Mess is Mine - Feat. Lucy choupie.

Date d'inscription : 02/06/2019

Il fait nuit, c'est autour de deux heures du mat. Alsie n'arrive pas à dormir. Ou plutôt, elle redoute un peu de dormir. Les cauchemars, couplées aux insomnies, ne sont clairement pas aidants. Son sommeil est devenu bien plus capricieux depuis que le brouillard s'est mêlé de sa vie -et de celle de tant de personnes. Après une demi heure à tourner en rond dans son lit, l'adolscente décide qu'elle en a marre. Khal, lui, serait bien resté affalé comme un sac sur le lit. Quand il voit que sa maitresse s'habille (sortir ?) et attrape ses chaussures (sortir !!) le chien se redresse d'un bond et vient frétiller devant la porte and fouettant l'adolescente à force de remuer la queue. Sortir ! SORTIR !

- Oy, du calme. Fais pas de bruit, hein ? Ce serait méchant de réveiller Bei et Sha.

Peine perdue. A peine a-t-elle ouvert la porte que l'animal se rue dans le couloir et descend l'escalier quatre à quatre alors qu'Alsie pousse un profond soupir. Puis, plus discrètement que son abruti de chien, Alsie referme la porte de sa chambre derrière elle et descend les marches. Quand elle arrive devant la porte d'entrée, Khal est assis, langue pendante, têtre inclinée sur le côté et l'air très fier de lui. Pas de bruit dans la maison, tout baigne.

- Crétin.

C'est soufflé en faisant les gros yeux, mais elle ne peut s'empêcher de sourir en le voyant se ruer dehors et faire le zouave dans le jardin. Vérifiant qu'elle a ses clefs, la jeune fille verrouille derrière elle et s'avance dans la rue à la suite de Khal Doggo. Elle a beau dire, mais c'est très appréciable qu'il n'aboie pas, ou peu. Habillée de son énorme hoodie Aleister Black pour lui tenir chaud, d'un blue jean épais et de ses doc, Alsie semble partir pour une balade ordinaire au parc. Et peut-être bien qu'elle va y aller, d'ailleurs. Son énorme casque sur les oreilles, elle sembe coupée du monde. Celui-ci n'est pas en marche pour autant : il n'est là que pour bien montrer à un quelconque passant qui voudrait l'aborder qu'elle ne l'entend pas. Mais Alsie, et surtout en se promenant de nuit, se garde bien d'écouter de la musique trop fort pour pouvoir anticiper ce qui se passe dans son environnement.

Après avoir marché un moment sans trop réfléchir à une destination, ses pas la mènent non loin du parc Ormeau. C'est un endroit qu'elle aime bien, et Khal lui arrache un éclat de rire en s'élançant à toute allure dans les vastes zones herbeuses. Marcher fait du bien à la jeune O'Mahony. A défaut de l'aider à ne pas trop réfléchir, il y a un quelque chose d'apaisant. La nuit, surtout. Ce n'est pas sa première virée nocturne, et certainement pas la dernière.

Ils zonent un peu tous les deux, le pit bull à ses côtés après la première demi-heure passée à courir partout. Et d'un coup, le chien se redresse, et part à toute vitesse. Surprise, Alsie se met à courire aussi dans la même direction. Il lui semble voir une silhouette un peu plus loin, et elle espère que Khal n'est pas en train de la foutre dans la merde. Mais hors de question de laisser cet abruti tout seul : soit tu es sans danger mais elle en veut pas qu'il fasse de connerie, soit il vaut mieux qu'elle soit à ses côtés si tu n'es pas une bonne pioche.

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Picture yourself in a boat on a river
With tangerine trees and marmalade skies.
Somebody calls you, you answer quite slowly,
A girl with kaleidoscope eyes.
Cellophane flowers of yellow and green
Towering over your head.
Look for the girl with the sun in her eyes
And she's gone.

L'air nocturne est doux. L'humidité fait une soudaine trêve. La nuit s'anime d'étoiles scintillantes (ou bien d'avions et de satellites à la dérives, c'est tout aussi marrant). Madame a la face constellée comme ma gueule et me montre sa lune, la coquine! Sage, mon ami coyote, s'est offert le luxe d'une virée en solo. Alors, pourquoi n'oserais-je pas, moi aussi, cohabiter avec ma flamboyante solitude ? Elle et moi sommes de vieilles copines: Ah ! Toutes les soirées pyjamas que l'on a pu se faire !

Je retire ma veste en jean, élimée, puis mon pull de grosse laine. Et puis mes godasses tant qu'à y être, tiens ! Mes pieds nues flirtent avec l'herbe fraîche. Où suis-je ? Ne serait-ce pas un parc ? Les arrosoirs automatiques chantent tels des grillons, une complainte mouillée. Un sourire bourgeonne malicieusement à mes lèvres. Personne alentours ? Je pose ma guitare sur un banc, l'enrobe de mes frusques et de mes chaussures et la gratifie en sus de mon pantalon. En simple sous-vêtements et bras ouvert vers la pluie artificielle, j'offre au public absent mon plus beau rire blanc !

- C'est l'heure de la douche , mesdames et messieurs !

Je fais mon entrée sur la pelouse scénique, aspergée par les gerbes d'eau glacée. Je pousse quelques couinements étranglés, avant de reprendre le dessus fièrement.

Si tu as faim,
Chante, ça nourrit !
Si tu as froid,
Chante, ça fortifie !

- Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds, aAaaaaaaaAaah, aAAaaaaAaaaaah

Je virevolte énergiquement contre les gouttes, dansant comme une endiablée !

- Follow her down to a bridge by the fountain
Where rocking horse people eat marshmallow pies.
Everyone smiles as you drift past the flowers
That grow so incredibly high.
Newspaper taxis appear on the shore
Waiting to take you away
Climb in the back with your head in the clouds
And you're gone.
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds
Lucy in the sky with diamonds, aAaaaaaaaAaah, aAAaaaaAaaaaah

Tout à mon charivari, je ne vois pas la boule de poils me ruer dessus. C'est un chien joyeux qui me fait la fête autant que je farandole. Sage pourrait être jaloux, mais, hey, il n'avait qu'à être là !

- Ahahahah ! Allez danse avec moi Toutou ! Wouf!
...Picture yourself on a train in a station
With plasticine porters with looking glass ties,
Suddenly someone is there at the turnstile,
The girl with kaleidoscope eyes.
LUCY IN THE SKY WITH DIAMONDS
LUCY IN THE SKY WITH DIAMONDS
LUCY IN THE SKY WITH DIAMONDS AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAaaAAAAAaH
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!!!

Quel show, mes aïeux !
Je suis trempée (ça compte comme propre, hein ?) et hilare quand je remarque enfin la silhouette encapuchonnée. Une demoiselle de presque mon âge, peut-être un peu plus jeune, c’est dur à dire avec la lumière incertaine des réverbères. Je renverse ma chevelure poisseuse d'une main, dévoilant un sourire qui ne s'encombre pas de me savoir en culotte.

- Salut ! Chouette nuit pour se baigner, non ?

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Son chien se rue vers ce qui semble être une femme en sous-vêtement qui joue dans le système d'arrosage. C'est uen drôle de danse qui commence, et Alsie vous fixe avec un air un peu perplexe mais pas si étonné. C'est pas le premier truc bizarre qu'elle voit, ni le dernier. Mais elle se demande si tu n'as pas froid.

Restant à distance respectable dans un premier temps, elle vous observe et se demande qui tu es. D'où tu sors. le seul truc dont elle est à peu près certaine, c'est que ton coeur est probablement aussi libre que le sien. Et ça, bizarrement, ça lui fait bizarre. Et plaisir. Et peur, un peu. Mais ta liberté à toi est belle à voir. Ta bonne humeur est contagieuse, et bien vite Alsie se met à sourire et même rire un peu à vous voir aussi nigeauds. Ca fait presque envie.

Quand tu la remarques enfin, que tu lui parles, Alsie enlève sa capuche et s'approche un peu pour sentir les goutelettes la frôler. Pas assez pour se faire vraiment mouiller, mais trop près pour totalement échapper aux emrbuns articiciels. Ses yeux sont un peu joueurs, même si la méfiance n'a pas disparu.

- Toujours ! Un peu frais, peut-être ?

Khal, comme pour enlever tout poids à une quelconque considération pour la météo, se prend d'une frénésie de jeu. Un bref aboiement espiègle, et le voilà qui fait la toupie entre quelques bonds survoltés. Il te bouscule un peu au passage, tourne autour de vous, s'attaque aux jets d'eau qu'il essaye en vain de mordre. C'est un guerrier au combat perdu d'avance et qui le sait bien. Voir sa gueule éclaboussée à tout va finit par arracher un éclat de rire à l'adolescente. Cette promenade était une bonne idée : à défaut de ressentir la fatigue, les sombres pensées battent peu à peu en retraite. Une trève temporaire mais qui reste la bienvenue malgré tout.

- Tu fais souvent ça ?

Alsie ne s'embarrasse pas d'un ton trop ampoulé. Te voir danser en sous vêtements sous la pluie artificielle lui semble une bonne raison d'être famillière dès le début. Tu ne fais pas de chichis, c'est pas elle qui va s'en encombrer.

A vrai dire, elle est presque tentée de vous rejoindre.

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- Toujours ! Un peu frais, peut-être ?
- C'est dans la tête ça ! Tant que t'as chaud en dedans, tout va bien !

Le chien s'éclate et je caracole avec lui. La terre est meuble sous mes pieds, humide, presque spongieuse. L'herbe chatouille. Je me gorge des rayons de lune qui rend ma peau si laiteuse et si tachetée à la fois. Regarde ! Je suis la Voie Lactée en négatif ! C'est joli, n'est-ce pas ?

Essoufflée à force de rire, j'écarte mes cheveux trempés pour mieux détailler la mine boudeuse sous la capuche. Une jolie poupette brune, le regard sombre, embouteillé d'un trop plein de pensées. Il n'est jamais judicieux de trop penser, on se retrouve encombré d'un mucus mental qui vous fait crachiner. Un Rhume de Cerveau : ça se dit, ma foi !

- Tu fais souvent ça ?
- Aussi souvent que nécessaire quand je ne trouve pas de douche à portée. Je pourrais aller à la Cour des Miracles -enfin, je veux dire, le Foyer pour jeunes- mais j'ai une sainte horreur des horaires et des files d'attentes. T'aime ça, toi ? Et puis, j'aime bien voir où la vie me conduit. Aujourd'hui c'était sous ce tuyau d'arrosage et te voilà ! C'est ton chien ?

Je viens frictionner la bouille baveuse du cabot, à croupis devant lui.

- Moi aussi j'ai une sorte de chien... Il s'appelle Sage... Enfin, c'est plus un coyote en vrai! Je crois qu'il chasse là ! Où que j'aille, il me retrouve toujours... C'est fou, hein ? Je m'appelle Lucy, et toi ?

J'offre un sourire radieux à ma nouvelle amie de la Nuit. Demain peut-être qu'elle ne sera plus là. Mais demain, c'est loin, vous ne croyez pas ?

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Le Foyer pour jeunes, hein ? Alsie ne relève pas, mais t'offre une grimace quand tu parles d'horaires et de file d'attente. Non, ça elle n'aime pas plus que toi, visiblement. Mais ça confirme son impression sur toi : t'es un coeur libre. C'est pas souvent qu'elle en recontre comme ça, des gens où y a cette même liberté de l'âme qui prend le pas sur le reste. T'es peut-être même la première qui fasse écho à ce point. C'est cool, mais intimidant en même temps. Instinctivement, elle a envie de bien t'aimer. Rationnellement c'est une envie de merde. Mais son instinct, lui, ne lui fait pas souvent défaut.

- Les règles, de toute façon, c'est de l'eau.

Dit-elle alors que tu prends une douche dehors. Le regard d'Alsie se perd entre les jets et son chien qui vit sa meilleure vie. Elle aimerait bien avoir sa confiance naturelle envers les gens, des fois.

- C'est mon ami, ouais. On s'est rencontrés dans la rue, et il continue de m'accompagner. On s'aime bien.

Un bref sourire, quand tu parles de ton chien. Sage, c'est cool comme nom. C'est pas le sien qui serait crédible avec un truc aussi solennel. Ni pour le nom de la plante, pour ce que ça vaut. Ses yeux t'observent une fois de plus quand tu te présente. Alsie hésite entre suivre sa raison ou son instinct. Entre vous deux, Khal fait le con et matraque ta jambe avec sa queue qu'il remue furieusement avant de rouler sur le dos. De toute évidence, il n'en a rien à foutre de ne pas savoir qui tu es : pour autant qu'il sache, t'es pour l'instant une bonne source de papouilles et non pas de danger.

Ca se vaut, remarque.

Alsie s'esclaffe un peu amèrement en réalisant que Khal fait à sa manière exactement ce que Caleb faisait avant : la canaliser, l'adoucir, l'empêcher de trop se refermer. .. Et pourquoi pas, alors ? Qui a dit que les chiens n'avaient pas leur propre sagesse ? La nounou dans Peter Pan est bien une chienne. Alors pourquoi pas lui, pourquoi pas dans la vraie vie ? Il est peut-être plus sage qu'elle ne le pensait. Qui sait ? Ils apprennent encore à se connaître, après tout.

Son hoodie tombe par terre dans un froissement discret, et Alsie s'étire en t-shirt en s'offrant un peu plus aux jets d'eau. Le jean retombe sur ses pieds nus, qu'elle a viré de ses basket et mini chaussette sans meme se baisser. Libérés de la capuche, sa crinière bouclée s'étale sur ses épaules et semble prendre encore plus de place, comme pour rattraper de leur enfermement précédent. Ca la tente, un peu de n'importe quoi. Un peu de liberté. C'est souvent la même chose, au fond.

- Moi c'est Alsie. Lui, c'est Khal Doggo.

Un sourire, sincère et espiègle.

- Y a de la place pour des douches habillées, dans ta salle de bain ?

Parce que heh. Pourquoi pas ? Ca lui lavera peut-être les pensées crasses.

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- Moi c'est Alsie. Lui, c'est Khal Doggo.
- Khal Doggo ???! J'éclate d'un rire musical. C'est le meilleur nom de chien du monde ! J'aurais tellement voulu avoir l'idée !

J'improvise brusquement une ballade de western.

- Surgissant du mortel désert,
bravant les steppes mortifères !
Khal Doggoooo, Khal Doggooooo !
Justicier canin au grand sombrerooooo,
Il sauve la veuve, l'orphelin et la bière !
Khaaaaaaaaaal Doggoooooooooooooooo!!!!

Je prends la pause fièrement, tel un guerrier des temps modernes. Et, je me bidonne copieusement ensuite, cela va sans dire !

- Y a de la place pour des douches habillées, dans ta salle de bain ?
- Habillée, pas habillée, moitié-moins ou trois fois trouzemille ! On vient comme on est, chez moi! C'est la salle de bain de la liberté ! que je proclame, bras en l'air sous l'ondée

J'attrape les pognes d'Alsie et je nous fait faire un tour de carrousel aussi humide que joyeux. Lorsque nous nous arrêtons c'est essoufflées et ivres de tournis.

- Alsie-jolie, jolie, jolie... que je fredonne sur l'air de la fameuse salade de fruit. On t'as déjà dit que tu avais les plus beau cheveux du monde ! J'aimerais mettre mes mains dedans !... Tu veux bien dis ?

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Ton entousiasme la fait presque rire un peu, alors que tu t'exclames de l'auguste nom de son chien. Vrai que l'adolescente en est fière, de ce nom. et qu'il va bien au chien. Et quand tu entames ta chanson, elle ne retient pas un éclat de rire franc. Le premier qu'elle t'offre réellement. C'est clair, c'est sincère, c'est entier. Libre, comme elle. Comme toi aussi, à ce qu'elle voit.

Ta posture lui fait pétiller le regard, bien qu'il soit sans doute trop sombre pour que tu vois ca. Elle commence enfin à se détendre, doucement. A sa question tu attrapes soudain ses mains pour l'entrainer, et Alsie se retient de ruer dans les brancards et de faire valser son poing par réflexe. Tu dois la sentir se crisper, se tendre un bref instant. Sur la défensive toujours. C'est qu'au fond, elle ne te connait pas. Mais ça ne reste pas, pas trop en tout cas. La brune a de nouveau le sourire quand vous vous arrêtez, et sa tête tourne un peu. Mais pas désagréablement.

Khal, lui, décide de japper bassement en vous tournant joyeusement autour, puis se contente de sprinter des allées et venues. Il ne se lasse pas, visiblement, et veut jouer. Un peu essoufflée mais d'humeur rieuse, Alsie te lâche et entamme fièrement un :

- WHO LET THE DOGS OUT?

Woof ! Woof woof ! Woof !

Les aboiements ne sont pas tout à fait en rythme, mais nul doute qu'ils sont une réponse à Alsie de tout le coffre dont Khal est capable. Sa maitresse le récompense d'un nouvelle éclat de rire alors qu'elle lui flatte l'encolure. Tu lui addresses à nouveau la parole de ta voix chantante, et à ta requête la jeune O'Mahony hésite un peu. Toucher ses cheveux ? Ce n'est pas la première fois qu'on la complimente sur sa crinière -Lua entre autre l'a fait à plusieurs reprises- mais de là à demander de la toucher quand il s'agit d'inconnus.. Incertaine un bref moment, Alsie se redresse un peu malgré elle et finit par hausser des épaules. Méfiante, mais consciente que Khal est là en renforts si besoin. Khal, qui ne t'as pas flairé comme un danger. Khal, en qui elle a confiance pour assuer les arrières.

- C'est un peu chelou, comme demande. Mais si tu veux. Tant que c'est rien de tordu, j'ai pas de raison de mordre.

C'est dit avec nonchalance, mais l'avertissement est sincère. D'ordinaire, venant de quelqu'un qu'elle ne connait pas, elle refuserait aussi sec. Toi.. Toi elle ne sait pas pourquoi, mais Alsie se dit qu'elle peut tenter. C'est peut-être parce que vous avec la même liberté dans le coeur.

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A l'hymne d'Alsie, Khal rétorque en rythme! Et nous voilà tous les trois à patauger gaiement sous les gerbes d'eau. Lorsque la farandole s'achève, c'est avec nos poumons encore gorgés de rires et à bout de souffle. J'ai envie de toucher les cheveux d'Alsie : ils sont si bouclés, si sombres, si pleins d'une vie qui n'appartient qu'à eux ! Comme toute matière organique et vibrante, l'inspiration est une entité qui pulse, sans cesse en éveil, sans cesse en mouvement. Et là, elle me guide dans ta chevelure Alsie : Puis-je grimper à leurs lianes et me rouler dans leurs fougères capillaires ?

- C'est un peu chelou, comme demande.
- Tu trouves ? Pourquoi, donc... ce ne sont que des cheveux !
- Mais si tu veux. Tant que c'est rien de tordu, j'ai pas de raison de mordre.
- Tordu ? fais-je avec un haussement de sourcil et une moue drolatique. C'est toi qui pense tordu à ne rien voir droit... A force tu deviens biscornue toi même. Les choses sont si siiiimple en réalité !

Délicatement je plonge mes doigts en étoile dans sa tignasse sauvage, je la fais gonfler en nuage jusqu’à ce que les boucles se répandent en pluie. J'émet un gloussement ravi. Une petite fille émerveillée, voilà tout ce que je suis !

- J'aime tes cheveux! Ils sont poétiques et mystérieux ! Et Badass! Imagine si tu te bats avec une épée! Limite tu pourrais en faire une arme : "Fouet de boucles vengereeeeesses !!!!"

J'éclate d'un rire musicale et vient me poster sur le banc, fesse en équilibre sur le dossier. Je me laisse sécher sous l'astre nocturne.

- Quelle lune ce soir, mes amis ! C'est une sacrée belle nuit ! Soupir délicieux. Toi aussi tu vis dehors ? Si jamais, je pense qu'on peut tenir à deux dans mon sac de couchage. Ça nous tiendra chaud !

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Elle hausse des épaules, Alsie, quand tu t'étonnes de sa méfiance. Ce ne sont que des cheveux oui. Mais ce sont aussi des prises faciles si tu veux la bloquer. En pensant ça, elle se demande pourquoi elle te laisse faire. Ca ne lui ressemble pas. Mais toi non plus, tu ne ressemble pas aux gens qu'elle croise d'habitude. Ta soif de liberté est comme la sienne, mais tu ne sembles pas avoir la méfiance des blessures.

Ta réponse à son avertissement lui arrache un grognement. Bah ouais tordu. Tu veux qu'elle te dise quoi ? Oui elle se tient sur ses gardes, ouais elle est biscornue et fissurée. Ca te dérange ? Tu peux t'casser. Ta remarque la surprend, comme si tu venais d'un monde ou personne ne peut avoir de mauvaises intentions. Mais plus encore -et Alsie ne s'y attendait pas- ta remarque la pique un peu. Bah ouais, elle est cabossée, c'est comme ça. Elle n'avait rien demandé, elle. Donc tant pis si elle ne rentre pas dans tes delires trop doux, elle n'est pas comme ça.

Et non, les choses sont pas si simples. Pas pour elle, en tout cas.

Fidèle à sa promesse, Alsie se laisse faire. Un peu bougonne toujours, mais heh. C'est assez habituel pour qu'elle n'en fasse pas trop cas. Et puis toi, tu t'en fous. Ou en tout cas tu ne sembles pas commenter et c'est pas plus mal. Faut dire que dans le noir, ça ne doit pas se voir non plus, qu'elle fait un peu la moue. C'est bien comme ça. Ca lui laisse le temps de décanter, de faire redescendre la tension. Puis avec tes éclats de rires, ta voix chantante, ça aide. Un bref instant, Alsie se demande si toi aussi, ton sourire est aussi vrai que ta soif de liberté. C'est un truc qu'on lui a souvent dit, à elle, que son sourire est vrai. Pendant longtemps, elle s'était demandé ce que ça voulait vraiment dire, au fond. Maintenant, quand elle voit à quel point les gens sont faux-cul parfois, elle comprend.

Ton délire sur ses boucles la fait un peu rire à nouveau. Bravo, Lucy : non seulement tu as évité la tempête, mais en plus tu as aidé à la déjouer. L'ado se demande où tu vas chercher tout ça, toutes ces idées, tous ces délires avec tes mots rigolos. Les choses ont l'air simples, pour toi, alors que ta vie ne l'est visiblement pas. T'as pas l'air corrompu pour autant, pas comme elle alors qu'elle a un toit et de quoi manger. Comment tu fais ?

- J'ai pas besoin d'épée pour me battre. Mais j'aimerais bien apprendre, comme dans les films. Par contre, mes cheveux sont effectivement redoutables : à démêler c'est vite compliqué.

Tu ries, tu ries, tu vies. C'est beau. C'est frais, c'est un baume pour le coeur. Ca lui faitdu bien, à Alsie, de te parler. De rencontrer quelqu'un de simple, de vrai, de libre en meme temps. Ca lui prouve que c'est possible. C'en est presque douloureux en même temps, de réaliser à quel point elle-même est loin de tout ça.

Sans un mot, elle vient s'installer sur le banc, à coté de toi. Son épaule frôle presque la tienne, vos guibolles forment un pont improvisé. Sous vos jambes, Khal vient se poser pépère. Visiblement, il s'est enfin calmé et entreprent désormais de se reposer en grenouille. Si si, en grenouille : couché sur le ventre, les pattes de devant croisées avec distinction, sa tête amorphe dessus, et ses pattes arrières.. En arrière, justement. C'est aussi ridicule qu'attendrissant de voir les larges cuissots dans cette position.

Un bref instant, tout est calme. Et déjà tu repars, pleine de vie que tu es. Ta question incite Alsie à te jeter un oeil, ta proposition à te fixer un moment pour voir si tu es sérieuse. Depuis quand les inconnus sont si gentils ? Où est le piège ? Aussitôt après cette pensée, une pointe de culpabilité : non, elle ne vit pas dehors. Elle a cette chance là. Une chance infinie que Sasha et Beitris l'aient accueillis comme ça.

Une chance infinie de vivre, aussi.

Nah. J'habite chez des.. Hin. Des quoi ? ..Potes ?

Un léger soupire. Elle n'a pas à se plaindre, non. Avec Caleb, ce serait mieux, évidemement. Avec leur famille d'accueil aussi. Mais elle se débrouille bien, malgré tout.

- T'es toujours aussi sympa avec tous les gens que tu rencontres ? Ca te joue jamais des tours ?

Comment gardes-tu cette ouverture presque candide, Lucy ? Comment tu fais pour pas être pourrie de l'intérieure, pour pas être biscornue comme elle ? Y a forcément un truc. Tu peux pas être aussi innocente que tu le montres.

Date d'inscription : 12/05/2019

Alsie-jolie est comme une salade de fruit, tantôt amers, tantôt sucrés. Elle rayonne d'une énergie réelle que je vois filtrer au travers des rainures de portes de sa garnison. Elle se blinde, et je la comprends. La plupart des enfants de la rue le sont, par défiance des adultes, de leurs mensonges, de leurs calculs... Moi, j'ai ma guitare magique et le soleil chevillé au cœur. C'est plus simple de garder espoir.

- Nah. J'habite chez des.. Hin ..Potes ?
- La claaaaaaaaaaaasse ! C’est une sorte de squat ? C'est cool parfois d'être entouré de la chaleur des autres, pour une nuit ou pour quelques mois, mais j'ai trop la bougeotte pour rester trop longtemps au même endroit, moi !

Je gigote d’ailleurs sur mon banc, battant des pieds sur un rythme jazzy. Pourquoi suis-je encore dans cette ville ? Je l'ignore...
Peut-être parce que Morgänn me ressemble et que j'ai l'impression d'avoir un frère.
Peut-être parce que je prends à cœur le sommeil de Bastian.
Peut-être parce que je ne sais toujours pas à qui appartient cette guitare fabriquée ici....

- T'es toujours aussi sympa avec tous les gens que tu rencontres ?
- Bah ouais, pourquoi ?
- Ça te joue jamais des tours ?

Je hausse les épaules.

- Si, parfois. Des gens en colère, des gens violents, des gens méprisants ou simplement moqueurs. Tout cela ne se résume qu'à une seule pulsion : la peur de soi, de l'autre, de l'inconnue. Ma peur je la laisse venir à moi, me prévenir du danger, me traverser, mais je ne la laisse pas s'attacher à mon âme, pas même à mes os. Je lui souris, et je lui dis : "Okay, copine, c'est noté! Merci du tuyau !". Je ne peux pas en vouloir à l'humain d'être ce qu'il est. Moi, tout ce que je peux faire, c'est de chanter pour que son cœur soit plus beau !

Et j'entonne une pirouette musicale improvisée :

- La vie n'est pas un conte de fées,
Mais toi, tu peux en devenir une !
Tes ailes n'ont pas été coupées
Juste très bien dissimulées,
A l'ombre de l'éclat de lune
De tes sourires disséminés !

Je ponctue d'un petit rire fluet.

- Sourire à la vie et aux autres n'empêche pas d'être malheureuse ou de déjouer les galères, mais ça aide à en profiter malgré tout, je crois. C'est contagieux de sourire, c’est pandémique même !Je lui poke la joue avec mon index. Regarde, toi, t'es pas en train d'apprécier le moment présent, là ?

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Un squat ? Non. C'est pas une enfant des rues, Alsie. Plus maintenant, en tout cas. Elle secoue négativement la tête à ta question, mais te laisse finir avant de réponse. Et quelque part, tu lui fais envie, Lucy. Ca sonne frais, ça sonne libre. Même si bien sûr y a pas que du glamour, ton mode de vie a l'air d'avoir plus de sens que le sien, quelque part. Qui sait, peut-être qu'un jour elle acceptera ton invitat- Non. Non, non. Quoi ? Alsie te connait à peine, de où déjà elle s'imagine te revoir, t'accompagner ou quoi ? Quelle blague. C'est parce qu'il n'y a plus de vraie ancres, c'est ça ? Plus de port où faire escale, juste un mouillage temporaire, et ça y est elle se met à réver du grand large ? Quelle blague. Faut atterrir, cocotte.

- C'est pas un squat. Juste un couple qui m'a recueilli quand le brouillard a rendu les choses compliquées pour moi.

On va dire.
"La famille". Pour pas donner trop de détail, d'une part. Parce que non, elle n'arrive pas à se dire que sa famille c'était plus juste Caleb. Pour pas ajouter encore des trucs au compteur de ce qu'elle a perdu, ou en tout cas pas le faire officiellement.

Et tu parles, tu parles, tu parles. C'est bien, ça occupe, ça anime. Alsie t'écoute et se dit que ce que tu fais, ce qui te semble naturel avec ton sourire en étendard, c'est hors de sa portée à elle. Trop de fiel en elle, trop de rage, de défiance. Elle n'a pas ta force simple, juste ses épines pour se protéger.

Ta comptine la trouble et elle te répond par un regard incertain. Quoi ? Ca veut dire quoi, ça ? Elle des ailes de fée ? Cette blague. En cet instant, elle visualise leur moignon, les plaies a vifs où ces fameuses ailes auraient du être. C'est vivide comme image, c'est là aussi réel que tu l'es toi. C'en est presque physique, a sentir la douleur dans son dos qui pulse, qui tire, qui vit. Une douleur qu'elle ne connait que trop bien : le hurlement assourdissant de l'absence.

Caleb.

Elle a un peu perdu le fil de votre conversation, tellement cette image s'est imposée à elle. Oh, elle t'entend mais c'est comme si les mots n'avaient plus de consistence, qu'ils étaient si loin. Ton doigt sur sa joue, par contre, elle peut pas l'éviter. Ca brise la vision terrible, d'ailleurs, pouf ! Un peu hagarde, Alsie te regarde avec du naufrage dans le regard un instant. Oh c'est fugace et déjà reparti, le temps de se reprendre et de réaliser ce qu'elle vient de vivre et toi qui babille à coté et lui poke la joue. Comme si vous vous connaissiez depuis toujours et que tu la rappelais à toi. Comme si le reste c'était juste un mirage de grisaille, un mauvais rêve que tu chasses de ta pétillance. Y a peut-être un peu de ça, quelque part. Lucy la fée, ça sonne pas mal. Puis tu rayonnes trop, de toute façon.

- T'es vraiment une fée en fait.

C'est sorti tout seul et Alsie ouvre la bouche puis la referme aussi sec. Foutredieux mais quoi ? C'est quoi ça ? De où ? Wsh ! Faut qu'elle ferme sa gueule des fois. Allez hop ! La suite.

- Si j'aime bien. C'est calme ici, ça fait du bien.

Léger silence. Léger sourire. Sous la protection de vos jambes, Khal bâille et se retourne chaotiquement sur le dos les cuissots toujours en grenouille et l'air beatement confortable.

- Je crois que mon frère il t'aurait bien aimé aussi. C'est con, sans le brouillard vous auriez pu faire connaissance.

Alsie ne sait pas si c'est parce que tu rayonnes trop fort, mais ça fait moins mal de le mentionner. Ca, ou bien elle se fait juste à la nouvelle. Après tout, elle ne peut pas être douleur intense tous les jours.

Et une part de l'adolescente qui ricane.

On parie ?

» [Foyer] Say anything or i'll find U ~ Lucy
» PV Lucy/Simone ~ Red Christmas
» Il n'y a que les animaux nocturnes qui savent ~ Bastian & Lucy
» "Mieux vaut ne pas respirer que cracher un mensonge" [Caleb& Lucy]
» C'est la boombe! (feat Baphomet)

RP

Mess is Mine - Feat. Lucy choupie.