Ca fait quelques semaines que je réfléchis à l'idée. Le fait est que j'ai jamais vraiment eu de contrôle sur ma sexualité, malgré tout ce que je pouvais bien dire. Le fait est, également, que le plaisir me fiche une trouille bleue.
C'est pour ça que retourner au travail du sexe, différemment, me semble être une idée raisonnable. J'ai longtemps réfléchi à l'éventualité que ça soit pour me saborder, pour couper court à ce qu'on construit Kaelig et moi mais j'ai le sentiment que la guérison pourrait passer par là. Pas un truc régulier, pas mille clients. peut être trois ou quatre. Et pas de la prostitution classique. Non.

Depuis quelques semaines, je me dis qu'un bon moyen de reprendre le contrôle serait d'exercer un contrôle total. Un rôle de dominant. Dans un cadre bien précis. tarifé avec des règles et une date de péremption.

Ca. C'est la première idée.

La seconde, elle est simple. Kaelig et moi, au delà d'être un couple formidable (oui, je me vante, v'nez vous battre) on est un super duo. L'horlogerie me manque. Les automates me manquent et j'ai toujours le rêve d'ouvrir un boutique et je voudrais qu'il m'aide et je voudrais qu'on le fasse ensemble.

Depuis la chambre, l'ordi sur les genoux, j'entends mon amoureux chantonné joyeusement. Je ne sais pas ce qu'il fait mais il a l'air en forme et de bonne humeur. Je sors de sous mon plaid, descend tranquillement les marches pour le découvrir en train de tisonner des bûches dans l'âtre. Il a ce petit sourire aux lèvres. Celui qui sonne comme un soupire de détente, vous voyez? Ben il est magnifique. Je me glisse dans son dos et je l'enlace. Pluie de bisous dans le cou. frotte-frotte tête contre tête.

-Bébé, j'voudrais te parler de deux trucs que je réfléchis et j'voudrais ton avis dessus.

Je l'embrasse, sourire tranquille accroché à la tronche.

-J'réfléchis un peu au futur et je crois que j'ai eu des bonnes idées mais j'veux être sûre que c'est pas débile et que toi tu serais ok. Parce que... bah. On est deux et tout.

Je prends sa main tranquillement et je caresse sa main délicatement.

-J'aimerais me débloquer au niveau du sexe, déjà. Parce que j'ai très envie d'expériencer tout ça avec toi et j'ai envie de l'alchimie dont tu me parles. Je commence par ça, parce que je crois que si j'commence dans l'autre sens ça va être bizarre.

Je me redresse et je l'observe.

-Bon, je suis assez hermétique à tout ce qui a à voir avec le cul, c'est un fait mais je pense que y a deux raisons : le plaisir fait super peur quand t'en as jamais eu et j'ai jamais vraiment pris le contrôle de ma sexualité autrement qu'en bloquant tout ce que je pouvais. Alors... C'est peut-être stupide mais je me disais que peut-être j'pourrais exercer ponctuellement en tant que dominatrix...

J'ai un chouïa d'appréhension en disant ça.

-Je me dis que ça pourrait être un genre de thérapie. D'avoir un contrôle totale et structuré et surtout où c'est vraiment complètement moi qui décide de ce qui se passe. Je me dis que c'est peut-être le meilleur moyen pour atteindre le laisser aller que j'ai envie d'atteindre avec toi.

Je me gratte la tête en souriant un peu gênée.

-Bon... voilà... C'était l'idée et j'veux pas que tu crois que... Bah, je sais pas... Un sabordage ou... euh... Un manque d'amour. Parce que c'est pas le cas.

Je pouffe de rire.

- J'ai vraiment très envie d'être Kaelisexuelle. Donc, je me dis que ça pourrait valoir le coup de tenter... T'en penses quoi?

Ce RP se déroule avant l'expédition dans le brouillard.


Can anyone explain the thrill of a kiss
No, no, no
But when two eager lips are pressed against yours
You'll know, yes, you'll know

La vie suit son cour.
Parfois j'apprécie d'être une vieillerie qui sait apprécier le temps qui passe, parce que lorsqu'il s'arrête, là c'est vraiment savoureux. L'hiver débute tranquillement, avec une petite vague de fraicheur tranquille, un prétexte évident pour allumer un feu de cheminée. Tel que vous me voyez, je suis comme un gosse, triturant les braises au tisonnier, le sourire du mec ravi de son nouveau jouet. J'ai préparé deux chocolats crémeux et fumant, pas trop sucrés, et je m'apprête à le déguster entre deux accords de gratte sèche sur mon rockingchair.
La vie, en somme.

Ca, c'était la première idée.

Une petite dos vient se glisser dans mon dos pour s'y blottir. Mignon comme elle se hisse sur la pointe des pieds pour m'atteindre le cou. J'aime la voir me faire des caresses de tête comme un chaton. Elle ronronnerait presque.

-Bébé, j'voudrais te parler de deux trucs que je réfléchis et j'voudrais ton avis dessus.
- Dis-moi ma douce...

On échange un baiser au gout de cacao et de crème fouettée. Je lui tends nonchalamment sa tasse avant de l'asseoir sur mes genoux, dans le canapé face à l'âtre qui flambe.

-J'réfléchis un peu au futur et je crois que j'ai eu des bonnes idées mais j'veux être sûre que c'est pas débile et que toi tu serais ok. Parce que... bah. On est deux et tout.
- Y'a jamais d'idées débiles, juste des possibilités qui marchent ou peuvent moins marcher, que j'encourage après une gorgée de mon breuvage.

Elie prend ses précaution et le temps pour parfaitement le formuler.

- J'aimerais me débloquer au niveau du sexe, déjà.
- Ah...
- Parce que j'ai très envie d'expérimenter tout ça avec toi et j'ai envie de l'alchimie dont tu me parles.
-... Ben, ok.

Vrai que nos tentatives en la matière ont été au mieux infructueuses au pire carrément incapacitantes. Quand la femme que tu aimes panique à l'idée de lâcher prise et accepter d'avoir du plaisir au point que ça déclenche une crise, ça finit par te faire perdre tes moyens. Résultat, quand les choses se passent bien, c'est toi qui freine des quatre fers en flippant de commettre un impair.
Le cul, soyons honnête, j'avais fait une croix dessus. Et jusqu'à présent, j'arrive plutôt bien à m'en passer.

- Je commence par ça, parce que je crois que si j'commence dans l'autre sens ça va être bizarre.
-... Ah ?

Dans quoi on s'embarque, là, au juste ?
Petite appréhension.

-Bon, je suis assez hermétique à tout ce qui a à voir avec le cul...
- Certes....
- ....c'est un fait mais je pense que y a deux raisons : le plaisir fait super peur quand t'en as jamais eu et j'ai jamais vraiment pris le contrôle de ma sexualité autrement qu'en bloquant tout ce que je pouvais. Je la laisse développer à son rythme, attendant la conclusion de l'exposé. Alors... C'est peut-être stupide mais je me disais que peut-être j'pourrais exercer ponctuellement en tant que dominatrix...
- Que.. Quoi ?

Je ne suis pas certain d'avoir bien entendu. Lui faire répéter ce serait mal perçu ?

-Je me dis que ça pourrait être un genre de thérapie.
- .. De thérapie... J'ai l'air d'un con à répéter ce qu'elle dit avec une tronche de carpe morte.
- D'avoir un contrôle totale et structuré et surtout où c'est vraiment complètement moi qui décide de ce qui se passe. Je me dis que c'est peut-être le meilleur moyen pour atteindre le laisser aller que j'ai envie d'atteindre avec toi.
- Euh.. D'accord.. euh... non... attends, attends... Je me frotte l'arrête du nez. Je comprends que dalle ou alors mon cerveau renâcle comme une mule à comprendre. Tu.. Tu veux donner dans la sado-maso ? Et.. et reprendre une activité de prostituée ?
-Bon... voilà... C'était l'idée et j'veux pas que tu crois que... Bah, je sais pas... Un sabordage ou... euh... Un manque d'amour. Parce que c'est pas le cas.
- Non.. je.. j'crois pas ça, juste.., ça me surprend. Soupir indescriptible. Je ne suis pas super à l'aise à l'idée que tu retournes sur le trottoir. C'est pas le métier, entendons-nous bien, mais j'ai la sensation... enfin je me sens un peu comme...

J'ai toujours été dans son spectre de clients : un vieux célibataire, blanc et friqué, qui saute de la jeunette. J'aime pas me sentir comme ces mecs là, de près ou de loin. C'est sans doute un des ressorts de notre malaise au lit.

- J'ai vraiment très envie d'être Kaelisexuelle. Donc, je me dis que ça pourrait valoir le coup de tenter... T'en penses quoi?

Elle glousse, aussi gênée que moi, et je ne peux m'empêcher d'être gagné par une bouffée d'amour tendre pour ce petit bout de femme bien plus courageuse que moi.

- Bon... Tu penses que ça te ferait du bien de.. euh... fesser des gars saucissonnés dans du latex ?Désolé pour les clichés, mais j'y connais vraiment pas grand chose. Je remue le pif, tic inconscient de quand je réfléchis. Ecoute, si tu crois que ça te permettrait de.. ben.. d'explorer ta propre sexualité je vais pas m'y opposer. Je te soutiendrais dans la démarche. C'est pas à moi de t'imposer des règles pour savoir comment ton corps et ton esprit marchent. Ca me fait simplement un peu bizarre... c'est tout.

J'ai un sourire, l'air pataud.
Dingue comme je redeviens un ado inexpérimenté dans ses bras.

Je l'ai un peu perdu. Je vois bien que ça le désarçonne et plus je parle et plus il réagit plus je me dis que c'est peut-être une mauvaise idée. Pas pour moi, seule mais pour lui. Il bafouille, il répète ce que je dis avec un air un peu vide.

Ca me serre un peu le coeur.

-Euh.. D'accord.. Euh... non. Attends, attends.

Je fais une pause et j'attends que son cerveau se remette à l'endroit.

-Tu.. Tu veux donner dans le sado-maso ? Et.. et reprendre une activité de prostituée ?

Je hausse les épaules.

-Pas vraiment reprendre une activité full time mais l'idée ça serait deux ou trois sub, max. Sans que ça soit toute les semaines ou quoi, tu vois? Juste occasionnellement pour m'aider à voir les choses... différement, je crois. Si ça se trouve, j'vais l'faire une fois et ça sera un fiasco...

C'est une possibilité. Mais quoique soit cette expérience, ça n'a rien à voir avec un manque d'amour ou un énième sabotage de ma part.

-Non.. je.. j'crois pas ça, juste.., ça me surprend.

Ca me soulage un peu, je caresse son visage en l'entendant soupirer comme ça.

-Je ne suis pas super à l'aise à l'idée que tu retournes sur le trottoir. C'est pas le métier, entendons-nous bien, mais j'ai la sensation... enfin je me sens un peu comme...

Je penche la tête sur le coté et encadre son visage de mes mains.

-Comme mes anciens clients...? Kaelig... On peut pas spécialement te reprocher de baiser de la jeunette dans la mesure où très concrètement, t'es le mec le plus respectueux qui soit de mon état actuel du coup, tu baises pas grand chose... T'essaies jamais de me forcer. On s'est pas spécialement rencontré autour d'une turlute et, bébé...

Je l'embrasse. Petit picorage d'oiseau amoureux.

-Moi, j'ai envie de toi sauf que les traumatismes me bloquent. C'est ça que j'ai fini par comprendre. T'as beau rentré dans les cases générales, Kaelig. T'as rien à voir avec eux. Rien du tout. Pas à mes yeux. Y a des centaines d'années lumières entre toi et n'importe lequel de ces types. t'as été là à toutes les étapes de ma vie depuis que t'es entrée dedans. T'as été là pour mon retour. Et sans parler de ça, t'es juste spécial pour moi. J't'ai dans la peau, littéralement. J'ai vraiment très envie d'être Kaelisexuelle. Donc, je me dis que ça pourrait valoir le coup de tenter... T'en penses quoi?

-Bon... Tu penses que ça te ferait du bien de... euh... fesser des gars saucissonnés dans du latex ? Désolé pour les clichés, mais j'y connais vraiment pas grand chose.

Ca me fait pouffer de rire comme une grosse andouille.

Y a son pif qui gigote ça me fait sourire et j'y frotte le mien.

-Ecoute, si tu crois que ça te permettrait de.. ben.. d'explorer ta propre sexualité je vais pas m'y opposer. Je te soutiendrais dans la démarche. C'est pas à moi de t'imposer des règles pour savoir comment ton corps et ton esprit marchent. Ca me fait un peu bizarre... C'est tout.

Tu souris et je ne peux pas m'empecher de te trouver magnifique. Je te sais mal à l'aise et pourtant... Je bois un peu de chocolat chaud. hmmm... Délicieux.

-Il est trop bon ton choco! que je lance en retirant la moustache de creme autour de ma lèvre.

-Si ça te fait trop bizarre, vraiment. Je suis prête à pas le faire. Oui, c'est pas à toi de m'imposer, blablabla. J'voudrais aussi aller voir une sexologue, mais ça m'fout la trouille et j'me suis dit que... peut-être on pourrait y aller ensemble? J'en sais rien. J'veux essayer le Dom parce que je préfère ne pas te traumatiser du cul. je pouffe de rire. en me détraumatisant. Autant le faire sur des personnes que ça bloquera pas.

J'inspire un peu et je regarde les flammes.

-Parce que je sais que c'est pas facile pour toi de me voir partir en crise alors que t'essaies juste de partager un truc avec moi et même si t'arrive à t'en passer et tout... Moi, ça m'fait chier de pas pouvoir partager ça avec toi. Si j'suis honnête et quand on est pas dans le feu de l'action - parce que le feu de l'action est vraiment terrifiant pour le moment - bah, honnêtement, j'ai l'impression d'être ta reine et j'aime comment tu me regardes et ça me... manque, d'une certaine manière... Et les rares fois où ça s'est bien passé, bah... C'est des souvenirs vraiment chouette. Vraiment chouette...

J'ai la gueule rouge comme une tomate, je le sais déjà. J'inspire un grand coup et je me tourne vers lui.

-Enfin voilà. Moi, j'voudrais profiter de tout les aspects de toi. Et plus je refléchis et moins je pense que je suis vraiment assexuelle. J'pense que je m'en suis servie comme un terme parapluie. Après, même avec mes ex, ça m'a jamais vraiment donné envie mais... Toi, c'est pas pareil.

Je ris un peu.

-Toute façon, quand c'est toi. Pour moi, c'est jamais pareil. Et puis...

Je deviens une grosse tomate. une énorme tomate qui fuit le regarde Kaelig.

-Je... ca va sembler débile hein... Et... Et puis... Je sais pas bien si les démone, elles peuvent et tout mais voilà.... J'aimerais bien... Un jour... Enfin...

Je triture la hanse de mon mug comme une andouille.

-Depuis que j'suis un peu belle-mère... J'me dis... Bah... Que p't-être que j'aimerais bien qu'on ai un bébé à nous....?


Mes yeux forment des soucoupes et je regarde Kaelig comme si ça sortait de la bouche de quelqu'un d'autre. J'ai soudainement l'envie de me planquer dans un trou. UN tout petit trou de souris. Je reste silencieuse un très long moment avant de dire.


-Et... Alors... Le second truc.... C'est...Euh. Tu voudrais pas qu'on ouvre une horlogerie ensemble? J'voudrais ouvrir mon horlogerie mais j'ai besoin d'aide et j'aimerais bien que ça soit ensemble.... Bon ça fait qu'on fait tout ensemble quasi tout le temps... Mais c'est pas grave si?

MAYDAY.
MAYDAY.

J'AI CHIE DANS LA COLLE.
JE REPETE.
I SHAT IN THE COLLE.

-Il est trop bon ton choco!
- C'est Riley qui m'a filé la recette... que je réponds machinalement. Ses paroles trottent dans ma tête et me font le même effet que le cacao fumant sur lequel je viendrais doucement fondre comme cette chantilly.
- Si ça te fait trop bizarre, vraiment. Je suis prête à pas le faire.
- Je veux pas que tu t'empêches de...
- Oui, c'est pas à toi de m'imposer, blablabla. J'voudrais aussi aller voir une sexologue, mais ça m'fout la trouille et j'me suis dit que... peut-être on pourrait y aller ensemble? J'en sais rien.
Je me dandine pour changer un peu de position dans le canapé. J'ai l'impression que ma vieille carcasse cherche à donner le change.
- Nan ! Nan! C'est loin d'être con. Après tout ta sexualité c'est également un peu, pour une certaine partie, la mienne. Je tripote son adorable museau tacheté. Quand elle ne se maquille pas, elles sont toutes là par millier. Ma petite étoile et ses constellations. Je t'accompagnerais où que tu ailles, tant que tu en éprouveras le besoin. On ira la voir cette dame, tous les deux.
- J'veux essayer le Dom parce que je préfère ne pas te traumatiser du cul.... en me détraumatisant. Je souris stupidement. Sans doute parce que je l'aime. Parfois y'a pas à tortiller plus loin que ça. Autant le faire sur des personnes que ça bloquera pas.
- Je comprends la logique... maintenant, pas dit qu'à l'application ça me.. euh.. ça me fasse pas un truc. Encore une fois, je t'assure, je condamne pas la prostitution, mais... Je.. J'avais espéré qu'on parcours le chemin ensemble et pas.. ben.. chacun de son côté. Même si encore le raisonnement se tient, et tout... Et que bien sût t'as le droit à ton jardin secret à toi.... c'est pas ce que je voulais dire...

Je renverse la tête sur le dossier du canapé et roule des yeux. Je m'enlise comme un crétin.

- J'espère que t'as saisi ce que je voulais dire parce que mon éloquence a décidé de foutre le camp. Je crois qu'elle digère la crème fouettée...
-...Je sais que c'est pas facile pour toi de me voir partir en crise alors que t'essaies juste de partager un truc avec moi et même si t'arrive à t'en passer et tout... Moi, ça m'fait chier de pas pouvoir partager ça avec toi. Si j'suis honnête et quand on est pas dans le feu de l'action - parce que le feu de l'action est vraiment terrifiant pour le moment - bah, honnêtement, j'ai l'impression d'être ta reine et j'aime comment tu me regardes et ça me... manque, d'une certaine manière... Et les rares fois où ça s'est bien passé, bah... C'est des souvenirs vraiment chouette. Vraiment chouette...

Je caresse l'angle de sa mâchoire tendrement. Elle a les pommettes cramoisies et le regard brillant.
Ma femme. Ma merveilleuse femme.
Je vais honnête, je tiens mon désir à distance, en mec discipliné, en soldat bien entrainé. Il n'empêche que lorsqu'Elie me parle de cette manière, de son ressenti, de sa vision des choses, mon envie d'elle revient me chatouiller les sens en plus du coeur.

-Enfin voilà. Moi, j'voudrais profiter de tout les aspects de toi. Et plus je refléchis et moins je pense que je suis vraiment assexuelle. J'pense que je m'en suis servie comme un terme parapluie.
- Pour te protéger des intempéries ? Fais-je avec un sourire de petit con (Je l'ai vraisemblablement légué à Ciulin).
- Après, même avec mes ex, ça m'a jamais vraiment donné envie mais... Toi, c'est pas pareil.
- Ah... ? Que je lui souffle délicatement, mon pouce sur sa joue.
- Toute façon, quand c'est toi. Pour moi, c'est jamais pareil.
- D'accord... Je ne sais pas ce que font mes doigts, mais ils continuent de dessiner les contours parfaits de son visage.
- Et puis...
- Oui... ?
- Je... ca va sembler débile hein... Et... Et puis... Je sais pas bien si les démones, elles peuvent et tout mais voilà.... J'aimerais bien... Un jour... Enfin...
- Un jour quoi.. ? Je lui ai relevé le menton, avec l'intention certaine de l'embrasser.
- Depuis que j'suis un peu belle-mère... J'me dis... Bah... Que p't-être que j'aimerais bien qu'on ai un bébé à nous....?

J'écarquille les yeux, assez estomaqué, je dois l'admettre. Celle là, je ne l'avais pas vue venir, Mère-Nuit ! Je suis tellement pris de court que je ne sais pas quoi lui répondre. Du coup, interprétant sans doute mal mon silence, elle se met à mouliner sec et pas que du poivre.

-Et... Alors... Le second truc.... C'est...Euh. Tu voudrais pas qu'on ouvre une horlogerie ensemble? J'voudrais ouvrir mon horlogerie mais j'ai besoin d'aide et j'aimerais bien que ça soit ensemble.... Bon ça fait qu'on fait tout ensemble quasi tout le temps... Mais c'est pas grave si?

Le sens des priorités de ma femme : devenir Dominatrice, faire un bébé, ouvrir une boutique d'horlogerie. Dans cet ordre.
Je suis pris d'un fou rire difficile à freiner. J'en ai même les larmes aux yeux. C'est couillon! Je me trouve incapable de m'arrêter. Quand finalement, je me calme, je la regard, les prunelles pétillantes.

- Je suis fou amoureux de toi, tu sais ?

Et sans doute un peu fou tout court, aussi.
Hey, patate (Tomate ?) de mon coeur, au cas où tu ne l'aurais pas décodé, je dis oui à tout : absolument tout. J'ignore le comment, mais pas le pourquoi, ça c'est certain !

- Je comprends la logique... maintenant, pas dit qu'à l'application ça me.. euh.. ça me fasse pas un truc.

C'est pas une bonne idée. Je peux pas dire comment je le sais avec une certitude pareille mais ça m'apparait comme une évidence. Il est pas à l'aise et quand bien même, l'idée fait sens pour moi. J'ai aucune envie de le blesser ou de le mettre mal à l'aise.

-Encore une fois, je t'assure, je condamne pas la prostitution, mais... Je.. J'avais espéré qu'on parcours le chemin ensemble et pas.. ben.. chacun de son côté.

Je peux pas m'empecher d'avoir un sourire tendre. Mais main se loge dans son cou et je caresse sa joue barbue du pouce. Ouais. J'peux faire sans. C'est pas tant l'acte en lui-même qui le dérange, c'est qu'on fasse pas ça, main dans la main, ensemble et j'ai aucune envie de lui enlever ça, tout bien refléchi.

-Même si encore le raisonnement se tient, et tout... Et que bien sût t'as le droit à ton jardin secret à toi.... c'est pas ce que je voulais dire...

Je sens bien qu'il se galère à m'expliquer qu'il se sentirait pas bien mais qu'il comprend la démarche.

-J'espère que t'as saisi ce que je voulais dire parce que mon éloquence a décidé de foutre le camp.

Je pouffe de rire et depose un bisou sur son nez. Il est tellement charmant quand il s'emmèle les pinceaux comme ça.

-Je crois qu'elle digère la crème fouettée...
-J'ai saisi. J'ai le décodeur post crème fouettée. Hey. On a qu'à essayer la sexologue en premier et on verra bien, ok?

L'ambiance change un peu, il me regarde comme si j'étais la plus merveilleuse personne au monde et ça me fait d'autant plus rougir. Comme si j'avais besoin de ça. Je presse gentiment ma tête contre sa main. Il dit de moins en moins avec les mots. De plus en plus avec tout le reste.

Et soudain.
Il éclate de rire. Je le regarde avec deux billes bien rondes. Qu'est-ce que.... Bah. Je. Il en chiale, putain! Mais! Je souris et je commence à le chatouiller.

-Mais quoiiiii? Alleeeeez! Pourquoi tu riiiiis! c'est pas drôle, j'te ferais diiiire! J'suis sérieuse!
-Je suis fou amoureux de toi, tu sais ?

Je plonge mes yeux dans les siens et je souris.

-Hey, moi d'abord, Don juan.

Je l'embrasse.
Je l'aime tellement, tellement fort. Je passe la main dans ses cheveux, sur les contours de son visage. Je ne m'en lasse pas. Je sais pas si je m'en lasserais un jour. Je ne pense pas.

-Toi et moi, on va s'construire un super beau future. J'suis sûre.