Localisation : Dans sa bagnole, au Gontr'Hamburger ou derrière ton dos...
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Lun 29 Juil - 22:50
I cannot dance alone And no one else will do If you come back to me I will return to you
L'air embaume le sucre, la sueur et les cris. Les lumières crépitent, néons gouaillards qui dégorgent sur la nuit. Les étoiles sont bien falotes dans leurs dentelles crémeuses. Elles sont éclipsées par les fées électriques qui haranguent les badaud au ras des pavés. Ici la vie vous éclate les tympans et les rétines. On hurle et on rit. Les cheveux volent au vent sur des manèges conduits pas le Diable en goguette. Ici, c'est la fête !
C'est aussi un territoire ennemi. C'est là tout le piquant de la situation !
"The Milky Way Parade" un nom qui résonnent comme une gourmandise, éloquent, pour les oreilles opportunes. Toute ouïe surnaturelle sait ce que cache cette mousse de lait : Des chasseurs, ancestraux, rustres et fanatiques. Des roumains. Derrière le visage amène de chaque forain se cache une vérité plus austère. Les ballons multicolores finissent tous par éclater, c'est ainsi. Grimée en mime, dans mon accoutrement pailleté, je dodeline, cabriole, une pomme d'amour d'un rouge goulu à la main. Son lustre avive mes appétits de jeu. Licencieuse damoiselle à la bouche vermeille, ton vernis saute à même la lippe, au premier baiser de souffre. Rouge qui s'étale en limon sur mon menton et le glaçage de mes lèvres. Je suis un de ces arlequins qui battent les cartes à leurs guise et redistribuent à qui veut.
Et je VEUX. Souverainement. Insatiable! En proie à l'ennui, simplement...
Une proie, il me faut une proie qui puisse me distraire. Pas trop docile, il faut savoir résister pour me satisfaire...Que vois-je là ? Cette homme n'a nul sourire sur sa face brune, nulle lippe ourlée pour égayer sa mâchoire carrée. Outrage ! Je serais le clown de sa soirée et il sera le clou de mon spectacle.
Un deal enviable. Qu'il croque la pomme ! Effronté petit serpent...
Sans bruit, sans mot-dire je tends ma pomme d'amour en offrande à ses dents. Viens donc apprendre ce que sont Bien et Mal à tes dépends, sculptural Adam. Et, s'il la lune est belle, nous iront foutre l'Eden à sac! Qu'en dis-tu, mon grand ?
Plateau. Pions. Joueurs. Que la partie commence, alors...
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Même joueur joue encore....
Djamshid Nimrodi
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Embrumés
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Mer 7 Aoû - 11:11
Certes, un peu de beurre dans les épinards serait bienvenu. Mais en cet instant, le Kazakh se fait l’intime promesse de ne plus accepter à la volée la première mission qui passe. Sur le papier, cela semblait dans ses cordes. Assurer le respect de consignes de sécurité, traîner par la peau du cou les éventuels fauteurs de troubles hors du parc, discuter le bout du gras avec quelques forains pour tromper son ennui. Le djinn s’était imaginé ces pâtres au pied de l’arbre, veillant d’un œil torve sur le cheptel bruyant. Et la désillusion a été de toute beauté. Certes, il côtoie la civilisation moderne depuis un bout, maintenant. Mais il n’a de cesse de s’étonner de leur propension au gaspillage, à l’orgie, à la consomption.
Djamshid n’imaginait pas lieu aussi grouillant. Les badauds vont et viennent de manière veule, à la façon d’asticots amorphes qui se déplacent indistinctement. Chacun a revêtu son plus beau chandail, d’autres n’ont pas lésiné sur les efforts d’apprêt et arborent carrément des déguisements multicolores, des couvres chefs à plumes et à cornes, des maquillages de guêpiers. Dans l’air flottent des fragrances de beignets fris et de sucres bouillis, de sueurs et de plastiques neufs. Des néons multicolores frappent vos paupières et clignotent convulsivement. Des rais perforants de photons traversent la jungle mécanique des manèges pour s’en aller fouailler le ciel à couteaux tirés. Des ballons tourbillonnent inlassablement dans des cages, au gré du sifflement de l’air comprimé, tout prêt à être pris en joue. Des machines pharaoniques, semblables à de grandes arachnides d’acier, se mettent brutalement en branle, comme en proie à une possession sordide. Et ce brouhaha ininterrompu, mêlée d’une musique traînante, comme issue d’une vielle à roule corrodée. Des rires poussifs à tous les coins des allées. Des sourires enkystés aux lèvres des mascottes et autres pitres qui battent le pavé en quête d’un môme à ravir. Parfois le commentaire trompetant d’un camelot, qui domine le reste. Tant d’énergie noyée dans cette mascarade.
L’ardhis est vêtu sobrement. Les mains dans les lombaires, un talkie-walkie pendu à la ceinture, il se tient de faction à coté d’un stand de tir à la carabine. Le vieux tenancier s’ingénie à lui faire la conversation avec sans doute en tête le challenge de venir à bout du mascaron cuisant qu’il semble arguer de tout temps, inoxydable. Il lui relate des anecdotes ébouriffantes au sujet de wagonnets bloqués têtes en bas, sur des vieillards à moitié-séniles fourvoyés dans le palais des glaces, sur des gonzes beurrés qui ont la bonne idée de sauter dans des cockpits factices pour arroser le public de leurs vomissures. Et il ponctue son récit par de grands éclats de rires. Enrayés par les assauts d’une toux visqueuse.
Djamshid l’écoute en silence. Il est patient. Il sait qu’à un moment ou l’autre, une échappatoire naturelle se présentera à lui. Par exemple, son talkie-walkie qui s’activerait pour lui signaler la présence d’un poivrot tapageur ou d’un quelconque tohu-bohu dans le lointain. Pourquoi pas un chariot coincé dans le train-fantôme, muni de quelques infortunés à évacuer. Tout sera plus réjouissant qu’une nouvelle historiette à la bouche du vieux slave. Le Hasard a toutefois le sens de l’humour car il ne se passe alors proprement rien. Pas la moindre friture dans son récepteur radio. Pas le plus petit lardon qui chahute à proximité. Le colosse caresse l’idée de se tirer comme un malpropre, plantant sans autre forme de procès ce bougre qui fait probablement partie de la grande famille de ses employeurs. A moins que. Cette étrange donzelle à l’approche ne constituerait-elle pas le sauf-conduit tant espéré ? Il sent ses deux billes peser sur lui et ne se prive pas de l’observer en retour. Pied en cap.
Elle lui brandit à la barbe une pomme d’amour dont le sucrage miroite telle une gemme immense. Le Djinn la dévisage de son air prognathe et parfaitement imperturbable. Ses prunelles à elles brillent de malice, derrière son mutisme étrange. Elle a bien l’étoffe de tous ces drôles qui composent la troupe, cependant, Djamshid ne se souvient pas l’avoir vu dans les rangs d’employés rameutés, au moment du débriefing tenu avant le grand déploiement des portes. « Tu bosses là ? » Lâche l’Ardhis de sa voix bourrue en guise de salutations. « Je préfèrerais un bon godet. » Qu’il précise en désignant d’un signe de tête la confiserie dégoulinante. Il ne sait même pas comment manger ce truc à peu près dignement quand on porte une barbe comme la sienne. Il coule subrepticement un regard au roumain, lequel se fend d’un clin d’œil grotesque, bien à l’image de la vaste fanfaronnade qui tempête autour d’eux. Djamshid ravale un soupir exaspéré. Bien décidé à ne pas rater le coche de son unique espoir. « Allez, c’est ma pause. » Abdique t-il en s’éloignant d’un pas du stand de tir. « Ouais, c’est ta pause ! Tu me raconteras tous les croustillants détails, hein, Jamy ! » Fanfaronne le bougre avec son accent soviétique à couper au couteau, qui lui confère un instant les sonorités d’un bourreau hystérique du cinéma américain. Le kazakh cligne des paupières, chassant par là une mouche fictive. « T’as repéré un débit sympa ? » Demande t-il à l’inconnue, tout de noir et de blanc vêtu. « Sympa, le costume. » Le ton monocorde qu’il emploie pourrait se prêter tout aussi bien à un honnête constat qu’à une boutade particulièrement pince-sans-rire.
Klaudia Bissot
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Dim 29 Déc - 16:08
- Tu bosses là ?
Pirouette muette. Prends ça pour un oui ou pour un non : tout cela est libre d'interprétation ! Je ne suis pas difficile, de toute façon. Avec mon sourire de clown, j'entrouvre les lèvres. Ma langue pécheresse lape le sucre rouge-fièvre, laissant un sillon obscène dans le caramel rutilant.
Ce qui ne l'émeut guère. Les hommes ne sont pas tous des pierres ! Et tu ne peux pas être bonne tout le temps. Ta gueule le gourmet.
Au moins, son camarade aura compris la poésie érotique de l'acte. De plusieurs tourniquets gracieux du poignet, je viens dessiner des cercles sur son torse musculeux. Puis je glisse mes doigts gantés dans son énorme pogne et le tire à ma suite dans une sombre allée. Nous nous éloignons des attractions pour mieux frôler le danger des caravanes. tu le sens , toi aussi, ce petit frisson d'excitation qui grignote ta colonne vertébrale ? - T’as repéré un débit sympa ? - On débite bien des choses Jamy, fais-je sans voiler mon accent français. J'aime parfois qu'on entende ma voix véritable: de l'argent, des âneries, de la viande ...
Je croque bruyamment dans la pomme comme pour souligner chaque sous entendu par un craquement de confiserie. Nous pénétrons dans la zone proscrite où les Vulpes ont leurs quartiers. -Sympa, le costume.
Je le pousse brusquement contre la taule d'un camping-car anonyme, avec plus de force qu'il n'aurait pu évaluer de ma fluette carcasse. J’agrippe sa paire de roubignoles au travers du pantalon. Pression.
Klaudia ! C'est terriblement inconvenant.. Et bien plus drôle, de fait !
- Le tien n'est pas mal non plus...
Nouvelle morsure dans le fruit défendu. D'un baiser inattendu, je glisse la chair caramélisée du fruit sur sa langue. Je reflue aussi vite que venue.
- T'es nul en devinette Jamy... fais-je avec un rire gourmand tout en balançant ma sucette au tapis. Je pourlèche mes doigts tout en m'enfonçant un peu plus dans le camp ennemi. Tu viens.. ?