pleurer.

J’ai envie de m’y lover. Il y a une éternité ou deux, c’était l’endroit le plus rassurant au monde. Ca l’est sans doute toujours, c’est moi qui suis devenue mortelle pour lui. Je ne me sens pas prête à l’approcher sans risque. Je ne contrôle rien et l’explosion de mazoute n’aide pas à me prouver le contraire.
Il attrappe ma main, l’écarte. Je lève le nez pour le regarder, désemparée.

-K...Kaelig… Arr… Arrête, j’vais t’faire du m-
-Ta gueule…

Je le regarde, à l’agonie. J’fais ça pour toi, andouille! Tu comprends pas que je contrôle rien? La simple surprise m’a fait t’envoyer planer! Je peux pas te faire de mal, j’me l’interdis! J’ai pas envie de te faire mal! Et si j’arrive pas à m’en empêcher, t’y as pensé?

Lèvres contre lèvres.
Mon esprit devient incroyablement blanc, cotonneux. Mon coeur éclate et mes ailes s’ouvrent soudainement.
Putain, je l’aime. Je l’aime, je l’aime, je l’aime, je l’aime.
J’en chiale tellement je l’aime, c’est stupide. Je bouge plus, j’embrasse à pleine bouche. On s’est jamais embrassé comme ça. Je crois pas.
Ou alors, si, une fois. La seule fois où on s’est engueuler.
Je m’abreuve à ses lèvres et j’ai jamais eu aussi soif.
Je sens mon don irradié, son espoir s’enflammer d’un seul coup.

Nonnonnonnonnonnon…
Je m’écarte et pars à la renverse.

-Ar… Arrête! J’controle pas! Kaelig!

J’ouvre la bouche et ça reste coincé. Je sens mes yeux s’illuminer de cette flamme si particulière. Celle que j’utilisais sur les Dormeurs, celle qui a plongé cette gamine sous les roues d’un camion.
Les flashs reviennent avec violence. La chaleur dans les fosses, l’odeur de sang, de sueurs et de tout les sucs présents dans les corps. L’odeur est enivrante, entêtante, les cris aussi. Je la sens montée une nouvelle fois, cette vague télékinétique. Hors de question. Il est trop près, il va la prendre en pleine gueule.
Et pendant ce temps, je fais brulé et je me nourris. Un cercle vicieux que j’arrive pas à briser. Je me roule en boule, main agrippée sur la tête, fermement arrimée. J’inspire profondément, yeux fermés, corps tendu, serré en toute petite boule.

-Stopstopstopstopstopstopstopstop….

Elle part malgré tout, beaucoup moins forte que prévu et c’est moi qu’elle propulse un peu plus loin dans le cul de sac.

Plus de force.

Je reste à terre, étendue, yeux hagards. J’ai des acouphènes pleins les oreilles. Mes ailes me tiennent chauds. Confortable.
Je le vois revenir dans mon champs de vision et je suis trop vidée pour avoir peur de quoique ce soit. J’ai juste les larmes aux yeux et je tends les bras.

-Chéri…
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Kaelig Taur
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L'incendie est brutal, sans concession aucune. Il m'embrase la chair et l'âme. Elehiel est sous mes lèvres, sous mes doigts, dans ma peau. Ma tête explose en tumultes volcaniques.

Elie est là.
Elie est revenue.
Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie...

Mon crâne est emplie de son visage, de son odeur, de son gout. Je l'embrasse fiévreusement tel un possédé. Une part de moi, en retrait, me souffle calmement que mes réactions sont exagérées, que ce n'est peu être pas naturel. Ces paroles de raison, s'étiolent et s'effilochent à l'orée de ma conscience.

Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie...Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie...

Te iubesc ca nebun.
Mi-ai lipsit atât de mult...

Ce manque creuse mes reins, noue mes boyaux, fait crépiter mon myocarde. Mes pensées refusent de filer droit. Elles s'emberlificotent autour d'une seule idée : Elehiel est là, dans mes bras. Elle est là, je la sens vrombir contre ma poitrine.

- Ar… Arrête! J’controle pas!
- Nu-mi pasă...
- Kaelig!


Je cherche à nouveau le contact, je quête la pulpe de sa bouche.

Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie...Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie, Elie...

Te iubesc ca nebun.
De ce pleci?

- Stopstopstopstopstopstopstopstop….

Une onde de choc me fouette le visage et propulse avec violence Elehiel à travers le mur, laissant une longue traînée visqueuse et noir dans son sillage. L'attaque opère sur moi l'effet d'une gifle mentale. Le feu qui me crame le cœur se tempère sans parfaitement disparaitre. Dans la pénombre de l'espèce de parkingl je vois la forme laborieuse d'Elehiel secouée de sanglots. Elle tend les bras vers moi.

- Chéri…
- Stea mea !


Je me précipite dans le trou percé, trébuchant sur les gravats, titubant comme un ivrogne jusqu'à toi. Je tombe à genoux et je te sers contre moi.

- Je suis là.... Je suis là.....

Je colle mon front contre le tien, nos visages sont barbouillés de pétrole et de larmes. Vu le baroufle qu'on vient de faire. J'ai un vieux rire fêlé.

- Donc.. T'es revenue de ta petite révolte infernale sous forme de grosse mouette mazoutée. J'aurais pt'êt pas assez de bouteilles d'huile de colza et de liquide vaisselle pour te nettoyer les plumes....

Je pars en brusque fou rire, nerveux, défouloir, impossible à contrôler.
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Elehiel Thatcher
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Je me sens coincée, il me garde contre le mur et il me parle en Roumain. Je comprends rien. J’arrive pas à l’arrêter. J’arrive pas à lui faire lâcher l’affaire. Mon emprise sur son espoir n’aide pas. Je crève d’envie qu’il me tienne contre lui depuis des années. Des années passés à brandir le flambeau d’un espoir indétronable. Maintenant que j’y suis, c’est la panique à bords, y a trop de chose que je contrôle pas et qui viennent de moi.

La vague télékinétique m’envoie à travers un mur. Je sens à peine les briques, je m’étale au sol. Je pleure, j’arrive pas à m’arrêter de pleurer et je l’appelle. Pourquoi je l’appelle alors que j’essaie de le tenir à l’écart? Ca n’a pas de sens, putain.

Egoïste. Voilà pourquoi. T’es une égoïste.

Je l’appelle et il se précipite.

-Stea mea !

Stea mea
Je me sens à la maison. J’avais presque oublié comment ils sonnaient dans sa bouche. Ca me fait pleurer de plus belle.

-Je suis là… Je suis là….

Je mets quelques secondes à réaliser que je suis plus étalée par terre et que t’es en train de me serrer contre toi. Mes ailes palpitent dans mon dos et je réalise qu’elles me brûlent comme si je les avais fait tremper dans l’acide. Le passage dans le mur s’est fait avec des dégats notables. J’ai cru comprendre que mes ailes étaient fragile.

-Kaelig…

Front contre front, mes larmes redoublent et se fondent aux tiennes. Tu ris et j’ai pas la force. Je me sens désemparée, je t’enlace, t’es déjà tout dégueulasse de toute façon. Je profite de ce moment d’accalmie pour forcer mon apparence humaine à réapparaitre. Ca ne changera rien à la couche de pois qui me recouvre. Je me fais l’effet d’un de ces vilains dans les dessins animés de cowboys. Manque plus que le sceau de plumes.
Mes ailes rentrent et m’arrache un gémissement douloureux.

-Donc.. T’es revenue de ta petite révolte infernale…

Il est au courant…? Je redresse la tête et les yeux grands ouverts, surprise. Comment il est au courant? Asmodée lui en aurait parlé?

-Sous la forme d’une grosse mouette mazoutée…


Je cligne des yeux et pouffe de rire. C’est plus fort que moi.

-T’es con, hein.

-J’aurais pt’êt pas assez de bouteilles d’huile de colza et de liquide vaisselle pour te nettoyer les plumes.

Il part dans un rire incontrôlable. Le genre de rire qui me rend aussi un peu triste. Je me redresse un peu et le serre contre moi, fort mais pas trop fort. Faut que j’apprenne à doser maintenant. J'ai la tête qui tressaute contre son épaule. Avec tout ça, tout le make up de mes mains et mon cou s’est fait la mal. Il es waterproof mais il est pas mazoute proof. Je m’agenouille et caresse son visage, dégage des mêches pleines de mazoute. Tain, j’ai oublié aucune courbe et j’les aime toutes tellement forte. J’arrive pas à empêcher un sourire de se graver contre ma gueule.

-C’que t’es beau, putain...Tu m’as manqué. J’ai pensé à toi, tout le temps. T’étais avec moi, tout le temps.

Je l’embrasse doucement et m’écarte pour fredonner.

-I said I will rise and shine, even in the coldest night…

Je lui souris.
J’ai réussi… J’ai réussi, pas vrai?

Non, tu as tué, princesse… Tu l’expliques comment ça?
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Kaelig Taur
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-T’es con, hein.

Ce rire. Ce rire si lumineux, si distinctif. Il anime en moi des choses que je croyais mortes avec ta carcasse. Si tu sais encore rire de cette manière, c’est que ton humanité ne s’est pas perdue en chemin. Enchevêtrés l'un à l'autre, dans une mare de goudron, tu me regardes avec cette expression tendre qui m'a fait tant défaut ces quatre derniers moi. Je me sens ridiculement à ma place.
La même petite voix fourbe qu'auparavant me souffle que les conséquences vont être terribles, qu'elle reste un démon et que pour s’assurer sa liberté elle a forcément du tuer son invocateur. Et dans les Fosses,  là où le temps n'est pas le même, qu'a-t-elle subi ? Qu'a-t-elle commis ? Y songes-tu seulement, pauvre fou ?

Tăcere

Je ne veux rien entendre pour le moment. Je ne veux rien projeter. Ce n'est nullement une affaire de raison. Laissez-moi la saveur légère de ce baiser sur la langue, de ce gout de bonheur dont j'avais perdu la recette. Foutez-moi tous la paix.

Laisse-moi tranquille, Mère Nuit.

Trop tard. Les questions assaillent déjà ma cervelle : Depuis quand es-tu là ? Comment ? Pourquoi Asmodée ne m'a-t-il rien dit ? Où vis-tu ? Que devient la révolution, et les ecchymoses infernales ? Quels sont tes pouvoirs ? Quelle est cet ichor noir ? As-tu mal ? Es-tu dangereuse ?
"Bien sûr qu'elle l'est" susurre ma conscience, en affreux criquet.

- I said I will rise and shine, even in the coldest night…
fredonne ma douce étoile défragmentée.
-...Cause I'm gonna get it right, I'm gonna get it right.. que je chantonne en écho fatigué... Je n'en ai jamais douté...

Je pousse un soupir. Il faut pourtant se mettre de nouveau à réfléchir. Le mur explosé, la matière noire, la police finira bien par arriver, tôt ou tard. Je me mets debout et t'aide à faire de même alors que nos pieds pataugent en hésitant sur le sol devenu glissant.

- Il faut partir d'ici avant qu'on ne se pose trop de questions. Entre les dégât et le strigoï à qui t'as explosé la tête comme une pastèque... Ce sera bientôt une scène de crime.

Une fois au dehors, je ramasse mon manteau spongieux et tente de camoufler les ailes malingres et de guingois en te le pausant sur les épaules. Par habitude, je te soulève de terre pour te porter. Comme cela n’était que le fruit d'une simple crise. Comme avant.

- Je serais pas contre une douche...

La Nuit semble m'entendre et, exauçant son fils, déclenche une averse. Cela ne suffira pas à effacer toutes les traces du pavé, mais ça y contribuera. Je dirige mes pas vers une de nos planques dans le quartier. L'appartement inoccupé du concierge dans un vieil immeuble de passe. Il n'y a plus de gardiens, ici, depuis des lustres. Heureusement pour nous, la météo humide a hâté les putes au bercail. Nous ne croisons personnes. Une fois à l'abris, je pousse un grondement sourd de soulagement.

- La salle de bain est au bout du couloir, passe en premier. Je me contente de laver mes paluches à l'évier de la très modeste cuisine pour les libérer de la poix. Je vais nous faire du café bien chaud.
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Elehiel Thatcher
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Il a l’air épuisé. Je reprend mes marques sur ce visage avec une aisance déconcertante. Je caresse son visage.
Tu te poses mille questions, pas vrai?
On ne chasse pas le chasseur.
J’ai l’impression d’alourdir le poid sur tes épaules alors que je voudrais tout faire pour l'alléger. Je me sens comme une gamine qui fait mal sans le vouloir. J’aimerais être capable de rentrer dans ta tête pour répondre à tes questions autant que j’espère les fuir le plus longtemps possible.
La vérité, c’est que je vais probablement mettre les pieds dans le plat. Je le fais toujours.

J’ai pas arrêté, en bas, figure toi.

Tu m’aides à me relever. Est-ce que c’est de la lassitude que je vois? Qu’est-ce qui s’est passé pendant que j’étais pas là?

-Il faut partir d’ici avant qu’on ne se pose trop de questions.

Je regarde la scène pour la première fois. Plus j’embrasse la scène des yeux, plus je me dis que ça ressemble à une scène de guerre. Pois, sueur et sang.

souvenir désagréable

-Entre les dégât et le strigoï à qui t’as explosé la tête comme une pastèque…

Je redresse la tête vers lui.

-Le vampire est mort..?

C’est comme un coup de poing en plein thorax qui me coupe soudainement le souffle. J’ai encore tué quelqu’un? C’est pas vrai?!

-Ce sera bientôt une scène de crime.
-Crime…

Criminelle.

La voix a les atours sournois du rire et de la moquerie. Je déglutis et me concentre sur mes pas, j’ignore le mélange ignoble du chlore et du souffre qui m’agresse les narines.

-Je serais pas contre une douche…

Y a que moi que ça émeut que j’ai tué un vampire? Ca aurait pu être Simone ou bien Jackda… Ca aurait pu être un humain aussi…
Mes pensées s’arrêtent au moment où mes pieds décollent du sol. Il me porte, je me blottis contre lui. Je reconnais l’immeuble où on va. Ca me fait bizarre, j’ai bossé ici, au début. Y a des Avalon girls qui font leur pains ici. Je ferme les yeux.

Cette vie-là me semble être si loin. Y a eu l’enfer, le cancer et surtout, y a eu toi. De retour sur terre, je regarde Kaelig se laver les mains avant de regarder les lieux, mieux que mon squat, moins bien que chez Enzo.
Une planque. Passe partout, discret.

-La salle de bain est au bout du couloir, passe en premier.

Je suis le couloir des yeux avant de revenir à lui.

-Je vais nous faire du café bien chaud.

“Nous”.
Mon coeur rate un battement, c’est débile.

-D’accord…

J’ouvre la bouche et arrête l’idée immédiatement avant qu’elle sorte.
J’ai envie que tu viennes avec moi. J’ai pas envie de te perdre des yeux.

Je m’approche et finalement, je pose un baiser sur sa joue. Je file dans la salle de bain et je laisse la porte ouverte.
Les dix minutes suivantes se déroulent comme ça : j’enlève un vêtement, je grogne parce qu’il est foutu, je me penche en avant avec un air de furet au abois pour voir si Kaelig n’est pas parti. J’enlève mon jean gorgé de liquide, je grimace et grogne un truc du style “putain, c’est le quatrième”, puis la peur me prend les tripes, incontrôlable, je passe la tête par la porte et regarde Kaelig, à l’autre bout du petit couloir, devant la machine à café.
Je rentre dans la douche, je fais couler l’eau, brulante et entreprend de frotter ce que je peux frotter : c’est à dire tout, sauf l’endroit où ont jailli mes ailes. En plus de faire mal, la pois semble toujours plus épaisse à cet endroit.

Et ces putains de cheveux.

Aucune idée de pourquoi j’arrive pas à me résoudre à les couper. Je les hais. Je vire la buée du petit miroir tacheté et détaille mon reflet un très long moment. Le cou, les avant-bras, les cheveux…. Je détourne les yeux et pars à la recherche de quelques choses à me mettre sur le dos, en farfouillant de pièces en pièces.

-Chéri? J’peux piquer dans les fringues qui sont là ou pas?

Nu comme un vers, je suis dans un genre de chambre convertie en armurerie et en pièce à rechange on dirait. J’attrappe un T-shirt mille fois trop grand pour moi. Dire que je vais nager dedans reviendrait à dire qu’un bulldozer passe dans une tête d’épingle. Je le pose sur moi sans l’enfiler. Ce truc m’arrive au genoux.
Je farfouille un peu pour trouver un boxer. Ca aussi,c’est huit fois trop grand.

Et t’oublie le vampire? Celui que t’as tué?

-...tais toi….

Il voulait juste survivre. C’est quoi la différence avec toi?

-Arrête….

T’en a tellement rien à foutre que t’as pas capté que tu l’avais tué.

J’enfile le T-shirt, chope une sangle pétée dont je me serre comme ceinture. Je reviens dans le minuscule salon. J’offre un sourire crispé.

-C’est… C’est ton tour. J’t’attends.

Je vais m’asseoir sur le canapé. Je le regarde avant de dire.

v-Kaelig… Je…

Je m’arrête et je cherche mes mots.

-Après… Quand tu seras lavé et… Si tu veux me demander des trucs. J’imagine… J’imagine que c’est pas si simple et...Ben…

Je pousse un long soupire.

-Je sais ce que tu te dis…

Deux yeux noisettes, pleins d’espoirs. Ils me fixent avec cette lueur et cette ferveur qu’ont les gens acculés.
Elle a pas quinze ans, elle est moi. Par un coup de ce fils de chien qu’est le destin, elle est moi avec des cheveux crépu, les joues creusées par la faim et la drogue. Elle a quinze ans, elle est moi et elle a besoin d’aide. Elle a besoin d’espoir.
Elle a quinze ans, elle fait son voeux et scèlle le pacte et j’ai l’audace de croire que même si elle vient de se condamner, elle aura une belle vie avant d’aller en Enfer…
Et puis y a ses paroles délirantes. Elle parle à son père et sa mère, elle parle à je sais pas qui. Elle avance, avance et avance sans que je puisse bouger de mon cercle d’invocation.
C’est son sang qui a brisé le cercle.

-J’peux pas être là sans avoir… Sans avoir tuer mon invocateur… Et...Euh…

Elle est là, dans un coin, juste derrière Kaelig, elle me regarde d’un air accusateur. Elle se met à hurler a gorge déployée. Je suis devenue tellement bonne à masquer que je sursaute à peine.

-Je… J’ai pas d’excuse. J’aurais pu l’empecher… J’ai été conne… J’ai été conne.

De nouvelles larmes aux yeux, je secoue la tête et peste contre ces cheveux qui volent.
Ma petite voix a mué, elle a celle d’une gamine de quinze an qui espérait une vie meilleure et à qui j’ai offert un camion et une mort violente…

-P’t-être que je devrais retourner en Enfer. P’t-être que je suis trop dangereuse pour être sur terre. P’t-être que les chasseurs ont raisons sur moi. J’veux pas faire de mal, Kaelig. J’veux vraiment pas. Mais j’arrête pas.

Sourire de defaite, sans larme. J’ai envie d’une clope et d’un café. J’ai besoin de tes bras et d’une de ces journées où on faisait rien d’autres que de regarder la télé en attendant que le temps passe.
Mais je suis plus malade, je suis devenue une maladie.
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Kaelig Taur
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-Le vampire est mort..?

C'est ma première erreur.
Je n'aurais pas du te le dire. Tu le tenais par le col, alors qu'il gisait à moitié sur le sol. L'onde télékinésique l'a projeté sur l'asphalte lui broyant le crâne comme un fruit trop mûr. Je décide de ne pas m'éterniser sur le sujet.
C’est la ma seconde erreur.
Je ne le comprendrais que plus tard.

"Ton erreur c'est de lui avoir couru après."
închide-ți gura !


Une fois dans l'intimité du refuge, je réalise que je me suis mis dans une situation inextricable, dangereuse. je risque de me compromettre. Je suis seul dans un lieu confiné avec un être ressuscité dont je ne sais plus rien. Mes tripes m'affirment que c'est mon étoile filante, mon cœur sait. Croit savoir. Ma tête ausculte froidement les faits, m'exhorte à la prudence, à la circonspection. Je meurs d'envie de la rejoindre dans la salle de bain, de l'enlacer contre moi et de laisser l'eau chaude nous purger. Oublie.
Je m'occupe les mains pour ne pas y penser. La cafetière italienne est vieille, son fer blanc est marqué par des griffures et des tâches de brûlures. L'usure de l'outil.  J'allume la gazinière et la laisse faire son oeuvre une fois de plus. Je suis comme elle. Je me débarbouiller le visage à l'eau glacée de l'évier. Je me vois pas, mais je me sens fébrile. Je dois faire taire toute forme de désir, attendre, comprendre.
"Décider si elle est une menace ou non."

Je fais mine d'ignorer ses œillades inquiètes dans le couloir. Je m'impose de ne pas trouver cela adorable. Son agacement me fait sourire. Je bande ma volonté pour réfuter la tentation d'aller voir. Je dois lui foutre la paix, lui laisser de l'air.

Ou suis-je simplement lâche.

- Chéri? J’peux piquer dans les fringues qui sont là ou pas?
- Mets-toi à l'aise !
que je hèle pour atteindre ses tympans.

Je suis ployé sur l'évier, paume serrée en appui sur son rebord. Depuis combien de temps j'observe les vertiges de ce siphon ? Je l'ignore. Je tourne la tête vers la cafetière qui commence à chanter. Je pars en quête de tasses dans les placards.

-C’est… C’est ton tour. J’t’attends.
-Ok.
-Kaelig… Je…


Je verse le breuvage chaleureux et noir dans deux mugs un peu ébréchés. Je m'affaire à trouver du sucre. Il y'a forcément du sucre quelque part dans ce boui-boui.

-Après… Quand tu seras lavé et… Si tu veux me demander des trucs. J’imagine… J’imagine que c’est pas si simple et...Ben…

Il n'y a pas de sucre. Je n'ai plus d'excuses pour ne pas te l'apporter. Je me tourne  vers toi, une tasse fumante dans chaque main. Tu me regardes d'un air suppliant et désolé.

- Je sais ce que tu te dis… J’peux pas être là sans avoir… Sans avoir tuer mon invocateur… Et...Euh…

Et soudain tes yeux dévient vers un point au delà de moi. Tu trésailles à peine, mais c’est suffisant pour un œil aiguisé. J'ai déjà subi ce comportement chaque fois que tu te sentais dérailler. Chaque fois que tu "voyais" ou "entendez" ces choses invisibles qui te tourmentaient. Ainsi donc être un démon ne guérit pas de tout. Je m'approche et te tends résolument ton café. Tu te confonds en excuses, en regret, en désespoir. Quelle ironie pour celle sensée faire exulter l'inverse. Ta sincérité n'est pas feinte. Je le pense. Je m'en persuade peut-être. Possible que je me fourvoie, mais je m'accroche à cette première impression.

- .... J’veux pas faire de mal, Kaelig. J’veux vraiment pas. Mais j’arrête pas.

Les mot font écho à ce qui est gravé dans mes os.
Je plie ma grande carcasse vers toi, je dépose un doux baiser sur ta bouche tordue par le chagrin. J'ouvre les yeux pour te fixer, emplir tout ton horizon.

Chasser les fantômes.

- C'est là le sentiment le plus humain qui soit, Elie. Nous en sommes tous là.

Et à ce grand jeu cruel de la vie, je ne suis guère meilleur que toi.

- Je vais me doucher. Garde mon café au chaud, si tu veux bien.

Je m'éloigne dans le couloir, non sans me retourner moi aussi à plusieurs reprise. Je suis un gosse meurtri dans un corps trop grand et fripé. Je laisse la porte ouverte poussé par un sens subtile de la perversion. Une forme de torture raffinée. Eau et savon s'avèrent salvateur. Je me frictionne lentement, insistant sur les cheveux, la barbe et les poils de mes bras. Je translate d'une pièce à l'autre, trempé et drapé dans une serviette éponge élimée qui me pendouille à la taille. Je constate avec un certain déplaisir que tu as pris les SEULS vêtements qui se trouvaient en dépannage dans l'armoire. Formidable.

Je retourne dans la pièce à vivre avec toute la dignité qui m'est possible de conserver. Je me saisis de ma tasse et je sirote silencieusement mon café tiède.

- Visiblement, les Sang-Coureurs n'ont pas la présence d'esprit de laisser plus d'un change dans nos planques....

Ne ris pas, gourgandine.

Je prend le parti de poser mes fesses sur le fauteuil connexe, ni trop près, ni trop loin. Un long silence, une vaste inspiration.

- Enzo ne va pas s'en remettre. Ta mort l'a anéanti. Mais je crois qu'il sera trop heureux de te retrouver pour s'emmerder de détails. Et je ne parle même pas d'Even...

Nouveau mutisme. Je pause mon mug sur un tabouret qui traîne.

- J'ai beaucoup de questions. Mais... Je ne souhaites pas t'accabler avec. Je préfère... Je préfère que tu me racontes, quand tu te sentiras prête de le faire. Courte pause. Enfin si, j'en ai une quand même, puisque j'en ai fait les frais. C'est quoi exactement ce machin noir ? Est-ce que ça te fait mal ? Ces trucs qui sortent de ton dos ? Simple curiosité, que je sache à quoi m'attendre.

J'ai un petit sourire en coin.

- Histoire d'avoir plus d'un seul slip de rechange dans ma garde robe la prochaine fois...
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Elehiel Thatcher
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Je retrouve Kaelig penché devant l’évier, le regard perdu dans le vide, crispé. Ca me fait mal au coeur, ça me serre la gorge jusqu’à l’explosion. Je l’ai mis dans la merde, pas vrai?
Il me fait dos, tout le long de mes petites sorties tremblantes.
J’ai la sensation qu’il m’évite, qu’il ne veut pas s’approcher de moi. Qu’est-ce qui se passe?

Tu es un démon tueur, voilà ce qui se passe.
Arrête de faire comme si tu étais toujours humaine.


Quand tu te retournes finalement vers moi, c’est pour me voir tressaillir à la vision. Tu me tends un café que j’attrape sans trembler, ça chauffe délicieusement les mains. Je m’excuse parce que j’avais promis et que j’ai échoué et que j’espérais sincèrement ne jamais tuer.
Maintenant ça m’a l’air inévitable et chaque mort me fout dans un état proche de l’apoplexie.

Et puis tu m’embrasses à nouveau. Je suis le mouvement de ta tête quand tu t’en vas, juste pour pouvoir avoir tes lèvres quelques secondes encore.

-C’est là le sentiment le plus humain qui soit, Elie.
-Tu crois?
-Nous en sommes tous là.

Je hoche doucement la tête d’un air absent.

-Je vais me doucher.
-D’accord.
-Garde mon café au chaud, si tu veux bien.
-J’ai pas eu l’option mains chauffantes mais oui.

Petit sourire malicieux. Je te regarde t’éloigner dans le couloir, tu te retournes toi aussi. Je te manque? Ou bien tu te méfies?
Tu laisses la porte ouverte toi aussi et je ne résiste pas. Je me lève et passe la tête par le mur pour te regarder et regarder ton ombre dans la vapeur d’eau.
Combien de fois on m’a fait voir des scènes similaires simplement pour les rendre cauchemardesques après? J’ai arrêté de compter.

Quand tu sors de la douche, je file sur le canapé comme si je n’avais pas bougé. J’attrape ma tasse et bois quelques gorgés de café. Amer. Je fais la grimace et je te vois revenir en serviette de bain.

-Visiblement, les Sang-Coureurs n’ont pas la présence d’esprit de laisser plus d’un change dans nos planques…

Je pouffe de rire.

-Merde… Mais attends, j’ai pas pris le fute!

Je me lève et je file dans la pièce. Bah merde… Oh! Il est tombé en dessous. Je me fous par terre et récupère le pantalon que je lui ramène en sautillant.

-Tiens! Tu t’sentiras moins cul nu!

Je laisse un silence.

-Et j’pourrais toujours maté un peu.

Je m’asseois en lui laissant de la place sur le canapé mais il décide de s’installer plus loin.Trop loin. Le silence s’éternise pendant lequel je me fais mille scénario catastrophe. J’espère qu’il va venir vers moi.
Attendez… Depuis quand je suis passive, en fait…?

-Enzo ne va pas s’en remettre.
-Ah… Euh…
-Ta mort l’a anéanti.
-Je...Je sais. Euh.
-Je crois qu’il sera trop heureux de te retrouver pour s’emmerder de détails.
-En fait, je… J’habite avec lui… Mon squat a été détruit pendant que j’étais pas là… Et euh, quand je suis sortie, j’avais nulle part et… Je me suis retrouvé devant chez lui… Je sais plus bien comment. Du coup, Enzo sait… Mais pas Even…

Le silence avale mon aveu mais il finit par me dire qu’il a beaucoup de questions alors je m’attends à ce qu’il en pose.

-Je ne souhaites pas t’accabler avec. Je préfère que tu me racontes, quand tu te sentiras prête de le faire.

Je souris doucement. Ca, c’est le Kaelig que je connais, doux, prévenant… Je pousse un soupire de soulagement alors que la gamine hurle toujours dans mes oreilles. Je ne regarde que toi. Je me force à te fixer.

-Enfin si, j’en ai une quand même, puisque j’en ai fait les frais. C’est quoi exactement ce machin noir?
-J’en sais rien… Mais en enfer, c’était moins liquide, enfin… Ca collait plus que ça glissait. Mais j’sais pas.
-Est-ce que ça te fait mal? Ces trucs qui sortent de ton dos? Simple curiosité, que je sache à quoi m’attendre.

Je revois enfin ce petit sourire en coin qui me fait pétiller le coeur comme un feu d’artifice.

-Histoire d’avoir plus qu’un seul slip de rechange dans ma garde robe la prochaine fois…

Je ris un peu. Je me lève et te fais dos, je vire la ceinture de fortune et soulève le gigantesque T-shirt. A l’endroit où se trouvait mes ailes, sur les omoplates, se trouve des lacérations fraîches. Elles ne saignent pas car la substance noir s’est infiltrée dans la chair tranchée. C’est un mélange de sang et de tourbe épais. Je redescends mon T-shirt, remet la ceinture et te fais face.

-Ca fait mal. Elles transpercent à chaque fois. Et le liquide est douloureux aussi, c’est comme si je le sentais s’extraire de ma peau… C’est pas ouf.

Je bois une nouvelle gorgée de café et grimace.

-Je suis pas revenue depuis très longtemps… Quelques semaines, un mois grand maximum… En fait, j’en sais rien… L’enfer n’a pas guéri mes blackout ou mes problèmes de temporalité. J’pensais. Mais en fait, non.

Je baisse un peu les yeux un peu et pousse un long soupire. Je reste silencieuse un moment à te regarder.
Je réalise que Kaelig essaie de voir le démon plus que moi pour rester prudent. Une part de moi hurle qu’il a raison, l’autre est vexée.
C’est la partie vexée qui l’emporte, pour le moment.

Je me lève et m’approche de lui pour m’installer sur ses genoux. Y a une vague de chaleur qui m’envahit.

La maison. Elle est là.

Pour la seconde fois, je te le dis.

-Tu m’as manqué.

Je fais plus sobre, j’ai l’impression de le pousser au bord du précipice.

-J’ai l’impression que… Je sais pas… T’as peur?

J’ai un sourire un peu tordu.

-T’as peut-être raison mais tout ce que je veux c’est vivre tranquille. J’veux juste ouvrire ma boutique quand j’aurais l’argent et te voir si tu veux bien et faire la fête comme avant et puis aider les autres comme moi à vivre tranquille. J’apprends à me maitriser mais c’est… Ben c’est pas aussi facile que danser, on va dire…

J’inspire profondément et ferme les yeux.

-Asmo… dit que je m’en sors déjà beaucoup trop bien pour un démon si récent. Moi, j’trouve que ça va pas assez vite. J’veux plus jamais faire ce que j’ai fait dans la ruelle. Mais c’est comme une vague inarrêtable.

Je te regarde et caresse ton visage.

-J’voulais… J’voulais te revoir quand j’arrivais à me contrôler, au moins un peu. Là… C’est… Tout est trop récent…

Je lève les yeux pour tomber sur les yeux noisettes de la gamine. Je me lève et retourne m’installer sur le canapé.

-La gamine, c’aurait pu être moi. Je…

Je sens le monde s’éteindre autour de moi, je me crispe.

-Je sais pas comment empêcher mes pactes de tuer, j’voulais pas. Elle voulait juste… Elle voulait juste une vie meilleur mais… Mais elle a demandé autre chose et… Je sais pas. J’ai dit ok et puis… Après, elle… Elle parlait à ses parents, comme moi en pleine crise et puis elle a marché vers la route. J’étais coincée dans le cercle et…

Je regarde Kaelig, je tremble et je suis roulée en boule. Depuis quand, je suis roulée en boule comme ça.

-C’est ma faute… Je voulais pas mais c’est ma faute…

Et maintenant, c’est ta faute deux fois.

-J’voulais pas non plus….
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Kaelig Taur
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- Merde… Mais attends, j’ai pas pris le fute!

Je te regarde partir avec un brutal instant de panique. Je viens de réaliser que tu étais absolument nue sous ton T-shirt. Mon corps opère une réaction automatique qui me fait monter la honte en soufflet. Ma pauvre serviette ne fait pas une bonne cachette. Je profite de la latence pour faire le vide dans mon esprit.

- Tiens! Tu t’sentiras moins cul nu! Et j’pourrais toujours maté un peu.
- Je.. Hum.. oui. Je me changerais après.


Je pose le caleçon en chiffon sur mon entrejambe au moment de m’asseoir. Je suis un petit vieux de quinze ans et demi qui voudrait se foutre des baffes. Heureusement la conversation apaise l'inconfort.
Il y a de quoi débander.

Enzo, sale petit bâtard moustachu

Je tarterais ce petit con pour me l'avoir planquée. Et je cracherais à la gueule d'Asmodée, tant qu'à y être. Pourquoi suis-je le dernier au courant ?
"Parce que tu pourrais la tuer, n'est-ce pas ? Tu le ferras si c’est une menace."

- Du coup, Enzo sait… Mais pas Even…
- Parfait, je le contacterais pour qu'on puisse former le cercle des délaissés non-anonymes
, que je répond avec une aigreur sèche. Puéril.

Cesse d'être con, Kaelig.

J'y parviens. Je m'octroie une ou deux secondes de fierté personnelle pour glorifier ma capacité de maîtrise. Je suis un adulte, après tout. Je dévie même la conversation sur un sujet qui n'impliquera pas de trahison potentielle ou d’érection désordonnée.

Ah.

Je sers les poings par anticipation en te voyant t'effeuiller. C'est un supplice abominable tant par la vision des balafres suppurantes que par la courbure séduisante de tes reins. J'ai envie de te toucher. Déglutition. Je détourne le regard, mais pas pour les raisons que tu t'imagines.

-Je suis pas revenue depuis très longtemps… Quelques semaines, un mois grand maximum…
- Un mois ?!
La colère, sourde , rance, chatouille à nouveau mon myocarde. Mon expression se durcit. Un mois de silence complet...
- En fait, j’en sais rien… L’enfer n’a pas guéri mes black-out ou mes problèmes de temporalité. J’pensais. Mais en fait, non.

Geste calculé ou initiative spontanée, tu viens assaillir mes genoux. Je vais mourir foudroyé d'un infarctus si ça continue. C'est certain. Ma dignité n'est plus camouflable et je la jette aux orties avec un profond soupir.

-Tu m’as manqué.

Je scelle ma bouche pour ne pas répliquer un "Vraiment ?" revanchard. Je te contemple, toi et ton magnifique visage, l'amande de tes yeux, tes discrètes tâches de rousseurs mises à nue. Rahat... Je suis furieux, mais je ne peux pas m'empêcher de t'aimer.

- J’ai l’impression que… Je sais pas… T’as peur?

Je ne peux pas. Même lorsque tu m'affirmes haut et fort que tu as tué, que tu tueras encore, car tu ne contrôles rien de ta nouvelle condition.
Je ne peux pas. Empêcher les appétits que tu déchaînes sans le vouloir. Car tu le veux pas. C'est un fait douloureux dont je suis conscient plus que tout.
Je ne peux pas !


Je ne suis plus l'homme qui a quitté sa Roumanie natale. .


- T’as peut-être raison mais tout ce que je veux c’est vivre tranquille.
- Une vie tranquille ?
Mon rire est sardonique. Je le laisse s’épanouir en te toisant.
- J’veux juste ouvrir ma boutique quand j’aurais l’argent et te voir si tu veux bien et faire la fête comme avant et puis aider les autres comme moi à vivre tranquille.
- Tu fomentes une révolte, tu bouscules le Pandémonium, tu t'auto-propulses leadeur d'une nouvelle faction démoniaque et tu penses pouvoir vivre "tranquille" ? Quelle naïveté... Tu as des hommes à diriger désormais, des hommes qui croient en toi et tu penses pouvoir jeter l'éponge et devenir horlogère bi-classée fêtarde en les laissant sur le carreau ? Réveille-toi, Dormeuse....


Je regrette mon ton acerbe, mais pas les mots. Tu as voulu devenir une meneuse alors embrasse ce rôle jusqu’au bout, et comprends en toutes les difficultés. Ta lippe tremble et tu te roules en boule telle une gamine perdue.

- J’voulais… J’voulais te revoir quand j’arrivais à me contrôler, au moins un peu. Là… C’est… Tout est trop récent…
- Tu n'écoutes pas...
- La gamine, c’aurait pu être moi. Je…


Je te laisse le luxe de la confession. L'Enfer est pavée de bonne intention, n'est-ce pas ? Tu n'es que cela, Elie, je le sais. Je caresse doucement tes cheveux, si longs. Désarmant.

- C’est ma faute… Je voulais pas mais c’est ma faute… J’voulais pas non plus….
- Je ne voulais pas, mais je suis devenu Sang-coureur. Je ne voulais pas, mais j'ai tué ce vampire en captivité et assoiffé de sang. C'est ma faute, ce sera toujours ma faute.
Silence. Et ces fautes se sont multipliées. Pour protéger ma famille, mes hommes, mon héritage. Lorsqu'on est chef d'une armée, on ne prend pas la décision de tuer de gaieté de cœur, mais parce que parfois, il n'y a pas d'autres solutions. Il faut survivre avant de pouvoir vivre. Mais crois-moi, je porte chacune de ces vies perdues en moi. Leviathan me les as montrés, une fois. Elle les appelle ses cauchemars.

J'ai un sourire tendre.

- J'aime beaucoup Lévie.

Je t'attrape par le menton pour te forcer à me regarder. Mon autre main se glisse sous ton vêtement.

- Tu veux savoir ce que j'éprouve ? Je suis fâché et blessé que tu te sois cachée de moi pendant un mois. Je digère l'idée que vous ayez tous imaginé que je te tuerais sans discernement à ton retour, toi y compris. Je suis infiniment soulagé de te savoir en vie et intègre. J'ai été fier de te voir soulever les Fosses par la seule force de ta volonté. Je t'aime plus que jamais. Je t'admire plus que jamais....  Mais je ne sais pas si je peux pardonner un tel déni de la réalité. Nos actes ont toujours des conséquences, Elie. Tu as choisi le rôle le plus ingrat et le plus difficile qui soit : tu n'es pas seulement responsable de la mort de cette jeune invocatrice ou du vampire de tout à l'heure. Tu tiens entre tes mains le destin de tout un peuple que tu as conquis et fait tien. Toutes ces vies sont désormais ta responsabilité.

Je pose ma paume sur les croûtes volcaniques qui clairsèment ton dos. Leur contact est étrangement électrisant.

- La peur, c'est bien loin de ce que je ressens pour toi.
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Elehiel Thatcher
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- Parfait, je le contacterais pour qu'on puisse former le cercle des délaissés non-anonymes.

Le changement de ton m'électrise et m’agace. Pourtant d’une certaine façon, il a raison. Je ne leur ai rien dit. J’avais déjà tellement de choses à gérer. Quand je lui annonce que ça fait un mois, je crois, que je suis revenue. Je vois la colère animer ses pupilles, enflammer son ton. Quand je lui dis que je l’ai manqué, je vois sa mâchoire se contracter pour empêcher un sarcasme de sortir.
Tu me regardes et j’ai l’impression que tout ça va dérailler à un moment donné. T’es furax et je le sens, j’essaie d’expliquer que même si je suis dangereuse, je ne cherche pas la guerre, j’veux juste vivre tranquillement. Je cherche rien d’autre que ça.

Et tu te moques.
Et ça me blesse à un point que tu n’images pas.

-Une vie tranquille ?

Tu me regarde de tellement haut. Mes yeux virent au noir malgré moi. Ma mâchoire se serre. J’encaisse, j’continue. Quand tu te mets à parler ça ressemble à un sermon. Une fois.
J’ouvre des plaies à peine refermées pour être honnête et tu les sales à grand coup d’explications malvenus.
La main dans mes cheveux me fout des frissons ignobles. Je les hais, ces cheveux longs, tu sais. Je les hais de toutes mon âme. Je n’explique pas pourquoi je n’ai pas tout rasé.

Je reste dans un silence implacable. Je suis naïve. Je refuse de voir la réalité en face. Tu te complais dans des explications comme si tu remettais en place une enfant. J’essuie la tempête. Je contiens la transformation au moyen d’une colère froide et de larmes contenues. Quand tu me parles des dons de Léviathan et de ce qu’elle t’a fait voir, tu te plantes. J’ai vu le don de Léviathan à l’oeuvre.

-Elle t’a montré tes cauchemars. Léviathan rend les cauchemars des gens réels, elle ne montre pas les vies perdues, elle montre ce que tu refuses de laisser partir. C’est bon, t’as finis?

J’annonce ça d’un ton monocorde. Il aime beaucoup Léviathan, ça m’aurait attendrie mais dans le contexte, ça ajoute à mon silence.

-Tu veux savoir ce que j’éprouve?

Pas dit.

-Je suis fâché et blessé que tu te sois cachée de moi pendant un mois. Je digère l'idée que vous ayez tous imaginé que je te tuerais sans discernement à ton retour, toi y compris.
-C’est absolument pas pour ça que je voulais attendre.J’ai une confiance aveugule en toi. Personne n’a rien imaginé, c’est moi qui leur ai demandé d’attendre. Asmo m’a engueulé jusqu’à ce que, d’émotion, je fasse éclater l’intégralité des bouteilles de l’Eden’s Rest et que je propulse le mobilier contre les murs. Enzo m’a vu triste et larmoyante de pas te voir et a essayer de me pousser à aller te voir. J’avais pas peur que tu me tues, j’avais peur de ne pas me contrôler - parce que je ne me contrôle pas - et  que j’ai des sentiments violents pour toi. Et que les sentiments déclenchent les vagues de télékinésie et les transformations et mes pouvoirs.

-Je suis infiniment soulagé de te savoir en vie et intègre. J'ai été fier de te voir soulever les Fosses par la seule force de ta volonté. Je t'aime plus que jamais. Je t'admire plus que jamais....
-Moi aussi je t’aime.
-Mais.

Soupire.

-Je ne sais pas si je peux pardonner un tel déni de la réalité.
-... Putain…

Tu me tourne la tête et je te regarde avec l’air blasé des grands jours. Cette leçon de morale n’a pas de fin. Elle s’étend de neptune à pluton et elle ne s’arrête jamais. Ca me bouffe. Je reste silencieuse à nouveau. A quoi bon lutter contre le flot de parole qui s’échappe de sa bouche… Ca fait un mal de chien de l’entendre me dire ça. C’est horrible de se faire prendre de haut par la personne à qui on dévoile des choses fragiles.

-Toutes ces vies sont désormais ta responsabilité.

Ta paume s’écrase sur mes plaies et je me dégage de ton emprise avec l’agilité d’une anguille. Je pousse un cri de douleur et de surprise.

-Qu’est-ce que tu fais?! J’viens de te dire que ça faisait mal, putain! A quoi tu joues?!

Mes yeux ont virés au noir dès la première étincelle de douleur. Je secoue la tête alors que la pression dans mon dos revient. Je secoue la tête et m’exhorte au calme. Je recule contre le mur et le regarde.

-Ca fait combien de temps qu’on s’est pas vu pour toi? Quatre mois? Moi, ça fait quatre ans.

Je me laisse glisser contre le mur et soupire.

-J’écoute pas parce que tu te plantes. Et c’est pas grave. T’as juste oublié que j’ai jamais vraiment eu de vie tranquille, que j’ai jamais abandonné qui que ce soit à son triste sort et que j’ai besoin de routine pour survivre parce que je suis instable. C’est pas nouveau, c’est juste pire. Les fameuses crises où je t’ai recouvert de bleus, tu t’imagines ce que ça donne maintenant que je suis capable de traverser des murs… Moi je sais, c’est ce qui est arrivé après la petite fille. Toutes les nuits. J’ai transformé le placard de ma chambre en forteresse pour m'empêcher de sortir.

Je le regarde.

-Je me passerais de tes jugements et de tes sarcasmes, t’es gentil.

La douleur reflue et je soupire longuement. Je me redresse un peu pour te faire face. Apparemment, j'ai besoin de remettre les pendules à l'heure.

-T’as oublié à qui tu parlais, Kaelig. Je suis pas n’importe qui. Je suis et j’ai toujours été une guerrière. Depuis que je suis revenue, je suis une protectrice de Malsheem. Ca fait partie de la vie tranquille que j’imagine. J’t’interdis d’oublier à qui t’as à faire parce que je craque devant toi. T’es la seule personne devant laquelle je m’autorise à craquer comme ça. Tu sais que je serais là pour tout ceux qui ont cru en moi. Ca date pas de l’enfer. Ils étaient juste moins nombreux et devine quoi, t’en fais partie. C’est pas une question de responsabilité, c’est une question de conviction. Une question de ce que je crois juste. Tu confonds le rôle qu’on m’impose - parce qu’il m’a été imposé - et ce qui me définit en tant que personne.

Je m’approche de lui et cette fois, c’est moi qui lui soulève le menton. Plus de colère, juste une determination profonde et puissante.

-Regarde moi. Je t’aime et t’es un sale crétin. J’ai attendu quatres ans pour te revoir, mon amour. J’me suis battue quatres ans, tout les jours, uniquement pour revenir à toi. C’était ça, mon Rêve en bas. C’était toi et j’ai poussé tous les autres à cultiver le leur. Et j’ai fait ployer Kali pour prouver à tout le monde que c’était possible, pour embraser l’espoir dans les fosses. J’aurais ma boutique et j’aurais mes fêtes. J’aurais l’insouciance parfois mais j’aurais toujours la révolte, Kaelig. Je l’ai toujours eu. Je suis tout ça. N’en déplaise à tes cotés vieux réac’.

Je ponctue ma palabre d’un sourire provocateur et je t’embrasse.

-Je t’aime. Et je me battrais pour mes idéaux, comme d’habitude. Comme j’ai toujours fait.
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Kaelig Taur
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L’atmosphère s'est tendue d'un seul coup. Mon esprit s'est brutalement refermé, l'instinct de conservation prenant le dessus. Je suis surpris par le vide qui m'habite. Il est vertigineux et abyssal. Tu me montre ton véritable visage et je ne ressens que l'arrête du précipice sous mes pieds nus.
"Elehiel Thatcher est morte. Tu le savais..."

Et c'est en même temps ce qu'elle est.
Ce avec quoi je dois désormais composer.

"Tu te plantes". " T'es un crétin." "T’es gentil." "T’as oublié à qui tu parlais, Kaelig. Je suis pas n’importe qui." Autant d'expression de mépris du démon pour l'être humain que je suis. Alors ce sera ça, notre vie maintenant ?

Je dégage ta main sans violence mais sans douceur.

- Tu as raison. Qu'est-ce que quatre mois de deuil futile et une vie complète retournée, face à tes quatre ans de bataille. Tu as raison. Je n'ai pas connu ta guerre. J'en ai connu et j'en connais encore d'autres qui, visiblement, ne seront jamais aussi légitimes que ton combat. Tu as parfaitement raison, puisque tu ne regardes qu'au travers de tes yeux...

Je te lorgne durement. Mon ton est étrangement plat. Je me sens comme à côté de mon corps.

A contempler l'abîme.

- Je n'ai pas oublié qui tu étais. Je ne sais juste pas qui tu es devenue. Quand à toi, tu m'as rêvé pendant quatre ans, et si je suis heureux de t'avoir permis de tenir, je constate que tu ne sais pas plus qui je suis aujourd'hui.

Je me lève. Une paume sur ta joue.

- Je t'aime à crever... Mon timbre devient grondant comme si une rage rentrée, une frustration larvée,  tentait de faire surface. Avant de s'éteindre, épuisée. Je t'aime, mais l'amour ne suffit pas toujours. Je ne suis pas un de tes vassal à protéger. Je ne suis pas non plus cet être archétypal que tu te plais à fantasmer. Si je te dis que je sais ce que sont mes cauchemars c'est parce que je refuse de "laisser partir" ces vies que j'ai prises et gâchées. Elles me hantent. C'est mon fardeau et c'est mon choix de ne pas les laisser aller. Et tu oses même me nier cela, du haut de ton nouveau toi?

Rire sans joie.

- Tu penses tout savoir ? Pouvoir tout avoir sans le moindre compromis ? Sans la moindre concession?  Quelque soit la manière dont tu as endossé ce rôle, tu le portes désormais sur tes épaules. J'admire ta pugnacité et tes victoires. J'admire ton immense détermination. C'est noble. Naïf, mais très noble. Et contrairement à toi, je te respecte pour cela. Viendra le jour où tu sera confrontée à des choix qui ne seront pas aussi satisfaisants sur tous les plans. Désolé, que cela te soit insoutenable à entendre. Pardonne moi de nuancer ton opinion. Il se passe ici des choses bien plus graves et qui concerne tout le monde, sans distinction.

Je recule d'un pas. J'ouvre les bras en me désignant tout entier.

- Tu m'aimes, mais il ne suffit pas que de le clamer, tu sais. Je suis le Kaelig de la réalité. Toutes mes excuses pour la déception. Tu n'es pas la seule guerrière, ici, ni même la seule victime. Tant que tu ne sauras pas me considérer comme un allié, nous ne parviendrons pas à dépasser le fossé qui nous a séparé. Si tu m'aimes vraiment, Elie, il te faudra me réapprendre...

Je baisse les bras.

- Et me laisser en faire de même.

Je fais demi-tour et m'éloigne dans le couloir, sur ces mots. Je troque ma serviette contre le malheureux caleçon. J'attrape la pharmacie de secours, quelques compresses et je reviens sur mes pas.

- Montre-moi ton dos.

Je m'enferme alors dans un mutisme appliqué.

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Elehiel Thatcher
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Je t’écoute.
Là, j’écoute. Tu ne me parles pas de haut. T’es blasé, t’es toi. Le toi épuisé, vexé, le toi vrai, entier. Ce que tu me dis est vrai et si je n’adhère pas à tout, j’écoute sans t’interrompre. Je me sens même un peu honteuse d’être monté sur mes grands chevaux.
Je t’écoute et, oui, j’encaisse le fait d’avoir été un peu merdique sur ce coup-là.
Je t’ai rêvé pendant quatre ans, c’est vrai. Je t’ai fantasmé, sans doute.
Tu te lèves et tu pose ta main sur ma joue et je te regarde m’assené un je t’aime à crever colérique. Il disparait aussitôt. C’est ça, la fatigue que j’ai vu? Est-ce que c’est moi qui t’ai épuisé ou bien est-ce que tu es dans cet état depuis ma mort?

-Je t’aime, mais l’amour ne suffit pas toujours.

Je sais. C’est d’autant plus vrai maintenant que je ne suis pas humaine. J’encaisse ton rire, parce que j’ai été cruelle. C’est vrai. Je m’excuserais plus tard. Pour l’instant, j’écoute. Tu m’expliques que j’ai été orgueilleuse et tu as raison. Il n’y a pas d’excuse. Simple cette manière que tu as eu de me parler. J’en aurais chialer tellement je me suis sentie comme une petite enfant. J’avais pas besoin d’une leçon de morale. Ca fait des semaines que je noies la panique dans l’ivresse de la fête, dans des soirées sans fins, dans tout ce que je peux pourvu que j’ai pas à dormir. Je voulais juste…
J’écoute et je ferme ma gueule.
Ce qui me fait le plus mal, c’est que t’imagine que je ne te respecte pas. Ca me fend le coeur mais je ne dis rien. J’ai eu le droit à mon moment d'orgueil, j’te dois bien ton moment de remise à ma place.

-Tu m’aimes, mais il ne suffit pas que de le clamer, tu sais.

Je sais.

-Je suis le Kaelig de la réalité.

Et je suis tellement contente de te revoir. T’as pas idée.
Je t’écoute jusqu’à la fin. Je médite. Tu t’en vas et je réfléchis un peu.
Ne me demande pas pourquoi j’ai envie de sourire mais je souris.
Ce n’est pas que je me moque. Bien au contraire. Tu reviens avec une pharmacie de secours et je mets quelques secondes à comprendre ce que tu veux faire.

-Montre-moi ton dos.

Silence parfait. Je t’observe avec un mordillement de lèvres. J’ai trop peur que tu prennes ce sourire pour de la moquerie. Je defais la ceinture, retire le T-shirt et t’offre mon dos. Je m’approche de toi et te fais dos. Mon sourire revient.

-Kaelig? C’était débile. De dire tout ça. J’veux dire… Pas toi qui dit tout ça, moi qui dit tout ça. C’était débile et méchant et cruel et je suis désolée. Ca m’a fait vrillé… Comment tu m’as dit tout ça. T’as raison, dans le fond. Et j’ai pas à te dire comment tu vis tout ça, c’était pas cool de ma part. Ton rire… Ton “reveille toi”... J’ai eu l’impression d’être toute petite. Comme si… Comme si j’avais besoin de prouver mes armes ou je sais pas quoi. La vérité…

Je pouffe de rire et secoue la tête.

-La vérité, c’est que ça fait des jours et des jours que j’évite de dormir, que j’évite de faire autre chose que la fête parce que dès que je fais autre chose c’est la panique et…

Je hausse les épaules en tournant la tête vers toi.

-Je fais que ça : faire la fête jusqu’à sombrer dans le coma et m’entrainer pour me controler. C’est débile, je sais… Mais j’ai eu tellement peur, tellement peur putain, tout le temps...Et j’arrive pas à faire que ça s’arrête...

Je pousse un long soupire.

-J’suis désolée, j’ai envie de rire mais j’t’assure que je trouve pas ça drôle du tout. Au contraire. C’est juste...Euh… J’ai l’impression qu’on se retrouve vraiment là. Tout cassés et tout tordus et j’me sens si conne d’avoir attendue tout ce temps.

J’éclate de rire et je pleure un peu en même temps. Je pleure et je ris tellement que j’ai du mal à tenir debout.

-Tain, j’suis désolée. J’fais que chialer et être nulle. C’est terrible…

Je me retourne vers toi en essuyant mes larmes, je capte à peine que je suis parfaitement nue.

-Tu te trompes sur deux trucs par contre. Je suis pas déçue. Et même si parfois, je suis une petite conne prétentieuse qui prend tout de travers, je te respecte et je t’admire. Quand j’étais en bas, j’me demandais tout le temps ce que tu aurais pu faire et ça m’a beaucoup aidé. J’ai vu comment t’étais avec tes hommes et j’ai essayé de faire pareil…

Je pose ma main sur l’étoile sur ton torse.

-Je veux te redécouvrir, j’veux t’aimer comme tu mérites. Je te promet d’être honnête et je te considère comme un allié. C’est juste…

Je perds mon sourire et me laisse happé par la contemplation de ton tatouage.

-C’est frais et ça a laissé des traces et…

Je plisse les yeux.

-... C’est moi, ça?

Je te regarde avec une surprise indicible. Est-ce que tu t’es fait tatoué moi sur toi? J’ai la bouche légèrement entreouverte et je cherche la réponse dans tes yeux sans la trouver. J’écarte la main comme si j’allais souillé le symbole avec ma nouvelle vie moribonde.
Je sens les larmes revenir à vitesse grand v.
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Kaelig Taur
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J'imbibe les compresses de betadine et tamponne délicatement ton dos.  Les croûtes noires craquelées ressemble à des roches volcaniques. Il est ardu de discerner le sang de la souillure. Je m'applique avec douceur à déblayer cette peau meurtrie. Lacérée. Incendiée. Torturée. J'applique ensuite un baume cicatrisant pour grands brûlés. La baudruche de colère a éclaté, désenflé, disparu. L’agressivité reviendra sans doute, par à-coups, avant de s'estomper, de trouver une utilité, d'abreuver la pompe d'un nouveau moteur.
Il va nous falloir du temps.

Je ne sais pas si Unseelie nous le laissera.

Tu ris, tu pleures, tu trembles, t'excuses, ricanes de nouveau. Je te laisse déverser ton trop plein d'émotions en silence. Mes caresses remplacent mes mots.

- Tain, j’suis désolée. J’fais que chialer et être nulle. C’est terrible…
- Tu n'es pas nulle. Tu es simplement épuisée, Elie.
J'embrasse ton épaule, respire ton odeur longuement. Tu dois prendre le temps de te reposer, de soigner tes plaies là ... J'embrasse ta tempe. Et là... Je pause doucement ma paume contre ta poitrine. La guerre, ne laisse personne indemne.

Tu te retournes le visage baigné de larmes.

- Tu te trompes sur deux trucs par contre. Je suis pas déçue. Et même si parfois, je suis une petite conne prétentieuse qui prend tout de travers, je te respecte et je t’admire. Quand j’étais en bas, j’me demandais tout le temps ce que tu aurais pu faire et ça m’a beaucoup aidé. J’ai vu comment t’étais avec tes hommes et j’ai essayé de faire pareil…


Je t'offre une expression sincèrement surprise. L'aveux me touche si près du palpitant que j'en sens la cuisson se diffuser en étoile dans tout mon poitrail. J'en suis presque embarrassé.

- Je veux te redécouvrir, j’veux t’aimer comme tu mérites. Je te promet d’être honnête et je te considère comme un allié. C’est juste… C’est frais et ça a laissé des traces...
- Je le constate
, dis-je en dessinant du pouce les cicatrices et ton derme bosselé de brûlures.
- Et...... C’est moi, ça?

Je louche sur mon propre torse, puis glisse mes rétines sur ton visage stupéfait. Cette fois, je ne réprime pas le sourire tendre qui fleurit sous ma barbe.

- Evidemment que c'est toi....Ça t'étonne tant que ça ? Tu m'as dit un jour que tu te tatouais les gens qui comptent dans ta vie. Eh bien, j'ai voulu suivre ton exemple. Je viens étancher tes cils humides. C'est ta place, ici, Stea mea : près du cœur et des poumons.

C'est une trêve, une parenthèse. Il faut pourtant que nous abordions de nouveau, des sujets épineux.

- Mon amour, tu as vécu l'enfer -littéralement- de la guerre. Maintenant, elle vit au fond de toi. Par expérience, je peux te dire qu'y résidera toujours. Néanmoins, tu ne dois pas lui laisser le champ libre, elle est en train de saccager ton esprit. Mais pour reprendre le contrôle, tu dois te rétablir, être prête à affronter ton traumatisme.  Ça passe par un sommeil réparateur, la libération de la parole et toute l'aide que ton entourage pourra t'apporter en terme de soutien.

Je plonge mes prunelles dans les tiennes.

- Personne ne pourras t'aider à aller mieux, si tu ne reconnais pas toi même que tu es en difficulté. Tu dois l'accepter et prendre des mesures pour te réapproprier le contrôle. T’entraîner est une bonne chose mais sans cet étape primordiale, c'est vain. Tu dois restaurer ton énergie mentale et la maîtrise suivra... Tu comprends ?


Petit sourire en coin.

- Et on pourra s'amuser à compter nos cicatrices, si tu veux. Je suis persuadé que je gagne encore au nombre... héhéhé...

Alors que l’atmosphère se détend, je prends abruptement conscience de ta nudité.

Rahat !
Tu fais chier, vieille carcasse.
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Elehiel Thatcher
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- Tu n'es pas nulle. Tu es simplement épuisée, Elie.

L’entendre à voix haute, ça me fait tellement bizarre. L’entendre à voix haute me fait l’effet d’une bombe. Je pleure, je ris, c’est un ouragan d’émotion qui m’ébranle. C’est violent, c’est incontrôlable.

-Tu dois prendre le temps de et reposer, de soigner tes plaies là.

Baiser sur la tempe. Je ferme les yeux.

-Et là…

Main sur le coeur.

-La guerre, ne laisse personne indemne.

Je cligne des yeux et reprends comme je peux. Mais ça mouline dans ma tête. J’avais besoin d’entendre ça. J’en avais terriblement besoin. Je te fais face. Je me permet de retablir la vérité sur deux choses qui me paraissent importantes. Tu me regardes avec une stupeur qui me fais sourire. Je caresse tes lèvres avant de continuer.

Et puis y a cette étoile bleue sur ton coeur.

-Evidemment que c’est toi… Ca t’étonne tant que ça ?

Je hoche la tête, les yeux pleins de larmes. Je comprends pas mon cerveau écrase les données sous dix tonnes de bruits blancs.

-C’est ta place, ici, Stea mea : près du coeur et des poumons.

J’ai le souffle coupé et je te regarde, complètement perdue. La parenthèse est courte mais elle détend la tension qui était monté d’un coup.

Le sommeil réparateur, la libération de la parole et toute l’aide que ton entourage pourra t’apporter en terme de soutien…

Je garde mes yeux vissés sur les tiens.

- Personne ne pourras t'aider à aller mieux, si tu ne reconnais pas toi même que tu es en difficulté. Tu dois l'accepter et prendre des mesures pour te réapproprier le contrôle. T’entraîner est une bonne chose mais sans cet étape primordiale, c'est vain. Tu dois restaurer ton énergie mentale et la maîtrise suivra... Tu comprends ?

Je hoche la tête.

-J’essaie… Je… Je sais que je suis en difficulté. J’arrive juste pas à faire face parce que les crises nourrissent le trauma qui nourrit la crise qui nourrit le trauma et… Je sais pas par où commencer… Et Asmo m’a proposé d’aller voir un mec de Malsheem ou d’aller voir El-Hadji mais sans déconné, en terme de stress post traumatique, lui aussi il se pose là.

Je passe mes mains couturés sur mon visage en soupirant.

-Mais je comprends. J’t’assure. J’comprends ce que tu m’dis. J’irais l’voir, le gars de Malsheem. Salomon, j’crois. J’veux juste… aller mieux. J’ai peur de parler de ce qui s’est passé en bas parce que… Parce que vous avez tous l’air si tristes, si pas bien et j’ai l’impression que c’est de ma faute et j’ai pas envie d’en rajouter. Kaelig. J’voudrais que ça sorte, j’t’assure je sais juste pas à qui. J’ai pas envie d’imposer ça à qui que ce soit. Mais j’vais essayer, j’te promets.

Je découvre un petit sourire en coin.

-On pourra s’amuser à compter nos cicatrices, si tu veux.

Je ris un peu. Le genre de rire après un truc triste, qui gonfle malgré moi.

-Je suis persuadé que je gagne encore au nombre.

Je m’approche de toi et t’enlace avant de t’embrasser avec tendresse.

-J’ai plus de cicatrices que toi, j’tiens le paris!

Je te tire la langue, joueuse. Je retourne sur le canapé et décide de faire le premier pas.

-Quand j’ai attaqué Kali… Quelques semaines après, ils m’ont attrapée. Ils avaient prévus des chaînes spéciales après une entrevue douloureuse avec Kali.

Je montre mes avant-bras, ravagés. Je ne me souviens que de la douleur et de l’urgence de retirer ces putains de chaines, les geysers, les hurlements de ceux qui se faisaient toucher.

-Les chaînes transperçait les chairs et libéraient des mini filaments dedans, ça diffusait un genre d’acide, directement dans mes bras… J’crois. Chaque fois que je bougeais, ça allait plus loin, chaque fois que j’essaie de les retirer, ça mordait plus fort, j’étais dans une zone où rester au même endroit revient à disparaître.

Je frissonne un peu.

-J’ai passé deux semaines à errer jusqu’à les arracher sur un rocher. Léviathan m’a ramené de quoi recoller les morceaux. J’les peins généralement en noir ou juste, je les peins, sinon, j’ai l’impression de sentir l'espèce de métal vivant continuer son chemin dans mes veines…

Je parcours les cicatrices des doigts avant de dire.

-J’ai quelque chose à te demander. Ca va sans doute te paraitre con. Tu veux pas faire disparaitre ces putains de cheveux…? J’les hais. J’peux pas les voir. J’arrive pas à les couper et j’peux pas les voir.

C’est soudain et probablement incompréhensible pour quelqu’un qui ne connait pas ma position sur ma propre féminité… Mais toi, tu sais… Tu m’as vu fluctuer, tu sais à quel point c’est un problème.
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Kaelig Taur
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Je suis rassuré que la paix s'invite à nouveau entre nous. Le statu quo, du moins. Je suis trop fatigué pour répondre à une quelconque démonstration nouvelle de colère. Je n'ai plus d'énergie à gaspiller en querelles.

Ce baiser est trop court, ta chaleur quitte l'écrin de mes bras. L'absence creuse mes vices cachés. Ce n'est pas le moment, je dresse l'oreille, assis en tailleur, à même le tapis défraîchi.

Le récit que tu m'offres est horrible. La torture est déjà un art subtile et raffiné lorsqu'il se pratique sur terre, alors, avec les moyens mis à disposition d'une Princesse Démon, cela doit décupler l'imagination. Je ne pipe mot. Tous commentaires seraient mal venus et sans effet lénifiant.

- J’ai quelque chose à te demander.
- Oui ?
- Ça va sans doute te paraître con.
- Dis-moi...
- Tu veux pas faire disparaître ces putains de cheveux…? J’les hais. J’peux pas les voir. J’arrive pas à les couper et j’peux pas les voir.


Je me lève pour aller chercher une chaise que je pose au milieu du carrelage de la cuisine.

- Assieds-toi.

Sans mot superflu, je vais fouiller la salle de bain en quête d'une tondeuse. Je sais qu'on l'utilise parfois pour élaguer le cuir chevelu lors de blessures à la tête. Il y a déjà des ciseaux dans la trousse de pharmacie. J'empoigne une serviette et je reparais, armé pour jouer au coiffeur.
Je noue la serviette autour de ton cou et commence déjà par défricher cette longueur inhabituel. La musique des lames qui taille dans la masse a quelque chose de relaxant. Je comprends ton inconfort comme j'en suis venu à comprendre celui de Ciulin à l'époque où je lui coupais moi même sa tignasse.

- La première fois que Ciulin a manifesté son envie d'être un garçon, c'était vers ses huit ans, je crois. Elle s'est ratiboisée la tête avec une paire de ciseaux. Sa mère en a fait une syncope et a refusé de toucher à cette chevelure massacrée. Elle adorait brosser et natter sa gamine. C'était sa première fille... C'est moi qui ai du rattrapé les dégât avec une tondeuse...
Petit rire étouffé. Je ne sais pas pourquoi ça me rappelle ça...

Les mèches bleues tombent en pluie tout autour de la chaise. On pourrait s'en faire des oreillers.

- Pourquoi tu les as laissé pousser... ?

J'en viens à atteindre une longueur acceptable pour travailler à la tondeuse, aussi je m'exécute. Le bourdonnement de l'engin remplace le couinement régulier des cisailles. Je ne suis pas un coiffeur émérite, mais, le service militaire vous apprend à réaliser des képis au millimètre près. J'aime singulièrement le frissonnement des poils ras sur ta nuque, tout contre la pulpe de mes doigts.
J'éprouve une envie brusque de t'embrasser à pleine bouche, un élan d'amour mal maîtrisé. Je ne le réprime pas.

Je te rends finalement ton souffle et reprends ma tâche comme si cette interruption n'avait jamais eu lieu.
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Elehiel Thatcher
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Tu ne poses pas de question. Tu tires une chaise.

-Assieds-toi.

Tu ne dis rien de plus et je t’en suis reconnaissante. Je savais que tu comprendrais. Je m’asseois, j’envisage un instant de me rhabiller mais je ne le fais pas, au moins, j’aurais un T-shirt sans bout de cheveux qui piquent. Tu reviens et quand tu noues la serviette autour de mon cou, je me permets de laisser glisser mes doigts sur ton bras, je redécouvre la sensation des cicatrices sous mes doigts, des poils qui chatouillent la pulpe, des veines qui parcourent ta peau.
Tu coupes dans le vif et chaque mèches qui tombent me fait un bien fou. J’arrivais pas à le faire, j’ai pas la moindre idée de pourquoi. Ca me panique un peu, faut dire, de voir tomber les meches.
J’écoute l’histoire de la première coupe à la tondeuse de Ciulin.
Sa mère… elle est vraiment super chelou. Je souris en imaginant unae mini-Ciulin, bras croisés, passé à la tondeuse devant un Kaelig mi faché, mi amusé par la détermination de sa progeniture.

-Je ne sais pas pourquoi ça me rappelle ça…

Je ris un peu et je hausse les épaules.

-J’en sais rien mais j’te vois bien à moitié mort de dire et à moitié en train d’essayer de garder ta tronche de papa pas content en récupérant le massacre. Et iel, bras croisés sur son tabouret en mode “cause toujours tu m’intérésse”. Iel a un sacré caractère mais iel est tellement gentil aussi.

Il y a une auréole de mèches turquoise autour de nous. J’ai envie de les cramer.

-Pourquoi tu les as laissé pousser…?

Je hausse une nouvelle fois les épaules.

-J’en sais rien… j’ai pensé à les garder bleus parce que… Parce que tout le monde me connaissait comme ça et que c’était un peu un genre de drapeau. J’ai pas pensé à les couper parce que mon identité de genre c’était un peu le dernier de mes problèmes, en bas. Bleu c’était important pour rallier… En vrai j’en ai marre du bleu, peut être que jvais faire rose ou rouge ou p’têtre meme vert, chai pas. T’en pense quoi?

Tu lances la tondeuse et tes doigts dans ma nuque provoque des étincelles que j’analyse pas. Elles me font peur mais ça va parce que t’es là et que ça me fait un bien fou de sentir tes doigts sur ma nuque. Tu m’embrasse à pleine bouche et ça me prend de court. Je ferme pas les yeux, je te regarde de si près, t’es si beau… Je ressens une bouffée d’amour inconditionnel, un truc qui vient du fond de mes tripes. Tu t’arrêtes aussi soudainement que t’es venu. Ca me laisse figée sur ma chaise, un peu stupide. Je te laisse finir.
Quand la machine se coupe, je me redresse et fais volte face pour t’embrasser, j’te rends l’appareil. Je me glisse dans tes bras, collée. C’est que maintenant que je réalise à quel point sentir ta peau contre la mienne m’apaise, combien ça me fait sentir à ma place. Je m’écarte juste un peu pour te regarder. Je caresse ton visage, tes cheveux, ton cou. Je te détaille à nouveau. Je souris.

-Merci.

Je t’embrasse à nouveau. Puis j’entreprends d’épousseter les petits cheveux dans mon cou avant de remettre mon T-shirt et ma ceinture. J’attrape ta main. Je t’emmène jusqu’au canapé, je me love contre toi. Ton odeur emplit mon espace, apaisante.

-On parle beaucoup de moi mais… toi… Comment tu vas? T’as l’air… au bout du rouleau…

Je laisse courir mes doigts sur ta peau.

-Ca… j’me souviens. Ca marche dans les deux sens. Quoiqu’il arrive.

Et puis je pouffe de rire et dessine ses cernes du doigt.

-Et puis tu ressembles à un petit panda-taureau barbu!

Je passe sur ses genoux, à califourchon, pour lui faire face. Je refléchis sans doute pas assez. Je viens me lover contre toi, comme un petit koala, nez dans ton cou.

-Tu sais, pour après ce soir, ça ira. On s’en sortira, faut pas te prendre la tête. On trouvera quelque chose. Je sais que t’as tes responsabilité de chef des Sang-Coureurs et que y a tout les trucs qui se passent. Mais ça ira. On s’en sortira et si faut s’cacher on s’cachera. Ca sera pas facile mais ça ira.

J’y crois tellement fort, t’as pas idée. J’y crois avec tout mon être. Ca ira, peut-être pas tout le temps mais tant qu’on est ensemble droit et honnêtes l’un envers l’autres, ça ira.

-Je ferais ce qu’il faut pour aller mieux, mon amour. J’resterais pas dans cet état.
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Kaelig Taur
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-...En vrai j’en ai marre du bleu, peut être que jvais faire rose ou rouge ou p’têtre meme vert, chai pas. T’en pense quoi?
- Je crois que tu es faite pour la couleur, quelle qu'elle soit.
Puis j'avance , curieux. Tu es brune d'origine ?

J'ai fini mon oeuvre.
J'ai l'impression de t'avoir délestée d'une chape de plomb qui t'affaissait les épaules. Tu es de nouveau "toi". A peine ai-je éteint la tondeuse que tu me sautes au cou. Baiser fougueux et nudité abrasive excite mes sens malheureux. Je t'aime autant que j'ai envie de toi. Ce peau à peau à ça de satisfaisant que j'entend battre ton coeur. Tu en as toujours un.

sa musique m'a manqué.

- Merci.

Tu picores à ma bouche, en petit oisillon avide. Je tressaille à chaque baiser. Je me fais l'effet d'un jeune ado énamouré, c'est tragique. Tu me guides jusqu’au canapé, avec ta chemise de nuit improvisée. Cette ceinture ne retient rien, tu sais ? Il est délicat de paraître digne et tendre quand ma virilité se bouscule au portillon.

- On parle beaucoup de moi mais… toi… Comment tu vas? T’as l’air… au bout du rouleau. Ça… j’me souviens. Ça marche dans les deux sens. Quoiqu'il arrive.
- C'est... C'est tendu depuis que tu es partie. A tous les niveaux...
Choix de mots malheureux.
- Et puis tu ressembles à un petit panda-taureau barbu!

Tu t'en amuses, et je me contente d'un sourire grondant. Je me marre moins quand tu te mets littéralement à chevaucher mes cuisses. Mon dos s'enfonce dans le canapé, acculé par ta cruauté candide. J'en bafouille.

- Y a... je.. c'est compliqué...

Tu te loves contre moi, innocente créature en quête de tendresse. Incapable de lutter, je te laisse m'assaillir, fixant le plafond pour désamorcer ma biologie crasse.

- Une malédiction s’est abattue sur le quartier est de la ville. Le brouillard dont tout le monde parle est mortel ou il rend fou. Tu as peut-être entendu parler de l'incident des papillons sur le port. C'est la même entité à l'oeuvre : "Unseelie". On ne sait pas qui sait, ni même ce que c'est, mais c'est suffisamment vieux et malin pour manipuler les divers factions en place dans la ville, et de plus gros bonnets comme... le Pandémonium. On ne dispose de pratiquement aucune ressource pour lutter contre. On subit. Et puis... Je laisse un silence s'installer. Je chercher mes mots. Je suis encours de divorce avec Lavinia. La procédure est accélérée parce qu’elle a été internée en hôpital psychiatrique. Elle a vrillé quand je lui ai présenté les papiers. Elle a essayé de me tuer à coups de télékinésie et elle a faillit blesser Sorin quand il a voulu s'interposer. J'ai passé un accord avec ton oncle pour qu'elle soit protégée des autres et d'elle même par Malsheem. Comme ça les gosses peuvent lui rendre visite mais elle n’est plus un danger pour eux.

Et pour moi. Elle reste une cible de choix pour m'atteindre. Des décennies de mariage pour en arriver là.
J'ai un drôle de rire un peu aigre.

- Je suis le pire chef Sang-Coureur de ma lignée....

Ton souffle régulier chauffe les artères de mon cou. Paisiblement.

- Tu sais, pour après ce soir, ça ira. On s’en sortira, faut pas te prendre la tête. On trouvera quelque chose. Je sais que t’as tes responsabilités de chef des Sang-Coureurs et que y a tout les trucs qui se passent. Mais ça ira. On s’en sortira et si faut s’cacher on s’cachera. Ça sera pas facile mais ça ira. Je ferais ce qu’il faut pour aller mieux, mon amour. J’resterais pas dans cet état.
- Je sais... Je te tiendrais la main comme toujours.


Je laisse mes doigts courir sur ta nuque, prendre le chemin de ta colonne vertébrale. Je sillonne entre tes vertèbres du bout de mes phalanges.

- Maintenant que t'es là, j'te la lâcherais plus.
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Elehiel Thatcher
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-Tu es brune d'origine ?
-Ouep! Même que j’ai les cheveux qui ondulent. Mais la décolo les bute un peu de ce coté-là… Et puis, court comme ça, ça s’voit pas.

Quand tu as finis, je me rappelle à tes bras. Je me sens tellement plus légère, tellement plus moi. C’est comme si j’avais retrouvé quelque chose de perdu. J’ai l’impression d’être l’inverse du héros qui gagne de la force avec ses cheveux. Plus ils sont courts et mieux je me sens. Pour tout le reste, y a des perruques!
Parmi les meches de cheveux bleus éparpillés au sol, je retrouve ta chaleur, ton odeur et ton coeur. J’en ai raté, des choses… Tellement, tellement de choses. Je te sens frémir à chaque baisers que je dépose sur tes lèvres et je réalise que je t’ai manqué. J’oubliais que je comptais ici. C’est toujours étrange, ma tête, elle me fait oublié les choses importantes… Une fois sur le canapé, je te demande comment ça va en sachant parfaitement la réponse. Elle ne se fait pas tarder. Tout est compliqué, rien ne va.
Je détends l’atmosphère pour te faire rire et m’installe pour être face à toi. Je te sens te tendre et je réalise très soudainement que je suis la seule assexuelle des deux. J’ai un instant de flottement avant de sourire un peu.

-T’es pas obligé de t’écarter, c’est pas grave. Je t’aime, trique ou pas trique. Visiblement, c’pas la Sainte-Pas-trique! héhé!

Je pouffe de rire et vient me lover contre toi, pour te prouver que ça me dérange pas vraiment du moment que tu ne m’imposes pas de satisfaire cette faim-là. Mais surtout, je me love parce que je suis si bien comme ça, contre toi. Je reste à respirer ton odeur, contre ton cou. Je caresse tes cheveux d’une main. J’adore la sensation entre mes doigts. C’est terrible d’être aussi accro à quelqu’un. Y a de nouveau ces étincelles dans le fond de mon ventre que je comprends pas. J’ai le palpitant qui s’inquiète puis je me calme à l’aulne de ta chaleur. J’inspire profondément, j’expire doucement. Pour le moment, la crise est sous contrôle, reste à savoir si ça sera durable.

-Une malédiction s’est abattue sur le quartier est de la ville. Le brouillard dont tout le monde parle est mortel ou rend fou.
-Je sais pour le brouillard mais je savais pas que c’était vrai ces histoires de brouillard tueur. On m’dit pas grand chose, en fait...

Ca me rappelle de très mauvais souvenirs...

-Tu as peut-être entendu parler de l’incident des papillons sur le port.

Non, j’en ai pas entendu parler mais j’ai entendu les histoires sur les papillons qui se baladent un peu partout en ville.

-C’est la même entité à l’oeuvre : “ Unseelie”. On ne sait pas qui c’est, ni même ce que c’est, mais c’est suffisamment vieux et malin pour manipuler les divers factions en place de la ville, et de plus gros bonnets comme… le Pandémonium.
-...Ah… Oui. Quand même… C’est pas un pet d’lapin, ce truc…
-On ne dispose de pratiquement aucune ressource pour lutter contre. On subit.
-C’est la merde… j’peux pas vous laisser trois secondes tout seul. J’pars et quand je reviens, ça pue la merde de partout… Sans déconné…

J’essaie de blaguer mais tout ça m’inquiète, faudrait que j’en parle à Asmo, je veux en savoir plus. Moi aussi, je veux aider.

-Et puis…

Le silence s’étend, je m’écarte un peu pour te regarder. Tu refléchis. Je caresse ton visage.

-Je suis en cours de divorce avec Lavinia.

Je sens les larmes monter malgré moi. Je m’en veux quasiment immédiatement. Je sais qu’il l’aime. Je sais ce que représente ses engagements pour lui… D’un autre coté… Je sais à quel point cette femme et leur relation lui étaient néfastes. Ca me rassure, ça me rassure tellement. J’embrasse l’intérieur de sa main. Je ne commente pas. C’est pas ma place. J’ai déjà fait peur de mes inquiétudes, je suis là pour l’épauler

-La procédure est accélérée parce qu’elle a été internée en hôpital psychiatrique. Elle a vrillé quand je lui ai présenté les papiers. Elle a essayé de me tuer à coups de télékinésie et elle a failli blesser Sorin quand il a voulu s’interposer.
-Il va bien?

J’aime bien ce gamin, les souvenirs sont lointains mais je me rappelle d’un gamin doux et gentil doté d’une grande sensibilité.

-J'ai passé un accord avec ton oncle pour qu'elle soit protégée des autres et d'elle même par Malsheem. Comme ça les gosses peuvent lui rendre visite mais elle n’est plus un danger pour eux.

Oh… Je vois de quel  hopital il s’agit. Je hoche la tête et  me presse contre lui. Je le serre dans mes bras. J’suis là, mon amour. J’suis là.

-j’espère qu’elle ira mieux, sincèrement… Je suis… Contente que tu aies pris la décision d’avancer.

Toi qui est resté statique si longtemps et qui en a souffert tout du long.

-Je suis fière de toi, mon amour.

-Je suis le pire chef Sang-Coureur de ma lignée.

Ton rire me fait mal. Tu te fustiges pour tant de choses. Tu portes la responsabilité de certaines et désormais, tu avances vers des changements. C’est tellement plus que quand on s’est rencontré. Tu réalises comme tu deviens meilleur. Tu l’as fait tout seul. J’suis tellement, tellement fière, ça irradie dans tout mon être.
Je reviens me loger dans ton cou, mon nez caresse ta peau.
Je tente de te rassurer. Ta réponse me fait sourire.

-Je sais… Je te tiendrais la main comme toujours.

Je ronronne de bonheur sous la caresse. Elle m'électrise aussi et ça, ça me plait moins. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je me presse contre toi, je m’étire sous ta main.

-Maintenant que t’es là, j’te la lâcherais plus.
-Toute façon, j’ai aucune raison de te la rendre. Je l’aime trop. Et j’aime bien le taureau qu’est au bout. Des fois, il m’embrasse et tout le temps, il me fait sentir à la maison. Dingue, pas vrai?

Je m’écarte juste pour t’embrasser. Je prends ta main et en embrasse l’intérieur. Je me perds dans ton regard à nouveau. Je souris un peu et penche la tête. Je pose ta main contre le tatouage qui te représente et je penche la tête.

-Alors dis-moi… Comment je fais pour pas te rendre la vie plus compliquée, maintenant que tu m’es tombée dessus en glissant dans des flaques d’huiles?

Je souris doucement et je penche la tête.

-Par exemple…. Si je t’invites à être mon plus un à la soirée d’Asmo, est-ce que tu penses que ça va ou pas? Parce que c’est une soirée à thème et j’ai très envie de te transformer en Zeus, là. Tu serais le Zeus de la classe.

Je pouffe de rire et t’embrasse à nouveau, ça dure plus longtemps, j’y vais plus fort et plus loin sans comprendre réellement pourquoi je fais ça.
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Kaelig Taur
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-T’es pas obligé de t’écarter, c’est pas grave.
- Je.. Je suis désolé. C'est pas correct....Mais je.. hum.. ça se déclenche sans.. enfin tu vois.... J'ai pas eu d'activité sexuelle depuis des mois. Et soudain je tiens la femme que j'aime toute nue contre moi. Je sais bien que c'est pas ton truc. Je...
Arrêt brutal de la litanie d'excuses. Tu peux m'empêcher de parler avant que je sombre complètement dans le ridicule ?
- Je t’aime, trique ou pas trique. Visiblement, c’pas la Sainte-Pas-trique! héhé!
Je fronce les sourcils, boudeur.
- Vous avez vraiment un humour de merde dans les Fosses.... Je souris comme un crétin... genre qui atteint franchement le fond du trou !

La conversation embraye sur des sujets beaucoup moins drôles. Je te mets au courant du contexte ésotérique et familial. Je te rassure sur l'état de Sorin. Fiu est solide, simplement attristé par l'état de sa mère. J'explique que Iula a quitté la maison et qu'on ne s’est que peu parlé depuis qu'elle a pris son envol. Elle chasse en solo. Mihaï est resté mais s'absorbe dans le travail et de nouvelles fréquentations. Cristian travaille avec Ciulin et sa petite copine voyante, quant à Vioréa, elle me hait cordialement.

- Lévie vient souvent à la maison, c’est devenue une sorte de "petite soeur un peu simplette" pour eux. Même Vioréa a fini par baisser les bras devant son incapacité à la vexer. J'ai fait découvrir la bière à Lucien. C'est un chien plutôt sympathique, un brin moqueur mais je suppose qu'il faut au moins ça pour arriver à suivre avec sa Reine. Ah.. Et je joue régulièrement de la musique avec Gontrand. Drôle de gadjo ce Copperman. J'ai pas encore vu le fameux "Louis" mais sa meilleure amie polymorphe est franchement dérangeante....

Au badinage succède les promesses, les déclarations, les douceurs. Tu me malmène tu sais ?

- Alors dis-moi… Comment je fais pour pas te rendre la vie plus compliquée, maintenant que tu m’es tombée dessus en glissant dans des flaques d’huiles? Par exemple…. Si je t’invites à être mon plus un à la soirée d’Asmo, est-ce que tu penses que ça va ou pas? Parce que c’est une soirée à thème et j’ai très envie de te transformer en Zeus, là. Tu serais le Zeus de la classe.
- hum...Je suis flatté, vraiment. Je serais ravi d'incarner ton Zeus-Taureau-Panda, mais penses-tu que ce soit très judicieux de nous afficher ensemble en public ? Mes hommes me trouvent mous et digèrent assez mal mes nouveaux choix de vie. Je n'aimerais pas leur donner du grain à moudre...


Je te caresse le bout du nez du pouce.

- Même déguisé, je reste un homme observé... Enzo fera un compagnon bien plus valable que moi.

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Elehiel Thatcher
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- Je.. Je suis désolé. C'est pas correct....Mais je.. hum.. ça se déclenche sans.. enfin tu vois.... J'ai pas eu d'activité sexuelle depuis des mois. Et soudain je tiens la femme que j'aime toute nue contre moi. Je sais bien que c'est pas ton truc. Je…

Je pouffe de rire tout le long. T’es trop mignon avec toutes tes excuses. Y a pas mort d’homme, tu bandes juste. Y a pas beaucoup d’homme prêt à s’asseoir sur une pulsion sexuelle, toi, tu le fais et en plus tu t’excuses.

-Tu peux m’empêcher de parler avant que je sombre complètement dans le ridicule?

Adorable, j’te dis. Je détends tout ça avec une bonne petite blague.

-Vous avez vraiment un humour de merde dans les Fosses…

J’éclate de rire en voyant ton sourire d’andouille.

-Genre qui atteint franchement le fond du trou !
-J’sais pas ce que c’est ton excuse à toi, pour avoir un humour de merde, mais t’es pas mieux!

Je te couvre de petits bisous avant d’en revenir à des choses sérieuses. Tu me parles de ta famille, me rassure sur Sorin. Je suis contente d’entendre que Iula a pris son envol. Même si ça ne s’est pas passé dans des conditions optimales, le fait est qu’elle avait besoin d’apprendre à vivre seule et pour elle. Elle avait grandement besoin d’air. J’ai entendu parlé de Mihaï et entendre parler de Ciulin me fait sourire.
Vioréa reste le vrai problème. Je doute que cette petite haisse son père, c’est juste plus facile que de réaliser que la situation est merdique. Elle est jeune. Elle a été privilégiée toute sa vie. Elle apprend que la vie est à chier d’une manière crue et cruelle. Je fais confiance à Kaelig et Sorin pour l’accompagner et lui montrer que tout va bien.

-Lévie vient souvent à la maison, c’est devenueu ne sorte de “petite soeur un peu simplette” pour eux.

Je glousse un peu et dessine son cou du bout des doigts.

-Est-ce que t’es en train de me dire que t’as plus ou moins adopté un Prince-démon? Bon, j’avoue, elle est chou.
-Même Vioréa a fini par baisser les bras devant son incapacité à la vexer.

En meme temps, Vioréa doit être un festin pour Léviathan. Et puis, c’est une gamine face à un démon millénaire qui a son propre sens de la logique. Il me parle de Lucien et de gontrand et de tout les gens qu’il a rencontré depuis que je suis morte.
Je souris sans m’arrêter. Tellement contente. Je savais bien que faire se rencontrer Gontrand et Kaelig serait une bonne idée. Je t’embrasse avec une certaine voracité qui déclenche une pluie d’étincelles.
Tu me parles de créatures ouvertement, tu as appris à aimer les personnes en dépits de leur races. T’en as fait du chemin depuis que je suis partie. Je t’avais dit, pas vrai, que je ne serais que le début d’une progression plus vaste.

-Drôle de gadjo ce Copperman.
-Ce mec chie des pâtes en continue. Il est aussi chanceux que j’ai la poisse, c’est incroyable.

Je me doute que tu fais pas références à ça.

-J’ai pas encore vu le fameux “Louis” mais sa meilleure amie polymorphe est franchement dérangeante.

J’éclate de rire et hoche la tête.

-Klaudia? Ouais. Elle est bizarre et probablement plutôt dangereuse… Louis, j’l’ai jamais vu, mais j’ai trop hate! Déjà, Klaudia l’appelle le “Chatelain”, donc j’imagine que c’est le cliché du français pédant. J’ai tellement hate.

J’applaudis un peu.

Ne sachant pas les limites de ce qu’on peut ou pas se permettre de faire, je pose des questions. Est-ce que la soirée, ça serait possible.

-Hum… Je suis flatté, vraiment. Je serais ravi d’incarner ton Zeus-Taureau-Panda, mais penses-tu que ce soit très judicieux de nous afficher ensemble en public ? mes hommes me trouvent mous et digèrent assez mal mes nouveaux choix de vie. Je n’aimerais pas leur donner du grain à moudre.

Je mords gentiment ton bout de doigt avant d’embrasser ton nez.

-Même déguisé, je reste un homme observé…
-...Vrai…
-Enzo fera un compagnon bien plus valable que moi.
-Beh oui mais lui, il fait son look avec des designers, c’pas marrant… AH! J’vais d’mander à Ciulin si j’peux lui faire un costume!

J’applaudis un peu avant de revenir t’embrasser.

-Mais ok, si tu trouves que c’est une mauvaise idée. Moi, j’en sais rien. J’m’en fiche de m’afficher en public avec toi. Mais si tu m’dis qu’il vaut mieux pas pour que chez toi ça reste groupé, pas de soucis.

Je penche la tête sur le coté et caresse doucement ton torse.

-Au pire, on pourra faire les soirées chez Gontrand! Tout le monde sait que c’est un chasseur chez les humains et tout le monde chez les créatures sait qu’il est de Malsheem! Bonne idée, nan? J’pourrais venir buffer avec vous! Enfin, sauf si c’est votre moment à vous.

Sourire de petit chat malicieux.
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Kaelig Taur
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- Beh oui mais lui, il fait son look avec des designers, c’pas marrant…
- Je... Suppose... ?
Mon univers est à milles lieux de ce genre de considérations.
- AH! J’vais d’mander à Ciulin si j’peux lui faire un costume!
- Fais-donc ça ! Ma fill... Mon fil... Ciulin , sera sans doute ravi de servir de cobaye.


Ma gosse a toujours eu le sens du spectacle, et le charisme qu'il implique. Cela m'a toujours causé un grand désarroi et une coupable fierté.

-Mais ok, si tu trouves que c’est une mauvaise idée. Moi, j’en sais rien. J’m’en fiche de m’afficher en public avec toi. Mais si tu m’dis qu’il vaut mieux pas pour que chez toi ça reste groupé, pas de soucis.
- Ça n'est pas une question de s'en foutre ou pas. Il n'y a pas que toi et moi dans la balance. Il faut préserver les apparences si je veux pouvoir maintenir la cohésion de mes troupes et protéger mes accords avec Malsheem. Je le fais moins pour ton oncle que pour Ciulin. Son investissement dans cette organisation secrète est ... profond. Et je suis désormais impliqué jusqu’au coup avec. Pour la survie de tout cet échafaudage à équilibre précaire, mieux vaut rester discret et ne pas m'associer publiquement à des démons.


Je pousse un soupir lasse et me masse l'arrête du nez.

- Tenter de faire croire que Lévi est une simple sorcière qui lévite dans ma cuisine est déjà compliqué... Si je commence à compter fleurette à la nièce d'Asmodée et à boire des coups avec lui. S'en est fini de .. de tout !
-Au pire, on pourra faire les soirées chez Gontrand! Tout le monde sait que c’est un chasseur chez les humains et tout le monde chez les créatures sait qu’il est de Malsheem! Bonne idée, nan? J’pourrais venir buffer avec vous! Enfin, sauf si c’est votre moment à vous.
- ...
J'ouvre la bouche, estomaqué par ta capacité à rendre tout léger et sans conséquence. J'ignore ce que tu as du mal à comprendre avec "pas en public", fais-je avec un petit sourire mi-figue, mi-résigné. Mais oui.. On verra...

Je nous fais soudain basculer à l’horizontal sur le canapé. Je réalise, seulement allongé, à quel point je suis épuisé.

- ... Là, de suite, j'ai vraiment besoin de récupérer.

Je te sers tout contre moi, satisfait de sentir ta joue sur mon torse. Soupir d'aise, cette fois. Je te caresse tendrement les cheveux.

- Bon retour à la maison, Stea Mea.
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Elehiel Thatcher
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Je te vois me regarder avec cette grande bouche en “O” et j’ai du mal à comprendre ce que je viens de dire de mal. Comme j’ai du mal à faire rentrer dans mon crâne toutes les implications que tu m’énonces. C’est nouveau pour moi. C’est même plus que nouveau, ça me parait complètement délirant. C’est bien pour ça que je pose les questions stupides et que j’en discute avec toi. J’y connais foutre rien, j’comprends pas la moitié des trucs qu’il faut faire pour continuer à te voir. J’apprendrais mais pour le moment, j’suis trop contente de t’avoir contre moi et de te sentir respirer pour pouvoir calmer mes ardeurs et mon envie galopante de vouloir faire tout ce que je pouvais pas faire quand j’étais malade avec toi. Pourtant, aux vues de ce que tu me dis, je comprends qu’il va me falloir être patiente et je ne sais pas si la patience fait partie de mes qualités mais je ferais de mon mieux, j’espère.

-J’ignore ce que tu as du mal à comprendre avec “pas en public”... Mais oui… On verra...

T’as un petit sourire qui abdique et j’ai l’impression d’avoir dit une bétise. Je cligne des yeux et refléchit un peu.

-Mais… Euh… Les soirées chez Gontrand dans sa garconnière avec Klau, Louis et Gontrand, c’est aussi en public?

Je pose la question ingénuement même si ce que tu me dis me donne déjà la réponse. L’idée me vient que ça doit aller de même avec aller chez Enzo ou bien chez Even. Un vent de panique passe sous ma voute cranienne : mais où est-ce qu’on va bien pouvoir se voir? J’ai pas de chez moi, je vais pas aller chez lui ou à l’arena, ça serait parfaitement stupide… Alors où?

J’ai la soudaine vision de lui et moi dans des ruelles sombres et ça me rappelle beaucoup trop les vieilles passes à 15 balles que je faisais à mes débuts sur le trottoire. Je m’apprête à paniquer quand le monde devient horizontale.
Je me glisse contre ton torse, je l’embrasse, d’ailleurs au passage. Ton odeur m’enveloppe et je réalise la paix que ça m’apporte.

-...Là, de suite, j’ai vraiment besoin de récupérer.

Je me redresse un peu et l’observe, il a pris dix ans en quelques minutes. Il est épuisé. Je n’ai pas sommeil et quand bien même, je sais qu’il me fuira.

-Dors, on a tout le temps de discuter de ça plus tard.

Je souris et dépose un baiser sur ton cou avant de me laisser presser contre toi. Ton soupir gronde à mon oreille et je souris.
Tes doigts dans mes cheveux de nouveau courts déclenchent des sensations souvenirs qui me mettent les larmes aux yeux. Elles sont délicieuses, ces sensations. J’ai eu raison, putain, de me battre pour retrouver ça. Ca valait le coup.

-Bon retour à la maison, Stea Mea.
-J’suis contente d’être rentrée, mon amour…

Je frotte gentiment mon nez contre ton torse avant de rester contre toi. Peu à peu, je te sens sombrer dans le sommeil et je ne bouge pas. J’ai beaucoup de chose à refléchir et surtout, je profite de ce moment de paix et de tranquilité. Ils sont si rares depuis que je suis revenue.

Maintenant qu’on se tient la main, à nouveau, tous les deux, ça ira. Tout ira bien, j’en suis sûre.
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