© TIR NA NOG 2019-2023. Propriété de ses membres.


Le Deal du moment :
Retour en stock du coffret Pokémon ...
Voir le deal

 

 La saison des cucurbitacées {Magni&Doe}

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
J’observe les gamins du coin de l’œil. Leur attitude est pas ouvertement hostile. Pas amicale non plus.
Le visage de Scott exprime que dalle, comme d’habitude. Ryan est plus « lisible » et j’l’agace clairement.
Désolé mon pote mais à priori j’suis parti pour rester un peu.
Le sabre de Scott vient orné le milieu de la table et j’ai un petit sourire entendu. On parle la même langue au moins.
Même s’il est pas jouasse, Ryan la joue fair-play et me sort de la bouffe qui me fait littéralement saliver.
Petite musique de fin de partie, Scott me dédie toute son attention et j’suis pas certain que ça me plaise.
- Faut qu'on discute.
- Ah ? Bah j’suis là, c’est quand vous voulez.

AH.
Super.

Typiquement le genre de conversation que j’adore. Surtout avec deux ados qu’en sont plus vraiment.
Le silence s’étire…encore et encore. Mais j’les laisse venir à moi, tranquillement, plus curieux que nerveux. Je pressens que ce qui va suivre est important pour eux. Ils fonctionnent comme une bande…une meute…et j’viens perturber leur équilibre.
L’assiette qu’il pose devant moi à l’air délicieuse à souhait, surtout accompagnée de sa petite bière.

- Þakka þér fyrir (Merci beaucoup ) Riri !
J’sais pas pourquoi c’est sorti en islandais.

- Maintenant que tu l'a sautée, tu vas te casser ?

J’hausse un sourcil et échange un regard avec le plus grand. Il attend ma réponse manifestement. Je prend le temps de manger une bouchée et de me descendre une goulée de bière.
- C’est super bon. Je dirige mon regard vers le p’tit blond. Brut de pomme, j’apprécie. Du coup j’vais jouer franc jeu avec vous aussi. Un : « Sautée » c’est pas très joli et surtout pas respectueux pour Jolhane. Que t’aies pas de filtre c’est pas un soucis mais y’a des mots plus justes que les autres. Deux : Non j’vais rester jusqu’à ce qu’elle me foute dehors. C’est le deal. Désolé Ryan, finalement j’m’incruste un peu malgré ce que je t’ai dit…mais à vrai dire ma promesse à Jolhane compte plus que celle que je t’ai faite et… elle me fout plus la trouille que toi, que j’ajoute avec un sourire entendu.

J’mange tranquillement pendant que Scott continue sur sa lancée.
- C'est nouveau pour nous, d'avoir un vieux à la maison.
- Bah c’est nouveau pour moi aussi d’avoir à nouveau « une maison » où crécher.
- Doe a jamais eu que nous.
- Je sais.
- Ryan te sens pas.

J’me tourne vers Ryan une main sur le cœur, faussement surpris.

- Bah ça alors ! Le choc ! C'est cette histoire de poils ?
- Moi j'ai aucun avis sur la question mais j'ai pas plus confiance en toi qu'en Ciulin, ou qu'en tout ces gens qui nous ont sorti du Brouillard. T'as l'air sympa, mais t'as juste l'air.

J’arrête mes conneries et reprend un air plus sérieux.

- J’comprends. J’peux pas vous en vouloir. Vous me connaissez pas, j’vous connais pas. La méfiance c’est plutôt sain dans ces cas-là.
- Doe a pas besoin de nous pour faire ses choix. On les respectera. On veut juste savoir quels sont tes plans avec elle ? Si c'était juste pour tirer ton coup, j'pense que t'as eu ce que tu voulais et que tu peux te casser sans faire d'histoires. Emporte avec toi tes emmerdes, tes vamp' et tout le bazar.
- Si tu restes, faudra composer avec nous. On est sa meute.
- J'ai pas bien saisi quelle genre de promesses vous vous êtes faites, mais Doe n'a qu'une parole et elle s'y tiendra.
- Et nous, on se chargera de te faire respecter les tiennes. On est bien au clair là-dessus ?

J’les ai écouté attentivement en avalant mon repas. Leurs menaces sont à la fois mignonnes et terribles. Mignonnes parce que franchement, même si je sais de quoi ils sont capables et que j’respecte leurs compétences, j’me sens pas vraiment menacé. Je sais qu’ils ont vu et fait des trucs terribles mais j’ai eu mon comptant de trucs moches aussi. On est entre survivants ici. Terribles parce que je sais qu’ils les mettront à exécution sans même sourciller. Ils sont même pas majeurs putain ! L’un est en passe de devenir le pro de la gâchette et l’autre se la joue samouraï…
J’prends le temps d’essuyer ma bouche et ma barbe et finit ma bière cul sec. J’me rencogne contre le dossier de la chaise confortablement et les toise l’un après l’autre avec sérieux.
J'ai envie d'être honnête avec ces gosses. Ils ont en assez chié comme ça et vu c'qu'ils ont traversé la confiance chez eux ça doit être compliqué. Très compliqué.  J'peux pas grand chose pour ça mais j'peux leur donner la vérité. Et puis ils sont loin d'être cons.

- Bon écoutez, j’suis un peu hermétique à vos tentatives d’intimidation. Même si j’suis nettement plus vieux que vous, j’aimerais autant qu’on parle d’égal à égal. Me traiter pas comme un gosse impressionnable et j’vous rendrais la pareille. Ça s’appelle le respect les gars.
J’ai pas besoin de vous expliquer quoique ce soit normalement. C’est entre elle et moi. Mais j’vais le faire parce que je sais que vous faites ça pour la protéger et j’veux que vous compreniez que j’lui ferai jamais de mal si j’peux l’éviter.
 
J’me penche sur la table et croise les mains devant moi.
J’suppose que vous avez plus ou moins compris que j’suis pas un humain classique. Vous avez déjà entendu parler de Berserker ? Bah c’est ce que je suis. Je « cohabite » avec l’esprit d’un ours enragé et que je devrais pouvoir contrôler en théorie. Sauf qu’à cause de trucs qu’vous avez pas besoin de savoir, mon pouvoir sur lui s’est affaibli. Sévèrement. Et quand il prend possession de mon corps, c’est de plus en plus chaud pour moi de revenir. A court terme j’suis condamné à m’effacer définitivement pendant que l’Ours fera un massacre. Y’a rien qui l’arrête. Ni la peur, ni la douleur.
Bref j’m’étais résolu à mon sort mais Jolhane,
j’ai un petit sourire tendre sans même m’en rendre compte, elle pense que le lien avec mon Ours peut être « réparé ». J’suppose que c’est son lien avec Ghimbir qui la pousse à penser que c’est possible. Donc j’lui ai promis d’y croire un peu, d’essayer. Vous savez à quel point elle est têtue hein ? Alors j’vais rester. Parce que j’l’aime bien et j’crois qu’elle m’aime bien aussi. C’est aussi con que ça.
Z’avez rien à craindre de moi. L’Ours…c’est une autre histoire…j’vais faire c’que je peux pour que vous le rencontriez jamais. Si ça devait arriver,
j’tourne la tête vers Ryan, t’auras p’t-être l’occasion de lui coller une balle entre les deux yeux.
J'sais pas où on va, y’a pas de plan. Y’a qu’une envie : essayer.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Bon écoutez, j’suis un peu hermétique à vos tentatives d’intimidation.
- Genre, parce qu'on est "juste" des petits jeunes
, raille Scott.
- Même si j’suis nettement plus vieux que vous, j’aimerais autant qu’on parle d’égal à égal. Me traitez pas comme un gosse impressionnable et j’vous rendrais la pareille. Ça s’appelle le respect les gars.
- Commence par pas m'appeler Riri, dans ce cas. Ca respire pas franchement le respect. J't'appelles "Gnigni" moi ?
- J’ai pas besoin de vous expliquer quoique ce soit normalement. C’est entre elle et moi. Mais j’vais le faire parce que je sais que vous faites ça pour la protéger et j’veux que vous compreniez que j’lui ferai jamais de mal si j’peux l’éviter.  
- Grand seigneur, on apprécie. Crache le morceau, maintenant,
ponctue Scott d'un ton égal.
- J’suppose que vous avez plus ou moins compris que j’suis pas un humain classique.
- Quel putain de scoop...
- Vous avez déjà entendu parler de Berserker ?
- Tu nous en a causé toi-même, oui. Brainy s'est chargé de faire quelques petites recherches depuis.
- Bah c’est ce que je suis. Je « cohabite » avec l’esprit d’un ours enragé et que je devrais pouvoir contrôler en théorie. Sauf qu’à cause de trucs qu’vous avez pas besoin de savoir, mon pouvoir sur lui s’est affaibli. Sévèrement. Et quand il prend possession de mon corps, c’est de plus en plus chaud pour moi de revenir. A court terme j’suis condamné à m’effacer définitivement pendant que l’Ours fera un massacre. Y’a rien qui l’arrête. Ni la peur, ni la douleur.
- Donc en gros... t'es un putain de danger public.
- Une bombe à retardement, quoi...
- Bref j’m’étais résolu à mon sort mais Jolhane, elle pense que le lien avec mon Ours peut être « réparé ».
 Les deux adolescent ont un échange de regard qui en dit long. On enlève pas une idée de la tête de Doe une fois qu'elle y est plantée. J’suppose que c’est son lien avec Ghimbir qui la pousse à penser que c’est possible. Donc j’lui ai promis d’y croire un peu, d’essayer. Vous savez à quel point elle est têtue hein ? Ryan esquisse un sourire involontaire. Alors j’vais rester. Parce que j’l’aime bien et j’crois qu’elle m’aime bien aussi. C’est aussi con que ça.

Les deux garçons le fixent: Scott avec un haussement de sourcil, Ryan en sifflant sa binouze. Il y a comme une forme -très légère" de compassion dans l'échange d'œillades qui s'ensuit. Un "Il est foutu, hein? -Il est complétement cuit.- Pauvre gars" muet.

-Z’avez rien à craindre de moi. L’Ours…c’est une autre histoire…j’vais faire c’que je peux pour que vous le rencontriez jamais. Si ça devait arriver t’auras p’t-être l’occasion de lui coller une balle entre les deux yeux.

Ryan fait claquer le cul de sa bouteille vide. Le son d'une promesse.

- Promis, j'te raterais pas.
- J'sais pas où on va, y’a pas de plan. Y’a qu’une envie : essayer.
- Romantique. J'vais chialer.
- Tu sais pas chialer...
- Doe savait pas sourire et regarde maintenant.
Scott est pris d'un étrange petit ricanement.... J'avoue qu'elle fout les pétoches, des fois.
- La contrarie jamais, mec, où on va retrouver ta peau d'ours en carpette dans le salon,
renchérit Ryan qui se marre aussi pour le coup.
- De quoi vous riez tous les trois ? s'enquiert une voix pimpante, des escaliers.

Jolhane fait son apparition, la chevelure trempée, les yeux encore un peu rougis mais le teint nettement plus frais. Elle avise l'assiette à moitié boulottée de Magniet lui vole sa fourchette pour piocher dedans.

- Humpf! J'ai grave la dalle ! C'est toi qu'à fait Scott ?
- Ouais,
ponctue l'apostrophé avec, semble-t-il, une vague lueur de contentement dans le regard.
- C'est hyper bon !
- Je vais te servir
, déclare Ryan en lui laissant sa place.
- J'ai rien interrompu, j'éspère...
- Naaaaaaaaan...
font les deux zigottos avec un petit sourire entendu.
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Promis, j'te raterais pas.
J’éclate de rire. Evidemment qu’tu me manqueras pas.
- J’en doutes pas. Enfin va falloir faire mieux qu’hier soir hein…l’est coriace mon Grizzila ! J'sais pas où on va, y’a pas de plan. Y’a qu’une envie : essayer.
- Romantique. J'vais chialer.
- Tu sais pas chialer...
- Doe savait pas sourire et regarde maintenant. J'avoue qu'elle fout les pétoches, des fois.
- Ah bah ça me rassure de pas être le seul !
- La contrarie jamais, mec, où on va retrouver ta peau d'ours en carpette dans le salon.
J’lui adresse un sourire de connivence.
- Avoue que ça te plairait ! Pouvoir me piétiner quand tu veux…mais tu sais c’qu’on dit. Faut pas vendre la peau de l’Ours avant de l’avoir tuer.  
- De quoi vous riez tous les trois ?

Jolhane descend les marches, les cheveux mouillés, la mine moins chiffonnée, sa beauté naturelle éclatante. J’me rends compte que c’est son côté nature qui me plait autant. Daphné paraissait pas souvent sans maquillage, elle se sentait nue sans. Nymphette s’affiche sans fard, sans se voiler sous quoi que ce soit et c’est ce qui la rend irrésistible à mes yeux. Elle a rien à cacher, elle est juste…elle.
J’suis sans doute un peu éblouit parce qu’elle en profite pour chiper ma fourchette et se servir dans mon assiette.
Un crime !
Une infamie !


- Eh j’avais pas fini ! que je proteste, la mine indignée avant de reprendre mon bien, sourcils froncés.
- Humpf! J'ai grave la dalle ! C'est toi qu'à fait Scott ?
- Ouais.
- C'est hyper bon !
- Je vais te servir.
- J'ai rien interrompu, j'espère...
- Naaaaaaaaan...

Leurs têtes à tous les deux me font marrer et j’laisse échapper un « P’tits cons ». Mon visage se fend de mon propre sourire de « p’tit con » pendant que Ryan prépare la bouffe pour Nymphette qui s’assoit à table.

- Ces « messieurs » ici présents voulaient savoir si je compte m’incruster ou pas et m’ont servi une chouette petite scène de p’tits frères protecteurs. S’en est suivi une conversation « entres hommes civilisés » où aucune menace n’a été échangée. E-di-fiante ! Pas vrai les gars ?
J’finis mon assiette et la nettoie rapidement. Mon cuir trône misérablement sur une chaise et je grimace en le palpant pour retrouver mon portefeuille dans lequel je jette un coup d’œil.
Me reste quelques euros à peine. Juste de quoi le faire nettoyer. Après je s’rais à sec. Soupir… J’ai promis que j’arrêtais les chasses pour un temps mais j’sais pas trop comment j’vais me démerder financièrement... va falloir que j’en parle à Nymphette…hors de question que j’sois au frais de la princesse. J’enfile mes lunettes de soleil sur le nez, glisse le portefeuille dans la poche de mon pantalon et prend ma pauvre veste sous le bras.

- J’ai une course à faire en ville.

J’ouvre la porte d’entrée et suis assailli par des piaillements et des rires joyeux. Une pensée me traverse soudain l’esprit…ça arrive pas souvent.

- J’vous ramène un truc ?

Ca fait longtemps que je pense plus qu’en « moi ». Le « nous » me parait pas encore franchement naturel mais j’fais des efforts.

- Oh au fait, « Riri » c’est affectueux mon gars ! J’oserai pas te manquer de respect hein ! Tu saisis la différence ? A plus.

Je dévale les marches du perron, salue les gosses qui s’ébrouent dans le jardin et m’approche de Christine en sifflotant.
P’t-être bien que l’avenir a quelque chose à m’offrir après tout.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 85cbc1348ec80c3acbcb52524851d15b

I go through all this
Before you wake up
So I can feel happier
To be safe up here with you



Les jours s'écoulent avec une douceur languide. La Meute de Jolhane a ses petites habitudes, ses moments de lumières et d'égales turpitudes.

Leurs nuits sont courtes, souvent hantées de cauchemars. Ils veillent les un sur les autres, devinant les besoins avant même qu'ils s'expriment. Dairine n'a plus fait de crise de tétanie depuis qu'elle dort, coincée entre les Ninies. Les deux jumelles de coeur ont réuni leur trois lits de manière à n'en faire plus qu'un géant. Il n'est pas rare de retrouver les trois gamines enchevêtrées au petit matin. Tyron est somnambule et il faut parfois déployer des trésors de stratagèmes pour le recoucher sans le réveiller. De temps en temps, Marnie rejoint Magni dans le canapé, juste parce que, selon elle, son petit ours dort mieux avec un gros.

Les matinées sont animées. Chacun y tient un rôle particulier : Chercher les oeufs de Miss Marple, la seule poule ayant résisté à l'appétit de Ghimbir, nourrir la vieille demoiselle, s'occuper du potager, faire des lessives, récurer et habiller les petits, ranger et nettoyer la maisonnée...
Les après-midis se consacre à l'étude. Declan s'étourdit de livres complexes sur à peu près tous les sujets, souvent bien plus avancés que son âge. D'autres se perfectionnent dans la maitrise de leurs talents de combattant : Katie et Scott sont souvent partenaires de joutes. Ryan affûte ses talents de tireur, quand il ne s'essaie pas à la customisation d'armes. Squirrel a une passion dévorante pour la mécanique, l'ingénierie, les mécanismes en tout genre : elle démonte et remonte toute l'électro-ménager et louche sur Christine avec avidité. Neve et Norah aime coudre, rafistoler, raccommoder et elles le font avec un gout certain. Jolhane fait l'école pour les plus petits, faisant preuve d'une très grande pédagogie: lire, compter, écrire, écouter et reconnaitre le chant des animaux, suivre une piste en forêt, connaitre les plantes qui sauvent, les champignons comestibles, les différents arbres, parler aux fées...
Il n'y a aucune télévision. Personne n'en a réclamé. Le seul écran disponible est le téléphone portable que Ciulin a offert à Jolhane et que Scott monopolise. Il en a besoin pour se canaliser, sans cela et la cuisine, il lui arrive de vriller et de fracasser des objets.

Les repas sont animés, les sorties chaotiques. Il faut défouler tout le monde en grandes excursions qui se transforment toujours en aventures. Magni est devenu leur chauffeur attitré et il n'est pas rare qu'il emmène en balade quelques uns des "enfants perdus". Katie est la plus friande de ces bouffées d'air citadines. Elle cause presque autant de l'Islandais : de tout, de rien, beaucoup de Jolhane, de Murielle parfois, morte dans ses bras alors qu'elles avant tant de projets. Empathique à l'extrême, elle boit les émotions des autres au point de parfois exploser en crise ininterrompues de larmes. Mais jamais elle ne lui demande, pourquoi il a regagné le canapé.

Jolhane a l'impression de jouer au chat et à la souris avec Magni. Elle le cherche, le frôle, ne le trouve jamais vraiment. Elle capte son regard, sourit, mâchonne une sempiternelle mèche de cheveux, puis détourne les yeux. Ils échangent quelques mots, juste un peu, jamais assez. Quelques fois, ils se retrouvent coincés, bêtement dans un même couloir étroit. Un guet-apens qu'aucun ne cherche vraiment à éviter. Jolhane soupire beaucoup sans jamais retrouver totalement son souffle. Elle s'échappe avec Ghimbir pour courir dans les bois, lors que Mère-Nuit couve ses enfants de son oeil unique. Elle dénoue ses tensions en taquinant son carquois.

Il fait froid, cette après-midi là.
Aucun des Enfants n'a eu le courage d'aller affronter les températures extérieures. Elle se trouve seule à tirer sur des citrouilles qui n'ont rien demandées. Un rare moment de solitude, brisé bientôt par une présence qu'elle hume avant de voir. Elle connait l'odeur de Magni par coeur.

- Tu veux te mesurer à moi, "guerrier d'Odin" ? fait-elle avec un petit sourire en coin, un brin provocateur.

Il y a un moment qu'il ne se sont pas battus contre quoi que ce soit. L'action la démange.




Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
J’redécouvre les joies simples d’une vie paisible et tranquille.
J’devrais rester que quelques jours mais j’suis toujours là. Jolhane m’a pas encore viré…
Chaque jour passé avec la marmaille, j’ai l’impression de mieux respirer. P’t-être aussi parce que je ne passe plus mes nuits à arpenter la forêt et à me battre. Pour la première fois depuis bien longtemps, j’ai l’impression d’être vraiment reposé. L’Ours est loin, pas intéressé du tout par la douceur de vivre qui règne dans la maison. Ce qui paradoxalement m’inquiète un peu. J’ai peur de le revoir débarquer plus fort que jamais, qu’il profite de ce calme pour retrouver ses forces.
En attendant, il me laisse en paix et j’en profite un max !

J’découvre chacun de ses gosses et j’m’attache de plus en plus à eux.
Ces p’tits survivants.
Y’a que Scott et Ryan qui restent plus ou moins fermés à mon contact. Mais j’me suis rapproché de Katie, heureux de trouver une vraie bavarde. Elle se confie pas mal pendant nos longues balades avec Christine. J’crois qu’elle en a besoin et quand j’veux je sais être une oreille attentive. Elle me parle de Murielle et du lien qui les unissait. Si jeune et déjà le cœur brisé et en deuil… J’lui donne quelques leçons de conduite et lui laisse même le volant. Enfin c’est arrivé une fois…et ça se reproduira pas tout de suite. C’est une cata ambulante mais avec l’envie d’apprendre.
Ikorna semble pas mal intriguée par les mécanismes de ma bagnole et j’l’invite parfois à m’aider à la bichonner, lui apprenant au passage mes connaissances. Mon ancien métier me manque pas tant que ça, tant que j’peux avoir les mains dans le cambouis de temps en temps. Moi aussi j’aime savoir comme les choses fonctionnent. J’ai toujours été un manuel et j’répare deux trois trucs dans la baraque : les volets branlants, la balançoire à moitié par terre pour le plus grand plaisir des p’tits, la machine à café qui rend l’âme…bref ce genre de truc.
J’ai besoin de me sentir utile. De pas être un boulet.

Avec Jolhane, les choses sont plus…compliquées. J’l’évite un peu, tout en la cherchant sans arrêt. J’peux pas m’empêcher de laisser trainer mon regard vers elle quand elle s’en rend pas compte. Ca me rend un peu… mélancolique. Je continue à dormir dans le canapé et les nuits sont parfois longues, hantés par des souvenirs entêtants, visitées parfois par la p’tite Marnie qui se faufile à mes côtés pour venir se blottir contre moi jusqu’au matin. J’la laisse faire. Evidemment que j’la laisse… Elle est encore si petite. Si ma présence la rassure, j’suis là. J’entends parfois Jolhane s’éclipser la nuit avec Ghimbir et j’l’envie de pouvoir se défouler comme elle le fait, relâcher les tensions de son corps humain. On a rarement l’occasion d’être seuls et c’est sans doute tant mieux. Sauf qu’elle me manque. Et j’sais même pas pourquoi. J’veux dire, on dort littéralement sous le même toit. J’la vois tous les jours.

Ouais.
Sauf que ça me suffit pas.  


Je sais pas exactement où on va comme ça, combien de temps je vais rester… Par contre, j’suis conscient que plus j’m’attarde, plus ça sera dur de repartir.
A quoi on joue Nymphette ? Quand est-ce que tu me libéreras de ma promesse ? Est-ce que j’en ai vraiment envie ?
Est-ce que c’est pour le savoir que je laisse mes pas me guider dehors cet après-midi ? Ou juste pour me trouver en sa présence un moment ? Aucune foutue idée mais j’y vais. Les gosses ont tous décidés de rester au chaud alors que Jolhane est sortie avec son arc et fait du tir sur citrouilles.
Je m’accoude à la barrière qui entoure le potager et émets un soupir théâtral.

- Pauvre potager, il en voit vraiment de toutes les couleurs le pauvre ! Mes fesses nues, tes flèches…

- Tu veux te mesurer à moi, "guerrier d'Odin" ?


Elle a l’œil qui pétille et j’lui sourit en secouant la tête.
- J’suis nul au tir. Je retire mon cuir - tout propre – et le balance sur la rambarde. Par contre si tu veux un peu de corps à corps, j’suis ton homme…ou ton ours, comme tu veux.

Je sais bien que ma phrase à un double sens et mon sourire se fait plus canaille.
Franchement j’suis irrécupérable… et j’suis pas certain que ça soit la meilleure idée du monde. Mais j’sens confusément qu’elle a un trop plein d’énergie à dépenser et à vrai dire, moi aussi.  
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Pauvre potager, il en voit vraiment de toutes les couleurs le pauvre ! Mes fesses nues, tes flèches…
- Ton radis fripé....
poursuit-elle sur le même ton. Elle affiche un sourire qu'elle tente de contenir. Tu veux te mesurer à moi, "guerrier d'Odin" ?
- J’suis nul au tir.


Jolhane grimace en se mordillant la lèvre.

- Je vais devoir m'inquiéter à chaque fois que tu lances ta hache alors...

Il retire son blouson et la jeune femme a un frisson irrépressible d'excitation. La moindre occasion de le voir se mouvoir est devenu source d'affolement pour son palpitant et quelques autres zones plus intimes de son corps que la décence l'oblige à oblitérer. Elle se blottit toujours contre sa chemise en secret, quand personne d'autre que ses draps peuvent en témoigner.

- Par contre si tu veux un peu de corps à corps, j’suis ton homme…ou ton ours, comme tu veux.

Elle plisse le regard, domptant le désir de le prendre au mot. Sa langue joue inconsciemment avec le pourtour de ses canines. Ghimbir a envie de s'amuser. Son enthousiasme insuffle davantage de puissance au besoin de Jolhane de bouger. Sa frustration lui fait ronger son frein plus qu'elle ne le croyait.

- Tu vis dangereusement, Magni... Tu n'as pas peur que toute cette agitation grise ton ours ? Ces citrouilles en ont vu d'autres... mais pense aux courgettes....

Elle pose son arc, fait glisser son carquois vide de son épaule et retire lentement la chemise de trappeur, doublée de polaire, qu'elle porte. Elle est toujours aussi mal attifée, ses vêtements informes, trop masculins pour sa carrure longiligne, ne font que souligner son corps gracile et souple. Elle a cette petite moue narquoise du goupil, qui assure que Ghimbir n'est jamais très loin.

- Quel sera l'enjeu du défi cette fois ? fait-elle, ne remarquant même pas sa propre capacité de séduction, lorsqu'elle le regarde de cette manière, effeuillant le tissus hawaïen pour deviner ce qui se cache au dessous. Je te laisse choisir, j'ai déjà imposé le dernier...

Elle se met en garde de manière instinctive. Elle n'a jamais contrôlé ce talent. Son corps a juste gardé en mémoire le savoir de chasseuse d'Aria et sa ductilité d'acrobate.

- Alors, Magni... Tu viens ?



Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Je vais devoir m'inquiéter à chaque fois que tu lances ta hache alors...

- Naaa ma hache c'est pas pareil. A ce stade c'est presque devenue une extension de mon bras. Mais j'suis incapable de tirer à l'arc comme toi. Ca demande trop de patience et de concentration. Mes principales qualités quoi ! Par contre si tu veux un peu de corps à corps, j’suis ton homme…ou ton ours, comme tu veux.


J'vois bien que le double sens lui échappe pas à son p'tit regard et au mouvement de ses lèvres. Lèvres que je fixe avec beaucoup trop d'insistance !

Focus Magni ! Espèce d'animal !

Ca fait pas deux minutes que j'suis seul avec elle que j'ai déjà envie de la renverser au sol pour la prendre dans ce putain de potager ! Après tout on est hors de vue de la maison...
Ouep vraiment j'suis de moins en moins sûr que ça soit une idée brillante...

- Tu vis dangereusement, Magni…
Nouveau sourire séducteur.
- Toujours Nymphette...
- Tu n'as pas peur que toute cette agitation grise ton ours ? Ces citrouilles en ont vu d'autres... mais pense aux courgettes....
- Mais je ne pense qu'à ca ! Nuits et jours ! Mon Ours se tient à carreau depuis quelques jours.
Je contemple les légumes, pensif.
- T'as raison, mieux vaut pas choquer nos amis les cucurbitacées ! Allez sors de là et viens m'affronter !

Elle retire son arme et enlève sa chemise avec une lenteur qui me donne envie de la lui arracher. Elle porte absolument rien de sexy et pourtant j'm'enflamme comme si elle dévoilait la lingerie la plus fine du monde. Quelque chose dans ses gestes, sa petite moue, la ptite lueur dans ses yeux me font me sentir plus à l'étroit soudain.

Bordel de putain de merde.

Jsuis pas sûr non plus que l'abstinence soit une bonne chose. Ca fait que doubler mon envie d'elle provoquée par des mouvements complètement anodins. Elle doit même pas se rendre compte à quel point elle est désirable, là tout de suite...
Je détourne le regard avant que mes résolutions s'effondrent totalement alors qu'elle me suit un peu plus loin à la lisière de la forêt.

- Quel sera l'enjeu du défi cette fois ?
Mes yeux pivotent d'eux même vers elle, surpris par son ton plein de défi.
J'aurais pas dû…
Si j'ai tendance à la désapper du regard sans même m'en rendre compte c'est la première fois que je la capte en train de faire la même chose. Et c'est putain d'excitant. Savoir que je lui fait le même effet...j'sais pas c'est…

Allez respire mon vieux !

Elle t'a posé une question ça serait cool d'arrêter de la regarder comme si tu lui faisais déjà l'amour dans l'herbe.
Je fais mine de réfléchir à la question puis lui lance une oeillade amusée.
- J'sais pas trop. J'suis un homme simple aux goûts simples...si je gagne j'ai le droit à une nuit dans un vrai lit. Ton canapé est confortable mais j'm'y sens un peu à l'étroit.

Si tu pouvais être nue dedans, ça serait la cerise sur le gâteau...mais nooon. Ca c'est définitivement pas une bonne idée quand on sait c'qui est arrivé la dernière fois.
Elle acquiesce et se met en posture de combat. Posture presque parfaite. J'doute pas qu'elle soit une adversaire redoutable.

- Alors, Magni... Tu viens ?

Sourire de requin, je me place à mon tour en mode défensif ce qui est loin d'être mon style habituel.

- J'suis là Nymphette.

Nooon j'déconne comme si la défense c'était mon truc ! Je m'élance vers elle et tente quelques coups vicieux qu'elle esquive au dernier moment. Je ricane un peu, l'adrénaline commence à faire son p'tit effet. Si j'suis quelqu'un de franc et honnête mon style de combat le reflète moins quand j'suis pas en mode Berserker. J'aime trouver les failles en harcelant mon adversaire. Nymphette en a pas beaucoup, elle a été bien entraînée. Elle est agile et gracile, semble couler comme de l'eau. Mes coups sont plus chargés en puissante mais sont jamais portés au hasard.

On se tourne autour, on se teste un peu, on s'attaque parfois et c'est presque aussi excitant que des préliminaires. Globalement aucun de nous deux ne cherche à prendre le dessus. C'est presque plus un jeu qu'un réel entraînement. Mais ça fait du bien au trop plein de frustration et d'énergie accumulées pendant ces journées calmes. Ou pas...j'ai toujours envie d'elle. Une furieuse et féroce envie d'elle.

Elle tente un coup de pied haut et je l'arrête d'une main lui bloquant la cuisse tout en me collant à elle pour casser la distance. En temps normal j'aurais foutu un coup de boule à mon adversaire, là j'me contente de passer mon autre bras autour de sa taille pour pas qu'elle perde l'équilibre.
Essoufflés on s'observe comme des animaux en rut. Mes doigts se font presque caressant sur mes prises. Mon regard coule de ses lèvres foutrement tentantes à ses yeux mordorés.

- Pas mal Nymphettes, que je lui glisse d'une voix caressante. T'en veux encore ?

L'Ours s'éveille un peu mais là tout de suite j'en ai rien à foutre.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- J'sais pas trop. J'suis un homme simple aux goûts simples...si je gagne j'ai le droit à une nuit dans un vrai lit. Ton canapé est confortable mais j'm'y sens un peu à l'étroit.

Ignorant qu'ils partagent alors la même tendancieuse idée, Jolhane répond simplement :

- Très bien, tu auras une place dans le mien, lance-t-elle sur un ton entre la figue et le raisin. Alors, Magni... Tu viens ?
- J'suis là Nymphette.


Ce sobriquet la fait toujours sourire. Elle n'a rien d'une nymphe. Elle ne se croit même pas jolie. Quelle drôle d'idée !
Egal à lui même, Magni fonce tête baissée. La première estocade est parée sans la moindre difficulté. Jolhane a des mouvements fluides, aqueux. Elle semble danser plus que se battre et pourtant, elle ne gaspille aucun mouvement, ne laisse jamais d'ouverture. Elle fend l'air, cherchant l'interstice, la seconde d'inattention, la porte d'entrée pour percer sa garde. Magni est moins imprudent qu'il ne veut bien le faire croire. Son partenaire -plus que son adversaire du reste- semble prendre plaisir autant qu'elle à ce pas de deux. Il valsent ainsi, s'époumonant avec délice dans l'air frais, se frôlent, se cherchent , se croisent sans réellement se confronter. Une parade nuptiale à l'image de toute la semaine qui vient de s'écouler.
Finalement, l'impatience, la pouce à la faute, son coup trop fendu, est attrapé fermement. Avec un hoquet plus délictueux que surpris, elle se trouve solidement arrimée à lui. La buée de leurs souffles se mêlent, leur nez se touchent presque. Leurs poitrines palpitantes se font écho. Jolhane malmène la pulpe de sa lèvre d'un léger mordillement, encore indécise sur la marche à suivre.

"Mange-le."
"C'est interdit."
"Que vous vous compliquez la vie :
quand on a faim, on mange,
quand on sa soif on boit."

- Pas mal Nymphette. T'en veux encore ?
- Toujours...,
murmure-t-elle, languide.

D'un mouvement sec et précis, elle rabat sa jambe maintenu comme un éventail qu'on replie, frappant du talon le point de pression à l'arrière de la cuisse de Magni. Sa jambe d'appui faiblit et le fait basculer légèrement en arrière, mouvement qu'elle accentue en poussant sur son seul pied encore au sol. Le dos du guerrier rencontre la terre humide tandis que Jolhane le domine à présent, son  avant-bras sur sa gorge.

- ....Tant que je n'ai pas gagné ! déclare-t-elle le timbre vibrant d'exaltation. Elle éclate de rire et son visage s'illumine comme un paysage d'automne baigné de soleil. Elle le dévisage, longuement, à mesure que son sourire fane.

"Quel jeu stupide et dangereux" pense-t-elle avant d'attraper son visage et de l'embrasser à pleine bouche. Elle s'arrache à ses lèvres presque dans la foulée, yeux fermés, sourcil froncés.

- Pardon... Je.. Je n'aurais pas dû, je suis désolée.

Il faut qu'elle s'échappe de là avant de recommencer.
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Toujours…

Ça devrait pas être permis d'avoir la voix aussi...tentatrice ! Bon du coup j'suis légèrement distrait. Ok, très distrait…
Elle en profite et elle a bien raison. En quelques mouvements lestes j'me retrouve sur le dos, Jolhane au-dessus de moi, la gorge bloquée par son avant-bras. Elle a la mine triomphante, rayonnante...magnifique.

Mes mains ont agrippé d'instinct ses hanches. Et j'me fige dans cette position. J'ose à peine respirer, le corps tendu à l'extrême mais ravi de cette proximité. Jamais la défaite m'a semblé aussi douce…

- ....Tant que je n'ai pas gagné !
Elle éclate de rire et son visage en est transfiguré. Elle est faite pour ça...pour des rires qu'elle a perdu en route. Enfin qu'on lui a arraché.

- J'me rends, que je murmure, complètement ébloui.
J'dois avoir l'air d'un idiot complet. Mais ça aussi j'me fous. Tant qu'elle continue à rire, à me sourire.
Elle m'observe avec attention et ses traits perdent de leur radieuse hilarité.

Non !

Ma main monte vers son visage au moment où elle se penche pour m'embrasser.
Ca dure à peine quelques secondes...une poignée...un avant-goût qui me donne juste envie de continuer. Mais déjà elle s'éloigne, paupières closes et chuchote des excuses que j'veux même pas entendre. Y'a eu comme un déclic dans ma tête. Entre ce que je veux et ce que je peux faire la frontière s'affine et disparaît.

- Pardon... Je.. Je n'aurais pas dû, je suis désolée.

- Ouais...t'aurais pas dû…

Ma voix sonne dure et rauque alors que je la fait basculer d'un mouvement vif et puissant au sol, l'allongeant à côté de moi. Ma bouche descend vers la sienne avec détermination et envie. Je la dévore sans raffinement ni répit guidé uniquement par mes instincts et mes envies. Ma raison s'est largement faite la malle.
Ma main s'aventure sans attendre en-dessous de son tee-shirt et se pose en conquérante sur la peau de son ventre. Pouvoir la goûter à nouveau, la sentir frémir sous mes caresses, humer son odeur ...c'est comme un miracle dont je me repais sans aucune patience.
Ça fait une semaine que je me contiens. Sept putain de jours qui n'ont fait qu'attiser lentement mon désir pour elle.
Là les chiens sont lâchés y'a plus rien pour me retenir. Même l'Ours est pas aussi fort que ma volonté à ce moment là. Coup de bol ou calme avant la tempête ?
En attendant j'profite, dévale son cou de mes lèvres qui adorent visiblement cette partie tendre de son anatomie. Mes dents prennent le relai, la marquent. Reste du prédateur en moi sans doute.
J'me presse contre elle, mes doigts accrochent le tissu de son vêtement et j'me fais violence pour pas le lui arracher.
Faut que je me calme...j'ai l'impression de la ravager avec mon désir dévorant. C'est trop violent...trop brutal...j'fais que jouer le jeu de l'Ours. Sauf que c'est moi et que j'ai envie de ça aussi…
J'arrache presque ma bouche de son corps et j'la fixe dans l'espoir de retrouver un peu de raison, essoufflé, les yeux flambants d'un désir absolument pas contenu.  
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
- Ouais...t'aurais pas dû…

L'espace d'un instant, sa colère la transperce en plein coeur. Elle regrette son absence de retenu, le fait d'avoir brisé les règles qu'il a instaurées pour tous les protéger. Il la déteste à présent, c'est certain. La seconde suivante , elle bascule dans ses bras et succombe à ses baiser ardents. Sa cervelle se baigne d'endorphines qui balaient absolument toutes formes de raison.

Il veut.
Il prend.
Il rend.


Jolhane gémit d'un plaisir mal contenu lorsqu'il la mord sauvagement. Elle aime ses démonstrations de possessivité brutale et désordonnées. Elle se fiche de son manque de douceur, elle aime son affection pataude, se délecte de cette sauvagerie qui fait écho à la sienne.

Elle veut.
Elle prend.
Elle rend.


Lorsqu'il s'écarte d'elle, elle craint un nouveau sursaut de couardise. Elle pousse un geignement plaintif d'insatisfaction et enroule ses jambes autour de ses hanches musclées. Ce qu'il n'a osé faire, elle se l'autorise, attrapant fermement le col de sa chemise pour tirer dessus. Les boutons cèdent un à un, libérant son torse tatoué qu'elle s'approprie à pleines griffes. S'agrippant à sa nuque, elle plante ses dents dans la chair tendu de son cou. Elle lape le sang qui perle de la plaie comme le prédateur qu'elle demeure, elle aussi. "Donnant-Donnant." Femme ou renarde obéissent à la même injonction : homme-ours sont à elles. L'un commence à le comprendre, l'autre ne le sait pas encore.

"... Mais ça viendra, soit en certaine."
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Sauf que je trouve pas plus de raison chez elle qu'il y en a chez moi.
Au contraire.
Elle s'autorise tout ce que j'ai retenu et ça me fait totalement vriller. Les yeux assombris, je déchire en deux son tee shirt informe d'un seul coup, révélant sa poitrine nue que j'attaque avec appétit pendant que je fais sauter les boutons de son jeans. J'me débarrasse de ma chemise en lambeaux en deux coups d'épaules. Je lèche, j'embrasse, je mords, je m'approprie totalement sa chair. J'y laisse ma trace, mon odeur.

A moi.
Cette femme est à moi
.

Non… attendez...y'a un truc qui cloche…
Sauf que ma raison parle toujours pas assez fort et que je suis trop occupé à faire descendre son pantalon sur ses jambes et ma bouche sur son ventre. Son parfum emplit mes narines et je grogne de satisfaction. J'me rends compte à quel point j'me suis toujours retenu avec les femmes, a quel point j'ai fermé la gueule à ma part animale.

A moi.
J'veux m'enfoncer en elle.
La prendre.
Mienne.


J'écarte ses cuisses d'un mouvement brusque et y enfouit ma tête sans avertissement. Là aussi je dévore, plus animal qu'homme. Elle est mon festin et j'compte bien n'en laisser aucune miette. Pendant se temps mes mains pétrissent ses courbes, les font miennes.

A moi.
Cette femelle est à moi.

La possessivité de l'animal n'a aucune limite, n'accepte aucune concession. Renarde, femme toutes les deux lui appartiennent et j'm'emploie à le prouver.
Homme...animal…
Je sais plus c'que je suis.
Instinct, désir, plaisir.
Ouais c'est plus ça.

J'me redresse que lorsque j'suis gavé de ses cris et ses gémissements. Gavé mais pas repu.
Mes lèvres remontent le long de son corps jusqu'à retrouver sa bouche à laquelle je m'abreuve comme si ma soif d'elle n'a pas de limite. Et elle en a pas.

J'me redresse légèrement. J'veux regarder chaque expression sur son visage quand je…
J'me fige. Les yeux écarquillés. Sans m'en rendre compte j'étais sur la corde raide depuis quelques minutes.
Non…
NON…
L'Ours est là. Tout près. Trop près. Il se fout de ma gueule cet ursidé ! Me montre ce qu'il va faire à Jolhane...aux gosses…

J'peux pas…
...le laisser faire...


- Johlane...cette fois ma voix est brisée.

J'l'embrasse une dernière fois, m'accroche aux bribes de mon humanité et recule soudain avec force.
J'ai mal...ma tête gronde, les tambours de guerre résonnent...mais y'a pas de guerre...juste des innocents que ma folie va détruite.
Ma main trouve un arbre et j'y appuie mon corps douloureux. Cette fois j'peux pas lutter.
Putain j'ai été si con ! Si con...de croire que j'étais assez fort...j'voulais y croire...j'voulais pas décevoir Jolhane.
J'lui lance un dernier regard plein de regret et de honte avant de hurler quand mon corps amorce la transformation.

L'Ours exulte.
Il l'a eut cet humain ridicule.
Babines retroussées il fait face à l'humaine à l'odeur de goupil.
Son humaine.
L'Homme lui a tout pris.
Il lui prendra tout.
Un grognement terrible secoue les bois. L'Ours.. le Berserker a une cible.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Comme la première fois, Jolhane se perd complètement dans le tumulte. Elle n'est plus qu'un conglomérat de sensations pures, cinglantes et délectables.

"Manger quand on a faim.
Boire quand on a soif.
S'accoupler quand se fait sentir le besoin."


Jolhane n'a pas l'abandon facile. Elle gesticule, se bat sans cesse pour reprendre le dessus. Elle le dévore, le griffe, empoisse son corps mâle de sa fragrance de telle sorte qu'il se sente incomplet sans elle. Elle marque la chair de Magni avec autant de sauvagerie tribale que lui. Crocs pour crocs. Ses cris de plaisir se répercutent contre l'écorce des troncs. Elle se cambre, se tend, lui empoignant la chevelure à pleine poignées.

Elle jouit sans autre forme de procès.

Le corps encore secoué d'électricité, elle se redresse malgré ses baisers. Elles l'ont senti, toutes deux. Jolhane attrape le visage de son compagnon.

- Magni...
- Johlane...


Cette fois, elle sent confusément qu'il n'y parviendra pas. Tout ça est de sa faute. Elle a provoqué leur ruine pour quelques miettes d'étreintes. "D'amour" s'entend-t-elle mentalement corriger. Ghimbir la force à ne pas aller vers lui lorsque le guerrier recule en proie à une transe d'une violence inouïe. La renarde a un plan, une idée un peu folle. Jolhane n'a guère le temps de remettre en doute son bien fondé. Elle fait face à demi-nue à la bête qu'elle a repoussé par trois fois.
"Laisse-moi lui parler." dit Ghimbir.
Dans un éclat de lumière poudreuse, L'humaine laisse place à la renarde.

Son pelage est d'un roux tendre qui tend vers l'or. Le regard serein, elle tient tête, malgré sa petite taille, à l'animal enragé. Il n'y a chez elle aucun signe de crainte ou de volonté d'en découdre. Néanmoins, elle se tient aux aguets, face à l'énormité du mastodonte.

"Bonsoir Maitre ursidé.
Mon nom est Ghimbir, quel est le tient ?
Je me lasse de t'appeler "Ours Grognon" à tout bout de champ.
Conversons, tu veux bien ?"
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
L’Humaine se transforme sous ses yeux et l’Ours grogne de mécontentement. Il ne se laisse toutefois pas abattre. S’il ne peut avoir l’Humaine, il aura la Renarde.
Malgré tout, quelque chose le retient.
Peut-être est-ce son impassibilité.
Peut-être est-ce les efforts pathétique de l’Homme dans sa tête qui tente de sortir de la prison dans laquelle il se trouve…



Ne lui fait pas de mal…

Il lutte encore l’imbécile.
Il finit par ralentir et se met à faire les cent pas devant le minuscule goupil. Il se dresse sur ses deux pattes arrière, gigantesque, imposant, dominateur, le pelage sombre brillant sous le soleil d’hiver puis s’écroule à nouveau à quatre pattes, méfiant.
La forêt s’est tue, elle sent la tension et la menace de l’Ours, attend l’issue de cette rencontre improbable. Les autres animaux se terrent et se font tout petits pour ne pas attirer l’attention de l’animal aux yeux fous de rage.
Pourtant la Renarde ne bouge pas, semble même attendre. Pourquoi n’a-t-elle pas peur. Au moment où il se penche pour planter ses crocs dans la chair tendre du goupil, celle-ci se met à parler.



"Bonsoir Maitre ursidé.
Mon nom est Ghimbir, quel est le tient ?
Je me lasse de t'appeler "Ours Grognon" à tout bout de champ.
Conversons, tu veux bien ?"

Les crocs de l’Ours claquent dans le vide. Perplexe, il a retenu son attaque et hume le petit animal devant lui, comme s’il voulait flairer le piège ou comprendre ce qui l’empêche d’avoir peur de lui puis se remet à bouger de droite à gauche devant la Renarde.

Peu m’importe ton nom, Goupil.
Tu n’es qu’un obstacle à abattre.
Moi je n’en ai pas.
Je ne suis qu’une voie.
Berserker.
Qu’un sentiment.
Colère.
Et je n’ai pas été fait pour converser.
Je tue.
Je massacre.
Et jamais je ne m’arrête.
Fais revenir l’Humaine qui voulait s’accoupler à l’Homme.
Laisse-moi la détruire.
Alors Il cessera de lutter.
Alors Il sera à nous.
Et nous exercerons la divine vengeance.
Si tu ne le fais pas, je trouverai d’autres cibles,
Car le monde n’est qu’ennemis à abattre.

Il sent encore, remonte la trace de l’Homme, la sienne, qui monte vers une sorte de colline. Une maison, d’autres humains à abattre.
D’autres personnes chères à l’Homme.
Bien. Il va aussi les détruire.


Dans un coin de la tête de Grizzila, je lutte encore avec l’énergie de désespoir, jusqu’au bout de mes forces et de ma volonté. S’il touche à ceux qui sont devenus comme une sorte de famille pour moi, par Odin, je jure de le détruire de l’intérieur cet ursidé de mes deux.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty

L'ours a une haleine fétide, faisandée par le sang qui baigne sans cesse ses crocs. Ghimbir ne se démonte pas. Elle reste de marbre et se laisse renifler. Jolhane est pétrifiée, inquiète, mais cela permet à la renarde de ne pas se focaliser sur sa propre peur. Avec l'habilité de ses pairs pour improviser, elle mène donc la conversation.

Peu m’importe ton nom, Goupil.
Tu n’es qu’un obstacle à abattre.
Moi je n’en ai pas.
Je ne suis qu’une voie.
Berserker.
Qu’un sentiment.
Colère.

Dois-je t'appeler Berseker ou Colère? Je suis perdue.
Et je n’ai pas été fait pour converser.
Il y a un début à tout, tu sais.
Je tue.
Je massacre.
Et jamais je ne m’arrête.

N'es-tu pas fatigué à force ?
Ce doit être épuisant d'être toujours fâché.
Est-ce dû à la douleur ?
Si c'est une épine fichée dans tes chairs, je peux t'aider à l'enlever.

Fais revenir l’Humaine qui voulait s’accoupler à l’Homme.
Elle ne reviendra que si ton humain reviens.
Tant que tu seras là, je serais là.

Laisse-moi la détruire.
Alors Il cessera de lutter.
Alors Il sera à nous.

Oh ... fait-elle songeuse. Tu es jaloux ?
Tu ne souhaites pas prêter ton humain à qui que ce soit ?
Tu as peur d'être seul ?
Je veux bien être ton ami, si tu veux.

Et nous exercerons la divine vengeance.
Qu'est-ce ?
Une sorte de belette ? Un sanglier ?
Un hibou peut-être...

Si tu ne le fais pas, je trouverai d’autres cibles,
Car le monde n’est qu’ennemis à abattre.

Pourquoi ne viendrais-tu pas chasser avec moi, plutôt ?
Ce serait amusant. Tu es un ours islandais, sais-tu pêché ?
Il y a un lac là-bas. Certes ça n'est pas un fjörd
et l'esprit qui y règne et parfois soupe-au-lait,
mais l'eau est poissonneuse.


Après un court silence, elle ajoute.

Si tu n'as pas de nom, cela doit être un peu triste.
Veux-tu que je t'en donne un ?
Tu ne dois pas recevoir beaucoup de cadeau, si tu tues tout ce qui se présente à toi.
Ce sera une nouvelle expérience, qu'en dis-tu ?
Tu pourras toujours être Colère et Berseker et puis... cet autre nom que tu ne connais pas encore.
Tu n'es pas obligé d'être ce que l'on a fait de toi.  
Viens courir avec moi !


Elle ponctue sa tirade d'un pourléchèment de babine qui ressemble à s'y méprendre
à un sourire.
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Babiller ainsi avive sa colère. Perte de temps. Mais le temps après tout n’a plus prise sur lui. Voilà des lunes et des lunes qu’il est, sans être tout à fait.
On l’a enragé, arraché à son enveloppe pour le liée à cet Homme.
Puis l’Homme l’a fait taire. Trop longtemps. Or s’il ne peut montrer au monde sa colère, pourquoi a-t-il été créé ?
Mais il a été à nouveau libéré, plus fort, plus puissant que son hôte.
Enfin.
Après tant de temps à attendre. Il peut laisser exploser sa rage.
Berserker.
Telle est la voie qu’on l’a forcé à prendre.


Dois-je t'appeler Berseker ou Colère ? Je suis perdue.
Les cadavres ne parlent pas tu n’auras pas à m’appeler.

Elle parle et parle encore. Ne peut-il se taire ce Goupil irritant ?
L’ours souffle et se remet à tourner autour du renard. Il aimerait lui briser le cou entre ses crocs pour l’empêcher de proférer ces paroles qui ont peu de sens pour lui.  


Pourquoi ne viendrais-tu pas chasser avec moi, plutôt ? Ce serait amusant.
Tes proies ne m’intéressent pas, Renarde.
Je tue l’Humain, je tue la Créature.

Tu es un ours islandais, sais-tu pêché ? Il y a un lac là-bas. Certes ça n'est pas un fjörd et l'esprit qui y règne et parfois soupe-au-lait, mais l'eau est poissonneuse.

L’Ours se fige.
Il se rappelle vaguement.
Avant…


Avant, j’étais un ours. Avant je péchais.
Aujourd’hui je ne suis plus ours.

Si tu n'as pas de nom, cela doit être un peu triste. Veux-tu que je t'en donne un ?
NON ! Nul besoin de nom pour l’arme des Dieux.
Tu ne dois pas recevoir beaucoup de cadeau, si tu tues tout ce qui se présente à toi. Ce sera une nouvelle expérience, qu'en dis-tu ?
N’entends-tu pas Renarde agaçante !
Tu pourras toujours être Colère et Berseker et puis... cet autre nom que tu ne connais pas encore. Tu n'es pas obligé d'être ce que l'on a fait de toi.

L’ursidé ne comprend pas. Ce qu’elle dit n’a ni queue ni tête. Il secoue sa grosse tête.

Si je ne suis pas ce pour quoi on m’a créé…que suis-je alors ?

Trop compliqué. Tuer est plus simple.
Faire ce qu’on lui dicte de faire est plus simple.


Viens courir avec moi !

Dieux que cet animal est naïf !
Ours découvre ses crocs et gronde. Le fumet de la maison l’appelle. Il veut y aller. Ca sent l’Humain, ça sent l’Homme. Il s’occupera de la Renarde et de son Humaine plus tard.


Va donc courir, petit être. Moi je chasse.

Alors qu’il s’élance vers la montée, Ours est soudain arrêté.
Il se rappelle les forêts froides, la neige sous ses pattes, le gibier abondant et délicieux, les torrents glacés... Son grondement est soudain plus triste.
Il se rappelle.


J’en profite pour me faufiler dans la faille. Grizzila faiblit, je sais pas pourquoi mais j’le sens. Un effort…un tout petit effort…  
"Allez boule de poil, s’il te plait…"

Non Homme. Reste à ta place puisque tu refuses de me laisser faire.
"Laisse-moi revenir…"

Sa colère habituelle est moins ravageuse, y’a autre chose derrière…Concentre-toi Magni, c’est peut-être ta seule porte de sortie…Je pousse, je harcèle, j’étire l’ouverture. De la nostalgie ? De la mélancolie ?

L’Ours s’énerve à nouveau et dans sa rage décuplée il veut soudain s’en prendre à Ghimbir. Celle qui le fait trop réfléchir avec tous ces mots.
"NON !
Merde…
Fuit…"


S’en est trop.
L’Ours se retourne et fonce sur la Renarde, cette fois rien ne l’arrêtera.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty

Ghimbir sent la diversion faire mouche. L'ursidé a son attention focalisée sur elle et son incessante conversation. Lorsqu'il se décide enfin à ruer sur elle, la petite maligne détale entre les arbres, satisfaite de sa manœuvre.
L'ours se fiche d'arracher l'écorce des tronc, de saccager les champignons ou les fougères. Il soulève des gerbes de mottes terreurs dont les brins d'herbes tombent en confettis. Il est véloce, brutal et sans finesse.
Ghimbir est plus leste, plus agile. Elle bondit, zigzague, se dissimule. Elle danse, ou bien elle joue. À plusieurs reprises il pense refermer sa gueule sur elle, mais toujours elle lui échappe. Aussi anguille que renard.
Peu à peu, ils s'enfoncent dans la forêt gorgée d'odeurs, de couleurs, de présences cachées. La forêt des fées est habitée, ne lui en déplaise, et les voilà bientôt rejoints par des points de lumière qui scintille comme des étoiles filantes.
Des faes.
Des feu-follets.
Des farfadets.
Le petit peuple s'est éveillé en entendant cette chasse sauvage. Les faes volettent dans le sillage de l'ours, s'ebrouent de poussière multichromes sur son pelage et rient comme pepient les oiseaux, teintent les grelots, grésillent les cigales ou chante les ruisseaux. La Forêt s'interroge sur ce qu'il est et tente de lui rappeler que tout est un et que un est tout.

Ghimbir sans décelerer, observe joyeusement l'étrange dialogue entre le prédateur et son milieu naturel d'autrefois. La mélopée à la douceur des berceuses maternelles que l'on oublie jamais vraiment.

Alors, Maître Ursidé ?
Ne t'avais je pas dit que cela te plairait ?
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty


Love, hunt me down
I can't stand to be so dead behind the eyes
And feed me, spark me up
A creature in my blood stream chews me up
So I can feel something
So I can feel something

Les foulées sont profondes, puissantes, sans aucun respect pour la nature environnante. Les yeux fous, l’Ours court sans relâche, piste lorsqu’il ne voit plus sa proie, s’agace de la voir disparaitre et apparaitre à tout va.
Mais il est têtu, borné. Il veut. Il aura.
La mort de la Renarde ne fait aucun doute dans sa tête d’ursidé. Il prendra le temps qu’il faudra mais tôt ou tard, il goûtera son sang.
La chasse dure et dure…courir lui fait du bien. Les proies que lui sert l’Homme ne représentent aucun défi à ses yeux. La petite goupil est plus finaude, plus maligne et au moment où il sent la victoire proche, son pelage à portée de crocs, elle se dérobe avec d’agaçants jappements qui ressemblent à des rires.
La traquer lui plait.
La dévorer lui plaira encore plus.
De frustration, il lacère un pauvre lièvre bien gras qu’il déchiquète de ses longues griffes, les tâchant de carmin. Il n’a pas faim mais goûte le sang qui l’enivre. Chaque être mort est une victoire, si minime soit-elle. Il s’en délecte, avant-goût de ce qu’il ressentira la Goupil morte.
D’étranges lueurs lui tournent autour et forment une escorte de lucioles que l’Ours n’a jamais vu. Il les entend chuchoter, il n’en comprend pas le langage mais le reconnait. Voilà qui est étrange…
Il s’en confusément que La Renarde est de la même nature, elles brillent de la même aura. Est-ce pour cela qu’elle se sent au-dessus de tout ? De lui ? De sa rage ?
Les sortes de lucioles frôlent son pelage comme des caresses qui l’insupportent, et à plusieurs reprises il fait claquer sa mâchoire pour les gober. Sans plus de succès qu’avec la Renarde. Ce qui semblent les amuser.


Alors, Maître Ursidé ?
Ne t'avais je pas dit que cela te plairait ?

Il n’aime pas qu’on se moque de lui. Il n’en a pas l’habitude. Qui se gausse de la colère divine ?

« Tu n’es qu’un ours ! »

Humaine présomptueuse !
Le souvenir se présente à lui avec force alors qu’il aborde les environs d’un lac. Il s’arrête…les lucioles sont toujours là, l’entourent et chuchotent les paroles de l’Humaine.


« Tu n’es qu’un ours, qu’un ours…ours… »
Pas l’Ours. Juste ours. Un ours.

Il gronde sa confusion, se dresse sur deux pattes pour retrouver la domination sur ce monde qui lui échappe.
L’Homme en profite, essaie de le repousser. Depuis quand a-t-il retrouvé autant de force, lui qui ne luttait même plus ? Tout ça est de la faute de la Renarde.
Non l’Humaine ! C’est elle qui le prive de liberté, d’exercer sa divine voie.

Rien qu’un ours…

Elle doit disparaitre. Il hume l’air, cherche l’odeur du Goupil puis se trouve clouer sur place. La tête basse, il grogne plus faiblement. Il ne veut pas se souvenir. C’est douloureux. Il n’y arrive pas. Pourquoi est-ce si douloureux ?
Qu’est-ce n’être qu’un ours ?
BERSERKER
C’est ce qu’il est. Il le sait. N’être qu’un ours n’a aucun sens, aucune raison. Il reprend ses esprits, s’ébroue, flaire la piste. Cette fois il la tient.
Au moment où il s’élance, il est terrassé par une souffrance inimaginable. Il s’écroule au sol émet une longue plainte vers le ciel.

NON HOMME ! TU. NE. REVIENDRAS. PAS !

J’lui laisse pas le choix. Comme il ne m’en laisse jamais.
Je veux vivre putain ! Laisse-moi vivre !
Il s’efface, se terre comme un animal blessé. Je sais toujours pas ce qui a provoqué cette faille chez lui mais elle m’a permis de m’en sortir. J’ouvre les yeux sur la canopée des arbres, éblouit par le ciel de fin d’après-midi, entouré par des lueurs étranges. Je me redresse, nu, en grognant sous l’effort.
J’ai aucun souvenir de ce qui s’est passé dans la forêt…où est Ghimbir ? J’ai les mains en sang, son goût ferrailleux dans la bouche.
Non…

OU EST GHIMBIR ? OU EST JOLHANE ? OU SONT-ELLES ?

Le visage ravagé par l’angoisse, je hurle leurs noms à m’en dérailler la voix.

Si je les ai tuées…putain si l’Ours les a tué…j’me flingue…j’m’en remettrais pas…impossible.
J’ai senti l'exaltation de la mise à mort…Un bruit me fait relever la tête, une odeur entêtante parvient jusqu’à mes narines. Familière. Aimée.
Je me laisse tomber à genoux, prend ma tête entre les mains, le corps secoué par le soulagement, la douleur et des sanglots silencieux.

Elles sont vivantes.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Ghimbir s'est arrêté. Assise sur un rocher, elle observe son compagnon en silence. L'ours lutte en lui même, non pas avec Magni, mais avec le souvenir de l'animal qu'il fût, de l'entité complète et partie constituante d'un ensemble plus vaste.
Souviens-toi.
Nous sommes semblables toi et moi.

Ce que les guerriers de Magni lui ont fait subir est cruel : ils ont mutilé son âme à dessein. Ils l'ont amputé de lui même, ne laissant que la rage, l'incompréhension et la colère. La renarde eprouve de la peine pour sa condition. Elle le veille avec compassion. Elle pense avoir planté une grainé qui germera avec le temps et un soupçon d'espoir.

Les faes tournoient autour de cette entité vidée de sa substance première. L'ursidé est irrité, mais son ire à perdu de sa véhémence.  Son essence est perturbée par des  volutes d'humanité.

"Magni, revient..." prie Jolhane.
"Entend notre voix, humain." insiste Ghimbir.

Finalement, les contours de la bête se diluent, rapetissent et l'homme reprend ses droits sur sa carcasse. Il a l'air terrible des victimes du Brouillard, de ceux qui ont tout perdu. Sa plainte est déchirante.
Ghimbir approche à petits pas. Elle ne comprend pas tout à fait la détresse de l'humain : une fois de plus, elle a gagné, elle a prouvé que l'ours n'était pas une fatalité immuable. Tout le monde est en vie. Elle leche les doigts de Magni, puis son visage tout salé.

"Ne pleure pas petit homme. Ne pleure pas."
"Je suis désolée, tellement désolée.... Tout ça est à cause de moi."

Les faes hermétiques au chagrin, se laissent tomber en imitant les soupirs du guerrier et roulent dans l'herbe en tintinabulant. Le petit peuple s'en retourne à ses occupations, disparaissant de la vue du commun.

Dans un éclat de lumière miroitant, Ghimbir cède sa place à Jolhane. Elle se repend en larmes, en excuses, en regrets, tout en continuant d'embrasser le visage épuisé de Magni. Elle le berce contre son giron mis à nu.

-Pardonne-moi, pardonne-moi.... Répète-t-elle en litanie.
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
J’redresse la tête en entendant le pas léger de Ghimbir approcher. A ce stade, je sens même pas les larmes qui coulent de mes yeux fatigués. Les oreilles basses, elle semble encore un peu sur ses gardes ou perplexe. J’sais pas dire.
Je tends ma main vers elle, lui adresse un pauvre sourire.

- J’suis content de te voir ma belle.  

Ma voix est rauque d’avoir trop hurler. Mes doigts salis glissent dans sa fourrure toute douce et elle me regarde intensément. Elle lèche le bout de mes phalanges, mes joues salées.

- J’suis désolé, Ghimb…merci de l’avoir éloigner des gosses. Et je sais pas ce que tu lui as dit mais j’crois bien que ça m’a sauvé... pour cette fois.

J’la câline un moment, le nez dans ses poils entre le doré et le roux où je cache mes larmes indignes d’un Berserker, indignes d’un Oxärsson. Mon père le répétait assez souvent à mon frère. J’lui murmure des excuses en anglais et en islandais. J’ai plus le contrôle de grand chose, surtout pas de ma langue. Et puis j’ressens le besoin pressant de voir Jolhane, de m’assurer qu’elle va bien, de la serrer contre moi. Je renifle bruyamment et attrape la petite tête de la renarde dans mes mains tâchées pour faire face à son regard.

- Tu veux bien me la ramener… ? Tu veux bien, dis… ?

J’suis presque persuadé que l’animal sourit et la transformation s’opère.
Mes traits s’affaissent de soulagement. Elle va bien. Il l’a pas touchée. J’ose pas affronter son regard à elle. Je sais pas ce que je vais y trouver. Du dégoût ? De la déception ? J’ouvre la bouche pour m’excuser…mais elle me prend de court.

Hébété, je la laisse m’embrasser le visage, j’écoute ses excuses et ses regrets sans les entendre, me laissant simplement aller dans son étreinte réconfortante que j’osais pas attendre ou espérer. Bercé comme un gosse, j’absorbe sa chaleur et sa tendresse comme de l’ambroisie, j’hume son odeur boisé, féminine, incomparable.
J’réalise alors que l’aurais fait. J’me serai foutu en l’air si j’lui avait fait du mal. Mourir me fait pas peur. Vivre dans un monde sans elle… j’arrive pas à le concevoir.

Finalement j’ai un regain de conscience. J’peux pas la laisser prendre tous les torts sur ses épaules comme ça ! Elle devrais pas se sentir coupable d'exprimer ses envies ou...sa sensualité. J’me redresse et la prends dans mes bras avant de poser un doigt sur ses lèvres.

- Chut…Jolhane arrête…c’est pas ta faute… jamais. T’as rien fait de mal… C’est moi qui… j’suis détraqué ma Nymphette. J’peux pas…Tu devrais pas avoir à subir ça…

A mon tour de lui donner un peu de réconfort. Je baise son front, ses lèvres, ses paupières, chaque centimètre de sa peau qui se trouve à portée de mes lèvres.

- J’aurais pu te faire du mal…j’aurais pu te tuer…

Ma voix me fait encore défaut et se brise. Je déglutis plusieurs fois, embrasse longuement ses lèvres, tout doucement, délicatement, le temps de reprendre le dessus sur mes émotions qui dégueulent de ma poitrine. Je pose ensuite mon front contre le sien et laisse échapper des bouts de phrase sur un ton brisé.

- J’suis tellement désolé, Jolhane… j’pensais y arriver tu sais… J’pensais être plus fort que ça… j’suis trop dangereux. J’pourrais jamais… j’arriverai pas à ne pas te toucher…j’ai trop envie de toi pour me contrôler…mais j’veux plus que t’es peur…j’veux plus reprendre conscience sans savoir…si j’vous ai fait du mal ou pas…j’veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit…j’vais m’en aller, d'accord ?On peut pas...ça peut pas continuer comme ça…j’suis désolé…désolé...

J’la serre plus fort encore, à l’étouffer alors que c'est moi qui suis privé d'air à l'idée de plus la revoir...les revoir tous.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Ils pleurent, leurs corps nus, mêlés, unis dans le soulagement et le chagrin. Le jour baisse, la lumière rasante du soleil perce, ça et là, les feuillages, rependant ses teintes chrysocale sur chaque brin d'herbe. Les prunelles de Jolhane n'en sont que plus saisissantes. Limpides. Sa chevelure flamboie, donnant l'impression à Magni qu'il a de l'or entre les doigts.

- Chut…Jolhane arrête…c’est pas ta faute… jamais. T’as rien fait de mal… C’est moi qui… j’suis détraqué ma Nymphette.
- C'est pas vrai.. dis pas ça.. Je refuse que tu dise ça...
sanglote-t-elle.
- J’peux pas…Tu devrais pas avoir à subir ça…

Jolhane boit ses baisers comme pour s'assurer que cette bouche exhale toujours un souffle. Elle ne comprends guère pourquoi elle s'est attachée à Magni. Elle ne trouve pas d'explications. Sa vie est faite de mystères entiers comme celui-ci, à quoi bon s'échiner en réponses inutiles ? La seule certitude c'est qu'elle tient à lui, qu'elle se sent mieux en sa présence, qu'elle frôle la Vie du bout des phalanges en sa compagnie. Tout a plus de gout et de couleur.

- J’suis tellement désolé, Jolhane… j’pensais y arriver tu sais… J’pensais être plus fort que ça…
- Tu.. Tu peux y arriver.
- J’suis trop dangereux.
- Non.. Non...
Implore-t-elle sans trouver de mots plus éloquents pour le retenir. Car il s'échappe, encore. Il s'échappe et elle n'arrive pas à lui donner tort.
- J’pourrais jamais… j’arriverai pas à ne pas te toucher…j’ai trop envie de toi pour me contrôler…mais j’veux plus que t’es peur…
- Je t'en prie, non...
Elle effleure sa bouche comme pour le faire taire.
- J’veux plus reprendre conscience sans savoir… Jolhane éclate à nouveau en sanglot. Si j’vous ai fait du mal ou pas…j’veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit…j’vais m’en aller, d'accord ?

Doe secoue la tête en s'agrippant à lui, tout son être rejette cette idée.

- On peut pas...ça peut pas continuer comme ça…j’suis désolé…désolé...

C'est un discours raisonnable, sa conscience le sait. Néanmoins, elle n'arrive pas à concevoir qu'on lui arrache la première chose que cette nouvelle existence lui a offerte. C'est injuste...

- Tu as fait des progrès, en restant avec nous. Tu n'as perdu le contrôle qu'une fois et.. et... et L'ours a été sensible aux paroles de Ghimbir. Je l'ai vu par ses yeux. Ne fout pas tout en l'air parce que j'ai.. j'ai... sa voix déraille et elle perd le contrôle de son timbre, ballotée qu'elle est par de nouveau sanglots. Me laisse pas... s'il te plait...

Une branche craque sous un pas lourd. L'odeur portée par le vent du soir est humaine. Entre deux tronc dont l'écorce a été arrachée par l'Ours, se tient un homme grand, de très large stature. Un véritable colosse dont la barbe épaisse plus sel que poivre grignote un visage carré, comme découpé dans la roche. Son regard est d'un bleu perçant et son nez, aquilin, vaguement familier.
Il tient au point une machette gravée de runes.

- Ar....Doe.. ? fait Kaelig Taur, surpris, en reconnaissant la jeune femme. Son regard tombe comme un couperet sur l'intru qui la tient en otage, sur leur nudité, leurs yeux rougis, sur la scène dans son ensemble aussi poétique que complétement incongrue. Rahat! Par Mère-nuit ! C'est quoi ce foutu bordel ? lâche-t-il
- Kaelig ? couine Jolhane comme une fillette pris en faute; Car le vieux patriarche, dont l'aura déborde d'autorité, produit souvent cet effet.
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Elle s’effondre dans mes bras, m’agrippe pour me retenir et pour être franc j’suis à deux doigts de craquer. J’me déteste pour la faire pleurer autant alors que tout ce que je veux c’est la voir sourire et l’entendre rire. Mais je sais que c’est la meilleure chose à faire.
Scott m’a traité de bombe à retardement et c’est exactement c’que je suis. Et j’ai aucune envie de leur exploser à la gueule.

- Tu as fait des progrès, en restant avec nous.
Je caresse sa joue et sourit tristement.
- Je sais. C’est parce que j’aime être avec vous. J’voulais essayer…juste pour avoir le droit de rester encore un peu.
- Tu n'as perdu le contrôle qu'une fois.
- C’est une fois de trop Jolhane…
- Et.. et... et L'ours a été sensible aux paroles de Ghimbir. Je l'ai vu par ses yeux.
- C’est ça qu’elle a fait alors ? Elle lui a parlé ? Ouais…il semble avoir été perturbé parce qu’elle lui a dit…
- Ne fout pas tout en l'air parce que j'ai... j'ai...
Elle arrive pas à finir sa phrase et j’en profite pour poser le bout de mes doigts contre sa bouche.
- Stop ! J’veux pas l’entendre. Regarde-moi Jolhane. Tu n’as rien à te reprocher d’accord ? Si tu l’avais pas fait, c’est moi qui aurait craquer tôt ou tard. Le pire c’est que ça… j’arrive même pas à le regretter. Si ça impliquait que moi, j’prendrais le risque…encore et encore…
Ses beaux yeux d’or se brouille et son corps de danseuse gracile est secoué par de gros sanglots.  
- Me laisse pas... s'il te plait...
Le cœur en miette, j’la presse contre moi, j’plonge mes doigts dans ses longues mèches qui irradie dans le soleil couchant et cale sa tête sous mon menton. J’l’enrobe comme un cocon de mon corps et baise son front avec révérence. Ma Nymphette… t’as fait plus pour moi en quelques jours que le reste du monde au court de ma vie.  
- Pleurs pas ma Nymphette…j’t’en supplie pleurs pas…Si tu savais comme j’ai envie de rester…si tu savais…mais j’vois pas quoi faire d’autre…

Ma gorge à moi aussi se noue. J’ai aucune idée de comment j’vais faire pour m’arracher à elle, comment je vais leur dire au revoir à tous…même Ryan me manquera… p’tit con.
J’peux pas abandonner comme ça ! Ils me font trop de bien… elle rappelle à ma vieille carcasse ce que c’est que d’exister vraiment, ce que ça fait de ressentir des trucs forts pour quelqu’un, mais aucune putain de solution viable ne me vient à l’esprit.
Faut déjà que j’la ramène à la mais…chez elle.

J’suis tellement concentré sur Jolhane que je détecte tard l’odeur humaine qui frappe mes narines. La personne est proche.
Craquement de branche, je ressers ma prise sur Jolhane prêt à lui dire de déguerpir avec Ghimbir. Un homme un peu plus grand que moi, ce qui est un putain d’exploit, et plus large se tient debout le regard polaire, le visage sévère encadré par une barbe épaisse.
Chasseur. J’le sens tout de suite avant même que mes yeux se posent sur son arme. J’nous redresse pour égaliser un peu les tailles et j’me décale pour au moins cacher la nudité de Jolhane. Mes instincts guerriers prennent le dessus et j’suis prêt à balancer une transe pour la protéger s’il le faut. Même si j’suis épuisé, même si ça me coûtera mes dernières bribes de volonté.

- Ar....Doe.. ?
Son regard me transperce. Et j’dois dire qu’on lui offre sans doute une scène un poil spéciale. Y’a sans doute matière à mal interpréter les choses. Il a failli dire Arya, non ? Avant de se corriger. C’est qui lui ? Qu’est-ce qu’il fout là ?
- Rahat ! Par Mère-nuit ! C'est quoi ce foutu bordel ?
- Kaelig ?
Elle a tout de la petite fille prise la main dans le pot de confiotte. Mais j’la lâche pas. Ils se connaissent c’est certain. Kaelig…ce nom me dit quelque chose. Putain Kaelig Taur ? Si j’ai bien suivi c’est une grande ponte à Tir Na Nog. Un chasseur hors-pair qu’a fait bande à part. Mais j’ai pas vraiment tout compris. Enfin j’m’y intéresse pas.
Je soupire et relâche la tension de mon corps encore douloureux. J’regrette un peu de pas être habillé pour la discussion qui s’annonce. Je passe ma main dans mes cheveux dans un geste nerveux et absolument pas contrôlé avant de déclarer d’une voix éteinte.  

- C’est…un peu compliqué. Avant de tailler le bout d’gras vous pourriez passer votre manteau à Jolhane. Il doit cailler pour vous.

Sans compter le fait qu’elle soit à poil, mais ça j’pense qu’il la bien noté vu la façon dont il me regarde. En temps normal j’aurais sans doute balancer une ou deux conneries sur la situation mais là, j’suis juste vidé.
J’vais devoir lui dire au revoir. J’me fais pas à cette idée.
Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Kaelig fronce les sourcils. Est-il à sa première bizarrerie dans cette foutue ville ? Non. Est-il taillé pour encaisser chaque fois plus hallucinant ? Il faut croire que oui.

- C’est…un peu compliqué.
- Sans déconner, jigodie. Y'a-t-il un truc qui le soit pas à Tir Nà Nog ?
- Avant de tailler le bout d’gras vous pourriez passer votre manteau à Jolhane. Il doit cailler pour vous.
- Parce que pas pour toi, avec l'engin à l'air?
gronde-t-il en retirant son blouson. "Avec ma bite et mon couteau" c'est juste une expression, tu sais.

Il s'approche, écarte gentiment mais fermement Magni du plat de sa lame.

- De l'air, le nudiste. Il pose le manteau sur les épaules de Jolhane avec un air de père protecteur. C'est qui lui ?
- C'est.. C'est mon ami.
- Hum..
Kaelig se frotte la barbe d'un air songeur. Désolée Jolhane, j'avais oublié que l'autre chardon t'avait donné ce nom. Faut que j'intègre. Il te plait au moins ?
- Oui
, répond sobrement la jeune femme, emmitouflée dans l'énorme trench coat noir en laine.
- Bon.. C'est une bonne chose. Il lui presse les épaules avec un sourire bourru.

Kaelig retire son pull et le jette vers Magni pour qu'il l'attrape au vol.

- Couvre-moi ton zgeg, jigodie. J'dois avoir des fringues à ta taille chez moi.

Malgré sa soixantaine évidente, il n'a pas perdu de sa musculature : sa chemise de bûcheron, tendue sur son torse, en est la preuve. Son soupir de vieux routard fatigué de ses conneries, atteste son âge, par contre.

- On y va. C'est seulement à quelques kilomètres plus au sud...

Ils se mettent en route d'un bon pas.

- J'étais venu constater par moi même les dires de Ciulin quand j'ai vu les traces d'une grosse bestiole. J'ai d'abord cru que c'était un loup-garou -ce qui serait franchement curieux en plein jour- puis j'ai vu la tronche des pauvres arbres que le morceau avait laissé derrière lui : bien trop gros pour un vârcolac.

La maisonnée de Kaelig est nichée dans une clairière éclairée par un puit de lumière. Elle est toute de bois, contrairement au cottage de Jolhane, et possèdent quelques coquetterie comme cette terrasse couverte, décorée de guirlandes lumineuses avec un hamac cosy. Une énorme jeep est garée devant la porte. En entrant, le chasseur fait d'une voix forte :

- Iubirea mea ! Chuis rentré et j'ai du monde avec moi ! Le silence lui répond. L'a du sortir Owen. Entrez.

Cette maison respire l'amour, la chaleur, le bonheur : un cocon de bien être. Il y a des éléments qu'on s'attend à trouver dans un chalet de ce type : vieux plaid, rocking chair, une platine pour 33 tours, une guitare, des tapis, des plantes vertes et des étagères gorgées de livres et de DVD... et puis d'autres, franchement farfelus comme cette profusion de lanternes, ces coussins arty, ces grosses peluches multicolores ou encore cette photo de mode en grand tirage, d'une jeune femme aux cheveux bleu et au regard franc. On la retrouve d'ailleurs comme sujet dans un pêle-mêle de différents polaroïds où elle embrasse Kaelig, où elle fanfaronne avec Ciulin et un bellâtre à moustache peignée, où elle claque une bise à un jeune homme qui ressemble à un étudiant anglais, et avec bien d'autres personnes visiblement chères à son coeur.

-Y'a une salle de bain au bout de ce couloir et une douche là haut. Son regard sous entend clairement que ce sera toilettage séparé. Je vous prépare de quoi vous changer, des litrons de café et on causera. Tout ça me dit que j'vais devoir poser mon cul dans un fauteuil.

Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
J'me sens un peu en dehors de mon corps.
La lame me sépare de Jolhane et j'le ressens comme une douleur physique. Mais je lutte pas. Elle est prise en main par le bonhomme qu'impose un respect tout paternel qui me perturbe un peu. J'sais pas quoi en penser mais j'ai aucune envie d'étaler ma vie devant ce gus. Sauf qu'il a l'air de bien connaitre Jolhane ou plutôt celle qu'elle a été.
Il va certainement pas me laisser me barrer comme ça.
Je soupire en attrapant le pull et m'en sers de pagne. Est-ce que je peux avoir l'air plus ridicule ?
Nope.
Est-ce que j'en ai quelque chose à foutre ?
Nope.

- J'ai jamais froid, que je marmonne.

J'les suis à bonne distance en arrière, silencieux comme jamais, visage fermé. Signe que ça va pas fort.
J'essaie de pas trop laisser mon regard s'attarder sur Jolhane mais c'est peine perdue.
La maison est chaleureuse et accueillante pourtant c'est le dernier endroit au j'voudrais être. Le regard que me jette Taur quand il parle des deux salles d'eau déclenche un rictus.
Reçu 5/5. De toute façon j'envisageais pas autre chose. Enfin non c'est faux...j'aurais aime pouvoir envisager autre chose.

- J'prends la douche du haut.

Une fois sous le jet brûlant, je reste immobile, les mains contre le mur et laisse l'eau emporter la terre et le sang.
Quand j'en sors de longues minutes plus tard, la buée a envahi toute la pièce mais Kaelig a laissé des affaires de rechange dans un coin.
Du plat de la main j'enlève la vapeur installée sur le miroir et contemple mon visage hagard, tiré. J'ai l'air...sans âme… et c'est flippant.

- Allez Magni, putain ! Faut que tu te reprennes mon gars ! C'est pas la fin du monde non ? T'en a vu d'autres !

Ouais.
L'auto-persuasion c'est de la merde.
Je m'habille et sans surprise les vêtements me vont plutôt bien, même si jsuis moins costaud que leur propriétaire. Au moins ils sont hyper confortable même si les carreaux me font grincer des dents.
Quand je descends finalement, Jolhane est pas encore là et Kaelig verse des tasses de café fumant. J'ai même plus la force d'être nerveux et j'me laisse tomber dans le premier fauteuil à porter de fesses.

- Z'êtes le père de Ciulin c'est ça ? Y'a comme un air de famille... au cas ou iel vous l'a pas encore dis j'suis Magni Oxärsson. Nouveau chasseur dans la région donc. J'suis pas contre un truc plus fort si vous avez...la journée a été rude.
Écoutez… vous emmerdez pas avec mes histoires ok ? J'étais sur le départ de toute façon... Ca évitera que j'devienne un problème pour tout le monde.

Revenir en haut Aller en bas

Jolhane Doe
Jolhane Doe
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée
Créatures

Date d'inscription : 23/02/2021
Messages : 206
Localisation : Paumée

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Kaelig observe Magni du coin de l'oeil. Le gars n'en mène pas large. En même temps c'est comme s'il venait de se faire surprendre à poil par le père de la meuf -à poil aussi- qu'il vient de faire pleurer (et sans doute culbutée). A sa place, il n'oserait même plus respirer. Ca le fait marrer intérieurement, comme un petit con de soixante piges.
La sagesse de l'âge apporte ce genre de petits plaisirs coupables.

- Pisse pas dans ton froc, gamin. Surtout quand c'est le mien.

Il pose deux tasses de café fumant et bien noir et, chose surprenante pour qui ne le connais pas, une boite en fer blanc contenant de petits biscuits clairement cuisiné maison. Kaelig a ses marottes, apprendre à cuisiner sur le tard en fait partie.

- Vas-y, pioche, je les ai fait moi même. Du sucre ?

Le patriarche prend place dans un fauteuil clairement moulé par et pour lui, non sans avoir retiré la peluche en forme de fraise kawai qu'il se cale sous le coude. Il laisse le silence s'installer, attendant sans doute que Magni entame la discussion.

- Z'êtes le père de Ciulin c'est ça ?
- Y parait.
- Y'a comme un air de famille...
- Ca me ferait mal au cul du contraire...
- Au cas ou iel vous l'a pas encore dis j'suis Magni Oxärsson. Nouveau chasseur dans la région donc.
- Ma gamine me raconte pas sa vie. Je commence à me demander sérieusement quel est son truc avec les vikings. Vous êtes un ami d'Hallsonar ?


Il plisse le regard. Son entourage est plus raffiné d'habitude : Amon, Simone... Ceci-dit, il a bien épousé Ciulin.

- J'suis pas contre un truc plus fort si vous avez...la journée a été rude.
- Je partage pas ma tuiçà avec n'importe qui. Tu vas commencer par le kawa, on verra pour la gnôle ensuite. Et bouffe. T'es blanc comme un linge.
- Écoutez… vous emmerdez pas avec mes histoires ok ? J'étais sur le départ de toute façon... Ca évitera que j'devienne un problème pour tout le monde.


Le roumain se fend d'un rire à en faire vrombir les murs.

- Arrête, je vais chialer. Les histoires de Jolhane sont mes histoires. Les histoires de cette ville, sont par la force des choses mes histoires de toute manière. Donc, on va la faire courte : tu m'évites ton petit numéro de dramaqueen au coeur solitaire et tu m'expliques le bouzin. Chuis vieux, mon gars, j'perds plus mon temps à tergiverser.


***

Jolhane est aux abois. Pourquoi a-t-il fallu qu'il leur tombe dessus ? Kaelig dégage une aura d'alpha qui la met au pas sans qu'elle ne parvienne à se l'expliquer. Son corps -celui d'Aria- semble avoir enregistré un profond respect pour le bonhomme, voir une profonde déférence. Il a connu Aria petite fille, l'a vue grandir, s'épanouir,  il l'a même certainement côtoyé à la chasse. Sa chair se remémore tout cela d'instinct même si sa mémoire ne suit pas.
Kaelig Taur n'a jamais été intrusif avec elle. Il lui a laissé le temps, l'espace, le choix. Elle a accepté son argent, le toit fourni, mais pas sa proximité. Pas son amitié. La peur d'être attendue comme Aria, la perspective de ne jamais le redevenir, l'angoisse que cela suscite, l'ont empêchée de s'ouvrir à cet homme. Pourtant, jamais il ne lui a mis la pression.
Jolhane soupire, une fois propre. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle ne saisit pas pourquoi le monde semble plus compliqué que dans le Brouillard. Survivre est finalement plus facile que vivre. Elle ne veut pas que Magni disparaisse de son champ de vision. Elle sait que si c'est le cas, ce sera probablement pour toujours. L'idée est plus meurtrière qu'une nuée de chrysalides. Elle regarde les vêtements laissés pour elle et se mordille la lèvre, gênée.

En sortant de la douche, elle tire pudiquement sur le crop-top qui lui dénude le nombril. Le jean bariolé de dessins customisés est trop court. Heureusement, le gilet en grosse mailles sans bouton, lui permet de draper sa dignité dans quelque chose.

- Oh... Désolé pour les frippes , fata mea. Elie est vachement plus petite que toi. J'éspère que ça te va quand même?
- Oui...
bredouille-t-elle, ne sachant que faire d'elle-même.
- Assis-toi à côté de ton ami Magni. Il était sur le point de m'expliquer vos mésaventures... Il lui sert une tasse à son tour. Je t'ai même pas demandé si les gosses vont bien. Il vont bien ?
- Ils vont.
- Les grands veulent toujours pas être rescolarisés ? Tu sais que c'est pas un problème, s'il y a besoin d'une école privée ou d'un suivi thérapeutique?
- N.. non. Je crois qu'ils ont  encore besoin de temps,
répond-t-elle avec prudence en s'asseyant auprès de Magni de manière un peu raide, sur le rebord du coussin.
- Ok....Alors ? Je vous écoute ?
Revenir en haut Aller en bas

Magni Oxärsson
Magni Oxärsson
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus
Créatures

Date d'inscription : 09/01/2021
Messages : 257
Localisation : Vit avec Jolhane et les Enfants Perdus

La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Je zieute les p’tits gâteaux du coin de l’œil sans en piocher. C’est pas une question de confiance c’est juste que j’suis un bec salé. Il m’aurait mis un steack devant la gueule j’aurais pas refusé. Cela dit j’me ravise histoire de pas le vexé.
Il se la joue papy cool, mais j’suis pas dupe un instant.
J’ricane dans ma barbe à la mention d’Hallsonar.
- Si on considère qu’avoir porté son caleçon en soie est l’début d’une belle amitié, pourquoi pas… mais non j’irai pas jusque-là.

Sa réponse à ma tentative de m’en sortir sans avoir à faire un rapport me fait soupirer.
- Arrête, je vais chialer.
- J’aimerais bien voir ça…
- Les histoires de Jolhane sont mes histoires.
- Pourquoi exactement ? J’sais toujours pas qui vous êtes pour elle. Avec Aria j’crois deviner un genre de lien familial mais avec Jolhane…
- Les histoires de cette ville, sont par la force des choses mes histoires de toute manière. Donc, on va la faire courte : tu m'évites ton petit numéro de dramaqueen au coeur solitaire et tu m'expliques le bouzin. Chuis vieux, mon gars, j'perds plus mon temps à tergiverser.
Nouveau gloussement nerveux.
- On m’a traité de pas mal de truc mais jamais encore de dramaqueen. Je note.
Je bois une gorgée de café serré et grimace. Jamais aimé c’machin-là. Ouep décidément me faudrait un truc plus fort.
- Vous avez quand même une sale habitude de vous mêler des affaires des autres dans cette ville. Ou alors c’est de famille… Si j’avais su j’aurais choisi un autre endroit pour tirer ma révérence…

Jolhane entre à ce moment-là, ses grandes jambes galbées par un jeans moins large que d’habitude et enveloppée dans un large gilet. Pas assez pour que j’entrevois pas son ventre largement mis  à nu. J’aurais qu’à glisser mes mains sur sa peau et les remonter pour…

Etttt faut que j’arrête de la mâter comme ça et de penser des trucs pareils ! Relève la tête Magni ! Droit devant toi !

- Oh... Désolé pour les frippes, fata mea. Elie est vachement plus petite que toi. J'éspère que ça te va quand même?
Ah bah ceci explique cela.
- Oui...
Elle a l’air encore toute penaude. Et ça m’emmerde. Franchement on est plus des gosses elle et moi ! J’ai une furieuse envie de dire à Kaelig d’aller se faire foutre avec ce p’tit numéro et de la ramener à la mais…chez elle ! Putain c’est la deuxième fois ! C’est pas chez moi, merde !
- Assis-toi à côté de ton ami Magni. Il était sur le point de m'expliquer vos mésaventures... Je t'ai même pas demandé si les gosses vont bien. Il vont bien ?
- Ils vont.
- Les grands veulent toujours pas être rescolarisés ? Tu sais que c'est pas un problème, s'il y a besoin d'une école privée ou d'un suivi thérapeutique?
- N.. non. Je crois qu'ils ont encore besoin de temps.
Elle est aussi tendue que lors de notre première rencontre et j’aimerai faire un geste pour la voir sourire. Mais même ça j’me l’autorise pas. Je tente un simple regard vers elle et affiche un air tranquille.
« Tout se passera bien ma Nymphette. On n’a rien à se reprocher. »
J’peux pas m’empêcher de lui sourire pour en espérant un en retour. Je prends un gâteau sec et lui fourre dans la main juste pour avoir une excuse pour la caresser au passage.
- Ok....Alors ? Je vous écoute ?

J’laisse passer un silence. P’t-être un peu long parce que j’espérais que Jolhane parle la première. Bon j’vais devoir m’y coller.
- J’ai récemment été blessé par une chasse et j’ai atterri dans le potager de Jolhane qui m’a retapé. Depuis j’suis en convalescence là-bas.

J’hésite un instant, passe une nouvelle fois la main dans ma tignasse et finit par boire une nouvelle gorgée. Nouvelle grimace. Putain pourquoi je m’inflige ça. Je repose ma tasse et regarde le patriarche dans les yeux. J’ai jamais été bon pour la dissimulation de toute façon et puis c’est pas moi.

- J’suis un Berserker. J’cohabite avec l’esprit d’un ours un peu soupe au lait. Les traces dans la forêt, c’était lui… Notre lien est un peu…déglingué…c’qui fait que basiquement, il fait c’qu’il veut quand il prend le dessus. Je regarde mes mains et repense à l’horrible sensation qui m’a saisi en reprenant corps tout à l’heure. La peur d’avoir blessé ceux qui sont devenus chers à mon quotidien, voire pire… Ce qui arrive souvent. J’suis plus du tout aux commandes et j’le suis de moins en moins. Cet après-midi, Jolhane et moi on s’entrainait…et j’ai déraillé. Je remonte mes yeux vers Kaelig. J’ai failli la tuer.
J’m’arrête là. Je sais que Nymphette n’a pas parlé de Ghimbir à tout le monde et ça sera certainement pas moi qui caftera auprès de celui qui la rend si mal à l’aise.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé


La saison des cucurbitacées {Magni&Doe} - Page 4 Empty
Revenir en haut Aller en bas

 
La saison des cucurbitacées {Magni&Doe}
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 4 sur 5Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5  Suivant
 Sujets similaires
-
» L'Ours et la Renarde {Magni&Doe}
» Rencontre sur les docks- ft. Magni
» Smile ! It's just the end of the world ! // Nardus/Magni
» Bear in thief's clothing. || ft. Magni
» Every moment is a fresh beginning // Jolhane/Magni

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Tír na nÓg :: RP-