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Lun 30 Mai - 11:49
Elle n'a pas l'habitude de faire cela. A vrai dire, la gestion humaine, ce n'est vraiment pas son sujet préféré.
Elle a observé Nathan faire depuis l'intégration des Bunkers. Il travaille et ne dort pas, il fait tout pour s'occuper. Mouvement quasi convulsif des yeux. Tension visible et perpétuel dans mes muscles. Elle ne compte plus le nombre de "situations d'urgence" qui, soit-disant, exigeait la présence immédiate de Nathan. Cela ressemble à une fuite en avant. Elle n'aime pas le voir comme ça.
Elle n'aime pas savoir qu'il commence à lui ressembler en certains points. Elle a conscience que son rythme de vie et sa psyché sont fracturées et particulièrement peu sain.
Difficile de dire le contraire lorsqu'une de ses activités consistent à ouvrir diverses parties de son corps pour s'assurer que les organes sont bien vivants... Difficile également de nier que dormir quelques heures tout les trois jours a un effet néfaste...
Elle toque à la porte et entre, sans se soucier de la réponse. Elle s'approche de lui, attrappe son visage et dessine ses cernes du doigt.
-Tu commences à prendre mon chemin, Nathan. Je ne pense pas que ça soit bon pour toi.
Elle s'assoie sur le bord du lit.
-Je t'écoute.
Elle estime que c'est un bon démarrage. En tout cas, c'est le meilleur dont elle est capable. Sa seule manière, actuellement, de lui faire comprendre qu'elle a vu. Non. Qu'elle voit qu'il ne va pas bien.
Nathan Brunelle
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Mar 31 Mai - 21:27
◈ضائع◈ "Perdu" Throw me a line so I Can feel the way More than a sense of time Could save the day One soul to another Is a chance Of fighting the rule of circumstance
Tourbillon. Mon âme vogue en spirales pour mieux se faire siphonner. J'ai un vortex chevillé au coeur et ça ne date pas d'hier. Depuis quand ? Depuis que je l'ai tué ? Il fallait le faire, je le sais. Je ne le regrette pas. Je ne regrette rien. Je n'ai aucun remord. Rien.Le vide. Le vide depuis des mois. Cette inertie émotionnelle n'est pas allée en s'améliorant. Je pensais que cela passerait, que je retrouverais bientôt celui que j'étais, que mon couple allait m'y aider. A mes côtés, le bonheur d'Amon était époustouflant, corrosif, étouffant... Il m'écœurait. Je me hais de penser des trucs pareils. Les Bunkers ont été un bon prétexte pour m'absorber dans un travail d'une souveraine importance. L'urgence de l'Apocalypse m'a entrainé loin de mon "âme-soeur". En vérité, j'ai été soulagé, pour un temps, d'avoir une bonne excuse à brandir pour ne pas le voir. Unseelie a pris la ville et nous a définitivement séparés et plutôt que de me languir de lui je m'inquiète de la survie de Ciulin ou de la grossesse d'Elie. Dormir me semble obsolète, manger me semble abscond. Je m'abîme dans le travail pour me punir de ne pas ressentir assez. Je m'abrutis de charges qui sortent de mon cadre de compétences. Je suis même en train de soutenir Hui dans son projet de "Cantina" une sorte de pub souterrain pour offrir une distraction aux autres.
C'est moi qui cherche la distraction, des tentations, des occasions de tromper Amon. Depuis que ma route a croisé celle de Keelan, je sens bien que je glisse vers l'infidélité. Le lycanthrope est un quelqu'un de bien, de droit, de gentil, d'abîmé, d'imparfait, de si semblable à ce que je crois être. Le côtoyer me rappelle que je sais rire et pleurer, que ce n'est pas cassé. Mais c'est mal, et je le sais..... Il mérite mieux qu'un djinn indécis qui profite de sa douceur. Je suis comme mon père : un manipulateur, un connard, une sombre merde.
On tambourine.
Enyo ouvre la porte de mon bureau -qui est devenue ma chambre depuis, ma grotte, mon lieu de claustration favori- et entre. Apparition aussi spontanée qu'une combustion. Interdit, je la laisse faire, briser la distance, m'offrir une rare mais si gratifiante marque de tendresse et m'asséner une vérité brutale.
- Tu commences à prendre mon chemin, Nathan. Je ne pense pas que ça soit bon pour toi.
J'en reste sonné, uppercut dans le ventre, homme à terre, victoire par K-O. Elle investit mon lit, pose son regard sans détour sur moi. - Je t'écoute.
Je m'effondre. Je me sens dégringoler par petits bouts, en dedans, éboulis de falaise effritées par la mer. Au dehors, rien. Moi, mes bras ballants, ma craie à la main et mes équations sur les murs d'ardoise tout autour, ne bougeons plus. Séché.
- Je... Je ne sais par où commencer.... fais-je finalement avec un filet de voix cassée.
Comme toute ma foutue existence : il n'y a ni début, ni fin, pas le moindre point cardinal, une absence totale de boussole. Pas d'explication.
- Je.. Je crois que je n'ai jamais su par où commencer. Hébété, je m'assoie sur le lit à ses côtés, puis lentement, je me tourne vers elle, la violence de ma détresse au fond des yeux. Qu'est-ce qui est sensé être bon pour moi au juste ? Tu le sais, toi ?
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Jeu 2 Juin - 11:36
Je... Je ne sais pas par où commencer....
Une évidence. Elle se retient de l'affirmer haut et fort. Elle se contente de le suivre des yeux. L'état de Nathan est au reflet de son bureau. Un désordre constant et compact qu'il convient de démonter. Seulement, elle n'est pas sûre de pouvoir le faire. Elle et son ignorance totale de la nature humaine. Face à l'éboulement interne de Nathan, qu'elle constate au moment où il lui répond. Elle reste humble. Une pierre à la fois. Un problème à la fois.
-Je... Je crois que je n'ai jamais su par où commencer.
Ses yeux sont pleins de détresse et elle se demande comment la soulager.
-Qu'est-ce qui set sensé être bon pour moi au juste ? Tu le sais, toi?
Elle reste silencieuse. Elle réfléchit honnêtement à la question. Le silence qui s'étire ne la dérange pas. Elle ne voit pas l'intérêt d'apporter une réponse empressée.
-Je ne sais pas. Je dirais que d'un point de vue purement physique, ce que tu fais n'est pas bon. Dormir si peu, manger en petite quantité et dépenser plus d'énergie que ce que tu donnes à produire à ton corps est voué à une fin dramatique. C'est un signe évident que ce rythme de vie n'est pas bon pour toi.
Elle inspire un peu d'air, le sent tournoyer dans son corps et atteindre ses poumons.
-Je ne suis experte de la psyché. Cependant...
Elle le scrute.
-Je reconnais les signes d'un traumatisme.
Elle pose la main sur sa joue.
-Est-ce le fait qu'on ai supprimé Nadim qui te met dans cet état? C'était ton premier meurtre. Cela paraitrait normal que cela te cause un certain trouble.
Elle ramène sa main à elle.
-Tu trouveras sans doute cela absurde mais j'apprécierai que tu te...confies à moi. Sur ce qui se passe ici.
Elle pointe la tête de Nathan du doigt.
-J'aiderai de mon mieux.
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Jeu 2 Juin - 12:56
Les silences d'Enyo ne m'ont jamais paru pesant. Ils sont le signe d'une forme de respect pour la valeur des mots et de la réflexion. Ma sœur ainée de coeur réfléchit à ma situation avant de m'offrir les premiers éléments de sa réponse.
- Je ne sais pas. Je dirais que d'un point de vue purement physique, ce que tu fais n'est pas bon. Dormir si peu, manger en petite quantité et dépenser plus d'énergie que ce que tu donnes à produire à ton corps est voué à une fin dramatique. C'est un signe évident que ce rythme de vie n'est pas bon pour toi.
J'acquiesce lentement la tête.
- Je sais. Simplement... Je ne parvient ni à dormir, ni à trouver l'appétit. - Je ne suis experte de la psyché. Cependant... Je reconnais les signes d'un traumatisme.
Faible sourire de ma part.
- C'est possible. Je ne suis pas aveugle sur mon compte... Je traverse une phase dépressive sévère. Je ne sais simplement pas comment y remédier. Je n'ai... aucune piste pour résoudre ce problème. Ricanement désabusé. Les mathématiques sont bien plus simples à appréhender que les méandres de mon cerveau.
Sa main fraiche sur ma joue me fait étrangement du bien.
- Est-ce le fait qu'on ai supprimé Nadim qui te met dans cet état? C'était ton premier meurtre. Cela paraitrait normal que cela te cause un certain trouble. - Techniquement... Ce n'est pas mon premier. J'ai tué mon petit ami en l'embrassant, j'ai aspiré tous ses sucs vitaux.
J'arbore un silence méditatif.
- Si cela peut te rassurer, ou pas. La mort de mon géniteur ne me fait ni chaud, ni froid. Je ne le connaissais pas ou peu. Il était dangereux et son meurtre était nécessaire. Cependant, ce n'est pas impossible que ce soit le déclencheur d'autres questionnements. - Tu trouveras sans doute cela absurde mais j'apprécierai que tu te...confies à moi. Sur ce qui se passe ici. Son index frôle mon front. J'aiderai de mon mieux. - Je sais... Et je t'en remercie.
Accoudé à mes genoux, je fixe le sol de béton armé gris, poussiéreux de mes propres traces. Je suis pris d'un profond soupir.
- Penses-tu que l'on ressemble à nos parents, Enyo ? Oeillade en biais. Je sais que tu ne connais probablement pas tes vrais parents et qu'Amon est ton père adoptif, néanmoins... Tu penses que la psyché de nos parents s'inscrit dans notre capital génétique ? Je baisse les yeux. J'ai tué Nadim de sang-froid. Je n'ai rien éprouvé : ni satisfaction, ni dégout. Juste.... rien. Juste la constatation qu'une tâche qui devait être faite avait été biffée sur ma liste de choses à accomplir. Je n'ai pas été pris de remord pour avoir ôté une vie. Amon pense que c'est là une sorte de réaction logique, d'engourdissement émotionnel, de dépersonnalisation. Mais je crois qu'il a tord. J'ai pleuré après notre acte, le soir même. Pas parce que j'avais tué mon père, mais parce que j'avais la sensation d'avoir une fois de plus été joué de lui. J'étais venu en Irlande pour comprendre ce que je suis, mes origines, mais en définitive, j'ai tué la seule source d'information à ce sujet et je n'ai aucune réponse.
Je plisse les yeux et je continue avec un détachement un peu froid, si semblable au sien.
- Tu te souviens de ce qu'il m'a dit, en expirant ? : "Finalement, tu es comme moi. Tel père, tel fils n'est-ce pas ?" Il souriait alors que son cœur ralentissait pour s'éteindre. Je pensais qu'en court-circuitant ses règles je gagnerai la partie. Plutôt que d'être le fils-cadeau à l'amour de sa vie, je lui ai volé. Plutôt que de jouer son jeu, j'ai mis fin à celui-ci abruptement... Mais finalement, est-ce que Nadim ne m'a pas amené exactement où il le souhaitait ?
Je laisse cette question flotter dans l'air. Je n'aurais jamais de réponse et ce paradoxe de la marionnette me hante. C'est le vortex qui me grignote l'âme depuis des mois.
- Je pensais agir par amour, mais j'y ai perdu la possibilité d'avoir une véritable identité. Sa mort aurait dû me réjouir : j'avais Amon, un avenir avec lui... mais je n'ai pas réussi à m'enthousiasmer pour tout ça. J'en suis venu à me demander si c'était réellement ce que je voulais. La vérité c'est que je n'arrive plus à ressentir comme avant... et Amon a continué à faire comme si tout s'arrangerait avec le temps, comme si notre bonheur allait de soi et je me sentais coupable de ne pas partager sa joie. Je me suis détesté et, soyons honnête, j'ai littéralement fui. Trouve moi abominable, mais je suis presque soulagé que le Brouillard nous ai séparé...
Et maintenant, je tente de saborder notre relation "parfaite" en étant attiré par un autre homme...
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Jeu 2 Juin - 13:35
Penses-tu que l'on ressemble à nos parents, Enyo?
Elle hausse les sourcils et observe Nathan, impassible. Elle écoute et emmagasine les points auxquels elle se sent prête à répondre. La remise en question de Nathan, la recherche d'identité... Elle écoute attentivement. Elle laisse flotter un nouveau silence et s'appuie sur ses mains pour regarder le plafond. -Je ne te trouve pas abominable. Commençons par cela. Personne, ici, ne te trouve abominable. Je ne saurais te dire si tu as agi par amour. Je vois simplement que tu as agis par nécéssité, à un moment T, avec les informations et les capacités que tu avais à ce moment-là... Ces informations, cette capacité ont changés et évolués et ça ne me semble pas être nécéssairement problématique. Amon est.... oublieux. Parfois.
Elle soupire profondément.
-Nadim disparut, il a retrouvé une liberté qu'il ne pensait pas gouter. j'imagine que ça le rend peut-être aveugle au reste.
Elle plisse les yeux.
-Ou bien, c'est sa tentative à lui d'essayer de te faire aller mieux. Amon n'a jamais été doué avec les choses tristes, tu sais. Il les comprend mais les retourne pour y trouver le positif et l'extraire. Seulement parfois, il est nécéssaire de voir les choses pour ce qu'elles sont.
Elle se tourne vers Nathan et fait jouer ses épaules tendues.
-Et si Amon n'est pas celui avec lequel ton avenir doit se faire et bien... soit. Tu ne seras pas la première personne sur cette planète à ne pas trouver une personne qui s'accorde à toi comme tu le souhaites. Il n'y a rien de grave à cela.
Elle se tourne pour faire face à Nathan.
-Pour ce qui est de Nadim et de sa mort ainsi que de ta potentielle ressemblance et ton identité...
Elle se penche en avant.
-Notre identité n'est pas liée à nos origines. Je me souviens de ce que Nadim t'a dit ce jour-là. Et j'ai trouvé ça absurde. C'était sa dernière cartouche pour s'inscrire profondément dans ton esprit. Il a réussi. Ce n'est pas un reproche.
Un silence.
-Soyons réalistes un instant. Nadim en vie, rien ne garantit que tu aurais eu les informations que tu souhaitais concernant tes origines. Rien ne t'aurait garanti que les informations que tu aurais reçu de sa part soient vraies. La mort de Nadim à ce sujet ne change absolument rien. Tu cherches une réponse à une question qui, à mon sens, a peu d'importance. Parce qu'elle ne change pas intrinsèquement qui tu es maintenant. Parce qu'elle n'apportera rien de plus qu'une donnée obsolète. Nadim t'a-t-il amené exactement où il le souhaitait? Qu'importe, également. Qu'il ai été surpris ou qu'il nous ai tous emmener à participer à son suicide importe peu. C'était un danger de trop. Un danger dont nous nous sommes chargés. N'oublie pas que, si je n'avais pas écouté Amon si longtemps, je l'aurais tué bien avant que nous nous connaissions.
Elle inspire profondément et ferme les yeux.
-Je ne pense pas que le capital génétique ai quoique ce soit à voir avec notre psyché... Je pense que les circonstances dans lesquels nous grandissons et évoluons ont un impact significatif sur notre esprit. Je n'ai pas toujours été aussi stoïque. Fut une époque, avec Amon, où je ressentais plus, où je réagissais par autre chose que la colère ou le désintérêt. On me l'a enlevé...
Elle s'arrête, refléchit.
-Non. Je m'en suis privée pour survivre. Nos tortionnaires ne nous ont pas construit, Nathan. Nous nous sommes construits malgré eux. Nous avons tous des mécanismes de défenses plus ou moins pérènne. Le tien, et celui qui, je crois, te cause du tord actuellement n'est pas celui de ressembler à Nadim. Il est tout simplement de prévoir plusieurs coups à l'avance de manière compulsive.
Elle se balance d'un coté puis de l'autre dans un inconfort visible.
-Ne dis pas à Remington et Norm que je t'ai dit ça. Sinon, je n'en entendrais jamais la fin mais. Il faut t'autoriser à vivre et expérimenter. Si cette séparation t'es bénéfique pour te concentrer sur toi, alors tant mieux. Cependant, tu n'es pas du tout en train de te concentrer sur toi. Que diraient cette Elie et ce Ciulin dont tu me parles souvent?
Elle se retrouve à sentir de l'agacement. Non pas envers Nathan, mais envers elle. Elle ne sait pas si ce qu'elle dit l'aide ou aggrave la situation. Elle se prend à vouloir ressentir juste pour pouvoir mieux le comprendre.
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Jeu 2 Juin - 14:47
Nathan écoute avec attention son ainée. Il médite ses paroles. Il y entrevoit une certaine sagesse mais également une profonde frustration.
- Tu dis que je ne suis pas mon père. Tu dis que mon identité n'est pas définie par le passé, la génétique ou les traumatismes. Tu dis que cela n'impacte pas sur qui je suis mais.... Mon expression se fissure d'un profond désespoir.Je ne sais pas qui je suis.Je ne sais pas pourquoi je suis. Je pensais le savoir, avoir tracé une route idéale : j'aime Amon, enfin je crois, nos eaux se répondent parfaitement, il sait tout de moi, je lui dois énormément et je pensais qu'il était ma destinée mais, ça n'est pas satisfaisant. Je ne me sens pas... satisfait par cette réponse qui pourtant aurait tout pour me rendre heureux.
Je pousse un soupir à fendre l'âme.
- Ici... J'ai fait la rencontre d'une personne qui, ne cherche pas à forcer ma gaité, en qui je ne suis pas redevable, qui... qui ne peut pas lire en moi sans que je puisse garder un peu d'intimité. Il...me fait rire. Il y a longtemps que j'avais oublié ce que cela faisait... Et puis je me suis remis à pleurer aussi, grâce à lui. Je dors mieux depuis que je le connais...
Je ferme les yeux.
- J'éprouve une profonde attirance pour lui, une attirance réciproque, et je me torture parce que je ne veux pas faire de la peine à Amon comme Nadim l'a fait. Amon, toi et Hui, vous êtes tout ce qui constitue ma famille. Je ne veux pas perdre l'un de vous et cet ensemble pour une tentation futile, peut-être nourrie par mon besoin de me saborder. -Ne dis pas à Remington et Norm que je t'ai dit ça. Sinon, je n'en entendrais jamais la fin mais. Il faut t'autoriser à vivre et expérimenter. - Alors, je devrais céder à mes désirs, en dépit de la moral ? - Si cette séparation t'es bénéfique pour te concentrer sur toi, alors tant mieux. Cependant, tu n'es pas du tout en train de te concentrer sur toi.
Je grimace.
- Touché. - Que diraient cette Elie et ce Ciulin dont tu me parles souvent? - Je crois qu'Elie me ferait un énorme câlin, en premier lieu, ....et me dirait sans doute de m'aimer un peu plus et d'accorder davantage d'importance à ma petite voix intérieure. Ciulin me dirait probablement d'arrêter de m'emmerder et m'encouragerait à faire tout ce dont j'ai envie, parce qu'on a qu'une seule vie.... Mais chacun d'eux est un monstre d'instinct habitué à le suivre, sans réfléchir. Ils sont capables de sans cesse se réinventer, de bifurquer de cap au dernier moment sans perdre leur équilibre... Moi, je... je n'ai pas cette capacité là, cette souplesse et cette résilience. Je suis trop cérébral. Je suis dépourvu d'intuition....Je ne me connais pas assez pour oser faire à ma guise, alors je fais ce que je crois qu'on attend de moi.
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Jeu 2 Juin - 15:39
-Je dis surtout qu'à leur donner trop d'importances on s'y perd. Ce que je dis, c'est que se sont tes réactions et tes mécanismes de défenses qui définissent ce que tu es. Connaitre son histoire dans le moindre détail ne donne pas nécessairement une clé quelconque sur tes questionnement, Nathan.
Elle refléchit un instant.
-Je ne suis pas sûre que qui que ce soit sache pourquoi il existe. Je ne crois pas le savoir. J'existe. Ca parait suffisant. J'existe dans une temporalité qui a un début et une fin et il me revient de décider de ce que je fais de ce laps de temps. Aussi long ou court soit-il.
Elle l'écoute évoquer son attirance et n'y comprend pas grand chose. Cependant sa réaction la fait sourire. fugacement.
- Alors, je devrais céder à mes désirs, en dépit de la moral ? -Ce n'est pas exactement ce que je préconise. Tu feras des erreurs et tu blesseras des gens. Cela arrivera. Non parce que tu es le fils de Nadim mais parce que, comme toute créature sur cette planète, tu es imparfait et tu ne peux pas te conformer aux attentes du monde entier. La souffrance d'Amon ne t'appartient pas. C'est la sienne. Tu peux y compatir si tu le souhaites mais, s'il te plait, ne la porte pas. Je ne peux pas te dire de céder à tes désirs. Ce n'est pas à moi que revient cette décision.
Enyo hoche doucement la tête à ses conclusions sur ses deux ami.e.s et finit par dire.
-Je pense que tu prends le problème à l'envers. Tu décides de rester figer car tu ne sais pas qui tu es. Or. C'est en expérimentant qu'on se découvre.
Elle penche la tête.
-Etre cérébral et savoir être souple et résilient sont des choses différences. Tu es résilient. Il n'y a qu'à voir ce que tu as épongé entre Nadim et Amon, tout au long de ta vie. Je ne pense pas que tu sois dépourvu d'intuition non plus. Je dirais plutôt que, de peur de mal faire, tu t'empeches d'en avoir.
Elle pose la main sur celle de Nathan et la presse.
-Ce sont de bons conseils, Nathan. Cela demande une gymnastique mental différente de celle à laquelle tu es habitué, je le concède.
Elle esquisse un nouveau sourire, plus doux que les automatismes qu'elle s'est apprise avec le temps.
-Parfois, il ne s'agit pas de savoir ce qu'on est et qui on est mais de décider. Par exemple... J'aurais pu suivre les apprentissages de Klaudia et devenir une tueuse à gage talentueuse. Après tout, le meurtre ne m'indispose pas et pour peu que la personne m'indispose d'une manière ou d'une autre, j'en retire même un peu de contentement.... Pour autant, j'ai décidé de me limiter, sciemment, et d'employer mon energie différemment. En formant des personnes n'ayant pas eu l'opportunité de développer leur capacités - quelqu'elles soient-.
Elle soupire doucement.
-Je ne sais pas si cela t'est d'une quelconque aide, sincèrement. Mais tu as des principes, tu as des amis. Tu n'existes pas dans un néant perpétuel dont tu ne sortiras pas tant que tu n'auras pas trouver l'exacte réponse à la question "qui es-tu". Tu es déjà. Peut-être ta recherche t'as-t-elle rendu aveugle à ça. De mon point de vue, tu es une personne brillante et un maritin d'exception, tu as à coeur de faire le bien autour de toi, et tu l'as prouvé dans ce bunker - dans l'excès-. Et si cela ne te convient pas, libre à toi d'évoluer. La morale me semble être un principe complexe dans notre situation actuelle.
Elle commence à s'y perdre dans tout ces sentiments et miroir de l'âme. Elle ferme les yeux.
-Le soi, notre essence... N'a rien de figer. C'est sans doute pour cela que tu n'arrives pas à en définir les contours. Elle est vouée à bouger au gré de tes expériences. Peut-être que ce garçon te fera te rendre compte qu'Amon n'est pas la personne que tu aimes - ou du moins pas comme tu le pensais - et peut-être que ton attirance n'est liée qu'à ce besoin de renouer avec toi-même. Peut-être que ta relation avec Amon n'a simplement pas les bons parametres pour fonctionner et qu'il convient de les manipuler, tout les deux, pour que chacun y trouve son compte. C'est pour cela que je t'invite à expérimenter car, ce qui est sûr, Nathan. C'est qu'on a jamais résolu quelque équations ou problème que ce soit en restant immobile de peur de se tromper.
L'exercice : parler aussi longtemps et tenter d'analyser les sentiments de son jeune frère. L'exercice, donc, la confronte à des choses qu'elle pensait déjà à voir confronter.
-Je me demande si tes amis sont aussi bons équilibristes que ça ou si... tout simplement, ils s'éffondrent à l'abri des regards.
Songe-t-elle à voix haute.
-Navrée. Ca parait peu pertinent.
Nathan Brunelle
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Jeu 2 Juin - 19:35
-Ce n'est pas exactement ce que je préconise. Tu feras des erreurs et tu blesseras des gens. Cela arrivera. Non parce que tu es le fils de Nadim mais parce que, comme toute créature sur cette planète, tu es imparfait et tu ne peux pas te conformer aux attentes du monde entier. La souffrance d'Amon ne t'appartient pas. C'est la sienne. Tu peux y compatir si tu le souhaites mais, s'il te plait, ne la porte pas.
Ces quelques mots, c'est simples quelques mots, me font un bien immense. Je sens comme un bouchon de champagne sauter dans ma poitrine et une pression quitter mon coeur lourd. Enyo développe ses argument qui résonnent pétris de bon sens et de sagesse. Elle fait un effort considérable d'empathie et il le sait, il lui en est infiniment reconnaissant.
- Je ne sais pas si cela t'est d'une quelconque aide, sincèrement... - Si. Beaucoup. Vraiment beaucoup.
Je viens serrer sa main avec une profonde reconnaissance alors qu'elle poursuit.
- Le soi, notre essence... N'a rien de figé. C'est sans doute pour cela que tu n'arrives pas à en définir les contours. Elle est vouée à bouger au gré de tes expériences. - C'est un postulat de départ intéressant. Peut-être qu'il m'aidera à mieux m'accepter moi et mes contradictions. - Peut-être que ce garçon te fera te rendre compte qu'Amon n'est pas la personne que tu aimes - ou du moins pas comme tu le pensais - et peut-être que ton attirance n'est liée qu'à ce besoin de renouer avec toi-même. Peut-être que ta relation avec Amon n'a simplement pas les bons paramètres pour fonctionner et qu'il convient de les manipuler, tout les deux, pour que chacun y trouve son compte. C'est pour cela que je t'invite à expérimenter car, ce qui est sûr, Nathan. C'est qu'on a jamais résolu quelque équations ou problème que ce soit en restant immobile de peur de se tromper. - Je suis un scientifique dans l'âme et j'ai pourtant oublié ce que disait Einstein : "La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information". Tu as raison. Je l'ai perdu de vue. Merci de me l'avoir rappelé.
La silfe semble perturbée par cette conversation somme toute très personnelle. Il sait qu'elle refuse de se confronter à ses propres sentiments et en analysant les siens, elle est forcément amenée à le faire.
-Je me demande si tes amis sont aussi bons équilibristes que ça ou si... tout simplement, ils s'effondrent à l'abri des regards....Navrée. Ca parait peu pertinent. - Non, pas du tout, c'est.... C'est une bonne question.
Je réfléchis posément avant de théoriser à mon tour.
- Je crois... Je crois que Ciulin n'a jamais eu peur de tomber. Il lui arrive de faire des chutes spectaculaires à la vue de tous, mais, je ne sais pas par quel miracle et avec quelle énergie, iel se relève toujours et se remet en scelle. Quant à Elie, elle est consciente de ses failles et n'a pas honte de les révéler. Elle en fait une sorte de force pour avancer. Sa danse de combat, d'une certaine manière, ça n'est que l'expression la plus pur de celles-ci. Et puis l'un comme l'autre ont un entourage solide. Elie peut s'effondrer parce qu'elle a une confiance aveugle en Kaelig pour rattraper chacun de ses morceaux et les recoller...
J'ai un pauvre rire.
- Je te dis ça, mais d'une certaine manière je les admire et je les envie. Ils sont francs, entiers, le regard des autres n'a pas d'importance, ni de poids... Ils parviennent à plier l'univers qui les entoure à leur tempo, à imposer leur rythme. Je n'ai pas cette.... lumière aveuglante en moi. Je suis un suiveur, un dissimulateur, je compose en fonction d'autrui sans pour autant accorder pleinement ma confiance, je ne suis pas toujours honnête avec les autres, comme avec moi-même...
Un long soupir.
- Je suis de ceux qui s'effondre seul à l'abri des regards....
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Enyo Faraday
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Ven 3 Juin - 10:28
-Si. Beaucoup. Vraiment beaucoup.
Elle est surprise. Peut-être pas de manière ostentatoire mais l'espace d'un instant, il y a un tressautement dans le chemin de ses pensées. Elle observe Nathan, interdite, comme si l'éventualité même que cette discussion ai un impact était absurde. Elle se reprend vite pourtant. Si Nathan dit que ça l'aide, alors, elle le croit.
La conversation s'écoule et elle parle énormément. C'est rare. C'est une taiseuse notoire mais elle sait qu'il est important, maintenant, qu'elle parle et atteigne Nathan. Pour sa santé et son bien.
-Je suis un scientifique dans l'âme et j'ai pourtant oublié ce que disait Einstein : " la connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information". Tu as raison. Je l'ai perdu de vue. Merci de me l'avoir rappelé.
Elle hoche la tête, silencieuse. Elle réalise que se taire après avoir parler de tout ça la confronte à des petites boites cérébrales qu'elle pensait pourtant scotcher dans le fond. Elle l'écoute théoriser sur ses amis et ce qu'elle comprend d'eux, c'est qu'ils sont au moins aussi brisés qu'elle. Ils se sont batis différemment. Ce parallèle l'indispose jusqu'à entendre le rire de Nathan. Un rire qui sonne faux.
-Je te dis ça, mais d'une certaine manière je les admire et je les envie. Ils sont francs, entiers, le regard des autres n'a pas d'importance, ni de poids... Ils parviennent à plier l'univers qui les entoure à leur tempo, à imposer leur rythme. Je n'ai pas cette... lumière aveuglante en moi.
Elle plisse les yeux et penche la tête. Ca lui semble...faux. Mais soit. Un problème à la fois.
-Je suis un suiveur, un dissimulateur, je compose en fonction d'autrui sans pour autant accorder ma confiance, je ne suis pas toujours honnête avec les autres, comme avec moi-même. Je suis de ceux qui s'éffondre seul à l'abri des regards...
Elle laisse un nouveau silence flotté. Son regard se perd un peu dans le monceau d'objets entassés un peu partout.
-Si tu me permets d'amener un peu de relief à ce que tu dis... Je ne te décrirai pas comme un suiveur. Je pense que personne dans cet endroit ne dirait cela. Tu es un élément moteur de cet endroit depuis le début. Peut-être as-tu l'impression de n'être que ça parce que tu n'es pas à l'aise avec cette lumière dont tu parles... Mais je pense qu'être un suiveur n'a rien à voir avec être simplement introverti.
Elle pousse un long soupire, elle aussi.
-Pour ce qui est de tes amis, il est possible que tu n'aies pas tout les paramètres nécessaire pour comprendre cette honnêteté et ces qualités que tu admires tant. Atteindre cet état. S'imposer comme ils le font ne vient pas seul. Parfois, cette posture est également un mécanisme de défense quand on se voit priver de son identité et d'humanité. A ce moment-là, il n'y a pas d'autre choix que de s'affirmer.
Elle l'observe un instant avant de sourire un peu.
-"Je sortirais de là. Je leur ferais payer. Je ne serais pas le monstre qu'ils voient en moi. Je suis plus intelligente, plus douée et ma capacité d'analyse me permettra de sortir d'ici. Je ne suis pas le monstre dont ils parlent."
Elle regarde le plafond en soupirant.
-Je suis un scientifique. J'approche le monde avec la logique. J'ai un sens moral....
Elle tourne la tête vers lui à nouveau.
-A ta façon, Nathan, tu brilles. A ta façon, tu t'affirmes. Tu n'as pas besoin de clamer quoique ce soit haut et fort. Tu n'as pas l'obligation de t'effondrer publiquement. J'ai de l'admiration pour toi car, de mon point de vue, tu es un équilibriste. Un milieu entre rigueur mental et sentimentalisme.
Elle lui tire la joue gentiment.
-Soit plus tendre avec mon petit frère, je te prie. Je n'apprécie pas qu'on le réduise au rang de simple suiveur alors qu'il est bien plus resplendissant que ça.
Elle ne sourit pas mais l'intention y est.
-Je serais là, pour tes effondrements discrets et quand tu auras besoin, sache-le. Tu n'es pas seul. Ton entourage est peut-être plus....atypique. Mais il sera là sans faillir, sois en certain.
Nathan Brunelle
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Ven 3 Juin - 18:57
-Si tu me permets d'amener un peu de relief à ce que tu dis...
J'écoute une nouvelle fois, les arguments évoqués par mon ainée. Elle n'essaie pas de vainement me réconforter en m'abreuvant de mots creux : elle pèse chaque parole, mesure chaque phrase et leur signification. A sa manière clinique et logique, elle tente de me signifier son affection.
-"Je sortirais de là. Je leur ferais payer. Je ne serais pas le monstre qu'ils voient en moi. Je suis plus intelligente, plus douée et ma capacité d'analyse me permettra de sortir d'ici. Je ne suis pas le monstre dont ils parlent. Je suis un scientifique. J'approche le monde avec la logique. J'ai un sens moral...."
J'oublie, parfois, que nous portons chacun nos lots de souffrances et de plaies. Enyo est une survivante qui, elle aussi, s'est vue privée de son droit légitime d'avoir son mot à dire. L'Enfant-Cadeau et la Femme-Objet, quel étrange duo nous formons...
- A ta façon, Nathan, tu brilles. A ta façon, tu t'affirmes. - Tu le penses vraiment ? - Tu n'as pas besoin de clamer quoique ce soit haut et fort. Tu n'as pas l'obligation de t'effondrer publiquement. J'ai de l'admiration pour toi car, de mon point de vue, tu es un équilibriste. Un milieu entre rigueur mental et sentimentalisme.
Les termes paraissent péjoratifs, comme cela, mais dans sa bouche ils ont une signification bien particulière.
- Coeur de poisson-rouge, mais avec un vrai cerveau, que je ponctue avec un petit sourire.
Enyo me pince la joue sans le moindre trace de sourire. J'imagine que l'expression "pince-sans-rire" s'applique parfaitement dans son cas.
- Soit plus tendre avec mon petit frère, je te prie. Je n'apprécie pas qu'on le réduise au rang de simple suiveur alors qu'il est bien plus resplendissant que ça.
Les larmes me montent spontanément et j'ai un pauvre rire étranglé.
- Je vais essayer... - Je serais là, pour tes effondrements discrets et quand tu auras besoin, sache-le. Tu n'es pas seul. Ton entourage est peut-être plus....atypique. Mais il sera là sans faillir, sois en certain. - Je sais... Je sais bien... Sans réfléchir réellement, je la prends dans mes bras pour la serrer contre moi. Juste que... parfois........ même très entouré, je me sens seul et je n'arrive pas à lutter contre ça...
Pas plus qu'elle ne parvient à réfréner ses propres pulsions visant à s'ouvrir pour vérifier qu'elle est réellement organique et vivante.
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Enyo Faraday
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Lun 6 Juin - 12:35
Il se met à pleurer. Enyo s'était préparé à cette éventualité pourtant ça ne l'empêche pas d'être démunie. Elle ne s'imaginait pas que ça l'atteigne. Or, elle sent, au fond d'elle, une pointe de tristesse. Elle reste le bras ballant. A l'observer pleurer.
-Je sais... Je sais bien...
Il la prend dans ses bras et elle se retrouve pressée contre lui. Elle cligne des yeux, les mains écartées. L'espace de quelques longues secondes, elle reste figée dans cette position puis graduellement, elle pose une main sur ses cheveux. Maladroite. Puis l'entoure de ses bras.
-Juste que... parfois...... même très entouré, je me sens seule et je n'arrive pas à lutter contre ça...
Elle hoche la tête doucement.
-Je comprends. Il ne nous reste plus qu'à faire de notre mieux, je suppose.
Elle le garde contre elle. Elle prend silencieusement la décision de tenter, elle aussi, de panser ses vieilles blessures. Par solidarité. Par impulsion jumelle. La situation n'est pas totalement désagréable, si on oublie les larmes qui lui mouillent le T-shirt et la pression incontrôlée avec laquelle Nathan la serre.
-Si tu essaies, c'est un bon début. Et si je le vois de moi-même, je tenterais de t'atteindre, si je le peux.
Elle écarte les cheveux des yeux de Nathan. -Ca ira.