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Mer 22 Avr - 11:21
Why don't you kiss, why don't you kiss, why don't you kiss me now, and try me ? I'm beautiful you'll see
Impérieuse destination que de rentrer chez soi. Sur les trottoirs baignés de néons rouges, les putes roucoulent et leurs macs aboient. La vie ne s'arrête jamais à Ainselsborough. La fièvre s'époumone en soupirs et en sueur. La vie rampe sur le pavé, confite d'alcool et de rires. La quarantaine se noie dans les bras d'inconnus et les corps s'ébouriffent sans retenues.
Nous sommes tous des phalènes en passe de bruler.
Dans ce cortège continu de fêtes sonores et de luminaires criards, une ombre défile, imperturbable tâche d'encre au tableau. Le Docteur Maintenon rentre chez lui, le pas plus pressé que d'ordinaire. Il est un habitué de ces ruelles étroites et sordides dont l'intimité force à l’écœurement. Il ne consomme pas, il habite les lieux. Il possède un loft agréable au dernier étage d'un vieil immeuble engoncé jusqu’au col dans l'enchevêtrement sonore et visuel du chaud quartier. Il s'en fout : il dort peu et ne s’émeut guère du vacarme et des cris. Mieux, il a l'impression d'être un peu vivant, au milieu de toute cette terrible cacophonie. D'ordinaire, le bon docteur traîne sa nonchalance d'un pas égal, mais ce soir il presse la foulée. Il aimerait "lui" parler. Le chat qui parle et ses menaces ont attisé chez lui le démon de la curiosité. Peut-être Erzulie Dantor flaire-t-elle le parfum capiteux d'une femme bafouée et c'est cela qui le pousse, lui, son bras armé, à s'intéresser à la mystérieuse prisonnière. Qui sait ?
Il pénètre chez lui et referme la porte à clé. Il abandonne sa serviette de cuir et son manteau sur un canapé. Son premier geste est de desserrer son nœud de cravate, son second de se servir un verre de Widow Jane, dix ans d'âge. Il tire une chaise jusque devant la surface dépolie du miroir et vient s'y asseoir, jambes croisées. La pièce n’est éclairée que par les phares nerveux qui agitent Ainselborough et s'accrochent aux angles du visage d'Ebène. Sur sa face, usuellement d'un marbre blême, flotte un sourire de Joconde.
- Bonsoir Misère... Si cela est bien ton nom ? Aujourd'hui, j'ai reçu la visite d'un vilain petit matou fort ingrat. Il a essayé de me défier de toi. Le médecin sirote une lampée de liqueur brune et penche quelque peu la tête. Il ne m'a rendu que plus intrigué par ton destin. Alors ? A-t-il raison ? Essaies-tu de me séduire pour t'échapper ? Son regard abyssale brûle d'une lueur aussi étrange que malsaine. J'aimerais bien savoir par quel moyen tu comptes t'y prendre....
Je n'ai plus d'âme et le coeur à l'arrêt. Vaste défi pour toi, non ? Épate-moi.
Aleera Belkhan
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Mer 6 Mai - 17:57
Misère... Le nom la surprend en premier lieu et la créature dans le miroir arque un sourcil, si tant est que cela en soit un. Décharnée jusqu'à l'os, Aleera n'avait plus rien d'humaine si ce n'est la silhouette sommaire de ce qui avait put être une femme par le passé. Elle est là, sinistre monstresse dans la noirceur de sa cage, un monde fait de noirceur sans fin, une bulle à son image. Seule l'ouverture lumineuse sur l'extérieur, lui donnait parfois la sensation d'exister encore, surtout quand lui, s'asseyait tout près de sa prison, pour l'écouter chuchoter durant des longues minutes, parfois des heures. Il ne pouvait pas vraiment entendre ses mots, ses diatribes, ses chants ou même ses cris, mais il la,ressentait, plus fort qu'aucun autre avant lui. Il puait la magie à pleine nez et même de là où elle était, Aleera pouvait le sentir.
« Velbegurt... »
Souffle t-elle avec haine alors que ses ongles, trop ongles et souillés, griffent la surface invisible qui la sépare de la réalité. Son regard ambré, maladif et même démoniaque, observe avec ardeur, le ténébreux qui se pose sagement pour mieux faire face à son miroir. Il ne peut voir que son reflet, torture pour elle qui ne pouvait voir que lui. Ainsi il avait rencontré ce fichu chat-garou ? Il était sans doute la créature la plus rancunière qu'elle connaissait, hormis elle, cela dit en passant. La simple évocation de son nom lui fait grincer des dents alors qu'elle fini par se détourner du docteur, s'asseyant sur un semblant de sol aussi froid que la pierre et ramène ses genoux noueux contre son buste.
« Te séduire... ? Pas ce soir... Tu es rentré bien trop tard, tu m'as laissé seule trop longtemps. Tu ne mérite pas que je fasse cet effort pour toi. »
Il n'entendra sans doute jamais ces mots mais ressentira peut-être son amertume, sa jalousie. Il l'avait acheté, elle et sa maudite prison mais préférait passé son temps avec les malades et les cadavres. Ne méritait-elle donc pas plus d'attention après tout ce temps à susurrer à son oreille mille et une tendresse depuis qu'il l'avait accroché à son mur. Pas objective pour un sous et jalouse comme un poux, l'horrible Mère des misères détourne le regard comme une enfant boudeuse, enserrant ses jambes de ses bras décharnés.
« Tu devrais te faire pardonner de m'avoir délaissé si longtemps... en vérité, c'est toi, qui devrais me séduire. »
Finalement, comme si tout cela était un jeu, un sourire amusé et chafouin étire les lèvres sèches de la créature. Oh oui, comme elle aimerait qu'il la séduise, qu'il s'agenouille devant elle ! Des mots doux, des baisers, des caresses, qu'il la gâte d'un amour éternel et la comble comme une reine. Elle grogne, perdant son sourire. Quelle injustice, tout cela par la faute de ce stupide Velbegurt ! Il méritait de moisir sous la poigne féroce de Kali !
« Si seulement tu pouvais me sortir d'ici... pas comme tous les autres qui n'ont même jamais entendu mes murmures durant mes trois siècles d'agonie ici. Aucun n'a entendu les os grincer, mes dents tomber, mes pleurs raisonnés... Toi, à moitié. » Elle soupir, le regard dans le vide. « Oui, tu l'as sentis, n'est-ce pas ? Alors fais un effort, mon bel amour et séduis moi. Fais moi sentir femme et humaine comme autrefois... »
Ébène Maintenon
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Mer 6 Mai - 22:04
Pour la première fois, semble-t-il, Ébène discerne le sens d'un des soupirs qui émanent du miroir. Il s'agit d'un patronyme qu'il connait désormais. Si la suite des murmures lui paraissent à nouveaux confus, leurs inflexions cacophoniques suggèrent une colère gonflée par la haine. Un sentiment bien renversant pour un homme qui n'en exprime plus.
- Hum...C'était lui, en effet. Le docteur Maintenon ourle les lèvres sur un filet de sourire. Tu ne l'aimes pas beaucoup, hein ? Il sirote son bourbon avec ce qui semblerait être un soupçon d'amusement. Il te retourne le sentiment, visiblement. Serait-ce ton ancien familier ?.... Un chat noir et laid, une sorcière enfermée dans un miroir de contes de fées... Dois-je m'attendre aux débarquement des sept nains et me méfier des tartes aux pommes ?
Misère ne parait pas goûter la plaisanterie. Les plaintes qui suintent de la surface dépolie sonnent comme des reproches.
- Allons, allons, ne boude pas. Je ne fais que répéter les paroles de ce Velbegurt. Il est persuadé que tu exerces sur moi un pouvoir d'attraction qui me rendra fou. Malheureusement, ma chère amie, je crains que tu ne te sois acoquinée du mauvais acquéreur. Je suis imperméable à l'art subtile de la séduction comme à beaucoup d'autres chose. N'y vois pas là une forme de fierté déplacée ou du mépris de ma part, Misère. Il s'agit simplement de faits : on m'a déjà maudit.
Ebène pause son verre vide sur un coin de meuble. Son discours a été évoqué avec le timbre morne et désincarné d'un croque-mort. Il retrousse lentement les manches de sa chemise, dévoilant une peau émaillée de cicatrices et de brûlures. - Si je garde ton miroir prison avec moi, c'est parce que je parviens de manière très étouffée à t'entendre. C’est une chose pour le moins intrigante, tu en conviendras, presque le début d'une mauvaise plaisanterie : un homme aussi loquace qu'un objet et un objet qui parle....
Farfouillant dans sa sacoche de médecin, il en extirpe un trousseau de scalpels dans un étui de fer blanc décontaminé. Avec nonchalance, il s'ouvre profondément le bras avec. Pas le moindre cri, pas la moindre manifestation de douleur. Le sang coule, rouge, abondant, irréel.
- Pourquoi suis-je capable de t'entendre ? Voilà la question qui m'occupait l'esprit jusqu'alors...
Ebène trempe son index et son majeur joints dans la poix de sa propre hémoglobine et trace des symboles sur la surface réfléchissante du miroir. Il s'agit d'une dialectique vaudou à la fois simple et complexe. - Puis, l'évidence ma frappé de plein fouet. Tu entres sans doute dans le spectre de mes prérogatives en tant que "femme bafouée et avilie". Brusquement, il bascule en créole et récite : Mwen tande ou, pèdi ti fi: kè bat ou a, kò soufrans ou, nanm M'enerve ou. Mwen koute ou. M ', enstriman an nan Erzulie Dantor.
Un inspiration et le voilà qui désinfecte sa plaie et la bande comme si tout cela était bien normal.
- Velbegurt se trompe en pensant que je suis l'une de tes victimes. En vérité, Misère, je suis davantage ton salut. Hé bien,... en aurais-tu perdu ta langue ?
Car désormais, quoi qu'elle dise, il le comprendra.
Erzulie y veille.
Aleera Belkhan
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Mer 6 Mai - 22:30
Amis, amants, ennemis. Son histoire avec Velbegurt se résumait à ces trois maigres mots bien que les grandes lignes étaient bien plus sombres et étoffées que cela. Mais qui s'en souciait ? Personne ne se souvenait de la qui était Velbegurt et on avait fait en sorte à ce qu'un cercle restreint ne se souvienne de la terrible Mère des misère pour s'assurer qu'elle reste enfermé à jamais. Un secret partagé avec chaque nouvelle génération dans l'ordre d'émeraude, un secret adressé à chaque nouveau dirigeant et à ses dragons. Elle n'était plus qu'un conte pour mettre en garde les nouveaux dragons sans doute, les préservé de la tentation auquel elle s'était soumise. Apprendre à rester à sa place, ne pas outre-passer les limites. Dans sa solitude, Aleera pose son menton sur ses genou, dans cette position elle semble plus fragile et enfantine que jamais malgré le danger qu'elle représentait. Mais on ne pouvait la voir ou l'entendre, personne n'était là pour la juger.
« Avec moi, tu es parfois bien loquace, petit homme... »
Comme en cet instant, poussé par sa curiosité et sa rencontre avec le chat-garou. Il fallait en convenir, discuter avec un chat aussi laid et étrange était une expérience toute particulière, Aleera ne pouvait le nier. Elle se souvient de la première fois où elle avait vu Velbegurt se transformer, quand la Lune dictait encore sa nature et non plus une malédiction qui avait inversé tout son être. Une époque lointaine où il était encore un humain avec des désirs et un avenir. Elle avait brisé toutes ses espérances.
« Maudit, dis-tu... ? »
Intriguée, la sinistre créature abaisse les genoux et pivote son buste dans un craquement sourd, semblable à un arbre au tronc noueux. Son regard irréel comme un brasier se pose sur l'image qui se dresse dans l'ouverture aux contours fendiller comme une roche sur laquelle on aurait abattu une pioche encore et encore. Elle plisse les yeux , éblouie par la lumière de l'extérieur et observe attentivement le manège sanglant de son compagnon.
« Alors comme ça, tu connais la magie.... »
Elle pouffe discrètement en suivant du regard le doigt d'ébène qui dessine avec son sang. Ce langage elle l'avait déjà entendu, elle l'avait entrevu il y a plusieurs décennies de cela, dans une Amérique lointaine alors même que le miroir s'était retrouvé au fond d'une vieille boutique d'antiquité. Elle écoute, le fixe, le cœur battant la chamade. Connaissait-il un moyen de la sortir de là ? Il consentirait-il, surtout ? Aleera se hâte dans ses pensées avant que la vérité de la rattrape. Son cœur loupe un battement, la fausse joie lui tord les boyaux. Non, nulle liberté, juste le moyen de communiquer. Mieux que rien, sans doute et pourtant, l'expression sur son visage n'est que rancœur et amertume.
« Mon salut ? Aucune Belkhan n'a jamais eu besoin des hommes, pourquoi ferais-je exception à la règle et pourquoi, ferais-tu toi, exception à cette règle ? »
Elle siffle comme un serpent, déversant entre ses dents un bruits strident qui fait vibrer le miroir. Il résiste néanmoins car c'est bien pour cela qu'il existe, qu'il est enchanté.
« Ne prends pas mon silence pour de la soumission. Je n'ai qu'une seule maîtresse et son nom est Kali. »
Elle lève la main, ferme le poing et vient l'abattre sur la surface lisse et invisible de cette fenêtre sur le monde, elle rage, hurle avec colère sans lâcher le petit homme ténébreux du regard. Il lui faut bien quelques instant pour retrouver son calme, lui tournant à nouveau le dos pour reprendre sa position initiale. Finale, sa voix enrouée force d'avoir les cordes vocales asséchées, elle murmure, lasse plus qu'autre chose.
« M'entends-tu vraiment, petit homme ? Ou bien est-ce là une façon pour toi de me narguer ? Ne me donne pas d'espoir... Il y a trop longtemps que je suis l'amante de la solitude... » Elle soupir, baisse les yeux. « Velbegurt ne t'as pas dit mon nom, n'est-ce pas... ? Il ne supporte même pas de l'entendre... Le dirais-tu encore pour moi ? Ce nom que l'on m'a donné et que j'affectionne plus que je ne le devrais... »
Ébène Maintenon
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Mer 6 Mai - 23:02
Posément, Ébène a repris sa place sur sa chaise non sans s'être resservi une rasade de bourbon. Quelle tristesse de n'éprouver qu'une nuance fade de son gout puissant de jadis.
S'emparant du carnet de travail qui ne le quitte jamais, il note les informations qui s'échappent du miroir : "Belkhan" "Pas d'hommes = pas de mâle ? Famille matriarcale ? ou = féminisme radical ?" "Maîtresse = Kali. Se renseigner. Domaine surnaturel."
Misère a le timbre qui oscille nerveusement entre celui d'une fillette capricieuse et la voix plus suave et acerbe de la femme faite. Les tonalités s'égarent parfois sur la rocaille chevrotante de la vieillarde, si bien qu'il se trouve incapable de lui donner un âge spécifique. Le seul fait certain s'avère être l'instabilité apocalyptique de son caractère. Misère est "hystérique" qualifierait son aliéniste de père. Cependant, enfermée depuis autant de temps seule avec elle même, on le serait à moins.
- M'entends-tu vraiment, petit homme ? Ou bien est-ce là une façon pour toi de me narguer ?
Le bon docteur lève les yeux de son carnet pour contempler la surface du miroir entachée de sang et de son propre reflet.
- Ne me donne pas d'espoir... Il y a trop longtemps que je suis l'amante de la solitude... - Pourquoi te mentirais-je ? Ce serait cruel, déclare-t-il sans le moindre frémissement facial. Je t'écoute.... Enfin, maintenant que tu en as terminé de tes petites vocalises. Tu n'es plus seule, Misère. C'est un fait.
Malgré sa voix atone, il y a dans le regard de l'homme un crépitement qui anime un court instant ses prunelles obscures.
- Velbegurt ne t'as pas dit mon nom, n'est-ce pas... ? - Non, en effet. - Il ne supporte même pas de l'entendre... Le dirais-tu encore pour moi ? - Quoi donc ? - Ce nom que l'on m'a donné et que j'affectionne plus que je ne le devrais... - "Mère des Misères" ? Bien trop long, pas pratique. Enfin, si cela te contente. Néanmoins, tu peux également me donner ton véritable prénom. Haussement d'épaules d'une profonde indifférence.... Ou bien je continuerais avec le sobriquet de "Misère". A ta guise. Un silence. Pourquoi ce titre, d'ailleurs ?
Aleera Belkhan
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Mer 6 Mai - 23:31
Il se montre plus froid que d’ordinaire, du moins c'est ainsi qu'elle le ressent. C'est comme si la complicité qui s'était installé ces dernière semaines avait été balayé par les écrits de sang. Comme si plus rien ne comptait. Encore. La colère se fraye un nouveau chemin jusqu'à son gosier avec un goût de bile. Si elle avait eu quelque chose à vomir, sans doute l'aurait-elle fait.
« Qui n'a jamais fait preuve de cruauté, en ce monde... ? »
Elle n'en doutait, il avait de quoi la rendre fou, tout comme velbegurt qui profitait de sa liberté, même s'il se plaignait de sa condition de chat. Ils étaient tous là se plaindre, à geindre Ô combien le monde était cruel avec eux... La créature secoue la tête doucement dans un nouveau craquement douloureux.
« Trop long, pas pratique... ? » s'agace la femme avant de finalement prendre appuie sur le fond noir qui fait office de mur pour se relever. Sa carcasse putrescente s'impose face au trou de lumière alors que son regard infernale se pose sur l'humain sagement assit dans son fauteuil et occupé à prendre des notes. « Tu me demandes pourquoi... ? Encore une chose que Velbegurt à omit de te dire, semble t-il... »
Elle se rapproche un peu plus, ses épaules osseuse roulant sous sa peau quasi-momifié couleur terre de sienne comme si on l'avait roulé dans une poudre de brique rouge. Elle reste là, l'oeil mauvais à le fixer comme un charognard attendrait après un mourant pour mieux le dévorer.
« On m'a appelé Mère des misères parce que j'ai laissé derrière moi, suffisamment de noirceur et de larmes pour hériter de ce nom. Les sorciers m'ont nommé ainsi, les démons aussi... »
Elle penche la tête sur le côté, sa langue se frayant un chemin entre ses lèvres, s'agitant comme celle d'un serpent, gestuelle obscène alors qu'elle vient humer l'ouverture lumineuse, elle peut sentir l'odeur du sang à travers le miroir.
« J'ai pactisé avec une démone, la redoutable de toute ! J'ai donné mon âme à cette princesse, cette reine... » elle hoquette, levant un doigt et se corrige. « non, cette déesse ! DÉESSE ! »
La voilà qui se dandine, titube devant la fenêtre de lumière, elle divague en repensant à la voix de kali qui l'avait ébréchée jusqu'à l'âme.
« Je suis allongé sur le sol... et j'ai poussé...poussé... encore et encore alors que mon ventre s'est déchiré.... » Minaude t-elle, caressant le ventre excessivement plat et dénudé de gras, les tripes asséchées. « Je savais que c'était un garçon, un tout petit garçon... je l'avais lu dans les entrailles d'une biche... J'ai répandu son sang sur le sol, j'ai répandu le mien... et quand sa petite tête à émergée entre mes cuisses, j'ai poussé une dernière fois, j'ai hurlé jusqu'à ce que ma voix se brise... et j'ai laissé son corps laid et moue tomber sur le parquet. » elle rit, passant une main sur son visage. « Il était déjà mort ! » Silence, elle fixe de nouveau le ténébreux. « Il était déjà mort... quand je l'ai donné à Kali. J'ai échangé son âme en plus de la mienne pour m'assurer d'avoir un pouvoir assez grand. Tu sais pourquoi ? Il n'y a rien au de pire au monde qu'une mère en colère et au cœur brisé.»
Soudainement, son comportement se change, devient brutale et d'un geste virulent, empreint de folie, elle se jette contrer la parois invisible, la frappant de ses poings avant de hurler, contre ébène à moins que ce soit contre elle-même.
« Je devais souffrir au plus haut point et pour montrer à Kali que j'étais digne d'elle et de son pouvoir !!! tu comprend ? Je devais m'infliger cette torture qu'elle seule pouvait comprendre ! » Elle frappe, encore, encore, laisse ses larmes couler, sa voix devenant gutturale sous la haine, le chagrin. « Je l'ai tué et j'ai arraché la peau de son petit corps potelé !!! ses nerfs ont servit de file pour attacher la reliure, son derme pour couvrir mon grimoire d'un cuir impénétrable ! Et de mes larmes et de mon sang, j'ai écris le savoir que le pandémonium m'a accordé ! C'est ça que tu voulais savoir, petit homme ?! C'est ça que Velgeburt t'as caché ? Il te l'a caché parce que l'idée l'insupporte ! C'était son fils ! C'était son fils que j'ai sacrifié sur l'autel de la folie !!!! » Elle tambourine, son corps noueux et sec heurtant avec violence la minuscule fenêtre pleine de lumière jusqu'à ce qu'un nouveau cri lui échappe et qu'elle ne se laisse glisser à genoux. « Je suis un fléau, petit homme... J'ai le cœur noir comme la mort, le corps vicié par la famine, chacun de mes râle est aussi putride que la pestilence et je sème sur ma route, un chaos dont tu ne peux même pas soupçonné l'immondice... Maintenant tu sais, pourquoi l'on me nomme la Mère des misère, parce que je suis l'indigne qui a offert sa progéniture à un démon pour le pouvoir. Note le bien sur ton carnet... je ne séduis pas, petit homme, je prends ce que je désir et ce que je ne peux obtenir, je le détruis. »
Ébène Maintenon
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Dim 17 Mai - 14:25
Ebène Maintenon écoute, parfois il prend quelques notes. Malgré son absence d'expression, il s'imprègne pleinement du récit qui lui ait fait. Il éprouve une foule de sentiments qui s'agitent sous son armure épaisse. Rien ne filtre ou si peu.
- C'est ça que tu voulais savoir, petit homme ?! C'est ça que Velgeburt t'as caché ? Il te l'a caché parce que l'idée l'insupporte ! C'était son fils ! C'était son fils que j'ai sacrifié sur l'autel de la folie !!!!
Le jeune homme lève la tête et contemple le miroir. Un étrange et triste sourire se dessine sur ses lèvres.
- Une histoire de famille... Il s'agit toujours d'une histoire de famille... - Je suis un fléau, petit homme... - Permets-moi de forger seul mon avis. - J'ai le cœur noir comme la mort, le corps vicié par la famine, chacun de mes râle est aussi putride que la pestilence et je sème sur ma route, un chaos dont tu ne peux même pas soupçonné l'immondice... Maintenant tu sais, pourquoi l'on me nomme la Mère des misère, parce que je suis l'indigne qui a offert sa progéniture à un démon pour le pouvoir. Note le bien sur ton carnet... je ne séduis pas, petit homme, je prends ce que je désire et ce que je ne peux obtenir, je le détruis. - Vaste programme.... Mais je maintiens que Mère des Misères est un nom bien pompeux pour une femme malheureuse. Ton coeur n'est pas noir, il est triste. Ton récit a cela de fascinant que malgré tes crimes avoués, tu pleures, tu souffres éperdument : de la perte de ton enfant, de la trahison de son père, du manque de reconnaissance de ta congrégation... ta quête de pouvoir n'exprime qu'un besoin pâtant d'exister aux yeux du monde. ta violence n'est que la traduction littérale deta souffrance et de ta solitude.
Ébène effleure délicatement la surface du miroir. Son regard se fait vibrant, presque vivant. - Ton cœur n'est pas noir, misère, il est sublime : énorme, gorgé de sève, débordant d'affects... Comme je t' envie.
Il reflue lentement, comme si il se sentait indigne d'être témoins des battements de ce myocarde torturé.
- Quel est ton nom, ton véritable nom ? demande-t-il avec une douce quiétude.
Aleera Belkhan
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Dim 17 Mai - 16:37
Qui triste et non noir, cela ne changeait rien aux crimes qu'elle avaient commit et qu'elle commettrait encore en sortant de ce miroir, Aleera le savait. C'était plus fort qu'elle, à l'intérieur quelque chose était cassé, et tout ce qu'elle voulait, c'était le aire payer au moins entier. Elle n'avait jamais cru en la rédemption et encore moins depuis qu'on avait voulu la brûler vive pour sorcellerie, une chance que son pacte avec Kali l'ait protégé des flammes... Pourtant les paroles du médecin atteignent Aleera plus que de mesure. Sans doute parce qu'il était le seul en trois cent ans à voir ce qui se trouvait au delà sa détestable carcasse. Personne n'avait jamais rien compris, que ce soit Velbegurt et son amour naïf ou son Coven qui n'avait jamais rien vu venir jusqu'à ce qu'elle leur tombe dessus. Certes, elle en était ressortit maudite combien de choses avaient été évité, si quelqu'un dans ce foutu monde, avait été lui ?
« Ne m'envie pas petit homme... Rien ne peut guérir une telle douleur, tel est mon fardeau pour les crimes que j'ai commis. »
Souffle la femme contre la surface invisible du miroir. Elle l'observe un instant, ses yeux 'ambre, démoniaque, s'emplissent de larmes. Sur l'instant, elle se sentait un peu moins seule, peut-être parce qu'il était là pour l'écouter, ou sans doute parce qu'il la voyait autrement que comme un monstre. Elle tend sa main à son tour, la posant sur la surface lisse qui vivre doucement. Il ne le sent pas, il ne le voit pas, mais ils là, paume contre paume, yeux dans les yeux.
« Aleera... Aleera Belkhan... »
Cela faisait si longtemps qu'elle n'avait pas eu à prononcé son nom, comme si cette prison l'avait privé de son identité. Quelques souvenirs remonte, rien qui ne soit lié à la magie. Belkhan... Le visage de sa mère lui revient, celui de sa grand-mère qui la couvait toujours de tendresse malgré les lois stricte interne à leur ligne. Pourquoi ces souvenirs lui venaient-ils maintenant ? Elle se souvient de la fois où elle avait voulu attraper un écureuil quand elle avait neuve ans et qu'elle était tombé d'un arbre, se brisant un bras ou l'éveil de ses pouvoirs qui avait remplit le potager de sa mère de mauvaises herbes, ce qui l'avait fait râlé pendant des jours. Elle reste là, observa,t le visage du beau ténébreux, pressant son front contre la fenêtre sur le monde avant de murmurer, la voix faible mais le ton sincère.
« Il y a quelque chose chez toi de différent petit homme... sans que je ne comprenne pourquoi, tu me rappelle ce que c'est que d'être humaine... » Elle ferme doucement les paupières. « Merci...» Même si cela ne changerait rien, sa haine était trop ancré en elle, Aleera avait donné son âme. « Tu veux bien rester avec moi encore un peu, petit homme... ? Rien qu'un peu... »
Ébène Maintenon
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Dim 17 Mai - 19:00
-Aleera... Aleera Belkhan... - Aleera Belkhan... Répète-t-il lentement, détachant chaque syllabe comme pour les graver au burin dans sa mémoire. - Il y a quelque chose chez toi de différent petit homme... sans que je ne comprenne pourquoi, tu me rappelles ce que c'est que d'être humaine... - Vraiment ?
Sa surprise est sincère. Il observe son reflet dans le miroir. Tout en lui semble voué à l’inertie. L'épaisse chape de plomb que constitue sa carcasse étouffe son humanité. Pourtant quelque chose d'inexplicable suinte de son regard. Ébène palpe ses joues piquetées de poils et découvre leur humidité : il pleure. Réaction physiologique inexplicable.
- Merci... - Ne me remercie pas. Humaine, tu l'es depuis toujours. Ta capacité à éprouver de la douleur est l'expression même de toute humanité. Ta créativité pour rendre cette souffrance en est une autre. Quelque soit ton apparence ou tes pouvoirs, cela ne change rien à ce fait. C'est celui qui n'éprouve plus rien qui n'est pas humain...
Je ne suis plus qu'un objet, un outil, une chose. Sans la main qui me conduit je ne suis rien.
Ebène baisse la tête.
- Tu veux bien rester avec moi encore un peu, petit homme... ? Rien qu'un peu... - Ébène. Je m'appelle Ébène Maintenon. Je n'ai pas l'intention de partir, Aleera. Ce miroir est installé chez moi et... Tu es la seule personne dont la présence m’est étrangement agréable.
Les autres l’indiffèrent. Le monde l'épuise. La Vie est fatigante. Les morts, les anesthésiés, les endormis... Eux sont si silencieux et tellement plus paisibles.
- Je... Je ne converse jamais autant d'habitude. J'ai la gorge sèche, confesse-t-il.
L'homme essuie son visage d'un revers de chemise et se sert à boire à nouveau. Sa chaise racle le parquet produisant un irritant bruit de craie. Cette fois, il s'est assis de biais, épaule et front épousant la surface lustrée.
- Tentons de calculer quelques probabilités. Si tu pouvais revenir en arrière, quel élément de ta vie changerais-tu pour ne pas emprunter la voie qui t'a menée jusqu’ici ? Parfois, je me pause cette question pour moi même mais la réponse m’apparaît floue. Il y a peut-être des êtres destinés à la malédiction... Qu'en penses-tu, toi ?
Aleera Belkhan
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Mar 19 Mai - 19:42
« Ébène... quel joli nom, pour un garçon... »
Elle revoit la carcasse de son fils, lui qui n'avait même pas été gratifié d'un nom, d'un baptême ou autre de ces idioties de son époque. Son corps putrescent se tortille et Aleera se cale un peu plus contre la fausse paroi de pierre, l'épaule contre la zébrure lumineuse qui s'échappait de l'envers du miroir. Ici, tout était noir et blanc, un gris sinistre d'où s'écoulait une pluie de cendre avec une sombre forêt sans fin, puis cette caverne qui faisait office de refuge. Au fil des sicèles, ses pires craintes et cauchemars avaient fini par prendre forme dans les lieux, monstres angoissants caché entre les buissons, murmures effrayant dans la nuit. Il existait ici, dans ce monde, des choses pires que la mère des misères. Parfois, elle entendait les pleurs lointain d'un bébé qui se terminait toujours de la même façon, dans un horrible glougloutement, un étranglement, bruit spongieux puis finalement le silence.
« Toi aussi petit homme, Ébène... Tu m'est bien agréable. »
Avoue la sorcière. Mais ici, ce n' était pas bien difficile, tout aurait été mieux que cette prison mortifère. Lentement, elle pivote le visage, observant son nouvel ami qui semble se triturer les méninges pour d'obscures raison. Pourquoi donc cette question ? Ce n'est pas comme s'il avait la possibilité de la faire sortir, si ? Après tout, il baignait dans la magie à sa façon, alors pourquoi pas... Maigre espoir que voilà mais par peur de se retrouver à nouveau dans la solitude, elle répond, relançant le sujet.
« Si je devais changer quelque chose ? Cela aurait été de donner naissance à une fille. Car tout à commencé avec ce maudit petit garçon...Cela n'aurait évité bien des soucis, bien des chagrins. Mais je ne me voile pas la face petit homme, mon destin était déjà tout tracé, mes ancêtres y ont veillé, Kali s'assure que ce cycle infernale perdure. Et bien que l'on m'a apprit à l'aimer de tout mon être et qu'il en est ainsi depuis toujours, je dois admettre qu'il est difficile de la berner... Je doute qu'il existe réellement un moyen de.... »
Elle se tait, l'observant dans le trou à travers la roche. N'en avait-elle pas trop dit ? A quoi bon de toute façon, vu sa curiosité et son intelligence, Ébène finirait tôt ou tard par découvrir la vérité, n'est-ce pas ?
« Un pacte, petit homme. Signé avec le sang de mes ancêtres et renouvelé avec celui de nos fils ou celui de nos amants, s'il nous venait l'idiote idée de tomber amoureuse. Une longue lignée de femme puissante, toujours plus à chaque génération, voilà ce que nous a offert Kali. Le pouvoir d'une Belkhan reviendra à sa descendante qui elle même transmettra son pouvoir à sa descendante et ainsi de suite. Chaque nouvelle femme de la lignée naîtra sorcière, naîtra avec son pouvoir et celui de ses préceptrices. » Un rire nerveux, jaune et rauque lui échappe. « Tu imagine, rien qu'un instant, avec quoi je suis venue au monde ? Des centaines d'années d'une puissance qui a traversé et âge et les époques... Non affecté par le temps ni l'espace. Rends-toi compte petit homme ! Un jour l'on m'a attrapé et attachée sur un bûché ! Je ne sentais même pas la chaleur des flammes ! J'ai ris si fort que le feu s'est éteint, les corrodes ont lâchée et je suis repartie avec le sourire au lèvres devant une assemblée pétrifiée ! » Lentement la créature lui tourne à nouveau le dos, son visage se durcissant. « Mais le pouvoir a toujours un prix et ma maîtresse est exigeante... J'ai tenu mon serment comme d'autres Belkhan avant moi... Mais à quoi bon, puisque j'ai fini dans une cage ? »
Ébène Maintenon
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Mar 19 Mai - 21:53
Aleera poursuit sa confession et Ebène est frappé d'une vérité essentielle qu'il s'empresse de formuler à haute voix de son timbre monocorde et désincarné.
- En fait, tu n'a jamais eu le choix, à aucun moment de ta vie. Tu n'as fait que subir ceux que les autres ont décidé pour toi... De tes ancêtres à Kali, en passant par le père de ton rejeton sacrifié. Tu n'as jamais joui de ton libre-arbitre. Quand l'univers a-t-il décidé que les femmes seraient des sacrifiées.... ? Ce monde n'a aucun sens.
Le zombie a un caquètement sinistre qui s'apparente à un rire. - Dommage que nous ne rencontrions que maintenant. J'aurais pu te venir en aide, tu sais ? Je suis incapable de mourir. J'ai une âme perdue quelque part dans l'un des coffres à bijoux d'une puissante loa. Une sale histoire de famille aussi.... à base d'amour incestueux, de père abusif, d'époux violent et de femme bafouée.. et sacrifiée, encore une fois. Long et morne soupir. Néanmoins, tu aurais pu me tuer, à loisir, et je serais revenu. Encore. Et Kali n'aurait qu'à se prendre le bec avec Erzulie pour récupérer son dû.
Le maudit pivote pour faire face au miroir, front collé contre sa surface. Bien que le sourire soit voilé, presque inexistant, il demeure bel et bien accroché à ses lippes. Un feu dérangeant brule dans les puits sombres et marécageux de ses prunelles. Des feu-follet de bayou.
- Nous l'aurions bien eu...
Un silence file, cocasse. - Je réitère ma question sous un autre angle. Si tu avais pu choisir ta vie, Aleera, sans cette famille, qui serais-tu devenue ?
Aleera Belkhan
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Mar 19 Mai - 22:15
La véracité des mots du zombie arrache un moue à la monstresse, rendant son visage plus horrible encore. Son rictus tend sa peau sèche si fort qu'elle la sentirait presque se craqueler, mais non. Elle reste cette hideuse chose décharnée qu’Ébène ne peut toujours pas voir. Malgré elle, Aleera ne peut s’empêcher de se dire qu'il serait sans doute moins sur de lui s'il voyait son visage, son corps. Du moins de ce qu'il en restait.
« Le monde n' a jamais eu aucun sens... cela aurait été pire pour toi si tu avais vécu à mon époque et même au delà. Ce n'est pas pour rien que mes ancêtres ont fait ce pacte pour se défaire de la soumission vis à vis des mâles. »
Et pourtant, elle se sentait si peu en phase avec ce mode de vie. C'était de là que venait le trou dans sa poitrine et la créature le savait. Alors quand l'humain revient au miroir et approche son visage, elle pivote à nouveau, l'imitant pour coller son front. Elle aurait donné n'importe quoi pour sentir la chaleur de sa peau ou même son odeur. Lui ou celle d'un autre être humain. Mais oui, lui plus que celle d'un autre.
« Ainsi, ton fardeau porte un nom, lui aussi ? »
La sombre créature recule le visage quand son compagnon change l'envers de sa question, cherchant une réponse plus précise. Que pouvait-elle lui dire ? Qu'elle aurait vécue une vie de femme ordinaire et heureuse ? Cela ne lui aurait pas convenue, Aleera ne saurait pas dire elle-même qu'elle genre de vie elle aurait souhaité, trop ancré dans l'enfer qu'elle avait toujours connu. Mais... elle avait des petits secrets, comme tout à chacun et à défaut de fantasmer sur une vie qu'elle n'avait pas eu le loisir de connaître, elle s'attachait à un avenir plus proche qu'il n'y paraissait. Elle se lèche les lèvres de sa langue sombre et épaisse et se confie.
« Sais-tu garder les secrets, petit homme ? Il y a longtemps, un peu avant ma grossesse, j'ai tué une biche... Alors que ses entrailles étaient encore chaude, j'y ai plongé les mains et j'ai laissé mon esprit s’approprier un pan du futur... crois-le ou non mais quelque part dans ce monde, il y a un homme fait pour moi ! » elle reste accroupit , se balançant doucement, les mains sur les genoux. « Je ne te mens pas petit homme ! J'ignore à quoi il ressemble, c'était vague mais je sais qu'il est là... j'ai vu que son âme et la mienne ne font qu'un... crois-tu cela possible ? Kali a écrit son nom au sang sur mon âme, mais elle ne la possède pas encore... pas au sens propre du terme... mais qu'adviendra t-il si je croise cet autre moi, un jour ? Tu crois qu'il pourrait me sauver ? » Ses yeux ambrés se baisse lentement, presque déçu. « Voilà ce que je veux petit homme... sortir de ma prison, me venger, trouver cette moitié d'âme qui rôde quelque part et... qu'il me donne une fille. » elle vient taper dans ses mains, mordillant sa lèvre. « Et même deux ! Oui, deux filles ! Je voudrais des enfants ! Et je voudrais qu'il m'aime ! Pour de vrai ! Moi plus que n'importe qui ! Il doit bien exister quelque part, n'est-ce pas ? Ma magie ne m'a jamais trompée, jamais. » Aleera revient se lover contre la surface lisse et lumineuse du miroir, griffant doucement le reflet d'ébène. « M'aiderais-tu à le trouver ? Je n'ai personne d'autre que toi, petit homme... Tu es le premier qui ne se dérobe pas en sachant ce que je suis...»
Ébène Maintenon
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Mar 19 Mai - 23:29
Aucun fardeau n'est anonyme. Le sien se prénomme Blanche. Il avait un visage d'ange, un cœur de sainte, une âme passionnée... Un corps ardemment désiré. C'était aussi sa petite sœur Il n'aura pas su la protéger des hommes de sa vie, lui compris.
- Sais-tu garder les secrets, petit homme ? - Oui. - Il y a longtemps, un peu avant ma grossesse, j'ai tué une biche... Alors que ses entrailles étaient encore chaude, j'y ai plongé les mains et j'ai laissé mon esprit s’approprier un pan du futur... crois-le ou non mais quelque part dans ce monde, il y a un homme fait pour moi !
Aleera trépigne comme une adolescente en bouton et par bien des aspects, elle lui rappelle sa cadette, son esprit romanesque et ses aspirations sentimentales. Elle aussi croyait au prince charmant, à l'élu d'une vie, à l'âme sœur. Ébène avait eu l'orgueil de s'imaginer être cet élu. Une erreur terrible.
- Je ne te mens pas petit homme ! - Je te crois. - J'ignore à quoi il ressemble, c'était vague mais je sais qu'il est là... j'ai vu que son âme et la mienne ne font qu'un... crois-tu cela possible ?
Non, il ne le croit pas. Cependant, l'entendre dans la bouche d'une sorcière meurtrière, infanticide, et promise à l'Enfer a quelque chose d'étrangement adorable. Aleera est capable d'une candeur de pucelle. Le voilà, une nouvelle fois, cantonné au rôle frustrant de confident.
- Je crois surtout que cela te fait un but à atteindre. - Kali a écrit son nom au sang sur mon âme, mais elle ne la possède pas encore... pas au sens propre du terme... mais qu'adviendra t-il si je croise cet autre moi, un jour ? Tu crois qu'il pourrait me sauver ? - Il faudrait déjà que tu puisses le reconnaître. Mais chaque chose en son temps. - Voilà ce que je veux petit homme... sortir de ma prison, me venger, trouver cette moitié d'âme qui rôde quelque part et... qu'il me donne une fille. Et même deux ! Oui, deux filles ! Je voudrais des enfants ! - Même si il y a un garçon dans le lot? Même si tes filles sont vouées à te surpasser ? - Et je voudrais qu'ils m'aiment ! Pour de vrai ! Moi plus que n'importe qui ! Il doit bien exister quelque part, n'est-ce pas ? - Sans doute... avance prudemment le cartésien. - Ma magie ne m'a jamais trompée, jamais. - Si tu le dis. - M'aiderais-tu à le trouver ? Je n'ai personne d'autre que toi, petit homme... - Appelle-moi Ebène. Je ne suis pas petit et.. je ne suis plus tout à fait un homme. - Tu es le premier qui ne se dérobe pas en sachant ce que je suis... - "Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. [...] Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. [...] Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément." récite Ebène posément. Mon serment d’Hippocrate me pousse à te porter assistance. Mon pacte avec Erzulie m'engage à armer les femmes bafouées pour qu'elles puissent obtenir protection et vengeance. Tu es l'une d'elles, Aleera.
Maintenon sirote son bourbon en je tant un regard vague vers le ciel nocturne au dehors.
- ...Après, tu seras en mesure de décider de ta vie pour toi même et tu feras ce que bon te semble.
Et lui, en tant qu'outil, sera certainement oublié.
Aleera Belkhan
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Dim 14 Juin - 10:31
Et si elle avait un garçon ? Eh bien... Elle en avait déjà sacrifié un, peut-être pouvait-elle se permettre de garder le potentiel mâle qui viendrait au monde. Malgré cela, Aleera reste silencieuse, accroupit, croisant les bras sur ses genoux pour y poser le menton. Chacune de ses phrases est remit en question et elle reste là à fixer le médecin, comme s'il était vide, qui s'exprimait avec une courtoisie froide. Pourtant, elle décèle en lui un petit quelque chose, une forme de distance mit entre eux soudainement. Là où ils avaient si proche quelques instants plus tard, il y avait à présent un fossé.
« Tu n'es pas jaloux, n'est-ce pas... ? »
Demande curieusement la créature qui écoute le serment bien trop long à son goût qui exprimait une bienveillance auquel elle était peu sensible et même familière. Elle esquisse une grimace, tirant une langue rêche et noircie entre ses lèvres cadavérique.
« Ton serment, ton pacte... Oui, de bien jolies choses, en attendant, moi, je suis toujours enfermé dans ce maudit miroir. »
Siffle t-elle plus durement. Qu'il trouve un moyen de la sortir de la là et vite ! Trois cent qu'elle pourrissait dans cette prison infâme qui avait prit l'image la plus sombre de son esprit et qui étaient peuplé de cauchemars. Au loin, le pleurs d'un nouveau né lui vrille les oreilles et Aleera vient plaqué ses mains sur ses oreilles en geignant.
« Par tous les démons de l'enfer ! » Elle toise le médecin à travers l'ouverture du miroir. « Je n'en peux plus de cet endroit, petit homme ! Si tu veux vraiment m'aider, fais le et vite. »
Finalement l'enfant se tait dans un nouveau gargouillis immonde, identique à celui qu'avait fait son fils quand elle lui avait plongé une lame dans son petit corps dodu. La sinistre créature jette un regard vers l'arrière, observant les ombres informent qui se vouvoient dans la pénombre, faisant remuer les buissons épineux. Inutile d'y porté attention plus longtemps, ces choses n'étaient pas en mesure de lui faire du mal, elles n'était que la représentation de ses souvenirs, des manifestation sordide des fantômes de son passé. Ni plus, ni moins. Lentement, la femme se redresse dans un bruit noueux puis pose sa main contre le miroir avant de soupirer.
« Prépares-toi petit homme... ébène. » Elle fronce les sourcils, son regard ambré le fixant sans qu'il ne puisse le voir. « Tu dois savoir une chose avant de trouver un moyen de me sortir de là... Je ne suis plus vraiment humaine. Ici, la mort n'existe pas, mon corps à continuer sa décomposition sans pour autant trouvé le repos. Il ne reste de moi qu'un amas d'os, ma peau, mes muscles sont aussi sec que du bois... cette voisin sera pittoresque, ignoble et contre nature... Et si tu me fais sortir d'ici, bel ébène, sache qu'il te faudra aussi m'aider à retrouver mon corps comme il était avant mon bannissement. Ce ne sera pas une partie de plaisir, pour toi tout du moins... » elle lâche un rire sournois. « Moi je me délecte d'avance du bain sanglant qui m'attend... J'espère que tu as des corps à me sacrifier, mon petit homme, car du sang et des viscères, il va en falloir pour que je me régénère. »
Ébène Maintenon
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Ven 19 Juin - 21:46
- Tu n'es pas jaloux, n'est-ce pas... ?
Lentement, Ebène se tourne vers la surface polie du miroir. La question l'a brusquement interpellé, malheureusement pour son interlocutrice, son trouble est invisible au regard. Il est intérieur, dans les profondeur d'une cavité abritant autrefois son âme. Jaloux. Il le fut, autrefois, dans une vie bien antérieure à celle-ci. Une jalousie possessive, démesurée, bouffie de passion et de violence. Il se remémore les symptômes de ces sentiments oubliés comme on garde un chewing-gum en bouche qui a pourtant perdu toute sa saveur à force d'être mâchouillé. Jaloux.
- Je ne sais pas, déclare-t-il avec une simplicité sincère. - Ton serment, ton pacte... Oui, de bien jolies choses, en attendant, moi, je suis toujours enfermé dans ce maudit miroir. - Toi, en revanche tu t'avères d'une impatience capricieuse, fait-il sans jugement. Ce sont simplement des faits. - Par tous les démons de l'enfer ! Je n'en peux plus de cet endroit, petit homme ! Si tu veux vraiment m'aider, fais le et vite. - Ton éternité n'est plus à quelques semaines près, Aleera, fait-il docte. Je te sortirais de ta prison, je m'y suis engagé. - Prépares-toi petit homme... - Ébène. -...Ébène. Tu dois savoir une chose avant de trouver un moyen de me sortir de là... Je ne suis plus vraiment humaine. Ici, la mort n'existe pas, mon corps à continuer sa décomposition sans pour autant trouvé le repos. Il ne reste de moi qu'un amas d'os, ma peau, mes muscles sont aussi sec que du bois... cette voisin sera pittoresque, ignoble et contre nature... - Voilà qui promet d'animer mes soirées. Serait-il en train de plaisanter ? Difficile à dire avec son faciès figé. - Et si tu me fais sortir d'ici, bel Ébène, sache qu'il te faudra aussi m'aider à retrouver mon corps comme il était avant mon bannissement. Ce ne sera pas une partie de plaisir, pour toi tout du moins... Moi je me délecte d'avance du bain sanglant qui m'attend... J'espère que tu as des corps à me sacrifier, mon petit homme, car du sang et des viscères, il va en falloir pour que je me régénère.
Une lueur d'intérêt vif embrase le regard du médecin, tel un fétu de paille. Il semble, presque vivant, en cet instant.
- Intéressant. Me permettras-tu d'étudier ton processus de régénération ? Il pause sa paume sur la vitre qui ne renvoie que son image. Pourrais-je t'ausculter sous toutes les coutures ? Personne n'a encore jamais tenté de réhydrater une momie. Cela promet d'être fascinant. Une esquisse de sourire qui ressemble d'avantage à une crispation de muscle tire sa lèvre et retombe aussi vite. Sang et viscères. Tu n'imagines pas les déchets organiques des salles d'opérations d'un aussi vaste hôpital que le Mab's Crown...
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Ven 19 Juin - 22:41
Une fois encore, elle observe sa paume sur la surface du miroir avant d'approcher ses doigts crochus. Sa main est si large comparé à la sienne, ce n'est pas juste à cause de l'état de son corps. Aleera le sait, quand elle sera de nouveau humaine, Ébène aura largement la carrure nécessaire pour lui servir de pilier dans les moments nécessaire. Ami... ? Peut-être. Un nouveau serment s'apprêtait à voir le jour entre deux humains détruits qui se faisaient la promesse d'être là, l'un pour l'autre. Elle étudie du regard le contour de ses doigts avant de venir poser sa main contre la sienne. Elle ne le sent pas, il ne la sent pas, mais ce geste effectué pour la seconde fois, semble offrir un sentiment de réconfort au palpitant poussiéreux de la sorcière.
« J'ai toujours été capricieuse, mon petit homme... Fort heureusement, toi tu semble doté d'une patience à toute épreuve. Il faut croire que nous étions fait pour nous entendre. »
Et s'il parvenait vraiment à la sortir de cette prison ? Les choses ne seraient plus du tout les même. Non pas qu'elle se sentirait redevable, elle l’égoïste, mais... Pourrait-elle s'octroyer le plaisir de l'ignorer ensuite ? Celui qui la sortirait de sa prison, ne pouvait pas être n'importe qui. Et si... ? Non, l'idée lui semble idiote, elle n'était même pas sûr que cette créature qu'était Ébène possède encore une âme. Il ne pouvait pas être la moitié qu'elle recherchait, qu'elle attendait. L'idée semble risible et pourtant, son cœur loupe un battement alors que ses yeux démoniaque reste figé dans celui si sombre du zombie. Et si.... et si.... Ses paupières se plisse, plus elle l'observe , lui, sa paume contre la sienne, ses promesses qu'il lui fait, plus la femme se questionne. Si dans cette vieille grotte obscure, respirer n'était qu'une illusion, elle avait pourtant la sensation que le souffle lui manquait.
« Quelque chose chez toi est... »
Souffle t-elle, sans finir sa phrase. Différent ? Attirant ? Fascinant ? Qu'importe le mot choisit, ébène embrayait déjà sur sa régénération, filou qu'il est, comme un gosse à qui l'ont promet un somptueux cadeau de noël. Il semble déjà savoir où trouver ce qu'il lui faut et même y prendre un plaisir tout particulier. Au nom de la curiosité, ou de la science. Là encore, qu'importe, lui au point n'a pas froid aux yeux. Sourire mesquin aux lèvres, la sorcière approche son visage du miroir, l'effleurant des lèvres, comme si elle avait voulu goûter à la chaleur et la moiteur de celle de son comparse devant ce filtre invisible.
« Je crois que tu as mal entendu mal phrase... j'ai dis.... sacrifice. » Elle penche la tête sur le côté, entrouvrant les paupières et le fixe de plus belle. « Tu devras me les ramener vivant Ébène. » Rire étouffé. « Et oui, la tâche ne sera pas aussi facile que tu l'imaginais, n'est-ce pas ? De plus, il se pourrait que la qualité de sang soit prit en compte, tu sais, les bébés, les enfants, les vierges... tout ce cas de racontars de vieilles bonnes femmes... » elle hausse les épaules. « Tu vas apprendre l’ampleur du sens du sacrifice. Ainsi est ma vie sous le joug de Kali. La souffrance, pour le pouvoir. Es-tu toujours aussi sûr de toi, petit homme... ? Je ne t'en voudrais pas si le fils bruyant de tes voisins, survivait à cause de ta compassion... Cela dit entre nous, je serais sans doute la plus heureuse de pouvoir jeter ses viscères dans une baignoire, juste pour ne plus l'entendre beugler dans la rue quand il rentre de les écoles, avec ses amis. »
Ébène Maintenon
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Sam 20 Juin - 12:45
- Je crois que tu as mal entendu mal phrase... j'ai dis.... sacrifice.
Ebène pousse un profond soupir dont il est difficile de déterminer la source : Agacement ? Dépit ? Lassitude ? Satisfaction ? Son expression reste indéchifrable.
- Tu devras me les ramener vivant Ébène. Tu devras me les ramener vivant Ébène. Et oui, la tâche ne sera pas aussi facile que tu l'imaginais, n'est-ce pas ? De plus, il se pourrait que la qualité de sang soit prit en compte, tu sais, les bébés, les enfants, les vierges... tout ce cas de racontars de vieilles bonnes femmes... - Je ne tuerais pas d'enfants. Cela m’est interdit. Quand à la qualité du sang, il faudra revoir tes exigence à la baisse. De nos jours les vierges sont rares. Et nous sommes dans un contexte de quarantaine pandémique. - Tu vas apprendre l’ampleur du sens du sacrifice. Ainsi est ma vie sous le joug de Kali. La souffrance, pour le pouvoir. Es-tu toujours aussi sûr de toi, petit homme... ? - Je le suis. - Je ne t'en voudrais pas si le fils bruyant de tes voisins, survivait à cause de ta compassion... Cela dit entre nous, je serais sans doute la plus heureuse de pouvoir jeter ses viscères dans une baignoire, juste pour ne plus l'entendre beugler dans la rue quand il rentre de les écoles, avec ses amis. - Toi peut-être pas, mais Erzulie, oui. Il reprend ironiquement la formule d'Aleera. Tu vas apprendre ma vie sous le joug d'une des loas les plus puissantes de l'univers... Et pour ta gouverne, l'enfant en question est en réalité le cochon de compagnie du couple qui nous servent de voisin. Je suppute les deux d'être adeptes de pratiques sadomasochistes. Les cris que tu entends parfois ne sont pas toujours ceux du suidé.
Il pose son regard profond sur le miroir : l'on pourrait se noyer dans ces deux gouffres. Il émane de lui une attraction aussi magnétique que celle des trous noirs. Une puissante et inébranlable autorité, aussi. Le bon docteur est parfaitement inconscient du fait que c'est là une réaction alchimique de sa propre nature à celle qui demeure prisonnière de l'autre côté.
- Le sacrifice est une affaire de folklore. Ce qui prime dans une recette reste toujours la fraîcheur des ingrédients, pas la manière dont on se les procure. Tu feras à ma manière, ou tu ne feras pas. Il pose son front contre le miroir. Tu n'as que moi, Aleera.
Il ne reconnait pas son propre timbre qui sonne presque comme un "Tu es à moi!".
Aleera Belkhan
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Dim 21 Juin - 17:14
Un cochon. C'était donc, un foutu cochon ? Cette saloperie se faisait entendre jusqu'à l'autre bout du quartier. Et visiblement, ceux qui le possédaient savaient tout autant se faire remarquer. Pendant un instant, Aleera ressent une vague de jalousie en imaginant ses gens qui peuvent s’enlacer, s'embrasser, se laisser aller, se séduire, se sourire et en jouir. Littéralement. Un contact humain. L'émotion qui en découle. Comment avait-elle pu vivre trois siècle sans cela ? Et lui alors ? Si vide, si loin de tout. Même dans ses yeux, noir, intense, ce regard impénétrable que rien ne surprend, comme s'il ne savait plus rêver, s'émerveiller de rien...
« Très bien, ce seras à ta manière, petit homme. »
Elle plie l'échine, l’insoumise abdique. Au point où elle en était, cela pouvait-il être pire et c'était là, sa seule chance de retrouver une liberté arraché, certes à juste titre. Elle s'agenouille à nouveau, se mettant à hauteur du zombie et se penche doucement en avant, posant son front contre le sien pour ne sentir que la surface glaciale du miroir.
« Je n'ai que toi. »
Confirme la sorcière dans un chuchotement. Ce lien, étrange sensation, comme un fil du destin qui créer un nœud avec un autre. Il y avait soudainement ce calme en elle, comme si la présence de l'homme dans la réalité, avait un pouvoir particulier. Ou bien était-ce parce qu'Aleera en avait assez de lutter ? Elle soupir, les lèvres tremblante, elle oblique le visage doucement, fermant les yeux puis approche sa bouche, là où se trouvait celle d’Ébène à quelques centimètres et presque la pulpe rêche de ses lèvres qui se presque avec tendresse sur la surface invisible. Elle aurait voulu que ce soit sa bouche à lui, qu'il voit son geste désespéré, qu'il y réponde. Mais il aurait sans douter été dégoutté par son apparence. Un grimace de frustration et de colère vient briser son faciès et Aleera détourne le visage avant de frapper du point, déversant une vague d'énergie, une magie qui parvient à s'infiltrer hors de la prison, faisant trembler le mur, tanguer le miroir qui manque de se décrocher du mur, forçant Ébène à prendre du recul.
« Il est tard, vas dormir petit homme. »
Pas un bonne nuit, pas un doux, rien d'autre que sa vieille carcasse qui tourne le dos à son nouvel ami, un bienfaiteur sorti de nulle part et guidé par une obscure entité qui soit-disant, se souciait du sort de la sorcière qui avait pourtant faire beaucoup de mal autour d'elle et ne méritait certainement pas la rédemption. Aleera étouffe un grincement sec avant s'allonger sur le sol tapis de feuilles morts en position fœtale, ajustant les fripes qui la recouvre, son regard flamboyant dans la pénombre. Peut-être finalement, qu'elle redoutait sa futur liberté, peut-être juste parce qu'il faudrait l'affronter lui, son sombre regard. Rien ne pouvait la préparer à subir son jugement, son courroux. Tout ce qu'elle pouvait, c'était attendre comme elle le faisait depuis trois siècle. Elle redoutait ses yeux, il la fascinait autant qu'ils la terrifiait, ce petit homme. Attendre...
La peur au ventre. Depuis toujours. Inlassablement.