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 La saison des cucurbitacées {Magni&Doe}

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Jolhane Doe
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La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 3 Empty


Magni est furieux, mais Jolhane s'en fiche. Elle ne le laissera pas céder du terrain à l'Ours. Elle l'empêchera de jouer son humanité à la roulette, comme un foutu cowboy solitaire.

"Tu n'es pas seul !"
"Tu es de notre meute!"

- PUTAIN JOLHANE ! QU’EST-CE QUE T’AS PAS COMPRIS DANS « RESTE PAS PRES DE MOI » ?
- DEMANDE-MOI PLUTÔT CE QUE J'AI COMPRIS : " QUE TU TE FOUS DES PROMESSES QUE TU M'AS FAITES !"


D'un geste rageur mais leste, elle empale un vampire qui espérait l'attaquer par derrière avec la flèche quelle tient en main. La pointe transperce la gorge et répand son poison, laissant l'assaillant pétrifié.

- Vous êtes dans notre tanière, vampires! Vous allez regretter d'avoir pénétré notre territoire.
- J’t’en supplie…rentre ! Protège les mômes !
- Tu es chez moi, Magni : ma demeure, mes règles ! C'est toi que je protège de toi même imbécile !


Les mouvements de la jeune femme sont fluides, on dirait qu'elle danse presque tant elle semble légère et agile. Elle pare ainsi deux nouvelles attaques et achève ses assaillants d'un coup de lame imbibée de verveine.

De leur côté, Scott a tranché la tête d'un premier vampire après s'y être repris à deux fois et Katie en a lardé un autre avec un superbe mouvement de rotation sanglant de sa lance-tranchoir. Une toupie meurtrière. Ryan tente d'achever le dernier gus encore debout, mais rate largement sa cible déconcentré par un cri : Doe l'appelle.

- Ryan ! Couvre-moi !

La jeune femme, voit Magni s'écrouler et son coeur manque un battement. L'univers devient silencieux. Les images imprègnent sa rétine au ralenti. Puis, le capharnaüm envahit à nouveau ses tympan, avec une brutalité assourdissante. Son palpitant pulse si fort qu'elle n'entend plus le tumulte autours.
Magni souffre.
Magni lutte.
Elle accourt, jetant son arc sur le côté, pour se laisser tomber face à lui. Elle attrape son visage entre ses mains.

- Je suis là! Je suis là, regarde-moi! Elle sert le corps malmené du berseker contre son giron, enlace ses larges épaules comme pour essayer de le retenir à elle. Le menton enfoui dans sa chevelure d'ébène, elle implore de toutes ses force. Ne pars pas, reste avec moi, reste avec moi...

Au dessus de leur tête, des balles sont tirées. Ryan fait ce qu'il peut avec sa main endommagée.
La première touche le sol et fait reculer la menace.
La deuxième atteint un des vampires à la cuisse et commence lentement son œuvre de pétrification, le ralentissant dans sa progression.
La troisième se perd quelque part dans la nuit.
La quatrième explose littéralement le crâne d'un des suceur de sang.

- Merde... grogne-t-il en rechargeant. RENFORT A l'avant !!! beugle-t-il.

Ca tombe bien! Katie vient de trancher le bras du dernier mort-vivant qui étranglait Scott avant de l'achever. Les deux adolescents se ruent sur le front avant pour faire bouclier devant Jolhane et Magni. Ils sont couverts de sang de la tête au pied et leurs regards n'est pas celui d'enfants terrifiés.

- CASSEZ-VOUS DE CHEZ NOUS ! hurle Katie en guise d'ultime sommation.
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Magni Oxärsson
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La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 3 Empty
J'suis toujours bloqué au sol où mon corps est l'objet d'un combat de chaque seconde. On m'attrape le visage, on le redresse et je tombe nez à nez avec celui de Nymphette.

- Je suis là! Je suis là, regarde-moi!
- J'te vois. J'te vois...

Et putain c'que t'es belle. Même là. A cet instant. Surtout là.
Sans elle, les vampires seraient sans doute déjà tous morts.
Mais sans elle j'aurai peut-être cessé d'exister.

Elle me sert contre elle, nos carcasses secouées par les soubresauts de la mienne. J'suis comme un drogué en pleine crise de manque et j'me déteste d'avoir aussi peu de volonté.
C'est pas comme ça que ça aurait dû être. Tout ça parce que j'ai voulu étouffer trop longtemps celui qu'je suis…

- Ne pars pas, reste avec moi, reste avec moi...
Ses supplications me déchirent en deux mais et je pousse un faible geignement entre douleur et impuissance.
J'm'accroche à elle comme si elle représentait ma seule bouée de sauvetage dans toute cette merde. Le nez enfouit dans son cou, j'inspire à fond. Sa voix, son odeur, sa chaleur, j'men sers comme d'un phare dans la nuit.

- J'essaie. J'te jure que j'essaie... J'suis toujours là…les mots sortent si faiblement de ma bouche que jsuis pas sûr qu'elle l'ait entendu.

Tue-les. Tue-la.
Non !
C'est ainsi. Depuis la nuit des temps. Tu n'es notre arme. Tu n'es que ça.
Va te faire foutre.
Laisse toi aller et tu n'éprouveras plus aucune douleur.
NON !

Mon esprit me fait payer cette rébellion et je tressaute si violemment que je suis arraché aux bras de Jolhane. A moitié allongé au sol, je prends appui sur la terre pour me redresser. Le tambourinement dans mes oreilles est si bruyant que j'entends plus rien. Je perçois pas mon hurlement de rage. Un hurlement tout ce qui a de plus humain. Parce que je suis toujours là.

- RENFORT A l'avant !!!

Hors de question que je reste au sol.
Hors de question que je laisse Nymphette et les mômes gérer les emmerdes que j'ai causées.

J'ai encore un soupçon de dignité. Un zeste d'énergie. J'essaie de me relever et échoue lamentablement la première fois. Je balance mon poing contre le sol et balance une flopée d'injures dans ma langue natale. Finalement j'me redresse comme un zombi, grognant sous l'effort le regard déterminé au moment même au Katie et Scott nous rejoignent. Ils ont dû vendre chèrement leurs peaux et sont couverts de sang.

- CASSEZ-VOUS DE CHEZ NOUS !

Ils ont l'âme de guerriers. Tous autant qu'ils sont. Faut que j'arrête d'être un poids.
Une fois debout, les choses sont plus faciles. Je passe devant Jolhane et caresse sa joue, remerciement silencieux alors que j'esquisse un sourire un peu faiblard et tordu. Mon corps reprend des réflexes ancrés en moi depuis des années. J'arrive à repousser la douleur et m'approche de Katie pour lui poser ma paluche ensanglantées sur l'épaule.

- Ca va aller ma grande. Mon timbre est enroué, pas très sûr mais mes yeux le sont. J'vais finir c'que j'ai commencé. Tu veux bien me prêter ton arme ? J'te la rend tout de suite après…

Elle dépose son espèce de lance de la mort dans mon autre main tendue avec une confiance qui me touche et peut-être un peu de soulagement. J'arrive pas à bien déchiffrer son expression.
Quand mes doigts se referment sur l'arme, j'hésite pas une seconde et fonce vers les deux vamps encore vaillants. Le premier esquive mon coup mortel mais se retrouve le cou lacéré et reçoit finalement une balle en plein front.
Ryan.
Le second n'a aucune chance. La lame au bout de la lance chante et sa tête décolle pour finir quelques mètres plus loin. Net et sans bavure.
Celui qui titube est achevé par Scott.
Le calme revient autour de la maison et je contemple le carnage sans y croire.
Putain j'suis toujours là !
Mon sang pulse encore fort dans mes veines et je tombe à genoux. De fatigue cette fois.

- C'est fini...c'est fini…

Je sais pas à qui je le murmure comme ça mais ça m'apaise et je retrouve petit à petit tout le contrôle de ma tête.
Plus de cris guerrier qui résonnent.
Plus d'appel au sang.
Le Berserker s'est calmé.

Je lève la tête vers le ciel étoilé, un sourire débile jusqu'aux oreilles.

- J'ai réussi...j'suis encore là…

Je sens encore l'Ours. Très loin mais sa rage d'avoir été contenu est palpable. Mon sourire s'élargit et je prends de profondes et satisfaisantes inspirations.

- T'es frustré, hein, Emmerdeur à poils ! Bah comme ça on sera deux...

J'ai le corps en vrac, mes mains sont ravagées et les blessures sur mon flanc se sont recouvertes mais j'me suis jamais senti aussi heureux.
J'suis là. J'suis vivant et c'est putain de bon !
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Jolhane Doe
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La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 3 Empty
Jolhane étreint Magni de toute sa hargne. Elle ne l'abandonnera pas à l'Ours, elle se battra à ses côtés farouchement. Même si cela signifie, attendre, impuissante, que la crise épileptique passe, que la rage du Berseker lâche cette âme déjà fatiguée.

- J'essaie. J'te jure que j'essaie... J'suis toujours là…
- Je sais, Je suis avec toi ! Tu n'es pas seul... Tu vas y arriver...
Elle encourage le guerrier en le berçant de caresses fébriles et d'exhortations désespérées. J'ai foi en toi...

L'ursidé de l'entend pas de cette oreille et arrache Magni à son étreinte. Dans l'expectative de l'issue de la bataille, elle tend les bras, à genoux, sans pour autant oser le toucher. Qui lui fera face ? L'Ours ou Magni. Les balles qui sifflent autour d'elle, les hurlements des monstres, les appels de ses petits soldats... Tout ça n'est qu'un brouhaha lointain. Toute sa concentration a pour cible Magni.
Finalement, ce dernier se relève.
Homme ?
Bête ?
Par mimétisme inconscient, elle a fait de même, prête à tirer son coutelas de son étui au cas où. Son regard épuisé dégorge d'une humanité farouche. Sublime. Un sourire de soulagement déchire la face de Jolhane quand il lui caresse la joue. Elle a envie de pleurer pour libérer son corps de toute cette tension. Figée sur place, elle n'a même plus la capacité de continuer le combat et observe Magni achever ce qui a été commencé.
Hébétude complète.
La Nuit reprend ses droits et plonge la forêt et sa lisière dans un silence de plomb.

- C'est fini...c'est fini… Simple murmure rauque qui résonne, pourtant, dans le néant. J'ai réussi...j'suis encore là… Magni fixe la lune et rit à gorge déployée. T'es frustré, hein, Emmerdeur à poils ! Bah comme ça on sera deux...

Lorsqu'il se retourne, Jolhane lui saute littéralement au cou, au point de le faire vaciller. Elle l'enlace avec force serrant le tissus de sa chemise hawaïenne dans ses poings. Puis, s'arrimant à sa nuque, elle lui dédie un baiser passionné, éperdu, jusqu'à les priver d'oxygène tous les deux.  Elle plonge son regard dans le sien avec un rictus misérable mais euphorique.

-C'est fini....Elle glousse bêtement, hésitant entre la joie et les larmes.  Bravo Magni....

Derrière eux, Katie s'est laisser tomber par terre en étoile de mer, avec un soupir suivi d'une hilarité un peu hystérique.

- Quelle nuit, putain de merde !
- J'avoue.
Scott essuie sobrement la lame de son sabre, incapable d'exprimer davantage, toutes ses émotions illisibles pour lui même, confinée derrière son facies imperturbable. Je constate qu'on a pas perdu la main.
- J'ai été ROYALE, tu veux dire, lâche l'ado.
- Au lieu de compter les points, on ferrait mieux de prévenir les autres que le périmètre est sauf et de regrouper leurs cadavres pour les achever.
Grommelle Ryan, en se laissant glisser sur les tuiles, jusqu'à la fenêtre ouverte.

La porte de la maison s'ouvre alors sur Declan qui tient le téléphone de Doe collé à l'oreille.

- Attendez, Ciulin, dit qu'il lui faut ces gars encore en vie. Ils ont besoin de les interroger. Ils arrivent.
- "Ils"? fait Jolhane en fronçant les sourcils.

Qui sont ce "Ils" ?
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Magni Oxärsson
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La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 3 Empty
J'pensais pas pouvoir être plus heureux cette nuit mais c'est sans compter la réaction de Nymphette qui me saute au cou avec tellement de force que j'en tombe sur les fesses.
Ça m'empêche pas de l'étreindre comme un fou, de répondre à son baiser avec autant de fougue et une puissante rage de vivre. J'oublie la douleur, la fatigue, les p'tits spectateurs autour de nous. Y'a plus rien qui compte hormis la sensation de son corps contre le mien.
J'la serre plus fort. Je sais que je joue avec le feu surtout avec l'Ours aussi proche… mais j'suis sans doute un peu grisé par ma victoire.
Notre victoire.

J'pourrais rester là toute la nuit, à me faire voler mon souffle par une jolie Nymphette mais à peine ma main se faufile sous les couches de vêtements que je sens avoir franchi une ligne à ne pas dépasser. J'm'arrache à ses lèvres avec beaucoup, beaucoup de difficulté. Moi raisonnable… j'aurais jamais parié dessus ! Je souffle fort et trouve ses yeux dorés fixés dans les miens. J'crois qu'on a tous les deux envie de la même chose…je niche ma tête entre son cou et son épaule en souriant comme un idiot. Même la frustration de pas pouvoir la toucher gâchera pas ce moment.

- C'est fini …
- Ouais j'crois bien qu'ouais...désolé. Tout ça c'est ma faute...
Son rire musical est un baume sur ma fatigue et mes blessures.
- Bravo Magni…
- J'y serais pas arrivé sans vous...sans toi.

J'parle pas des vamps, évidemment. Mais j'aperçois dans ses beaux yeux toute la tension et l'inquiétude qui l'habite encore.
La situation aurait pu super mal tournée. Il s'en est fallu de peu...j'peux pas leur...lui infliger ça à l'avenir...c'est pas possible...j'suis trop dangereux. A tous les niveaux. Va falloir que Jolhane entende raison…

Ouais c'est pas gagné…

Je grogne en bougeant mes muscles presque tétanisés.
- Merde...j'ai l'impression d'être un vieillard. Si vous pouviez tous fermer les yeux pendant que j'essaie de me relever, ça ferait plaisir à la dignité qui me reste. Comment vous allez les gosses féroces ? Rien de cassé ?

Katie s'esclaffe nerveusement et se laisse tomber au sol. Doucement j'me relève et empoigne son arme.
- Quelle nuit, putain de merde !
J'me traine vers elle et lui tend sa lance.
- La routine...L'équilibre est foutrement bizarre mais elle déboite !
- J'avoue. Je constate qu'on a pas perdu la main.
J'ai le droit de dire que ce gosse me fout la trouille ? On dirait que rien ne l'atteint...
- J'ai été ROYALE, tu veux dire.
- Au lieu de compter les points, on ferrait mieux de prévenir les autres que le périmètre est sauf et de regrouper leurs cadavres pour les achever.
- T'es toujours aussi Rabat-joie, Riri ou tu fais des efforts spécifiques aujourd'hui ? J'vais m'en charger. Vous en avez assez fait pour la soirée...du bon boulot de chasseur. Je reconnais la tête d'un des vamps et sourit en la ramassant. Tiens, tiens le moche, c'est toi que je cherchais hier soir...alors on a été vilain ?
Faut que j'arrête de parler à des cadavres moi...J'suis en train de balancer un corps sans tête vers les autres quand le p'tit dont j'ai zappé le nom sort de la maison.

- Attendez, Ciulin, dit qu'il lui faut ces gars encore en vie. Ils ont besoin de les interroger. Ils arrivent.
- "Ils"?  
J'ai la même réaction que Nymphette. C'est qui ce "ils" ? Et qu'est-ce qu'ils veulent à nos cibles ? Tout le monde sait qu'un vamp utile est un vamp mort...
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Jolhane Doe
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Elle n'a pas réfléchi. Elle a juste eu envie de le sentir en vie, contre elle. Elle a juste eu envie tout court. Dans l'effervescence de cette victoire inespérée, elle n'a pas pensé au décor, aux spectateurs, ni aux conséquences. Elle l'a juste embrassé avec toute l'énergie qui lui reste.
Elle a encore le coeur battant quand tout cela s'arrête et que la réalité reprend ses droits. La pudeur, sa vieille amie, s'invite à la fête, en ternit l'éclat. Il faut s'écarter, laisser Magni respirer, penser les plaies, nettoyer les dégâts, réinstaurer une saine distance...

S'en est physiquement douloureux, mais elle le fait.
Elle le doit.

- T'es toujours aussi Rabat-joie, Riri ou tu fais des efforts spécifiques aujourd'hui ?
- C'est juste pour ta sale trogne, gros con !
balance Ryan en grimaçant dans l'encadrement de la fenêtre tout en lui faisant un doigt. Il se marre à moitié, néanmoins, et ça se voit. L'adrénaline qui retombe.
- J'vais m'en charger.
- Je vais t'aider.
- Vous en avez assez fait pour la soirée...du bon boulot de chasseur.
- Prems à la douche !
jette Katie en se redressant d'un bon.
- Chier... elle va encore vider le ballon d'eau chaude.... constate mollement Scott, d'une voix égale tout en la suivant à l'intérieur.
- Tiens, tiens le moche, c'est toi que je cherchais hier soir...alors on a été vilain ?

Jolhane l'observe avec un haussement de sourcil amusé, tout en trainant deux vampires statufiés par le col, un dans chaque main. Declan, fait irruption sur le perron.

- Attendez, Ciulin, dit qu'il lui faut ces gars encore en vie. Ils ont besoin de les interroger. Ils arrivent.
- "Ils"?
- "Ils"?


Brainy hausse les épaules.

- Chais pas. L'a raccroché.
- Bon, ben on verra bien sur pièce.... Tu peux sortir tout le monde de l'abri. Et allez vous recoucher, ok ?
- On va essayer.


Doe ne se fait pas d'illusions. Aucun d'eux ne fermera l'oeil avant le lever du jour, surtout si Ciulin radine d'autres chasseurs. La jeune femme soupire et poursuit son œuvre d'empilage. Elle ignore combien de temps la verveine fera effet. Aussi s'assure-t-elle de vider son carcois sur les carcasses. On est jamais trop prudent.

- C'était le dernier.

Quinze vampires en tout. Un beau reste de nid.

- Magni, fait-elle avec sa douceur et son calme retrouvé. Tu saignes. Viens, à l'intérieur, je vais désinfecter ça...

Ryan a descendu la trousse de secours qui trône sur la table de la salle à manger. Il est occupé à décaper la tignasse de Scott, encrouté de morceaux de chair sanguinolants, à l'aide du tuyau d'arrosage du jardin. Le blondinet claque des dents, torse-nu, pendant que son ainé le frotte vigoureusement au liquide vaisselle. On distingue leurs silhouettes au travers de la porte fenêtre, ombres gigotantes dans les ténèbres.
Jolhane pousse une chaise du pied qu'elle désigne à son comparse.

- Installe-toi et retire ta chemise...

Avec un torchon mouillé à l'eau fraiche, elle lui éponge le visage, nettoie la terre, les éclaboussures d'hémoglobine, les impuretés. Elle prend sa tâche très au sérieux et s'applique avec un soin. Néanmoins, ses gestes sont bien plus tendres qu'escomptés. Elle a du mal à juguler l'émotion qu'ils transpirent : affection, fierté, attendrissement, soulagement, désir... Puissant désir.

- J'ai eu peur pour toi....Tout à l'heure... lui confie-t-elle à mi-voix.

Silence.
Elle le regarde longuement, assise en équilibre sur le rebord de la tête, le torchon trituré entre ses doigts, pendouillant mollement devant elle.

- Magni, tu me plais.... Elle déglutit. Je ne sais pas quoi faire de cette information....

Jolhane se sent stupide, dépassée, et surtout incapable de gérer ce sentiment nouveau. Comment font les autres ? Les gens fonctionnels, qui ont plus de deux années de conscience ?

- Je.. Je ne sais pas ce que tu peux en faire non plus. Sourire un peu triste. Elle s'emploie alors à panser et recoudre, sans plus piper mot.

C'est dans cette posture que Ciulin les retrouve en ouvrant la porte. Iel semble soulagé-e de voir tout le monde entier. Iel désigne l'extérieur du pouce.

- Sacré merdier dehors ! Vous avez grave géré, mais j'avais pas trop d' doutes. Son sourire rayonne, confiant, comme son pif interminable sur sa gueule toute en longueur.

A l'extérieur, une voiture noire à vitre teintée s'est garée, suivie d'un monospace. Des hommes en costumes-cravates, emballent les vampires dans des housses plastifiées après leur avoir administré des doses massives d'un sérum qu'on peut deviner comme étant certainement de la verveine concentrée.
Une femme, d'une élégance raffinée, observe l'un des corps avec une froide attention. Ses cheveux d'ébène relevés en chignon complexe et sa bouche laquée d'un rouge vif, font ressortit la teinte laiteuse de sa carnation. Mains dans les poches d'un imper en vinyle noir, elle s'avance vers le trio, d'une démarche gracieuse. Il est soudain évident qu'elle ne dégage quasiment aucune odeur, outre son parfum, qui sied d'ordinaire au vivant : nul fluide, nulle émanation corporelle. Cette femme n'a pas plus de pouls.
Jolhane empoigne vivement son arc laissé sur le pas de la porte et tient l'inconnue en joue.

- Woowowowowow! On se calme Jo', fait Ciulin en posant une pogne ferme sur son avant bras la forçant à baisser la flèche pointée sur le coeur de la visiteuse. C'est une amie.
- C'est une vampire ! Pourquoi ramènes-tu une vampire ici !?
- Parce que nous travaillons ensemble, mademoiselle Jolhane Doe. Qui d'après-vous a pu vous permettre d'avoir vos papiers ?
Son regard dévie sur Magni, son tatouage puis elle le fixe avec son regard perçant. Polaire. Le Berseker ?
- Ouep, c'est lui.
- Hum
, ponctue-t-elle simplement. Puis elle tourne la tête pour ne consacrer son attention qu'à Ciulin. Ceux là était jeunes. Très jeunes. Des nouveau-nés affamés. Ils les transforment en masse sans se soucier des conséquences.
- Attend la ville est en quarantaine! Au bout d'un moment le nombre de candidat va vite se limiter. J'ai pas l'impression que la population locale est tellement baissée... pas plus que d'hab' j'veux dire.
- Il y a une brèche dans les barrages alentours qu'ils doivent certainement exploiter,
songe-t-elle. Ils font venir les gens de l'extérieur en masse et les transforment une fois de l'autre côté, de manière consentante ou pas.
- Hurlants ?
- Très probablement.
- Super... J'vais prév'nir l'daron. Histoire qui mettent quelques gars sur le coup.

Ciulin laisse Magni et Jolhane quelques secondes avec la mystérieuse vampire, le temps de passer un coup de fil. Celle-ci leur adresse un sourire tranquille.

- La précipitation nous a empêché d'être présentée en bonne et due forme. Appelez moi "Madame". Enchantée.

Son accent français est à présent parfaitement décelable. Elle tend une main vers eux que Jolhane ne sert pas.

- Magni Oxärsson, vous êtes bien loin de votre terre natale. Sa prononciation de son patronyme islandais est impeccable. J'ignore quelle est la politique en la matière dans votre fief, mais ici, nous avons des règles. Vous êtes responsable de la destructions de plusieurs nids de cet acabit, et je vous remercie pour cette contribution à la sécurité de Tir Nà Nog. Cependant, vos chasses sauvages ne prennent pas en compte certaines spécificités de cette ville. La communauté vampirique à laquelle j'appartiens est intégrée à la population et ne souhaite en aucun cas lui nuire. Vos tueries à l'aveuglette risque un jour de toucher l'un des miens. Ce ne serait pas... souhaitable.

Elle insiste subtilement sur le dernier mot qui prend alors un sens tout particulier.
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Magni Oxärsson
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- C'était le dernier.

J’contemple le charnier, pas peu fier de nous et m’étire le dos. Heureusement que je régénère plus vite que la moyenne sinon demain ça aurait été l’enfer pour moi. Là j’ai juste l’impression qu’on m’a roué de coups. Plusieurs fois. Mais ça va aller. Comme toujours. C’est en baissant les yeux que j’remarque que mes blessures saignent à nouveau. Chouette…encore une chemise de foutue.
Gros soupir.

- Magni, tu saignes. Viens, à l'intérieur, je vais désinfecter ça...
Mon visage se fend d’un sourire coquin.
- Ouhhh tu veux rejouer à l’infirmière et au blessé alors ? J’suis partant.

Sauf que je fais pas semblant de me trainer jusqu’à la maison. Katie doit encore être sous la douche et les deux ado se lave sommairement avec un tuyau d’arrosage. Pendant une brève seconde, j’me revois avec Áslaugur nous laver pareil parce qu’on a fait les cons dehors et qu’on est trop sale pour entrer sans se faire engueuler par notre mère… être ici me rend foutrement nostalgique.  
Jolhane pousse une chaise vers moi et je m’y écroule sans grâce.

- Installe-toi et retire ta chemise...
J’hausse un sourcil.
- Ah bah c’est demandé si gentiment…

Elle commence par me laver avec un torchon. Ses gestes sont lents, appliqués et attentionnés. Tendres ? J’sais pas trop. Je la regarde faire, j’arrive pas à contrôler mes yeux qui la bouffent littéralement. Si y’avaient pas eu les gosses dehors, j’aurais…

T’aurais fait quoi ducon ? C’est pas parce que t’as su résister une fois à l’Ours qu’il t’attend pas au tournant. Ouais… la situation a pas changé.

- J'ai eu peur pour toi ... Tout à l'heure...
Une boule étrange vient se loger dans ma gorge et lorsque ma voix sort, elle semble toute cotonneuse. Ça fait longtemps qu’on s’est plus inquiété pour moi. Ca m’rappelle ce que c’est que de ne pas être seul.
- Merci Jolhane, merci de te battre pour moi quand même moi j’en ai plus la force. Moi aussi j’ai eu peur pour vous. J’aurais pu…je soupire, ça aurait pu mal tourner.

On reste silencieux un moment, chacun plongé dans ses propres pensées.
- Magni, tu me plais... Je ne sais pas quoi faire de cette information...

J’me fige complètement, la tête levée vers elle. Ça devrait pas être une surprise. J’veux dire, vu la fréquence à laquelle on se galoche, ça me parait évident qu’elle me trouve pas repoussant… pourtant, qu’elle le verbalise de cette façon…j’m’y attendais pas.
J’attrape sa main dans la mienne, la caresse de mon pouce.
- Toi aussi tu me plais, Nymphette. Beaucoup.
Beaucoup trop.
- Je.. Je ne sais pas ce que tu peux en faire non plus.
J'aime pas son sourire triste. J'veux pas la rendre triste.
- J’vais la chérir si tu veux bien, garder en mémoire qu’un ours mal léché a su plaire à une belle nymphe à moitié renarde. On dirait un conte non ? Sauf qu’on sait tous que les contes finissent mal. Et j’veux plus qu’y t’en arrive, Jolhane.

Je sais pas quoi faire de notre situation. Est-ce que je dois me montrer gentleman et m’éloigner avant qu’on s’attache trop tous les deux ? Est-ce que je dois pas abandonner comme ça ? Tout en sachant que j’peux lui offrir aucun avenir en l’état… C’est si compliqué. J’suis pas fait pour le compliqué.
Elle me fait du bien, j’ai l’impression que j’lui en fait aussi. Ça c’est simple, c’est naturel.
Mais y’a cette attirance incontrôlable entre nous.  
Ca sert à rien de nier que j’la veux.
Avec une force qui rend l’impossibilité de faire quoique ce soit difficile à supporter.
C'est là que ça devient compliqué...à cause de moi. Elle mérite autre chose...quelqu'un d'autre. Pourtant j'arrive pas à me résoudre à lui dire.
Je baise l’intérieur de sa paume avec révérence et libère sa main. Elle s’active alors à me retaper et on garde à nouveau le silence jusqu’à ce que Ciulin fasse irruption dans la maison

- Sacré merdier dehors ! Vous avez grave géré, mais j'avais pas trop d' doutes.

Mais j’fais pas attention à iel. J’ai les yeux braqués sur la créature qui s’avance vers nous. J’ai beau humé l’air, j’sens rien.
Vampire.
J’me redresse aussitôt, suivi de près par Jolhane qui la menace aussitôt d’une flèche. Un improbable sentiment de fierté me gonfle le cœur. Faut pas la faire chier ma Nymphette et encore moins menacé son foyer et sa petite tribu.  

- Woowowowowow! On se calme Jo'. C'est une amie.
- C'est une vampire ! Pourquoi ramènes-tu une vampire ici !?

Pendant que Ciulin est accaparé par Jolhane, j’ai profite pour récupérer ma hache, ramenée sans doute par Ryan. Faudrait que je pense à le remercier plus tard…ou pas. Je toise la nouvelle venue d’un regard mauvaix. J’ai pas encore toutes les infos en ma possession mais j’me méfie naturellement de cet ersatz de femme. Je sers les dents alors que le Berserker s’agite. Pas encore. Pas maintenant.

- Parce que nous travaillons ensemble, mademoiselle Jolhane Doe. Qui d'après-vous a pu vous permettre d'avoir vos papiers ? Elle tourne ses yeux froids comme la mort vers moi et mate mes tatouages sans vergogne. Elle me colle des frissons cette bonne femme. Et pas les bons. Le Berseker ?
- Ouep, c'est lui.
- Ah bah j’vois qu’on peut se confier à toi Ciulin, c’est cool.
J’lui dédie un regard irrité. Merde quoi ! J’pensais que c’était quelqu’un de confiance.
- Hum. Ce hum me fout les nerfs. Hum quoi ? Hum j’ai une peluche sur mon manteau impeccable ? Hum j’vous sucerai bien le sang jusqu’à la dernière goutte ? Elle reprend ensuite sa conversation avec Ciulin comme si on était plus là et j’me crispe encore plus. Ceux là était jeunes. Très jeunes. Des nouveau-nés affamés. Ils les transforment en masse sans se soucier des conséquences.
- Attend la ville est en quarantaine! Au bout d'un moment le nombre de candidat va vite se limiter. J'ai pas l'impression que la population locale est tellement baissée... pas plus que d'hab' j'veux dire.
- Il y a une brèche dans les barrages alentours qu'ils doivent certainement exploiter. Ils font venir les gens de l'extérieur en masse et les transforment une fois de l'autre côté, de manière consentante ou pas.
- Hurlants ?
- Très probablement.
- Super... J'vais prév'nir l'daron. Histoire qui mettent quelques gars sur le coup.

On dirait un sketch bien rodé et évidemment l’infos m’échappe pas. Ce p’tit jeu m’agace. J’aime pas les p’tits jeu.
- Si vous avez quelque chose à nous dire, Cruella, j’vous invite à le faire sans ronds d’jambes. J’suis pas très fut-fut comme gars, du coup vaut mieux me dire clairement les choses.
Elle ne cille même pas et continue.
- La précipitation nous a empêché d'être présentée en bonne et due forme. Appelez moi "Madame". Enchantée.

Jolhane accepte pas sa main tendue et moi non plus. Je croise mes bras sur mon large torse et la fixe sans broncher.
- Ah ? J’peux pas continuer à vous appeler Cruella plutôt ? Non parce que « Madame », ma prononciation du français est presque sans faute. Merci Daphné !, j’m’y ferais jamais. Faut vous faire la révérence en prime ou ça va aller ?  

- Magni Oxärsson, vous êtes bien loin de votre terre natale.
- Z’êtes douée en géographie vous !
- J'ignore quelle est la politique en la matière dans votre fief, mais ici, nous avons des règles. Vous êtes responsable de la destruction de plusieurs nids de cet acabit, et je vous remercie pour cette contribution à la sécurité de Tir Nà Nog.
Je manque m’étouffer avec un ricanement narquois.
Cependant, vos chasses sauvages ne prennent pas en compte certaines spécificités de cette ville. La communauté vampirique à laquelle j'appartiens est intégrée à la population et ne souhaite en aucun cas lui nuire. Vos tueries à l'aveuglette risquent un jour de toucher l'un des miens. Ce ne serait pas... souhaitable.

J’suis peut-être pas fin comme gars, mais j’suis pas abruti non plus.
En voilà des grosses bottes pour une nana qui se veut si élégante. Je plisse les yeux et me penche sur la table qui nous sépare, Nymphette et moi, de Cruella.
- « Souhaitable » ? Pour qui ? Et puis j’aime pas les menaces voilées. Je pose bruyamment ma hache sur le plateau de bois et la fixe dans les yeux. Voyez ça c’est une menace claire. Ça j’comprends. J’me fous de vos règles, Cruella. Je chasse vos semblables parce qu’ils me débectent. Mais j’essaie de me contenter des têtes mises à prix à priori, qui me mènent directement vers des nids. Et la vermine, moi j’m’en débarrasse. D’ailleurs vous en trouverez une dans le tas que vous emportez. Alors on veut être payé en compensation. C’était notre proie.
Pour vos autres « semblables »…
j’lui lance un sourire froid, dites leur donc de se tenir à carreau parce que le grand méchant ours est de sortie. Qu’ils ne trainent pas trop dans la forêt…
Et si vous avez un travail à me confier…soyez plus précise, parce que je travaille pas gratis. Même pour tuer des Suceurs. Donc j’veux bien j’ter un œil sur v’tre problème mais va falloir allonger la monnaie.


Je sais pourtant que c’est pas raisonnable mais j’y peux rien. Dès qu’il s’agit de ces putains de créatures, j’perds tout sang-froid. Mais savoir que des pauvres gens se font transformés contre leurs grés pour devenir de la chair à canon, ça me répulse.
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Jolhane Doe
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- J’vais la chérir si tu veux bien, garder en mémoire qu’un ours mal léché a su plaire à une belle nymphe à moitié renarde. On dirait un conte non ? Sauf qu’on sait tous que les contes finissent mal. Et j’veux plus qu’y t’en arrive, Jolhane.

La bogue de châtaigne dans sa gorge l'empêche de lui dire qu'elle n'aime pas qu'il parle au passé : pour elle c'est une sensation vive, présente, obsessive. C'est maintenant qu'elle l'éprouve.

"Parles."
"Je n'y arrive pas."

***

- « Souhaitable » ? Pour qui ? Et puis j’aime pas les menaces voilées.

Jolhane ne les apprécie pas non plus. Ici, les gens calculent, mentent, dissimulent. Il est fatiguant de les comprendre et de communiquer. Magni pose sa hache entre la vampire et eux. C'est sans doute la meilleure illustration de l'expression "poser ses couilles sur la table", songe Doe.

- Voyez ça c’est une menace claire. Ça j’comprends. J’me fous de vos règles, Cruella.
- Je préfère la fourrure d'ours à celle de dalmatien,
rétorque l'intéressée avec un sourire de Joconde.
- Je chasse vos semblables parce qu’ils me débectent. Mais j’essaie de me contenter des têtes mises à prix à priori, qui me mènent directement vers des nids. Et la vermine, moi j’m’en débarrasse. D’ailleurs vous en trouverez une dans le tas que vous emportez. Alors on veut être payé en compensation. C’était notre proie.

"Notre".
Le mot produit un effet inattendu sur Jolhane. Une sorte de pétillement acidulé et chaud au niveau du ventre. Magni est-il en train de l'inclure, elle et les enfants, dans une forme de "groupe"? La vampire semble également le remarquer car elle souligne avec un haussement de sourcil amusé :

- "Vôtre" ? Cela vous concerne-t-il Mademoiselle* Doe ?

Jolhane hoche lentement la tête, pas franchement certaine de ce qu'elle affirme.

- Pour vos autres « semblables », dites leur donc de se tenir à carreau parce que le grand méchant ours est de sortie. Qu’ils ne trainent pas trop dans la forêt…
- On devrait pouvoir s'en sortir. Il y a peu de "mère-grand"* à visiter en ces lieux.
- Et si vous avez un travail à me confier…soyez plus précise, parce que je travaille pas gratis. Même pour tuer des Suceurs. Donc j’veux bien j’ter un œil sur v’tre problème mais va falloir allonger la monnaie.
- Me fixez-vous un "rendez-vous"* Mister Oxärsson ? Vous êtes plutôt direct. J'imagine que si je souhaite vous joindre, je dois m'en remettre à Miss Doe ?
Petite oeillade appuyée.

Jolhane n'a pas le temps de répondre, Ciulin revient auprès d'eux.

- Y sont un peu en sous-effectif. Y vont d'mander aux Vulpes de leur filer un coup d'main. Magni, tu s'ras des no't ? Franchement, j'cracherais pas sur un gaillard de plus pour botter des culs.
- Dans ce cas, j'irais aussi,
déclare Jolhane. Ciulin la regarde avec un étonnement qu'il ne cherche pas à dissimuler.
- Avec ... les Vulpe ? Et Nardus ?
- Cela te pose un souci ?
coupe-t-elle sèchement.
- Non! C'toi qui gère, bébé!

Un homme de "Madame" s'approche avec une certaine quantité de flèches dans les bras. Il les tend sans un mot à Doe qui les récupère.

- Nous sommes prêts à y aller, Madame.
- Parfait. Au plaisir Miss Doe, Mister Oxärsson.
Elle se tourne vers Ciulin. Je te dépose ?
- Nan, j'ai ma bécane.

Lea chasseureuse attrape la vampire par la taille et dépose un bécot léger sur sa joue. Son sourire canaille témoigne néanmoins d'une profonde affection pour elle.

- Merci d'êt' venue aussi vite. Tu salues Leo pour moi ?
- Promis. On se voit plus tard.
Elle embrasse sa joue et efface la tâche de rouge laissée sur sa peau, du pouce.

Madame prend congé et Ciulin ne suit le mouvement qu'une fois assuré-e que les gosses vont bien. Iel enlace spontanément Jolhane qui se crispe sous l'étreinte, malgré elle. Iel fait de même avec Magni comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Lea roumain-e a l'expansivité des gens simples et francs.
Pendant ce temps, les gamins ont tous regagné leur lit, certains se sont déjà à moitié assoupis. Les plus âgées, ont réuni leurs matelas au centre d'une des chambres pour dormir toutes ensembles. Katie s'est blottie contre Ryan, par reflexe. Scott, a préféré l'appui du mur et la présence de son sabre entre les bras.

Magni et Jolhane sont de nouveaux seuls lorsque l'aube se lève. Cette dernière se tourne vers lui. Elle est épuisée.

- Tu veux bien dormir avec moi ? quémande-t-elle avec une expression de petite fille.

Son corps s'illumine comme celui d'une luciole, sa silhouette s'affaisse, change de contour. Ses vêtements tombent au sol, formant un petit tas de fripes dont s'extrait la tête rousse de Ghimbir. La renarde baille à s'en décrocher la mâchoire.

* en français
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Magni Oxärsson
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- Me fixez-vous un "rendez-vous"* Mister Oxärsson ? Vous êtes plutôt direct. J'imagine que si je souhaite vous joindre, je dois m'en remettre à Miss Doe ?
- C'est ça ouais...un rendez-vous. A midi au parc ça vous va ? Passez par qui vous voulez, ou bougez vos fesses et venez me voir. J'suis là pour un jour ou deux. Avec des signaux de fumée je risque d'être plus long à vous répondre.

Jolhane ouvre la bouche pour répliquer mais Ciulin revient avant qu'elle puisse dire quoique ce soit.

- Y sont un peu en sous-effectif. Y vont d'mander aux Vulpes de leur filer un coup d'main. Magni, tu s'ras des no't ? Franchement, j'cracherais pas sur un gaillard de plus pour botter des culs.
- En admettant qu'j'puisse te faire confiance j'en suis. J'ai déjà bossé avec les Vulpe.
- Dans ce cas, j'irais aussi, déclare ma Nymphette avec calme.
Ca me plaît pas des masses mais c'est pas à moi de lui dire quoi faire. Et puis elle est plus que capable de s'en sortir. J'mets un moment à comprendre l'étonnement de Ciulin.
- Avec ... les Vulpe ? Et Nardus ?
- Cela te pose un souci ?
Ah ouais. C'est vrai qu'elle est sensée appartenir à cette famille. Ca promet de grand moment de gêne tout ça et pour une fois j'en serait pas là cause. Mais quelque chose me dit que c'est pas plus mal. S'ils arrivent pas à se parler en temps normal p't-être que le contexte de la chasse va débloquer des choses.
Faut que j'vois comment gérer l'Ours de mon côté moi...ca fera beaucoup de partenaires de chasse et donc beaucoup de risque que ça parte en sucette...
- Non! C'toi qui gère, bébé!
Le "bébé" me fait grincer des dents. L'Ours est con, l'Ours est caractériel mais surtout l'Ours est territorial. Et moi aussi. Alors que j'en ai aucun putain de droit.

Cruella se tire enfin et j'respire à nouveau un peu mieux. C'est au tout de Ciulin de partir et son accolade me surprend franchement. Comme j'veux bien lui laisser le bénéfice du doute, j'lui balance une franche tape dans le dos.

- Si tu veux que ça colle toi et moi. Évite de réprendre des infos sur moi à tout va, tu veux ? Surtout à des vampires. Même des "Madame Vampire"

Avec Jolhane on s'assure que les gosses vont bien. Enfin surtout elle. J'reste un peu en retrait, me contentant d'envoyer le baiser réclamer par Marnie et son doudou. J'vérifie juste que ça va aller pour Íkorna... Dairine...faut que j'arrête de me montrer aussi familier avec ces gosses et si Katie est redescendue de son shoot d'adrénaline. Comme elle est entre les bras de Ryan, j'imagine qu'il gère.

Nymphette et moi on est de nouveau tous les deux. Et quand elle se tourne vers moi, j'vois à quel point elle est crevée. Je passe doucement mon pouce sur les petits cercles violacés qui ornent le dessous de ses yeux tirés.

- Vas te reposer, Nymphette, que j'ordonne en déposant un baiser sur son front. Tu l'as mérité. Le soleil va se lever, on risque plus grand chose.

- Tu veux bien dormir avec moi ?


Oh bordel me regarde pas comme ça, avec tes beaux yeux de biche ! Comment tu veux que je te dise non, moi ?

- Bah...euh...je doute que ça soit super prudent tu vois...

Elle s'illumine soudain et son corps rétrécit pour prendre la forme d'une jolie renarde qui baille de fatigue.

- Ah bah vu comme ça...ok. Ca sera plus simple. Salut ma belle ! Toi aussi t'es HS ? Tu veux piquer un somme avec moi ?

J'me penche pour la câliner et elle ferme les yeux de bonheur en poussant un p'tit jappement que j'interprète comme un oui. Ouais l'homme qui murmurait à l'oreille des renards c'est moi… j'me dirige vers le canapé m'y assoit lourdement. J'arrange l'oreiller à un bout et tapote la place à côté de moi. Ghimbir reste immobile et me regarde la tête penchée sur le côté.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as changé d'avis ?


La renarde se contente de me fixer avant de trottiner vers les escaliers et de s'arrêter au bas des marches. Nouveau jappement.

- Quoi ? Tu veux dormir dans un lit, c'est ça ? Foutue princesse va. Ok, ok j'ai pas la force de lutter.

J'approche d'elle mais comme elle fait pas mine de grimper, j'me penche et l'attrape dans mes bras.

- Maligne mais fainéante.

Elle me regarde et je jurerais l'avoir vu sourire c'te roublarde. J'identifie rapidement la chambre de Jolhane et pousse un soupir à fendre l'âme. Le lit est accueillant y'a pas de doute mais son odeur est partout...putain ça va pas être simple. Heureusement c'est Ghimb qui se trouve dans mes bras. J'la dépose sur les draps et me débarrasse de mon pantalon.
Je m'installe sous les couverture avec un gémissement d'aise. Un vrai putain de matelas. J'm'étale comme une merde et enfouie mon nez dans l'oreiller. Si j'étais seul…
Mais j'le suis pas et Ghimbir vient se blottir contre moi. Elle fait plusieurs tours sur elle-même avant de se décider à se caler contre mon flanc, la tête contre mon épaule.
J'lui sourit et gratouille sa tête.

- Bonne nuit ma belle. J'te préviens c'est possible que j'ronfle. On dira que c'est l'Ours.

*****

J'émerge avec difficulté. Je sais pas où j'suis mais j'me suis pas senti aussi reposé depuis des lustres. Et bien. Et au chaud.
J'ouvre pas encore les yeux et raffermit ma prise sur le corps nu allongé contre le mieux. La chair est tendre, douce sous ma main. Je câline la tête calée contre la mienne.
Bon à ce niveau là on peut être quasi sûr que je pionce toujours et je suis en plein rêve...j'dois rêver de Nymphette...c'est pas comme si c'était pas une constante en ce moment.
Et comme je rêve y'a que là que je peux en profiter...donc je bouge faiblement, descend ma main sur l'arrondi d'une fesse que je pétris sans gêne et tourne la tête pour butiner une gorge offerte. Pitié faites que le Valhalla ressemble à ça...ou qu'ils y ont mis des boîtes à idée pour que je suggère la chose.
Mmm j'espère que le rêve va durer un peu. Je remonte un cou gracile et tendre et hisse ma carcasse au-dessus de ma Nymphette fantasmée. Mon cerveau est quand même vachement fortiche parce que les sensations semblent presque réelles. J'en grognerai presque de contentement dis donc ! J'lai peut-être fait cela dit.
Je sais pas pourquoi mais je décide finalement d'ouvrir mes paupières closes...
Et je tombe nez à nez avec deux billes dorées qui me regardent et qui sont tout ce qui a de plus étonnés et réelles.
Putain de bordel de merde.
J'me fige.
Bon
A priori.
Je dors pas.
Merde.
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Son humaine est épuisée. Ghimbir sent son esprit vaciller comme la lumière d'une étoile sur le point de chuter. Elle rattrape son âme soeur qu'elle enrobe d'amour dans leur retraite intérieur.

"Dors, Dors ma moitié...
Je veille...."


La Renarde baille ostensiblement signifiant au porteur d'ours qu'elle souhaite se reposer. Elle étire ses pattes avant et se dégage de la pile de frusques que l'humaine se sent constamment obligée de porter. Ceci étant, la pauvre n'a guère de pelage, juste cette peau rose toute dépoilée. Pauvrette qu'elle est.

"Dors, Dors ma moitié...
Je veille...."


- Ah bah vu comme ça...ok. Ca sera plus simple. Salut ma belle ! Toi aussi t'es HS ? Tu veux piquer un somme avec moi ?

Ghimbir se faufile entre ses jambes et flatte ses mollets avec sa queue touffue et soyeuse. S'il ne comprend pas que c'est un "oui", il est aussi buté que son ursidé. Il faudrait qu'elle trouve le moyen de lui causer à celui là. Un rustre colérique et grognon, c'est tout ce qu'il est. Elle doit réfléchir à un mauvais tour à lui jouer, un plan sournois et rusé. N'est-elle pas un goupil, après tout ?
Le porteur d'ours s'affale sur le canapé et la renarde fronce le museau de réprobation. Elle le fixe longuement, la tête penchée.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? T'as changé d'avis ?

Ghimbir tourne ostensiblement casaque pour s'arrêter devant les escaliers. Il ne bouge pas. Que les humains sont lent parfois.

"Tu viens, oui ou non ?"
- Quoi ? Tu veux dormir dans un lit, c'est ça ?
"J'ai un lit, Humain."
- Foutue princesse va. Ok, ok j'ai pas la force de lutter.
" Hé bien j'attends."
- Maligne mais fainéante.
"Voudrais-tu que je glisse sur ces branches plates et me rompe le cou ?"


Magni sent bon : une odeur mâle, forte, boisée avec un quelque chose de carnassier. Ghimbir apprécie. Il se vautre dans les draps marqués par Jolhane et la renarde se love contre lui.

- Bonne nuit ma belle. J'te préviens c'est possible sur j'ronfle. On dira que c'est l'Ours.
"Attends donc que je berne ce crétin..."


***

Il fait chaud, moite et doux. Jolhane se pelotonne contre cette source de chaleur appréciable. Elle sent comme Magni. Elle a du s'endormir le nez dans sa chemise, comme souvent. Son parfum ets si réconfortant, si émoustillant aussi. Pour un peu, elle sentirait presque ses paumes calleuses, rêches et délicieusement habitées de vécu, sur sa peau. Et là, sa barbe piquante dans le tendre de son cou. Elle se mordille la lèvre inférieure, en poussant un soupir de satisfaction à peine perceptible.
Quand on la fait basculer sur le dos, cependant, elle s'agite mollement, sortant progressivement du sommeil. Il y a un poids sur elle, familier et bien réel, qui la ramène à cette nuit un peu fantasmatique qui n'a peut-être jamais existé. Lorsqu'elle ouvre les yeux, un élan de panique raidit ses muscles.
Magni est sur elle.
Magni est sur elle, sa virilité , palpitante et dure, appuyant contre son aine.
Magni est sur elle, et elle est absolument toute nue.


Il ouvre les yeux et leur regards se croisent. La lucidité leur inflige un méchant coup de fouet. Jolhane, pétrifiée comme une biche dans les phares d'une voiture, n'ose plus bouger d'un pouce. Sa carcasse trahit pourtant une attente voluptueuse et une soif trop fraichement interrompue.

-.. B.. Bonjour... murmure à peine audible.





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- B...Bonjour...
J'la sens crispée sous moi. Pourtant elle bouge pas, m'envoie pas bouler hors de son lit.

Eh Magni ! Ca s'rait bien si tu disais un truc toi aussi...juste histoire d'avoir l'air moins con...ouais je sais c'est pas gagné avec toi mais fais un effort.

Sauf que j'en suis incapable.

Bon bah à défaut éloigne-toi d'elle. Maintenant.
Mieux tire-toi de ce lit, de cette maison. Casse-toi sans te retourner et ne reviens pas.


J'arrive pas à réfléchir correctement. C'est déjà pas mon fort d'habitude mais là c'est pire que tout. J'ai le corps tendu à tous les niveaux les yeux happés par le doré des siens. Instinctivement je cherche la présence de l'Ours mais je sens rien. Rien hormis le corps de Jolhane contre le mien, si délicieux, si tentant. C'est un supplice de rester sans rien faire. Ca le serait encore plus de me dégager maintenant.
J'ai le cerveau en vrac, encore nimbé de sommeil et de sa douce irréalité.

Je sais plus ce qui est bien et raisonnable.
J'me fous de ce qui est bien ou raisonnable
Y'a plus qu'elle qui compte.
J'peux pas.
J'peux plus.
J'en ai juste marre de lutter sans arrêt.
Juste une fois.
Juste cette fois ?

Lentement, j'abaisse mon visage vers le sien comme pour lui laisser l'occasion de me repousser. Mais une fois que nos lèvres se trouvent, toute volonté de douceur ou de lenteur m'échappe. Ma nature revient au galop et elle veut tout. Tout de suite. Je dévore sa bouche avec un appétit féroce. Ma barbe doit sévèrement la piquer mais j'lui laisse pas un instant de répit. Mon bassin frotte contre le sien et mime ce que je rêve de lui faire depuis notre première rencontre. J'laisse échapper un grognement plein d'envie et de frustration. Je descends vers ce cou où se niche son odeur, le lappe, le mordille ou y déposer des baisers humides.

Mi-homme. Mi-bête. Toujours.

Ma main quitte le confort de sa fesse pour venir mouler les formes de son corps en remontant, jusqu'à trouver un autre arrondi que j'empoigne sans ménagement puis avec moins de fermeté.
Putain j'la veux.
L'Ours se manifeste toujours pas. Je sais qu'ça va pas durer mais là j'men fous.

Super ! Tu viendras pas te plaindre quand t'auras tué tout le monde dans cette baraque pour satisfaire ta queue…

J't'emmerde ma conscience. C'est moi qui décide.

Je ferme toute pensée parasite pour me concentrer sur elle, ses réactions. Ma bouche descend encore, s'attarde sur sa poitrine que je marque de mes dents ici et là. Ma main chute, coulisse entre ses cuisses. J'y découvre la preuve concrète et réelle qu'elle est loin d'être insensible à c'que je lui fais. Malgré mon manque total de raffinement ou de douceur. Dans un sursaut de...je sais même pas quoi...j'arrête tout.
Je souffle comme un bœuf et mon front chute entre ses seins. Seuls mes doigts poursuivent leur chemin avec bien plus de délicatesse que j'en ai montré jusque là. Cette fois c'est une plainte qui m'échappe. A la pensée de me faufiler dans la chaleur et la moiteur que j'y trouvent je perds à moitié la boule.

- Arrête moi...que j'murmure contre sa peau. Jolhane...j't'en prie arrête moi.

Ouais je sais... c'est sans doute lâche de compter sur sa raison pour nous sortir de cette situation mais j'y arrive pas. J'me sens incapable de stopper maintenant. C'est au-dessus de mes forces.
Je relève lentement la tête pour croiser son regard. J'dois avoir l'air aussi paumé que déterminé.
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Jolhane se détend une fois leurs lèvres en communion. Elle devrait rester sur le qui-vive, le repousser, garder sa raison froide. Elle n'y parvient pas. Ses pensées partent dans tous les sens, affolées par un trop plein de stimuli.
Soudain, il est partout sur elle, prenant possession de sa nudité, pétrissant sa chair frissonnante d'envie. Car de lui, elle a terriblement envie. La raison tente faiblement de se faire entendre, suggérant que ça n'est pas une bonne idée, implorant de repousser l'envahisseur avec fermeté. Jolhane n'écoute pas, sa tête a pris feu. Elle bouillonne d'un désir impétueux qui lui est totalement nouveau, qu'elle ne comprend pas le moins du monde, et qu'elle n'a pas le luxe d'analyser. Sa cervelle s'est éteinte, oubliant la perspective du danger.

Elle n'est plus qu'instinct.

Ses hanches ondulent.
Ses cuisses s'écartent.
Sa bouche dispense morsures et baisers.
Ses mains fourragent cette chevelure drue.
Ses doigts agrippent la peau couturée.


Elle pousse un geignement lascif et bien trop sonore qu'elle tente d'étouffer en mordant le coussin, suivi d'un petit rire surpris. Ingénu. Les yeux mi-clos, la bouche à demi-ouverte, les cheveux éparses sur l'oreiller, elle découvre les splendeurs inconnues de son propre corps. Chaque sensation procurée est une pure découverte, un appel à ce qu'il recommence, une doucereuse torture.

- Arrête moi......Jolhane...j't'en prie arrête moi.

Elle caresse les angles rugueux de son visage, du bout des doigts. Son regard fiévreux est dépourvu de la moindre volonté de lui résister. Elle n'est plus qu'un brasier vorace qui demande à être nourri.

- Je ... Je n'y arrive pas... gémit-elle troublée. Je.. je n'en ai pas envie....

Confession tragique.
Egoïste.
Inconséquente.
Elle enroule ses jambes autour de son bassin et tend les bras pour tirer sur l'élastique de son caleçon, l'en libérant par la même occasion. Tout son être réclame d'être possédé par le guerrier.
Maintenant.

Toc Toc Toc

- Doe ? T'es réveillée ? Il est près de 15h !
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Magni Oxärsson
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- Je ... Je n'y arrive pas...Je.. je n'en ai pas envie....

Bordel de merde… on est foutu !
J'embrasse sa peau par intermittence avant de relever la tête.

- Moi non plus...mais tu sais ce qui nous attend...si on continue...

Et pourtant j'lui sourit, éblouit par sa réponse qui me comble au-delà du possible.
Je retrouve ses lèvres avec fébrilité pendant que mes doigts s'activent toujours entre ses cuisses ouvertes. J'observe chacune de ses expressions, me gave de ses soupirs, de ses gémissements. Elle est belle à en crever !
J'me sens à la fois terrifié et exalté. J'me rends compte que si j'vais si vite c'est dans l'espoir de ne pas laisser l'Ours pourrir ce moment. Peut-être que je l'ai repoussé plus loin que j'le pensais hier soir ?

Elle me débarrasse de mon calbut et j'oublie à nouveau tout. Je retire ma main pour me presser contre elle alors qu'elle ondule sous moi. J'fais l'effort de ralentir la cadence quand j'me rappelle que si son corps est sûrement pas vierge, elle, elle l'est.
J'agrippe la cuisse qui encercle mes hanches avec force comme si j'voulais y imprimer ma marque avant de relever les yeux vers les siens. Je tremble presque de retenue alors que j'meurs d'envie de plonger en elle.

- J'veux pas te faire de mal Jolhane...mais j'arriverai pas forcement à...à être doux avec toi...

Toc Toc Toc

J'me fige, les yeux écarquillés.

Putain non !
Non !
Pas encore !


J'lui adresse un regard désespéré.

- Doe ? T'es réveillée ? Il est près de 15h !

Ryan. Ce putain de Ryan évidemment ! Qui d'autre ça aurait pu être ?
Je pousse un profond soupir et jure à mi voix en islandais contre son épaule. Les gosses doivent tous être réveillés. Retour à la réalité.
J'm'allonge à coté d'elle et passe une main lasse sur mon visage.

Hello frustration my old friend !
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Jolhane Doe
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- Moi non plus...mais tu sais ce qui nous attend...si on continue...
- Fais-le..
ânonne-t-elle, l'esprit embrumé.

Il s'arrête encore, la forçant à réfléchir.
Pourquoi parle-t-il autant ?
Pourquoi ne l'embrasse-t-il pas ?
Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?


- J'veux pas te faire de mal Jolhane...mais j'arriverai pas forcement à...à être doux avec toi..
- Je m'en fous,
elle l'attire contre elle pour lui ravir sa bouche...Sois juste toi...

Qu'il cesse de tergiverser !
L'Ours pourrait revenir à tout moment. L'urgence, l'envie, la frustration accumulées lui font tourner la tête et débrident ses gestes.

- Magni, je t'en prie... implore-t-elle, au comble du supplice.

Toc Toc Toc

- Doe ? T'es réveillée ? Il est près de 15h !

Silence.
Les deux -presque- amants se figent, les yeux ronds. Jolhane, observe, désemparée, la mine de son compagnon se décomposer. Il pousse un juron muet dans son cou et s'écarte comme si la fatalité lui écrasait les épaules.

"Tu fuis ?"
"Il fuit."

Hors de question !
Certes l'univers semble conspirer pour empêcher leur ébats, mais est-ce une raison pour lâchement l'abandonner au seuil de leur étreinte, dans un état qu'il a lui même perpétré ? L'ivresse, se meut en colère, la colère en férocité. Pendant que Magni se voile la face au sens littéral, elle se redresse et vient se poser en califourchon sur ses hanches. Elle  le surplombe de tout son corps pale, svelte, un rideau d'or roux lui balayant la poitrine, une mèche de ses cheveux encore coincée dans la bouche. Elle pose les mains sur son torse lardé de cicatrices et ne lui laisse aucune possibilité de retraite lorsqu'elle soulève ses hanches pour s'empaler sur lui.
Un hoquet licencieux lui échappe.

- Euh... Doe ? Ca va ?

Derrière la porte , on entend soudain un brouhaha étouffé.

- Ryan, qu'est-ce que tu fous ? jappe Katie dont les chuchotis trahissent un vif agacement. Elle a l'air remontée comme un coucou. Magni est avec elle !
- Ouais ben merde ! Faut qu'ils arrêtent de pioncer à un moment donné !
- Ils pioncent pas, tête d'enclume !


Un silence lourd de sous entendus s'ensuit.

- Bordel.
- Oui.
- Bordel de bordel...
- Je sais.
- Bordel de Bordel de bor....
-Arrête ton cinéma !
Il se fait couper la chique et on entend des pas confus disparaitre dans le couloir.

Jolhane n'en a cure, elle n'a d'yeux que pour l'homme à qui elle vient de s'offrir, à cette sensation singulière d'un corps brulant à la fois familier et étranger en elle, à ses sens chamboulés...
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Magni Oxärsson
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J’en suis là, à maudire l’univers et à peu près tout ce qui me passe par la tête quand j’la sens bouger à côté de moi. Je retire la main qui recouvre mon visage au moment précis où Jolhane se hisse à califourchon sur moi.
Le corps penché sur mon torse, son regard rivé dans le mien, elle a l’air… en colère, presque sauvage et ça m’fait un effet pas possible. Elle machouille une mèche de cheveux, signe qu’elle est nerveuse mais même ce geste enfantin ne la rend pas moins foutrement désirable.

- Attends, Nymphette… Elle pose ses mains sur mon torse. Je sais ce qu’elle va faire ensuite. Mais j’suis pas prêt ! J’ai relâché ma vigilance, j’suis plus…

La seconde d’après, elle s’empale sur moi avec une sorte de hoquet. Un râle m’échappe totalement et mes doigts s’arriment à ses hanches. J’ai le corps tendu à l’extrême et mes muscles saillent sous ma peau. J’ai les yeux grands ouverts tandis que mon cerveau tente de fonctionner à nouveau. Il baigne actuellement dans un délice décuplé par l’attente.
C’est bon. C’est putain de bon. Non c’est pas assez fort. C’est grisant, enivrant, exquis…j’ai pas assez de vocabulaire pour le décrire. Elle est douce et chaude. Parfaite.  

Y’a apparemment une discussion chuchotée qui se déroule derrière la porte mais j’écoute pas. J’m’en fous totalement.
L’Apocalypse pourrait se déclencher dehors que ça me ferait pas bouger de ce lit. Jolhane ne bouge pas, statufiée et j’essaie de faire pareil pendant quelques minutes, même si ça me coûte à mort. J’la laisse reprendre pied puis finalement j’en peux plus de rester immobile. Je bouge faiblement les hanches en la guidant de mes mains. Mais j’oublie pas l’épée de Damoclès au-dessus de ma tête.

Il peut revenir d’une seconde à l’autre et j’veux pas qu’il nous arrête maintenant. J’en crèverais de frustration j’pense.
Pourtant j’aimerais savourer ce moment, partir à la découverte de chaque centimètre carré de sa peau mais mieux vaut pas tenter le diable. D’un coup de bassin, j’la renverse à nouveau sur le lit, surplombe son corps et entame la seule danse que je sais faire. Le rythme que j’impose reste lent au départ mais s’accélère rapidement. J’ai les yeux braqués sur elle et ma bouche vagabonde sur son cou, son visage, ses lèvres. Nos souffles vaporeux se mélangent.

Je murmure dans ma langue natale contre sa peau. A croire que je peux pas me la fermer même dans ces moments-là. Je lui dis combien j’la trouve belle, combien j’ai attendu ce moment. Bref des trucs que je contrôle même pas.
Nos hanches bougent à l’unisson maintenant, ont trouvé leur rythme.

L’Ours est pas loin, mais j’ai encore le réflexe et la force de le retenir.
J’emmerde cette boule de poil rageuse ! Je suis encore maitre de mon destin si j’en ai envie ! Je veux cette femme et je l’aurais que ça lui plaise ou non.

Sans même m’en rendre compte la férocité du combat que je mène dans ma tête se retrouve dans les mouvements de mon corps. Une aura pesante entoure nos deux corps unis.  
Ce moment est à moi, à nous !
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Jolhane Doe
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Instant suspendu, entre sensations multiples et engouement triomphal. L'expression de Magni a des saveurs de victoire. Dans le regard de Doe se lit un net : "Tu ne m'échapperas pas". Jolhane se découvre un esprit conquérant, aussi pugnace qu'acharné. Lors que son compagnon réplique hargneusement, la renversant sur le lit, elle pousse un petit couinement de surprise, suivi d'un gémissement qui rendrait fou n'importe qui.

Leur étreinte est brouillonne, brutale, empressée. Leurs baisers ont tout de morsures fiévreuses, urgentes, deux animaux sauvages qui cherchent à se marquer tout à tour. Jolhane perçoit confusément ses ongles griffer la chair mâle, sa langue chercher le gout du fauve, ses dents imprimer sa souveraineté là où elle peut.

"A moi!"
"Mon homme!"
"Mon humain !"
"Rien qu'à nous."

Ses sensations se confondent avec celles de Ghimbir. Ses prunelles perdent leurs touches chartreuse pour faire rayonner l'or. Leurs regards s'entredévorent. A la litanie de paroles incompréhensibles qui galopent hors de la bouche de Magni et se lancent à l'assaut de sa peau, Jolhane n'a que ses cris. Des vocalises qu'elle tente, au départ, d'étouffer dans son poing, mais qui bientôt s'oublient jusqu'au plafond.
Le lit grince, affreusement, un boucan d'enfer, mais ils n'entendent rien.
Il n'y a qu'eux au monde.

Et l'ennemi qui rôde.

Ils ne font pas l'amour, ils bataillent.
Un combat contre la fatalité, ce foutu Destin, ce salopard d'Ours.
Une guerre qu'ils mènent main dans la main, leur corps s'entrechoquant comme seules armes.

Brusquement, Jolhane perd le contrôle. Une lame de fond l'emporte, la fauche ! Elle a un brusque sursaut de panique, pensant mourir. Tout son être se cambre, son esprit s'envole puis s'étiole langoureusement en poussière étoilée. Elle a hurlé son nom. Peut-être. Elle n'en demeure pas certaine. Son âme redescend mollement pour réintégrer sa carcasse.
Magni semble gouter le même état d'hébétude ravie. Elle caresse son visage taillé dans la roche. Ils baignent dans leur sueur et leurs effluves. Leur fragrances mêlées a quelque chose d'entêtant et de glorieux. La jeune femme se mordille la pulpe de la lèvre et glousse. Un petit rire satisfait qui efface les courbatures naissantes et les petites douleurs qui s'éveillent ça et là.

- Je t'ai eu... fanfaronne-t-elle avant de l'embrasser délicatement, sa douceur retrouvée.

"Je t'avais dit que je parviendrais à berner cet empaffé poilu..."

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Magni Oxärsson
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Lorsque Jolhane se tend comme une corde sous moi en criant mon nom, j’ai un sourire carnassier incontrôlable. Elle a le visage transfiguré par le plaisir, les paillettes d’or plus visibles que jamais dans ses yeux. J’la contemple, émerveillé, sans m’arrêter.
Brusquement j’me fais emporter à mon tour en soubresauts puissants et je la rejoins en étouffant un râle dans le creux de son cou où je happe la chair, y laissant une marque bleutée. Un milliard de bulles éclatent dans ma tête et diffusent une sensation de bien-être incomparable.

L’Ours est toujours là mais reflue alors que mes émotions s’apaisent. J’lui présente mentalement mon majeur, pour la forme.
Enfin parfaitement détendu, chose qui m’est pas arrivée depuis…bah des plombes, je me laisse aller sur le corps de Jolhane, en essayant de ne pas l’écraser avec ma grande carcasse.
J’ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Mais j’suis bien là…j’veux pas bouger, même si les draps collent à nos corps encore unis et moites, même si je sens les très légères piqures de griffures dans mon dos. Maintenant que le danger est passé, je retrouve l’envie de la câliner et la couvre de baisers et de caresses légères, goûtant le salé de sa peau.
Son rire me surprend et je redresse la tête. Ses doigts courent sur mon visage alors que je lui adresse un sourire idiot.  

- Je t'ai eu...
C’est qu’elle a l’air très contente d’elle ma Nymphette ! Je lui rends son baiser sans me presser, avec un calme qu’est loin de caractérisé nos étreintes habituelles.
- Ouais…tu m’as eu, ma Nymphette…
Je ricane à mon tour.
- Y'a aucune chance pour que les gosses nous aient pas entendu, hein ? Tu crois qui faut que je sorte armé ? Au cas au Ryan veuille me descendre ?
Tout ça c’est tellement…bizarre. Mais je sais aussi que ça risque pas de se reproduire de sitôt.
J’ai joué avec le feu.
Aujourd’hui j’ai gagné mais demain ? Après-demain ?
Il était là, affaibli par la nuit, mais il était bien présent. Ça devra plus se reproduire. Et si ça se trouve on aurait plus envie de recommencer.

C’est beau l’auto-persuasion.
Tu vas faire croire ça à qui ?


Ok j’reformule. Si ça se trouve elle aura plus envie de recommencer. Du coup tout est bien qui finit bien. Ou presque.
Mon regard se teinte d’un peu de mélancolie alors que je profite sans doute des derniers instants rien qu’à nous avant que la vie reprenne ses droits.

Ma Nymphette…finalement t’as été à moi pendant quelques minutes.
Rien qu’à moi.

J’me rends soudain compte à quel point j’ai été imprudent jusqu’au bout et me redresse soudain sur mes coudes.
- Merde ! J’suis désolé Nymphette, j’ai vraiment été trop con. Je…J’suppose que tu prends pas de contraceptif ?
Est-ce que je panique un peu ? Nooooon pas du tout.
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Jolhane se sent toute vaporeuse et picore la bouche de Magni tout en frottant son nez contre le sien. Elle ne se départit pas de son sourire. Elle ne pense à rien. Elle se sent bien. Elle ne se rappelle pas avoir connu un tel état de paix intérieur depuis longtemps. Son esprit est blanc et poudreux, aussi immaculé qu'une lande recouverte de neige.

Magni se charge de souiller les flocons de ses gros godillots.

- Y'a aucune chance pour que les gosses nous aient pas entendu, hein ?
- Hein.. je...
Les enfants, elle les a complétement oubliés. Je ne sais pas.

Les images lui reviennent.
Les bruits.
La scène dans son entièreté.
Son teint prend une délicate couleur rose.

- Je n'espère pas....
- Tu crois qui faut que je sorte armé ? Au cas au Ryan veuille me descendre ?


Elle ramène ses doigts nerveux vers son visage, commence machinalement à se mordiller l'ongle du pouce. Si jamais c'est le cas, elle ne pourra pas échapper aux regards de Ryan, aux remarques de Dairine ou aux sourire de connivence de Katie. Ses joues s'empourpre un peu plus. Son sentiment de tranquillité fond, "comme neige au soleil".
Jolhane essaie de le rattraper, malgré tout. Pour cela, elle ramène Magni contre son giron et lui caresse délicatement la tête. Elle n'a pas envie de réfléchir à l'après, elle veut encore profiter un peu. Juste un peu.

Peine perdue.

- Merde !
- Qu.. quoi ?!
Fait-elle inquiète en voyant son compagnon si alarmé.
- J’suis désolé Nymphette, j’ai vraiment été trop con.
- Tu... Tu regrettes ?
C'et la première idée qui lui vient et qui déjà pourrit en elle comme un vilain poison. Elle, elle ne regrette pas, pas le moins du monde.
- Je…J’suppose que tu prends pas de contraceptif ?
- Quoi ?


Elle ne comprend pas tout de suite et doit mobiliser sa mémoire sémantique pour saisir de quoi il s'agit. Les femmes procréent ou s'en préservent avec un contraceptif. Elle déglutit.

- Non.... fait-elle d'une voix blanche.

Vertige.
Les implications de cette révélation la paralyse. Elle touche son ventre, reflexe automatique. Va-t-elle enfanter ? Sera-t-elle mère avant de simplement "être" ? La perspective la terrifie, pire la paralyse. Pourtant, au milieux de cette déferlante d'angoisses inconnues, l'idée lointaine d'avoir des "oursons" n'est pas complétement déplaisante.

"Tu n'as pas été fécondée."
"Vraiment ?"
"Je le saurais..."

- Ghimbir dit qu'il n'y a pas à s'en faire.... Jolhane s'écroule dans l'oreiller, la tension relâchant sa prise sur ses pauvres muscles déjà largement sollicités. Tu m'as fait peur idiot ! fait-elle dans un soupir de soulagement. Elle se tourne vers lui, cependant. Il faudra peut-être que j'y songe... néanmoins. Silence. Elle baisse la voix comme une conspiratrice qui confie un secret... Si on recommence.... si... Elle se mordille la lèvre en jouant avec le poil de sa barbe. Elle louche sur son menton pour éviter de le regarder.... Si tu as envie de recommencer...

"D'essayer de recommencer", serait peut-être plus juste.
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- Tu... Tu regrettes ?
- Je…J’suppose que tu prends pas de contraceptif ?
- Quoi ?
Ma main encadre son visage et mon pouce vient frotter sa pommette.
- Non…j’regrette rien t’entends… j’veux pas que tu crois ça un instant d’accord ?  C’est juste que…c’est ma faute…tu me fais perdre la boule et j’ai été imprudent. Super imprudent.
Faible sourire pour une faible excuse, j’en suis conscient…
J’attends sa réponse un peu, non…très fébrile même si je suis presque déjà persuadé de la réponse.

- Non...

Elle a l’air horrifiée, terrifiée. Et j’peux pas lui en vouloir. Daphné a fait comme si sa non-envie d’enfant venait de son métier et de sa propre volonté mais j’ai déjà capté des conversations avec sa meilleure amie. J’sais bien qu’elle voulait juste pas d’enfants de moi. Y’a une grosse nuance. Qui voudrait d’un gosse prédisposé à la violence et qui ne se sentira jamais complet sans le rituel, tout en sachant que ça pourrait de toute façon le tuer ? Sans compter les tares génétiques que mon ADN se trimballe…
Pas Daphné. Pas moi. Pas Jolhane.
Elle pose malgré tout sa main sur son ventre et j’ressens un curieux pincement dans mes tripes. J’l’attrape automatiquement entre mes doigts et la serre.

- T’inquiète pas. Ça arrivera pas. J’vais trouver une solution. Y’en a toujours une.
- Ghimbir dit qu'il n'y a pas à s'en faire...
- Ah ! Et elle est fiable je suppose ?
Jolhane se laisse couler dans son oreiller et je m’installe à ses côtés, attirant son corps contre le mien.
Sa peau est si pâle, si lisse par rapport à la mienne… j’aime ce contraste.
- Tu m'as fait peur idiot !
J’embrasse la couronne de ses cheveux clairs…si clair par rapport aux mien…ça aussi ça contraste…à croire que tout nous oppose.

Putain cerveau tu pourrais faire l’effort de te concentrer un peu !

- Désolé…comme tu le constates j’ai parfois…souvent…la subtilité et le tact d’un bulldozer. J’crois que je vais devoir m’acheter un autre cerveau, celui-là est tellement plein que j’me sens obligé de sortir tout ce qui passe dedans. J’voulais pas…casser le moment.
Elle lève la tête vers moi, le visage sérieux alors que je passe mes doigts dans sa chevelure qui accroche la lumière de l’après-midi.
- Il faudra peut-être que j'y songe... néanmoins.
J’ai un blanc, comme souvent avec elle. Et j’essaie de prendre le truc à la rigolade de rejeter sa suggestion comme si elle-même plaisante.  
- A m’acheter un nouveau cerveau ? Non tu sais c’est assez personnel, va falloir que je l’essaie avant…voir si y m’va au teint, tu vois…
- Si on recommence... si... Si tu as envie de recommencer...
Sa voix est si basse que j’ai du mal à l’entendre alors que j’peux pas être physiquement plus proche d’elle. Elle fixe ma barbe, gênée et j’peux plus faire comme si j’avais pas compris. Je laisse aller ma tête contre l’oreiller et passe une main nerveuse dans mes cheveux hirsutes.

Recommencer ? L’idée est tentante.
Putain si j’avais pas l’âge que j’ai et un Ours meurtrier à la lisière de ma conscience, c’est déjà ce que je serai en train de faire ! Mais j’peux pas ! C’est complètement déraisonnable d’y penser !
Comment lui expliquer ? Comment lui faire comprendre sans la blesser ?

J’bascule à nouveau sur elle et l’embrasse comme un dément. Comme si ça allait être la dernière fois…Il a sans doute le goût de mon désespoir et de mes regrets mais j’peux pas la laisser jouer avec sa vie et celle de toute la maison.
Quand j’la libère enfin, on est tous les deux à bout de souffle. Je vrille mes yeux dans les siens, tente de trouver les mots justes.

- C’qu’on a fait toi et moi…c’est…c’était foutrement bon, bien plus que ce que j’ai vécu depuis des années…Mais c’était aussi de la folie. Il était là, tu sais…l’Ours. Y sera toujours là, à vouloir se frayer un chemin et si on recommence…un jour ou l’autre j’arriverai plus à le contenir…C’est une certitude. J'ai envie de recommencer. Si je pouvais j'passerai le reste de la semaine avec toi dans ce lit. Mais c'que je veux, ça entre pas tellement en ligne de compte...J'viens doucement poser mon front contre le sien. Je sais qu'elle va croire que j'la fuie. C'est sans doute un peu le cas. Mais mieux vaut fuir maintenant que d'être abandonné après au mieux, responsable d'un massacre au pire. J'suis trop fatigué pour supporter l'un ou l'autre.
Me déteste pas, Nymphette...s'il te plait...
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Les réponses de Magni ne tardent pas et leur contradiction la plonge dans une confusion loin d'être agréable. Il ne regrette rien, mais la rend responsable de son manque de discernement et de sa folie passagère. Il n'y a pas de problème, mais il trouvera tout de même une solution. Il use de dérision comme si la situation était légère puis l'embrasse passionnément tel un condamné à mort.

Jolhane est perplexe.
Qu'est ce qu'il lui prend ?

La réponse ne tarde pas.


- C’qu’on a fait toi et moi…c’est…c’était foutrement bon, bien plus que ce que j’ai vécu depuis des années…Mais c’était aussi de la folie. Il était là, tu sais…l’Ours.
-Je sais. On l'a battu
, affirme-t-elle.
-Y sera toujours là, à vouloir se frayer un chemin et si on recommence…un jour ou l’autre j’arriverai plus à le contenir…C’est une certitude.
- C'est ta conviction, Magni, pas une certitude. Nous venons de prouver que tu es capable d'avoir le dessus : deux fois.

- J'ai envie de recommencer. Si je pouvais j'passerai le reste de la semaine avec toi dans ce lit. Mais c'que je veux, ça entre pas tellement en ligne de compte... Elle fronce les sourcils, le regard dur. Elle ne comprend pas l'argumentation. Me déteste pas, Nymphette...s'il te plait...
- Je ne te déteste pas Magni. En tout cas moins que tu ne le fais déjà tout seul.


Elle lui tient les poignets alors qu'il encercle son visage. Il sent son front faire obstinément pression sur le sien.

- Tout ce que je constate, c'est que tu te défiles encore. Tu m'as fait deux promesses, et tu veux à nouveau les briser ? Qu'est ce que je dois comprendre ? Que maintenant que tu as eu ce que tu voulais, tu peux te dispenser de les honorer ? Je ne te détesterais que si tu t'avères être un menteur.

Silence. Elle a réadopté ce ton égal et froid qu'elle use d'ordinaire avec les étranger. Pourtant, c'est d'une voix plus douce qu'elle poursuit :

-Tu as peur.

Ça n'est pas une question. Elle le sait. Elles le sentent.

- La peur est le premier sentiment que j'ai éprouvé en ouvrant les yeux. J'étais nue, j'avais froid et des papillons carnivores avaient commencé à me bouffer. Crois-tu que je l'ai laissé me paralyser ? Crois-tu que je l'ai laissé me dicter ma conduite ? Fait elle, féroce.

Ses prunelles le foudroient. Il y brûle un feu sacré et une volonté farouche.

- Aucun de nous n'a survécu jusqu'ici sans avoir peur. Nous en avons simplement fait un moteur pour vivre pleinement chaque jour, comme un cadeau, comme une bénédiction !  Toi, tu as juste peur de vivre !  Crache-t-elle. Tu as un ours en colère dans la caboche et après ? Je n'ai aucune identité ! Scott n'est plus capable d'exprimer le moindre sentiment et pense qu'il deviendra tueur en série, Ryan croit qu'il est maudit parce qu'il a buté son père,.... On a tous nos propres ours, Magni ! On les combat ensemble ! En veillant les uns sur les autres!

Elle sert si fort, que ses ongles se plantent dans la peau du guerrier mais son émotion est vive. Ses yeux miroitant en témoignent.

- Je vais veiller sur toi  et te prouver que tu as tord ! Ne t'avise pas de te dérober.... D'accord? Donnant-donnant... Tu n'es pas un menteur, hein ? Magni Ox... Os... Merde à la fin !
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Magni Oxärsson
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- Je ne te déteste pas Magni. En tout cas moins que tu ne le fais déjà tout seul.

Ca me choque un peu mais elle a sans doute raison. J’m’aime pas beaucoup c’est un fait.

- Tout ce que je constate, c'est que tu te défiles encore.
- Je…Non ! Peut-être… j’essaie juste…
- Tu m'as fait deux promesses, et tu veux à nouveau les briser ? Qu'est ce que je dois comprendre ? Que maintenant que tu as eu ce que tu voulais, tu peux te dispenser de les honorer ?
Là j’vois rouge et mon regard s’assombrit. Je déteste l’idée qu’elle pense ça de moi. J’essaie de dégager mes poignets en douceur mais sa poigne ferme me retient.
- Putain Jolhane arrête ! Tu penses vraiment que c’est ça que j’suis ? C’est pas moi ça ! J’ai rien prémédité ! Merde je fais des efforts de dingue pour essayer de faire ce qui raisonnable. Je sais que j’m’y prends mal mais je préfère que tu me détestes maintenant que d’avoir ton sang ou celui des enfants sur mes mains plus tard !
- Je ne te détesterais que si tu t'avères être un menteur.
- Je ne suis pas un menteur ! que j’assène avec force. Je hais le mensonge, t’entends ?

Le silence s’étire, plus inconfortable cette fois.

-Tu as peur.

Je plisse les yeux.
- Ouais. C’est pas un scoop. Faudrait être con pour pas l’être.
- La peur est le premier sentiment que j'ai éprouvé en ouvrant les yeux. J'étais nue, j'avais froid et des papillons carnivores avaient commencé à me bouffer. Crois-tu que je l'ai laissé me paralyser ? Crois-tu que je l'ai laissé me dicter ma conduite ?

Nymphette sort les griffes et montre les crocs mais ça apaise en rien ma colère.
- Compare pas ce qui est pas comparable, tu veux ? Qu’est-ce que tu cherches ? Tu veux que je te dises que t’es la plus courageuse de nous deux ? Pas de problème. J’te le dis et j’le pense. T’es contente !

J’aime pas la façon dont elle me parle, désincarnée, comme si on se connaissait pas. J’aime pas ses accusations et ses jugements voilés. J’la juge pas moi.
Elle me fusille du regard et j’dois certainement lui rendre la pareille. Malgré tout, j’la trouve magnifique dans sa colère. Farouche, féroce.

- Aucun de nous n'a survécu jusqu'ici sans avoir peur. Nous en avons simplement fait un moteur pour vivre pleinement chaque jour, comme un cadeau, comme une bénédiction ! Toi, tu as juste peur de vivre !  
Elle me lance mes quatre vérités au visage sans savoir et ça me blesse plus que je l’aurais cru.
- Qu’est-ce que tu crois que je fais ? Hein ? J’ai pas peur de vivre, j’ai peur de ce que je vais laisser derrière moi.

- Tu as un ours en colère dans la caboche et après ? Je n'ai aucune identité ! Scott n'est plus capable d'exprimer le moindre sentiment et pense qu'il deviendra tueur en série, Ryan croit qu'il est maudit parce qu'il a buté son père... On a tous nos propres ours, Magni ! On les combat ensemble ! En veillant les uns sur les autres !

- C’est pas un concours de qui à la vie la plus merdique d’accord ? J’prétends pas savoir ce que ça fait que d’être dans votre situation alors rends-moi la politesse tu veux ! T’as aucune idée de ce que c’est que de lutter contre soi-même. Tout le temps. A chaque putain de seconde qui passe. Et ça fait trente ans que ça dure ! J’me bats. J’fais que ça ! Mais j’suis humain aussi et un jour ou l’autre je serai trop fatigué. Pas aujourd’hui. Pas demain. Mais un jour. Et ce jour-là, mieux vaut pas être à côté de moi !

Mon ton monte et je grimace en sentant ses ongles rentrer dans ma peau. J’essaie de contrôler la colère qui flamboie dans mes veines, qui nourrit l’Ours qui revient à la charge.
J’me dégage violemment de l’étreinte de Jolhane et m’assoit sur le matelas en soufflant un « merde ». J’me prends la tête entre les mains et respire à fond pour me calmer.

- Je vais veiller sur toi  et te prouver que tu as tort ! Ne t'avise pas de te dérober.... D'accord ? Donnant-donnant... Tu n'es pas un menteur, hein ? Magni Ox... Os... Merde à la fin !

Je ricane faiblement, une boule dans la gorge. Personne n’a jamais veillé sur moi. C’était moi le veilleur, de mon frère, de mon mariage…

- Oxärsson. Magni fils d’Oxär. C’est ça que ça veut dire… et j’t’ai déjà dis que j’étais pas un menteur. J’aime être avec vous d’accord ? Les gosses sont fatigants mais super, chacun à leur façon et toi tu… t’es la plus belle chose qui m’soit arrivée depuis des années. Mais oui, j’suis terrifié à l'idée de ce que je pourrais vous faire. Je sais qu'vous en avez vu d'autres...et surement que vous seriez capables de vaincre l'Ours... Je contemple mes mains. Mais à quel prix...
J’veux bien essayer...de rester... si vous voulez toujours de moi, mais dorénavant, j’dormirai sur le canapé. C’est plus prudent et c’est mes conditions. Ok ?
 
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Jolhane Doe
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L'incompréhension est totale. Il détourne ce qu'elle dit et transforme ses mots en insultes. Les paroles de Magni, sa lâcheté manifeste, son défaitisme, sa mauvaise foi blessent la jeune femme. Plus qu'elle ne s'y attendait.
Avant sa rencontre, elle avait la totale maitrise de ses émotions. La peur passait sur elle sans laisser d'empreinte profonde, juste assez pour rester éveillée, en alerte et prudente. La colère s'apparentait à un luxe qu'elle ne pouvait pas se permettre. La joie n'avait pas de réelle signification. Sourire lui était laborieux, rire lui paraissait impossible, pleurer lui semblait dérisoire. Ses élans de tendresse n'avaient rien de faciles, ni de spontanées, mais son esprit demeurait clair. Limpide.
Magni chamboule tout. Il piétine tout, métamorphose tout, rajoute des couleurs là où il n'y en avait plus et des problèmes là où il n'y en a jamais eu.

Jolhane ne sait plus où elle en est.
Elle a juste envie de pleurer.

Elle contemple son dos, l'Ours tatoué qui semble la narguer, niché entre les omoplates de l'islandais. Magni a l'air exténué, fourbu, vouté.

- Oxärsson. Magni fils d’Oxär. C’est ça que ça veut dire… et j’t’ai déjà dis que j’étais pas un menteur. J’aime être avec vous d’accord ? Les gosses sont fatigants mais super, chacun à leur façon et toi tu… t’es la plus belle chose qui m’soit arrivée depuis des années.

Cette confession l'achève. Elle sanglote en silence, recroquevillée sur elle même.

- Mais oui, j’suis terrifié à l'idée de ce que je pourrais vous faire. Je sais qu'vous en avez vu d'autres...et surement que vous seriez capables de vaincre l'Ours...  Mais à quel prix...

Jolhane s'approche tout doucement. Elle appuie son front contre son dos, n'osant plus faire quoi que ce soit de plus.

- J'ai ... J'ai jamais eu la prétention de penser que ta souffrance n'était pas légitime. J'ai pas la prétention de comprendre ce que c'est de se battre contre soi-même, parce que .. Elle hausse les épaules piteusement. Je ne sais pas ce que c'est d'avoir un "soi-même". Tout ce que je voulais dire c'est... c'est que moi, j'ai envie que tu vives et que tu sois heureux. Que tu t'en laisses le droit. La fuite et l'isolement ne sont pas les seules solutions. Cette ville regorge de gens au savoir  incommensurable, de spécialistes du surnaturel... Il y a sûrement des pistes à explorer pour te réconcilier avec ton ours. Ce serait prétentieux de te demander de le faire pour moi. Je ne suis rien qu'une fille que tu as rencontrée dans les bois....Juste... baisse pas les bras, d'accord ? Je sais que tu n'es pas un menteur. Tu es incapable de mentir....
- J’veux bien essayer...de rester... si vous voulez toujours de moi, mais dorénavant, j’dormirai sur le canapé. C’est plus prudent et c’est mes conditions. Ok ?
- ...Ok...
Fait elle avec une petite voix fêlée.

Une part d'elle est rassurée d'être parvenue à le retenir et une autre se sens rejetée de manière irrationnelle. Ghimbir se love autour de son coeur pour le lui réchauffer. Elle ne sait que faire d'autre pour consoler sa moitié.
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Magni Oxärsson
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Je sens soudain sa tête contre mon dos et je lève le menton. Je fixe mes yeux sur l’extérieur, sur les arbres en lisière de forêt qui bruissent doucement.
C’est un chouette endroit. Calme, loin de tout mais pas trop. Parfait pour se reconstruire. C’était sans compter mon entrée fracassante dans son potager. Et j’ai l’impression qu’y pas que ses courgettes que j’ai piétinées…
Pauvre, pauvre con…

- J'ai ... J'ai jamais eu la prétention de penser que ta souffrance n'était pas légitime. J'ai pas la prétention de comprendre ce que c'est de se battre contre soi-même, parce que .. Je ne sais pas ce que c'est d'avoir un "soi-même".
- Crois pas ça…toi-même, c’est c’que tu es là, aujourd’hui. C’est celle que je vois.  
- Tout ce que je voulais dire c'est... c'est que moi, j'ai envie que tu vives et que tu sois heureux. Que tu t'en laisses le droit. La fuite et l'isolement ne sont pas les seules solutions.
La boule que j’ai dans la gorge gonfle et pour la première fois depuis des années, j’ai envie de chialer.
- C’est les mots les plus doux que j’ai entendu depuis longtemps.
Je murmure si bas que j’suis pas certain qu’elle ait entendu.
- Cette ville regorge de gens au savoir incommensurable, de spécialistes du surnaturel... Il y a sûrement des pistes à explorer pour te réconcilier avec ton ours.
- J’vais voir… qui ne tente rien n’a rien hein ? C’est juste que…j’ai essayé de trouver une solution auprès du sorcier qui a pratiqué mon rituel. Mais même lui ne pouvait rien faire. L’Ours a failli le bouffer… J’crois qu’il est revanchard. Du coup j’avais… choisi de croire qu’il en existait pas.
- Ce serait prétentieux de te demander de le faire pour moi. Je ne suis rien qu'une fille que tu as rencontrée dans les bois....Juste... baisse pas les bras, d'accord ?

J’y arrive plus. J’me retourne vivement et remarque les larmes silencieuses sur ses joues blêmes. Quelque chose se fissure en moi pour les avoir provoquées. J’attrape son corps toujours nu et le serre contre moi, la hissant à moitié sur mes genoux. J’ai besoin de la sentir contre moi à nouveau. Besoin de la consoler du mal que j’lui fais. J’embrasse son front avec force.

- Pleure pas Nymphette. J’suis désolé. J’vais pas baisser les bras, promis… tu sais, à choisir, j’préfère vivre… J’veux pas te faire de mal…tu m’crois hein ?
- Je sais que tu n'es pas un menteur. Tu es incapable de mentir....
- J’veux bien essayer...de rester... si vous voulez toujours de moi, mais dorénavant, j’dormirai sur le canapé. C’est plus prudent et c’est mes conditions. Ok ?
- ...Ok...

Je soupire profondément.
C’est pas prétentieux, ma Nymphette.
Avant toi, j’m’étais résigné parce que j’avais rien ni personne pour qui me battre. Tout le monde se foutait pas mal de ma simple existence. Pas toi. Aujourd’hui tu viens de me faire un cadeau qu’a pas de prix…tu viens de me donner une raison de continuer à lutter.
Même si c’est un jour de plus. J’prends. Un jour à te voir sourire et rire, à jouer à la dinette, aux jeux de société ou simplement laver une montagne de vaisselle. J’prends aussi.
Dehors on perçoit la conversation animée des enfants qui se rapprochent.
J’embrasse une dernière fois le front de Jolhane et vient y poser le mien.
- Merci. D'être là. D'être celle que tu es aujourd'hui. De croire en moi comme tu le fais. On…on ferait mieux de descendre non ?
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Jolhane Doe
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Jolhane se laisse porter par les bras puissant de Magni.
Nuit, qu'elle aime son contact !
Nuit, qu'on lui pardonne de s'être attachée à lui !
Elle l'enlace comme si sa vie en dépendait, comme si s'était la dernière fois. Parce que ça l'est. La compromission n'est pas dans son caractère, elle le découvre à présent. Elle veut et elle aura, viscéralement. Cependant, il faut entretenir sa patience et cultiver sa retenue. L'heure n'est pas venue.
La jeune femme se blottit contre lui, s'enivre de son odeur, se gorge de sa chaleur, du contact râpeux et doux de sa peau, du piquant de son poil. Ainsi construit-elle des souvenirs qu'elle veut chérir. Pour tenir.

- On…on ferait mieux de descendre non ?
- Encore un peu... juste un peu...


Elle prend son visage entre ses mains et le couvre de ses lèvres ardentes. Enfin, elle s'autorise un ultime baiser, cueillant sa bouche comme on boit un calice précieux. Baiser d'adieu, promesse de retour.

"Bientôt."
"Promis."

Jolhane contemple Magni avec un sourire à la fois triste et reconnaissant. Même si tout cela est épuisant, éprouver tant d'émotions est une belle chose. Une terrible et belle chose.

- Je vais prendre une douche.

Elle se lève, emporte le drap avec elle pour y enrouler son corps nu et le regarde une nouvelle sur le seuil de la porte, les yeux toujours rougis.

- Je suis heureuse que tu sois dans ma vie, Magni, glisse-t-elle d'une voix douce, comme une éclaircie après de grises intempéries.

"Ce n'est qu'une interlude. Un aurevoir..."
"Promis."

Quelques minutes plus tard, le son de la douche en action se fait entendre, les piaillements des enfants repus de jeux en plein air aussi. Lorsque Magni descend seul, Ryan lui adresse un regard perçant.

- Bien dormi ? grince-t-il.


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Magni Oxärsson
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- Encore un peu... juste un peu...
- Ok… j’suis pas difficile à convaincre. Je cède facilement. Alors on reste comme ça un moment. Juste tous les deux. Elle se redresse un peu pour attraper mon visage entre ses mains. Ses lèvres viennent bénir mes traits rugueux et ma gorge se noue un peu plus. Ils sont doux ses baisers, d’une douceur incomparable et je ferme les paupières pour mieux les savourer.
Finalement, sa bouche se pose sur la mienne et j’lui rends son baiser au centuple, plonge mes doigts dans la dorure de ses mèches pour la rapprocher encore alors que mon bras l’enserre comme un étau.
Il a le goût d’un adieu, de dernière fois et ça m’arrache presque le cœur à m’en faire mal.  

L’Ours est là.
Il se fout de mon chagrin mais grignote mon désespoir comme un affamé parce que l’émotion est violente, puissante. J’le sens mais il a le bon goût de ne pas me faire chier dans ce dernier moment.  
On se sépare finalement. Ca y est. C’est fini.
Le pire c’est que c’est moi qui l’ai voulu.

Oublie tout ça Nymphette.
N’oublie pas. M’oublie pas.


Elle esquisse un sourire triste que je trace de mon pouce.
Je sais plus c’que je veux exactement. Tout devient plus flou dans mon esprit lorsqu’elle se dégage de mon étreinte. Mes bras fourmillent tellement j’ai envie de la retenir contre moi, de la renverser sur le matelas pour qu'on s’abime l’un dans l’autre.  

- Je vais prendre une douche.

Enroulée dans son drap, elle est l’image même de la tentation…si on fait pas gaffe à ses yeux rougis. Moi j’vois que ça et j’me promets à cet instant que je ferai tout pour les remplacer pour des sourires. Des tonnes et des tonnes de sourires.

- Je suis heureuse que tu sois dans ma vie, Magni.

C’est l’estocade finale. Ça fait longtemps que j’ai pas saigné de l’intérieur. J’avais oublié à quel point ça fait mal. J’en perds mes mots et j’suis juste capable de la regarder comme si elle représentait ma seule chance de salut. J’me rends compte seulement maintenant à quel point j’ai besoin d’entendre ces mots. Parce que j’suis clairement pas certain de lui faire du bien. C’est que lorsqu’elle a disparu que je retrouve l’usage de ma langue.

- Moi aussi Nymphette…tu peux pas savoir à quel point…

J’entends le son de la douche et j’me décide enfin à bouger. J’peux pas rester là toute la journée non plus. Alors je me lève et m’habille avec des gestes mécaniques, j’suis encore un peu sonné par tout ça.
Putain ! J’suis déjà accro à cette femme alors que ça fait à peine un jour et demi que j’suis là… qu’est-ce que ça va être au terme de mon séjour ? Sans parler de tenir ma résolution d’entretenir une relation platonique avec elle…
Si j’y arrive j’veux une médaille. En or.
Une fois prêt, j’passe vite fait une main dans mes cheveux pour essayer de les dompter un peu… comme si c’est possible !
J’me compose un masque avant de descendre, les gosses ont pas à subir ma mélancolie du jour et descend les escaliers quatre à quatre. J’ai une faim d’ours après hibernation.
Evidemment faut que je tombe nez à nez avec Ryan. J’lui adresse un sourire tranquille et un p’tit clin d’œil.
J’pourrais me sentir gêné…mais non !

- Bonjour Riri !
- Bien dormi ?
- Au poil…et au chaud ! Comment va ta main ? Où est le reste de la marmaille ? Putain j’ai la dalle !
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Jolhane Doe
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- Au poil…et au chaud !
- Tu m'en diras tant...
La nonchalance de Magni semble l'irriter.
- Comment va ta main ?
- Fais pas genre que t'en a quelque chose à foutre.
- Où est le reste de la marmaille ?
- On les a sorti, pendant que vous forniquiez comme des lapins en rut. Katie les fait jouer à la balle au prisonnier le temps qu'on sache si vous aviez terminé votre affaire. Ils ont vu et entendu assez de saloperie dans leur jeune vie.
- Putain j’ai la dalle !
- On vous a gardé des cornish pastie et une part de colcannon maison
, fait Scott, silencieux jusque là.

Assis dans un coin de cuisine, il joue sur le téléphone portable de Jolhane sans lever les yeux. Par contre, il pose ostensiblement son sabre sur la table pendant que Ryan, faisant des allers-retours avec le frigo, pose la nourriture dessus. Une petite musique de "Game Over" indique que la partie est finie. Scott pose le téléphone sur la table, à côté de la lame au clair. Son regard est polaire.

- Faut qu'on discute, lâche froidement le blondinet au visage hermétique.

La mélopée du micro-onde casse quelque peu la tension présente dans la pièce. Ryan en sort la purée irlandaise qui hume bon le choux et les oignons. Le pain de viande se dégustera froid, par contre. L'adolescent pose l'assiette devant Magni et s'assoie en silence. Il décapsule trois bières qui annoncent clairement une conversation entre hommes.

- Maintenant que tu l'a sautée, tu vas te casser ? Demande Scott platement.

Ryan échange un regard avec Magni. Il ne semble pas disposé à retenir la bride de son cadet. Scott poursuit.

- C'est nouveau pour nous, d'avoir un vieux à la maison. Doe a jamais eu que nous. Il change très légèrement d'assise. Ryan te sens pas, moi j'ai aucun avis sur la question mais j'ai pas plus confiance en toi qu'en Ciulin, ou qu'en tout ces gens qui nous ont sorti du Brouillard. T'as l'air sympa, mais t'as juste l'air.

Ryan renifle et bois une gorgée de bière au goulot.

- Doe a pas besoin de nous pour faire ses choix. On les respectera. On veut juste savoir quels sont tes plans avec elle ? Si c'était juste pour tirer ton coup, j'pense que t'as eu ce que tu voulais et que tu peux te casser sans faire d'histoires. Emporte avec toi tes emmerdes, tes vamp' et tout le bazar.
- Si tu restes, faudra composer avec nous. On est sa meute.
- J'ai pas bien saisi quelle genre de promesses vous vous êtes faites, mais Doe n'a qu'une parole et elle s'y tiendra.
- Et nous, on se chargera de te faire respecter les tiennes,
déclare sobrement Scott. On est bien au clair là dessus ?
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