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 "Come Near Me" {Aleera&Ebène}

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Ébène Maintenon
Ébène Maintenon
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"Come Near Me" {Aleera&Ebène} 829629682399cfec43003e5110d58a78

Too cruel to be mean
To be cruel
Don't wanna lose ya
Uh

Les bougies allumées pulsent dans la pénombre. Autant de cœurs qui dégorgent de l'ombre. La sauge enfume la pièce. Les meubles ont été écartés pour laisser la part belle au parquet. Il s'affaire à tracer un large cercle à la craie et de multiples vévés parfois très anciens qu'il lui a fallu chercher. Il a passé des semaines en quête de la bénédiction de sa sainte patronne et de ses frères et sœurs.  Il lui faut plus que l'appui d'Erzulie Dantor pour défaire ce qui a été initié, il lui faut l'accord des Loas dans leur ensemble. Le miroir est vieux, le maléfice antique, la magie à l'œuvre, occidentale. Il a du procédé à plusieurs rituels d'invocations et de sollicitations avant d'avoir le sésame tant espéré des esprits. Aussi, entre chaque bougie de cire rouge marquée du symbole de son loa, une assiette Ginen contenant une offrande a été déposée : du parfum pour Maman Brigitte, du vin et un cigare pour Baron Samedi, des rubans de satin et des perles pour Ezulie Freda, du poulet grillé aux épices pour Papa Legba...

Aleera est impatiente.
Et son impatience excite sa propre curiosité.
Ebène s'accroche à ce semblant d'émotion, la plus vive jamais ressentie depuis ces si longues années de solitude atone.

La pièce est prête.

Il se redresse, le pantalon maculé de souillures blanches, la chemise froissée, la chevelure en bataille, les pieds nus. Ses prunelles noires se posent sur le miroir épinglé au mur. Sans quitter sa surface dépolie du regard, comme une forme de provocation, il déboutonne longuement sa chemise et révèle la peau tendue sur ses muscles en sueur. Son torse est clairsemé de cicatrices diverses, témoignage de plusieurs cycles de régénérations après des décès brutaux.
Ebène décroche le miroir du mur pour le poser au sol, au centre de son cercle. Il s'agenouille devant et plonge un tissus de lin dans un récipient contenant une décoction d'eau de riz, d'ortie, de piment et de gingembre. Il s'asperge copieusement avec pour se purifier. Le vévé d'Ezulie Dantor, scarifié dans son dos, lui picote le derme.

Sa Maitresse est là.

Dans une calebasse dédiée à celle qui a fait de lui son Zombie pour l'éternité, trône un coeur frais, prélevé du jour sur un des patients décédé à l'hôpital. Un coeur d'homme qu'il transperce avec un athamé. Cadeau nécessaire avant de débuter.
Ebène prend une longue inspiration.
Les mots affluent, créole ancien, baragouinages pétris de non-sens pour Aleera. Il les psalmodie fiévreusement alors qu'il s'entaille profondément la paume de la main gauche et que son sang coule abondement sur la surface de verre du miroir. Il caresse son reflet sanglant, étalant l'hémoglobine, penché sur l'artefact comme pour lui faire sauvagement l'amour. Les flammes vacillent. La pièce s'assombrie. Il semble soudain qu'ils ne sont plus tout à fait seuls. Les ténèbres dansent, s'animent de visages grotesques, s'emplit de rires, de murmures, de musique exotiques lointaines aux rythmes sourds. Le coeur transpercé dans sa calebasse palpite et la Sorcière à presque l'impression de voir cette femme à la chevelure crépue, aux formes généreuses, à la peau couturée tenir le corps d'Ebène et le mouvoir à sa guise, comme une marionnette de chair. L'homme est en transe à présent, le regard révulsée, ses scarifications en feu.

Et soudain, il frappe du poing la surface du miroir.

Violence inouïe. Rage décuplée. Il frappe, frappe encore, jusqu'à ce que le verre se fissure. La vitre sur les mondes se lézarde. Le visage congestionné, les pupilles blanches, les veines saillantes sur ses tempes et ses mains, Ebène éructe comme un sauvage.
Le miroir se brise en milles morceaux et s'ouvre sur un gouffre béant, ténébreux, un vortex qui fait tourbillonner le mobilier, arrache la tapisserie des murs. Alors, le zombie plonge son bras jusqu'à l'épaule dans la bouche infernale et assène impérieux.

- Viens à moi, femme.
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Aleera Belkhan
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Le ciel se déchirait, zébré par des éclairs terrifiant, leur grondement faisant vibrer le sol terme et couvert de neige dans le petit monde sinistre d'Aleera. Au loin, les pleurs des bébés s'étaient changé en cri strident de porcelet qu'on égorge, parfois comme des ongles sur un tableau, d'autre fois encore, des sons impossibles à distinguer mais qui vous faisait froid dans le dos. C'est un monde entier qui partait dans le néant, le vent soufflait si fort que la sorcière peinait à ne pas se faire aspiré dans le cyclone qui s'était formé au dessus de la forêt, arrachait des arbres et qui, petit à petit, effaçait toute trace de vie, de ténèbres et de cauchemars qui avait subsister trois siècles dans cette étrange prison. S'accrochant à la pierre de sa grotte, la monstresse quitte un instant son zombie des yeux pour observer la terreur météorologique qui dévastait son monde. La force qu'il invoquait mettait à mal la magie qui envoûtait le miroir mais pour autant, celle-ci n'avait pas l'intention de ne pas faire son travail jusqu'au bout.

« Plus vite petite homme !!! »


Hurle Aleera en tapant la surface invisible du miroir. Le cyclone gronde, faisant volé ses cheveux entortillé, s'il ne brisait pas ce foutu miroir, elle finirait engloutit avec le reste. Hors de question de finir ainsi si prêt du bute.

« ALLEZ !!! »

Elle l'observe de ses yeux ambré, s'accrochant de toute ses forces pour ne pas se faire aspiré par la puissance dévastatrice qui cherchait à la garder emprisonner. Il cogne, frappe et elle en fait de même de son côté. Aleera met autant de rage qu'ébène dans ses coups, jusqu'à ce que le miroir se fissure comme un lac gelé et finisse par céder dans un éclat de verre qui lui blesse les bras, le visage, le buste. Mais rien n'a d'importance, la douleur  est moindre face à l'excitation de sa liberté enfin à portée de main. La lumière tamisée des bougies lui apparaît flou, pendant un instant, la sorcière est obnubilé par une silhouette féminine disparue aussi vite qu'elle était apparut.

Erzuli... ?

Pas le temps de réfléchir. Un dernier coup d'oeil en arrière, la tempête se déchaîne avec une violence inouïe et Aleera contemple du dernière fois le paysage désolé et sans couleur qui avait été une prison si longtemps. Mais quelque part aussi, une maison où elle avait été en sécurité, d'une certaine manière... C'est finalement la voix du zombie qui l'arrache à ses adieux silencieux. Elle tourne vivement la tête avant de tendre le bras pour saisir celui qui lui était tendu. Sa main squelettique s'accroche à celle charnue et brûlante du médecin avant qu'elle se plonge tête la première dans la lumière, quittant définitivement les ténèbres austère de sa prison.

Mais la femme qu'il attendait de voir, à qui il avait ordonner expressément de le rejoindre, ne ressemblait à rien à ce que l'on pouvait attendre d'elle. Créature infâme, elle n'avait d'humain que les contours grossier de sa silhouette. On aurait sans doute imaginé sa peau rugueuse friable au lieu de quoi, elle était poisseuse comme celle d'une larve sortit fraîchement de son cocon, sans compter l'odeur putride qui émanait de chaque râle qu'elle libérait. Elle peinait à respiré, sentir à nouveau l'air lui brûlait les poumons à présent aussi épais qu'une feuille de papier. Quelle souffrance que celle de vivre...

Vivre.

Elle ouvre subitement les yeux, l'ambré effrayant qui entoure ses pupilles luisent dans la pénombre. Elle baigne dans un jus noirâtre comme un nouveau né qui venait d'être expulser de l'utérus de sa mère. C'est collant, froid, gluant, poisseuse. La créature remue, déchirant la membrane sombre qui la recouvre comme une seconde peau, elle tend le bras, écartant les doigts dans un craquement peu ragoutant.

Sa renaissance avait un goût amère.


Très amère tant la douleur dans ses bras, ses jambes, son dos, lui était infernale. Dans sa prison, son corps rachitique ne subissait les affres du temps que par son esthétisme, mais ici, dans le vrai monde, son corps était en charpie, son cœur et son esprit la brûlait comme si un acide se déversait dans tout son corps. Alors ce qui était autrefois une femme ouvre la voix, gueule béante aux dents marrons pour libérer un hurlement douloureux et gutturale, littéralement inhumain. Un instant s'écoule alors que le son disparaît et son bras retombe mollement sur le sol, son regard dorée et pétillant de violence se darde sur le médecin alors que sa voix déformée par des cordes vocales détruite par la vieillesse fini par émettre quelques mots.

« Ton... sacrifice... »

Le sang, les tripes, les restes humain, que ce soit membres entiers ou corps partiellement découpé. Ébène n'avait pas oublié, n'est-ce pas ? Ce bain salutaire qu'il devait lui offrir pour lui permettre de retrouver sa force, sa jeunesse, sa vigueur... Il était temps à présent de jeter aux enfers, cette coquille momifiée et moribonde pour donner à son sauveur, ce qu'il semblait désirer, rongé par sa curiosité.
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Ébène Maintenon
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Une main squelettique, décharnée plante ses ongles dans sa chair. Luttant contre la pesanteur lourde de la pièce et le typhon qui y règne, il plonge l'autre bras sous la surface aqueuse et attrape le corps qu'il y trouve par les aisselles. Une lumière aveuglante lui explose au visage, éblouissant ses yeux mornes. Il persiste et retient contre lui ce corps maigrelet à peine plus épais que celui d'une enfant.

Lorsqu'il recouvre la vue, la pièce est plongée dans le noir complet. Les bougie se sont éteintes. Le mobilier et les murs ont été dévastés. Des lacérations, semblables à des coups de griffes d'une bête de dimension phénoménale, marquent le papier peint et son plâtre. Le sortilège s'est débattu avec force pour retenir Aleera en son sein.

Aleera...

Ebène baisse les yeux sur la forme recroquevillée et visqueuse qu'il tient dans les bras. Seule une respiration sifflante d'outre-tombe témoigne que cet amas d'os et de viande décomposée est encore en vie. Et ses yeux. Deux billes luisantes et mirifiques, d'un jaune maladif. Sous le regard plus curieux que craintif de son sauveur, Aleera tente de s'exprimer. Il voit, à l'oeil nu, les cordes vocales esquintées tenter de produire un son sous le vernix caseosa. La trille est rauque, inhumaine. Le zombie contemple la créature comme un nouveau -né aspirant sa première goulée d'air. Il refreine son envie de faire quelques prélèvements pour comprendre la nature de l'ectoplasme graisseux qui macule la momie. Aleera le rappelle à l'ordre d'une voix éraillée, semblable à un crissement de craie sur un tableau noir.

- Ton... sacrifice...
- Toujours aussi impatiente
, lui répond-il de son timbre monocorde qui ne trahit en rien son excitation du moment.

Avec la délicatesse d'un jeune époux, il soulève la sorcière dans ses bras et pénètre dans la salle de bain. La lumière crue du plafonnier les agresse, révélant au médecin toute la splendeur de la prisonnière qu'il vient de libérer. La carcasse immonde, efflanquée de pauvre restes de chairs et de tissus, est crispée sous quelqu'angles saugrenus qui lui confèrent des allures de pantin grotesque. Dans la baignoire d'émail blanc, bloblote une soupe infecte de viscères et de sang, maintenue à 38° par une couverture de survie recouvrant la surface. Ebène la retire d'un coup de main leste.

Trouver des restes humains encore frais, fût pour lui une tâche délicate. Non pas que les cadavres et les mourants manquent à Tir Na nog, mais les rapporter chez lui sans se faire remarquer s'évéra plus complexe qu'escompté. Il se procura des organes et du sang autant qu'il pût à l'hôpital, mais la quarantaine rendait la comptabilité des stocks pointilleuse. Il choisit de se rabattre sur les malades d'Unseelie dont il avait la charge. Lorsque le cas lui semblait perdu pour ses recherches, il lui ôtait sa pauvre vie -et quelques organes au passages- faisant acte de mansuétude.
L'intégralité de sa cuisine pris des allures de chambre froide de boucherie.
Il ne tua pas, ou presque, complétant sa collection sacrificielle de quelques maris infidèles ou d'hommes violent s'en prenant à ses voisines prostituées. Rien de trop remarquable par les temps qui courent.

Ebène plonge la carcasse d'Aleera dans ce jus de vie volées. Il l'immerge avec le soin d'une mère pour son nourrisson, la tête de la sorcière au repos sur sa paume. Sa main libre se livre à de sensuelles ablutions. Ses doigts parcourent la chair putréfiée, en caresse les contours, recouvrant d'hémoglobine chaque parcelle de cette enveloppe fatiguée d'exister.

Lui aussi, est épuisé de vivre.
Son existence est creuse, sans réel stimulus.
Il n'y a que ses recherches.

Et elle.

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