La nuit autour de l’Eastside se parait, depuis l’apparition du brouillard, de drôle d’atours. Là où la nuit était rythmées par les sorties de pubs et les rires imbibés se tenait maintenant le Silence. Haut et large. Etouffant et suitant. Les lampadaires étaient éteint autour des barricades, pourtant aucune décision municipale n’expliquait l’extinction de ces feux qui auraient pourtant été salvateurs si on en croit les témoignages des nombreux officiers et chasseurs qui patrouillaient la zone pour empêcher les badauds d’expérimenter. Chutes mortelles, disparitions soudaines et puis…. De drôles de lumières, toujours au même endroit, toujours exactement à la même distance. Dans le brouillard d’un noir tellement intense qu’il en apparaissait presque fluorescent s’illumine au beau milieu des nuits surnaturelles de l’Eastside, une flamboyante sphère bleuté. Elle crépitait doucement et pourtant le son se répercutait sur les parois avec la force d’un ouragan.
Elle est là, ce soir encore, elle attend qu’on la remarque. Un pas vers elle, mes chers, et elle recule.
Un chemin s’ouvre, pavé de flammèches bleutés, il guide l’impertinent voyageur jusqu’à son terminus.
Ce soir, comme tous les soirs, des ombres grouillent dans le brouillard, silencieuses, difformes, aux aguets. Elles sont là, elles attendent. Il faut bien dire qu’il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent….
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Mer 22 Mai - 20:56
Le brouillard. Ce phénomène étrange qui était apparu de façon assez mystérieuse et qui s’était propagée sur tout un côté de la ville Azkadelia m’avait demandé de ne pas m’en approcher, soit disant que des criminelles s’y dissimulaient pour leur trafics, mais étrangement, je n’en croyais pas un mot. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous n’avons pas la même vision du monde elle et moi. J’arrive à voir des choses dont elle ignore jusqu’à l’existence et hier, en regardant par la fenêtre j’ai cru voir se mélanger à l’obscurité une lumière étrangement bleuté. Alors ce soir, j’ai discrètement quitté l’hôtel particulier pour aller voir ce qu’il en retourne.
Cela fait dix minutes que je suis là, fixe devant ce mur de fumée, réfléchissant à si c’était vraiment une bonne idée ou pas. Lentement, je lève une main pour le toucher. Il semblait être constitué d’une brume naturelle, bien que celle-ci s’arrête nette à la frontière du quartier. Et ces clignotements bleutés semblent m’appeler sans produire le moindre bruit. Je prends une grande respiration et plonge à travers le mur sans regarder derrière moi. Il me faut quitter cette cage doré dans laquelle m’emprisonne Azkadelia pour je ne sais quelle raison. Je devais vivre ma propre vie et ces lumières semblent appeler ma destinée.
De l’autre côté, un calme inquiétant. Pas un bruit, pas âmes qui vivent. Comme si rien ne se passait, mais peut-être était-ce qu’une apparence ? J’avance dans les rues semblant être laissées à l’abandon, m’approchant des points scintillants au loin.
Unseelie
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Dim 2 Juin - 21:48
Tout dans le brouillard s’electrise l’espace d’un instant. Au moment où la jeune Heather passe le seuil. Il y a un frémissement imperceptible, un infime tressaillement d’une pupille invisible. On dirait que le brouillard a des sens et que tous sont tournés vers le point d’entrée de la jeune femme. Elle avance vers la petite lumière bleue qui sautille et l’appelle. Pourtant au moment où elle avance vers elle, elle disparaît dans un grésillement sinistre. Pendant d’interminables secondes, le noir est absolu et un rire fluet de petite fille éclate.
La lumière revient soudainement, un peu plus loin, puis une seconde la suit.
Le petit rire reprend.
-tu devrais paaaaas! Lalalala! Tu devrais paaaaaas! Aller! Par! Làààààà!
Une ombre virevolte autour de la jeune femme, pas plus grande qu’une enfant de quatre ou cinq ans puis disparait en lançant :
-TOUCHE! C’est toi qui t’y colle!
Une petite fille, une petite lumière… Que de choix, ma petite chenille…
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Ven 7 Juin - 16:48
Le brouillard me bloque la vue tandis que j’essaie de me faire un passage dans ses entrailles. Il n’y a aucune brise, c’est comme si l’air ne pouvait pénétrer à l’intérieur de ces nuages. J’avance sans grande conviction, me demandant si au final je n’aurais pas mieux fait d’écouter Azkadelia. Elle était toujours si prévoyante, si maternelle avec moi. Grandir ensemble nous a forgées et cela a permis de tisser une amitié indéfectible.
Tandis que je m’engouffre dans la brume, le faisceau bleu disparaît pour réapparaître plus loin. Je commence à faire deux ou trois pas lorsque tout à coup, une enfant m’interpelle. Je sursaute, me demandant d’où elle peut sortir. Son air me glace le sang. On entendait pas mal de rumeurs concernant cette brume. Certaines disent qu’il s’agit d’une réaction chimique due à des champignons hallucinogènes qui se seraient propagés dans tout le quartier. Comme elle disparut aussi vite qu’elle était venue, j’en conclus qu’elle n’était que le fruit de mon imagination sans doute.
Je remonte alors mon pull sur mon nez pour filtrer l’air et limiter les effets des champignons alors que je poursuis ma route jusqu’à la prochaine lumière, déambulant parmi les rues étroites et laissées à l’abandon.
Unseelie
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Mer 19 Juin - 16:06
La petite fille pleure. Elle pleure et pleure et pleure alors que la jeune femme s’éloigne. Elle sanglote et geint dans une cacophonie terrorisée et douloureuse. Elle remplit tout l’espace du brouillard, s’invite dans chaque recoins et s’insinue pernicieusement tout autour d’Heather. Pourtant, plus Heather s’éloigne et plus cette petite disparaît dans le néant. Elle l’interpelle une nouvelle fois en hurlant d’une voix tremblante de peur, gorgée de larmes et d’appréhension.
Non! Attends! Attends! Je ne veux pas disparaître à nouveau! Personne ne me voit jamais! Reste! Tu m’as vu! Je sais! S’il te plait! T’es pas obligé de jouer!
Elle finit par disparaître et le silence redevient le maître des lieux. Les feux follets, imperturbables, continuent de s’illuminer et de s’éteindre au fur et à mesure de l’avancée de la jeune femme. Autour d’elle, des créature feulent et grondent. Un sifflement aigüe se fait entendre, suivi d’un claquement net. Le feu follet suivant brule intensément à coté d’une carcasse de ce qui semble être une voiture complètement défoncée quand la séquence de bruits reprend: sifflement, claquement. La lumière bleuté se désagrège et disparaît complètement laissant la jeune femme dans le noir complet. Un choeur de voix s’élèvent appelant et une force pousse la jeune femme à tournoyer sur elle-même.
ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici!ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici! ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici!ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici! ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici! ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici! ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici! ici.ICI! Ici!! Par ici! Par là! Ici!
Une lumière apparaît dans le noir, elle éclaire l’asphalte tout autour d’elle d’une lumière dorée, chaude et rassurante. Elle est accueillante mais… Comment être sûre…?
Funeste situation, ma petite chenille… Il va falloire prendre une décision.
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