White flower
Take it easy, easy, easy on me
C'mon, break me open
Let me taste your poison

Insupportable petite péronnelle.
Frivole, despotique, indécente.
Si peu professionnelle.

Ses courbes graciles qui épousent sa silhouette sèche à la perfection.
Musique dans le peau, au rythme de son pouls.
Le feu dans son regard.
Le fossettes de son espièglerie.
Charmante.

Odieuse !
Toujours le mot pour se moquer,
La lippe boudeuse.
Les mensonges qui fusent.
Il a parfois envie de la gifler au mieux, de lui tordre le cou au pire.

De la boire jusqu'à la dernière goutte...
Il se remémore le spectacle fascinant
de son corps sublime sous le voile de lin blanc,
de ses pieds nus dans l'herbe gorgée de rosée,
honorée par les rayons d'une lune factice.  
Une fleur sauvage.
Le frisson qui l'a étreint. L'émotion qui l'a pris.
L'envie.

Il se retient.
Il a la discipline pour lui
Elle l'agace.

Elle l'obsède.
Diana.

Pourquoi s'inflige-t-il ce calvaire ?
Parce que c'est la seule chose qui lui donne l'illusion d'un pouls.

Ô Diana, maudite ensorceleuse !

Derrière sa façade composé, Hyppolite Poirot ne laisse rien paraitre des atermoiements de ses derniers jours. Lui, le maitre de la torture, subit la plus subtile des inquisitions. Linares ne lui laisse pas le moindre répit, même lors de ses absences. Aujourd'hui, cependant, cela prend fin. Si sa potion de vérité fonctionne sur le sujet, alors il cessera de s'infliger sa présence. Il n'aura plus de raison de la fréquenter.
Poirot fixe le prisonnier récalcitrant. Evidemment, Mademoiselle Linares est en retard. Qu'espérait-il de cette femme sinueuse qui s'évertue à le contrarier ? De la ponctualité ? Trop réactionnaire sans doute.

Les talons de Diana claquent tranquillement dans les couloirs qui la mènent au QG de Malsheem.
Evidemment qu’elle sait être en retard et elle espère bien qu’Hyppolite est déjà en train de râler sur son manque de ponctualité qu’il doit trouver parfaitement agaçant.
Une méthode comme une autre pour se rappeler à son bon souvenir.
Diana est un cocktail de prédictibilité mélangé à de nombreuses surprises explosives. Mais aujourd’hui, elle a décidé d’être sage. Ou presque…

Devant la porte, elle toque et attend d’être invitée à entrer, prenant l’air penaud d’une employée qui se sait en faute.
- Buenos días señores. Petit mordillement de lèvres. Je suis désolée de mon retard monsieur Poirot. Elle fait volontairement ressortir son accent rouleur de r. J’avais du travail par-dessus la tête, vous savez ce que c’est, verdad ?

Elle adresse à Poirot un sourire d’excuse et frôle son épaule de ses doigts.
Pour cet entretien particulier, elle a décidé de se « déguiser » en Hyppolite à sa façon. Jupe crayon fendu à l’arrière, bas noirs, chemise blanche impeccable dont quelques boutons ont été laissés ouvert pour dégager sa gorge, chignon strict et elle a même poussé le vice jusqu’à trouver une fausse paire de lunette. L’image même d’une secrétaire ou d’une employé de bureau. En un peu plus sexy.

Ses lèvres pleines et d’un rouge intense sourient aux deux vampires.

Elle tire sa chaise pour l’installer à un autre coin de table, de sorte à ce qu’elle se trouve entre les deux hommes, Hyppolite à sa droite, l’autre vampire à sa gauche. Elle fait glisser son sac très formel de son épaule et accorde sa pleine attention au vampire sur le point d’être interrogé. Il la regarde avec un air patibulaire et une méfiance certaine qu’elle fait semblant de ne pas voir.  

- Considérez-moi un peu comme votre avocate, ou tout du moins comme la responsable de votre sécurité pendant cet interrogatoire. Elle glisse un coup d’œil entendu à Hyppolite. Monsieur Poirot à ses méthodes mais moi ainsi que quelques personnes au sein de notre organisation considérons que nous ne sommes pas encore à Alcatraz.
Elle dédie au vampire un demi-sourire complice.
- Commençons voulez-vous ! fait-elle comme si elle n’était pas la raison du retard qu’a pris cet interrogatoire. Oh j’ai failli oublié ! Qué idiota !

Elle se penche du côté du prisonnier pour chercher quelque chose dans son sac, si bien qu’il a à présent une vue imprenable sur son décolleté et la dentelle de son soutien-gorge. Elle se redresse pour déposer une thermos dont elle ouvre le couvercle. Des effluves de sang parviennent immédiatement à leurs narines. Sentant qu’elle a à présent la pleine attention du vampire, elle se permet même de poser une paume chaude contre ses mains entravées.

- Je suppose qu’on ne vous nourrit pas convenablement. Elle s’en est assuré elle-même, réduisant subtilement ses doses de sang. Allez-y, buvez.

Elle lui tend le thermos mais voyant son hésitation, elle en prend elle-même une gorgée avec une grimace et essuie du bout du doigt la commissure de ses lèvres salies.

- Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bon, mais c’est chaud et non empoisonné. Elle se penche vers lui, conspiratrice. Si j’étais vous, je reprendrais quelques forces avant d’affronter monsieur Poirot. Il est … petit silence durant lequel Diana échange un regard avec Hyppolite et remonte ses lunettes factices sur son nez… impitoyable.
Et elle hâte de voir ça !

On tambourine à la porte. Hyppolite rajuste ses boutons de manchette et ouvre. Le spectacle de Diana Linares en tailleur extrêmement -trop- ajusté lui fait plisser les yeux. Elle pousse le vice jusqu'au port de lunettes factices. On se croirait dans une parodie pornographique de mauvais gout. Elle se moque clairement de lui et le plus terrible c'est que cela lui va bien. L'irritation du vampire va croissante.

- Buenos días señores.
- Vous êtes en retard, claque le responsable de la sécurité des bunker
- Je suis désolée de mon retard monsieur Poirot. J’avais du travail par-dessus la tête, vous savez ce que c’est, verdad ?

Elle le fait exprès.
De jouer avec la pulpe gourmande de sa lippe, de minauder en accentuant son accent. Et qu'est-ce que cette jupe dont la fente permettrait à n'importe qui de glisser une main pour lui agripper la cuisse ? Indécent.

... Et sexy en diable.

Le prisonnier relève la tête et observe le manège entre l'humaine et le vampire avec une lueur d'amusement dans le regard. A contrario, il n'apprécie guère que la femme s'adresse ainsi à lui directement et sa mâchoire se contracte. Son mépris est palpable, il refuse de la regarder. Il fixe Hyppolite.

- Alors c'est ça ta nouvelle stratégie, Băiețel. Tu m'agites du bétail devant les yeux ? Je n'ai que faire de ta femelle. Elle excite plus ton appétit que le mien, vraisemblablement.

Poirot laisse filer un silence qui aurait pu se traduire par un soupir, s'il disposait encore d'un souffle.

- Oh, je sais, Anton... déclare-t-il au prisonnier avec une nonchalance distinguée. Tes préférences vont davantage aux maritins mâles antiques.
- Hahalera dracului ! Si tu touches à un seul de ses cheveux, je...
- Tu ... ? Je t'en prie Anton, continue. Je suis certain que Mademoiselle Linares et moi-même sauront savourer tes menaces en l'air à leur juste valeur. Mademoiselle a, certes, une déficience en matière de ponctualité mais elle ne manque pas d'humour.
- Qu'elle vienne me faire son numéro de charme d'un peu plus près qu'elle puisse vraiment se frotter à "l'expérience vampirique"... Se faisant, son visage se transforme, ses crocs saillent imposants, anormalement grands et pointus au point de déchirer les coin de sa bouche.

Hyppolite applaudit avec une lenteur ironique.

- Diana, je vous présente Anton Fiara, co-fondateur des Hurlants et l'un des enfants en ténèbres de Dracula lui-même.
- Je suis la Bête ! jappe Fiara avec colère.
- Le sujet est un tantinet mégalomane, comme vous pouvez le remarquer.

Galamment, il tire la seule autre chaise de la cellule pour que Diana y prenne place. Il vient s'asseoir sur le bord de la table en déboutonnant sa veste d'un geste élégant tandis que la jeune femme propose le contenu sanglant de son thermos.

- Je suppose qu’on ne vous nourrit pas convenablement. Allez-y, buvez.

Malgré tout l'attrait qu'exerce le sang chaud sur ses sens, le vieux vampire résiste.

- Qu'est-ce que ta curva a foutu là-dedans, Poirot !?
- Je te trouve extrêmement grossier, Anton. Mademoiselle a l'obligeance de t'apporter une collation et tu lui craches ton dédain et ta méfiance à la figure. C'est fort malvenu.

A la surprise d'Anton -et d'Hyppolite- la jeune femme boit elle-même une gorgée de sang. La vision de ce rouge plus sombre et poisseux sur ses lèvres carmines éveille une étincelle maligne dans la carcasse élancée de son collègue.

Lui lécher.
L'étaler.
Percer sa gorge pour recommencer avec le sien.

Fort heureusement, cette brulure d'instinct ne parvient pas à égratigner la chappe de control policée du vampire belge. Anton, lui gémit littéralement comme l'animal famélique et souffrant de malnutrition qu'il est.

- Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bon, mais c’est chaud et non empoisonné. Si j’étais vous, je reprendrais quelques forces avant d’affronter monsieur Poirot. Il est … Diana échange une œillade appuyée avec son "patron"...impitoyable.

Hyppolite se redresse et retire sa veste sans quitter Diana des yeux. Il déboutonne ses manches et les retrousse avec application, de manière à ce qu'elles soient parfaitement parallèles. Puis, il attrape le thermos après s'être arraché au regard incandescent de la druidesse. Il agrippe Anton par sa chevelure blonde et l'oblige à pencher la tête en arrière. Avec une expression imperturbable, il verse le contenu du thermos en fin filet sur le visage du vampire ancestrale qui ouvre finalement les lèvres et tend pathétiquement la langue pour faire couler le plus de sang dans sa bouche.

- Tu vois, Anton. c'est bien meilleur quand c'est encore chaud...

Malgré son petit numéro, Diana ne manque rien des paroles échangées entre les deux vampires et coule quelques regards songeurs en direction d’Hyppolite.
« J’excite son appétit moi ? Je ne vois pas où ce vampire est allé péché ça mais… ça me plait.»
Elle revient au présent se reconcentrer sur l’interrogatoire.

- Oh, je sais, Anton... Tes préférences vont davantage aux maritins mâles antiques.
- Hahalera dracului ! Si tu touches à un seul de ses cheveux, je...
- Tu ... ? Je t'en prie Anton, continue. Je suis certain que Mademoiselle Linares et moi-même sauront savourer tes menaces en l'air à leur juste valeur. Mademoiselle a, certes, une déficience en matière de ponctualité mais elle ne manque pas d'humour.
- Par contre je manque cruellement d’imagination en ce qui concerne les menaces en l’air ! J’aurais adoré en apprendre d’un professionnel.
- Qu'elle vienne me faire son numéro de charme d'un peu plus près qu'elle puisse vraiment se frotter à "l'expérience vampirique"...
Diana grimace en le voyant se parer de ses « atours » plus bestiaux.
- La proposition aurait pu être tentante il y a cinq secondes mais le look Nosferatu est malheureusement passé de mode.

Elle observe la façon de faire d’Hyppolite, amusée. La langue de ce vampire est diablement acérée et elle ne peut s’empêcher de trouver cela sexy. Tout en ne souhaitant jamais être à la place du vampire blond.
- Diana, je vous présente Anton Fiara, co-fondateur des Hurlants et l'un des enfants en ténèbres de Dracula lui-même.
- Je suis la Bête !
- Le sujet est un tantinet mégalomane, comme vous pouvez le remarquer.
- Comme tous les hommes, senior Poirot, tempère Diana avec un petit sourire. Bien que j’avoue que votre … « pseudonyme » ne fasse pas dans l’originalité. Enchantée, toutefois, senior la bestia – ce nom fait encore plus ridicule accoler à ce « monsieur ». Je suis Diana Linares. Votre meilleure alliée dans cette pièce croyez-moi. Heureusement pour vous, je ne me formalise pas de quelques insultes.

A vrai dire, elle en a entendu des biens pires dans sa vie. Se faire passer pour une poule sans cervelle est un camouflage en soi.
Après s’être assise, elle en vient à la raison de sa présence ici et tente le prisonnier avec un peu de sang frais auquel elle a rajouté son sérum.

- Qu'est-ce que ta curva a foutu là-dedans, Poirot !?
Diana contemple le contenu de sa thermos, faussement étonnée.
- Du sang, pourquoi ? Vous ne le sentez pas ?
- Je te trouve extrêmement grossier, Anton. Mademoiselle a l'obligeance de t'apporter une collation et tu lui craches ton dédain et ta méfiance à la figure. C'est fort malvenu.

Comme elle l’avait plus ou moins anticipé, elle se voit contrainte de lui prouver que son offrande de paix ne comporte rien de suspect. Le goût est infâme !

- Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est bon, mais c’est chaud et non empoisonné. Si j’étais vous, je reprendrais quelques forces avant d’affronter monsieur Poirot. Il est ...impitoyable.

Elle suit des yeux chacun des mouvements de l’interrogateur de Malsheem. Puis se rendant compte qu’il la regarde aussi, elle glisse une œillade plus langoureuse sur lui, protégée par l’armature épaisse de ses fausses lunettes, avant de planter ses iris clairs dans les sombres profondeurs de celle de Poirot.
Comment cet homme fait-il pour ignorer à ce point son sex-appeal ? Voilà un mystère qu’elle trouve bien plus intéressant que celui de « la Bête ».
Et pourquoi frissonne-t-elle donc en le voyant se mouvoir avec une nonchalance brutale… si la chose est possible.
Anton finit par accepter le sang et par le boire goulument.  

- Tu vois, Anton. C'est bien meilleur quand c'est encore chaud...

Encore ce frisson provoquer par les inflexions de sa voix. Sans aucune crainte, Diana vient se percher sur la table juste à côté des deux vampires et croise les jambes. Maintenu comme il l’est, le Hurlant n’est guère dangereux. Et s’il tentait quoique ce soit, elle sait que Poirot interviendra. Elle lui fait étonnement une confiance aveugle ou presque.
La druidesse pose une main délicate sur le bras d’Hyppolite.

- Je crois que cela suffira. Puis elle sourit de toutes ses petites dents inoffensives. Regardez un peu dans quel état vous met ce pauvre bétail que vous méprisez tellement. Elle se risque même à essuyer de son pouce un long filet de sang qui coule depuis la bouche du prisonnier. Normalement, le sérum coure déjà dans ses veines mortes. N’en perdez pas une goutte, je déteste le gaspillage. Vous savez que c’est mon sang que vous buvez, bestia muy querida ? Vous aimez ma cuvée ? Si vous en voulez encore il vous faudra être très gentil…
Elle récupère le thermos et échange un regard entendu avec Hyppolite.
- Je crois qu’il est à point, déclare-t-elle malicieusement avant de s'adresser à Anton. Par curiosité, comment était ce bon vieux Dracula ?

- Je crois que cela suffira.

La caresse sur son bras nu produit de nouveau une étincelle qu'il ne cache que parce qu'il est un monstre de maitrise. Anton, quand à lui se pourlèche le visage avec sa langue démesurée, tentant de récupérer le plus possible de liquide vital. Il a l'air d'un drogué en plein fix.

- Regardez un peu dans quel état vous met ce pauvre bétail que vous méprisez tellement.

Le geste imprévisible de Diana, inquiète Hyppolite. Il coule vers elle un regard réprobateur. Elle joue avec le feu. Cependant, Anton ne semble pas réagir, sans doute sédaté par ce qu'il vient de boire.

- N’en perdez pas une goutte, je déteste le gaspillage. Vous savez que c’est mon sang que vous buvez, bestia muy querida ?

Les pupilles d'Hyppolite se dilatent. Son sang... Cela explique l'odeur délicieuse qui titille ses sens depuis qu'elle a dévissé le bouchon du thermos. Le désir de boire directement à sa veine est devenue une obsession malsaine qu'il combat chaque jour qu'Unseelie leur laisse. Anton a un ricanement mauvais d'homme ivre.

- Vous aimez ma cuvée ? Si vous en voulez encore il vous faudra être très gentil…
- Ton sang est passable, femelle... Mais, j'crois qu'pour notre ami commun, ce serait le plus doux des élixirs... Hein, Poirot ! Tu meurs d'envie de planter tes crocs dans sa gorge tout en la baisant comme un sauvage !

L'interpellé grimace.

- Ta vulgarité est désolante, Anton.
- Zdreanta !
- Je crois qu’il est à point... Par curiosité, comment était ce bon vieux Dracula ?
- C'était une ordure de premier plan, un violeur d'enfants et une putain de brute. Mais il savait inspirer la peur comme personne.

Anton marque un temps d'arrêt, surpris lui-même de sa propre réponse.

- Vous avez raison, Diana. Il semble à point. Cependant, je tiens à m'en assurer pleinement. Qui est Fahim Dahmani pour toi ?
- Fahim... Les traits du vieux vampire exprime une lutte âpre avec lui-même. Fahim est mon âme soeur ! Finit-il par cracher malgré lui...Ma moitié éternelle, ma raison de vivre. Sans lui je ne serais qu'un autre des rejetons minables de Vlad Tepes trainant son éternité sans but, la haine au ventre. Il est mon inspiration, ma muse, il est celui qui donne corps à la Bête, qui m'a permis de l'incarner ! Il m'a offert les Hurlants en gage d'amour. Il est mon ami, mon confident, la plus belle rencontre de mon existence. Son coeur bat pour nous deux...déclame-t-il avec une emphase passionnée presque douloureuse.
- Très impressionnant , conclue Poirot avec un regard appréciateur vers sa collègue. Je vous laisse le droit de poser la première question. Vous l'avez largement gagné.
- Que m'avez-vous fait !? éructe Fiara, avec une once de terreur toutefois dans le timbre.

- Vous aimez ma cuvée ? Si vous en voulez encore il vous faudra être très gentil…
- Ton sang est passable, femelle...
- Realmente ? Il a l’air de suffire à ta soif, mâle, remarque-t-elle avec une petite moue.
- Mais, j'crois qu'pour notre ami commun, ce serait le plus doux des élixirs... Hein, Poirot ! Tu meurs d'envie de planter tes crocs dans sa gorge tout en la baisant comme un sauvage !

Pendant un bref instant, les paroles crues du vampire inspirent à la jeune femme des images d’un érotisme sauvage qui accélère son rythme cardiaque. Puis elle se rappelle qu’il s’agit d’Hyppolite et éclate de rire.

- Je paierai cher pour voir ça. Vous avez une imagination débordante ! Cela dit, ça n’est pas comme ça que vous allez réussir à décontenancer… nuestro amigo mutuo.
- Ta vulgarité est désolante, Anton.
- Zdreanta !
- Vous voyez ! Je crois qu’il est à point... Par curiosité, comment était ce bon vieux Dracula ?
- C'était une ordure de premier plan, un violeur d'enfants et une putain de brute. Mais il savait inspirer la peur comme personne.
- Que pena… envolées toutes ses histoires romantiques sur son amour pour une pauvre humaine !

Elle sourit en voyant la surprise sur les traits du vampire. Un point pour le bétail…

- Vous avez raison, Diana. Il semble à point. Cependant, je tiens à m'en assurer pleinement. Qui est Fahim Dahmani pour toi ?

La réponse pleine de lyrisme, de passion et de dévotion amoureuse la laisse un instant interdite, à fixer le vampire roumain avant d’échanger un regard avec Hyppolite.
- Madre… quelle réponse ! Ça c’est une histoire d’amour passionnelle digne d’être contée ! Tu ne trouves pas Hyppolite ? Cela dit la prochaine fois, contentez-vous des fleurs, chocolats, bijoux ou pourquoi pas quelques joujoux sexuels comme gage d’amour !
- Très impressionnant.

Le regard que lui jette Poirot la fait s’illuminer comme un petit soleil. Sans plus de faux-semblants. Elle s’agace un peu de cette réaction malgré tout. Elle n’a pas besoin qu’on lui dise que son travail est excellent, elle le sait. Mais arriver à impressionner le fameux Hyppolite Poirot reste un exploit qu’elle ne sous-estime pas. Elle claque de la langue, un pétillement malicieux dans le fond de ses yeux cachés par les verres factices.

- Pourquoi je n’ai jamais mon portable sur moi lorsque j’en ai besoin ? J’aurais aimé enregistrer ça ! Permets-moi de savourer un moment…
- Je vous laisse le droit de poser la première question. Vous l'avez largement gagné.
- Ouuhh intéressant. J’adore gagner ! Elle lui souffle un baiser avec un clin d’œil. Merci niño bonito.
- Que m'avez-vous fait !?
- En voilà une bonne question ! Elle lui sourit comme une institutrice fière de son élève. Vous avez raison Anton… nous sommes du bétail. Ce qui ne veut pas dire que nous sommes sans défense. Il se trouve que vous venez d’ingurgiter un sérum de vérité. Ce qui veut dire que vous ne pourrez pas vous retenir de me dire touuuuute la vérité, explique-t-elle doctement sans lui révéler qui a préparer ledit sérum. No es genial ? Enfin peut-être pas pour vous… Elle se penche légèrement pour mieux voir la petite lueur de peur dans le regard du vampire. Etrange, n’est-ce pas ? Cette sensation de vulnérabilité… ça n’est sans doute qu’un soupçon de ce qu’ont dû éprouvé tous ces gens lors de votre attaque, conclue-t-elle d’une voix caressante qui masque mal le dégoût que le vampire lui inspire. Elle se redresse et claque des mains.
- Bueno ! Ma question. Que savez-vous sur Unseelie ?… ou peu importe comment vous nommez cette chose. Qu’est-ce ? Quel est son but ?

Avec une certaine -et agréable- surprise, Hyppolite Poirot remarque que son compliment -sincère au demeurant- semble illuminer le visage de Diana. Elle parait si fraiche et juvénile lorsqu'elle ne feint pas ses émotions.

Ne pas s'y laisser prendre.
Elle manipule comme elle respire.
Tout cela n'est qu'illusion,
Aussi belle soit-elle.

- Pourquoi je n’ai jamais mon portable sur moi lorsque j’en ai besoin ? J’aurais aimé enregistrer ça !
- Et j'aurais trouvé le moyen de l'effacer.
- Permets-moi de savourer un moment…
- Faites... Je vous laisse le droit de poser la première question. Vous l'avez largement gagné.
- Ouuhh intéressant. J’adore gagner ! Merci niño bonito.

Le baiser soufflé lui fait rebiquer subtilement -et inconsciemment- les coin de sa bouche.

- Que m'avez-vous fait !?

Mademoiselle Linares prend le soin de l'expliquer au prisonnier dont le visage se décompose.

- Impossible... souffle-t-il d'une voix blanche.
- Etrange, n’est-ce pas ? Cette sensation de vulnérabilité… ça n’est sans doute qu’un soupçon de ce qu’ont dû éprouvé tous ces gens lors de votre attaque....Bueno ! Ma question. Que savez-vous sur Unseelie ?… ou peu importe comment vous nommez cette chose. Qu’est-ce ? Quel est son but ?
- Je ne sais rien ! Pas plus que Fahim. Nous n'avions rien à voir avec elle. Nous voulions simplement  offrir une réponse musclée aux chasses sauvages et systématiques des Sang-Coureurs pour purger cette ville. J'ignore comment il s'y est pris, mais tout est arrivé à cause de Yvain de Landuc. Du moment où il s'est pointé avec sa fille et ses papillons, les choses ont commencé à déraper. Je ne voulais pas d'un humain dans les hurlants, même sorcier, mais il Nadim Antem a appuyé sa candidature et Fahim avait une foi aveugle en lui. Sa mort l'a affecté. Yvain a très naturellement pris la place de Antem  en tant que Gheare. Lui et sa protégée se sont montrés zélés et personne ne s'est méfié d'eux. Ils ont noyauté les Hurlants et quand nous nous en somme aperçu , il était déjà trop tard : Melvin et Kolbeinn s'étaient rangé derrière lui avec la plupart de leurs guris. Il a écarté Murtagh et sa déesse car ils se montraient récalcitrants avec leur sens éthique. Je crois aussi, avec le recul, que l'avatar parasitait son pouvoir de persuasion. Sans elle, il a pu retourner la tête de tous les hurlants qui n'étaient pas fondamentalement partisans d'Unseelie.
- Tu prétends donc que ce sorcier t'a dépossédé de ta propre organisation.
- Oui ! crache Anton avec dégout.
- Ballot, ponctue simplement Hyppolite. Que sais-tu de lui ? Tu n'as fait aucune recherche sur Yvain ?
- Bien sûr que si ! L'homme est un mystère. Tout ce que je sais c'est que Landuc n'est pas son vrai nom et qu'il est français. J'ai tenté de faire quelques recoupements mais ça n'a rien donné. Tout ce que j'ai pu glané c'est ce qu'il a lui même raconté au gré de conversations : il a été tué ou du moins a failli par la femme de sa vie, une certaine Klaudia. Elle lui a laissé une cicatrice sur le cou qui a failli lui couter ses cordes vocales. C'est à peu près tout
- Et sa fille ?
- C'est tout aussi obscure... Elle le suit comme son ombre et lui obéit au doigt et à l'oeil. C'est une télékinésiste talentueuse et implacable. Yvain l'a baptisé "la Sorcière Rouge" ou "L'Ecarlate". Elle est très discrète voir complétement muette.
- Son vrai nom.
- Charli... Charli Murdock. Elle est loyale à Yvain comme une fanatique. Il l'a adoptée depuis sa plus tendre enfance. Je sais qu'elle est irlandaise de souche mais j'ignore qui est sa famille... C'est bon ?! Vous avez eu ce que vous voulez ?! J'ai rien à voir avec Unseelie !

Hyppolite se tourne lentement vers Diana.

- Êtes vous satisfaite de ces réponses Diana ?

Diana enregistre le peu d’information qu’a à délivrer le vampire. En vérité peu de chose qu’elle ne savait déjà. Et elle doute qu’Hyppolite y trouve son compte. Elle pianote distraitement ses doigts sur la table comme si elle s’ennuyait profondément. A vrai elle est plutôt déçue et sa moue méprisante pour le prisonnier ne le cache pas.

- Êtes-vous satisfaite de ces réponses Diana ?
- Absolutamente no ! lance-t-elle en contemplant ses ongles avant de regarder le vampire par-dessus ses lunettes. Vous ne savez, en fait, rien du tout, s’en est presque affligeant. Elle pousse un long soupire. Cela dit, il ne fallait pas en attendre moins d’un personnage qui se nomme « La Bête ». Vous n’êtes bêtement que des griffes et des crocs. Le cerveau est ailleurs.
Elle ne voit plus aucune raison de ménager l’ego démesuré et très mal placé du prisonnier et lui sourit tranquillement.
- Vous n’êtes qu’un pion. Les pions ne sont pas intéressants mais facilement manipulable.

La seule information utile qu’elle retient, c’est le nom de la femme qui est lié à De Landuc.
Klaudia…
Elle est persuadée d’avoir déjà entendu ce nom quelque part… mais où… un restaurant… Oui ! Le diner où elle aimait se rendre de temps à autre ! Elle y était serveuse !
Elle échange un coup d’œil avec Hyppolite mais évidemment le vampire belge ne laisse rien paraitre.

- Une dernière question. Quel était le plan ensuite ? D’autres attaques de prévues ? Une avancée du brouillard ?

Tout en posant ses questions, elle cherche quelque chose dans son sac et en sort une fine seringue au contenu blanchâtre. Elle s’approche tout près d’Hyppolite et la lui glisse entre les doigts en ne le quittant pas du regard.

- Lorsque tu en auras fini avec lui, injecte-lui ceci, tu veux bien ? Il oubliera tout de cet entretien et de mon existence même. Je préfère couvrir mes arrières. Et puis il serait dommage que le bruit court parmi les prisonniers ou même chez les Hurlants qu’il existe quelqu’un capable de créer un sérum de vérité… Je préfère créer la surprise !

- Absolutamente no ! Vous ne savez, en fait, rien du tout, s’en est presque affligeant. Cela dit, il ne fallait pas en attendre moins d’un personnage qui se nomme « La Bête ». Vous n’êtes bêtement que des griffes et des crocs. Le cerveau est ailleurs.
- Ouch... grimace Hyppolite, faignant une douleur compassionnelle qu'il est loin de ressentir.
- Vous n’êtes qu’un pion. Les pions ne sont pas intéressants mais facilement manipulable.
- Misérable curva ! Tu ne sais rien et tu te pavanes devant moi ! Tu n'es qu'une trainée, une putain, de la viande ava...

D'un mouvement leste, trop rapide pour que Diana puisse le voir à l'oeil nu, Poirot s'est emparé des joues d'Anton qu'il presse si fort que ses dents grincent. Ses crocs anormalement grands égratignent les lèvres du vampire roumain alors que les doigts d'Hyppolite s'enfoncent dans sa chair.

- Je t'ai déjà prévenu, Anton. Ma politique envers la vulgarité est la tolérance zéro.
- Tu.. as.. trop pris... l'habitude de.. te faire gouverner.. par des salopes.

Hyppolite déloge l'une des canines supérieures d'un geste sec. Une giclure de sang lui tâche la joue sans qu'il ne cille. Il pose le croc avec soin sur la table, tout en tenant toujours fermement le visage de sa victime. Son faciès n'exprime pas le moindre sentiment, ni même la trace d'un effort quelconque, quand Anton se tortille de douleur la bouche tâchée de rouge.

- Continue sur ta lancée, Anton, susurre Poirot d'une voix suave. Excuse-toi, au moins auprès de cette dame.
- Qu'elle ...fe fasse fodomiser... fette fale truie ! siffle-t-il dans un filet de bave rougeâtre.

Poirot, lui arrache une autre canine, inférieure oposée cette fois. D'une certaine manière , cette absence de symétrie est une opprobre bien plus grave que celle de perdre quelques chicots.

- Il t'en reste encore deux. Ensuite, je m'attaquerais aux molaires.
-... Fe... Fe m'excufe... gémit Fiara, vaincu.
- Une dernière question. Intervient Diana. Quel était le plan ensuite ? D’autres attaques de prévues ? Une avancée du brouillard ?
-Je ne sais paaaas... Laissez-moi tranquille... Îndurare, te rog... Fahim... sanglote-t-il pour lui même.Rendez-moi Fahim...

Alors qu'Anton, brisé, gît ployé sur sa chaise, Diana s'approche d'Hyppolite pour lui confier une seringue.

- Lorsque tu en auras fini avec lui, injecte-lui ceci, tu veux bien ? Il oubliera tout de cet entretien et de mon existence même. Je préfère couvrir mes arrières. Et puis il serait dommage que le bruit court parmi les prisonniers ou même chez les Hurlants qu’il existe quelqu’un capable de créer un sérum de vérité… Je préfère créer la surprise !

Le vampire, soutient le regard de l'humaine avec une intensité mal dissimulée.

- Je préfère garder vos capacités particulières pour moi seul. Il se tourne vers celui qui fût pour moitié "La Bête" et qui n'est plus qu'un être spolié et démuni. Il ne nous dira rien de plus.

Avec une douceur qui contraste avec son attitude précédente, il plante l'aiguille dans le cou du prisonnier qui perd plus ou moins connaissances. Hyppolite ramasse les deux crocs du vampire et les glisse dans la paume de Diana dont il replie délicatement les doigts.

- Un souvenir.

Il se rince ensuite les mains dans le petit lavabo en coin de mur, réajuste soigneusement ses manches, reboutonne sa veste et ouvre la porte galamment à sa comparse.

- Après-vous.

La violence maitrisée dont fait preuve Poirot devrait l’effrayer. Elle n’arrive pas à détacher son regard de lui, hypnotisé par la Bête qu’il est lui aussi. Pire, elle le trouve horriblement sexy.
Tout en contrôle qu’elle meurt d’envie de voir exploser.
Son instinct de survie doit être un tantinet détraqué… ou elle perd définitivement la tête.
Cet homme est dangereux. Sa prise inébranlable sur ses émotions, son intelligence et cette brutalité rentrée sont dangereux.
Mais la passion de Diana n’a jamais su s’éveiller pour un autre type de personne.

- Il t'en reste encore deux. Ensuite, je m'attaquerais aux molaires.
-... Fe... Fe m'excufe...
- Très appréciable. Une dernière question, conclut la jeune femme. Quel était le plan ensuite ? D’autres attaques de prévues ? Une avancée du brouillard ?
-Je ne sais paaaas... Laissez-moi tranquille... Îndurare, te rog... Fahim... Rendez-moi Fahim...
- Patético ! soupire la druidesse en secouant la tête.

Le prisonnier lui ferait presque pitié. Tout est dans le presque. Elle sait que dans d’autres circonstances, il n’hésiterait pas à la vider de son sang ou à la tuer sans autre forme de procès.
Diana rebouchonne le thermos et range soigneusement ses affaires avant de confier à Hyppolite le moyen de mettre fin à l’entretien une fois qu’il en aura terminé.

Le regard qu’il lui jette la pétrifie. Pendant un très bref instant, elle s’est demandé s’il n’allait pas…
Quoi ? L’embrasser ? Lui faire mal à elle aussi ? Elle n’arrive pas vraiment à savoir. Il est un monstre de dissimulation de ses propres sentiments. Ce qui est certain c’est qu’elle n’aurait sans doute pas opposé beaucoup de résistance.

- Je préfère garder vos capacités particulières pour moi seul.
Diana se mord inconsciemment les lèvres.
- Si… solo para ti
- Il ne nous dira rien de plus.
- Je ne crois pas non.

Hyppolite s’occupe d’abrutir le prisonnier de la substance dans l’aiguille et confie les canines de « La Bête » au creux de sa paume. Diana relève les yeux dans les siens avec un large sourire.

- Est-ce un cadeau pour notre premier « rencard » ? demande-elle, amusée.
- Un souvenir.
- J’en ferais bon usage.

Il retrouve toute son allure policée et ses manières, rhabillé à nouveau. Excepté un détail qui n’échappe pas à la druidesse, mais déjà il ouvre la porte.
- Après-vous.

Elle le précède jusqu’à son bureau non loin et ce n’est qu’une fois la porte refermée derrière eux qu’elle pousse un soupir et se détend un peu. Comme la première fois, la pièce sent l'eau de Cologne du vampire et la lessive fraiche.
L'odeur d'Hyppolite Poirot.
Mine de rien, cet entretien l’a mise à cran. Elle offre toutefois une mine réjouit au vampire.
- Satisfait ? Réussite en demi-teinte non ? Le sérum fonctionne à merveille mais ce prisonnier fut presque une perte de temps totale…

Elle pose son sac à terre et s’approche d’Hyppolite. Juchée sur ses talons, elle peut presque lui faire face. Lentement, elle porte son pouce jusqu’à sa bouche, l’humidifie d’un coup de langue presque langoureux avant d’essuyer la trace de sang qui subsistait sur sa joue.

- Tu t’étais sali… là ! Impeccable à nouveau. Ses doigts s’attardent sur sa peau si froide. Elle a subitement envie de les passer dans ses cheveux, de desserrer sa cravate, ouvrir sa veste, son gilet et pourquoi pas sa chemise...bref de le rendre bien moins présentable selon les standards du vampire. Merci d’avoir défendu mon honneur. Même si ça n’était pas nécessaire. Les insultes venant de sa bouche ne me touchent pas. Ah non j'oublie... tu détestes l'impolitesse, verdad ? Tu ne l'as pas fait pour moi...

Par contre, si elle en croit sa réaction face à un simple compliment, elle sait d’office que ceux qui sortiraient des lèvres d’Hyppolite lui causeraient bien plus de peine.
Inexplicable !
Son pouce descend d’ailleurs lentement vers cette bouche et caresse ses canines qu’elle sent sous la peau charnue.

- Est-ce qu’elles repoussent si on vous les arrache ? chuchote-t-elle en relevant ses yeux à demi cachés par ses lunettes vers lui.  

Le duo d'enquêteurs longent le couloir circulaire pour atteindre le bureau du chef de la sécurité. Comme toujours, l'office du vampire est impeccable : les meubles sont tous d'équerre et le plat du bureau en bois rangé de façon à ce que tout soit aligné et parallèle. La symétrie, une vertu cardinale pour le belge tatillon.

Le soupire de Diana ne lui échappe pas et il note que ses épaules s'affaisse quelque peu. Il la fixe en silence. La jeune femme maquille habilement sa tension en lui offrant ce sourire prémâché dont elle a le secret.

Il préfère l'autre.
Le naturel.
Celui qui va avec la danseuse échevelée aux pieds nus.

- Satisfait ?
- De votre travail, oui.
- Réussite en demi-teinte non ? Le sérum fonctionne à merveille mais ce prisonnier fut presque une perte de temps totale…
- En effet. J'aurais aimé qu'il en soit autrement. J'attendais beaucoup de cet interrogatoire. Nous en revenons donc systématiquement au même point.

A part Klaudia Bissot, personne ne sait rien du fameux Yvain. La shiqq est insaisissable et n'a pas donné signe de vie depuis près d'un an. Gontrand Copperman niait savoir où elle se trouver, mais l'homme n'est pas fiable. Il a pour la demoiselle une affection loyale et indéfectible.

Tout à sa réflexion, il ne la sent approcher que trop tard pour se dérober tant à son contact qu'à son odeur.

Parfum de fleur.
Fragrance d'hémoglobine capiteuse,
Riche et enivrante.
La gouter, rien qu'un peu...

La mordre serait un crime capital. Il le sait. Il doit se contrôler. Il tâche de ne pas se dérober à ce contact intime, doucereux, à la saveur de trop peu. Encore une fois, il la transperce du regard avec une intensité prédatrice. Ses prunelles sombres sont la seule chose qui pourrait le trahir.

- Tu t’étais sali… là ! Impeccable à nouveau.
- Merci, fait-il avec sobriété.
- Merci d’avoir défendu mon honneur. Même si ça n’était pas nécessaire. Les insultes venant de sa bouche ne me touchent pas. Ah non j'oublie... tu détestes l'impolitesse, verdad ? Tu ne l'as pas fait pour moi...
- Je déteste la vulgarité mais j'exècre davantage la goujaterie et le manque de respect envers une femme. Et aux dernière nouvelles,... Haussement de sourcil... Il me semble que vous en êtes une.

Il devrait s'échapper, fuir ce contact bien trop rapproché, pourtant il la laisse explorer sa lippe, ses dents... Ses canines saillent hors de leur compartiment gingival, bien moins grosses et terrifiantes  que celles d'Anton Fiera. Plus civilisées.

- Est-ce qu’elles repoussent si on vous les arrache ?
- Oui, mais le processus est douloureux et long. Il lui attrape le poignet avec une délicatesse ferme. Ne chatouillez pas avec les attributs d'un prédateur, Diana. Ce pourrait être dangereux... pour vous, ajoute-t-il avec la même suavité que lorsqu'il torturait Fiara.

Là,
Maintenant,
Il pourrait percer sa gorge et se repaitre d'elle.
Il pourrait s'emparer d'elle sur ce bureau.
Faire fondre ce petit sourire suffisant en suppliques brûlantes.
Il pourrait...

Mais il ne ferait qu'illustrer les propos de celui qui s'acclame en tant que Bête. Il vaut mieux que cela, mieux que les pulsions de sa nature profonde, mieux que cet envie malsaine qu'elle suscite inconsciemment pour le simple plaisir du jeu.
Il ne sera plus le jouet d'aucune femme.

- Je déteste la vulgarité mais j'exècre davantage la goujaterie et le manque de respect envers une femme. Et aux dernières nouvelles. Il me semble que vous en être une.
Diana plisse les yeux avant de rire.
- Tu en doutes ? Ça n’est pas très gentil ça…

La pulpe de son doigt s’égare sur cette dentition bien sage pour le moment mais qui cache très bien sa bestialité.
- Est-ce qu’elles repoussent si on vous les arrache ?
- Oui, mais le processus est douloureux et long.
- Tu es vraiment impitoyable alors… susurre-t-elle comme une caresse.

Mais Hyppolite retire fermement sa main de son visage et elle sent parfaitement qu’elle est en train de flirter avec ses limites.
Fin de la récréation.

- Ne chatouillez pas les attributs d'un prédateur, Diana. Ce pourrait être dangereux... pour vous.
- Je m’accommode du danger Hyppolite Poirot. Je dors avec un serpent, réplique-t-elle sur le même ton avant de reculer. Et puis nous savons toi et moi que tu as bien trop de retenu pour faire quoique ce soit, verdad ?

Elle récupère la thermos à moitié pleine encore et la pose sur le bureau de Poirot, non sans décaler son sous-main délibérément avec un pétillement malicieux dans le regard.
- Tu pourras l’utiliser pour ta prochaine victime. Lorsque tu tomberas à cours, viens me voir j’en ai encore en stock.

Son sac presque vide sur l’épaule, elle s’approche à nouveau et dépose un baiser sur sa joue et une caresse de la paume de sa main sur l’autre.

- Tu peux être rassuré et contenté niño bonito, tu n’auras plus à supporter mon chaos. Pas tout de suite en tout cas. Et si d’aventure je venais à te manquer, tu sais où me trouver… ajoute-t-elle avec un sourire sans faux semblant. Adios, Hyppolite.

C'est avec une pointe de regret qu'elle s'éclipse sur une dernière œillade.