Y a un truc qui me taraude depuis que j'ai réussi à m'échapper de mon rêve pour celui de Bertus.
Si j'peux le faire avec lui....


Alors je peux atteindre Kaelig.

Alors ce soir, je décide de tenter. J'arrive à connecter les espoirs. Je connais les espoirs de Kaelig...

Assise en tailleur, je visualise la flamme, j'active mon pouvoir. A la recherche de celui de Kaelig, le plus loin possible. Dans le sommeil. Loin.

Super loin.

Je dors. Je crois. J'espère.


Je rêve.

Cette fois, j'entre dans le Rêve avec une facilité déconcertante. Je n'ai pas besoin de me "reveiller". Je suis dans mon rêve, je n'y prête pas attention. Ce n'est pas l'important.
Je me concentre, lumineuse, pour retrouver Kaelig.
Je me guide à l'instinct. Je passe un porte, puis une autre, arrive dans un marécage de maison entassée, tourne à droite.

-Kaelig?

J'avance avec hésitation.

-Bébé, t'es là?

Je plisse les yeux.

-Hmm.... Ca peut marcher du premier coup, j'suis sûre.

I'm just a man, I'm only flesh and bone
I can't blame it back on everything I've done
And now there's no-one else left to love
I'm used to the darkness, I'm used to the darkness
I got used to the darkness too
I got used to the darkness for you

La vie.
Une vaste blague quand on y pense.
Une jolie fumisterie.
On vous donne des cartes - pas celles qu'il te faut, en général- et on te balance sur le plateau de jeu, avec ta bite et ton couteau. Démerde-toi ! Tu fais des choix -souvent les mauvais, parfois les bons - et le temps file. Tu te démène pour donner un sens à ta foutue existence tout en étant conscient que tu n'es qu'un grain de poussière parmi tant d'autres.

La mort.
Même connerie.
Oublie ce qu'a promis ta brochure de béni-oui-oui : ps de salut, pas d'alcool, pas de femme et encore moins de paradis. On te torture à te déformer l'âme ou on t'oublie dans un foutu classeur où tu sèches comme une vieille fleur.

Est-ce que c'est parce que j'ai trop fréquenté Gontrand et Klaudia, ou bien que mon mon monde initialement noir et blanc s'est teinté d'un milliard de nuances colorées, mais je traverse mon séjour dans les fausse avec une tranquillité d'esprit qui me dépasse.
Ne vous leurrez pas : j'en chie. Nelu Scythe a, je dois le reconnaitre, un talent inné pour le job de Bourreau. Il s'applique avec une finasserie qui confine à l'art pour me malmener le corps et l'âme. Il emploie tous les artifices possibles, abusant souvent de stratagèmes avec des enfants comme appâts, et comme j'ai décidé d'être con et buté, je sauve chaque manifestation juvénile de son cerveau malade. J'endure tous ses plans de merde sans que ça n'entame mon sens de l'humour.
Je mets ce dernier à profit lorsque, rafistolé de frais après les journées avec le fils, je dois animer les mornes soirées de la Mère. Madame la Princesse aime me convier à dîner, apparemment ma conversation est incroyable parce qu'elle réitère régulièrement. J'ai perdu le fil des jours et des nuits, mais ces invitations mondaines sont comme des points de repères temporels que j'essaie de compter. Avec une craie mentale, je trace chaque "moment" écoulé entre mes repas avec Kali.

On garde la routine de santé mentale qu'on peut.

Autre truc qui m'est venu assez naturellement : la dissociation. Je m'enferme en moi même et je déconnecte mon esprit de ce qu'il subit. Il va battre la campagne. Le plus souvent il "dort", du moins "je rêve". Et quand je dis "je rêve", traduisez par : "je me balade dans le Rêve". Je le sais parce que souvent je retrouve Leviathan pour jouer avec un élevage de barquettes de jambons qui pètent et qui parlent ou pour faire du toboggan sur des loutres géantes violettes en mangeant des pancakes à la myrtille. Je crois que c'est sa manière à elle de me préserver.
N'est-elle pas mignonne ma petite entité inconnue chaotique, hein ?

Aujourd'hui, Nelu Scythe a décidé qu'il ne ferait aucun effort d'innovation. Je crois que ça l'irrite que je sauve chaque mirage d'enfant qu'il m'envoie alors qu'il n'a pas eu d'aide de la part de son père quand lui en avait besoin. Désolé mon garçon, si ça peut te soulager un peu de me déformer le crâne pour me le tailler en pointes, fais.

Moi je suis déjà loin.

Sur un chantier.
Mon chantier.
Dans ma petite baraque, rénovée en cocon douillet pour moi et ma famille. Ca a commencé comme un refuge pour Elehiel, puis comme un projet de vie à deux, puis à quatre, et désormais à cinq. Avant le bordel des enlèvement, j'avais presque terminé l'extension de baraque pour que Viorea et Sorin et leurs propre chambre. Là, présentement, je bosse sur une chambre de bébé.

Gabriel-le.
C'est le nom qu'on a choisi mon étoile et moi pour lea futur-e petit-e. Un prénom qui sonne pareil au masculin et au féminin. "Gaby" Taur, notre petit démon. Je suis en train de peindre les murs avec des animaux rigolos - qui on la fâcheuse tendance à sortir de leur respectable paysage en 2D pour aller gambader en 3D entre mes pattes en couinant comme des peluches -quand j'entends une voix vaguement féminine.

- Kaelig ?
- Lévi, si c'est toi, attrape un pinceau, j'ai besoin d'un peu d'aide ! que je tonne sans quitter mon ouvrage.
- Bébé, t'es là?

Ce timbre, je le connais par coeur. Il berce mes oreilles de bonheur depuis plus de deux ans à présent.

- Elie... ? C'est toi ?

Je me retourne et distingue une silhouette lumineuse dans la chambrette, petite, menue, brillante comme une étoile.

- Stea mea...

Je tends la main vers elle avec un sourire émerveillé. Ce pourrait être le Rêve qui m'envoie une projection de mes désirs, un leurre, mais va savoir, je sais que ce n'est pas le cas. Sans doute parce qu'On me susurre : "Ici, c'est chez vous.."

-Elie...?

Je me fige comme si je venais d'être plongée dans une eau glacée.

Oh putain. Ohputainohputainohputain.

-C'est toi?

J'arrive même pas à ouvrir la bouche. J'arrive juste à faire deux ou trois enjambées pour me retrouver face à lui. Je sens mes yeux tenter une sortie d'orbite. Franchement pas le meilleur moment pour me retrouver énuclée des yeux. Aucune envie qu'on change ma vision actuelle. Y a mon amoureux, là. Et il a pas bougé d'un pouce. Et il est dans notre maison. Dans la chambre de Gaby, à en juger par les animaux chelou qui dansent autour de lui en couinant comme des peluches.
J'ai envie de rire et de chialer .
Du coup, je reste là comme une abrutie à observer l'homme le plus putain de magnifique de cette création.

-Stea mea....

Le surnom m'électrise immédiatement. Son sourire me fait fondre et sa main tendue fait réagir la mienne par instinct. Elle traine mon corps jusqu'à pouvoir serrer celle de Kaelig. L'autre main vient se poser sur sa joue.

-Kaelig...

J'éclate de rire avant de sentir les larmes couler en même temps.

-Putain, j't'ai trouvé! J'y crois pas!

Soudainement, le controle de mon corps me revient et je lui saute littéralement dessus. J'm'y aggrippe comme un Koala. Mon début de bidon me gène à peine.

-T'es là! Et tu fais des peluches qui couinent dans le Rêve! C'est génial!

Je pars dans un fou rire incontrôlé en le serrant fort dans mes bras.

-J'étais pas sûre de t'trouver! J'savais pas qu'on pouvait s'balader comme ça! Olala!

Toujours harnachée à lui à la seule puissance de mes jambes, je pose les main sur ses joues et l'embrasse à pleine bouche.

-Tu me manques! T'es loin et c'est nul et je me transforme en pastèque! Ah!

Je réalise soudainement que j'ai pas la moindre idée de combien de temps tout ça va durer alors j'enchaine.

-Sorin va mieux! Vioréa et Salomé l'aide beaucoup! Il commence à re-sourire. Ciulin va mieux! J'ai pas encore tout capté parce que j'crois que y a du hocus-pocus divin, chai pas quoi.... MAIS Ciulin est sorti d'affaire! Eeeeeuh.... Ohanzee et Beitris sont chelou. J'ai vu Bertus, dans le rêve.  Le bunker a fonctionné! Il est dedans avec Simone et plein de survivants....

Je me creuse la tête mais mon cerveau ne veut pas penser à autre chose qu'à Kaelig qui est là, avec moi et que c'est vraiment lui et que d'un coup, la vie est vachement plus belle.

-J'arrive pas à réfléchir. J'veux juste te bisouter toute la vie là.

Je secoue la tête.

- Comment tu vas?

J'crois que je fais pas tout dans le bon sens....

La silhouette lumineuse devient de plus en plus tangible et Elehiel m'apparait plus belle et pétillante que jamais, plus ronde aussi. Combien de temps s'est-il écoulé chez les vivants depuis mon emprisonnement ?

- Kaelig...
- C'est toujours mon prénom, jolie frimousse...

Le spectacle de son museau tacheté ébloui de joie et de paillettes de larmes fait naitre un sourire bien heureux dans ma barbe.

- Putain, j't'ai trouvé! J'y crois pas!
- Oh, tu sais, de ta part, plus rien ne m'étonne...
- T'es là! Et tu fais des peluches qui couinent dans le Rêve! C'est génial!

J'ai un rire grondant en reprenant possession de ma minuscule et adorable petite femme. Cela ne me suffit pas de la sentir, concrète, entre mes pognes, j'enfouis mon pif dans son cou, la picore de bisous. Elle m'a beaucoup trop manquée et tant pis si ça n'est pas la réalité ou un délire que m'envoie Léviathan pour me soulager. Je m'en fous. Mon étoile est là !

- Techniquement je peins les murs de la future chambre de notre bébé, mais ces foutus bestiaux veulent pas rester accrochés.

Et comme pour le prouver ils nous "pouiquent" joyeusement autour en croyant que c'est l'heure de la distribution de câlins.

- J'étais pas sûre de t'trouver! J'savais pas qu'on pouvait s'balader comme ça! Olala!
- Ecoute, j'ignore pourquoi, mais je m'évade ici à chaque fois que Nelu s'excite sur mon âme. J'étais déjà venu chercher Levi avec Lucien et j'y avais croisé Beitris...Visiblement, j'ai un free-pass.

Elle s'accroche à moi de toutes ses forces de petit songes et je suis étouffé d'amour pour (et par) elle.

- Tu me manques ! T'es loin et c'est nul et je me transforme en pastèque! Ah!
- Ahahaha, T'en es à combien de mois, stea mea ? Front contre le sien, je soupire. J'aimerais tellement être là, rahat... Mais tu sais comme moi qu'il fallait en passer par là. Gaby a commencé à bouger ?
Je mets une paume sur son début de bidou.
-Sorin va mieux! Vioréa et Salomé l'aide beaucoup! Il commence à re-sourire. Ciulin va mieux! J'ai pas encore tout capté parce que j'crois que y a du hocus-pocus divin, chai pas quoi.... MAIS Ciulin est sorti d'affaire! Eeeeeuh.... Ohanzee et Beitris sont chelou. J'ai vu Bertus, dans le rêve. Le bunker a fonctionné! Il est dedans avec Simone et plein de survivants....J'arrive pas à réfléchir. J'veux juste te bisouter toute la vie là. Comment tu vas?
- Oula ! Doucement la vitesse de toon là ! Pousse pas le vieux taureau dans les orties !

J'éclate de rire devant son empressement. Même son esprit bordélique m'avait manqué. C'est fou !

- On va commencer par le primordial...

Je l'embrasse à pleine bouche, éclipsant des générations entière de baisers de cinéma. Une fois que je suis certain de lui avoir pompé tout l'oxygène des poumons, je lui rend son souffle.

- C'était le plus important. Toi aussi tu me manque et je t'aime. Je suis content que Sorin remonte la pente et que Vio soit un soutien pour toi et pour lui. Vous êtes une famille. On se sert les coudes dans cette famille. Je pousse un vrai soupir de soulagement. Tant mieux pour Ciulin. J'ai... J'ai vraiment cru qu'iel allait y passer. Et mon frère dort ? Je savais que c'était possible pour un vampire , mais c'est une sacré rareté non ?! Ce couillon fait rien comme tout le monde, hein ? Je suis rassuré de savoir son cul à l'abri. Loués soient Mère-Nuit et Malsheem pour ces bunkers...

Je frotte mon nez contre le sien.

- Et je gère, t'en fais pas. Je crois que Kali m'a plutôt à la bonne, en fait. Son fils un peu moins, mais il a ses raisons : je l'ai tué quand il n'avait que douze ans... J'encaisse. Et puis j'ai ces petits moments d'évasion, alors ça va. Je déraille pas autant que ce que je pensais... J'espère que Nelu finira par se lasser. Je crois que c'est exactement ce qu'attends Kali pour me re,voyer au bercail.

Le sentir contre moi, sa barbe contre mon cou qui m'envahit de bisous, ça m'electrise. Ca me fait un bien fou. Ca m'a manqué. Ca me manque tellement fort, en fait. Je sais que cette phase était sensée arrivé mais j'en peux plus qu'on soit plus ensemble.
Je lui en fais part dans une joie non dissimulée de le retrouver.

-Ahahaha, T'en es à combien de mois, stea mea?
-Trois mois.
-J'aimerais tellement être là, rahat....

Ma gorge se serre immédiatement. Je mentirais si je disais que je venais pas pour le faire rentrer.

-Mais tu sais comme moi qu'il fallait en passer par là.
-Oui je sais, je sais... Mais ça fait un moment, là....

Je dis ça d'une toute petite voix.

-Gaby a commencé à bouger ?
-Un peu! Mais il brille surtout! C'est rigolo!

Je caresse la grosse paluche poser sur mon bidou. Je me perds assez vite dans des considérations plus terre à terre. J'ai des nouvelles à transmettre et je ne sais pas combien de temps je vais réussir à rester là.

-Oula! Doucement la vitesse de toon là!

Je cligne des yeux avant de rigoler.

-Pousse pas le vieux taureau dans les orties ! On va commencer par le primordial...

Et là, je me fais gallocher comme jamais. Je rends l'appareil, hein. Faut pas déconner. Ca fait tellement, tellement, tellement beaucoup trop longtemps.

-C'était le plus important.

Je hoche la tête avec un sourire gigantesque.

-Toi aussi tu me manques et je t'aime. Je suis content que Sorin remonte la pente et que Vio soit un soutien pour toi et pour lui.
-Oh, elle est plus que ça. Elle fait officiellement partie des Dormeurs, maintenant.
-Vous êtes une famille. On se sert les coudes dans cette famille.

La nouvelle sur l'état de Ciulin le soulage. Comme tout le monde, il a cru qu'iel allait pas passer Noël. Je caresse doucement son visage, passe la main dans ses cheveux.

-Et mon frère dort ?Je savais que c'était possible pour un vampire , mais c'est une sacré rareté non ?!.

Maintenant qu'il le dit....

-... J'avais pas pensé à ça, tiens....

Je pouffe de rire.

-Simone doit l'épuiser! Hahahaha!

Son nez se frotte contre le miens et j'y dépose un petit bisou.

-Et je gère, t'en fais pas. Je crois que Kali m'a plutôt à la bonne, en fait.
-Oh bah cool! C'est pas ouf quand elle t'aime pas du tout.
-Son fils un peu moins, mais il a ses raisons : je l'ai tué quand il n'avait que douze ans... J'encaisse.

Nelu est imaginatif quand il s'agit de se venger... J'en sais quelques choses et je lui ai probablement fait beaucoup moins que Kaelig.

-Et puis j'ai ces petits moments d'évasion, alors ça va. Je déraille pas autant que ce que je pensais... J'espère que Nelu finira par se lasser. Je crois que c'est exactement ce qu'attends Kali pour me renvoyer au bercail.

Hmmm.... Ah parce qu'il les laisse choisir quand.... Je penche la tête sur le coté et plisse un peu les yeux.


-Alors... Et si on disait qu'on leur laissait pas le choix, en vrai. Hors de question que je passe les 2 prochains trimestre à gérer seule. Je t'aime et je respecte ta décision et tout. On en a parlé pleeeeein de fois. Ok.

Je lui tire sur les joues.

-Mais ça fait trois mois et j'en ai fait 4 alors te reste un mois avant que l'armée de femmes enceintes en colères débarque pour ramener ton p'tit cul musclé manu militari à la maison, c'clair?

Je pose un baiser sur ses lèvres et lui "pouique" le nez.

-Il est hors de question que tu rates plus de la moitié de cette grossesse. Derrière tu vas t'en vouloir de pas avoir été là et moi, j'ai besoin d'un grand monsieur à chemise de bucheron pour me faire la cuisine.

Je croise les bras d'un air remonté avant de lui sourire. Loin d'être une injonction, c'est plutôt une demande. J'aimerais vraiment qu'il ne tarde pas à revenir. 25 nouveaux Dormeurs, tous traumatisés.... Moi et Riley enceinte jusqu'au yeux... Ca commence a être difficile à gérer H24. J'réponds aux appels dès que y en a. Je coache avec Riley. Vioréa s'occupe de soigner les blessures physiques, Sorin court à droite à gauche et donne de sa douceur naturelle pour apaiser les âmes. Mais je sais que d'ici quelques temps, ça va être beaucoup, beaucoup plus compliqué. Je crame plus d'énergie que ce que j'arrive à me reposer et j'ai conscience que je ne pourrais pas continuer sur cette lancée pendant des mois. Y a un stade où j'verrais plus mes chaussures et où probablement que faire des salto piqués sera plus trop d'actualité.

-D'acc?

Ah.
Je sens immédiatement que l'atmosphère change quand je termine ma phrase. Son plissement d'yeux -bien que charmant- ne me dit rien qui vaille. D'ailleurs, va comprendre pourquoi, les animaux colorés échappés des murs retournent fissa s'y planquer. Les signes sont à l'orage : je vais me faire engueuler !

- Alors...
- Ouiiii ?
- Et si on disait qu'on leur laissait pas le choix.
- Ah.
- En vrai.
- En vrai, je suis quand même leur prisonnier politique. Si je m'évade trop vite, ça va les vexer.
- Hors de question que je passe les 2 prochains trimestre à gérer seule.
- Mais.. Stéa mea...! que je proteste sur le même ton que si je disais "Mais bibiche !"
- Je t'aime et je respecte ta décision et tout. On en a parlé pleeeeein de fois. Ok.
- Mais ?
- Mais ça fait trois mois et j'en ai fait 4 alors te reste un mois avant que l'armée de femmes enceintes en colères débarque pour ramener ton p'tit cul musclé manu militari à la maison, c'clair? Il est hors de question que tu rates plus de la moitié de cette grossesse. Derrière tu vas t'en vouloir de pas avoir été là et moi, j'ai besoin d'un grand monsieur à chemise de bucheron pour me faire la cuisine.

Je la regarde, elle, son bidous, son adorable visage tout courroucé et j'ai une irrésistible envie de l'embrasser. Je ne m'en prive pas, d'ailleurs, la renversant presque. Elle me pouic le nez et je lui croque le doigt.

- T'es trop mignonne quand tu profère des menaces. Je trouve ça incroyablement sexy. Je pose une paume protectrice sur son ventre. Ok... Ce petit morceau et sa maman réclament autre chose que les tartes de Gaff, alors je m'exécute.

Je sais parfaitement que la gestion de crise en surface doit être complexe. Elle est épaulée, mais nous sommes un duo dynamique, et l'un ne carbure pas sans l'autre. Elle a besoin de moi.

- J'ai perdu la notion du temps... Ici, c'est compliqué de rester connecté à ce qui se passe là haut.... Il faut que je mette un terme à mes négociations avec Kali. Elle sait que, de toute façon, elle doit s'allier à nous pour espérer réguler la menace d'Unseelie. On va donc cesser de tourner autour du pot et lancer un ultimatum. Iti promit iubirea mea... Je suis là... bientôt.

Je lui caresse la joue et l'embrasse à nouveau, la serrant étroitement contre moi. Même si tout cela est un rêve, il a gout de réalité pour elle comme pour moi.