Date d'inscription : 04/11/2022 Messages : 133 Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Lun 7 Nov - 15:27
- Tu aimes cuisiner. - Oui... Répond-il en toute simplicité, les yeux rivés sur ses fourneaux.
Peut-être cache-t-il à Neorvrim le voile de mélancolie qui accompagne toujours cette affirmation. Il aurait voulu apprendre la gastronomie, étudier dans les plus grands restaurants, auprès de chefs étoilés... Lorsqu'il s'en était ouvert à ses parents, le Colonel avait d'abord cru à une plaisanterie, puis était entré dans une colère noire. Il avait dédaigné son fils pendant une semaine, refusant de lui adresser la moindre parole. Sa mère l'avait supplié d'abandonner un rêve si puérile, et expliqué qu'un fils aussi talentueux sue lui se devait de faire honneur à son père en suivant ses pas. Gi-Ja avait cédé, traumatisé à l'idée de perdre le respect et l'amour de ses parents.
- Tu as l’air aussi réjoui que lorsque Pati est dans les parages - J'adore les animaux, fait il avec un petit rire.
Les animaux sont francs et honnêtes. Il était proscrit d'en avoir à la maison, alors il s'intéressait à toutes les bêtes rôdant dans le quartier, prenant sur sa part de gouter pour les nourrir, volant parfois dans son propre frigo. Il donnait un nom à chacun d'entre eux et ce souvient de tous encore aujourd'hui.
La préparation terminée, Gi-ja observe avec acuité les réactions du dragon, accoudé en face de lui. Il est avide de savoir s'il apprécie son plat. Malgré son élégance et ses manières raffinées, Neorvrim s'exprime avec la candeur d'un enfant gourmand. Il y a quelque chose d'étrangement juvénile qui creuse ses fossettes et alimente ses ronronnements, qui le rend singulièrement beau. Le soldat est ravi de le voir manger d'aussi bon appétit. Inconsciemment, c'est une façon pour lui de se sentir connecté aux autres.
- C’est succulent ! Navré Pati, mais le reste est à moi. - Sois ferme, c'est une habile séductrice... Personne ne lui résiste.
Et Neorvrim succombe, s'ajoutant à la liste des victimes du charme de la chienne. Pendant que dragon et cabot finisse de bâffrer, Cosgrave lance une cafetière. Il n'y a jamais assez de café dans une caserne. Il revient auprès de son protégé le temps que le breuvage percole.
- Le Major a parlé d’une ennemie tout à l’heure ? Comme j’ai cru comprendre qu’il ne s’agissait pas de Titania, de qui s’agit-il ? - Directement les sujets plombants. Tu es sûr de ne pas vouloir de dessert avant ? demande Gi-Ja avec un sourire en coin. Il attrape une tasse et joue avec négligemment. Tu as peut-être remarqué -ou pas- tout à l'heure mais de l'autre côté des murs de la caserne, il y a un épais rideau de brume opaque. C'est l'une des manifestations de notre ennemie. De l'autre côté, il y a toute une ville : Tir Na Nog. Il y a deux ans, un brouillard épais a envahi un quartier de cette ville, forçant les habitant à évacuer. Il ne se dissipait pas et stagnait sur place. On a évoqué plusieurs explications à cette apparition : un phénomène climatique, une catastrophe écologiques, un attentat chimique... Mais rien n'a su expliqué les cas de folie qui ont suivi ni la disparition totale des escouades tentant de l'explorer. Puis, il y a eu un fait divers tragique : plusieurs personne sont mortes ou se sont donné la morts dans un endroit public. Elles s'étaient réunies en cercle, leurs corps ont explosé et une nuée de papillons d'une espèce inconnue s'en sont échappés. Une épidémie a commencé à se rependre comme une trainée de poudre. C'est là que le pays a fait intervenir l'armée pour mettre la ville sous quarantaine et surveiller les habitants. Ce que nous ne savions pas, en tant que simples humains, à l'époque c'est que la communauté surnaturelle existait et qu'elle était déjà en lutte contre ce fléau avec une longueur d'avance. Ciulin a fait partie de la première expédition à revenir vivant du Brouillard. Ils ont appris à mieux cerner la menace et ses sbires. Ils la nomment : Unseelie. Rien à voir avec une fae, néanmoins. C'est une entité plus ancienne apparemment, plus primitive. C'est plutôt nébuleux sur ce point...Constatant qu'ils ne pourraient peut-être pas l'éradiquer ils ont commencé à construire des abris souterrains à l'insu des habitants en surface pour être prêts à en sauver le maximum. Nous évidemment, on était toujours dans l'ignorance. Il y a environ cinq à six mois, Unseelie a étendu son brouillard magique à toute la ville. Les infectés se sont transformés en monstres et ont commencé à attaquer la population. Les survivants se sont rapatriés dans les bunkers ou, comme nous, ont réussi à fuir la ville. Sauf que nous n'étions pas au bout de nos peines. Nous nous sommes retrouvé isolés, car la dimension de la Faërie a fusionné avec la notre, créant une sorte d'enclave, ici, à Tir Na Nog. Il semblerait que ce soit le contrecoup de l'invasion progressive d'Unseelie. Je t'ai fait le résumé abrégé du conflit en te passant sous silence le fait que le climat politique de la communauté surnaturelle était déjà assez bordélique et instable avant que les humains soient mis au parfum. L'avènement d'un ennemie commun a permis de forger une alliance de necessité, pour le moment et on a réussi à négocier un pacte de non agression avec la Faërie entre autre chose, ce qui nous empêche d'être attaqué sur les deux fronts. On essaie de rassembler un maximum de nos forces pour retourner prendre la ville...
Gi-Ja est interrompu par le sifflement de la cafetière et se sert une tasse.
- Tu as les grandes lignes.
Neorvrim
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Créatures
Date d'inscription : 03/11/2022 Messages : 114 Localisation : A la caserne ou en patrouille
Lun 7 Nov - 16:32
Le dragon écoute attentivement l’exposé de Gi-Ja. Il se doute qu’il est parcellaire, les soldats sont toujours les derniers à être au courant de tout. Il ne manifeste aucune émotion, ni surprise, ni crainte, ni inquiétude. Il se lève pour réfléchir et se poste derrière l’une des fenêtres de la pièce, jambes légèrement écartées, mains croisées dans le dos. Avec sa longue tunique et ses cheveux qui touchent ses épaules, il a plus que jamais l’air de ne pas appartenir à cette pièce aux équipements modernes… à ce monde.
Son regard se perd vers la forêt, remplie de fae et d’autres peuples et créatures de son monde. Il se rend soudain compte qu’il ne lui manque pas tellement. C’est toute une vie qu’il souhaiterait retrouver. Une vie morte à jamais. Il soupire.
- J’ai senti une perturbation magique. Je croyais qu’elle était dû à la fusion de nos deux mondes. Mais il faut croire que je me trompais. Une simple fae n’aurait effectivement pas la pouvoir que tu me décris. Il songe un instant à ce que peut être l’entité décidé à éradiquer d’autre monde. Vous vous battez donc pour la survie de votre espèce vous aussi… Evidemment cela le touche, quand bien même il a décidé de ne plus se mêler au monde - Me revoilà donc dans un monde à l’agonie. Il a un bref sourire ironique. Sauf que vous n’avez pas encore perdu. Il sort de sa poche le cœur d’Iska et le caresse du pouce, perdu dans ses pensées. - Ma rédemption, crois-tu ? souffle-t-il au fantôme de sa Reine.
Pourquoi pas ? Le destin lui donnerait-il une chance de se racheter ? De sauver un autre peuple à défaut du sien ? Il se tourne vers le soldat, la détermination marquée sur ses traits.
- J’aimerais voir ce brouillard et y pénétrer quelques instants. Il ne sait pas encore quelle décision il prendra et il est toujours résolu à voir les nains mais en bon tacticien, il préfère connaitre toutes ses options et les voies possibles qui s’offrent à lui.
Ils sont interrompus par la venue d’un jeune homme muni d’une canne. L’énergie de cet humain rayonne par tous ses pores. Pati quémande des caresses, apparemment heureuse de le voir et il s’empresse de s’exécuter. - Coucou toi ! Laisse-moi entrer Pati, s’amuse-t-il en clopinant pour passer le seuil malgré les sollicitations de la chienne avant de leur sourire. Salut Gi-Ja ! J’ai appris que ça a été plutôt mouvementée votre excursion dans les mines. Comment tu te sens ? Caleb m’a dit qu’il y avait besoin d’une chambre. Toujours tout sourire, Rory se tourne vers Neorvrim. - Vous êtes le dragon alors ? demande-t-il avec un pétillement joyeux dans le regard. On a entendu votre hurlement jusqu’ici ! Je suis Rory Jenson. Le petit frère de celui qui fait comme s’il dirigeait quelque chose ici. Je m’occupe plus ou moins de l’intendance.
Le dragon incline élégamment la tête. Si la ressemblance entre les deux frères n’est pas flagrante, ils dégagent tous deux une énergie et une vie enviable.
- Neorvrim. Enchanté. Le regard du garçon s’attarde sur lui quelques secondes avec un certain émerveillement et les coins de la bouche du dragon se soulèvent un peu. - Désolé de vous fixer comme ça, c’est juste que… un dragon quoi ! C’est presque un rêve de petit garçon qui se réalise. Il boîte légèrement vers le soldat et dépose une carte magnétique sur la table avant de gratter son épaisse tignasse. - J’ai un peu joué au Tétris mais j’ai finalement réussi à avoir l’une des chambres des anciens officiers. C’est Hailey qui bouge donc elle m’a dit que tu lui en devais une puisque c’est ton dragon. Neorvrim arque un sourcil. - Il ne me semble pas appartenir à qui que ce soit. Le jeune Rory lève les mains. - Je ne suis que le messager ! C’est dans le même couloir que Caleb et moi mais à l’opposé, tu vois où ? Histoire qu’il soit pas trop… dérangé. Je vais y mettre des trucs de premières nécessités. Vous avez besoin d’autre chose ? Vêtements ? Amusé, le dragon penche légèrement la tête sur le côté. - J’ai les miens. Sauf si vous considérez que cela fait trop… dragonesque ?
Gi-Ja Cosgrave
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Humains
Date d'inscription : 04/11/2022 Messages : 133 Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Lun 7 Nov - 17:51
- Vous vous battez donc pour la survie de votre espèce vous aussi… Gi-Ja a un sourire mélancolique en sirotant son café. - Il semblerait... - Me revoilà donc dans un monde à l’agonie. - Désolé. - Sauf que vous n’avez pas encore perdu. - Je crois que tu as pu remarquer que mes compagnons sont d'une infatigable énergie. Ils ne vont pas se laisser crever aussi facilement.
S'ils avaient été tous comme lui, Unseelie aurait gagné depuis longtemps la partie. Le dragon sort alors cette pierre bizarre qu'il caresse avec une affection poignante.
- Ma rédemption, crois-tu ? - Tu .. Tu touche souvent cette pierre. Est-ce que c'est l'un de tes.. enfants ? demande-t-il avec respect pudique pour les morts. Il se palpe la nuque pour en chasser les nœuds. - J’aimerais voir ce brouillard et y pénétrer quelques instants. - Tu veuxquoi ?! S'interloque le soldat. Je ne suis pas certain que j'ai le droit de t'emmener là bas. Et si toi aussi tu ne ressors pas, comme les autres ? C'est un risque que je ne veux pas te faire courir.
Pati intervient en poussant des aboiements joyeux tout en courant vers la porte battante. Une voix masculine se fait entendre puis laisse place à son détenteur : le frère cadet de Caleb. Ils sont différents et pourtant semblables, beaux et solaires. "Des hommes qu'on ne touche qu'avec les yeux et dont on profite des rayons."
- Salut Gi-Ja ! - Bonjour, Rory, fait-il avec un petit coucou de la main. - J’ai appris que ça a été plutôt mouvementée votre excursion dans les mines. - Ton frère aime transformer tout en récit catastrophe. Ce n'était pas si terrible. - Comment tu te sens ? - Tout à fait bien, je t'assure. - Caleb m’a dit qu’il y avait besoin d’une chambre. - Pour notre nouvel arrivant en effet.
Il désigne le colosse brun dans ses atours de prince.
- Vous êtes le dragon alors ? On a entendu votre hurlement jusqu’ici ! Je suis Rory Jenson. Le petit frère de celui qui fait comme s’il dirigeait quelque chose ici. Je m’occupe plus ou moins de l’intendance. - Neorvrim. Enchanté. - Désolé de vous fixer comme ça, c’est juste que… un dragon quoi ! C’est presque un rêve de petit garçon qui se réalise. J’ai un peu joué au Tétris mais j’ai finalement réussi à avoir l’une des chambres des anciens officiers. - Dans notre couloir ? Je prépare mon paquetage, en ce cas... déclare Gi-Ja, persuadé que c'est lui qui va devoir déménager. - C’est Hailey qui bouge.. - Ah bon ? - ... Donc elle m’a dit que tu lui en devais une puisque c’est ton dragon. - 암캐... bougonne-t-il. Il y a toujours une intention cachée avec elle. - Il ne me semble pas appartenir à qui que ce soit. - Je ne suis que le messager ! - Tu es sous ma responsabilité, c'est tout comme. - C’est dans le même couloir que Caleb et moi mais à l’opposé, tu vois où ? Histoire qu’il soit pas trop… dérangé. - Oui, ma propre chambre est dans le coude du même couloir. Il se garde de tout commentaire sur la vie sexuelle endiablée des deux frères qui sont d'ailleurs en couple avec la même fratrie. Comique. ou pas. On ne sera pas très loin, préfère-t-il indiquer à Neorvrim. - Je vais y mettre des trucs de premières nécessités. Vous avez besoin d’autre chose ? Vêtements ? - J’ai les miens. Sauf si vous considérez que cela fait trop… dragonesque ? - Moi je ne rien contre, je trouve ça plutôt ... sexy... Elégant. Tu risques juste d'attirer tous les curieux qui vont de te noyer de questions. Déjà qu'à mon avis la nouvelle va se répandre et faire sensation... Haussement d'épaules. Mais lui quand même un change au cas où.
Gi-Ja attrape la clé magnétique.
- Merci pour tout Intendant ! Je te laisse avec Pati. Regard vers Neorvrim. Je te conduis à tes quartiers ?
Ils cheminent jusqu'à un autre bâtiment tout aussi austère et gris, puis pénètrent dans un couloir où s'alignent plusieurs portes similaires avec des numéros dessus. Ils vont jusqu'au bout et s'arrête à la dernière porte avant que le couloir bifurque.
- Voilà, on y est. Il désigne une porte un peu plus loin dans l'angle. Là c'est ma chambre. Comme ça tu sauras, si tu me cherches. Il lui montre le fonctionnement de la carte. Tu la glisses dans la fente ici, et tu actionnes la poignée. Il referme le battant et lui tend le sésame. Vas-y essaie.
Une fois que le dragon a bien saisi le mécanisme, il découvre enfin sa nouvelle antre. La pièce est sobrement meublée : un lit fait au carré, un bureau muni d'une lampe, une chaise et une armoire en taule.
- Ce n'est pas grandiose, mais fonctionnel. La porte au fond c'est la cabine de douche et les toilettes, mais... pas certain que tu en feras usage. Gi-Ja se masse la nuque, sentant un inconfort grandissant. Il l'a plus ou moins ignoré jusqu'à maintenant mais la douleur persiste voir s'installe. Voilà, tu veux visiter...... le reste de la base ?
Il est soudain pris d'un léger vertige et s'accroche à Neorvrim pour conserver sa stabilité.
("Amkae": "Garce")
Neorvrim
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Créatures
Date d'inscription : 03/11/2022 Messages : 114 Localisation : A la caserne ou en patrouille
Lun 7 Nov - 18:49
- C’est dans le même couloir que Caleb et moi mais à l’opposé, tu vois où ? Histoire qu’il soit pas trop… dérangé. Neorvrim essaie de comprendre en quoi la présence de la fratrie Jenson pourrait être une source de désagrément pour lui. - Oui, ma propre chambre est dans le coude du même couloir. On ne sera pas très loin. - Parfait. Je tâcherai de ne pas t’importuner. Rassure-toi. - Je vais y mettre des trucs de premières nécessités. Vous avez besoin d’autre chose ? Vêtements ? - J’ai les miens. Sauf si vous considérez que cela fait trop… dragonesque ? - Moi je ne rien contre, je trouve ça plutôt ... Elégant. Le dragon a un petit rire. - As-tu eu une hésitation pour trouver un mot qui ne froisserait pas ma dignité ni ma fierté ? - Tu risques juste d'attirer tous les curieux qui vont te noyer de questions. Déjà qu'à mon avis la nouvelle va se répandre et faire sensation... Le regard de Neorvrim se perd vers la forêt. - On m’a déjà retiré beaucoup de choses de ma vie passée. J’aime autant conserver ce qui peut l’être. Et puis, on tant que dernier de ma race, je me dois de faire honneur aux miens. De toute façon il est entendu que je risque de ne pas passer inaperçu. Autant jouer le jeu jusqu’au bout. - Mais lui quand même un change au cas où. - Je vais devoir taper dans les hyper grandes tailles. Vous faites plus de deux mètres non ? - Possible. - Merci pour tout Intendant ! Je te laisse avec Pati. - Pas de quoi ! Je suis là pour ça. Bienvenue Neorvrim. Allez viens Pati ! - Je te conduis à tes quartiers ?
Le dragon lui fait signe de passer devant d’un geste ample de la main et il mémorise au mieux les différents chemins qu’ils empruntent. Tout lui parait petit et étriquer par rapport à ce qu’à été sa ville. Finalement, ils font halte devant l’une des portes qui ressemblent à toutes les autres.
- Voilà, on y est. Il désigne une porte un peu plus loin dans l'angle. Là c'est ma chambre. Comme ça tu sauras, si tu me cherches. - Entendu. Il observe l’utilisation de la carte et sourit en réussissant facilement du premier coup. - Je préfère la magie runique mais je trouve ce système fort ingénieux. J’admire la capacité des humains à passer outre vos handicaps. Pardonne-moi, je ne souhaitais pas être grossier, je voulais dire… votre manque de sensibilité à la magie.
Il fait très rapidement le tour de la pièce. Il la trouve terriblement étriquée. Il n’a qu’à tendre les bras vers le haut pour toucher le plafond. Un peu plus et il aurait l’impression que les murs se referment sur lui. Cela dit, il ne se plaint de rien. - Ce n'est pas grandiose, mais fonctionnel. - Ça ira parfaitement. Toutefois, je vais sérieusement avoir besoin de voler de temps à autre. - La porte au fond c'est la cabine de douche et les toilettes, mais... pas certain que tu en feras usage. - Seulement si j’ai besoin de me calmer moi ou mon feu… réplique-t-il avec un petit sourire amusé qui s’efface bien vite lorsque Gi-Ja se toucher la nuque pour la seconde ou la troisième fois. As-tu mal ? - Voilà, tu veux visiter...... le reste de la base ?
Dans un réflexe surnaturel, Neorvrim le retient fermement contre lui, un bras autour de sa taille, une main callée contre sa nuque qui semble être la source de ses maux. Il observe son visage, trop inquiet pour se rendre vraiment compte de leur proximité soudaine. Inconsciemment, il enregistre son odeur d’épices de cuisine, de sueur humaine, de savon et un peu de Pati.
- Je crois que tu sousestimes grandement la chute qui t’a menée jusqu’à moi, déclare-t-il, sourcils froncés. C’est avec une certaine grâce qu’il le fait reculer de quelques pas, puis ployer fermement jusqu’à l’allonger sur le lit. Il s’assoit à ses côtés en continuant de le couver d’un regard inquiet. Sa main, restée calée contre sa nuque pétrie doucement des muscles qu’il sent très noués, sans qu’il ne sache si la chose est naturelle ou non chez les humains.
- Dis-moi où je pourrais quérir votre soigneur. Je n’ai aucune sorte d’expertise sur votre anatomie mais je vois bien que tu ne vas pas si bien que tu voudrais le laisser croire. Si je suis sous ta responsabilité, il se trouve que je considère que tu es aussi sous la mienne, ajoute-t-il avec un petit sourire.
Gi-Ja Cosgrave
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Humains
Date d'inscription : 04/11/2022 Messages : 133 Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Lun 7 Nov - 19:43
Les mouches devant ses yeux se dispersent doucement et il découvre avec un total embarras qu'il est littéralement dans les bras de Neorvrim. L'élancement dans sa nuque et la présence d'une migraine qui rampe au fond de son crâne ne parviennent pas à masquer l'embardée de son palpitant. Les paumes solaires du dragon ne font qu'accentuer sa prise de conscience de leur proximité. Ses joues s'échauffent. Mains sur le torse du colosse, il tente mollement de se dégager.
- Qu'est-ce que.. - Je crois que tu sous-estimes grandement la chute qui t’a menée jusqu’à moi. - Non.. Je vais bien. C'est juste un petit malaise...
C'est excessivement perturbant de le voir d'aussi prêt, de sentir ses doigts sur sa peau, d'humer son odeur de braise fumante... Heureusement que la douleur lancinante est là pour le rappeler à l'ordre. Il s'affole néanmoins quand il se sent poussé vers le lit.
- Arrête ! qu'est-ce que tu fais ?!
En moins de temps qu'il n'en faut pour s'offusquer, il se retrouve à l'horizontale, agrippant les manches de Neorvrim avec une lueur de panique dans le regard. Dans une telle position de faiblesse, comment masquer le fait que son contact lui procure un bien qui n'a rien de médicale ? Comment parvenir à cacher ses penchants ingrats ? Il se redresse en position assise, tentant d'échapper à la poigne caressante du dragon.
- Caleb a raison, je dois aller à l'infirmerie... bredouille-t-il en se massant l'arrête du nez pour dissimuler son visage et son trouble. - Dis-moi où je pourrais quérir votre soigneur. - Ce serait trop long de t'expliquer. - Je n’ai aucune sorte d’expertise sur votre anatomie mais je vois bien que tu ne vas pas si bien que tu voudrais le laisser croire. Si je suis sous ta responsabilité, il se trouve que je considère que tu es aussi sous la mienne.
Gi-Ja se tourne vers lui avec une expression incertaine, un mélange d'émotions contradictoires, dont la surprise est la dominante. Un sourire fatigué étire finalement ses lèvres pleines.
- D'accord.... Je vais me lever pour aller voir la doc, mais je veux bien que tu m'accompagnes pour vérifier que je ne fasse pas un nouveau malaise en route.
Ils se rendent donc dans le bâtiment abritant l'infirmerie, déambulant entre les gens en tâchant de se faire interpeller le moins possible. Lorsqu'ils arrivent dans l'hopital de campagne, ils sont accueillis par une petite demoiselle blonde pétillante.
- Caporal Cosgrave ! - Infirmière Doyle.... rétorque laconiquement le soldat. - Tu as fini de parader avec ton dragon, c'est bon ? Je peux t'ausculter maintenant ? Gourmande-t-elle le jeune homme. Bonjour, ajoute l'énergique demoiselle en tendant une main franche vers Neorvrim. Emma Doyle, ravie de faire votre connaissance, se présente-t-elle comme si il s'agissait d'un patient tout à fait banal. Auriez-vous l'obligeance de faire asseoir ce grand imbécile sur un lit pour que je puisse vérifier qu'il n'est pas en train de nous claquer entre les doigts. - C'est bon, Emma, n'en rajoute pas... soupire-t-il en obéissant de mauvaise grâce. Il commence à sérieusement souffrir de sa céphalée et les muscles de son cou tiraillent affreusement. - Je suis très sérieuse, Gi-Ja, tu passes ton temps à minimiser tout ce qui te concerne.
L'artificier ne répond pas, gêné qu'on l'épingle ainsi de cette manière devant autrui.
Neorvrim
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Créatures
Date d'inscription : 03/11/2022 Messages : 114 Localisation : A la caserne ou en patrouille
Lun 7 Nov - 20:46
Sa constatation semble surprendre au plus haut point le soldat. Pourtant qu’y a-t-il d’étonnant à montrer un peu d’honneur ?
- D'accord.... Je vais me lever pour aller voir la doc, mais je veux bien que tu m'accompagnes pour vérifier que je ne fasse pas un nouveau malaise en route. - Sage décision. As-tu besoin d’aide pour marcher ?
Quelque soit sa réponse, il l’aide à se lever avec précaution et le tient à l’œil pendant tout le trajet, les bras prêts à le réceptionner s’il montre le moindre signe de faiblesse. L’infirmerie est claire, propre et l’alignement des lits très sobres est séparé par de minces paravents sans aucune notion d’esthétisme. Que ces bâtiments et ses pièces lui semblent lugubres… Une humaine plutôt jolie de sa personne les attend.
- Bonjour. Le dragon observe cette main tendue avec curiosité. - Suis-je sensé la saisir ? - C’est mieux oui, s’amuse l’humaine. Il s’exécute donc, faisant disparaitre complètement la main de la femme dans la sienne. - Emma Doyle, ravie de faire votre connaissance. - Neorvrim. Le dragon avec qui parader. La « doc » puisque c’est de cette façon que Gi-Ja la nommée, lâche un petit rire avant de rependre. - Auriez-vous l'obligeance de faire asseoir ce grand imbécile sur un lit pour que je puisse vérifier qu'il n'est pas en train de nous claquer entre les doigts. - Avec plaisir. Qu’il le veuille ou non, le dragon guide le soldat blessé jusqu’au premier lit disponible et le fait assoir en faisant pression sur ses épaules. - C'est bon, Emma, n'en rajoute pas... - Tu n’as vraiment pas l’air bien… - Je suis très sérieuse, Gi-Ja, tu passes ton temps à minimiser tout ce qui te concerne. - J’ai noté oui. Puis-je ajouter qu’il a failli avoir un malaise il y a quelques minutes à peine ?
La doc a un claquement de langue agacée aussi bien qu’inquiet. Neorvrim reste à l’écart pendant toute la consultation, mains dans le dos dans une attitude digne qui camouffle très bien sa propre inquiétude. Elle annonce finalement qu’il va passer devoir passer « un scanner » et « une radio » et le dragon se fait expliquer en quoi consister ces examens par un jeune infirmer en attendant. Le soldat revient finalement accompagnée d’Emma, le teint bien moins gris.
- Tout va bien ! - Tant mieux. - Monsieur a la caboche dure, mais tant que ces maux de tête persistent je préfère que quelqu’un veille sur toi pendant au moins quarante-huit heures. La veille ça vous connait non ? fait-elle en se tournant vers le dragon. Enfin même si vous faites ça avec des trésors habituellement… Neorvrim secoue la tête, amusé. - C’est donc l’une de vos légendes ? Nous aimons l’or et les pierres précieuses, c’est exact. Sans pour autant garder constamment un œil sur eux. Mais pour le bien de la santé du caporal, je ferais comme s’il s’agit donc de mon trésor personnel, déclare-t-il avec beaucoup trop de solennité pour être tout à fait sérieux. - Parfait ! C’était ça ou je te gardais ici, alors ne ronchonne pas. Elle lui tend un flacon. Tiens, pour les céphalées. Celui que tu as pris devrait faire effet rapidement. Quelques jours de repos ne seraient pas du luxe non plus. - Je m’assurerai qu’on parade avec beaucoup de prudence et très lentement.
Ils quittent finalement l’infirmerie après avec remercier Emma et le dragon réussit l’exploit de ne pas se perdre. Il le laisse ouvrir sa chambre et l’oblige encore une fois à s’allonger. - Tu es pire qu’un enfant, tu sais cela ? Comment te sens-tu ? demande-t-il en se penchant vers son nouveau "trésor".
Gi-Ja Cosgrave
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Humains
Date d'inscription : 04/11/2022 Messages : 133 Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Lun 7 Nov - 23:22
Gi-Ja s'est agacé tout du long des examens d'être materné comme un enfant. Dans sa tête résonnent encore les injonctions de son paternel à être solide, indépendant et fort. Toutes ces salamalecs autour d'une broutille -un petit mal de crâne et une perte ponctuelle d'équilibre- lui donne le sentiment d'être faible et cela nourrit sa honte. La honte d'avoir failli.
- Tout va bien ! - Tant mieux. - Monsieur a la caboche dure, mais tant que ces maux de tête persistent je préfère que quelqu’un veille sur toi pendant au moins quarante-huit heures. - C'est inutile, franchement... - La veille ça vous connait non ? Enfin même si vous faites ça avec des trésors habituellement… - C’est donc l’une de vos légendes ? Nous aimons l’or et les pierres précieuses, c’est exact. Sans pour autant garder constamment un œil sur eux. Mais pour le bien de la santé du caporal, je ferais comme s’il s’agit donc de mon trésor personnel
Gi-Ja est pris d'un petit pouffement idiot et spontané qu'il maquille aussitôt en toux. Même pour plaisanter, une telle affirmation remue quelque chose en lui.
- Parfait ! C’était ça ou je te gardais ici, alors ne ronchonne pas. - Je ne ronchonne pas... bougonne-t-il. - Si, c'est exactement ce que tu fais ! Tiens, pour les céphalées. Celui que tu as pris devrait faire effet rapidement. Quelques jours de repos ne seraient pas du luxe non plus. -Oui, Doc. Bien sûr, Doc. Enorme soupir. - Je m’assurerai qu’on parade avec beaucoup de prudence et très lentement.
Une fois de plus, Cosgrave prince les lèvres pour dissimuler un sourire. Plus il l'écoute, plus il apprécie l'humour du dragon. Ce dernier le reconduit dans ses quartiers et l'oblige à s'allonger.
- C'est une obsession, chez toi, de vouloir me border ? - Tu es pire qu’un enfant, tu sais cela ? - Nous sommes tous des enfants à tes yeux, non ? - Comment te sens-tu ? - J'ai la nuque douloureuse et un peu la tête qui résonne, mais je ne me sens pas nauséeux, et je ne vois pas trouble... donc mon cerveau est intact. Je manque surement de sommeil et j'ai été sonné par ma chute, ça va passer.
Pendant un long silence, il observe le visage particulier de Neorvrim, l'amande de son regard qui plisse dans les angles, son nez imposant et pourtant majestueux, ses pommettes saillantes et asymétriques qui lui confèrent tout son caractère... Son expression en revanche, le fait tiquer.
- Tu étais inquiet ?... Pour moi ? souffle-t-il avec un froncement de sourcils.
L'idée qu'un être aussi antédiluvien, aussi princier, aussi exceptionnel puisse s'angoisser de son état de santé lui semble improbable. Et pourtant cette simple idée, cette sensation d'être connecté, de solitude à solitude, le touche. Il réfrène la brusque pulsion de vouloir lui caresser la joue ("comme il l'aurait fait avec Pati qui couine", essaie-t-il de se convaincre) et sourit avec douceur.
- Ne t'en fait pas. Je suis résistant.
Mensonge. Il est n'est qu'usure et délabrement. Un jour il s'effondrera et chacun s'en étonnera, lui qui avait l'air toujours si "serein" et si "stable".
- Bon, puisque tu veux absolument me border comme un gosse, raconte moi une histoire... Parle-moi de l'ère des dragon, de ta vie, de ta reine... Après tout, tu dois jouer les garde-malades à mon chevet, autant qu'on passe le temps à mieux se connaitre.
Neorvrim
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Créatures
Date d'inscription : 03/11/2022 Messages : 114 Localisation : A la caserne ou en patrouille
Mar 8 Nov - 0:32
- C'est une obsession, chez toi, de vouloir me border ? - Ton docteur à raison. Tu ronchonnes. Tu es pire qu’un enfant, tu sais cela ? - Nous sommes tous des enfants à tes yeux, non ? Le dragon a un mince sourire avant de prendre une mine faussement sévère. - Des enfants particulièrement turbulents. Mais pas déplaisants à côtoyer. Etonnement. Comment te sens-tu ? - J'ai la nuque douloureuse et un peu la tête qui résonne, mais je ne me sens pas nauséeux, et je ne vois pas trouble... donc mon cerveau est intact. Je manque surement de sommeil et j'ai été sonné par ma chute, ça va passer. - Me mens-tu pour me rassurer ou est-ce la vérité ?
Il l’observe avec attention, essayant de déceler le moindre froncement de sourcil, la direction de son regard bridé, le moindre plissement de ses lèvres. Le langage corporel est art qu’il a eu bien du mal à maitriser malgré sa très longue vie. Cela demande une subtilité d’observation dont les dragons sont dépourvus.
- Non… tu as l’air moins mal qu’avant. Je vais donc te croire. - Tu étais inquiet ?... Pour moi ? Neorvrim ouvre la bouche pour répondre puis la referme. Il réfléchit, songeur, puis avoue. - Oui. D’une part, j’ai fait la promesse qu’il ne t’arriverait rien et je compte bien la tenir jusqu’au bout. Par fierté ou par honneur, je ne sais pas encore… Et puis… tu es le premier être avec qui je m’entretiens depuis… depuis bien longtemps. Je suppose que je n’ai pas envie de perdre mon interlocuteur privilégié dans ce monde. Quand bien même je ne vais pas y rester.
- Ne t'en fait pas. Je suis résistant. Le dragon hausse les épaules. - C’est ce que tu clames oui. Jusqu’à t’effondrer par manque de considération pour ton état. Tu n’échapperas de toute façon pas à ma veille.
- Bon, puisque tu veux absolument me border comme un gosse, raconte-moi une histoire... Neorvrim rit et se redresse. - Je ne suis pas rompu à l’exercice mais je peux essayer. Que souhaites-tu que je te raconte. - Parle-moi de l'ère des dragons, de ta vie, de ta reine... Après tout, tu dois jouer les garde-malades à mon chevet, autant qu'on passe le temps à mieux se connaitre. Le visage du dragon se pare d’une soudaine mélancolie qui s’atténue par un léger sourire. - Pourquoi pas. Ainsi je ne serai plus le seul gardien de notre histoire. Tu la raconteras à tes enfants, qui la raconteront à leurs enfants… Il n’y a que de cette façon que nous ne mourrons pas totalement.
Il caresse du bout des doigts les fleurs dans un petit verre tout simple et attrape une sorte de dessin de l’équipe du Major. Ils sont tous à moitié hilares et lèvent des bouteilles. C’est comme si l’instant avait été saisi sur le papier. Parfaitement magique à ses yeux.
- Qu’est-ce ? C’est… fascinant !
Il repose le cliché et s’approche à nouveau du lit. Il s’assoit au chevet du blessé et ressort le cœur figé qu’il lui montre, au creux de sa large paume.
- Tu m’as demandé ce que c’était tout à l’heure. Il s’agit du cœur de ma Reine, Iska Velanor. Voilà tout ce qu’il reste d’un dragon une fois qu’il s’est entièrement consumé et que sa flamme intérieure s’est éteinte. Nous venons tous du Feu Eternel et nous en gardons une partie ici. Il attrape la main de Gi-Ja et la plaque contre sa poitrine, exceptionnellement chaude contre son propre coeur pour le lui prouver. La sens-tu ? C’est de là que viennent mes flammes. Il relâche la main du jeune homme et poursuit. Comme tous ceux de ma race, je suis né d’un oeuf et ma vie était déjà toute tracée. Les femelles ont toujours eu l’ascendant sur les males dragons et lorsque ne nous sommes organisés en société, c’est tout naturellement que nous nous sommes rangés derrière une Reine. Mon rôle était d’accompagner la mienne et de la servir au mieux. J’ai été son ami, son conseiller et son consort. J’aurais aimé être le père de ses enfants, mais je ne suis jamais parvenu à lui donner les héritiers qu’elle appelait de ses vœux. C’est pour cela qu’elle a choisi d’autres consorts, d’autres lignées… Il masque le pincement au coeur que ce souvenir provoque encore. Il a détesté cela. Mais notre lien était particulier, si étroit que je savais lorsqu’elle était heureuse, angoissée ou bien en colère. Il y avait comme une sorte de pont entre mon esprit et le sien et ce depuis notre naissance. Lorsqu’elle est morte… sa voix se brise et il garde un instant le silence avant de reprendre… ce pont s’est effondré et je me suis senti immensément seul pour la première fois de mon existence. Il plante son regard redevenu ambré à cause du chagrin dans celui de l’humain. As-tu déjà aimé de cette façon Gi-Ja ? … je te ne le souhaite pas. C'est beaucoup trop destructeur. Il a un mince sourire. Iska était une dragonne décidée, belle et fière qui voulait que notre peuple soit actif au sein de la Faerie. Elle voulait que l’on transcende notre nature bestiale et belliqueuse. Elever notre race au même niveau que les faes et je l’ai épaulé en ce sens. Je lui ai construit la cité dont elle rêvait. Prospère, riche… si seulement tu pouvais la voir, Gi-Ja… Son regard se fait vague, hanté. De grandes arches menaient à chaque niveau de la ville, tout y était grand, peint ou orné de pierres et de dorures délicates. Elle était accrochée en hauteur, dans une chaine montagneuse dont nous exploitions les différentes mines d’or, de saphirs, d’émeraudes et de rubis. Nous façonnions les bijoux les plus fins et les plus beaux qui soient. Il m’arrivait d’en créer à l’occasion. Je n’étais sans doute pas le plus doué des orfèvres mais j’y prenais beaucoup de plaisir. Néanmoins... plus nous nous éloignions des bêtes que nous étions et plus nous courrions à notre perte. En définitive, j’ai échoué sur bien des plans.
Gi-Ja Cosgrave
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Date d'inscription : 04/11/2022
Messages : 133
Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Humains
Date d'inscription : 04/11/2022 Messages : 133 Localisation : Base militaire ou haras de Gaff
Mar 8 Nov - 9:40
- Pourquoi pas. Ainsi je ne serai plus le seul gardien de notre histoire. Tu la raconteras à tes enfants, qui la raconteront à leurs enfants… Il n’y a que de cette façon que nous ne mourrons pas totalement.
La déclaration est trop belle, trop poignante pour que Gi-Ja la ternisse en affirmant que les gens comme lui n'ont pas d'enfants. Il se tait, donc, et compte bien se laisser bercer par la voix grave et ronronnante de Neorvrim. Ce dernier ne débute pas son récit, pourtant, interloqué par la photo de son unité accrochée au mur.
- Qu’est-ce ? - Une photographie. C'est un procédé scientifique qui permet de capturer un moment de la vie et de l'imprimer sur du papier. - C’est… fascinant ! - Attends de voir une video... s'amuse le soldat.
Alors, commence l'histoire des dragons. Neorvrim lui explique ce qu'est la pierre qu'il trimballe toujours avec lui. La gorge de Gi-Ja se noue en saisissant que ce pauvre homme porte littéralement toujours avec lui le cadavre de son épouse. C'est à la fois morbide et terriblement romantique. Un peu surpris par ce contact soudain, le jeune homme perçois le vrombissement sauvage de ce noyaux élémentaire.
- La sens-tu ? - Oui...
Il est subjugué par cette puissance enfermée dans un corps d'apparence humaine. Une bombe nucléaire à la place du coeur.
- J’ai été son ami, son conseiller et son consort. J’aurais aimé être le père de ses enfants, mais je ne suis jamais parvenu à lui donner les héritiers qu’elle appelait de ses vœux. C’est pour cela qu’elle a choisi d’autres consorts, d’autres lignées…
Cosgrave décrypte un voile de tristesse dans son regard, de regrets éternels. Il en saisit la teneur pour connaitre lui même ce sentiment d'être dédaigné pour un autre. Au moins Neorvrim a-t-il été aimé, lui se contentera de fantasmes doucereux. Cet amour, ce lien viscéral et passionnel que lui décrit le dragon, lui semble hors de sa portée. Il ne connaitra jamais cette sensation de communion charnelle et spirituelle que Neorvrir et Iska partageaient, que Ciulin et Caleb partagent... Il est condamné à la solitude. C'est ainsi.
- As-tu déjà aimé de cette façon Gi-Ja ? - Non. Jamais... Je.... Il hésite à formuler le reste de sa pensée. Je n'ai jamais eu la chance d'être aimé en retour.
Il en a beaucoup trop dit. Il reste donc coi, le reste des confessions du dragon.
- Néanmoins... plus nous nous éloignions des bêtes que nous étions et plus nous courrions à notre perte. En définitive, j’ai échoué sur bien des plans. - Je ne vois pas en quoi... Tu as aspiré à être une meilleure version de toi même, tu as contribué à la grandeur de ta race et à soutenir ta reine sur tous les plans. Alors, peut-être, oui, tu ne lui as pas offert d'enfants, mais, tu considérais tout de même ces oeufs comme les tiens. Tu les aurais élevé comme ta progéniture. Je me trompe ? Ce n'est pas parce que tu es le dernier des dragons que tu dois porter les échecs de ta race à toi seul. Il ose poser une main réconfortante et amicale sur la sienne. Chez nous on appelle ça le complexe du survivant. C'est un trouble psychique qui se soigne.
Neorvrim
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Date d'inscription : 03/11/2022
Messages : 114
Localisation : A la caserne ou en patrouille
Créatures
Date d'inscription : 03/11/2022 Messages : 114 Localisation : A la caserne ou en patrouille
Mar 8 Nov - 12:23
- As-tu déjà aimé de cette façon Gi-Ja ? - Non. Jamais... Je... Je n'ai jamais eu la chance d'être aimé en retour. Neorvrim lui offre un sourire compatissant. - Tu es encore très jeune. Si vous avez la chance de survivre à votre ennemie, tu l’auras sans doute.
Il dérive ensuite vers son ancienne cité et les efforts consentis pour changer les choses mais le constat de tout cela reste amer. Malgré le temps passé.
- Néanmoins... plus nous nous éloignions des bêtes que nous étions et plus nous courrions à notre perte. En définitive, j’ai échoué sur bien des plans. - Je ne vois pas en quoi... Tu as aspiré à être une meilleure version de toi même, tu as contribué à la grandeur de ta race et à soutenir ta reine sur tous les plans. Alors, peut-être, oui, tu ne lui as pas offert d'enfants, mais, tu considérais tout de même ces oeufs comme les tiens. Tu les aurais élevés comme ta progéniture ; Je me trompe ?
Neorvrim lui sourit et se relève, remettant délicatement le cœur brulé dans sa poche. Il prend une attitude plus solennelle, les mains dans le dos en observant le coucher de soleil qui jette de chauds rayons dans la pièce, l’embrasant de lumière dorée.
- Evidemment. Ses enfants auraient été les miens. Je les aurais aimés comme tels. Le lien de filiation n’aurait eu aucune importance. J’ai eu le temps d’y réfléchir tu sais, de prendre du recul. Oui nous avons su transcender notre condition de bêtes. Mais qu’en avons-nous retiré ? Je n’étais pas le seul à ne pas pouvoir procréer. Notre taux de natalité chutait aussi brusquement que notre ascension au sein des peuples de Faeries. Nous étions déjà en train de mourir.
Sa haute silhouette se découpe dans un jeu d’ombres et de lumières alors qu’il se retourne vers l’humain allongé.
- Je crois que prétendre être ce que l'on est pas est vain et finit pour vous détruire. Il important de respecter notre nature profonde. Et si notre volonté d’évolution partait d’un bon sentiment, nos méthodes ont été beaucoup trop radicales. A force de porter un masque de civilité pour copier les autres peuples, nous avions abandonné notre Feu. Alors Il nous a abandonné à son tour. Iska en a certainement eu conscience elle aussi. Et plutôt que de voir son peuple dépérir et s’éteindre, elle a choisi de partir honorablement, debout, en se battant. Et j’aurais dû la suivre. Il faut croire que j’ai la vie bien trop chevillée au corps. Ou l’optimisme idiot.
Il finit par tirer la seule chaise disponible vers le lit et tente d’y caler sa haute et large carrure.
- Dors à présent. Tu as besoin de repos. - Ce n'est pas parce que tu es le dernier des dragons que tu dois porter les échecs de ta race à toi seul. - Si je ne le fais pas, qui le fera pour eux ? C’est ma pénitence pour n’avoir pas été plus clairvoyant. C’est un fardeau que j’ai accepté de porter. - Chez nous on appelle ça le complexe du survivant. C'est un trouble psychique qui se soigne. Il fixe cette main compatissante sur la sienne et y pose son autre paume. Il sourit, la mélancolie au bord des lèvres. - Tu essaies de me réconforter. Merci. Ne t’en fais pas pour moi. Le seul qui ait besoin de guérison c’est toi. Repose-toi, je veille.
Contenu sponsorisé
Heigh-ho, Heigh-ho on s'en va au boulot ! // Ciulin, Caleb & la joyeuse troupe de militaires