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Mar 28 Jan - 20:09
J'ai dû me perdre en chemin. Je ne suis même pas certain d'avoir pris la bonne route, pour commencer. J'aurais dû réfléchir aux intersections, prendre à droite, retourner à gauche. Et même ainsi, je ne suis pas certain que l'issue aurait changée. Je suis perdu. Je n'ai plus rien à démontrer d'autre que cela. Je suis perdu, et ça ne changera pas.
J'ai fermé le cabinet plus tôt que d'habitude. Mes patients vont mieux. Mes élèves se débrouillent et n'ont pas besoin de moi. Enyo... travaille. Nathan n'est pas là. « Tout le monde va bien. » Je m’accommode de vérités tonitruantes que je fabrique sans cesse. C'est lâche. C'est rassurant, également. Mon esprit cherche à s'occuper. Il refuse le silence. Il refuse de laisser de la place pour les regrets.
Il refuse les images, le passé, les tentations de céder. Il refuse ce prénom qui tourne en boucle depuis des années. Il refuse la preuve de ma plus grande erreur.
Je mets toute mon énergie à m'épuiser, ces derniers temps. Et je constate que je ne peux plus tenir aussi bien qu'auparavant.
Sans but, j'ai erré jusqu'à l'Eden. Il est encore tôt et les baffles sont au repos. Quelques personnes sont déjà là, à profiter de l'intimité du club, de la musique légère qui laissera bientôt sa place à des sons plus hypnotisant encore. J'observe, détaché. Un peu comme si j'étais trop fatigué pour m'accrocher. Je dois pourtant continuer, quitte à investir dans des illusions plus poussées.
Je ne dois pas craquer.
Je ne peux pas craquer.
Comme d'autres je prends place, accoudé contre le marbre du bar. Une jeune femme vient tout de suite à mon encontre, déjà vive et pleine d'énergie pour la soirée à venir.
« Ah, m'sieur Amon, bonjour ! » C'est une toute nouvelle barista, que j'ai déjà vu deux ou trois fois. Une petite louve que Malsheem protège depuis peu. Malsheem... « J'vous sers la même chose que d'habitude ? »
Sa question me sort de mes pensées. Pour une fois – et c'est bien une première – je ne sais pas. Mes yeux la dévisage quelques secondes, elle et les bouteilles d'alcool qui trônent fièrement dans son dos.
... Tant pis. Je commence à rompre le fil.
« Un double whisky. S'il te plaît. »
Elle semble surprise. Je pense qu'elle s'attendait à autre chose. Moi aussi. Servi, je regarde les cubes de glace se déliter dans l'alcool. Je n'ai pas bu ça depuis littéralement plusieurs siècles. Il y a bien une raison à ma sobriété, mais je choisis de l'oublier.
Une fois. Puis deux. Puis vient la troisième, et mon regard se trouble enfin. J'oublie, dans une ivresse toute légère, compagne du moment trop délaissée. J'oublie. Les douleurs, les principes, les conséquences à venir. J'oublie, et je stagne sur mon tabouret, là où d'habitude je tente d'avancer. J'oublie. Je n'ai jamais été bon qu'à ça...
Asmodée Hallsonar
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Mer 29 Jan - 11:13
Vous avez pas des jours, vous, où vous avez plutôt l'impression que tout tourne à peu près rond... Et ça va. Le sentiment général de la journée ressemblerait à un flanc. Pas dégueu, pas super délicieux non plus... Juste... Gelatineux et ça remplit mais d'un coté, on aurait voulu plus. Vous voyez? Oui. Ben aujourd'hui, c'est une de ces journées qui se passent sans trop d'encombre. Rien d'exceptionnel, rien de mauvais...
Soupire.
J'm'emmerde.
Ca fait marrer Simone et ça l'agace parce que j'ai passé ma journée à lui envoyer des messages à la con et à chercher de Gif de chats tout en faisant tranquillement ce que j'avais à faire. J'peux pas aller plus vite que mes indics, j'peux pas non plus aller plus vite que les informations qu'on m'a transmis. Bref, obligé d'aller lentement. La belle grosse tannée. L'Eden a ouvert depuis quelque temps, on est pas encore en train de faire cramer le dancefloor - c'est le show de Elie qui ouvrira les festivités - mais une musique d'ambiance permet aux amis de discuter en sirotant un verre. Aucune raison de ne pas me mêler à la liesse, je descends tranquillement les escaliers et salue mes employés. Certains viennent échanger quelques mots, d'autres sont encore trop impressionnés pour ça. Ca me fait rigoler dans un cas comme dans l'autre. Pourtant, quelque chose me fait changer d'avis sur la journée. Un djinn, accoudé au bar, qui semble enchainé les double-Whisky. Mon sourcil se hausse sous l'incrédulité. Amon.... Boit de l'alcool... Oh. C'est à cause de... Ah...
Je l'observe quelques secondes avant de pousser un long soupire. Pour un psy... Il a toujours eu une vie interieure parfaitement détruite et ne s'est jamais laissé l'occasion de reconstruire quoique ce soit. Je sais qu'Elie ne va plus le voir pour cette raison : il n'est pas prêt d'aider les autres vu dans quel état il est lui-même... Cette petite me donne l'impression d'avoir des dons de clairvoyance. Je m'approche, pose une main amicale sur l'épaule. Je m'asseois à coté de lui.
-Bah alors, Amon. On s'met une race et on invite pas son meilleur pote? j'suis déçu.
Je lui lance un sourire et la petite nouvelle me dépose un Craig. C'est bien, elle se débrouille plutôt.
-Merci, Catherine.
Amon El-Hadji
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Mer 29 Jan - 11:54
C'est drôle. On n'oublie jamais vraiment. En tout cas, la sensation brûlante est toujours là. Elle piétine ma gorge à chaque lampée, mordille les recoins de ma raison. Ce n'est pas grave. Ce que je m'évertuais à condamner pour ma propre ligne de conduite est en train de partir en molécules d'éthanol dans mon sang magique. Ma caste m'a appris, par A plus B, que l'alcool et notre Eau ne pouvaient pas se mélanger. Qu'il y avait un risque de corruption trop grand, que nous allions nous perdre dans des débâcles trop profondes.
Mais bien sûr. Regardez, maître Gulzar, ce que j'en fais de vos préceptes !
Alors que j'avale mon dernier verre, une main lourde sur mon épaule m'interrompt. Tourner la tête vers son propriétaire me cause déjà un premier vertige. Je le reconnais pourtant. Je ne suis pas encore assez soul pour ne pas remettre mon ami à cornes.
« Aah, salut. »
Asmodée prend place, comme si c'était un rituel naturel que de boire à deux. C'est étrange. Mais ça me pousse à sourire. Je ne suis plus capable que de ça, à croire que le whisky étire mes commissures. Je le rabroue un peu à son reproche, tapotant son torse à tâtons comme geste de piètre excuse.
« Je savais pas que tu étais là... mais en fait, c'est idiot, tu es tout le temps là... »
Un petit rire stupide en ponctuation. Je détaille le démon d'un œil torve, sans vraiment le regarder. Quand je l'entends commander, j'arque un sourcil, haussant les épaules mollement.
« Tu viens boire avec moi ? Tu n'as pas mieux à faire ?... Je vais t'ennuyer... »
Je ne suis pas de bonne compagnie, buveur ou non. Je ne suis pas utile. Je fais plus d'erreurs que je ne le voudrais.
Chaque pas en avant me fait reculer.
Un soupire face à cette constatation. Ça hurle dans ma tête le même refrain que je tente d'anesthésier tout seul. L'alcool n'aide pas, visiblement. Mais ça ne m'empêchera pas d'essayer, toute la soirée. Et demain encore s'il le faut.
La petite barmaid me regarde après avoir servi le démon. « Catherine », ah bon ? Ce n'est pas Samantha ? J'aurais juré qu'elle s'appelait Samantha...
« Ah oui, Catherine, c'est ça... Encore un, je te prie ! »
Je lève mon verre vide vers elle, d'un sourire égal, gravé sur mon visage.
Asmodée Hallsonar
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Ven 7 Fév - 10:48
Amon est déjà pêté. J'ai pas besoin de demander ce qu'il a bu pour savoir ça. Il rigole à coeur ouvert, il est expansif. Pas son genre habituellement. Il semblerait qu'il faille que je garde un oeil sur lui aussi. Le retour de Mr Hatem dans les parages pourrait entrainé un certain nombre de complications... Je me demande ce que sa pragmatique progéniture en pense.
-Je savais pas que tu étais là... -Où est-ce que je serais à cette heure? -Mais en fait, c'est idiot, tu es tout le temps là...
Amon a un rire qui sent l'ivresse. J'y réponds par un sourire amusé. Rare de voir Amon dans cet état. Pas désagréable mais pas totalement dénué d'inquiétude. Admettons. De toute façon, aucune chance que je laisse mon ami boire tout seul à l'un de mes bars, faut pas déconner.
-Tu viens boire avec moi ? -Bah oui. Pour une fois que tu bois autre chose que des tisanes, j'vais pas me gêner. -Tu n'as pas mieux à faire?
Je hausse un sourcil. Ok. Qu'est-ce qui se passe exactement?
-Je vais t'ennuyer...
Ah. On y est. Je l'observe soupirer avec une tristesse mal contenue. Catherine le sert une nouvelle fois après que j'ai hoché discrètement la tête pour autoriser. Elle n'a pas le droit de bourrer la gueule des clients jusqu'à ce qu'ils dégueulent et je comprends ses craintes face à Amon et le fait qu'on est en tout début de soirée. Catherine s'éclipse et je me tourne vers Amon.
-Qu'est-ce qui t'arrive, Amon? Non pas que boire avec toi me pose un quelconque problème. Les dieux savent à quel point j'aime faire la fête mais... Toi, c'est un histoire différente.
Je vide mon verre tranquillement en l'observant. Je sais que tu cherches à fuir mais c'est pas vraiment une bonne méthode...
-J'te forcerais pas à parler, vinur minn. Mais il va falloir commencer à y penser, un jour prochain.
Je tends mon verre pour trinquer avec lui.
-Si tu veux, pour ce soir, je t'apporte l'ivresse et une soirée inoubliable. Tu tombes bien, c'est la soirée spéciale Pit Crew.
Je lui lance un clin d'oeil en souriant tranquillement.
Amon El-Hadji
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Jeu 13 Fév - 11:02
Tout est cotonneux. Tout est pris dans une farandole de plénitude. Je ne voulais rien d’autre et je pourrais être entièrement comblé, si mon ami ne se doutait pas de quelque chose. Cacher ne sert plus à rien. Je crois que j’ai dépassé toutes les bornes possibles en termes de déni. Je ne peux plus me dissimuler derrière cette expérience tannée d’une vie éprouvée.
Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je ne sais même pas par où commencer. L’alcool ne m’aide pas à trier mes pensées.
Tout est embrouillé. Tout est emmêlé. Et rien ne sera jamais plus comme avant.
Je suis perdu. Et j’ai perdu.
« Je… »
Suspension à sa question. C’est comme un grand coup au cœur, aussi assourdissant que surprenant. Je ressens physiquement la sensation de vertige quand il brise ma petite comédie.
Je te déteste pour ça, Asmodée. Mais… Merci.
Je plonge mes yeux dans l’ambré de mon verre. Les glaçons fondent au contact de mes doigts serrés. Ma voix siffle dans ma mâchoire contractée. J’ai mal.
« Je… Je ne sais pas. Je me rends juste compte que… peut-être… ça ne va pas aussi bien que je le pensais… »
Ça tremble. Vorace, indicible, maladive. Une envie de tout laisser tomber face à mon incompétence.
Inutile créature.
« Je voulais juste… tout arranger… je voulais… »
Je ne suis plus que murmures. Je confesse dans l’intimité de mon ivresse triste toutes mes peurs, même les plus enfouies.
Quelque chose m’a enfin mis face à ma médiocrité. Il est temps de l’assumer et de la boire cul sec.
« Je n’ai fait que tout gâcher… J’ai gâché la vie de tout le monde… Mes parents, puis… lui… et celle d’Enyo... elle a vécu l'enfer parce que je ne l'ai pas protégée... et puis il y a Nathan… né à cause de moi… Tout ceux que j’ai croisé ont fini par tomber. Même sans doute Malsheem, tout fonctionnerait bien mieux si je ne m’étais mêlé de rien… »
Mes mots sont incohérents et je m’en fiche. Certains sont inaudibles, mal foutus, et je m’en fiche.
Ils cognent à l’orée de ma bouche sans retenue. J’ajoute quelques larmes salées à mon verre âpre.
Je ne sais même plus si Asmodée m’écoute encore ou est déjà parti. Je n’ose pas regarder dans sa direction.
J’ai beaucoup trop honte. Honte d’avoir échoué. Honte de ce que je suis. Honte de ce que j’ai été et de parfois, regretter de ne plus l’être.
« Je voulais sauver tout ceux que j’aime… Je voulais tellement le sauver lui… Mais j’en étais incapable… je suis incapable… »
Incapable d’aider quiconque. Incapable de réellement comprendre les sentiments d’autrui. Incapable de ne pas simuler à défaut de vivre.
Incapable.
Un garçonnet effrayé en cage.
J’essuie maladroitement mes yeux d’un revers de manche, en proie à un sursaut de contenance. Je n’ai pas assez bu pour m’éclater la tête sur le comptoir. Pas encore, du moins.
La voix du démon me ramène légèrement. Il est encore là. Il n’a pas fui. Tu devrais, l’ami.
« … Hein ? » Mes sourcils se froncent et je trinque par automatisme, sans comprendre. « … La soirée… Pit Crew ? »
Le nom me dit quelque chose. Je remonte les souvenirs vers ma secrétaire qui me parle de cette émission sur Netflix et qui, après vision de quelques épisodes, m’a ramené des années en arrière lors de mes soirées parisiennes dévergondées. Une autre époque, plaisante à évoquer, devant la grivoiserie de cette télé-réalité.
Qu’est-ce qu’Asmodée a en tête, au juste ?
« …. … … Comme chez Rupaul… ... ? »
Asmodée Hallsonar
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Lun 2 Mar - 17:23
Il fuit, c'est écrit sur toute sa personne. Cette petite soirée improvisée, cette biture surprise, c'est pour noyer le poisson. Je ne juge pas. Très honnêtement, je l'ai sans doute fait plus que j'accepterais jamais de l'admettre. Simone en a été plus d'une fois témoin et c'est l'une des raisons qui la font me surveiller de près. Amon est pire que moi à ce niveau. Il sourit, fait l'aimable, aide et tente d'aider pendant ce temps à l'intérieur, il est un champs de ruines auquel il ne daigne pas prêter l'attention nécessaire. Il est temps que tu t'occupes de tes ruines, mon ami. Parce qu'il vaut mieux les déconstruire soi-même que de les sentir s'éffondrer sans controle.
-Je... Je ne sais pas. Je me rends juste compte que... peut-être... ça ne va pas aussi bien que je le pensais...
Je l'observe silencieusement, mon verre à la main. Il était temps que tu l'admettes à voix haute. Je serais un connard que j'ironiserais d'un "non tu crois?" mais Amon s'est vaillamment battu. Il s'est simplement trompé de combat. Il a fermé les yeux sur les enjeux importants parce qu'avec l'âge et les siècles, la crasse et la douleur s'incrustent à tel point qu'elles donnent l'impression de faire partie de la peau quand elles ne sont qu'une croute restrictive qui nous étouffe à petit feu.
-Je voulais juste... tout arranger... Je voulais...
Ces quelques mots, que je sais douloureusement sincères lance une grande fuite d'émotions et de pensées que je n'ai pas vu chez lui depuis... Peut-être jamais, en fait.
« Je n’ai fait que tout gâcher… J’ai gâché la vie de tout le monde… Mes parents, puis… lui… et celle d’Enyo... elle a vécu l'enfer parce que je ne l'ai pas protégée... et puis il y a Nathan… né à cause de moi… Tout ceux que j’ai croisé ont fini par tomber. Même sans doute Malsheem, tout fonctionnerait bien mieux si je ne m’étais mêlé de rien… »
Je hausse un sourcils et continue d'écouter. Il se tait un peu avant de reprendre.
-Je voulais sauver tout ceux que j'aime... Je voulais tellement le sauver lui... Mais j'en étais incapable... je suis incapable...
Je vide mon verre avant de me tourner vers lui. Je n'imaginais pas qu'il se sentirait responsable de la chute de Malsheem. Malsheem est vouée à chuter, nous faisons simplement tout ce que nous pouvons pour le faire durer le plus longtemps possible... Pour le reste, je n'avais pas spécialement besoin qu'il le dise pour le savoir ou l'imaginer. Je connais suffisamment Amon pour savoir qu'il prend tout à coeur au point de se faire du mal. Au point de se punir.
-... Amon. Tu es loin d'être incapable. Tu t'imposes une charge et une culpabilité qui n'ont rien à voir avec toi... Tu ne peux pas sauver tout le monde parce que tout le monde ne souhaite pas être sauver et aussi parce qu'avant d'être efficace pour quelqu'un d'autre, il faut être stable soi-même.
Je pose sa main sur son épaule.
-Tu es trop dur avec toi-même. Mais on en reparlera, plus tard. Pour ce soir, amusons-nous un peu.
Je change drastiquement de sujet mais s'il s'imagine que je vais laisser ça glisser l'air de rien. Il se trompe. Il est temps qu'il se remette sur les rails et qu'il réagisse au lieu de subir bêtement. Il est temps qu'il retrouve un semblant de volonté guerrière pour au moins se battre pour lui et nous de manière efficace. Mais pour ce soir, c'est soirée Pit crew.
-Hein? -tu m'as très bien entendu.
Je vide mon second verre.
-La soirée... Pit Crew?
Oh, mon petit Djinn, des fois, je me demande comment tu as fait pour avoir des relations amoureuses et survivre au fast du sexe.
-... ... Comme chez RuPaul...? -Ooooh oui. C'est la soirée spéciale Gay, ce soir. Et dans le carré VIP aura lieu un p'tit jeu que tu vas partiCULièrement apprécié.
Je lui offre un sourire amusé et l'entraine vers le carré VIP. Je demande à Cathy de faire couler l'alcool à flot. Elle sourit et on disparait.
Le carré est arrangé en un grand arc de cercle et pendant qu'on s'installe, j'avise la douzaine d'homme qui rentrent, vétu uniquement d'un slip. Il se tiennent face à nous, tout sourire, charmant et parfaitement charmeurs. J'avoue une part de moi rigole déjà beaucoup parce que je sais Amon parfois... un peu... Prude. Disons. Cette soirée s'annonce hilarante.
-Je t'avais dit que la soirée allait être...sexy... non?
Amon El-Hadji
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Ven 3 Avr - 21:33
« … La soirée spéciale gay... »
Je répète mollement ses paroles, abasourdi autant qu'imbibé de cocktail. Je suis complètement déphasé. A côté de mes pompes. Elles ont même dû rester à l'entrée du club au point en j'en suis. Asmodée est un peu flou dans les néons de sa boîte mais ses mots ont cogné dans les parois de mon crâne soutenu par l'alcool. Mes deux grands yeux ronds ont tôt fait de le suivre des yeux quand il me fait me relever. Ça tangue sous mes pieds et je ne sais plus très bien où se trouve mon tabouret. Samantha-Catherine nous avise d'un sourire avant que nous partions et je laisse tout mon poids contre les muscles de mon ami démon. C'est bel et bien grâce à lui qu'on atteint le carré VIP sinon je me serais très probablement étalé huit ou neuf fois sur le trajet. Et il n'y a que quelques mètres entre le bar et le salon.
Une fois à l'intérieur je m'affale, sans pression aucune, sur les canapés moelleux. Le velours de l'endroit me donne envie de me prélasser, il me rappelle des trésors de paresse de temples indiens et chambres de bonne parisiennes. C'était le bon temps. Des choses que je ne rattraperais jamais...
Mais pas le temps de me laisser aller à l'alcool triste de nouveau, voilà qu'on entre. Je lève mon nez du coussin et reste coi. Complètement. Il y a douze hommes en petite tenue devant moi. Avec des chiffres peints sur le torse. Je regarde Asmodée, interdit. Je ne suis pas assez saoul pour ne pas tilter. Et je comprends dans ses paroles qu'on a regardé la même émission de télé et je crois que mes orbites sont sur le point d'exploser.
« … Mais non. »
Mais si.
« Mais noooooooooooooooooon !! Mais arrête t'es pas sérieux... !!! »
J'éclate comme une explosion de baudruche dans un rire sonore et puissant. J'en ai mal aux côtes, c'est impensablement génial, et c'est bien digne de lui. Un jeu de memori grandeur nature. Comme chez Rupaul, indéniablement. Avec des hommes et des sous-vêtements.
Diantre.
J'ai du mal à reprendre mon souffle, à moitié vautré sur le canapé. Mes limites sont inhibées et je n'ai plus vraiment de retenue. Je couine comme un imbécile, un coussin serré contre ma chemise débraillée.
« Mais je me sens comme Aquaria làààà, oh la la... »
Ca me fait encore plus rire. Quand je parviens à reprendre un fil d'air à peu près correct, j'essuie les petites perles de larmes au coin de mes yeux et finit par hoqueter simplement, avant de souffler et tenter de me rasseoir convenablement. Ce fou rire venait de loin.
« Bon, j'y gagne quoi ? Une immunité pour le challenge d'après ?? Tu joues avec moi par contre, c'est pas drôle sinon. »
Entre temps, un des garçons m'a souri, et salué d'un signe de la main. Numéro 10. Je le connais de vue. C'est un employé d'une pâtisserie à côté de mon cabinet. Je ne savais pas qu'il donnait dans ce genre d'activité. C'est à peine gênant. Et en vérité ? J'aurais oublié son visage demain.
« Bonsoir... hem. »
La pudeur reprend son cours et je couvre mon visage du coussin que je garde précieusement depuis tout à l'heure. Mes yeux dépassent à peine quand mes joues se couvrent de rouge à en crever. Mais on est où là ?
« Euh... Allez, disons... euh... 10 et 5 ? »
Asmodée Hallsonar
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Mer 17 Juin - 13:06
La nuit a été longue. Ou courte, ça dépend de où on se place. Concrètement, Amon et moi avons ingérés tant d'alcool que ni lui ni moi on marche droit. Heureusement que c'est moi le patron, parce que sinon on aurait arrêté de nous servir depuis belle lurette. J'ai l'esprit dans la brume, encore en train de repenser à la tronche ahuri de Amon quand il a compris que OUI, c'était bien pour de vrai qu'il allait mater des beaux mecs toute la soirée. Que oui! Ces mecs étaient parfaitement consentants. ET OUI, il allait se faire draguer comme jamais. Je l'ai regardé jouer au mémory cul en me foutant gentiment de sa gueule et en riant comme un abruti.
Une belle soirée de lacher prise. Amon s'est détendu. Je crois que ça lui a fait un peu de bien. Le réveil risque d'être un chouïa plus complexe.
On marche dans la rue, bras dessus - bras dessous, en chantant des musiques à la con que le monde n'a pas entendu depuis des siècles, je pense. Je l’entraîne tranquillement chez lui. Ou plutôt, je crois que c'est vrai chez lui. Au pire, tout les chemins mènent chez le psy, hein. HAHA, ce que je suis hilarant.
-Eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeh, AMON! T'vas faire l'école bu...buissionnière HAHAHA! R'gaaaaaaaaarde! Il fé nuiiiiiit et un peu jour et tout. Ha! Bah super l'exemple, pfffff!
Je pouffe d'un rire incontrôlable qui nous fait tanguer vers le mur d'en face. on s'y écrase.
-Ouuuula, eh! On a dit c'est toi qui pilote, moi, je pagaie le sol avec mes jambes. Faut faire le pilote, hein! HAHA! Comme le numéro 15! Avec son p'tit chapeau! Y't'faisait d'l'oeil, jévu.
Je nous redresse en grognant et nous remet sur la route en titubant franchement. La route risque d'être longue.
-On aurait du appelé un taxi nan? AH BANON! Jépudebatterie. ALALA! C'est un coup d'Unseelie, ça.
Nouvelle crise d'hilarité.
Amon El-Hadji
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Mer 16 Déc - 17:18
Quelle soirée. Mon poids en alcool, à s'y méprendre. Je n'ai que de vagues souvenirs floutés de rires et d'allégresse alors que je bats le pavé avec mon comparse. Nos esprits sont imbibés tels des éponges molletonnées. Je n'avais pas autant bu depuis... depuis jamais, en fait.
Et par l'Honneur des Primordiaux, que ce fût bon !!
J'ai la tête dans les étoiles constellées au-dessus de ma tête. Le jour pointe et Asmodée roule, comme moi, contre les murs des trottoirs. Nous sommes au-delà du rire. Hilares au point de nous manger des briques, et de nous en soucier comme de nos premières gorgée de lait. Je crois que je l'entends évoquer l'école, ça trouve un écho lointain dans ma raison profonde, partie nettoyer les souillures de ma gueule de bois à venir.
« Naaaaaaaaaaaan mais j'ai même pas préparé mes cours ! Roh ça va râler, ça va tellement râleeeer... » Ma mine est outrée, presque profondément choquée. Je finis par réaliser que c'est le cadet de mes soucis. Le poing brandi vers le ciel, je crie, oubliant les voisins aux alentours.
« MAIS M'EN FOUS ! »
Il y en a un qui hurle en retour, depuis une fenêtre au-dessus de nous. Oups. Ça me fait atterrir. Il m'empêche pas de rire, cependant.
« Nan c'est pas bien. Mes élèèèèves... bon ils sont grands hein et eux aussi ils sortent et puis VOILA ! »
On se mange un mur opposé et il évoque un de mes nombreux admirateurs. J'ai affolé les cœurs, grand dieu, et le mien alors ! « L'avait un sacré croupion de marin... Tu les as dégotés où tout ces m-magn.. magnif... beaux mec ? » Pas le temps de répondre qu'on tombe en avant. J'ai presque embrassé le trottoir. Je me marre. « Hop, mais debout là, allez, bon j'te traîne jusqu'chez moi, mange pas la poussière c'est pas bon... ! »
Littéralement, je rampe presque. On tourneboule, on se redresse, on n'est plus que vrac et chemises mal fagotées. J'ai un suçon sur une côte et des numéros de téléphone griffonnés un peu partout.
« Au pire tu baves et moi je nous transplane dans ta salive et... ah non t'es pas un djinn. T'exagères mon frère ! »
Un instant en suspend. Je regarde d'un œil torve autour de moi. Euh.