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 La saison des cucurbitacées {Magni&Doe}

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Magni Oxärsson
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La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 2 Empty
- T'es marié ? Ta femme doit tellement péter un boulon à force de renouveler tes sapes.
- Nooon c’est de l’histoire ancienne, enfin pas si ancienne que ça mais j’suis divorcé.

J’écoute la suite des échanges, silencieux et verbaux entre Ciulin et Jolhane et sens bien qu’y’a un truc qui cloche. Ils sont tous les deux à cran et j’ai d’instinct envie de me poster à côté de ma Nymphette et de demander à Grande Perche c’qu’il – ou iel si j’ai bien saisi mais je connais pas ce pronom-là… L’Anglais est chelou parfois – mais j’bouge pas. J’ai aucun droit de le faire.

- ..... Bien. Comme tu voudras. Mais je repasserai un de ces quatre. On a pas terminé c'te discussion.

Là je fronce carrément les sourcils. Ça sonne pas comme une menace mais pas comme de simples paroles échangées entre amis non plus. Ciulin s’adresse ensuite à moi.

- Quand tu seras prêt à rendre ces vêtements -peu importe leur état-, rends-toi à "l'Eden's Rest", dans le quartier d'Ainselborough. Demande Balthazar Hallsonar et dis que tu viens de ma part. Il est important pour toi de le rencontrer, Einherjar*.

- Euh ouais, j’sais pas si j’aurais le temps. Mais merci pour l’info.

Avant de partir iel lance un :

- Jolhane, chuis pas ton ennemi.

Et ça me rend deux fois plus curieux ! Ils s’est passé quoi pendant que je me changeais exactement ? Pourquoi Jolhane a l’air émue ?

- Je sais...

Le ton de sa voix me redonne des envies de la prendre contre moi. Faut que ça s’arrête putain ! C’est épuisant de lutter contre ses pulsions tout le temps. Avec elle, avec l’Ours…
- Bon, ben, à la revoyure les gars ! Et soyez protégés ET DISCRETS quand vous niquez, y'a des enfants sous ce toit !
Je ricane un peu jaune. Si seulement Ciulin…

Plus d’enfants.
Plus de Ciulin.
Juste elle et moi.


Et cette tension qui picote, assez désagréable, entre nous.

Je soupire, sans trop la regarder et me gratte l’arrière de la tête.

- Jolhane…j’suis désolé pour ce qui s’est passé dans la salle de bain… j’ai déconné. J’aurais pas dû… et heureusement que tu nous as arrêté. J’veux pas qui t’arrive quoique ce soit. Ni à toi, ni aux gosses… Je tire nerveusement sur les manches un peu trop courtes de la veste. J’suis franchement pas à l’aise dans ses fringues…limite j’étais mieux à poil. Bon bah…maintenant que j’suis habillé, je ferais sans doute mieux de vous laisser. Ca risque de me prendre une plombe pour retrouver mes affaires. Et puis, si je reste plus longtemps, Ryan risque de m’écharper.

La blagounette tombe à plat. J’ai pas envie de plaisanter de toute façon. J'veux pas lui dire au revoir.

Adieu ça serait mieux, Magni.

Ouais ça serait mieux pour nous deux, j'pense. Sauf que c'est dur putain !
J’l’observe du coin de l’œil. Elle me parait soudain foutrement fragile et vulnérable, debout au milieu de son salon, aussi belle qu’une Nymphe. J’m’approche doucement, une main autour de mon ventre, grimace aux lèvres, pour me placer devant elle. J’vais pour la toucher. M’arrête. Puis reprends lentement mon geste. D’un doigt sous son menton, je lève son beau visage vers moi et la scrute, fouillant dans ses yeux dorés.

- Ca va aller ?
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Jolhane Doe
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Elle regrette de s'être emportée. Ciulin est un de ses rares alliés qui ne l'oppresse pas avec l'identité d'Aria. Ses mots ont dépassé sa pensée. Elle déteste juste l'idée d'être redevable, enchainée, privée de sa liberté. Cependant, il serait naïf de croire qu'elle parviendra à protéger les enfants à la seule force de ses bras. Elle se sent épuisée et abattue, d'un coup, ballottée par bien trop d'émotions.
La présence de Magni lui est confortable, rassurante malgré le dérapage malencontreux à l'étage. Elle aimerait se blottir dans sa l'ombre de sa large carrure mais sait fort bien que ce serait le torturer.

" Et te faire du mal."
" Pour rien. Il n'y a rien à attendre."

- Jolhane…j’suis désolé pour ce qui s’est passé dans la salle de bain… j’ai déconné. J’aurais pas dû… et heureusement que tu nous as arrêté. J’veux pas qui t’arrive quoique ce soit. Ni à toi, ni aux gosses…

Elle ne sait pas quoi répondre. Elle ne sait pas comment. Un mot de trop, et elle trébuche à nouveau. Elle craint tant d'être entrainée par le courant en s'approchant trop près de lui. Magni est un torrent et elle finira écartelée sur un rocher si elle se baigne sur ses rives.
Elle le sait.
Son instinct de survie le lui confirme.

"Mais pas moi. Pas ton coeur."
"C'est de ma tête dont j'ai besoin."

- Bon bah…maintenant que j’suis habillé, je ferais sans doute mieux de vous laisser. Ca risque de me prendre une plombe pour retrouver mes affaires. Et puis, si je reste plus longtemps, Ryan risque de m’écharper.

Ne pas le retenir.
Le faire s'éloigner
Ne pas lui dire.
Ne rien avouer.
Le laisser aller.

Le contact de ses doigts, sur son visage, son regard franc... Jolhane s'écroule intérieurement, sur elle même, sans plus de force nni de volonté.

- Ca va aller ?

"Non.."
"Non !"

- Ne t'en vas pas, gémit-elle à mi-voix. S'il te plait. Reste avec moi...Juste un peu. Un tout petit peu.

Après, il s'en ira.
Après.
Elle agrippe cette veste bleue en tissus précieux. Vertige, elle est submergée par un sentiment de fatigue qui érode ses défenses mentales. Elle l'investit, insidieuse, depuis qu'elle est sortie de la Brume. Son front chute contre l'épaule de l'Homme-Ours. La Femme-Renarde quémande un peu de repos. Juste une trêve ou au moins son écho.



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Magni Oxärsson
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- Ne t'en vas pas. S'il te plait. Reste avec moi...Juste un peu. Un tout petit peu.

Elle craque ma Nymphette. Je la sens se briser comme du verre et ça m'fend le coeur…

Je sais pas ce qui a servi de déclencheur. Ciulin ? Moi ? Elle qui a tenu pendant si longtemps pour le bien-être des gosses alors qu'elle ne sait même pas qui elle est. Son front vient se poser contre mon épaule et ses mains agrippent la veste du costard avec désespoir.
Impossible de rester de marbre face à sa détresse, j'suis incapable de tourner les talons en la laissant dans cet état.
Mes bras s'enroulent autour d'elle et j'la serre tout contre moi. Je cale ma tête contre la sienne et tente de lui procurer un peu de réconfort.

- J'suis encore là. T'as le droit de demander de l'aide quand ca va plus Nymphette, de te laisser aller un peu, j'te rattraperai si y'a besoin.
T'es si forte ! Tu peux pas savoir à quel point j'te trouve courageuse. T'as fait front à tout. Avec les gosses, le brouillard, la perte de mémoire...tu vas t'en sortir.


Je dépose de tous petits baisers sur le haut de son crâne et continue de la serrer plus fort.
J'veux que sa vie soit remplie de rire et de moments sympas. Plein. J'ai jamais autant souhaité le bonheur de quelqu'un.

- T'as la vie devant toi maintenant. Faut juste que t'apprennes à trouver comment la vivre paisiblement. Tu vas sans doute dire que j'te connais pas assez pour juger mais j't'assure qu'il m'a pas fallu plus de quelques heures pour comprendre quelle femme merveilleuse t'es, et j'suis pas le plus finot des hommes…

Elle fera sa vie, trouvera un travail honnête, tombera p't-être amoureuse de quelqu'un de bien qui saura lui donner tout ce qu'elle mérite… une vie apaisée. Heureuse.
Moi je serai pas là pour le voir mais j'en doute pas une seconde.
Je m'éloigne un peu, attrape son visage et me penche vers elle pour scruter son visage. Mes pouces caressent doucement ses jolies pommettes.

- J'peux pas...j'prends une profonde inspiration. J'peux pas rester très longtemps. Ca sera pas très raisonnable parce que j'arrive pas à l'être quand j'suis près de toi. Je lui dédie un sourire un peu triste. Mais dis moi c'que j'peux faire pour toi, là tout de suite ?

Après je sortirai de ta vie ma jolie Nymphette, jte le promets.
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Jolhane Doe
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Jolhanne se blottit contre lui, le nez enfoui contre son cou. Elle avait peur qu'être récuré efface son odeur pénétrante. Elle est rassurée de constater qu'elle est toujours là, à même sa peau.

- J'suis encore là. T'as le droit de demander de l'aide quand ca va plus Nymphette, de te laisser aller un peu, j'te rattraperai si y'a besoin.

Pour combien de temps encore ?
En une soirée et quelques paroles échangées, elle a eu l'impression d'être mieux comprise qu'en plusieurs semaines de retour parmi "les siens". Elle a eu la sensation exquise de trouver quelqu'un de semblable. Elle ne se sent pas d'appartenance à ce monde, à cette "normalité" trop douce. Parfois, il lui vient l'idée morbide de retourner dans le brouillard, car là est peut-être sa place. Un mirage parmi des illusions, c'est tout ce qu'elle est.

- Les enfants... souffle-t-elle. Ils ne doivent pas me voir comme ça. Ils ont besoin de .. de croire que je sais ce que je fais... où je vais.
- T'es si forte ! Tu peux pas savoir à quel point j'te trouve courageuse. T'as fait front à tout. Avec les gosses, le brouillard, la perte de mémoire...tu vas t'en sortir.
- Tu n'en sais rien. Rien du tout. Tu n'es pas devin... Je dois me préparer à tout, mais je ne comprends rien à ce monde. Rien ne ressemble à ce que je sais ici. Rien. Je repousse les gens qui me veulent du bien parce que j'ai peur. Si je crois trop en eux, je ne supporterais pas le jour où je devrais en faire le deuil.
- T'as la vie devant toi maintenant. Faut juste que t'apprennes à trouver comment la vivre paisiblement. Tu vas sans doute dire que j'te connais pas assez pour juger mais j't'assure qu'il m'a pas fallu plus de quelques heures pour comprendre quelle femme merveilleuse t'es, et j'suis pas le plus finaud des hommes…
- Tu ne me connais pas assez, c'est un fait...
petit rire un peu triste. Moi non plus... Je ne te connais pas.. Pas comme je l'aimerais. Elle pose sur lui ses prunelles mordorées. Ce qui s'est passé dans cette salle-de-bain, j'en avais envie autant que toi...
- J'peux pas... J'peux pas rester très longtemps. Elle déglutit douloureusement. Elle le sait. Ca sera pas très raisonnable parce que j'arrive pas à l'être quand j'suis près de toi. Mais dis moi c'que j'peux faire pour toi, là tout de suite ?
- Je t'interdis de mourir. Bats-toi. S'il te plait. Et cesse d'affirmer que tu es fini ou que tout va bien se passer, ou que je serais heureuse... Tu ne sais absolument pas de quoi demain sera fait. Demain, c'est peut-être moi qui meurt et toi qui devra rester.


N'a-t-elle pas perdu sept enfants de cette manière, alors qu'ils se croyaient enfin sauvés d'Unseelie ? L'espoir fait vivre mais il tue tout autant. Ecoutant un de ses rares élans spontanés, elle enlace son cou à deux bras et le sert contre elle.

- Moi.. Moi je ne peux pas me résigner à l'idée que ton Ours finira par te dévorer. Gimbhir et moi, on finira par lui faire entendre raison. Laisse-moi m'accrocher à cette idée, tu veux bien ? Même si c'est éphémère.



"Reste dans ma vie, même si ça doit être à la périphérie."

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Magni Oxärsson
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Elle se sent pas à sa place ici. J’le comprends bien et j’oublie parfois que l’existence de la Jolhane que je connais n’a que deux ans. Deux années où elle n’a connu que la survie au jour le jour. Dans cet univers de poche plein d’horreurs. Un endroit où elle a du perdre des gens, p’t-être même des gosses sous sa responsabilité… Y’a tant de choses dans cette tête...j'me demande comment elle fait pour ne pas exploser plus souvent. Sans doute que ses escapades nocturnes avec Gimb l'aident pas mal...

- Je t'interdis de mourir.
J’ai un vieux sourire et je passe une longue mèche de cheveux dorés derrière son oreille.
- J’suis pas immortel, Nymphette. Tout le monde meurt un jour.
- Bats-toi. S'il te plait.
- C’est ce que je fais. C’est ce que je fais tous les jours. Mais j’suis juste un peu fatigué tu sais. Il m’a tout pris.
Même toi. Et à force de me grignoter, il restera plus grand-chose de moi. Et je trouve cette perspective bien plus moche que de mourir.  
- Et cesse d'affirmer que tu es fini ou que tout va bien se passer, ou que je serais heureuse... Tu ne sais absolument pas de quoi demain sera fait. Demain, c'est peut-être moi qui meurt et toi qui devra rester.

J’la regarde. J’vois qu’elle. Et je refuse de croire à ce genre d’avenir la concernant. Et mon ancienne habitude de tout tourner à la dérision prend le dessus. Parce que je sais pas où cette conversation va nous mener. Parce que si elle s’arrête, j’aurais plus aucune excuse pour rester encore.

- J’suis sensé être un peu prêtre des anciens dieux, tu sais ! Me cherche pas avec cette histoire d’avenir parce que sinon j’vais récupérer mes runes dans ma bagnoles et j’te fais une lecture aux p’tits oignons.

Ses bras encerclent mon cou et c’est elle qui m’attire à présent contre elle. Je soupire comme un bienheureux, savoure ses derniers instants.

- Moi… Moi je ne peux pas me résigner à l'idée que ton Ours finira par te dévorer. Gimbhir et moi, on finira par lui faire entendre raison. Laisse-moi m'accrocher à cette idée, tu veux bien ? Même si c'est éphémère.

Mon nez vient frotter contre le sien, tout doucement. J’suis un peu retourné parce qu’elle vient de me dire. Je sais que c’est une battante dans l’âme et qu’elle considère ma résignation comme un abandon de la vie. C’est faux. Je veux vivre. Putain j’ai soif de vivre ! Même si j’ai pas de grand but pour me guider. J’me contenterai de profiter des bonnes choses, de pouvoir la côtoyer un peu plus. J’demande pas grand-chose. Exister me suffirait. Mais je peux pas me permettre de croire à une autre issue que ma disparition. Ma situation est assez rude comme ça et j’ai trouvé la meilleure façon pour moi de l’accepter. Vivre au jour le jour en sachant que demain pourra être le dernier. En ça, j’suppose que ça ressemble beaucoup à la vie qu’elle a mené dans le brouillard.
Ça me fait du bien de savoir qu’elle espère pour moi. Ca me fait du bien de savoir que quelqu’un souhaite que je m’en sorte.

- Si y’a bien quelqu’un qui en est capable, c’est vous deux. Tu veux organiser un meeting ? J’lui dirai de mettre son plus beau pelage ! Après tout c’est pas si souvent qu’il a l’occasion d’avoir des rendez-vous galants. Je redresse doucement la tête et mes lèvres buttent contre la peau de son front que j’embrasse. Ok, crois ce que tu veux Jolhane. J’veux juste pas que ça te fasse souffrir inutilement. Mais dans ce cas, laisse-moi croire que tu trouveras le bonheur ici et que t’abandonneras pas non plus. Donnant-donnant.
Je laisse filer un long silence mais un silence apaisant, presque doux que je brise par un ricanement.
Tu refuses de croire que tu vas être heureuse et j’veux pas espérer m’en sortir vivant …on est pas un peu cons tous les deux ?

J’arrive toujours pas à me résigner à partir… Putain…

- Tu…tu veux m’accompagner pour trouver mes affaires ? J’veux dire, les gosses pourraient venir en balade aussi pour ceux qui veulent. On pourrait jouer à « Où ce connard d’Ours a laissé les affaires de Magni ? »… ? Non c’est con comme idée, oublie…j’vais y aller seul. Je… j’ai été avec toi que pendant quelques heures et pourtant j’suis certain que tu vas me manquer.
Autant qu’après notre première soirée…
Au revoir Jolhane…si t’as besoin de moi…pour quoi que ce soit… j’viendrais si peux, d’accord ?
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Jolhane Doe
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Certaines rencontre sont mystérieuses : Il suffit d'une fois pour qu'une connexion naturelle et évidente se fasse. Jolhane se sent inexplicablement proche de Magni, touchée par son histoire et attirée par lui.
Pourquoi ?
L'énergie trouve toujours ses conducteurs pour se frayer un chemin. Il n'y a rien à expliquer. C'est ainsi.

- Si y’a bien quelqu’un qui en est capable, c’est vous deux. Tu veux organiser un meeting ? Elle glousse, hoquet nerveux et tendre à la fois. J’lui dirai de mettre son plus beau pelage ! Après tout c’est pas si souvent qu’il a l’occasion d’avoir des rendez-vous galants.
- Il a intérêt à mettre les petits plats dans les grands. Elle était très mécontente qu'il sabote ses plans la dernière fois.


Comme se baiser est doux sur son front !
Comme il diffuse sa chaleur comme un baume !

- Ok, crois ce que tu veux Jolhane. J’veux juste pas que ça te fasse souffrir inutilement.
- Ca, c'est moi que ça regarde. Tu es... Tu es la première bataille que je choisis.


Elle effleure son visage du bout des doigts, les laisse s'égarer dans son poil à présent domestiqué.

- Mais dans ce cas, laisse-moi croire que tu trouveras le bonheur ici et que t’abandonneras pas non plus. Donnant-donnant.
- Donnant-donnant...,
répète-t-elle en le fixant droit dans les yeux.

Il s'agit d'un contrat moral. D'un pacte. Pactiser avec une nymphe comporte des risques : la parole n'est jamais donnée à la légère et la trahir n'est jamais sans conséquence. Néanmoins, Magni est incapable de tricher. C'est dans son A.D.N.

-Tu refuses de croire que tu vas être heureuse et j’veux pas espérer m’en sortir vivant …on est pas un peu cons tous les deux ?

Petit rire de coton, duveteux, moelleux, léger comme un nuage. Les fossettes de Jolhane sont pleine de lumière. Elle hausse les épaules et dépose un baiser de luciole sur ses doigts raboteux.

- Plus on est de cons, plus on rit. C'est bien ça qu'on dit non ?
- Tu…tu veux m’accompagner pour trouver mes affaires ? J’veux dire, les gosses pourraient venir en balade aussi pour ceux qui veulent. On pourrait jouer à « Où ce connard d’Ours a laissé les affaires de Magni ? »… ?


Il ne lui offre pas le loisir de répondre, s'empressant de tuer sa propre proposition dans l'oeuf. Doe a ouvert la bouche pourtant, s'apprêtant à acquiescer.

- Non c’est con comme idée, oublie…j’vais y aller seul.
- Magni....
Une bouffée de panique à l'idée qu'il disparaisse à tout jamais l'étreint et la prive d'éloquence.
- Je… j’ai été avec toi que pendant quelques heures et pourtant j’suis certain que tu vas me manquer.

"Ne pars pas" hurle-t-elle, pétrifiés en elle-même, incapable de le lâcher. Elle demeure toujours pendue à son cou, d'ailleurs. Son désespoir est un étaux pour les cervicales du berseker.

- Au revoir Jolhane…si t’as besoin de moi…pour quoi que ce soit… j’viendrais si je peux, d’accord ?

"Il ne viendra pas!"
"Il s'en empêchera."

- HEY LES GARS ! MAGNI PROPOSE QU'ON L'AIDE A R'TROUVER SES AFFAIRES EN FORET !

Squirrel, planquée derrière le canapé, vient de surgir comme un ressort. D'ailleurs, elle n'est pas seule à s'être approché à pas de loup. La ribambelle d'enfants perdus les observent avec une curiosité accrue. Jamais ils n'ont vue leur Doe rire ou même sourire de cette manière. De "vrais" sourires qui l'allume en dedans.
La jeune femme s'est écarté de son compagnon par reflexe pudique.

- Trop cool !!! lance Tyron. Moi j'viens !
- Moi aussi !
renchérit William.
- Moi et Doudou aussi !
- On doit trouver quoi ?
demande Scott, l'éternel pragmatique.
- Bah chais pas trop ... des trucs ?
- Sa hache !
suggère Katie, se rappelant de la précédente conversation avec Ciulin.
- Une vraie hache de viking ? s'enquiert Brainy.
- Badaaaaass, lance les N&N's de concert.
- J'parie qu'c'est moi qui vais la trouver le premier ! fanfaronne Tyron.
- Alors ça, j'en doute.... coupe soudain Ryan. Un silence s'installe qu'il dépiaute lui-même d'un sourire finaud... parce que le meilleur pisteur ici, c'est moi.
- Que de la gueule, mec. Je vais te coiffer au poteau,
raille Scott avec une lueur de défi dans le regard.
- Parfait, les paris sont ouverts ! ça va chier !
- Bon ben j'crois qu'c'est décidé, Misson "affaires de Magni" sur les rails ! Youhou !


Jolhane lance une oeillade en coin à l'Homme-Ours. Elle tente de dissimuler un sourire.

- Je crois que tu n'as guère le choix. Tu vas devoir nous supporter encore un peu...
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Magni Oxärsson
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Je sais pas ce que j'ai déclenché mais ca ressemble à une sorte de mini tornade qui m'emporte sans que j'puisse faire quoi que ce soit. Ca chahute et ça papote dans tous les sens à m'en donner le putain de tourni...

Les gosses, enfin surtout Íkorna, me donnent l'excuse idéale pour rester encore et pour le coup j'sens que ça fait plaisir à tout le monde ou presque. Ca rend en tout cas l'envie de sourire à ma Nymphette, ouais j'te vois petit sourire en coin qu'y'a envie de sortir, c'est tout ce qui compte. Du coup j'suis plus enclin à leur pardonner leur espionnage.

Bah mon cochon heureusement qu'on peut pas aller bien plus loin que les brefs étreintes et les bisous sur le front. Sinon c'était National géographique dans leur salon avec l'accouplement exclusif d'un ours et d'une renarde ! Même si jsuis pour éduquer les enfants sans trop leur cacher des trucs y'a des limites...même s'ils ont déjà tous vu mon "radis fripé".

Comme ça piaille toujours avec enthousiasme et que j'peux pas en placer une, j'mets deux doigts dans la bouche et siffle un bon coup.
Ca a le don de leur clouer le bec.

- Ah bah merci les mômes ! On s'entend même plus penser dans c'te baraque ! Bon premièrement : va falloir que vous appreniez c'que c'est l'intimité les gars… s'planquer derrière le canapé pour nous espionner c'est pas top. Compréhensible mais pas top. Ou alors vous faites pas prendre quoi...
Deuxièmement avant de partir en chasse c'est effectivement mieux de savoir ce que vous chercher. Une hache à une main, et faites gaffe avec ça ça coupe bien cette saloperie et pis c'est un héritage familial alors tour doux. Et y'a ma veste de cuir aussi avec portable et paplards dedans.
Troisièmement,
j'étire mon sourire canaille, la compet c'est bien mais c'est mieux si y'a un enjeu...j'propose que celui où celle qui trouvent mes affaires avant tout le monde est exempté de corvées pendant une loooongue, très longue semaine. Imaginez un peu le tableau...sept jours à glander en regardant vos copains trimer...le pied non ?
Et j'propose de faire des équipes !
- je sais que ces p'tits gars en ont vu d'autres mais j'aime autant qu'ils trainent pas n'importe où dans la forêt...le nid est pas loin et même si en théorie ils risquent rien la journée on est jamais trop prudent - chacun choisi son ou ses partenaires.
J'me tourne vers Ryan et Scott et mon sourire de requin flippant flotte sur ma bouche.
Z'avez aucune chance les gars ! Vous savez pourquoi ? Un ours renifle un truc à 30 kilomètres à la ronde...donc celui qui va gagner la partie…c'est Doudou et Marnie. Et moi jfais équipe avec eux ! Ca te dis ma poupette ?

Je sais pas pourquoi cette sortie avec trouzemille gosses m'enjaille comme ça mais je sais qu'à cet instant y'a aucun autre endroit au monde où je voudrais être.

- Et comme on est sympa, on vous laisse 1 minute d'avance.

Comme personne ne bouge, je commence le décompte en arquant un sourcil…
- 1,2,3...

Aussitôt c'est le branle bas le combat et ça crie et ça rit dans tous les sens. J'me tourne vers Jolhane, plutôt fier de moi.

- Je crois que tu n'as guère le choix. Tu vas devoir nous supporter encore un peu…

Quelque part je sais que je fais que reculer pour mieux sauter mais jsuis plutôt pour saisir les p'tits rabs de la vie. Même si ça rendra la séparation plus rude encore. Là j'vie le présent et il s'annonce mouvementé mais radieux puisque je reste en compagnie de ma Nymphette pour un petit temps encore. J'lui attrape la main et en baise les dernières phalanges.

- Merde alors ! Ouais j'crois bien que j'suis obligé… Toi, ça te va comme ça ?

Mais les gosses attendent pas son avis et se dispersent déjà dans la forêt, tous bardés d'une petite arme. J'attrape Marnie et la hisse sur mes larges épaules.

- Allez poupette ! En avant ! Manquerait plus qu'on perde !
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Jolhane Doe
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Magni siffle comme un arbitre ou un sergent instructeur. Les gamins se figent, aux arrêts, petits animaux méfiants aux aguets, mais se focalise pleinement sur le discours de Magni. Le défi et les enjeux semblent leur plaire, néanmoins, ils consultent tous Doe du regard avant de laisser éclater leur enthousiasme. Leur Wendy hoche doucement la tête en signe d'assentiment et ses Enfants Perdus exultent en filant à droite à gauche pour se préparer.

Jolhane se mordille la lèvre et effleure discrètement le bras de Magni. Caresse légère pour un merci.

Quelques minutes plus tard, la petite troupe est sur le pied de guerre dehors. Jolhane dont le couteau de chasse ne lâche jamais sa cuisse porte également son arc et ses flèches en bandoulière. Les gamins ne sont pas moins armés qu'elle. Du plus petit au plus grand, chacun s'est affublé de sa tenu de combat ou adjoint une arme : Ryan a pris son fusil de chasse, Katie une sorte de bâton au bout duquel est scotché un tranchoir, Scott s'est muni d'un sabre de samouraï qui a clairement déjà tranché dans le vif, Dairine a sa fidèle fronde et un pistolet à billes, Declan a une pelle de sa taille, les N&N's ont un couteau à pain et une poêle à frire en guide d'épée et de bouclier, Tyron et William des marteaux et des tournevis dans chaque main.
Et Marnie... a Doudou.

- Vous connaissez tous la forêt à présent. Magni a mené sa chasse non loin du Lac, au abord de sa rive est. C'est là que nous chercherons. méfiez-vous, il y a peut-être encore des vampires cachés...
- Et j'propose de faire des équipes ! Z'avez aucune chance les gars ! Vous savez pourquoi ? Un ours renifle un truc à 30 kilomètres à la ronde...donc celui qui va gagner la partie…c'est Doudou et Marnie. Et moi jfais équipe avec eux ! Ca te dis ma poupette ?
- OUiii!
Dans son petit ciré jaune et avec ses bottes de pluie, elle brandit Doudou qui semble plus féroce que d'habitude.
- Trop d'la triche ! grogne son frère. Dans ce cas moi j'veux Doe !
- Entendue,
clame-t-elle d'une voix clair. Oeillade de défi envers son compagnon ursidé. Les renards aussi ont un flair exceptionnel. Puis elle ajoute plus bas à son unique destination. Et je connais ton odeur par coeur...
- YES !
- Et comme on est sympa, on vous laisse 1 minute d'avance
.

Incrédules, les enfant louchent sur Magni qui opère le décompte.

- 1,2,3...
- Merde , il est sérieux !
braille Tyron. Aussitôt les duos de chasseurs en herbe se dispersent et si les rires pétaradaient au début, il s'avère vite qu'ils sont capables de se dissimuler et se faire discret comme des ombres.
- Je crois que tu n'as guère le choix. Tu vas devoir nous supporter encore un peu…
- Merde alors ! Ouais j'crois bien que j'suis obligé… Toi, ça te va comme ça ?
- Ca me va... surtout si je te chaparde une autre chemise.
Son sourire pétille d'une lumineuse malice.... Ou ton blouson en cuir peut-être ?

Voilà qu'elle s'élance, William sur ses talons, ses foulées élancées portant sa silhouette gracile au loin, sa chevelure accrochant les éclats de soleil perçant la canopée.

- Allez poupette ! En avant ! Manquerait plus qu'on perde !
- Ca se s'rait trop bête ! J'ai cômême deux ours avé moa !


La petite est ravie de pouvoir grimper si haut. Cependant Jolhane toujours visible a tourné la tête et lance un : "Tes sutures grand idiot ! Fais attention !" avant de complétement disparaitre de sa vue. Heureuse coïncidence, toutefois, elle semble ne pas presser l'allure, soit par égard pour les petites jambes de son coéquipier, soit pour être certaine que Magni chemine dans sa foulée. Leurs échanges de regard muets, semble plutôt abonder dans ce sens...


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Magni Oxärsson
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La journée est belle pour la saison et le soleil fait briller les putain d'armes des mômes ! Ils sont presque bardés comme des pros… ce qui fait qu'augmenter mon respect pour eux...et ma compassion ...pauvres gosses.

Ma Nymphette s'est transformé en Elfette et ça lui va drôlement bien. Moi j'ai juste l'air très con avec mon costard en plein forêt… mais jsuis plus à ça près hein...

Sa réflexion sur mon odeur me fait démarrer mon imagination au quart de tour et m'enflammer les sangs. J'la vois serrer ma chemise contre elle le soir juste avant qu'elle s'endorme...ou juste avant que sa main descende entre ses cuisses…

Oula Magni  ! On va se calmer avec les fantasmes là...surtout quand ils ont tendance à tendre certaines parties de ton anatomie...comme ses coups d'oeil malicieux qu'elle me jette en coin. On est pas rendu si une simple oeillade et quelques paroles me font cet effet la !

Je m'ébroue un peu et tente de me reconcentrer sur ma tâche.
Les gosses sont déjà partis dans tous les sens et se font super discrets. Vraiment il m'impressionne !

- Ca me va... surtout si je te chaparde une autre chemise.
- Elle est pas à moi celle la. Je risque d'avoir des emmerdes avec le mec de Ciulin…
- Ou ton blouson en cuir peut-être ?
J'éclate de rire. J'aime la petite lueur dans ses yeux.
- T'es vraiment une chapardeuse toi ! Bah vas-y essaie pour voir. On met en jeu un gage ? J'me sens d'humeur joueuse…que je déclare avec plein de défi dans la voix.

Un coup d'oeil et elle est déjà partie. La petite bien calée sur mes épaules je m'élance à sa suite. Sauf que je suis engoncé dans mes vêtements. C'est franchement pas le top pour la chasse même si c'est qu'au trésor.

- Tes sutures grand idiot ! Fais attention !

La poupette pèse pas bien lourd et que je sens déjà les plaies gratter, signe qu'elles se referment.

- Si je les réouvre tu joueras de nouveau mon infirmière dévouée ?


L'odeur de l'Ours est facile à suivre et on court pendant quelques minutes. Jolhane est toujours devant mais jla talonne. Même si je fatigue, le spectacle est trop beau pour que j'arrête. Les rais de lumière jouent dans la chevelure de Nymphette et la nimbe d'une sorte d'aura doré. Elle évolue avec endurance et une certaine grâce dont je suis totalement dépourvu. Les sourires et les regards qu'elle me lance sont justes une torture. J'la laisse me distancer, l'odeur se renforce on approche de l'endroit où l'Ours s'est déchaîné. J'aperçois Íkorna et je la siffle doucement pour lui indiquer l'endroit où je me rappelle vaguement avoir lâcher mon arme.

Naaaan c'est pas du favoritisme mais après tout c'est grâce à elle si je suis encore là. Je lève les yeux vers Marnie et pose mon index sur la bouche pour lui demander de ma cafter ma tricherie. Mais bon...est-ce qu'on peut vraiment faire confiance à une enfant de 5 ans ?
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Jolhane Doe
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Jolhane a du mal à se reconnaitre. Elle qui a si savamment la maitrise sur toutes ses émotions perd ses moyens en présence de Magni. Elle passe de l'abattement à l'excitation, des larmes aux rires, sans transition, sas préparation mentale. Il réveille en elle une nature joueuse, infusée sans doute d'essence de Gimbhir. Elle multiplie les sourires qui bombent ses pommettes pâles et les parent de jolies couleurs pastel.

- Elle est pas à moi celle la. Je risque d'avoir des emmerdes avec le mec de Ciulin…
- Pas celle là... celle qui doit être en lambeaux dans les feuilles morte à l'heure qu'il est. Ou ton blouson en cuir peut-être ?


Son hilarité tonitruante fait fuir quelques oiseaux nichés dans les branches hautes. Une tempête d'énergie qui fouette les sangs et fait pétiller les prunelles de la jeune femme.

- T'es vraiment une chapardeuse toi ! Bah vas-y essaie pour voir. On met en jeu un gage ? J'me sens d'humeur joueuse…
- Ok..
Mordillement de lèvre. Si je retrouve ton cuir avant toi, tu seras obligé de rester jusqu'à ce que je te dise de t'en aller. Quelques jours sans chasses et.. sans Ours. Cela te fera du bien. Elle glousse. Et ça préservera le reste de mon potager !
- Faut dire : "Croix d'bois, Croix d'fer, si j'mens, j'vais en enfer!"
intervient William. Sinon les promesses c'est qu'du vent.
- Et nous on n'est pas des menteurs ! Pas vré Mani ? lance la fillette avec conviction.
- Très bien, fait Jolhane solennelle : "Croix de bois, Croix de fer, si je mens je vais en enfer.".

Elle dessine une croix sur le T-shirt informe qui lui sert de haut sous sa veste en jean. William en fidèle écuyer fait la même chose tout en bombant le torse. Jolhane ne s'éloigne qu'une fois que Marnie et Magni ont entériné le rituel à leur tour.
Quelque enjambées plus tard, elle se retourne pour constater que l'islandais porte la gamine sur ses épaules. La petite piaille de ravissement. Doe grimace à l'idée de le voir craquer ses coutures et en cela, elle ne pense pas à celle du costume emprunté à Balthazar.

- Tes sutures grand idiot ! Fais attention !
- Si je les réouvre tu joueras de nouveau mon infirmière dévouée ?


Elle affiche un sourire énigmatique qui laisse la porte ouverte à l'imagination. William la regarde éberlué. Il ne la jamais vue s'animer de cette façon. C'est comme découvrir une autre personne que l'on connait pourtant par coeur. Cependant, l'exaltation de la chasse regagne toute son attention. Jolhane se déplace plus furtivement, ses yeux d'or vert fixés sur un point invisible. La fragrance corsée de l'ours flotte partout au raz de l'herbe et sur l'écorce des arbres.

- Doe ! murmure William. Y'a de la cendre partout...
- C'est qu'on est sur la bonne piste. Les vampires brûlent au soleil.


Le garçonnet hoche la tête, hyper concentré. Il se déplace furtivement, de tronc en arbuste, de planque en planque, jamais à découvert. Exactement comme Doe le lui a appris. D'ailleurs le berseker a tôt fait de constater que les gosses ont des reflexes de chasseurs : ils pistent, traquent, se cachent comme des habitués du maquis.
L'islandais donne quelques infos de première mains à Squirrel qui semble faire équipe avec Scott. Marnie se penche sur le front de sa nouvelle monture. Elle chuchote comme seul les enfants de cet âge savent le faire : mal et en postillonnant partout.

- Heeey cay d'la triche !

Mais son comparse lui fait signe que c'est un secret et la gamine semble séduite à l'idée d'en partager un avec le grand gaillard.

L'équipe de Jolhane et William s'éloigne de la rive du lac pour s'enfoncer plus profondément dans le bois. Un cri de victoire leur indique que Dairine a trouvé la hache avant tout le monde.

- Chiotte... l'a eu la hache! couine William, déçu, avant de culbuter sur un obstacle et de s'étaler dans une flaque de boue. Jolhane se retourne vivement pour constater que l'enfant se redresse maladroitement. Il soulève un objet flasque et fatigué, couvert de sang, de terre et d'humidité. Willy a un sourire triomphant, demi-lune blanche sur son faciès barbouillé, en montrant sa trouvaille.

Le blouson de Magni est à eux.


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Magni Oxärsson
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J'sais pas ce qui m'a pris de jurer un truc pareil.

Premier problème : sans chasse je gagne que dalle moi et c'est hors de question que je devienne un boulet pour Jolhane. Elle a assez à gérer avec les mômes.

Deuxième problème : j'suis déjà à deux doigts de craquer alors que ça fait quelques heures que j'l'ai retrouvée...j'arriverai jamais à passer des jours, pire...des nuits sous le même toit sans pouvoir la toucher ou faire plus…bien plus. Ca sera juste l'enfer ! L'enfer sur terre !
Reculer pour mieux sauter…

Mais j'ai juré et comme a dit la p'tite : on est pas des menteurs.
Sauf que fatalement, viendra le moment où j'arriverai plus à faire comme si j'éprouvais aucun désir pour elle et on sait tous qui n'attend que ça pour sortir ses grosses griffes.
Va falloir qu'on en reparle après…

En attendant j'ai l'impression qu'elle me fait du gringue… sans même s'en rendre compte...ce qui la rend d'autant plus irrésistible ! Le gosse qui l'accompagne la regarde avec des yeux de merlan frit et ça me fait ricaner.

- Elle est jolie quand elle est heureuse hein ? Que je glisse au gamin qui se trouve un peu en retrait. Va falloir que vous fassiez tous en sorte qu'elle le soit tout le temps.

Après avoir donner un bon gros indice à Íkorna j'évolue un peu dans les bois. J'les sens tous sans problème et arrive à les repérer grâce à mon odorat mais j'en vois pas beaucoup. Ils sont super doués les mômes ! Pas de doute ils ont les réflexes de vrais chasseurs et si c'est Nymphette qui les a entraîné...ca veut dire que c'est sans doute ce qu'elle était avant. Elle m'a pas encore parlé de cette famille qui la reconnut et je sais pas si elle le fera… ce qui est clair c'est que la chasse est inscrite dans son ADN.

Un cri de triomphe m'arrache à mes pensées et je souris en reconnaissant la voix.

- Désolé poupette, j'crois qu'on a perdu… tu m'en veux pas trop, dis ? Au pire il nous reste toujours ma veste !

Je me dirige tranquillement vers le cri, comme beaucoup de gamins qui convergent vers leur camarade triomphante. Je capte le regard pétillant d'Íkorna qui tient ma précieuse hache en main et lui adresse un clin d'oeil discret. Je porte une main à mon cœur et feint d'être super déçu et essoufflé.

- Bah merde ! Vous êtes trop fort pour moi...bravo Íkorna, j'te déclare vainqueur ! Sans rire vous assurez les gosses ! Je connais des chasseurs adultes qui sont moins pro que vous. J'peux récupérer mon précieux ?

Je fais descendre Marnie et reprend ma hache en main avec amour. J'l'a fait pivoter d'un mouvement de poignet souple. On en a vécu des trucs elle et moi.

- Elle a été reforgée depuis mais mes ancêtres ont tranché du Saxons avec ça. Merci de m'avoir aidé à la chercher. Soyez pas déçu d'avoir perdu !  'Vous reste encore un trophée à récupérer. Ma veste doit pas être loin !
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Jolhane Doe
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- Désolé poupette, j'crois qu'on a perdu… tu m'en veux pas trop, dis ?
- J'te pardonne s'tu m'portes jusqu'à la maison.
- Au pire il nous reste toujours ma veste !
- Naaan
, piaille-t-elle avec une franche honnêteté. C'est Doe qui doit la trouver sinon tu vas partir et son sourire s'ra tout cassé.

Squirrel a du mal à soulever la hache toute seule, et refuse obstinément que Scott l'y aide. C'est son trophée (même si elle a été aidée). Son camarade la regarde galérer, les bras tranquillement croisés. Il émane de ce gamin un calme détaché effarant. Comme si il lui était impossible d'exprimer des émotions vives. Tyron et Declan les rejoignent, l'un comme une tornade et l'autre avec un intérêt accru pour la facture de l'objet. Il est donc ravi de voir Magni donner quelques explications.

- Elle a été reforgée depuis mais les premiers Oxärsson ont tranché du Saxons avec ça. Merci de m'avoir aidé à la chercher.
- Le métal de cette hache a vraiment plus de 1200 ans ?!
- Ouais ben en attendant on s'est bien foiré , Brainy...
- A moiii la glande pendant une semaiiine....
claironne Dairine
- Soyez pas déçu d'avoir perdu !  'Vous reste encore un trophée à récupérer. Ma veste doit pas être loin !

Un bruissement léger indique la présence de Jolhane et son coéquipier. William, crotté de la tête aux pieds, brandit le blouson avec fierté.

- C'est nous qu'on l'a !
- J'espère que tu n'as qu'une parole Magni Ok... Ox...Ossärsson.
Sa lippe se tord alors qu'elle se concentre pour ne pas trop écorcher la prononciation. Elle finit par éclater de rire ce qui pétrifie absolument tout le monde. Décidément, je n'arrive vraiment pas à le prononcer correctement !

Les gamins l'observent, médusés de la voir rire aussi franchement. A leur connaissance, Doe n'a jamais ri. Elle sourit, parfois, de cet air un peu las ou mélancolique; Elle pouffe peut-être une fois ou deux d'ironie. Jamais, ô grand jamais, elle ne s'est secouée d'hilarité comme elle le fait présentement. Son rire est mélodieux, spontané et vif comme l'eau d'un ruisseau.

- Où sont les Ninies, Ryan et Katie ? s'enquiert-elle.
- Ils ont trouvé des clés de bagnole. Ils sont partis en quête de la voiture qui va avec... répond platement Scott.
- Oh.... Le sourire de Doe s'étiole. Si Katie la conduit on risque la catastrophe.
- P'tain, on s'rappelle tous l'histoire du bus,
lâche Tyron.
- Triste épisode, ponctue Declan.
- Z'êtes salauds, c'était pas une si mauvaise idée! On était ben contents d'l'avoir c'bus.
- On aurait simplement aimé l'avoir plus longtemps...
réplique benoitement Scotty.
- Y'a Ryan avec elle, ça devrait aller non ? Tu t'nais à ta caisse Magni ?

Quelque part, là où dort Christine,
arrivent quatre gosses dont l'idée fixe est de ramener ce butin dans leur tanière.
Eux-même.
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Magni Oxärsson
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J’ai les pétoches.
Mais genre les vraies pétoches…pour ma bagnole ! Vous trouvez ça con ? Ouais sauf que Christine c’est tout ce qui m’appartient. C’est tout c’qui me reste. Elle et moi c’est à la vie à la mort. C’est devenu ma maison, mon moyen de locomotion, ma tanière quoi…
Le chemin du retour est plein de rires, de défis et de babillage. Comme promis à ma chère poupette, je reste sa monture jusqu’à la maison. J’crois qu’elle est assez fière d’être bien plus grande que les autres juchées sur mes épaules.
Nymphette a un petit sourire sur les lèvres depuis qu’elle est revenue, triomphante, avec le cuir que j’ai même pas osé enfilé tellement il est sale - j’vais devoir me résoudre à le mettre au pressing…encore… avec j’sais pas quelle thune -, et j’crois qu’elle s’en rend même pas compte.
Ca aussi ça m’inquiète. Non pas qu’elle sourit. Evidemment qu’non. Mais elle semble s’accrocher à la promesse que j’ai faite.
Croix d’bois, croix d’fer !
Enfin on arrive devant la pente qui mène à la maison et j’la grimpe en quelques secondes, faisant glousser de ravissement ma cavalière. Un peu paniqué, je dépose Marnie au sol et me précipite vers ma voiture, garée comme un gros tas, chevauchant à moitié un talus.

- Putain de putain de bordel de merde, que je grommelle en m’approchant de Ryan. Mes clés ! Qu’est-ce qu’il t’a fait ma belle ? Je caresse la carrosserie un peu déglinguée avec amour et arrache presque les clés des mains de l’ado avant de me faufiler au volant. Le moteur toussote mais fonctionne et je pousse un loooong soupir de soulagement en posant mon front contre le volant.
Je sais, c’est bizarre. Mais cette bagnole, c’est moi qui l’ai retapé de A à Z, j’y tiens c’est tout. Je la gare tout en douceur un peu plus loin et en redescend, mine sévère, sourcils froncés. J’m’avance vers les quatre ados et tente de rester calme.
- Ok. Merci de me l’avoir ramenée mais refaites pas ça d’accord ? C’est ma voiture, c’est tout c’que j’ai et j’la prête pas. C’est clair ?

Nouveau soupir.
Maintenant faut que je m’attaque au second problème. Je retourne dans la maison, trouve Jolhane occupée à organiser le repas avec quelques mômes pendant que d’autre se disputent à l’étage. J’attrape son bras pour l’isoler dans un coin que j’espère tranquille et à l’abri des oreilles et des regards. Elle a toujours l’air aussi détendue, aussi belle et j’me passe une main nerveuse dans les cheveux. Merde, foutu costard et foutue chemise étriquée. J’retire la veste pour un chouillat plus de confort et déboutonne les manches que je remonte vite fait sur mes avants-bras. Enfin j’ose croiser son regard.

- Ecoute Nymphette… je sais pas si t’étais sérieuse tout à l’heure, mais tu sais que j’vais pas pouvoir rester. Je sais j’ai donné ma parole…mais c’est franchement pas raisonnable… J’suis pas très…fiable quand j’suis avec toi. J’veux dire, j’peux pas nier que tu m’fais un effet de dingue et …merde c’est compliqué… j’aimerais rester mais…je caresse doucement sa joue avec le dos de mes phalanges…j’veux pas vous faire du mal à toi ou aux gosses. Mais j’suis pas certain non plus de pouvoir me contrôler. Que ça soit avec toi ou avec l’Ours…Être à côté de toi et pas pouvoir te toucher c’est… je prends une profonde inspiration… rude. Je sais qu’on est plus à l’âge des hommes préhistoriques et que j’devrais pouvoir maitriser mes pulsions mais … nouveau triturage de cheveux et j’laisse tomber mon cul sur le dossier du canapé… j’crois que je fatigue un peu.

Je baisse la tête, pas très fier de moi. Merde j’ai l’impression d’être prisonnier de mon propre corps, de mes propres instincts.
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Jolhane Doe
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Arrivés au cottage, Christine est là, certes garée de biais, mais intacte. Ryan agité les clés sous le pif d'un Magni au comble de l'anxiété.

- Respire, vieux. Et remercie-moi plutôt d'avoir sauvé ta précieuse caisse des mains de Katie. Cette dernière boude ostensiblement sur les marches du perron.
-Ok. Merci de me l’avoir ramenée mais refaites pas ça d’accord ? C’est ma voiture, c’est tout c’que j’ai et j’la prête pas. C’est clair ?
-Honnêtement, on aurait pas vu tes papelards dedans, on y aurait pas cru que c'était la tienne. Elle est tellement plus propre que ta sale gueule...

Ryan s'éloigne avec un rire mauvais non sans avoir tapoté sur le capot de la belle avec la confiance de l'amant se sachant bien meilleur que l'époux légitime. Jolhane s'approche de Christine, en caresse la carrosserie et se fend d'une inclination de tête qui ressemble fort à une révérence.

- Enchantée, Christine. Fait-elle de son timbre de miel.

Compréhensive, elle laisse un peu d'intimité à l'homme et sa voiture pour leurs retrouvailles. Il est presque 14h, les enfants meurent de faim et il est temps de se mettre à l'ouvrage pour préparer le repas. Declan surveille une casserole d'eau salée sur la gazinière pendant qu'elle et Tyron épluchent et coupent des légumes frais du jardin : duo de pommes de terre et de patates douces.
Magni fait irruption et l'entraîne dans le salon. Il sue à grosses gouttes et semble terrifié.

- Ecoute Nymphette… je sais pas si t’étais sérieuse tout à l'heure...
- Je l'étais et je le suis toujours.
- Mais tu sais que j’vais pas pouvoir rester. Je sais j’ai donné ma parole…mais c’est franchement pas raisonnable…
- On ne reprend pas la parole donnée,
répond  Jolhane avec sévérité.
- J’suis pas très…fiable quand j’suis avec toi. J’veux dire, j’peux pas nier que tu m’fais un effet de dingue et …merde c’est compliqué… j’aimerais rester mais… La caresse sur sa joue n'adoucit en rien son regard déterminé. j’veux pas vous faire du mal à toi ou aux gosses.
- Tu ne nous en fera pas. J'y veillerai.
- Mais j’suis pas certain non plus de pouvoir me contrôler. Que ça soit avec toi ou avec l’Ours…Être à côté de toi et pas pouvoir te toucher c’est…… rude.
Sur ce point, elle ne peut pas lui donner tord, cependant, elle persiste.
- Tu te contiendras. On va s'y entraîner.
- Je sais qu’on est plus à l’âge des hommes préhistoriques et que j’devrais pouvoir maitriser mes pulsions mais …  j’crois que je fatigue un peu.


Jolhane se glisse derrière lui et lui caresse lentement la tête. Elle lui masse le cuir chevelu  le visage, la barbe... Puis elle relève son menton de manière à ça qu'il la voit à l'envers.

- Raison de plus pour te reposer ici. Plus tu chasses avec déraison, moins tu luttes contre tes trances. Tu négliges la partie humaine de ton être et de fait, elle perd du terrain. Je te propose seulement de t'aider à retrouver un équilibre.

Un silence.

- Et tu m'as fait deux promesses, Magni : celle de croire à ta propre survie si j'essaie vraiment de vivre cette nouvelle existence et celle de rester un peu, si je retrouvais ton manteau. Donnant-donnant.

Elle tient ses joues piquées de poils drus entre ses paumes.

- On ne pactise pas avec une nymphette à la légère.
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Magni Oxärsson
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Se contenir. C'est un truc que j'ai appris depuis tout petit. Sauf que c'était dans l'optique de tout déverser plus tard. Rien à voir avec ce que me propose Jolhane…

Je sais pas comment brider mes instincts. Je sais pas comment arrêter de la désirer mais j'vais faire un effort. Pour elle. Et parce qu'elle est plus têtue qu'un troupeau de mules.

J'vais me mettre à l'essai un jour. Un seul. Voir comment je gère les choses. Si je sens que jsuis sur le point de craquer, j'm'en irai.
Elle a raison quand elle dit que je néglige l'humain qu'je suis aussi. C'est juste plus...simple. J'aurais moins de regret…

Le déjeuner et l'après-midi se passe comme on peut s'y attendre avec des gosses. Bruyant. Animé. Plein de vie. J'les regarde avec un sourire nostalgique. Tout ça me rappelle la maison, avant Daphné. J'reste un peu en retrait, jme contente de me gorger de la vie dont ils débordent tous. J'ai enfilé d'autres fringues plus Magnienne et propres en plus ! (Le retour de mes chemises...ca pose un problème à quelqu'un ?). L'état de mon cuir me fait par contre pousser des soupirs désespérés. Finalement jme fais entraîner dans des jeux de société ou j'regarde les tricheries d'Íkorna un sourire sur les lèvres. J'prends le thé avec doudou et Marnie et je bichonne le vieux moteur de Christine sous le regard attentif de Brainy qui me pose une montagne de questions sur la mécanique...ce gosse semble avoir besoin de savoir comment les choses fonctionnent. Au final je reste assez loin de Jolhane et du coup les choses se passent plutôt bien.

Le soir j'suis de corvée de vaisselle et je choisis Ryan comme partenaire de souffrance. Fallait pas me faire son grand numéro avec ma bagnole. Avant le coucher ils se rassemblent tous dans le salon, serré les un contre les autres. Marnie a vite décidé que j'étais non seulement son transport mais aussi son assise préférée c'qui fait qu'elle se cale rapidement sur mes genoux. On m'sollicite pour des histoires et je leur raconte celles de mes dieux et des croyances de ma famille.
J'leur parle pas des Berserkers.
J'ai pas envie qu'ils me voient comme un monstre. La petite s'est endormie dans mes bras, bercée par le timbre de ma voix et son frère a rendu les armes, la tête posée sur ma cuisse alors que Tyron dodeline de plus en plus de la tête et finit par la caler sur mon bras. J'ose à peine respirer et j'peux pas bouger. J'ai des fourmis dans le corps mais j'fais avec. Les grands filent se coucher et j'lance un regard un peu désemparé à Jolhane.

- Tu m'aides ? Je chuchote pour pas les réveiller. T'en prends un et j'me charge des deux autres.

Elle s'occupe de William pendant que je hisse délicatement les deux autres sur mes épaules. Marnie se blottit contre moi et je souris. Elle sent encore bon le bébé. J'les dépose dans leurs lits et Jolhane les borde. Par pudeur, j'la laisse tranquille pendant qu'elle leur souhaite bonne nuit et redescend dans le salon. J'suis vanné et nerveux, sans que je sache trop pourquoi. Quand elle me rejoins je l'observe du coin de l'oeil. Elle semble détendue. Bien plus qu'après le passage de Ciulin.
Debout comme un con au milieu du salon, j'gratte mon épaisse tignasse raccourcie. Sans l'animation des gosses autour de moi j'ai l'impression d'être un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Qu'est ce que tu fous Magni ?
A quoi tu joues là exactement à jouer au papa et à la maman ?


C'est pas en oubliant mes problèmes que les choses s'amélioreront. Au contraire...si j'baisse la garde qu'est-ce qui va se passer exactement ?
J'la regarde. C'est tout ce que j'ai le droit de faire alors j'm'en prive pas. J'sais pas ce que c'est ton plan de "contrôle" de mes envies mais il a plutôt intérêt à être solide.

- C'était … sympa cette journée… les gosses sont vraiment cool...euh...j'peux aller pioncer dans ma voiture pour pas trop bousculer vos habitudes.
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Jolhane Doe
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Hey!
Us kids know
Hey!
No cars go
Where we know
Between the click of the light and the start of the dream


Le repas comme le reste de l'après-midi s'est déroulé avec une langueur de dimanche. Des rires, des cris, des disputes bégnines, de grandes conversations, d'âpres affrontements ludiques ou des interludes de calme éphémères, égrainent les heures. Les enfants forment une troupe hétéroclite de caractères dépareillés qui, d'ordinaire, auraient été voués à s'ignorer. Le Brouillard a eu au moins ça de bon : créer un lien puissant qui outrepasse leurs différences. La société ne les a pas gâtés.
Jolhane observe à la dérobée Magni évoluer parmi eux. Il est à l'aise, facile d'accès et n'abuse jamais de sa stature d'adulte. Il est vite adopté comme l'un des leurs et ignore sans doute à quel point le phénomène est rare. Seul Ryan demeure sur la réserve, en retrait, sans s'opposer néanmoins à l'homme qui a fait son entrée dans leurs vies.
Magni a parfois cette expression un peu perdu dans le vague. Ses bouffées de nostalgie sont aisément perceptibles, ce qui laisse entendre à Doe qu'il appartient à une famille nombreuse dont il se languit. Elle se prend à l'imaginer, enfant, évoluant dans les forêts giboyeuses islandaises, au milieux d'autres bambins comme lui. L'image la fait sourire.
A vrai dire, elle sourit beaucoup, pour rien, sans réfléchir ni forcer, juste parce que l'énergie de la maisonnée est différente depuis qu'il est là. Katie ne manque de le lui faire remarquer.

- On t'a jamais vue aussi réjouie !
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Magni doit être un peu magicien, non ?


Elle contourne l'évidence avec une pirouette, comme à chaque fois qu'il s'agit de s'ouvrir aux autres de ses émotions. Elle n'y parvient pas, même avec eux. Seule Gimbhir demeure dans le secret. Cette dernière est ravie de cette ambiance festive et jappe de joie dans un coin de son crâne.
Puis le soir arrive, le besoin rituel de se réunir, de se sentir les uns contres les autres, d'infuser la chaleur à son camarade de douleur. Le bunker est loin, mais l'habitude fermement ancrée demeure, nécessaire et vitale pour chacun. Parfois, Jolhane leur lit une histoire ou bien est-ce Ryan qui chante une chanson. Parfois, il ne disent simplement rien. Le silence leur suffit.
Ensembles.
Vivants.
Amputés de sept d'entre eux mais toujours vaillants.

Ce soir, Magni s'avère est une animation de choix et un excellent conteur. Jolhane le dévore des yeux inconsciemment, charmée par sa théâtralité, touchée de son implication, de la manière dont les petits se sont entichés de lui. Ils sont en confiance. Il n'est rien d'autre qu'un "Grand" Enfant Perdu, finalement. Le sommeil les happe un à un. Katie invite Ryan à fumer une dernière clope à la fenêtre de sa chambre, une coutume instaurée autrefois à trois, mais Murielle n'est plus de ce monde. Scott, Declan et Dairine ne tardent pas non plus, suivis de près par Neve et Norah. Bientôt, il ne reste plus que Magni et ses trois petits coucous, face à Jolhane.

- Tu m'aides ?
- J'hésite..
pouffe-t-elle. C'est que le tableau ne manque pas de piment pour un grand solitaire marié à sa voiture.....Le Berseker-bouillote.
- T'en prends un et j'me charge des deux autres.
- Ok.
abdique-t-elle malgré tout. Elle attrape William et tous deux vont coucher les trois benjamins.

Une fois seuls, Magni recommence à montrer des signes de malaise et d'anxiété. Il semble prêt à décamper si jamais elle lui souffle dessus. Elle se tient à distance raisonnable, assez proche pour avoir envie de le toucher sans pour autant pouvoir l'atteindre.

- C'était … sympa cette journée…
- Oui, c'était très agréable.
- Les gosses sont vraiment cool...
- Je crois qu'ils te trouvent cool aussi...


Silence embarrassant.

- ...euh...j'peux aller pioncer dans ma voiture pour pas trop bousculer vos habitudes.
- Et décamper pendant la nuit ? Comme moi je l'ai fait ?


Elle le fixe sans ciller.

"Je ne te laisserais pas faire."
"Je ne la laisserais pas regretter encore."


- J'ai un canapé, je crois que  vous avez fait connaissance lui et toi : tu t'es assis sur lui une ou deux fois. Elle joue avec une mèche de cheveux, tic inconscient de ses propres atermoiements intérieurs. Je vais te chercher un oreiller et une couette, ce sera toujours mieux que la banquette de Christine ou que mon potager.

Nouveau silence.
Cette fois elle approche d'un pas et saisit doucement sa main.

- Magni, je sais que tu as peur... Moi aussi, pour être honnête. Simplement, je veux croire qu'on peut renverser cette fatalité. Essaye d'y croire, ne serait-ce qu'un peu, sinon... sinon ça ne marchera jamais.

La marge de sécurité a été franchie, le contact établi, à son initiative. Son pouce caresse tendrement le sommet escarpé de ses métacarpes. Elle voudrait le serrer contre elle, le rassurer, mais elle craint terriblement de le faire fuir. Elle retse donc là, à le contempler, de ses yeux immenses.

- Tu... Tu veux bien me parler un peu de ta famille ? J'aimerais, mieux te connaitre.

"Comme deux amis qui s'apprivoisent."
"Qui essaies-tu de leurrer ?"
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Magni Oxärsson
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- Et décamper pendant la nuit ? Comme moi je l'ai fait ?

Son regard me transperce et j’ouvre la bouche pour répondre, la referme puis ricane un peu.

- Ouais sauf que moi j’te piquerai rien au passage – faux. J’emporterai ton odeur, la douceur de ta peau, les courbes de ton corps que je sens encore au bout de mes doigts…– j’suis curieux de savoir c’que t’as fait de ma chemise ? J’pourrais la récupérer un jour tu penses ? C’est déjà la misère d’en trouver pas ici…Mais non, j’comptais pas décamper. Juste… – m’éloigner un peu, retrouver la solitude qui m’attend de toute façon au bout du chemin – vous laissez un peu entre vous.

- J'ai un canapé, je crois que vous avez fait connaissance lui et toi : tu t'es assis sur lui une ou deux fois.
- Ahhh c’est à ça que ça ressemble !! J’avais oublié depuis tout ce temps !
- Je vais te chercher un oreiller et une couette, ce sera toujours mieux que la banquette de Christine ou que mon potager.
- T’as pas idée. J’vais roupiller comme un bienheureux.

Enfin j’vais essayer. Elle bouge pas, me fixe toujours et finit par s’approcher pour s’emparer de ma grosse paluche. Mon regard tombe sur nos mains et je déglutis bruyamment.
Si c’est ça ton plan pour m’empêcher de faire des conneries, Nymphette, c’est pas gagné !

- Magni, je sais que tu as peur... Moi aussi, pour être honnête. Simplement, je veux croire qu'on peut renverser cette fatalité. Essaye d'y croire, ne serait-ce qu'un peu, sinon... sinon ça ne marchera jamais.
- J’essaie Nymphette, mais j’peux pas balayer des mois et des mois d’auto-persuasion comme ça.

Elle est toujours aussi proche sauf que maintenant, son pouce fait de lent va et vient sur mes phalanges.
Bordel de merde ! Tu m’aides pas Jolhane !
Je crispe inconsciemment les doigts, le corps tendu vers elle.

J’veux te serrer contre moi.
J’veux t’embrasser à perdre haleine.
J’veux découvrir chaque centimètre carré de ta peau et en imprégner chacun de mes sens.
J’veux te faire mienne jusqu’à ce que tu te foutes de savoir quel est ton prénom parce que tu n’auras que le mien à la bouche.


Ouep.
Ca va pas mieux moi.
J’dirais même que c’est pire non ?
Ce plan va tellement pas marcher.
On prend les paris ?

- Tu... Tu veux bien me parler un peu de ta famille ? J'aimerais, mieux te connaitre.

Je retire ma main de la sienne avant de craquer définitivement et m’assoit lourdement dans mon lit pour la nuit. Je passe une main lasse sur mon visage sans doute un peu tiré. Revenir sur un terrain plus neutre me parait pourtant une bonne chose. Je ravale ma frustration intense et lève les yeux vers le plafond.

- Si tu veux… y’a pas grand-chose à en dire. J’viens d’une petite ville ou chacun se connait ou presque. Une grande partie des foyers qui la compose a du sang de Berserker. On vit un peu reclus, proche de la nature. Les gamins sont tous élevés ensemble et on était une communauté assez soudée. On apprenait tout ensemble : à se battre, à survivre, à encaisser, à contenir.  Mais aussi les vieilles légendes, le rôle qui sera le nôtre etc. Rien de folichon. Sauf qu’à force de vivre qu’entre nous, de se marier qu’entre nous pour préserver le pouvoir qui court dans notre sang… on crée des enfants avec des tares génétiques plus ou moins importantes. Les Oxärsson… on était plutôt important, mon père est un grand guerrier, c’était notre instructeur. J’ai un frère, l’ainé de la famille, Áslaugur. J’ai un vague sourire. Il me manque ce couillon. Ca aurait dû être lui qui porte les espoirs de la famille, sauf qu’il est né…différent. Son corps a grandi normalement mais… dans sa tête…c’est resté un enfant. Un grand enfant à peine plus petit que moi qui pense qu’à jouer et s’amuser. Et puis j’suis né. Un soulagement pour mon père, t’imagines bien… surtout quand il a compris que j’étais plus…le type d’héritier qu’il voulait. Moi j’ai vite compris que si j’étais le cadet, j’allais devoir me comporter en grand frère et veiller sur lui. Et puis j’les ai tous quitté pour me marier. Ils supportaient pas Daphné et elle le leur rendait bien. J’les ai pas revu depuis, en plus de quinze ans. Sauf mon père…une fois… voilà…
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Il la regarde d'une manière si crue, si équivoque, qu'un frisson grêle sa peau et lui fait dresser les poil de ses bras. Une chaleur irradiante enflamme son ventre de petites étincelles exquises.

"Arrête !"
"Continue!"

Le contact se rompt, la conversation reprend le dessus. Le sujet semble lui convenir.

Jolhane vient s'asseoir à côté de lui pour mieux l'écouter. Elle se projette dans ce village minuscule perdu dans de vastes et merveilleux paysages. Elle se figure ces gens, comme s'ils se mouvaient devant elle. Elle imagine Magni au milieu de cette fresque bigarrée à la fois violente, triste et pourtant pétrie de petits bonheurs.
Il aime son frère.
Elle le sent à la manière dont il prononce son nom à consonnance alambiquées, aux mots choisis pour le décrire. Il lui manque. Elle même a un frère -Aria , du moins- en a un. Elle ne sait qu'en faire. Elle n'a aucun souvenir qui le cheville à lui. Il a voulu la tuer en découvrant qu'elle n'était qu'une coquille vide. Un écho d'Aria.
Avoir un frère, peut-être que c'est plus chaleureux qu'elle ne le croit.

-... J’les ai pas revu depuis, en plus de quinze ans. Sauf mon père…une fois… voilà…

Elle n'a pas pu s'empêcher, encore, de le toucher, de lui caresser la joue avec une tendresse compatissante. Et lorsqu'il termine d'évoquer son passé, elle ne peut s'empêcher de le prendre dans ses bras menus, de lui communiquer un tant soit peu de chaleur et d'affection.

- Je comprends mieux ton aisance avec les enfants. Ton frère te manques, ça ce sent...

Elle s'écarte avec un sourire doux comme un baume. Après un silence, elle confie soudain :

- Moi aussi, j'ai un frère. Enfin "moi"... Aria a un frère. Son sourire se fane un peu : Aria, c'est le nom de la personne que je suis sensée être. Aria Vulpe. La famille dont elle vient est l'un des clans ancestraux constituant les Sang-Coureurs. De grands chasseurs roumains. Mes ancêtres ont contribué à traquer et tuer Vlad Tepes... rien de moins que LE Dracula. La fête foraine permanente en ville ce sont eux qui la tiennent...

Elle se tortille les doigts, se tête retombe contre l'épaule de Magni.

- Le symbole de ce clan est le renard. C'est ça que ça veut dire : "Vulpe" en roumain, il semblerait. En.. en faisant quelques recherches, j'ai découvert que Ghimbir était aussi du roumain. Ca veut dire "Gingembre". C'est troublant et un peu effrayant aussi. Elle déglutit. Ciulin est né-e dans un de ces clans : les "Taur", le clan du taureau et s'en est émancipé-e. Iel a connu Aria et pourtant iel m'a offert mon prénom, celui que tu aimes tant : "Jolhane". Iel m'a dit de prendre le temps, d'aller à mon rythme et que, si je ne retrouvais pas la mémoire ça n'empêcherait que je reste sa "cousine". J'ai pas vraiment saisi ce que ça voulait dire, mais iel ne m'a jamais brusqué et iel ne m'a jamais rien imposé. Et pourtant... pourtant je n'ai pas su lui dire pour Ghimbir. Jamais. Il l'a découvert ce matin et.. et je crois que je l'ai blessé-e. Je crois que ça lui a fait de la peine. Je ne sais pas. Je sais qu'iel ne me veut pas de mal, mais mon cerveau ne parvient pas à lui faire entièrement confiance.

Profond soupir.

- Enfin voilà... Aria chassait avec son père et quelques autres hommes du clan quand elle a disparu. Mon père -celui d'Aria- est mort. C'était il y a deux ans. Haussement d'épaules. Et c'est là que "Doe" apparait, comme une page vierge.

Elle se fait muette, un moment. Puis demande, timidement :

- Comment était-elle, cette femme qui t'a fait tout quitter ?
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J’me raidis quand elle s’approche et finalement laisse mon corps se détendre contre le sien. J’suis plus habitué…à la tendresse et j’m’en gave comme un camé en manque. J’crois même que ma tête vient se frotter d’elle-même contre son cou. J’arrête quand j’en prends conscience. J’dois piquer à mort et… c’est pas des gestes à faire non ?
Entre « potes »…
On y croit…

- Je comprends mieux ton aisance avec les enfants. Ton frère te manques, ça ce sent...
- Ouais…cet imbécile heureux me manque…beaucoup…j’espère qu’y m’en a pas voulu de l’avoir abandonné. J’me demande ce qu’il est devenu…

Ça me tuerait de savoir qu’il me déteste. Même si je pourrais pas le blâmer pour ça. Le fait est que j’me suis montré super égoïste en me barrant de la maison. J’lui avais dit au revoir mais j’suis pas certain qu’il ait bien compris c’que ça voulait dire.
Jolhane s’écarte avec un sourire tout doux que je fixe, un peu béat, déjà en manque de sa chaleur.

- Moi aussi, j'ai un frère. Enfin "moi"... Aria a un frère. Son sourire se fane un peu : Aria, c'est le nom de la personne que je suis sensée être. Aria Vulpe.
Elle a pas une tête à s’appeler Aria. C’est dur comme prénom Aria. Sans concession, comme la nana de Games of Throne. Badass mais sans douceur. Jolhane est pas comme ça. J’me tais, la laisse parler parce que si les miennes sortent super facilement – trop sans doute – ses confessions sont rares.
- La famille dont elle vient est l'un des clans ancestraux constituant les Sang-Coureurs. De grands chasseurs roumains. Mes ancêtres ont contribué à traquer et tuer Vlad Tepes... rien de moins que LE Dracula. La fête foraine permanente en ville ce sont eux qui la tiennent...
- Putain Dracula ! LE Vampire…j’aurais aimé être là, tiens ! J’ai pas pu retenir cette exclamation. J’ai un blanc soudain et me rend compte d’une chose… Attends Vulpe…ton…j’veux dire le frère d’Aria ça sera pas un grand blond beau gosse ? Nardus Vulpe ? Blondinet givré… ouais j’l’ai rencontré. On a chassé ensemble…une putain de chasse…et le reste de la soirée et un peu flou…- trop d’alcool. J’sais pourtant que j’le tiens pas super… - mais ça à l’air d’être un type bien…un peu barré mais hé ! Qui j’suis pour juger hein ! Pardon, faut que j’arrête d’ouvrir ma gueule, continue…

Comme les gosses avant elle, elle finit par se blottir contre mon épaule, qu’est à priori confortable. J’pose ma joue contre sa tête et attrape sa main dont je noue les doigts aux siens.
J’l’écoute me parler de ce qu’elle sait de sa vie, de Ghimbir, de ses regrets de s’être engueulée avec Ciulin ce matin. Cette histoire de mémoire qui s’efface, c’est troublant au possible. Y’a eu trop de trucs en même temps pour que tout soit une coïncidence.
Le soupir qu’elle pousse aurait put déclencher une tornade à l’autre bout du monde. Tout ça lui pèse. Je sais même pas comment elle fait pour vivre avec. Trop de responsabilité, trop de pression… J’me tourne un peu plus vers elle et attrape son menton pour faire pivoter son visage vers le mien. Je frotte tendrement la petite ride d’inquiétude qui a fleurit sur son front et finit ma course sur sa joue.

- J’pense que tu peux lui faire confiance. J’suis pas un génie mais j’ai de l’instinct en ce qui concerne les gens. T’en fais pas pour Ciulin. Iel avait pas l’air fâché en partant… j’suis sûr qu’iel comprend bien la situation un peu merdique dans laquelle tu te trouves, et surtout que t’es en pleine phase d’adaptation. Tu t’excuseras et tout s’ra oublié. Mais t’en veux pas d’être prudente, c’est c’qui t’a maintenu en vie pendant deux ans. Tu vas pas pouvoir changer celle que tu as été pendant deux ans en quelques semaines…
J’caresse doucement ses lèvres du pouce.
J’aime bien cette Doe moi…surtout si elle t’a permise de survivre…j’connais pas cette Aria et j’me fous de savoir qui elle était. C’est toi qui m’intéresse…c’est toi que j’veux connaitre.

Un long silence ponctue ma tirade. Un silence tranquille, étrangement apaisant et confortable et puis elle me demande timidement :  

- Comment était-elle, cette femme qui t'a fait tout quitter ?

Je grimace et soupire à mon tour en me reculant contre le canapé.

- Daphné était…enfin est toujours j’imagine… une femme éduquée, super élégante en toute circonstance. Très parisienne…elle détonnait un peu dans notre ville un peu rude. J’ai jamais compris c’qui l’avait attiré chez moi mais le fait est qu’elle et moi on est tombé amoureux. Comme dans les films. Le coup de foudre. J’étais jeune, aveuglée par l’amour et puis elle représentait l’excuse parfaite pour échapper à la pression familiale et à la voie qu’on m’avait choisi. Le fait est que j’ai pas vu ce que ma famille a p’t-être vu. C’est pas vraiment moi qu’elle aimait. Pas moi en entier.
Je regarde mes mains, rustres, calleuses, déjà salies par les soins que j’ai prodigué à Christine cet aprem. Elle a jamais voulu qu’on parle de ma nature, elle l’a jamais accepté. Et on a fait tous les deux comme si j’étais qu’un homme. Ca a marché j’crois. Pendant un temps. Mais le fait est qu’on avait pas grand-chose en commun. Il a fallu presque quinze ans pour que notre couple se déchire, un an pour que je me rende compte qu’elle se foutait de ma gueule quand elle disait qu’elle voulait rabibocher les choses alors qu’elle voyait quelqu’un d’autre derrière mon dos… j’dois être con pour avoir rien vu avant ou j’voulais trop y croire.

Ça manque pas, à chaque fois que j’parle d’elle le pique de la trahison me transperce encore.
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- Attends Vulpe…ton…j’veux dire le frère d’Aria ça sera pas un grand blond beau gosse ? Nardus Vulpe ?
- O... oui ? Tu le connais ?
- Blondinet givré… ouais j’l’ai rencontré. On a chassé ensemble…une putain de chasse…et le reste de la soirée et un peu flou…
- Je vois,
fait-elle avec prudence. Magni semble mieux connaitre Nardus qu'elle-même. C'est triste d'une certaine manière. Du moins elle se dit que ça l'est sans vraiment le ressentir.
-...mais ça à l’air d’être un type bien…un peu barré mais hé ! Qui j’suis pour juger hein !
- Je ne sais pas. Nos échanges ont été.... bizarres
. Si on peu qualifier une tentative de meurtre de cette manière.
- Pardon, faut que j’arrête d’ouvrir ma gueule, continue…

Elle lui sourit faiblement, mais poursuit avec vaillance. Le sujet dérive sur Ciulin, sur leur prise de becs du matin. Elle le regrette et ça la travaille au coeur. Magni l'effleure avec une délicatesse qu'on ne lui soupçonne pas. Elle aime la chaleur de ses paumes solaires, réconfortantes et burinées.

- J’aime bien cette Doe moi…surtout si elle t’a permise de survivre…j’connais pas cette Aria et j’me fous de savoir qui elle était. C’est toi qui m’intéresse…c’est toi que j’veux connaitre.

Elle aime ces mots là, elle aime son toucher, et de se savoir vue telle qu'elle est. Maintenant. Elle le dévisage, prunelles limpides, teintées de feuillages virides. De l'or liquide. Il joue avec la pulpe de sa lèvre et elle réprime une puissante envie de l'embrasser.

"Trouver un autre sujet !"
" Ou céder."

- Comment était-elle, cette femme qui t'a fait tout quitter ?

Daphné.
Pourvoyeuse de distance.
Médecine appropriée pour la situation.

Magni se recule dans le moelleux du canapé tandis qu'elle ramène ses jambes sous elle, pour mieux se caler auprès de lui. Il évoque un amour de jeunesse, lointain, qui semble à Jolhane bien étrangère. Elle ne trouve guère de points communs entre Magni et la femme décrite. Elle, elle les apprécie ces mains érodées par le travail manuel, pleines d'histoire et d'honnêteté. Elle en chérit la misère et la grandeur. Elle aimerait les voir courir sur elle avec volupté, pétrir sa chair -ou son pelage- avec le même désir plein, brut et entier.

"Tu pourrais."
"Pas encore..."

Jolhane se contente de glisser ses doigts en étoile entre ses phalanges. Elle aussi elle a le cuir tanné, les mains râpeuses, les ongles rongés. Des mains qui ont vécu le pire et prodigué le mieux.

- Il a fallu presque quinze ans pour que notre couple se déchire, un an pour que je me rende compte qu’elle se foutait de ma gueule quand elle disait qu’elle voulait rabibocher les choses alors qu’elle voyait quelqu’un d’autre derrière mon dos… j’dois être con pour avoir rien vu avant ou j’voulais trop y croire.
- Tu l'aimais, tu lui étais fidèle et tu as eu foi en votre histoire jusqu'au bout. Je trouve ça très beau. J'ignore pourquoi l'amour de Daphné s'est tari, mais je l'envie d'avoir été aimée de cette façon.
Elle pique un fard en se rendant compte de ce qu'elle vient de dire.  Ce.. Ce que je veux dire c'est que je n'ai jamais éprouvé ce genre d'émotions, ni d'expériences.. Enfin.. Aria peut-être. Moi, je n'en ai pas le moindre souvenir.... ajoute-t-elle précipitamment.

Jolhane tripote toujours les mains de Magni. Lorsqu'elle en prend conscience, elle déglutit et les lâche doucement.

- Excuse-moi... Je.. J'ai envie de sentir ton contact , je ne me l'explique pas vraiment. Si ça te gêne ou que ça agace l'Ours,  j'arrête.

Elle ne veut pas arrêter.
Elle veut l'étreindre et l'entendre respirer contre son cou, comme tout à l'heure.
Elle veut saupoudrer chaque plaie qui le meurtrit d'un peu moins  de douleur.

Soudain, un gémissement plaintif, terrible se fait entendre à l'étage. Une ruade dans l'escalier les oblige à se retourne. Katie se penche, l'escalier à demi franchi.

- Doe ! Elle recommence ! Crache-t-elle avant de remonter illico.

Jolhane se dresse d'un bond et se dirige vers l'étage. Elle fait irruption dans la chambre des filles : Neve et Nora, recroquevillées dans un coin de la pièce, se bouchent ses oreilles, terrorisées et incapables du moindre mouvement. Sur un des lits, le corps tendu de Dairine est parcouru de spasmes. Ses yeux révulsés ne laissent apparaitre que le sclérotique injecté d'hémoglobine. Ses muscles sont rigides et ses doigts tordus comme des serres. Elle remue faiblement, la respiration erratique. Ryan penché au dessus d'elle, a glissé la tranche de sa main dans sa bouche que la gamine mord, inconsciemment, jusqu'au sang.

- Elle a failli se sectionner la langue, grogne l'adolescent.
- Katie, fait Jolhane vivement, fait sortir les filles.
- Elle.. Elle a dit qu'ils avaient pondu en elle... qu'ils revenaient la chercher...
fait Norah en larmes.
- Les monstres du centre commercial....poursuit Neve dans le même état nerveux.
- Ok... Katie tu peux ...
- Je vais leur faire un chocolat chaud ! Venez les puces...

Doe se penche sur Squirrel dont les traits contractés sont horribles à voir.

- Squirrel.... Dairine.... Ils ne sont pas là... Nous leur avons échappés... Ils ne sont pas là... chuchote-t-elle d'une voix apaisante en lui caressant les cheveux. Respire, mon petit écureuil... respire doucement... Nous n'avons rien à craindre ici....
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Magni Oxärsson
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- Tu l'aimais, tu lui étais fidèle et tu as eu foi en votre histoire jusqu'au bout. Je trouve ça très beau.
- Ouais…ou très con selon le point de vue… Même ses amies étaient au courant…
- J'ignore pourquoi l'amour de Daphné s'est tari, mais je l'envie d'avoir été aimée de cette façon.
J’lui coule un regard de biais, un petit sourire pendard aux lèvres. Tu le seras Nymphette, j’ai pas de doute là-dessus.
- C’est des choses qui arrivent, tu sais. Qu’elle m’aime plus, c’est une chose, qu’elle me mente pendant tout ce temps en jouant avec mes sentiments…c’est ça qui a fait mal.
- Ce... Ce que je veux dire c'est que je n'ai jamais éprouvé ce genre d'émotions, ni d'expériences... Enfin… Aria peut-être. Moi, je n'en ai pas le moindre souvenir…
- Quand tu te sentiras prête, tu t’ouvriras aux autres et crois-moi que ça se bousculera au portillon pour te faire éprouver tout le package et plus encore.

Elle a toujours sa main dans la mienne et joue distraitement avec mes doigts. J’me rends compte que les siens aussi sont abîmés et j’effleure les cicatrices fines qui zèbrent la chair tendre.

- Excuse-moi... Je.. J'ai envie de sentir ton contact, je ne me l'explique pas vraiment. Si ça te gêne ou que ça agace l'Ours, j'arrête.
Moi non plus je m’l’explique pas Nymphette mais j’veux pas me priver de tout et ton contact aussi j’en crève d’envie.  
J’inspire profondément et rattrape cette main qui s’est dérobée trop vite. Comme le premier soir, j’approche ses phalanges de ma bouche et les baise avec toute la délicatesse dont j’suis capable.  
- Non. Ca va. Heureusement, il en faut plus pour réveiller l’Ours. Et puis j’emmerde cet ursidé frigide.

Un cri terrible secoue la tranquillité de la maison et c’est soudain le branle-bas le combat après l’avertissement de Katie. Jolhane se relève aussitôt et monte les marches deux par deux. J’comprends pas c’qui se passe mais je devine que ça touche les enfants. Je la suis par réflexe, contemple la scène de bataille sous mes yeux. Les deux gamines terrorisées et roulées en boule l’une contre l’autre dans un coin, Ryan penché sur Ikorna, le visage transfiguré par une terreur qui prend aux tripes.

- Elle a failli se sectionner la langue.
- Katie, fait sortir les filles.
- Elle.. Elle a dit qu'ils avaient pondu en elle... qu'ils revenaient la chercher...
- Les monstres du centre commercial...
Bordel de merde. Peu importe ce qui s’est passé dans ce centre commercial ça devait être très moche. Très, très moche. Je reste dans un coin et j’me fais aussi petit que ma taille le permet.  
- Ok... Katie tu peux ...
- Je vais leur faire un chocolat chaud ! Venez les puces...
Ça me tue de voir la gamine dans cet état. Les traumatismes qu’ils ont tous vécu…j’voudrais pouvoir les effacer. Mais je sais qu’ils vont devoir vivre avec et grandir. Le visage d’un enfant devrait jamais arborer ce genre d’expression ! Jamais. Je sers les poings et je sens la colère grimper sans rien pouvoir y faire. J'me sens impuissant ! A quoi bon avoir la force d'un Ours hein ? Foutu brouillard de merde.
- Squirrel.... Dairine.... Ils ne sont pas là... Nous leur avons échappés... Ils ne sont pas là... chuchote-t-elle d'une voix apaisante en lui caressant les cheveux. Respire, mon petit écureuil... respire doucement... Nous n'avons rien à craindre ici...

La gamine cesse de serrer les mâchoires et Ryan récupère sa main mais elle est toujours ailleurs, les yeux révulsés et baragouine des trucs incompréhensibles. J’en peux plus de rien faire. Faut que je tente un truc. J’approche doucement et m’agenouille devant le p’tit lit. Je saisis la main d’Íkorna et j’me mets à lui parler aussi.

- Eh Íkorna c’est Magni. Tu te souviens ? T’es pas dans le brouillard, ma belle. T’es dans une chouette maison à côté de la forêt. Sinon j’pourrais pas être là avec toi. J’lui sers la main un peu plus fort. T’y as trouvé ma hache et t’as gagné une semaine de glande.
Je sais pas si c’est les caresses de Jolhane ou ma voix mais elle déglutit soudain et ses yeux reprennent leur place. Mais elle a toujours l’air aussi terrifiée. Faut trouver un truc qui l’ancre au présent… Je lève les yeux vers Nymphette et lui demande :
- Je peux ?

J’attends sa réponse avant de soulever la gamine dans mes bras. Elle s’accroche à ma chemise et se crispe mais je continue à lui parler et je descends dans les escaliers puis passe la porte d’entrée. J’m’assoie tranquillement sur le perron et l’installe confortablement contre moi. Ca caille sévère mais ça me dérange pas et j’lui sers de chauffage. Le ciel est clair et les étoiles brillent loin des lueurs de la ville. Lentement je lève le visage d’Íkorna vers la voie lactée et j’lui montre les constellations.

- J’parie que le ciel était pas visible dans le brouillard hein ? Bah là regarde, il est là. Rien que pour nous. Là t’as Orion, il forme un genre de bonhomme avec un arc…ouais bon faut un peu d’imagination hein… tu le vois ?
Je sais pas combien de temps on reste là, mais elle finit par se détendre.
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Jolhane Doe
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Jolhane sait quel épisode elle est en train de péniblement revivre. Elle sait pour y avoir été, avec Ciulin et Nardus, encerclés par une nuée de chrysalides. Le bruit de succion de leur chair flasque et décomposée, le cliquetis avide de leurs mandibules, le grésillement de leurs ailes insectoïdes en peau humaine... Tout cela la hante encore.

-Sont là. Sont partout... On est mort.. On est mort et tout ça c'est que du rêve... J'les entends, tu les entends aussi ?
- Squirrel, non... On s'en est sortis. Ciulin a mis la main sur les symboles lumineux. Il nous a tous ramenés avec lui, chez Balthazar. Hors du brouillard. On est hors du brouillard ma chérie...
- S'faux.. S'faux.. y sont tout dans moi.. J'les entends. Tu les entends pas ?
- Je n'entends rien, Dairine. Tu es à la maison, Avec nous, nous tous. On est sains et saufs.
- Tu mens ! M'envoient leurs illusions. Faut.. Faut qu'tu me tues! Tues-moi pour pas qu'j'devienne une chrysalide.


Ryan qui se tient la main boursoufflée et saignante a une expression choquée et les larmes aux yeux. Squirrel a toujours été la plus désinvolte d'entre eux, la plus positive aussi, celle qui s'adaptait le mieux à leur conditions de vie apocalyptique. "Quand t'a jamais rien eu, t'sais profiter du pas grand chose, Ryan!". Quand elle l'a trouvé, le canon de son fusil de chasse dans la bouche, près à rejoindre son père, elle l'a convaincu qu'il fallait vivre. Vivre à tout prix, vivre "parce qu'on emmerde cette connasse d'Unseelie", vivre "pour tout reconstruire en mieux".
L'entendre proférer des envies suicidaires le rend terriblement malheureux.

Jolhane déglutit, elle aussi est ébranlée par ce discours. Elle ne sait pas comment chasser la raideur des muscles ankylosés, de ses tendons crispés au maximum. Une ombre massive s'accroupit à l'orée de son champ de vision. Magni est là, il tient la main de la gamine, la lui masse, lui parle.

- Eh Íkorna c’est Magni. Tu te souviens ? T’es pas dans le brouillard, ma belle. T’es dans une chouette maison à côté de la forêt. Sinon j’pourrais pas être là avec toi. Dairine regarde en direction de l'islandais sans vraiment le voir. Ses pupilles mettent un certain temps à faire le point. T’y as trouvé ma hache et t’as gagné une semaine de glande.
- Magni...?
Interroge-t-elle faiblement.
- Je peux ?

Doe hoche doucement la tête à l'affirmative et laisse le chasseur lui soustraire Dairine des bras. Hébétée, elle reste un moment là, assise sur le lit, ne sachant que faire d'elle même. Puis le craquement du bois des marches la rappelle à l'urgence de l'instant. Elle suit Magni dans l'escalier, Ryan sur les talons.
Dans le salon, les Ninies sont blotties l'une contre l'autre sous un énorme plaid, dans le canapé. Elles attendent le chocolat chaud que Katie prépare, une casserole de lait sur la gazinière. Toutes trois tournent la tête vers Magni et Squirrel qui descendent. La porte d'entrée s'ouvre, l'air frais entre brusquement.

- J’parie que le ciel était pas visible dans le brouillard hein ? Bah là regarde, il est là. Rien que pour nous.

La gosse lève le nez vers la voute étoilée. Sa respiration s'apaise, lentement, ses spasmes se dissipent graduellement, décrispant sa fibre musculaire.

- Là t’as Orion, il forme un genre de bonhomme avec un arc…ouais bon faut un peu d’imagination hein… tu le vois ?
- Un arc.. Doe... Elle a un arc,
qu'elle fait d'une voix pâteuse. Elle doit m'apprendre.

Derrière eux, Jolhane pince les lèvres, émue et impuissante. Ryan pose sa main valide sur son épaule et lui presse, le regard rivé sur la silhouette de l'homme et de l'enfant sur le pas de la porte. La jeune femme sourit faiblement à l'adolescent. Katie, qui a servi deux tasses fumantes aux Ninies, les enserrent dans ses bras et embrasse leur tempes. Elle souffle à Ryan que les petits ne se sont pas réveillés et qu'il doit la suivre dans la salle de bain pour qu'elle désinfecte "sa morsure d'écureuil". Les quatre adolescent remontent silencieusement à l'étage.

Jolhane, laissée toute seule dans le vestibule se décide finalement à attraper un manteau et à rejoindre Magni. Dans ses bras Dairine dodeline mollement de la tête. Sa crise est passée, elle plonge à nouveau dans le sommeil, le corps éreinté par son épisode de tétanie.

- Merci, murmure Jolhane en s'asseyant auprès de lui, après avoir recouvert Squirrel d'une doudoune.

Un silence s'installe, confortable et mélancolique.

- Je suis désolée, Tu aurais mérité une nuit un peu plus calme...
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Magni Oxärsson
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- Merci.
Le murmure de Jolhane me fait relever la tête. Ça fait quelques minutes que j'ai senti le corps de la gamine s'alanguir contre le mien mais j'ai continué à lui parler pour l'accompagner dans le sommeil. J’suis encore remué par les paroles que j’lai entendu proférer. Qu’est-ce qu’elle a vu pour avoir des envies de se flinguer ? J’lui murmure encore qu’elle est en sécurité et qu’elle va vivre une chouette vie maintenant. Jolhane la recouvre d'une grosse veste et j’la serre plus fort pour lui communiquer ma chaleur.

- Je suis désolée, Tu aurais mérité une nuit un peu plus calme...

Je ris doucement.
- T’inquiète pas pour moi va ! Une nuit sans massacre, c’est déjà pas mal reposant. C’est eux, vous…qui méritiez pas ça… J’suis juste content d’avoir pu l’aider un peu. J’ai du mal à me rendre compte de l’enfer que vous avez vécu… Tu m’en veux pas hein ? J’voulais pas intervenir mais…je baisse les yeux sur la petite, calée contre mon torse, elle m’a brisé le cœur…J’sais pas comment tu fais pour affronter tout ça au quotidien.
Je pousse un gros soupir et pivote la tête vers elle.
Ils sont attachants ces gosses et…entre de bonnes mains. Avec un petit sourire j’ouvre mon bras pas encore occupé. Viens par-là, tu grelottes. Parait que j’suis une bouillotte, que je ricane.

On reste là un moment, à observer les étoiles bouger dans le ciel. Même si on est bien, il va sans doute falloir rentrer si j’veux pas que mes deux compagnes gèlent sur place. La respiration d’Ikorna s’est apaisée, signe qu’elle a replongé dans un sommeil profond. J’espère qu’il sera plus tranquille pour elle.

J’vais pour lui proposer de rentrer quand je les sens et me fige. Je lève la tête, le nez en l’air. Ils approchent et ils sont nombreux. Putain de bordel de merde ! L’ours a été négligeant où des potes du nid d’hier ont décidé de remonter sa piste pour venger leurs copains. Rien à foutre du pourquoi. Le fait est qu’ils se dirigent droit vers là où j’me suis échoué y’a une nuit…ici.
J’me redresse aussitôt et fourre la gamine dans les bras de Jolhane avec autant de délicatesse que possible. Elle aussi a dû les sentir.

- Rentrez. Toutes les deux.

J’la pousse doucement mais fermement vers l’entrée, usant de ma taille et de ma force et récupère ma hache, déposé pas très loin de la porte.

- Je vais pas t’insulter en te disant de ne pas t’en mêler. Mais fais en sorte de rester éloignée de moi… quoi qu’il arrive et si je fais mine de vous menacer. Tu me descends. Sans hésitation. Jure-le Nymphette ! C’est important !


Je prends quelques secondes pour la fixer, comme si ça allait être la dernière fois. J’écrase subitement mes lèvres contre les siennes. Brièvement. Puis je pose mon front contre le sien sans la quitter des yeux.

- J’suis désolé. C’est ma faute. Laisse-moi régler ça, d’accord ?

Je caresse la tête d’Ikorna puis je sors, refermant la porte derrière moi.

Ils sont proches.
Et ils ont encerclé la maison.
Je sens la rage brûler mon sang.
J’vais les dépieuter avant qu’ils leur fassent du mal.
C’est ma faute.
J’les laisserait pas approcher cette porte.
Une aura glaciale enveloppe mon corps alors que la transe monte.
Mes yeux se voilent mais j’y vois plus clair.


Je descends lentement le perron où on était si bien et resserre ma poigne sur mon arme. Sourire sardonique aux lèvres, je sens la fièvre du combat qui vient gonfler mes muscles. Mon sang chante dans mes veines, appelle à de l’action, la mort de mes ennemis.  
J’vais les massacrer jusqu’au dernier. L’idée me plait et mon rire froid et désincarné résonne dans la tranquillité nocturne. J’ouvre grand les bras, donnant mon corps en offrande à la bataille à venir.

- Alors bande de connards ! Qu’est-ce que vous attendez ? V’nez donc ! C’est moi que vous voulez non ?

Le premier vampire sort de l’obscurité et ma lame le cueille.
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Jolhane Doe
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- T’inquiète pas pour moi va ! Une nuit sans massacre, c’est déjà pas mal reposant. C’est eux, vous…qui méritiez pas ça… J’suis juste content d’avoir pu l’aider un peu. J’ai du mal à me rendre compte de l’enfer que vous avez vécu…
- Je te raconterais peut-être... un jour. Il faudra que tu reviennes me voir en un seul morceau... ou que tu restes.
- Tu m’en veux pas hein ? J’voulais pas intervenir mais… elle m’a brisé le cœur…
Jolhane ne trouve rien à lui répondre si ce n'est un sourire désolé. J’sais pas comment tu fais pour affronter tout ça au quotidien.
- Pas le choix. Ils n'ont plus que moi. Leurs familles sont décimées ou aux abonnés absents. Et moi, je n'ai plus qu'eux...
"Et toi... si tu voulais bien." Pense-t-elle très fort.
- Ils sont attachants ces gosses et…entre de bonnes mains. Viens par-là, tu grelottes. Parait que j’suis une bouillotte !

La jeune femme pouffe et se blottit tout contre Magni, retrouvant son odeur réconfortante et sa chaleur tranquille. Elle soupire d'aise. Si le bonheur pouvait avoir une image en guise de définition dans le dictionnaire, ce serait peut-être celle-ci. Malheureusement, comme tout, l'instant est éphémère et voué à disparaitre.
Au moment où ils s'apprêtent à rentrer, les deux adultes se figent.

"Le vent colporte une mauvaise nouvelle. Tu le sens ?" demande Ghimbir le sens aux aguets.
"Je les sens réponds" répond Jolhane, tendue.

- Rentrez. Toutes les deux.

Poussée vers l'intérieure, Jolhane est empêtrée par le poids de Dairine dans ses bras. Le guerrier agrippe sa hache, une lueur déterminée dans le regard.

- Magni, non !
- Je vais pas t’insulter en te disant de ne pas t’en mêler. Mais fais en sorte de rester éloignée de moi…
- Tu n'as pas besoin de l'Ours pour les battre !
Dans les bras de la jeune femme Squirrel s'agite mollement, sortant d'un sommeil profond.
- Quoi qu’il arrive et si je fais mine de vous menacer. Tu me descends. Sans hésitation.
- C'est hors de question ! Je refuse !
- Qu'est-ce qu'il se passe !?
balance Katie du haut des escaliers. Leurs cris ont réveillé toute la maisonnée. Hébétée Squirrel les regarde échanger vivement sans comprendre.
- Jure-le Nymphette ! C’est important !
- Magni, je t'en prie
, implore-t-elle...

Il lui cloue le bec en l'embrassant à pleine bouche, baiser qu'elle lui rend dans le désespoir le plus absolu. Les gosses assistent à la scène éberlués. Front à front, il s'excuse et elle sent les larmes lui brouiller la vue.

- J’suis désolé. C’est ma faute. Laisse-moi régler ça, d’accord ? Fait-il en caressant la tête de Dairine
- Magni... ? gémit l'adolescente complétement perdue.

Il les plante là en claquant la porte. Jolhane contracte la mâchoire, gagnée par une colère sourde.

- Doe, Y se passe quoi ?
- On est attaqué! Raid de vampires sur la maison.
Elle sert les poings, le regard flamboyant. Ils sont plus de dix au moins, peut-être quinze. Scott, Katie, vous couvrez l'arrière. Ryan, je te veux en sniper sur le toit. Prends bien les balles à la verveine. Neve et Norah, transportez Dairine à la cave avec les petits et barricadez-vous. Vous ne sortez que si il fait jour ! Declan... Elle lui lance son téléphone portable. Tu es chargé des communications. Tu appelles Ciulin, Kaelig et Selen sur le champ !

Tout ce petit monde s'active, délogeant des lattes du plancher ou de derrière les meubles, des armes qui dormaient pour l'occasion.

- Et toi ? demande Katie, inquiète.
- Je vais empêcher cet abruti d'ours de se sacrifier !

Attrapant son arc et son carquois de flèches enduites de verveine, elle ressort sur le perron. La première flèche qu'elle tire vient se ficher directement dans l'oeil du deuxième adversaire s'apprêtant à frapper Magni, lui perforant la cervelle. L'huile essentielle de Verbena officinalis se diffuse dans son organisme, le plongeant dans un état proche de la pétrification.

- JE T'INTERDIS DE FAIRE APPEL A L'OURS ! Hurle-t-elle, furieuse, faisant totalement abstraction de leur assaillant. BAS-TOI COMME UN HOMME !

Elle décoche une autre flèche qui manque sa cible de peu mais déloge un autre vampire de l'obscurité. Dans le jardin, on entend un cri. Katie semble en difficulté mais un coup de feu retentit, suivi d'un bruit de succion abjecte. Ryan, vient d'exploser la caboche d'un autre adversaire. A cheval sur le sommet de la toiture, il recharge sans ciller.

- Vous êtes dans notre tanière, vampires! Vous allez regretter d'avoir pénétré notre territoire, déclare Jolhane, féroce.




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Alors que j’en suis au troisième mort, une flèche siffle tout près de moi et vient perforer l’œil de celui que j’allais frapper. Il s’écroule à mes pieds sans que j’ai même pu le toucher. J’me retourne, fou de rage pour dévisager Jolhane.
C’était ma proie ! Ma cible !
Je secoue la tête, rejette l’instinct de guerrier destructeur, celui qui n’a que des ennemis et aucun allié.

- JE T'INTERDIS DE FAIRE APPEL A L'OURS ! BAS-TOI COMME UN HOMME !

Elle me hurle dessus, animée d’une colère froide et j’la dévisage alors que ma main vient cueillir d’elle-même le cou d’un vamp qui allait me sauter à la gorge. Le geste est vif, instinctif. Mes doigts serrent la chair déjà morte. Fort. Plus fort. Jusqu’à ce que j’entende les cervicales céder.

Qu’est-ce qu’elle croit, putain !? Ne pas entrer en transe avec autant d’ennemis autour de moi, la promesse d’une bataille mémorable, c’est lutter contre un instinct ancestral qui anime mon corps et mon esprit.
C’est aller contre ma nature.
C’est une torture.
Mon sang tambourine dans mes tempes, bouillonne, frappe comme des tambours de guerre.
Ne pas me laisser entrer en transe fait hurler mon corps de douleur et de frustration étouffées.  

- PUTAIN JOLHANE ! QU’EST-CE QUE T’AS PAS COMPRIS DANS « RESTE PAS PRES DE MOI » ?

Moi aussi j’ai la rage ! Et j’me sens coupable d’avoir attirer les vamps vers eux. Comme s’ils avaient pas tous assez soufferts comme ça… Je revois le visage d’Ikorna, déformé par la terreur et ma colère explose, embrase tout.

- Vous êtes dans notre tanière, vampires! Vous allez regretter d'avoir pénétré notre territoire.

- J’t’en supplie…rentre ! Protège les mômes !
Des vampires, de moi.

Je pousse un hurlement féroce en décapitant un autre vamp qui voulait en profiter que j’sois occupé avec l’un de ses potes.

J’veux entrer en transe.
J’en ai besoin.
Tout serait plus facile…
Sauf que j’peux pas.


Parce qu’elle est là, tout près, trop près et elle semble pas vouloir partir. Alors j’suis obligé de contenir le Berserker pour pas attirer l’Ours. J’le sens, il est tapi, tout près. Il attend son heure, se délecte d’avance. Fait ses griffes sur ma volonté.
Je sers les dents et continue le combat contre les Dents-Longues. Je relâche celui que je tenais fermement par le cou et le finit à terre.

Ils sont encore une dizaine. Non un de moins. Ryan vient d’en descendre un du haut du toit.
Sacré gâchette le gosse…
Jolhane continue à les arroser de flèches et ma hache tranche dans le vif. J’suis moins efficace que d’habitude, trop concentré sur ma propre lutte intérieure. Et sans la transe je suis moins fort, moins résistant.

J’en aperçois un qui essaie d’escalader la maison pour prendre Ryan à revers sur le toit. L’ado l’a pas vu, trop occupé à surveiller les arrières de ses copains. Je cours vers la maison et lance ma hanche qui fend le front du vampire qui venait de pose une main sur la gouttière. L’un des derniers assaillants me sautent dessus et j’le cueille à mains nues. On roule par terre et j’prends rapidement le dessus. J’le laisse pas respirer une seconde et bourre son crâne de coups puissants, plein de frustration, de colère et de douleurs contenues. Je recule que lorsqu’il n’est plus qu’une bouillie informe, essoufflé, les phalanges explosées et les mains en sang.
J’ai aucune idée de s’il reste des vamps, mais j’en peux plus.

Je veux les tuer. TOUS.
Non t'es pas une bête, Magni.
Si. Nous sommes la colère divine, choisis par Odin. Tu ne peux pas lutter, Berserker.
Ah ouais ? Bah regarde-moi bien.

La bataille qui fait rage dans mon esprit me vide de mes forces. Je m’écroule à genoux, l’aura tremblotante, hésitante. Mais j’ai encore le dessus. Les mains et le regard rivés au sol, mon corps est secoué de spasmes violents, signe extérieur des tourments qui me vrillent l’âme.

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