© TIR NA NOG 2019-2023. Propriété de ses membres.


Le Deal du moment :
Display 24 boosters Star Wars Unlimited – ...
Voir le deal

 

 L'oiseau et le poisson

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5  Suivant
Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty


Il est faux de croire que les fonds marins sont noirs et obscures. Pour ceux qui savent voir, ils composent les plus belles couleurs qui soient.

Callista aime y nager seule et ses yeux balaient le sable miroitant à la recherche d'un trésor à ajouter à sa collection. Dérivatif comme un autre pour s'empêcher d'aller sur le rivage, "s'amuser" avec les Hommes. Elle chantonne, comme toujours, attirant autour d'elle quelques êtres de la vie sous marine. Son regard acéré s'arrête sur une sorte de caillou ou de coquillage étrange, bien enfoncé dans le sable. Un œil moins acéré que le sien serait sans doute passé à côté.

La fae des mers dévie de son chemin en un battement gracieux de sa longue queue de poisson aux reflets argentés. Ses doigts creusent le sable pour découvrir une sorte de pierre ovale lourde et chaude sous ses doigts. Elle caresse l'objet sans savoir dire s'il est lisse ou granuleux mais il brille d'une jolie couleur irisé comme le plus joli des coquillages. L'envie de l'avoir pour elle est immédiat et elle l'emporte sans plus réfléchir.

Pendant sa longue promenade sous l'eau, elle le garde entre ses doigts, appréciant sa chaleur agréable, chantonnant distraitement.
Callista se demande d'où il peut venir et ce que c'est exactement mais elle sait que la mer fait parfois des cadeaux inexplicables. Et après tout peu importe. Il est splendide et ira parfaitement avec sa collection. De retour dans l'épave bien cachée qu'elle s'est aménagée comme un cocon, elle lui trouve une place de choix dans un nid de perles.
- Là ! Tu es parfaitement à ta place parmi mes trésors, roucoule-t-elle, enchantée de sa trouvaille.

Les jours passent et inexplicablement, la sirène semble attirée par ce trésor particulier. Elle aime le tenir, en admirer les reflets. Elle a l'étrange impression qu'il se réchauffe lorsqu'elle chante. Peut-être ce caillou doux et chaud est-il magique ? Cela ne le rend que plus unique à ses yeux.
Elle en oublie même ses envies de rejoindre le rivage. Callista n'ose même plus sortir avec. La dernière fois Alguae a essayé de le toucher, de le lui prendre et elle a violemment sorti griffes et crocs, ne supportant même pas l'idée qu'elle pose ses doigts dessus.

Et puis un jour, elle note une fissure dans son joli trésor. Catastrophée de l'avoir cassé elle le manipule avec plus e précaution encore avant de se décider à ne plus le bouger de peur d'aggraver les choses.
Pourtant, elle constate qu'elle grandit malgré ses précautions. Cette fois, lorsqu'elle le cale entre ses paumes, il irradie de chaleur et semble pulser légèrement.
La révélation se fait brusquement :
- Tu es un oeuf !

Mais il ne ressemble à rien de ce qu'elle connait. Ni tortue, crocodile ou poisson. Une énigme, voilà ce qu'elle a ramassé.
- Quelle sorte de créature es-tu donc, petit caillou ? Ce peut-il que tu sois tombé dans l'eau ? Et que tu appartiennes à la surface ?
Elle réfléchit à la question, qui a de l'importance pour elle. Après tout, il s'agit de son oeuf. Sa responsabilité.

Doit-elle le ramener à la surface ? Mais s'il s'agit effectivement d'une créature marine, ne risque-t-elle pas de la tuer ?
Non, la chaleur dégagée de lui indique rien qui vienne de chez elle. Il doit donc venir de là-haut, là où elle doit le ramener.

D'un autre côté, elle déplore déjà la perte de ce joli trésor. Si elle le garde ici peut-être finira-t-il par périr sans plus s'abîmer. Mort-né.
- Et alors tu resterais avec moi, presque intact, susurre-t-elle de sa voix mélodieusement caressante.
Oui mais si c'est la vie qui lui donne cette chaleur et cet aspect si beau et vibrant, une fois mort, il deviendrait une simple coquille terne... il perdrait toute sa spécificité qui le rend si précieux.

A contrecœur, elle décide donc de le rendre à la surface. Elle le tient serré contre elle pendant le trajet de retour.
- Il faut croire que même moi je ne suis pas si cruelle. Mais tu dois être une merveilleuse créature pour avoir un oeuf aussi joli.
Elle finit par atteindre la surface et transforme sa queue en jambe pour sortir de l'eau. L'oeuf n'en craquèle que plus une fois à la surface, lui indiquant qu'elle a vu juste.

Callista s'éloigne largement de l'eau et lui creuse un petit nid de sable chaud au soleil. Avant de l'y placer avec précaution, elle embrasser ce qu'elle sait maintenant être une coquille et lui chante une dernière chanson.
- Bonne chance, mon petit trésor.

Elle aurait aimé rester pour vérifier qu'il survivra mais le soleil cogne fort et déshydrate sa peau rapidement. Le cachant au mieux, elle s'en retourne à l'Océan.
Longtemps, une pensée s'attardera dans son esprit :
"Qu'étais-tu donc petit oeuf."
Elle ne le saura probablement jamais.
Lorsqu'elle est retourné à la plage, la coquille était brisée et vide.
Au moins, a-t-il survécu...
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


Quelle est la langue que nous parlons ?
Quelle est la nourriture la plus adaptée pour moi ?
Pourquoi ces deux formes ?
Pourquoi personne ne semble voir les lumières émaner des gens comme mes yeux en sont capables ?
Est-ce que je peux savoir si une personne est heureuse, complète, par ce biais ?
Pourquoi ai-je cette envie, ce besoin, de peindre ?

Mes pas longent la plage de long en large. J'adore cette matière qu'est le sable. Son grain insaisissable, sa couleur est parfaite pour du sable. Oui, c'est étrange, mais certaines choses n'ont pas la couleur qu'elles devraient. Le sable ne ment pas, le sable est de la couleur du sable, bien qu'il y ait une couleur "sable" qui ne corresponde pas à la couleur du sable. Là, il est d'un gris-argenté magnifique sous l'éclat de la lune.

Suis-je un animal nocturne ou diurne ?

À chaque fois que je m'approche de la mer dont j'entends les vagues comme une énorme respiration, j'ai l'impression que quelque chose me manque. C'est un sentiment étrange, nacré, pur, presque blanc. Je pose ma main sur mon torse, comme pour sentir le reflux des vagues à l'intérieur de moi-même. La mer n'est pas mon élément, elle ne l'a jamais été, et ne le sera jamais.

Alors pourquoi ce besoin presque irrépressible ?

Je marche vers l'eau et vais jusqu'à cet endroit de la plage étrange où le sable change de couleur autour d'un poids. Je pose mes pieds, change de point d'appui pour voir et revoir ce phénomène, pour finir par danser sur une musique que moi seul entend. Quelques mèches de mes cheveux noirs retombent sur mon nez après avoir joué avec le vent léger.

Finalement, comme un appel ineffable, je commence à m'avancer dans l'eau, le visage tourné vers la lune. C'est quand les vagues commencent à venir jusqu'à mes genoux que je crois comprendre ce qui m'arrive.

Quelle est le plus grand plaisir du corps humain ?
J'ai la réponse.
Boire quand on a soif.

Apporter de l'eau au corps quand on est déshydraté supplante n'importe quel autre plaisir corporel. C'est la sensation que j'ai, en cet instant, que je suis en train de m'abreuver d'un chant qui manque à ma courte vie. Le bruit écumeux de mes pas se dirige vers l'origine de ce chant. Je m'avance jusqu'à un amas rocheux où une petite barque est amarrée. Combien de temps je mets ? Je n'en ai aucune idée. Il y a des éclats de voix, deux hommes, en plus d'une femme, celle de mes obsessions. Personne ne m'a vu. Les hommes regardent la femme qui regarde l'océan. Je me laisse flotter un peu avant de grimper de l'autre côté.

Et alors j'observe sans doute la scène la plus terrifiante qu'il m'est été donné de voir depuis le début de cette vie.

Quel est le nom de ce sentiment ? De la peur ? Non, la peur est plus vive, plus claire. C'est un mélange d'intérêt violet, et d'une crainte, rouge sombre. Un genre de fascination morbide, peut-être. Je ne sais pas. Je pourrais partir, fuir, appeler à l'aide... Je pourrais aussi rester... Je ne savais pas que la vie était si futile, si fragile. Je ne pensais pas que les humains pouvaient être si lâches et si stupides.

De ce côté-ci du rocher, j'apprends beaucoup de choses nouvelles. Je m'installe, accroupi sur son point culminant, évite une giclée de sang rouge de justesse...

"Bonsoir."

Elle s'est tournée vers moi et je vois alors des yeux que jamais, je ne saurais oublier.

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
La nuit est parfaite, la lune haute et claire.
Parfaite pour une balade nocturne sur le sable mouillée. Callista préfère la nuit au jour lorsque le temps s’adoucit et réchauffe l’eau.
Depuis qu’elle a rendu l’œuf à son monde, elle ressent une sorte de sensation étrange. Elle s’était habituée à sa chaleur, car l’Océan est froid. Aussi froid que son cœur. Alors elle l’aimait l’y presser pour avoir la sensation fugace d’être comme « avant ».
Peut-elle avoir plus froid encore ? Elle ne pensait pas la chose possible.

Du bruit provenant des rochers l’intrigue soudain. Ses sœurs sont-elles en train de s’amuser ? D’ordinaire, elle aurait fait demi-tour mais le timbre résolument masculin des voix lui fait froncer les sourcils.
Elle surprend deux hommes en train de pousser une embarcation à l’eau, des paniers et des cannes à pêche clairement visibles. Une colère sourde la prend. Pourquoi s’échiner à respecter des accords qu’ils sont incapables de tenir ! Les Humains, surtout les mâles, ne valent rien.

- Que faites-vous ? Sa voix harmonieuse ne trahit nullement la fureur qui l’habite. Elle se dresse devant eux, nue, la poitrine partiellement cachée par ses cheveux. La chose ne semble absolument pas la déranger. Par contre les deux mâles l’observent avec une insistance qui lui déplait franchement.
Les deux hommes se regardent, communiquant dans une langue du regard qu’elle ne comprend pas.
- A ton avis ma jolie ?
Ce « jolie » là ne lui plait pas non plus. Il ne trahit ni admiration ni respect. Il est sale même.
- Vous n’avez pas le droit d’aller pêcher sans notre permission. Et pas la nuit.
- Le droit on le prend, intervient le deuxième homme. Allez quoi ! Y’a plein de poiscaille là-dedans on le sait bien et on nous restreint la bouffe.
Elle s’approche de la petite barque et l’agrippe fermement à deux mains.
- Peu m’importe. Rebroussez chemin.
Nouvel échange de regards entre les deux hommes.
- Y’a bien un truc que tu voudrais en échange de n’tre laisser passer non ?
Son regard lubrique monte et descend sur le corps dénudé de la sirène qui s’approche des limites de sa patience avec les Hommes. Elle leur sourit, charmeuse soudain. Faussement charmeuse.
- Bien sûr ! Vos…
Elle n’a pas le temps d’en dire plus, l’un se jette sur elle pour la maintenir pendant que l’autre sort un petit couteau. Elle se dégage vivement mais ne peut éviter un coup de lame sur son bras. Des écailles apparaissent tout autour de la plaie qui saigne.

Callista, enragée, se met à chanter. Hors de l’eau, avec ses jambes, elle est bien moins forte physiquement. Alors elle les attire, les invite à la suivre tandis qu’elle avance dans l’eau, ça n’est qu’une fois immergée jusqu’aux épaules qu’elle retrouver sa véritable apparence et les déchiquète sans plus de remord ou de retenu. Heureusement, l’avancée rocheuse la protège des regards. Essoufflée, baignant dans un bain de sang elle se retourne vivement au son d’une autre voix. Masculine, elle aussi.

Se peut-il que son chant en ait attiré un autre ? S’il a été témoin de son parjure, elle va devoir le supprimer lui aussi. Elle n’est plus à cela près et si l’on découvre ce qu’elle a fait, elle risque un châtiment terrible.

Elle chante encore, le même chant funèbre et s’approche avec grâce jusqu’à pouvoir s’accrocher au rocher. Surprise, elle constate que l’homme ne bouge pas, ne fait même pas mine de la rejoindre. Il la regarde, tout simplement. Curieuse aussi bien qu’horrifiée – comment peut-il résister à son chant – elle se hisse sur le rocher, légèrement en contrebas de sa silhouette, dévoilant un peu de sa queue d’écailles qui miroitent comme du vif-argent. Elle penche la tête sur le côté et l’observe à son tour.

- Tu n’es pas Humain.
C’est un constat nullement une question. Il n’y a que cette explication de possible.
- Qu’es-tu ? Pourquoi es-tu là ? Question bien plus essentielle à ses yeux. Vas-tu me dénoncer ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


J'aime la couleur de ses yeux, de ces yeux-là, que je devine changeants. Je ne sais pas ce qu'ils voulaient de la femme, les gens ne mangent pas des gens... Et je remarque à quel point j'avais tort. Les gens peuvent manger des gens, ou du moins, les femmes peuvent manger des hommes. Ce n'est donc pas étonnant que certains soient si agressifs avec elles.

Autour de nous, l'eau bleue devient noire de sang. C'est beau, presque poétique. Un peu moins alors qu'un bout d'intestin se met à flotter mollement à la surface. Les os, quand ils sont trop dépourvus de chair, se mettent à couler. Quelques bulles odorantes remontent à la surface.

La femme s'approche de moi et je sais que je devrais avoir peur qu'elle ne me mange. Cependant, elle a déjà eu deux hommes, je pense... j'espère... qu'elle est rassasiée. Je vois alors que son corps n'est pas entièrement humain. Je penche ma tête sur le côté pour profiter du miroitement de ses écailles. Enfin, je m'intéresse à elle.

Sa manière de respirer, puis de chanter me fait chavirer. Je lui souris, parce que c'est ce qu'on fait quand quelqu'un fait quelque chose qu'on apprécie. Sous mes yeux, plein de couleurs apparaissent à son chant, autour d'elle, et aussi autour de moi. C'est un peu comme si elle nous connectait grâce à sa voix.

"Certes."

Je ne suis pas humain. Est-ce mon tour de lui dire une vérité ? Non, elle me pose des questions, mais trop rapidement pour que je puisse y répondre les unes entre les autres. Encore un peu anesthésié par sa voix, j'essaie de lui sourire, mais je ne peux pas, je suis déjà en train de sourire.

"Je m'appelle Orion. Enchanté. Je connais ton chant, je l'ai suivi depuis la plage."

Quant à ce qui est de la dénoncer, elle me demande quelque chose à laquelle je suis bien incapable de répondre.

"Te dénoncer parce qu'ils ont voulu planter quelque chose en toi et que tu t'es défendue ?"

Naïveté, quand tu nous tiens...
La couleur de la créature change, devient plus terne, plus mystique aussi. Quelque chose en moi lui déplait et je me promets de tout faire pour changer cet état de fait. Ses couleurs sont trop magnifiques pour être assombries par moi.

"Et toi, qui es-tu ? Pourquoi je te connais ?"

Sa queue glisse sur le rocher et je me sens changer, un peu, moi aussi. C'est comme un reflet dans un miroir, comme une réponse à la question qu'elle n'a pas posée. Sur mon visage, d'une manière très momentanée, on peut y voir des plumes brillantes et mes yeux changer de couleur. Mes pieds deviennent serres. Rapidement, je tire sur mon cou, comme pour me faire craquer un os, et tout redevient "normal" pour les gens, "anormal", peut-être, pour elle.

"Ton chant, je le connais, tes couleurs, je les sais..."

Toujours accroupi sur le rocher, je tends la main, comme pour l'aider à venir à moi. Je sais que je devrais lui demander si elle va me manger. Je devrais avoir peur. Est-ce sa magie qui fait en sorte que je ne me méfie absolument pas ? Ou est-ce autre chose ?

L'oiseau et le poisson 1d84349b4ed9540eb95f523a1b39e533
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
Le sourire de l’être devant elle est parfaitement désarmant d’innocence. Une chose qu’elle a perdu il y a bien longtemps et qu’elle ressent parfois comme un sentiment fantôme. Comme l’amour, la tendresse ou toutes ses choses douces qui ne la touchent plus depuis longtemps.

- Je m'appelle Orion. Enchanté.
Elle continue de la fixer sans jamais ciller et lentement penche la tête de l’autre côté alors que sa queue se meut doucement dans l’eau moussante près des rochers.
- Orion… comme la constellation inventée par les Hommes ? Elle s’était intéressée à l’astronomie pendant les courtes années passées sur terre. J’aime les étoiles. Elles sont si belles.
Si inaccessible, si loin des turpides du monde. Callista les envie avec force.

- Je connais ton chant, je l'ai suivi depuis la plage.
Cela la laisse toujours un peu perplexe. Pourquoi une créature viendrait sciemment vers elle ?
- Te dénoncer parce qu'ils ont voulu planter quelque chose en toi et que tu t'es défendue ?
Un lent rictus de satisfaction cruelle étire ses lèvres. La question résonne à nouveau avec cette pureté étrange. Bien trop étrange pour être honnête et sa méfiance grimpe d’un cran.  
- C’est vrai. Ils m’ont fait du mal, ont rompu nos accords et je les ai châtié.
Elle le regarde fixement, avec une intensité difficile à soutenir. Un regard qui signifie, « Et je n’hésiterai pas à te faire subir le même sort. »
Elle contemple ensuite un instant sa blessure légère et la frôle du bout des doigts. Elle ne se leurre pas pour autant. Personne ne croira qu’elle a simplement agi pour se défendre et elle ne niera pas. Elle a simplement sauté sur le premier prétexte pour les éliminer et se repaitre de leurs chairs.  

- Et toi, qui es-tu ?
- Callista.
- Pourquoi je te connais ?
- Non, tu ne me connais pas. Nous ne nous sommes jamais rencontrés.

Elle écarquille soudain ses jolis yeux devant le phénomène très passager de métamorphose. La sirène contemple, fascinée, les couleurs changeantes des iris d'Orion. Indéfinissables, merveilleusement uniques. Elle aurait eu envie de les arracher pour les garder.
Et puis il y a ses plumes à l’orée de sa peau, comme ses propres écailles. Elles sont si belles ses plumes… elle veut les toucher pour tester leur duveteux, en admirer les reflets.
Et puis tout disparait et une déception rarement ressenti la foudroie. Sa queue bat la roche dans un mouvement d’agacement.

- Non !  souffle-t-elle dans la brise.
Dédaignant sa main, elle grimpe d’un cran et prend son visage en coupe de ses mains fraîches et humides. Très proche de lui, elle scrute avec insistance les traits de son visage, cherchant à retrouver ce qui se cache dessous.
- Où sont-elles ? Où sont tes splendides plumes, bel oiseau ?
- Ton chant, je le connais, tes couleurs, je les sais...

Mais de quoi parle-t-il à la fin ?
Elle se serait souvenue de lui, elle en est certaine. Et ce n’est que maintenant qu’elle sent la chaleur contre ses paumes qui le retiennent toujours prisonnier. Quelque chose de bienfaisant… de familier…
Ses yeux s’arrondissent de surprise et un sourire véritable illumine ses traits.
- Mon œuf…  Un rire ravi et mélodieux s’envole dans l’air nocturne. C’est toi n’est-ce pas ? Tu es là…
Ses mains se font caressantes lorsqu’elle les retire de son visage.
- En voilà une surprise ! Tu m’entendais à travers ta coquille ? J’ai beaucoup chanté pour toi. J’ai longtemps hésité avant de te rendre à la surface, sais-tu ? Tu étais un si joli œuf, j’avais envie de te garder pour moi seule. Mais je t’ai rendu.
Elle ne saurait toutefois pas vraiment expliquer pourquoi.  
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty

Orion... Oui...

"Comme la constellation, et comme l'homme qui est né sans l'accouplement de deux personnes, selon une légende grecque."

Mais on ne va pas se mentir, je doute que ma maman ait été chercher jusque-là pour me donner mon nom. Je pense que c'est effectivement un nom pris d'un dessin dans les étoiles.

"J'aime les étoiles aussi." Je murmure tandis que mon regard n'a pas quitté ses yeux à la lueur si particulière. "Des petites flammes si vivantes, mais si loin."

Je comprends alors ce que châtier signifie, pour de vrai, viscéralement, alors qu'un organe revient à la surface en un "bloup". Je hoche la tête à son regard. Je ne sais pas ce que ces messieurs ont fait, mais jamais on ne me prendra à me mettre une telle créature à dos... Je sais, pour l'avoir entendue, qu'elle les avait prévenus.

C'est alors qu'un écho de compréhension, faible, mais persistant, me vient : ont ils essayé de braver son autorité parce qu'ils ont cru qu'elle serait inoffensive ? C'est une idée désagréable, comme un arrière-goût très amer. Je n'ai pas envie de vivre dans ce monde-là... Au moins eux n'en font plus partie.

"Callista..." J'aime ce mot dans ma bouche, il est pétillant, comme une boisson fermentée. Il est généreux, et fin. "...c'est un très joli nom."

Mon cœur se serre devant sa réponse péremptoire. Moi qui avais nourri l'espoir d'avoir retrouvé un peu de mémoire, tout ceci est réduit à néant. Pourtant, mon cœur et mon corps me le disent : je connais cette voix. Quand je fais apparaître quelques plumes pour ensuite m'en libérer, la femme vient me saisir le visage.

Cette fois, c'est un tout autre sentiment qui me vient. Je n'ai pas de mot à poser dessus. C'est un sentiment plus épidermique, plus vif aussi, un rouge presque pur, velouté. Ses lèvres s'entrouvrent sur ses dents d'où on peut remarquer encore un peu de sang. Rouge. Comme le danger. Rouge. Comme l'envie. Une envie dangereuse ? Je ne sais pas, je n'ai pas encore tous les mots.

Ses yeux sont proches des miens, ils sont si beaux. Je les contemple alors qu'ils changent d'expression, passant de l'envie agressive à la compréhension.

...Son...œuf ?

Ses mains qui s'arrachent à mon visage sont aussi douces que l'eau de la mer qui se retire de la plage, et aussi brutales que du sable jeté sur un feu pour l'étouffer. Il me faut toute la volonté du monde pour ne pas simplement la rattraper.

"Je t'ai entendue. Je te remercie."

Je pense que c'est de son chant que je peux voir les couleurs, comme seul un champignon hallucinogène le ferait. C'est un peu comme si j'étais bercé dedans et que cela m'avait marqué pour le restant de mes jours. Un genre de fée qui aurait donné un don en se penchant sur le berceau d'un nouveau-né.

Lentement, très lentement, comme pour ne pas lui faire peur, je prends sa main dans la mienne. Je regarde sa paume brillante, son poignet, son avant-bras, puis son bras que je tire très doucement pour le poser sur mon épaule. Une fois proche de moi, je pose l'une de mes plumes sur sa blessure. C'est la raison de ma transformation partielle, juste le temps de m'en arracher une, pour elle.

"Cela va chauffer un peu, c'est normal."

La plume se met à briller au contact de la blessure, avant de se fondre en elle, et de réparer sa peau.

"Un don pour un don. Une guérison de l'esprit pour une guérison du corps."

Je passe mes doigts sur son bras, presque plus par plaisir égoïste que pour m'assurer qu'elle ait bien été soignée.

"Pourquoi m'as-tu gardé auprès de toi ?"
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
- Je t'ai entendue. Je te remercie.
Nouveau sourire.
- Mes chants sont dangereux. Mais pas pour toi. Ils ne l’ont jamais été.

Il cherche soudain sa main et Callista s’en trouve à nouveau surprise. Personne n’a cherché volontairement le contact avec elle depuis longtemps. Il fixe longuement sa main dépourvue des griffes qu’elle cache mais encore tâchée de sang, elle va devoir les nettoyer mieux que cela. Voilà à présent son bras perché sur l’épaule d’Orion.
Elle l’observe curieuse, puis scrute avec envie cette plume arrachée, tout en se demandant ce qu’il fabrique. Elle vient recouvrir sa blessure.

- Cela va chauffer un peu, c'est normal.
- Pourquoi ?

La plume irradie dans un fort joli spectacle qui les éclaire tous les deux et sa queue a de légers battements de contentement. Elle voudrait toucher le phénomène mais craint de l’interrompre.
Elle tressaille en sentant une chaleur plus sourde émaner de la plume. Mais cette brusque montée de température n’a rien de désagréable et reste familière.
Abasourdie, elle voit la plume disparaitre ne laissant qu’une peau intacte et légèrement irisée.
- Oh ! Ma blessure ! C’est extraordinaire. Je savais que tu devais être une créature exceptionnelle, sinon la Mer ne m’aurait pas guidée à toi.
- Un don pour un don. Une guérison de l'esprit pour une guérison du corps.
- Moi, je t’ai guéri ? s’étonne-t-elle. Que t’ai-je donné comme don petit oiseau ?

Les doigts d’Orion s’attardent sur sa peau et elle se demande si finalement, elle ne l’a pas un peu charmé avec ses chants. Ses gestes sont d’une telle douceur que cela en est déconcertant. Sans parler de la chaleur qui en émane et qui lui rappelle tellement son cher œuf.

- Pourquoi m'as-tu gardé auprès de toi ?
La sirène fait la moue en réfléchissant et sa main s’envole vers les cheveux d’Orion qu’elle fait couler entre ses phalanges délicates.
- Tu étais un si joli œuf. Je n’avais jamais rien vu de pareil. Même mes plus beaux coquillages ne pouvaient tenir la comparaison. Son regard se fait soudain plus lointain. Et tu étais si agréablement chaud. L’Océan est froid tu sais… alors j’aimais te tenir contre moi, avoue-t-elle avec honnêteté. C’était agréable.
Sans plus de cœur pour la réchauffer, c’est son corps tout entier qui se blottissait autour de son petit caillou ardent.
- Et puis tu as commencé à te fendiller. Alors j’ai compris que tu n’étais pas qu’un joli trésor envoyé par la mer. Son index trace la ligne du nez d’Orion à la forme proche d’un bec avec un petit gloussement. Ta peau d’homme aussi est chaude, je le sens. Et c’est cette chaleur qui m’a convaincue que tu n’appartenais pas à mon monde. Rien de chaud ne nait dans notre Océan. Son doigt finit par descendre sur ses lèvres, dessine son menton avant de quitter son visage. Alors je t’ai remonté et t’ai laissé dans un nid de sable au soleil. Quand je suis revenue, il ne restait qu’un tas de coquilles vides.
Elle appuie ses bras sur un rocher et son menton sur ses paumes réunies.
- Je suis heureuse que tu es survécu. Je ne savais pas quel genre de créature tu étais. Et je ne le sais toujours pas ! Qu’es-tu mon bel oiseau ? demande-t-elle d’une voix caressante. Veux-tu bien mon montrer ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


Dangereux. J'en suis convaincu. Je sens le danger sur mes bras qui se hérissent et qui hérisseraient mes plumes si elles étaient là. Mais c'est un bon danger, le danger qu'on recherche, comme le piment qu'on assaisonne sur un plat. Une fois que la plume est posée sur la plaie, il faut quelques secondes à la magie pour agir. D'aucuns diraient que c'est gâché, c'était une petite plaie. Cependant, même si le couteau n'était pas long, ou même empoisonné, je ressens que quelque part, je gagne beaucoup plus qu'une simple guérison superficielle. Quelque chose d'incomparable.

"Tu verras."

Son chant de joie est un ravissement pour les oreilles, presque plus coloré que son chant qui sert à séduire. Par contre, son étonnement me laisse perplexe. N'en a-t-elle pas eu conscience ? Est-ce qu'elle chante à tous ses trésors ? Ce chant m'était adressé, j'en suis convaincu.

"Tu m'as guéri du silence, oui."

Pourrais-je aller jusqu'à dire qu'elle m'a guéri de l'envie de rester inerte ? Non, absolument pas. Mais je le pense très fort. Sa main dans mes cheveux me donne instinctivement l'envie de reculer. Dès que ses doigts touchent les premières mèches, cela me chatouille un peu, et fait naître un contact agréable. J'aime beaucoup qu'elle fasse cela. Elle me prive de ses yeux, cependant.

Son doigt glisse le long de mon nez et force mes yeux à se fermer. J'écoute attentivement ce qu'elle me dit, de sa voix surnaturelle. Mes yeux s'ouvrent soudainement. Rien de chaud ne naît dans l'océan ? Voilà pourquoi je suis resté si longtemps sans renaître. Peut-être.

"Tu me tenais serré contre toi ?"

Ce rouge vif revient d'autant plus présent que ses doigts effleurent mes lèvres. Si sa main dans mes cheveux m'avait fait beaucoup d'effet, je dois dire que rien ne tient la comparaison avec ce qu'elle vient de faire. Mes propres doigts remontent à mes lèvres, comme pour m'assurer que tout cela est bien réel. Puis, je touche ses lèvres de mes doigts, comme elle me l'a fait, en m'y attardant, ayant presque envie d'ignorer la question. Cependant, je ne le peux pas, ce serait contre ma nature.

"Je vais te montrer."

À regret, je retire ma main et commence à déboutonner ma chemise et à ôter mon pantalon, sans pudeur. Je laisse le tout en un tas de vêtements sur les rochers. Je me tiens, nu devant elle, mais ce n'est pas comme d'habitude, c'est quasiment comme si ses yeux me mettaient plus à nu que le retrait de mes propres vêtements. Ou peut-être ce sentiment vient-il de moi ?

Ma peau se met à chauffer un peu plus et je ne peux pas m'empêcher de vouloir poser mes mains sur elle, pour la sentir se réchauffer à mon contact. Malheureusement, ce qui serait une volonté innocente sera rapidement mal interpréter, je le sens... d'autant plus que la volonté n'est pas si innocente que cela.

"Prête ?"

Je m'écarte d'elle pour qu'elle ne soit pas blessée par mes flammes. Ma peau fourmille et des plumes en poussent tandis qu'un tourbillon de braises plus tard, me voilà oiseau. Est-ce qu'elle va vouloir me chasser, maintenant qu'elle sait le pouvoir que renferment mes plumes ? Je n'ai jamais été un prédateur, je suis même la proie parfaite. Je m'avance jusqu'à elle, fier et droit, avant de m'incliner profondément.

La proie parfaite.
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
- Tu me tenais serré contre toi ?

Elle ne comprend pas en quoi ce détail est important mais elle lui répond toutefois en hochant la tête.
Ses yeux bleus perçants suivent le mouvement de ses doigts qui effectuent le même geste qu’elle dans un effet miroir et s’attardent sur sa bouche. Vive, elle croque délicatement son index sans lui faire mal ni exercer de pression sur sa peau. Ses dents ne sont plus assez pointues pour cela, elles ont retrouvés le lisse de sa peau humanoïde.
Il s’agit d’un simple rappel de se méfier d’elle, tout simplement, de rester sur ses gardes…
À tout moment elle pourrait lui arracher ce doigt si elle le voulait. Elle-même ne prédit pas toujours ses réactions ou ses colères. Elles l’emportent parfois comme une tempête imprédictible.

Elle demande à le voir tel qu’il est vraiment et s’agite même sous le coup de l’impatience.
- Je vais te montrer.

Il se dénude pour n’avoir que sa peau d’homme et Callista ne cesse de l’observer pendant toute l’opération. La pudeur ne fait pas partie de sa nature. Un corps n’est qu’un corps. Elle sait pour avoir marché parmi les hommes que celui qui s’offre à elle est agréable à l’œil mais il n’est pas l’objet de toute son attention à cet instant. Elle attend la métamorphose.

- Prête ?
La sirène lui sourit tranquillement, toujours perchée sur son rocher.
- Oui petit oiseau, je le suis depuis que j’ai entraperçu ta véritable nature.

Fascinée, elle observe les plumes percer sa peau de partout mais a un vif mouvement de recul devant l’apparition des flammes. Elle pousse un cri de surprise et d’effroi avant de se laisser tomber dans l’eau, comme une bête apeurée. Rejoindre son élément, là où elle se sent plus forte est un réflexe animal de protection. Elle garde toutefois les yeux hors de l’eau pour continuer à observer l’animal qui se dresse soudain sur le promontoire rocheux. Elle ose finalement sortir la tête et nage autour de la pierre frappée d’écume mousseuse. Il est impressionnant… merveilleux ! Son apparition lui inspire une mélopée qu’elle chantonne sans s’en rendre compte. Après avoir tourné autour de lui à la manière d’un prédateur, elle se hisse à nouveau jusqu’à lui, sortant cette fois deux longues jambes laiteuses de l’onde.  

Il se dresse dans toute sa splendeur naturelle alors qu’elle a revêtu des atours plus anormaux. Il s’incline devant elle et s’approche. La sirène a un nouveau rire émerveillé devant la vision de ses plumes aux couleurs éclatantes même sous la pâle lueur de la lune.
- Tu es un phénix ! Je ne savais même pas que ta race existait encore…
Elle fait un premier pas vers lui, prudente. Elle a eu la confirmation que son élément à lui est l’opposé du sien. Elle le dévore du regard à défaut de le faire avec ses crocs. De la pointe acérée de ses serres jusqu’au bout de son bec.
Elle avance une main vers lui et frôle ses plumes. Elles sont effectivement aussi douces qu’elle l’imaginait. Ses caresses se font plus franches alors qu’elle se colle finalement à lui, l’entourant de ses bras minces.
- Si chaud, ronronne-t-elle. Sa chaleur sèche sa peau et elle s’éloigne finalement avant qu’il ne la déshydrate totalement. Elle finit ses caresses sur sa tête puis son bec où elle dépose un baiser, comme elle l’avait fait pour l’œuf.
- Tu es si beau, petit oiseau ! Précieuse créature… Je ne regrette pas de t’avoir permis de naitre. Montre-moi tes ailes, commande-t-elle d’une voix de velours. Montre-moi…
Elle n’a même pas conscience de s’affaiblir à son contact. Ses jambes ne la portent plus soudain et sa peau a pris un aspect terne et sec. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle sent combien la chaleur qu'il dégage est nocive pour elle. La sirène a besoin de retourner dans l’eau et tend faiblement la main vers sa Mer nourricière.
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


"Petit" oiseau me fait rire. Avec mon envergure, je n'ai jamais vu d'oiseaux semblables à moi pouvoir arborer ma taille. Elle est capable de me dire le nom de ce que je suis. Comment lui dire que ma race n'existe pas, qu'il n'y a que moi, sous cette forme ?

Après une courte hésitation, elle mêle ses doigts à mes plumes. A-t-elle conscience de l'effet que cela me fait ? Puis, elle vient se lover tout contre moi. Le ventre et le dos sont des endroits sensibles chez les oiseaux et ses mains fraiches me font presque frissonner, mais pas de froid. Puis, elle me touche le bec, comme un mâle le ferait à une femelle pour demander le lien, un lien unique et dur, pour la vie. Cependant, elle ne le fait pas avec sa bouche, donc j'imagine que cela ne compte pas vraiment...

...Un jour j'arrêterai de penser trop vite.

Si c'est ce qu'elle souhaite, alors c'est ce que je souhaite aussi. Je lui consacrerai ma vie, cette vie, et peut-être la suivante.

Je roucoule presque sous ses compliments et je sens qu'une crête de plume se dresse autour de mon visage, comme une crinière de lion. Oui, je suis fier. J'écarte les ailes pour qu'elle se rende compte de toute mon envergure, mais quelque chose ne va pas.

Ses couleurs se sont faites ternes, puis de plus en plus transparentes, comme si elle était sur le point de s'endormir. Son geste n'échappe pas à mon regard. Elle a besoin de son élément. Contrairement à moi, elle ne peut pas le générer. J'approche une serre et prends son corps nu très délicatement. Griffes acérées contre peau nue et vulnérable. J'avance jusqu'à l'eau et la dépose à la surface en la poussant du bec. Je penche la tête et me redresse quand je remarque que ses couleurs reviennent à la normale. J'attends qu'elle s'éveille tout à fait avant de fondre sur elle, comme le ferait un balbuzard pêcheur. Je la laisse glisser entre mes pattes pour qu'elle puisse s'y accrocher, et prend mon envol, l'emportant avec moi au-dessus de la mer.

La chaleur en moi s'est calmée. Je sais que j'ai fait une erreur en voulant la réchauffer, j'en étais presque brûlant. À présent, fermement arrimée à mes pattes, elle ne risque strictement rien. Je pousse un cri, ma queue ondulant derrière moi à la mesure de mes battements d'ailes. Je plonge pour frôler la surface de l'eau de mes serres. J'ai toujours aimé voler au-dessus de l'eau. Pas de courant d'air traitre, un vol efficace et précis. Je pousse un cri roucoulé en renversant ma tête en avant pour m'assurer que tout va bien pour ma passagère. Nos regards se croisent, j'aimerais sourire, parler, mais ne pas voir où je me dirige est dangereux.

C'est seulement quand je me redresse que je me rends compte que je n'arriverai pas à éviter la vague. Fermant les yeux, je la traverse de part en part, ayant plus de mal à voler une fois mes plumes mouillées.

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
Sitôt qu’elle retrouve son cocon salé, que sa peau et son être se gorgent de cette eau donneuse de vie, elle reprend des couleurs. Elle s’immerge complètement et ressort avec un soupir de satisfaction suprême. Ce n’est qu’une fois qu’elle a recouvert ses esprits qu’elle se rend compte que c’est Orion qui l’a transporté jusqu’à l’eau. Elle tourne la tête, ne le voyant nulle part avant de relever le menton. Il est là, silhouette mouvante sur fond de ciel étoilé.
Il descend à grand vitesse vers elle, serres en avant, et elle agit d’instinct. Ses mains encerclent sa patte alors qu’elle s’installe gracieusement sur la haut d’une de ses serres. Elle pousse un cri de ravissement lorsqu’il s’envole dans de puissants battements d’ailes. Le vent s’infiltre dans ses cheveux, souffle une brise de liberté dont elle se gave avec délice.
Elle rit aux éclats en réponse au cri du phénix, ivre d'une sensation de plénitude qu’elle n’a connu qu’en nageant dans des courants forts. Elle se permet même de lâcher sa patte et écarte grand les bras, comme si elle aussi pouvait voler.

Penchée sur l’onde qu’ils frôlent, ses doigts forment de gracieuses ondulations dans la mer. Elle croit même surprendre le regard surpris de quelques-unes de ses sœurs mais leur passage est trop rapide pour qu’elle en soit certaine.
Ils longent ainsi la côte et Orion incline la tête vers elle. Leurs regards s’accrochent et il ne peut que voir à quel point elle irradie de joie, le sourire large et aussi lumineux que les rayons lunaires.
Elle encercle sa patte de ses bras pour la câliner bien qu’il ne puisse sans doute pas sentir grand-chose.
- C’est fantastique, crie-t-elle dans le vent.
Elle voit venir la vague avant lui et la désigne du doigt.
- Attention.
Mais il est trop tard et ils la traversent dans un nouvel éclat de rire de la sirène.
- Vilaine vague ! lance-t-elle constant à quel point il est mouillé.
Elle sent son vol plus hésitant et malhabile.
- Mon pauvre petit oiseau ! Merci pour le vol. Je n’ai jamais rien connu de pareil ! Je vais descendre là, cela te fera un poids en moins.

Elle se hisse debout, en équilibre précaire sur la serre et tend la main pour une dernière caresse sur ses plumes au niveau de son ventre.
- File vers la terre ferme avant de tomber à l’eau ! Je t’accompagne.
Elle ne voudrait pas le voir s’écraser et tomber entre les mains de ses sœurs à l’affut.

Callista plonge souplement, se fichant de la hauteur et s’enfonce dans l’eau sans même une éclaboussure. Lorsqu’elle remonte, elle a troqué ses jambes contre sa queue de poisson.
Elle s’élance vers le rivage, nageant avec élégance et puissance, sans doute pas aussi rapide que les ailes du phénix mais bien assez pour ne pas se laisser trop distancer. Elle nage à fleur de surface, sautant souplement de temps à autre comme le font les dauphins pour vérifier que tout va bien.
Arrivée tout près du bord, elle se laisse portée par une vague pour s’échouer sur le sable humide, sa longue queue s’étalant derrière elle comme une traine alors qu’elle s’y assoit.
- Tout va bien ?
Elle se surprend à être véritablement inquiète. L'avoir côtoyer en oeuf a certainement créé une sorte de lien dont elle ne définie pas encore les contours.
Comme si elle avait adopté un petit animal sans doute.
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


Je ressens sa joie à voler, ses sentiments profonds. J'ai l'impression de marquer l'air environnant de couleurs magnifiques. Je peindrai tout cela, personne ne comprendra, mais ce ne sera pas grave. Ce sera pour moi, pour me souvenir de ce moment si particulier. J'aime voler, et Callista est la toute première personne que j'emmène avec moi. Après avoir traversé la vague de part en part, passant du murmure d'un vent affolé par la vitesse au rire des bulles avant de retrouver l'air respirable avec soulagement, ma compagne décide de me quitter. Je pousse un cri de protestation alors qu'elle saute de ma patte pour aller dans l'eau. Rien n'y fait, je ne la rattraperai pas.

En bon garçon bien éduqué, je retourne au rocher pour aller y chercher mes vêtements. Puis, je la vois arriver. Qu'est-ce qu'elle est rapide ! Je me languis de pouvoir lui parler, de pouvoir la toucher. Alors, je vole jusqu'à la plage et ce sont des pieds humains qui touchent le sable. Je sautille, sans doute assez ridiculement, pour enfiler mon pantalon, avant d'enfiler la chemise par les manches sans prendre le temps de la reboutonner. Cependant, je suis là, pour l'accueillir, et la cueillir, alors qu'elle sort de l'eau pour venir s'échouer sur le sable. Je la prends dans mes bras pour ne pas que la vague suivante ne me l'arrache. Je suis essoufflé, mais heureux.

"Tout va bien... Oui, un peu mieux que ça pour être précis."

À son image tout à l'heure, je glisse une de ses mèches de cheveux entre mes doigts. Je ne me sens pas oisillon, définitivement plus, depuis que je l'ai rencontrée. Il me semble qu'elle marque un temps d'évolution dans ma vie à chaque fois que je la croise.

"Et pour toi, tout va bien aussi ? Tu ne t'es pas fait mal en tombant ?"

Je me suis assis, dans le sable, en tête bêche par rapport à elle et à sa queue qui fouette le sable humide à mesure que ses émotions affluent. Je caresse l'idée de passer mes doigts sur ses écailles qui se tendent et se chevauchent harmonieusement à mesure de ses mouvements. Pour le moment, je me contenterai de ses cheveux.

"Et toi, qu'es-tu, comme créature. Tu es fille de l'eau, mais tu marches parmi les hommes pour les manger quand ils ne sont pas sages ?"

Cela me fait penser à ces vieilles légendes pour mettre en garde les gens contre de mauvaises actions. Mes yeux s'accrochent à cette mèche de cheveux d'un rouge flamboyant. C'est la couleur de mon sentiment actuel pour elle, un sentiment qui n'a pas de nom, mais qui a déjà une teinte très précise. Ce n'est pas un sentiment calme, ce n'est pas non plus une sensation désagréable, ou hideuse. C'est beau, cela fait battre le cœur, cela fait faire des folies...

Quel est ce sentiment étrange, rouge non pas comme le feu, mais comme les cheveux de ma créature marine ?

"Je suis désolé, je n'ai pas le cœur à partir, ou à te laisser partir."

Mon visage se crispe, comme pour lui démontrer à quel point je suis navré de cet état de fait.

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
C’est dans sa forme humaine qu’il l’attend sur la plage et elle en éprouve une certaine déception – il est si beau en oiseau – vite balayé par un étonnement certain lorsqu’il l’encercle de ses bras. Il n’en a aucune idée mais personne ne la plus étreinte de cette façon depuis… non elle n’a pas envie de penser à lui maintenant. Il n’est pas aussi chaud que dans sa véritable forme mais conserve une température corporelle apte à chasser le froid qui fait partie de sa vie depuis longtemps.
Elle n’éprouve aucune méfiance à son égard et ce simple fait l’alarme. Mais qu’est-ce qu’un être à peine sortie de l’œuf pourrait bien lui faire ? Il a l’innocence de son jeune âge.

- Tout va bien... Oui, un peu mieux que ça pour être précis.
- Un peu mieux que cela ? s’amuse-t-elle. Voler est grisant, je te l'accorde. Tu ne crains donc pas l’eau comme je crains tes flammes.
Elle ne sait comment interpréter cette facette soudainement plus tactile d’Orion mais le laisse faire. Il semble fasciné par sa mèche de cheveux.
- Et pour toi, tout va bien aussi ? Tu ne t'es pas fait mal en tombant ?
Elle rit à sa remarque et sa queue ondule joyeusement.  
- Petit être innocent ! Je ne suis pas si fragile que cela. La Mer ouvrira toujours ses bras pour moi sans me faire de mal.

Les vagues viennent lécher écailles et peaux avec une constance de métronome. A l’est le ciel rosit déjà, annonciateur de l’aube à venir.
- Et toi, qu'es-tu, comme créature.
- Sirène, merrow, ondines, nixes, fée de la mer… nous avons plusieurs noms. Choisi donc celui qui te plait le plus.
- Tu es fille de l'eau, mais tu marches parmi les hommes pour les manger quand ils ne sont pas sages ?
Son sourire se fait plus désabusé.
- Nous avons effectivement la capacité de transformer nos jambes pour aller sur terre mais jamais nous ne nous éloignons de la Mer. Beaucoup de mes sœurs se contentent de jouer avec les Hommes avant de les relâcher. Surtout les mâles. D’autres, comme moi, préfèrent effectivement les manger qu’ils soient sages ou non.  
Elle lève ses yeux bleus vers les siens et le scrute un moment.
- As-tu peur de moi Orion ?

Mais le regard du phénix se reporte sur cette mèche de cheveux qu’il ne se lasse pas de triturer et d’observer. Les doigts de la sirène frôlent les siens, commençant par ses métacarpes avant de prolonger le geste vers ses phalanges.
- Qu’ont-ils donc de si intéressants, dis-moi ?
- Je suis désolé, je n'ai pas le cœur à partir, ou à te laisser partir.
Brave cœur pur. Elle y pose sa main. Il est là, battant, vibrant avec force. Quelle chance il a d’avoir encore un si bel organe. Elle pourrait presque s’en attendrir ou le lui dévorer peut-être. L’expression d’Orion trahit un certain trouble qu’elle ne sait comment interpréter.
- Il le faudra pourtant. Comme je t’ai laissé sur cette même plage. Tu as tout un monde à découvrir, petit oiseau… et moi un autre à regagner.

Déjà, elle sent les bras de la marée tenter de l’arracher à lui. Elle incline la tête sur le côté et vrille ses yeux dans les siens.

- A moins que tu souhaites que je partage mon souffle avec le tien pour me suivre chez moi, susurre-t-elle avec des accents tentateurs. Sauf que cette fois, tu ne tiendras plus dans le petit nid de perles que je t’avais confectionné.

Cette idée grotesque l’a fait beaucoup rire et sa queue se replie pratiquement sous elle. Sa paume vient englober sa joue et son pouce en caresse la peau.

- Ne sois pas triste petit oiseau, peut-être nous reverrons nous. Lorsque je serai sur la plage, je chanterai, ainsi tu sauras où me trouver.
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty

Elle me lance toutes ses appellations, comme un petit texte appris par cœur. Le nom que j'apprécie le plus ? Non, je n'oserai pas l'appeler ainsi.

Jouer avec les hommes ? Je trouve cela tellement gentil de leur part. Callista ne joue pas, elle dévore, mais moi, je ne semble pas être à son goût. Tant mieux pour moi, peut-être ?

"Un peu… j'ai conscience de ce que tu es capable de faire. Je me dis que tu pourrais sans aucun doute me faire très mal si tu le voulais."

En tout cas, je suis convaincu qu'elle n'a pas conscience d'à quel point cela peut être le cas. C'est cela qui m'effraie et me fascine tout à la fois, parce que si elle le savait, je serais vraiment en danger mortel.

"Tes cheveux ? Je ne sais pas vraiment. J'aime bien leur douceur et leur couleur…"

De mon aveu, elle en tire presque une initiation à la séparation. Sa proposition me fait relever la tête, mais alors je comprends que ce n'était qu'une plaisanterie. Je souris pour cacher mes yeux tristes.

"De même, si un jour tu veux caresser les nuages"

Elle lit en moi, elle a conscience que mes couleurs changent à l'idée de notre séparation prochaine. Mais elle a raison, nous sommes incompatibles. Nos deux mondes ne sont pas les mêmes. Il n'y a que chez les hommes que nous pourrons peut-être nous retrouver.

"Et je roucoulerai, si d'aventure, je survole la mer."

Jamais mes couleurs n'ont été plus vives que depuis que je l'ai rencontrée. Depuis son départ, elles sont cependant plus changeantes. Passant d'un gris tristesse, à un rosé espérance. Je la laisse donc aller, avec regret, mes doigts glissent sur sa peau brillante.

Depuis, elle me manque, jours après jours, nuits après nuits.

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty


Callista a quitté Orion après un dernier sourire puis s’est laissée reprendre dans les bras de sa Mer. Evidemment, la mort des deux Humains n’est pas passée totalement inaperçue et si rien ne pouvait désigner la Sirène comme l’instigatrice de cette disparition, sa Reine, la connaissant assez bien a préféré lui interdire le rivage pour quelques temps.  

Frustrée mais peu désireuse d’attirer plus d’attention sur elle, Callista s’est donc exécutée, restant à bonne distance du rivage qu’elle observe parfois de loin.
Que cherche-t-elle ? Qui cherche-t-elle ?
Un doux petit oiseau peut-être ?

Certainement pas.
Alors pourquoi scrute-t-elle le ciel vide avec un air mélancolique ? Pourquoi ses mélodies sont-elles plus tristes depuis quelques temps ?
Finalement, sa punition est levée et elle peut reprendre ses promenades sur la plage, chantonnant comme promis pour attirer le seul être qui l’intéresse vraiment sans qu'elle ne s'explique pourquoi. A-t-elle pu créer un lien quelconque avec un être enfermé dans une coquille ?

Mais les jours passent et elle ne le croise pas une fois. Elle se demande s’il a finalement décidé de ne plus la revoir. C’est une possibilité qu’elle envisage avec une certaine amertume. Loin de ses charmes et de ses chants, elle est une créature effrayante et dangereuse. N’est-ce pas ce qu’il lui avait affirmé en la voyant telle qu’elle est ?
Elle continue toutefois à laisser trainer ses pas sur le sable. Elle est certainement l’une des rares sirènes à aimer user de ses jambes. Ses sœurs préfèrent le confort de leur élément. Ce soir, vêtue d’une robe diaphane qui couvre à peine son corps, elle observe le soleil se coucher lentement, jetant des langues de feu qui illuminent mer et terre.

Devant elle, la plage forme soudain un coude à cause de l’avancée d’une falaise. C’est là qu’elle entend de l’agitation et Callista tend l’oreille tout en s’approchant.

Elle reconnait les voix de Bonite, Guppy, Ranella et Platy.
- … pourquoi pas nous toutes ?
- Si tu veux que l’on cherche notre sœur pour toi, ça ne me parait pas un si grand prix à payer si ?
Des clapotis dans l’eau se font entendre.
- Mais je ne veux pas de baiser, moi !
- Oh arrête de nous embêtez Platy ! Il parait que c’est quelque chose ! Enfin… c’est Dorade qui le dit…
- Depuis quand tu crois cette vieille sardine défraichie toi ? intervient la voix douce de Ranella. Moi je veux savoir ce que ça fait ! Alors trois baisers pour un service.

Croyant comprendre ce qui se passe, Callista se presse et tombe sur ses sœurs, entourant un Orion dans l’eau jusqu’aux genoux et manifestement embarrassé. Leurs regards se croisent un instant et un sourire soulagé et heureux étire les lèvres de la créature marine.
Elle tourne ensuite son attention vers ses sœurs, l’expression bien plus courroucée voire furieuse soudain. Elle s’avance pour se poster entre elles et son petit oiseau.

- Allez vous-en ! Il est à moi !
- Oh non ! Tu es là Callista.
Les merrows semblent attristées de voir leur possibilité de troc avorté.
- Oui. Et je vous interdis de passer un quelconque marché avec lui ! Entendu ?
- Et pourquoi on devrait t’écouter ?

Callista glisse ses mains dans l’eau et forme une petite vague à contrecourant qui vient cueillir ses sœurs et les repousser. Petit tour qu’elle n’est capable d’effectuer que parce qu’elle est bien plus âgée qu’elles. Les merrows poussent des cris surpris et indignées. Mais elles cèdent finalement devant leur ainé, promettant de ne plus s’approcher d’Orion avant de s’éloigner.

Une fois certaine qu’ils soient seuls, Callista se tournent vers son petit oiseau et, du dos de la main, caresse sa joue avec un nouveau sourire éclatant.

- Bonsoir mon petit oiseau. Tu as échappé de peu à quelques embrassades ! Ne t'inquiètes plus d'elles, elles ne te feront rien... Tu me cherchais ? demande-t-elle avec une moue taquine avant de reprendre un visage plus grave. Je suis désolée d’avoir été si longue à te revenir. On m’a tenu éloignée du rivage pour un temps. Mais je suis là…
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty

Les jours s'avancent sans se ressembler. Il y a eu des murmures à propos des deux disparus, puis des dialogues, et enfin des cris indignés. Pourquoi n'en ais-je pas parlé ? C'est une excellente question. Je voyais toutes ces personnes un peu paniquées, se soupçonner les unes les autres, et j'y voyais le potentiel de haine qui pouvait émerger. Seule une femme a émit l'idée que leurs hommes auraient pu avoir été pris sur le fait de pêcher en dehors de ce qui a été autorisé.

Rapidement, on ne parlait plus des disparus. Les conversations se sont davantage tournées vers la découverte d'une plume fabuleuse apte à soigner blessures, cancer, et à redonner virilité à quiconque la consommerait en infusion. Un groupe de personnes a même émit l'idée selon laquelle les trois disparus étaient allés chercher la créature pour la tuer et avaient péri dans cette entreprise. En leur nom, il faudrait poursuivre leur quête.

Mon ami me conjura de ne plus me transformer pendant un petit moment.

Pas de sirène, pas de vol possible… je commençais à me dessécher…

Ce soir, je n'en peux plus. Je suis allé nager, loin, longtemps. Peut-être que si je fini par me noyer, elle viendra à mon secours ? J'entends des chants, mais pas les siens. Je vois des écailles, mais pas les siennes. Je sens des couleurs… et je n'ose plus espérer. Trois sirènes m'acculent devant une falaise. Je prononce le nom de la mienne, et elles me proposent un marché : aller trouver Callista en échange d'un baiser. L'une d'entre elle a même ses bras autour de mon cou, et mon esprit s'envole…

… il s'envole vers ma sirène à moi, parce qu'il n'y a qu'elle qui a le droit de faire cela. Je me sens abusé, et je sens que je la trompe aussi.

Heureusement, une de ses sœurs la repousse pour prendre sa place… et les trois finissent par se disputer. Pour ma part, je garde le silence, espérant naïvement que je passerai inaperçu.

Et puis je les vois, au loin, Ses couleurs affleurer la surface. Cela pourrait être facilement une vue de l'esprit tant j'ai très envie de la voir… et de l'avoir. Si elle m'accorde un visage heureux, ses traits se tirent devant ses rivales. Je me serais volontiers caché derrière ses petites épaules pour qu'elle puisse me protéger.

"Callista !"

La vague surnaturelle qui emporte les importunes semble plus les vexer qu'être une véritable menace. Elles respectent leur aînée, et je sens leur intérêt pour moi grandir de curiosité et diminuer de volonté en même temps.

Maintenant que nous sommes seuls, je me sens plus exposé que jamais. Puis, sa main vient trouver ma joue, et je ferme les yeux. Même sa voix m'avait manquée.

"Oui, je te cherchais. Mais je te cherche toujours parce que je pense à toi tout le temps."

J'ouvre les yeux pour rencontrer les siens.

"Je ne peux plus me transformer pendant un temps… est-ce que tu peux me montrer ton monde ?"

Je me demande en quoi ce qu'elle me dit est supposé me rassurer, aussi je préfère demander…

"Callista… qu'est-ce qu'un baiser ?"

Et pourquoi cela a-t-il l'air aussi précieux ?

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
- Oui, je te cherchais. Mais je te cherche toujours parce que je pense à toi tout le temps.

L’honnêteté brute de ses quelques paroles tire un nouveau sourire chez la merrow. Il est difficile de douter de leur sincérité. Pourtant une part d’elle reste prudente. Sirène échaudée craint l’eau froide.
Et échaudée, elle l’a été. Les douleurs au creux de sa poitrine soient là pour le lui rappeler à chaque instant de son existence.  
Il plante ses incroyables iris dans les siens, vibrant d’une pureté qu’elle se sent presque l’envie de protéger, envers et contre tout.

- Je ne peux plus me transformer pendant un temps…
Elle fronce les sourcils, soudain inquiète.
- Pourquoi ? Quelque chose ne va pas ? Est-ce pour cela que tu es là aujourd’hui ?
- Est-ce que tu peux me montrer ton monde ?

La question la laisse interloquée pendant un instant. Sa main libère sa joue alors qu’elle le regarde avec insistance comme si elle pouvait lire à travers lui.
- Cherches-tu à fuir quelque chose Orion ? Dis-moi ? Les Hommes te veulent-ils du mal ? demande-t-elle le visage bien plus féroce. Je suis désolée d’avoir été si longue à te revenir. On m’a tenu éloignée du rivage pour un temps. Mais je suis là…

Et cela implique qu’elle le protégera. Parce qu’elle ne supporte pas l’idée que les Humains le salissent d’une quelconque façon ou ne le change. Il est parfait tel qu’il est. Tout en plumes majestueuses et en innocence désarmante.

- Callista… qu'est-ce qu'un baiser ?

Parfaite illustration de ce qu’elle vient de penser. Elle égraine un rire spontané et aussi ébouriffant qu’une brise fraîche.
Elle retire gracieusement sa robe qu’elle lance négligemment sur le sable puis lui prend la main, décidée à accéder à sa requête. Elle marche vers l’horizon parée de couleurs sanguines qui rendent sa chevelure plus rousse que jamais.

- C’est un geste d’affection chez les Hommes. Bouche contre bouche, explique-t-elle en s’enfonçant petit à petit dans l’eau. C’est… plutôt agréable à vrai dire. Et depuis que Dorade a vu deux Humains s’y adonner avec passion sur la plage mes sœurs trépignent de savoir ce que cela fait. C’est pour cela qu’elles t’ont proposé ce marché. D'ailleurs n'accepte jamais un accord dont tu ne connais pas la teneur exacte. Elle lui lance un sourire pétillant par-dessus son épaule. Peut-être devrais-je t’en donner un ? Tu comprendrais bien mieux qu’avec mille explications. Ou peut-être en as-tu déjà donné un sans le savoir à l’une de mes sœurs ?

Sa voix s’est faite plus incisive à sa dernière question et elle se rend compte que l’idée ne lui plait pas. Absolument pas.
Lorsqu’elle peine à tenir debout sur le fond sablonneux, elle vient se suspendre au cou d’Orion qui n’a pas encore ce problème et le contemple un instant, serrée contre lui.
- Si tu veux me suivre, je vais devoir partager mon souffle avec toi. Es-tu d’accord ?

Orion ne le sait pas, mais il est le seul à qui elle ait jamais demandé de consentement. Une fois celui-ci acquis, elle passe presque tendrement ses doigts dans les cheveux si sombres du phénix, les humidifiant au passage.  
Elle se penche vers son visage qu'elle tient à présent en coupe et susurre d’une voix caressante à quelques millimètres de sa bouche.
- Ouvre tes lèvres, petit oiseau.
Elle est presque tentée de le lui voler ce baiser. Mais elle préfère souffler doucement pour lui insuffler un peu de sa magie, alors que ses jambes redeviennent queue écailleuse. Quelque chose de chaud dévale la trachée d'Orion et dilate ses poumons.
Lentement, elle reflue.
- Voilà. Es-tu prêt à venir avec moi ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty

Elle a l'air effrayée de me savoir coincé en forme humaine. Ce n'est que temporaire, pourtant. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir.

"Tout va bien. C'est juste que je perdais mes plumes et que ça a fait des envieux. Il paraît que je ne suis pas assez méfiant."

Or la seule personne à qui j'ai envie de les donner jusqu'à la dernière se trouve devant moi. Je secoue la tête, touché par sa sollicitude. Derrière ses mots, je vois la couleur brune d'une vengeance potentielle. Je le sens, plus que je ne le sais, qu'il me suffirait de désigner quelqu'un pour qu'il subisse le même sort que ses agresseurs.

Ma question sur le baiser la fait rire, un rire d'amusement pur, sans aucune trace d'un jaune moqueur. Puis, elle se dévêtit pour rester nue, juste sous mes yeux. Mes couleurs rouges qu'elle m'inspire commencent à se voir sur mes joues. Je me sens… chaud. Une chaleur que je n'ai absolument pas décidée et qui est anormale.

"Reste avec moi. D'accord ?"

Je ne veux pas qu'elle s'en aille, pour rien au monde. Je ne veux pas qu'elle m'abandonne. Encore moins alors qu'elle me prend la main. Elle m'explique qu'un baiser est de facture purement humaine. Cela a l'air effectivement très agréable, mais surtout très intime.

"Je n'ai rien accepté du tout." Je dis, un peu vexé qu'elle ait pu croire une telle chose. "Tu l'as déjà fait, toi ? De baiser quelqu'un, je veux dire..."

Même si je m'attends à la réponse, je ne suis pas sûr que de j'ai envie le savoir. Mais bon, j'ai demandé, c'est trop tard. Je remarque que ses couleurs font écho aux miennes en cet instant. Il faut que je la rassure.

"Moi… non. Je n'ai jamais fais cela, même sans le savoir. Tu es arrivée à temps parce que je ne suis pas certain que j'aurais eu le choix."

Ma sirène se pend à mon cou et je me sens bien mieux qu'avec n'importe qui d'autre. Je me sens même mieux avec elle que quand je suis seul.

"Je suis d'accord."

Je regarde ses lèvres et entrouvre les miennes quand elle me le demande. Nous sommes si proches et alors que j'essaie de retenir ma chaleur, je pense que je n'ai jamais eu aussi chaud.

Mes yeux s'ouvrent tout grands alors que j'ai la sensation que je vais étouffer. On dirait presque qu'un liquide brûlant a pris place de l'air de mes poumons. Respirer l'air me devient de plus en plus pénible. En guisse de réponse, je hoche la tête et m'accroche à sa taille.

Quand je mets la tête sous l'eau, en pleine confiance, j'inspire et cela semble plus naturel tout à coup. Je souris dans les cheveux de ma Callista, ravit de voir, et d'entendre son monde. Je n'ai jamais réellement appris à nager, alors je me laisse guider, en pleine confiance.

C'est impressionnant, jamais je n'avais eu la sensation de voler dans ma forme humaine. Seule ma sirène est capable de m'offrir ceci. J'attrape le regard de Callista et pose mes doigts sur ses lèvres.

"Chante, s'il te plaît."
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
- Je n'ai rien accepté du tout.
Elle lui lance une œillade aiguisée. Elle sait que ses sœurs auraient fini par obtenir gain de cause. Et qu’effectivement, il n’aurait pas eu son mot à dire.
- Tu l'as déjà fait, toi ? De baiser quelqu'un, je veux dire...
La douleur sourde dans sa poitrine augmente soudain et Callista presse sa main contre son cœur, geste dérisoire pour en apaiser la souffrance.
- Oui, je l’ai fait. Je suis une vieille créature qui a longtemps été intriguée par les Humains.

Elle n’en dira pas plus. Mais son comportement actuel donne assez d’indice sur la façon dont a évolué cette fascination.

- Moi… non. Je n'ai jamais fait cela, même sans le savoir. Tu es arrivée à temps parce que je ne suis pas certain que j'aurais eu le choix.
- Tu as raison, elles n’auraient pas admis de « non. »

Vient le moment de son partage de souffle. Là encore, elle ne compte plus les années depuis qu’elle ne l’a pas offert. Il s’accroche à elle et la sirène les bascule brutalement dans l’eau.
Ici tout est différent. Les perceptions, la pesanteur, la vitesse de ses mouvements, le son…
Elle le laisse s’habituer un temps puis, lui tenant fermement la main, l’entraine vers des eaux plus profondes encore enflammées par le coucher de soleil.
Callista se meut sous l’eau avec une grâce irréelle, ondulant naturellement entre les faibles courants. Lorsqu’elle s’arrête finalement, ils sont environnés d’une vie sous-marine foisonnante. Poissons en tout genre, évidemment, quelques raies, des coraux accrochés aux roches et des mollusques à foisons. Au loin, ils peuvent même percevoir des formes plus larges bouger. Autres sirènes ? Plus gros poissons ? Ou autres créatures féeriques ? Impossible de le savoir.

- Bienvenue chez moi, petit oiseau.
Callista lâche finalement la main d’Orion et le laisse flotter librement, prendre la mesure de son environnement. Elle sourit avec une certaine tendresse, incongrue chez elle, le visage auréolé d’un nuage de feu mouvant comme de longues algues. Leurs regards finissent par s’accrocher à nouveau. Ceux de la sirène semble plus bleu qu’à la surface.

- Chante, s'il te plaît.
Son sourire s’agrandit sous ses doigts et elle s’exécute libérant son chant mélodieux qui semble ondoyer tout autour d’eux, revenant parfois en écho. Elle n’a encore jamais vraiment chanté pour quelqu’un. Quelqu’un de conscient et capable d’apprécier sa voix au-delà de son pouvoir hypnotique. Mais à cet instant, elle chante pour Orion. Quelques poissons curieux viennent se perdre dans sa chevelure et chatouillent son cou.
Même la caresse de ses doigts cajoleurs sur le visage de l'oiseau devenu marin ne provoque pas les mêmes sensations.
Callista l’incite à la suivre et s’enfonce plus profondément dans l’eau jusqu’à pouvoir frôler le sable du fond de ses doigts, chantant toujours. Lorsque la mélodie prend fin, ils se trouvent devant l’épave qui lui sert de cachette. Elle noue ses doigts aux siens et lui explique.
- Viens. Je vais te montrer où je te gardais.

A-t-il seulement conscience de la marque de confiance qu’elle lui accorde ? Sans doute pas. Elle le guide jusqu’à une entrée bien cachée où ils s’engouffrent et l’étalage des trésors de Callista s’offre aux yeux du phénix. Des babioles aux yeux de beaucoup mais des choses qu’elle a collectés tout le long de sa longue vie. Bijoux, perles, élégantes statuettes, coffrets, pierreries précieuses, coquillages… de toutes origines.
- Tu es le premier à qui je laisse voir tout cela.

Elle lui montre un petit tas de perles presque en face de l’entrée dont elle touche le creux avec une certaine nostalgie.

- Juste là. Tu étais la première chose que je voyais en entrant. Ma pièce maitresse. Alors, petit oiseau, que penses-tu de mon monde ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


"J'aime bien voler avec toi dans ton monde. Il est fascinant."

J'ai la sensation de ne pas avoir assez d'yeux pour tout regarder. Il fait plus sombre ici, mais cela donne naissance à tout un nouvel univers de nuances. Les yeux se reposent et sont sollicités partout à la fois. Les poissons sont timides envers moi, et viennent pourtant la frôler, elle. Si elle mange les gens qui mangent leur paires, ce n'est pas étonnant.

"C'est magnifique…"

Je dis cela dans un nuage de bulles. Mais quelque chose de mauvais se passe alors. Elle me lâche la main, et j'ai soudainement très froid et je me sens vulnérable.

Et elle se met à chanter. Sa mélodie se pare de couleurs indescriptibles. Je me rends compte qu'elle chante pour moi. Cela répare un peu le fait qu'elle ait déjà baiser quelqu'un, c'est une mauvaise pensée pour moi, un sentiment nouveau, encore, et désagréable. Je la regarde, mais elle n'en dira pas plus, ni qui, ni combien avant moi… avant moi ? Elle ne m'a pas embrassé que je sache. Cela semble être quelque chose de précieux pour les sirènes, alors je décide que c'est quelque chose de précieux pour moi aussi.

Les autres s'y seraient adonnées avec moi sans retenue, mais ce n'est pas elles que je voulais, et elles auraient été déçues.

J'essaie de ne pas y penser alors que je la suis, beaucoup moins gracieusement qu'elle. Nous voyons une forme différente des autres, prise d'assaut par la faune et la flore marine.

Heureusement, elle revient me prendre la main et mon sourire me revient tandis que mon appréhension disparaît. Cela est donc l'endroit où j'étais gardé, conservé. J'ai évolué dans les fonds marins, passant de l'état de cendres à l'état d'œuf, puis d'embryon à celui d'une créature viable. Si elle ne m'avait pas ramenée à la surface, j'aurais étouffé à peine mes yeux ouverts sur le monde, et je me serais consumé de flammes à nouveau.

J'étais entouré d'autant de jouets et de trésors que n'importe quel enfant aurait pu rêver d'avoir.

Ma main passe dans mon tout premier nid, où je le sais, j'ai été aimé, chouchouté…

"Le premier ?"

Le premier, le seul…
Un sourire naît sur mon visage. Je rejoins ma sirène et pose ma main sur les perles également, moins pour les perles que pour jouer avec ses doigts.

"C'est magnifique. Je sais que je n'ai pas beaucoup d'expérience et que ce que je te dis doit te paraître bien naïf et sans beaucoup de valeur. J'aurais adoré pouvoir naître ici..."

…ou rester un œuf chéri à jamais auprès de toi.

"Tu collectionne tout cela depuis quand ? Où as-tu trouvé celui-là ?"

Je lui montre une petite clé d'une facture ancienne. Immédiatement, je suis curieux de savoir ce qu'elle pouvait ouvrir. Est-ce que la porte existe toujours ? Quelle est sa magie qui lui permet de garder toute son intégrité ? Je dédaigne effectivement un peu tout ce qui brille pour me concentrer sur ceux qui cachent un secret.

"J'aime beaucoup cet endroit."

Il est teinté de l'emprunte et des couleurs de l'humanité. Serait-ce possible que l'un de ces trésors ait pu m'appartenir ?

"Les humains sont capables du pire, mais tu sais garder le meilleur."
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
- C'est magnifique.
Callista éprouve un étrange contentement à l’idée de savoir qu’il partage sa vision de son environnement naturel. Comme elle a su apprécie les joies du ciel, il admire la beauté de son monde à elle.
Il y a là une forme d’équilibre plaisant.

- Je sais que je n'ai pas beaucoup d'expérience et que ce que je te dis doit te paraître bien naïf et sans beaucoup de valeur.
Elle le contemple avec étonnement.
- Pourquoi penser cela ? Ton innocence et ton inexpérience sont des trésors précieux. Ce que tu dis et penses à de la valeur. Bien plus que ce qui sort de la bouche de mes soeurs la plupart du temps, ajoute-t-elle avec un petit rictus amusé.
- J'aurais adoré pouvoir naître ici...
Elle attrape les doigts d’Orion et guide sa main contre sa joue. Aussitôt sa chaleur l’envahit agréablement et Callista pousse un léger soupir.
- Rien ne t’attendais ici hormis la mort, petit oiseau. Tu es et as toujours été promis à la grandeur du ciel. Il est heureux que je m’en sois rendu compte à temps, tu ne penses pas ?

Elle libère doucement sa main et se perche sur un rocher qui forme une sorte de siège, sa queue battant une mesure qu’elle seule entend, ses cheveux voletant doucement autour de son visage. Elle l’observe évoluer dans ce lieu qui a toujours été à elle et elle, seule. Néanmoins, elle découvre qu’elle ne le considère nullement comme un intru. Après tout, il est déjà venu ici, certes pas sous cette forme. Mais quelque part n’est-ce pas un peu comme s’il revenait chez lui ?
Non cette idée est stupide. Chez lui c’est là-haut. Bien loin du froid de la mer.    

- Tu collectionne tout cela depuis quand ?
La question la fait rire.  
- Depuis toujours au presque. D’aussi loin que remonte ma mémoire. Et elle remonte. Ce que nous gardons est préservé. Je ne saurais t’expliquer pourquoi. Peut-être aimons-nous si fort nos trésors qu’ils le ressentent ?
Elle joue avec un collier de perles qu’elle passe finalement autour de son cou.
- Où as-tu trouvé celui-là ?

La vision de la clé la raidit totalement. Elle fusille l’objet du regard comme s’il l’avait personnellement offensé. Pourtant c’est elle qui a choisi de le garder. Elle dessert ses doigts crispés sur la pureté des perles et s’astreint à plus de calme. Il ne s’agit que d’une clé après tout.

- J’avais presque oublié son existence. Il s’agit de la clé qui ouvrait ma maison, là-haut, explique-t-elle d’une voix très calme, presque rêveuse en levant les yeux vers le plafond. Lorsque j’ai essayé d’être… humaine.

Lentement, elle s’approche et reprend la clé entre ses doigts. Comme elle avait été heureuse le jour où il lui avait donnée. Comme elle avait alors eu confiance en son avenir brillant et heureux. Deux mots qui ne signifieront plus jamais rien pour elle. Les traits de son visage se sont lentement plissés sous le coup d’une nostalgie et d’une tristesse que la colère n’a jamais vraiment sues effacer.

- Mais cela a échoué comme tu peux le deviner. Il est illusoire de se faire passer pour ce que l’on n’est pas.
Une leçon qu’elle a apprise rudement. Mais si elle doit passer de toute façon pour un monstre cruel, autant jouer le jeu.
- J'aime beaucoup cet endroit.
Un mince sourire retrouve le chemin de ses lèvres alors qu’elle fait disparaitre la clé dans un coffret qu’elle referme brusquement.  
- Vraiment ? Il ne s’agit pourtant que d’un tas de babioles.
- Les humains sont capables du pire, mais tu sais garder le meilleur.
- Le meilleur ? Je ne sais pas. Le plus joli sans doute. Mais il y a des choses bien plus précieuses en ce monde. Des choses qui ne peuvent être collectées de cette façon. Je me contente donc de mes trésors.

Elle attrape une lourde couronne ornée de magnifiques saphirs et vient la poser sur la tête d’Orion avec un gloussement.
- Roi Orion. Elle mime une profonde révérence. Cela te va plutôt bien.
A la surface, une lune ronde et presque pleine s’est levée sur l’onde et illumine de sa lueur pâle et argenté les lieux par les trous dans le plafond de bois vermoulu.
- Es-tu heureux à la surface, petit oiseau ? As-tu trouvé des êtres comme toi ? Des personnes sur qui compter ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty


…à part la mort, et toi. Rien ne m'attend de plus à la surface que des souvenirs effacés. J'ai froid ici, et ce n'est pas mon monde, mais il y a toi, mon cher petit poisson…

"Tu m'as sauvé la vie, en un sens."

La vie et mon innocence, d'ailleurs. Je repense à ses sœurs qui ont posés leur main sur moi. Ce n'était pas désagréable, mais je n'ai plus envie que ça arrive. Je veux que ce ne soit que elle, Callista, pour cette vie, et la suivante, et celle d'après, et pour toujours, si elle le souhaite.

La clé fait naître des couleurs mauvaises autour de Callista. Elle passe du marron rougeâtre à un brun plus sombre. Alors c'est la clé de sa maison ? De sa vie humaine ? Je la regarde changer et même la cacher. Je m'intéresse à un autre trésor avant d'en contempler un nouveau, me rapprochant peu à peu du coffre dans lequel la fameuse clé est cachée. Elle vient de dire qu'elle n'en voulait pas, non ? Quand je suis certain qu'elle ne regarde pas, j'ouvre le petit coffret, glisse ma main à l'intérieur et m'empare de la clé.

C'est un objet de changement, de renouveau, et déjà elle pèse le poids atroce de la culpabilité de mon larcin.

"Des choses comme quoi ?"

Je lui demande, un peu maladroitement. Je me retrouve avec une couronne que je n'ose pas retirer et me mets à faire un rire de bulles. Un peu plus rasséréné, je glisse la clé dans ma manche et glisse mes doigts dans des pièces de monnaie des quatre coins du monde.

Callista me pose une serie de questions. Je me redresse de tout mon être, de toute ma couronne, et d'un bougeoir qui passait par là. Je me grime… en homme.

"Je ne sais pas, je ne me suis pas posé la question de mon propre bonheur, mais je ne manque de rien de vital. Je ne pense pas qu'il y ait des êtres comme moi. Et oui, j'ai un ami qui me comprend… mais que je ne comprends pas en retour, pas comme je le devrais."

Des personnes sur qui compter ?

"Je dois compter… sur... des gens ?"

Cette idée ne me paraît pas très pratique. Je troque mon bougeoir contre un collier en or que je passe au cou de ma sirène. Les yeux dans les yeux, je lui retourne la question.

"Et toi, es-tu heureuse ?"

Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
Callista rit de ses manières et enroule un bras autour de ses épaules. Ici leur différence de taille n’est plus un problème et elle peut lui faire face sans se déboiter le cou.
- Quelle allure, monseigneur ! Allez-vous estourbir votre ennemi avec ce bougeoir ?
D’une pichenette sur la couronne, elle la décale sur le côté avant de lui poser des questions sur sa vie en haut, curieuse de savoir comment il évolue dans ce monde, avec qui…  

- Je ne sais pas, je ne me suis pas posé la question de mon propre bonheur, mais je ne manque de rien de vital. Je ne pense pas qu'il y ait des êtres comme moi.
Son visage exprime une réelle compassion.
- Pauvre petit oiseau ! Peut-être n’as-tu pas encore trouvé. Le monde et la faerie sont vastes. Ses doigts reviennent câliner doucement ses cheveux flottant au gré de l’onde. Tu finiras peut-être par trouver un autre phénix avec qui voler, avec qui partager ta chaleur et ta vie à la surface.

En disant cela, elle n’a pas conscience de froncer légèrement les sourcils. L’idée la chagrine. Beaucoup même. Mais elle a bien conscience que malgré ce qu’elle veut croire, il n’est plus à elle. Plus depuis qu’elle a décidé de le rendre à la surface.

- Et oui, j'ai un ami qui me comprend… mais que je ne comprends pas en retour, pas comme je le devrais.
- Un ami ? Qui est-il donc ?

Cette fois, elle est inquiète et ressert doucement son étreinte autour de son cou. Connaissant à présent l’innocence qui confine parfois à la naïveté du phénix, tout comme le pouvoir incroyable de ses plumes, il n’est pas impossible qu’on cherche à l’utiliser et à se jouer de lui d’une façon ou d’une autre. Et tout comme, elle protège la candeur de ses sœurs, elle veut protéger celle d’Orion.

- Je dois compter… sur... des gens ?
Elle lui sourit tandis que sa main délaisse ses cheveux pour câliner sa joue du dos de ses phalanges. Il y a presque quelque chose de maternelle dans ce sourire.
- Tu es si jeune, mon petit oiseau… jusqu’à ce que tu appréhendes un peu mieux le monde oui. Mais pas sur « des » gens. Une personne ou deux. Des êtres fiables qui seront là pour toi, pour t’aider si tu en éprouves le besoin ou si l’on cherche à te faire du mal… qui pourront te protéger à la surface.

Là où elle ne peut rester pour s’acquitter de cette tâche.
L’or miroitant qu’il passe à son cou rend sa peau encore plus pâle et bleuté et lorsqu’elle relève les yeux vers lui, elle se trouve happée par son regard miroitant.  
- Et toi, es-tu heureuse ?
- Je…
Elle ouvre la bouche mais la referme rapidement lorsqu’elle constate que la réponse n’est pas aussi claire qu’elle le devrait. La sirène s’extrait de son regard scrutateur avec difficulté.
- J’ai tout ce qu’il faut pour l’être, n’est-ce pas ? La mer, mes sœurs, de délicieux humains, mes trésors…
C’est parce qu’elle a désiré plus qu’elle a tant souffert et c’est le fantôme de ce désir qui la fait toujours souffrir aujourd’hui en lui laissant un organe brisé et un vide qu’elle ne peut combler avec tout l’or et les pierres précieuses du monde.
- Je suis… contentée.

Et cela est suffisant. Du moins, essaie-t-elle de s’en convaincre.
Elle constate soudain quelque chose et se sert tout contre lui pour confirmer ses soupçons. Naturellement, elle pousse un petit soupir de contentement. Elle se sent toujours incroyablement en sécurité à ses côtés. Elle sait pourtant qu’elle ne devrait pas abaisser sa méfiance de cette façon mais son instinct lui souffle qu’il ne saurait lui faire de mal. Elle recule toutefois, le visage inquiet et encadre le sien de ses paumes.

- Tu es bien moins chaud que d’ordinaire… la mer ne te fait pas du bien. Souhaites-tu que je te ramène à la surface ?
Revenir en haut Aller en bas

Orion
Orion
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116
Embrumés

Date d'inscription : 24/02/2023
Messages : 116

L'oiseau et le poisson Empty

Je plisse les yeux, non pas parce que je n'ai pas compris ce qu'elle m'a dit, mais pour faire vraiment humain qui ne comprend rien. J'aimerais, avec elle, me moquer de cette race étrange, et pourtant aussi celle qui nous rassemble elle et moi. J'aimerais découvrir ma nouvelle vie avec ma nouvelle amie, entièrement. Mais elle l'a dit, nos environnements ne sont pas compatibles, et pourtant il y a les hommes...

"Femme, sachez que je suis le monarque des cieux et que je viens pour proposer une alliance à la reine des profondeurs."

Quand je partage ma solitude, elle m'encourage à continuer de chercher. Je suis néanmoins un être sans parents à part ceux que j'aurais choisi. Ç'eut pu être elle, d'ailleurs, mais j'ai du mal à la voir ainsi. Je la vois plutôt comme une compagne de vie, une complice... Et il faut que je garde à l'idée qu'il ne faut pas que je sois "trop" moi-même, sous peine de lui faire peur.

Pour une raison étrange, je n'ai pas envie de cela. D'ailleurs, j'aimerais le lui faire savoir.

"Quel intérêt un autre phénix pourrait-il m'apporter ? Ma chaleur, je la partage, mon vol, je le fais découvrir."

Pour une raison encore plus étrange, j'ai la sensation qu'elle n'a pas non plus envie que je trouve cela. C'est bizarre, non ? Cette expression du visage, je l'ai vue, un peu, quand elle a vu ses sœurs me tourner autour.

"Mon ami est un être ancien, il n'est pas comme moi, il ne renaît pas. Il vit, est supposé s'accoupler, et vit encore, et s'accouple encore. Il est le dernier de son espèce, mais pas comme moi, parce que moi, je l'ai toujours été. Lui, il découvre cela. Je ne sais pas s'il en a conscience, mais cela est très dur à porter, et j'aimerais l'aider, mais... Je ne suis encore qu'un enfant à ses yeux... peut-être."

Après tout, je ne le connais pas plus que cela. Non seulement il porte déjà le poids de cette solitude, mais en plus, il l'a certainement déjà accepté, et il le supporte très bien. Si ce n'est pas -encore- le cas, j'aimerais être là pour lui. En attendant, il faut que je grandisse, que je développe mon esprit de compréhension.

Ma sirène, en tout cas, me confirme à quel point j'ai l'air juvénile. Si cette constatation n'est pas une insulte entre ses lèvres, je le prends comme un léger reproche sous-jacent. Si je ne suis même pas capable de me protéger moi-même, je ne lui serais d'aucune utilité. J'ai envie d'être quelqu'un pour elle, quelqu'un d'unique, d'irremplaçable... C'est d'une prétention que je ne peux assumer, malheureusement.

Au moment où je lui demande si elle est heureuse, ses couleurs changent à nouveau pour devenir moins mélangées, moins nuancées, presque plus primaires, ou primales. Le vert de son aura se scinde en noir de réflexion, en bleu d'espoir, et en jaune hésitant.

Et elle me répond par des exemples... Je lui fais un sourire entendu, avant de hausser une épaule.

"Oui, je suppose."

Juste à ce moment, les couleurs se mélangent à nouveau et la voilà blottie contre moi. Je baisse les yeux sur son cou délicat, le miroitement de sa peau sous le léger éclat de la faible lumière de la surface. A-t-elle conscience qu'elle est la chose la plus belle et la plus étonnante que je n'ai jamais vu, et qu'aucun de ses trésors ne pourraient espérer égaler ?

Mes bras se referment sur elle, maladroitement. Est-elle triste ?

Quand elle me regarde à nouveau, elle m'explique les raisons de ses craintes.

"Non, je... tout va bien... je crois ?" J'essaie de rassembler toute la chaleur possible et cela fait un peu monter en température l'eau autour de moi. "Tu vois ? Tout va bien." Elle a raison, cela me demande énormément d'énergie, et rapidement, ma chaleur excessive disparait. L'eau est plus compliquée à chauffer que l'air... Mais cela veut aussi dire qu'elle va me remonter, et me quitter à nouveau. Alors, je fais bonne figure et lui offre un sourire qui se veut rassurant avant de fermer les yeux, sans doute un peu trop longtemps, je commence à me sentir épuisé.
Revenir en haut Aller en bas

Callista
Callista
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn
Faes

Date d'inscription : 07/04/2023
Messages : 81
Localisation : Sous l'océan, dans une maison sur la falaise chez son Djinn

L'oiseau et le poisson Empty
La situation de l’ami du phénix la lance songeuse et même très légèrement compatissante. Son regard se déporte vers l’ouverture de sa cachette. Que serait la vie sous la mer sans ses sœurs ? Même si elle préfère le plus souvent être à l’écart, elle les entend, chante et veille sur elles.
- Je n’imagine pas être la dernière de mon espèce. La Mer serait si vide… si désespérément vide. Plus de chants, plus d’échos de leurs jeux… Elle vrille des yeux pleins de compassion dans ceux d’Orion. Quel lourd fardeau vous portez.

La conversation dévie et la sirène note les changements légers mais bien réels qui s’opèrent chez son bel oiseau.
- Tu es bien moins chaud que d’ordinaire… la mer ne te fait pas du bien. Souhaites-tu que je te ramène à la surface ?
- Non, je... tout va bien... je crois ?
- Tu crois simplement ?
Un courant chaud les entoure soudain et Callista se doute qu’il est l’œuvre du phénix.
- Ne fais pas ça ! Tu vas brûler ton énergie pour rien… s’alarme-t-elle.
- Tu vois ? Tout va bien.

Elle le fixe avec intensité, ses paumes ayant retrouvé son visage. Elle flotte à son niveau. Le vaillant sourire d’Orion ne la convainque absolument pas, tout comme la relative fraicheur de sa peau. Lorsqu’elle ferme les yeux, elle se rapproche encore et l’appelle doucement jusqu’à ce qu’il ouvre à nouveau les yeux.

- Tu ne vas pas si bien que cela, mon petit oiseau. Viens, je vais te reconduire dans ton monde.
Elle lui prend fermement le poignet et l’entraine dans l’immensité de son « royaume ». Cette fois, elle va bien plus vite et ne flâne pas en route. Qui sait ce qui pourrait lui arriver s’il s’attarde ? Lorsqu’ils retrouvent les abords de la plage qu’ils ont quitté il y a peu, elle l’arrête avant qu’il ne remonte totalement.
- Je vais d’abord devoir te reprendre mon souffle pour que tu puisses respirer convenablement.
Comme la première fois, elle rapproche son visage du sien, et cette fois, nul besoin de lui rappeler ce qu’il doit faire. Avec un petit sourire, elle reste en suspens à quelques millimètres seulement de lui et leurs nez se frôlent.  
- On pourrait croire que tu as fait cela toute ta vie… le taquine-t-elle.
Ensuite elle aspire doucement, reprenant cette respiration magique qu’elle offre si rarement. Sa main vient se lover délicatement sur la nuque d’Orion pour le maintenir en place le temps du processus. Elle ne ferme pas les yeux, et son regard se fait indéchiffrable. Enfin, elle s’arrête et d’un coup de queue, elle leur fait crever l’onde pour retrouver le ciel étoilé. Elle l’étreinte toujours et ne prononce pas un mot. Son pouce vient essuyer les gouttes qui dévalent la joue du phénix.
- Tu es le premier surfacien à qui je montre mon monde.
Elle n’a jamais trouvé qui que ce soit qui le méritait. Elle se penche lentement et dépose un baiser sur sa joue.
- Cela aussi est un baiser, l’informe-t-elle. Non pas l’un de ceux échangé entre deux amants mais celui que pourrait partager des amis ou des membres d’une même famille.
Elle s’éloigne alors et l’entraine sur le sable.
- Tu seras mieux hors de l’eau.
C’est sur deux jambes qu’elle sort avec lui puis s’arrête sur la silice humide. Elle semble hésiter et son regard navigue entre l’eau et Orion. Le temps passé avec lui fut court et elle se surprend à ne pas vouloir le quitter de suite.
- Je vais rester un peu avec toi pour m’assurer que tu as bien supporté ton voyage dans les profondeurs.
« C’est pas simple sécurité » se rassure-t-elle en enfilant la robe qu’elle avait abandonnée et qui, trempée, ne cache absolument rien des courbes de son corps.
- Sauf si tu préfères rentré ... chez toi ?
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé


L'oiseau et le poisson Empty
Revenir en haut Aller en bas

 
L'oiseau et le poisson
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 5Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5  Suivant
 Sujets similaires
-
» [SITUATION N°3 ] "CA SENT LE POISSON, NON ?"

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Tír na nÓg :: RP-