Tu regardes ton chat alors qu’il est sur la table. Il te toise d’un air étrange, un air de défi. Tu fronces les sourcils alors que tu as la pâtée dans une main et son bol dans un autre.

- Je vais être on ne peut plus clair avec toi, très cher Loki… Descend de cette table...

Le chat se met à feuler un peu avant de tourner la tête comme s’il boudait. Tu lèves les yeux aux ciels. Maintenant que tu as eu une discussion avec lui, en tête à museau, tu sais ce qu’il est réellement. Tout est devenu plus clair, mais cela n’engage en rien à changer vos habitudes. La première fois que tu l’as entendu parler, certes c’était dans d’autre circonstance et tu n’étais pas seul, mais passons. Maintenant tu fais avec.

- Loki Laufeyson, dieu de la discorde, descend de suite de cette table si tu veux manger...
- Non.

Au moins il te répond ce matou. Tu lèves les yeux aux ciels et retourne dans la cuisine pour poser tout ceci en hauteur. De toute façon, il est incapable d’utiliser ses pouvoirs et ne peut que se contenir aux neuf vies félines. Au pire, il se cassera une pattes et tu devras l’apporter chez le vétérinaire. Tu soupires.

- Privé de repas, tu as gagné...
- Hey!!

Mais vous n’avez pas le temps de vous lancer dans une joute verbale. On toque à la porte. Tu fronces les sourcils alors que le chat blanc va sur la table de la cuisine pour évaluer la distance avec sa nourriture. Il ose un miaulement plaintif mais tu es occupé à voir à travers la fenêtre qui peut bien venir chez toi à cette heure là.

- C’qui?
- Taur..

Pas un mot de plus de ta part. Tu ouvres la porte pour lever la tête vers l’imposant Sang-Coureur. Le matou fait alors genre et va s’allonger sur son fauteuil favoris. Tu ne de toute façon pas rester bien longtemps face à lui, mais tu as d’autre trucs à gérer. Tu te dis au moins que Kaelig a bien reçu ton mail, s’il est là.

- Hum... Bonsoir, Earl. Votre message ne spécifiait pas d'horaires alors, j'espère ne pas vous déranger.
- Non, bien sûr que non. J’étais en train de nourrir Loki.

Essayer de lui apprendre la politesse avant de le nourrir serait plus juste.

- J'ai.. euh.. j'ai fait des sablés. C'est une recette anglaise. Je ne garantie pas de leur parfaite réussite mais je me suis dit que... Hum.... Peut-être...
- Oh… c’est… gentil?

C’est bien étrange, vu la dernière comment il s’était comporté avec toi… Tu prends délicatement la boîte dans tes mains.

- C’est pour m'excuser de.. "la dernière fois".

Tu souris un peu, et te décales pour le laisser passer.

- Allons. C’est de l’histoire ancienne. Entrez je vous pris...

Tu vas ensuite poser la boîte sur la table et décide enfin de servir la nourriture pour le Dieu que tu poses à côté de sa gamelle d’eau. Ce dernier vient à toute vitesse, te jetant un regard à moitié de remerciement et à moitié saupoudré d’un "Je me vengerais, mortel." Tu lèves les yeux aux ciels et te retournes vers le chasseur.

- Je vous sers quelque chose à boire ? Manger?

Tu laisses le patriarche entrer alors qu’il se baisse un peu pour passer la porte sans que son front se prenne le haut. C’est bien une des rares personnes avec qui tu lèves la tête pour parler. Cela te déstabilisait au début, mais qu’importe. Loki se contente de manger tout en jetant des coups d’oeil au chasseur. Méfiant.

- Bien, bien...Je vous remercie. Vous parliez d'un café dans votre message, je pense que ce sera parfait. Je crois que ... hum... Nous avons beaucoup à aborder.

Tu souris un peu et te diriges dans la cuisine pour préparer tout cela. Et puis comme ça tu goûteras ses gâteaux qui, en ouvrant la boite, apportent une odeur agréable en plus d’être esthétiquement bien présentés.

- Je l’ai effectivement écris. Je m’en occupe. Faites comme chez vous.

Que tu dis pour le mettre à l’aise, pour qu’il puise faire comme bon lui semble. Tu le laisses faire comme il se doit, regarder autour de lui et instaurer la confiance. De toute façon, il faudra aussi crever l’abcès par rapport à la petite.

- Ciulin ne vit plus ici ?

En parlant du loup. Tu relèves la tête alors que tu réajustes tout ce qu’il faut sur un petit plateau pour l’apporter sur la table.

- Non. Elle vient de temps en temps, mais vit actuellement chez Asmodée.

Que tu dis alors que tu décides enfin de venir poser le café chaud, le thé et les biscuits qu’il a amené sur la table. Tu souris en voyant le résultat et t’assois en face de lui et commence à croquer dans la sucrerie.

- Que vouliez-vous me dire d'important à son sujet ?
- Oh. Oui...

Tu finis ta bouchée et prend une grande inspiration en cherchant tes mots.

- Comment dire… elle a eu un.. espèce d’accident. Mais rien de très grave, rassurez vous. Mais au vu de l’étrange situation qui en a suivi, je voulais en savoir plus sur...

C’est le moment de vérité. Et tu jures de ne pas lire dans ses pensées pour ne pas détruire le peu de confiance que ce Taur possède avec toi.

- Sa mère.

- Vous.. euh.. Vous connaissez Asmodée ?
- De nom. Je n’ai pas encore eu le plaisir de le rencontrer.

Qu’il te demande. Tu ne tiques pas de suite parce que tu pensais que la relation entre Ciulin et son père était un peu limité, mais pas à ce point. Il manque possiblement beaucoup de communication. Enfin bref, tu dis un peu plus de quoi il est question concernant la Taur.

- Comment ça ? Que s'est-il passé ?

Tu continues ton histoire en posant par la suite la fameuse question qui te turlupine depuis le début. Depuis le moment même où tu as écris le mot pour voir Kaelig. Tu te demandes alors si Ciulin a avertis son paternel que tu touchais au surnaturel. Possiblement que non, vu qu’il est à deux doigts de recracher son café.

- J'vous demande pardon ?!
- Je voudrais en savoir plus sur sa mère. Je n’aime pas beaucoup me répéter...
- Pourriez-vous m'en dire d'avantage sur ce fameux incident et.. sur ce que vous savez vous même de Ciulin ?

Tu soupires un peu et sourit. Tu vas commencer par quoi ? Ce que tu sais ou ce que tu es… Non, on va rester sur ce que tu sais. Tu ne vas pas non plus fouiller dans sa cervelle.

- Je sais pas mal de chose… mais je doute que vous sachiez qu’elle est capable de… télékinésie?

Tu poses la question en grimaçant. Il sait ? Il ne sait pas ? Va savoir. Tu soupires en te rappelant de cette soirée d’entraînement qui a fini étrangement d’ailleurs. Tu jette un regard sur ton chat en y repesant.

- Et elle peut se téléporté.. Je sais aussi pour les origines de la famille Taur, le rituel de passage de chasseur et la nature d’Asmodée.

Tu hausses les épaules.

- Je ne suis pas plus inquiet vous savez. Je suis un sorcier avec un chat-divinité nordique alors bon...
- La divinité te dit zut!

Qu’il dit depuis la cuisine. Tu soupires et lèves les yeux aux ciels.

- Enfin bon. Nous pouvons parler carte sur table, c’est ce que je veux dire...

- Cartes sur table…

Que murmure le Taur alors que soudainement il est pris d’un fou rire puissant. Là tu vois la ressemblance entre le Chat et le père. Le même rire puissant qui vous traverse et puisse être contagieux. Si tu étais de meilleur humeur possible, mais là tu as juste peur qu’il s’étouffe et meurt de rire. Tu appréhendes alors le reste de la phrase en priant Buër pour qu’il se calme.

- Cartes sur table ! Ce ne sont plus des cartes à ce stade AHAHA... mais des parpaings ! Que dis-je, on peut carrément causer de monolithes !

Ah oui… Effectivement. Tu soupires en souriant, haussant doucement les épaules pour montrer que ce n’est pas vraiment ta faute. Tu vois au moins où il veut en venir avec ses cailloux géants. Disons que tu as tout posé de manière un peu naturelle alors qu’il était peut-être pas au courant de la moitié.

- Cette ville est folle... Elle nous rend odieusement tarés! Tous autant que nous sommes !
- Je ne trouve pas...
- Merde, Earl.. votre matou est un dieux viking... AHAHAHAahaha.. hum.. ahah... Pardon... ça va passer...
-Oui je sais. Ciulin aussi a réagit comme ça en l’entendant parler la première fois.
- Bien.. bien.... hum... j'imagine que puisque Ciulin vous fait aveuglément confiance, je n'ai qu'à m'en remettre à son instinct.
- Vous pouvez le faire, sans soucis. Sinon, nous ne serions pas là. Et elle non plus pour en témoigner.

Tu le vois qui reprend son café, plus calme. Tu reprends d’ailleurs un de ses sablés qui, mine de rien, sont très bon. Tu pourrais finir la boîte sans t’en rendre compte en fait.

- Néanmoins avant d'en arriver là, j'ai une ultime et légitime question. Vous appartenez à quel Coven, Earl ? Je ne tiens pas à révéler le peu que je sais sur ma femme à un sorciers qui pourrait rapporter ces informations à ceux qui pourrait lui nuire. Lavinia n'est plus mon épouse mais elle reste la mère de mes enfants et un membre de ma famille.

Tu hoches la tête.

- Compréhensible.

Tu inspires doucement et retire ton collier qui loge à ton coup, caché par ta chemise. Ce collier qui bloque tes capacités. Tu souris un peu tristement en voyant le logo.

- J’ai grandi et appris à manipuler mes dons dans le Coven d’Emeraude… Mais je l'ai quitté i il y a quelques années. Ils voulaient des choses que je refusais catégoriquement et ils ne m’ont pas laissé le choix que de partir. Je n’ai plus aucun contact avec eux. Là-dessus, vous pouvea être sans crainte.

Tu ranges le collier.

- Si je garde ce bijoux, c’est uniquement pour filtrer ma magie… Mon aura. Pour qu’elle paraisse plus faible. Je suis moins embêter comme ça. Je puisse comprendre que vous tenez à protéger votre famille.

Tu soupires lentement et reprend une gorgée de thé, attendant les explications du chasseur.

- Vous êtes donc un renégat comme le fut mon épouse. Bien, ça me tranquillise : vous n'irez pas cafarder sur son compte.
- Ce n’est pas mon genre...

Bien au contraire. Un inspiration vient de la part du chasseur, tu souris et tente de faire en sorte qu’il se sente à l’aise.

- Je sais peu de chose du passé de Lavinia. Lorsque nous nous sommes rencontrés, elle n'a fait démonstration d'aucun de ses pouvoirs. Je l'ai épousée en dépit de l'avis de mon père qui avait compris quel genre d'engeance elle était. Après avoir envahi la vie d'un homme argenté, elle avait désormais la possibilité de noyauter une grande famille de chasseurs pour se prémunir de ses consœurs. Je n'ai jamais eu de détails sur son coven d'origine, mais la Roumanie est une terre de vrăjitoare très puissantes. Cependant, ses sentiments pour moi étaient sincères et sa volonté de fonder une famille également. En cela, je crois profondément. Elle avait fait plusieurs fausses couches avec son mari précédent et son désir d'enfanter était puissant.

Tu fronces les sourcils alors qu’il reprend une gorgée de café. Tu essayes d’analyser correctement tout ce qu’il vient de te dire. Une femme hargneuse qui voulait une descendance. Une sorcière sûrement de naissance de parents eux même sorciers. Sûrement sa mère aussi, de sa grand-mère et continuellement ainsi.

- La preuve de cela, je l'appris plus tard, lors d'une de ses crises dépressionnaire. Elle me confia qu'elle avait pactisé avec un démon qui exigeait de sacrifier son don et celui de sa future progéniture en échange de sa fertilité. Elle ne devait jamais plus faire usage de la magie, même en tant qu'initiée. Elle en souffrait profondément, comme un amputé s'imagine toujours sentir son membre absent.

AH ! Tu ne bouges toujours pas. Pas de réaction visibles sur le visage, mais un léger frisson te parcours l’échine. Tu vois très bien de quoi il s’agit.

- J'ignore qui était le démon et je ne sais pas ce qui a bien pu se passer. Tout ce que je peux vous dire c'est que sa bipolarité a révélé le retour de ses pouvoirs lors d'une crise particulièrement violente, alors qu'elle avait omis de prendre ses médications. J'ai guetté tout signe de sorcellerie chez mes enfants, mais je n'ai rien noté de particulier jusqu’à ce vous me parliez de télékinésie.

Tu inspires doucement.

- C'est le don majeur de Lavinia.

… Double AH.

- Oh...

Le don majeur… Tu poses ta tasses à ton tour, joint tes mains et les rapproches de ton visage.

- Aucun don de sorcellerie chez vos autres enfants vous dites ?

Tu te masses le front.

- Ciulin est l’aînée des filles que vous avez eu avec Lavinia… je veux dire… l’aîné des enfants de sexe féminin?

Un possible théorie effleure ton esprit, mais tu dois être sûr.

- Lavinia… où se trouve-t-elle désormais?