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 L'oiseau et le poisson

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Orion
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Quand j'ouvre les yeux à nouveau, la décision de la sirène est prise, et ferme. Si j'apprécie sa proximité et son inquiétude soudaine, je n'ai pas envie qu'elle me ramène à la sortie de chez elle aussi vite. Je sens encore la petite clé qui pèse à mon poignet, cachée dans ma manche.

Une clé...

La sortie...

Pourrais-je rentrer à nouveau ?

Juste avant de retourner à l'air, elle me retient contre elle, et je lui souris. Elle est tellement proche, et pourtant encore tellement loin.

"Je t'assure que tu m'offres mes premières fois."

Pourrais-je avaler les derniers millimètres entre nos lèvres ? J'ai envie de faire cela, mais je n'ai pas envie de faire cela trop vite. Je sais que cela répond à un genre de rituel de séduction auquel je ne comprends rien, un jeu que je ne saurais absolument pas jouer. Et pourtant, je sens que je suis en train de m'y laisser entraîner de manière irrésistible. Alors que nous respirons à nouveau, j'ai l'impression d'étouffer du manque de sa magie. J'ai envie qu'elle souffle à nouveau son air en moi. Je ne veux pas qu'elle me lâche. Sans elle, je vais me noyer, que ce soit dans l'eau ou à la surface.

"J'aimerais te dire que tu es la première à qui je montre les cieux, mais je ne sais pas moi-même si c'est vrai ou non."

Mais tu es la première que j'ai envie d'embrasser... et sans doute la seule. Ma sirène m'offre un baiser, mais ce n'est pas celui que j'aurais envie. Ma main vient caresser ma propre joue qui s'est empourprée d'un coup au contact de sa bouche. D'ailleurs, l'eau autour de moi s'est mise à chauffer d'un coup. Je ne veux pas être "un ami". Je me sens attiré, j'ai envie de plus, et cela créé à la fois un intérêt, et une amertume... Intéressant mélange.

À présent pleinement rassuré, je peux me permettre de respirer pour de vrai. Elle reste. Je suis content. Mon sourire tombe un peu alors qu'elle se rhabille. N'est-elle pas supposée ne pas se montrer nue devant moi ? Je ne le remarque que maintenant. Sa simple présence me fait l'effet d'une transgression de mon intimité, et le bout de tissu sur sa peau n'est que ce qu'il est : du tissu. Pour moi, j'ai la sensation qu'elle est toujours à nu.

"Oui, restes avec moi, s'il te plaît."

Cependant, j'entends ses mots, et je fronce un instant les sourcils.

"Que pourrait-il m'arriver dans les profondeurs ? À part une ivresse, bien entendu. Celle-là, je l'ai ressentie."

Et j'annonce ça presque fièrement...
Chez moi ? Je touche la clé, à travers le tissu, discrètement.

"Je n'ai pas de chez moi... Pour le moment, du moins. Il faudrait sans doute. Comme ça, je pourrais te montrer à mon tour."

Je glisse ma main sur sa joue, laissant ses cheveux de feu glisser entre mes doigts. J'apprécie leur douceur étrange.

"Tu as des couleurs absolument magnifiques."

Cette phrase-là, je le sais, je serai le seul à pouvoir le lui prononcer, et j'en suis fier.

"Je suis navré de ne pas être compatible avec ton monde. Je regrette vraiment."

De cela, j'en suis beaucoup moins fier.
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Callista
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- Oui, restes avec moi, s'il te plaît.
Callista lui sourit simplement tout en remontant la bretelle de sa robe sur son épaule.
- Que pourrait-il m'arriver dans les profondeurs ? À part une ivresse, bien entendu. Celle-là, je l'ai ressentie.

Elle laisse échapper un charmant petit rire.
- L’ivresse ! Sais-tu seulement ce que c’est ? Nous n’étions pourtant pas si loin de la surface que cela. Mais oui… j’imagine que cette découverte a été aussi grisante pour toi que ne le fut le vol pour moi.
- Je n'ai pas de chez moi... Pour le moment, du moins. Il faudrait sans doute. Comme ça, je pourrais te montrer à mon tour.
- Tu as déjà le ciel ! s’exclame-t-elle en relevant le menton vers la voute céleste déjà parée de petits points lumineux. Elle revient vers le visage d’Orion, un brin de malice dans le regard. Où dors-tu alors ? A quoi ressemblerait donc ton chez toi ? Un nid de brindilles bien douillet ? Elle reprend un peu de sérieux. Il y a quelques maisons près de la plage qui n’ont pas été investies par les humains. Trop proches de l’endroit préféré de mes sœurs et de leurs chants. Mais à toi, ils ne te feront rien. Je pourrais te montrer si tu le veux.

La sirène le dévisage intensément alors qu’il se permet de la toucher avec un naturel et une simplicité qui la désarme complètement. Elle ne devrait pas lui permettre autant de contact et pourtant elle se surprend à chaque fois à le laisser faire et même à l’initier à son tour. Elle n’est pas aveugle ou crédule au point de ne pas percevoir le lien qui se tisse entre eux et qui a commencé le jour où elle a décidé de le ramener avec elle, à l’abri de sa coquille.
La nature de ce lien la laisse encore perplexe. Les sirènes ne sont pas les meilleures mères de la création, elle ne saurait donc dire s’il s’agit de quelque chose de cet ordre. Mais du peu qu’elle en sait, elle soupçonne qu’il ne s’agit peut-être pas entièrement de cela.

- Tu as des couleurs absolument magnifiques.
- Quelles sont-elles ? souffle-t-elle. Sont-elles différentes des celles de mes sœurs ?

Callista lève la main et ses doigts glissent entre ceux d’Orion.
- Je suis navré de ne pas être compatible avec ton monde. Je regrette vraiment.
Ce constat la laisse perplexe.
- Pourquoi ? Cela ne nous empêche pas d’être là tous les deux. Ne regrette jamais d’être celui que tu es. Tu es une créature extraordinaire promise au feu, au vent et au ciel.
N’ayant pas oublié sa réaction dans l’eau, elle se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un autre baiser sur sa joue légèrement râpeuse avec un sourire très doux.
- A mes yeux tu es parfait tel que tu es, petit oiseau. Et puis tu reviendras parfois me voir au bord de la plage pour me conter l’azur du ciel et la chaleur du soleil et moi… moi je te chanterai les échos des abysses. J’ai hâte d’entendre tout ce que tu vivras…

Loin. Si loin de cette petite plage et de la sirène qui l’a recueilli. N’est-ce pas mieux ainsi ? Etrangement la réponse ne lui parait pas si évidente que cela. Depuis l’apparition d’Orion dans sa vie, elle doit bien admettre qu’elle se sent un peu moins seule.
Elle reflue avec la fluidité d’une vague et fais quelques pas sur la plage.
- Viens… allons nous promener…
Ils marchent côte à côte dans un silence songeur qui n’a rien de désagréable mais Callista finit par lui demander.
- Tu n’as donc aucun souvenir de tes vies antérieures ? Tu oublies chaque vie… Peut-être que des êtres t’attendent quelque part, non ? Des créatures éternelles comme moi qui espèrent que tu leur reviennes un jour ?
A mesure qu’elle parle, elle se rend compte à quel point cette idée ne lui plait pas. Pas du tout. Elle aurait dû le garder sous sa forme d’œuf.
Il aurait ainsi été  à elle pour l’éternité.  
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Orion
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Elle a aimé le vol ! Ce compliment me remplit d'une joie simple. Quand je lui dis que je n'ai pas vraiment d'endroits où vivre, elle me rétorque avec justesse que ce n'est pas grave. Seulement à quoi peu bien me servir le ciel, si je ne suis pas avec elle ?

"L'endroit où je dors est celui que je trouve quand je suis fatigué. Certains hommes me donnent des vêtements ou de la nourriture en échange de peintures, mais en ces temps troublés, l'art n'est pas au centre des priorités."

Une maison au bord de la plage ? Pour moi ? Si j'ai bien compris, je ne pourrais pas inviter beaucoup de monde à l'exception des sirènes. Cette idée me plaît.

"Je veux bien que tu me montres les maisons, oui. Peut-être qu'il y en a une qui me plaira."

…qui nous plaira…

Je lui parle de ses couleurs que je pourrais contempler à longueur de journée. Son aura délicate passant du pourpre à l'émeraude d'un simple changement d'humeur. Quand je la touche, je la trouble, je le sais, mais les couleurs qu'elle arbore en ces instants n'en sont que plus merveilleuses.

"Ineffable, plus lumineuses et plus intenses que celles des autres. Curieux mélange de rouge vif et d'un vert profond… mais mettre des mots sur tes couleurs sont très loin de leur rendre justice."

Je n'aime pas qu'elle me dise que nous pourrions nous voir de temps en temps. Cela sonne comme un adieu doucereux comme le baiser qu'elle m'a fait découvrir. De sa voix irrésistible et chantante, elle me fait comprendre que nous viverons nos vies séparément. Ma main serre la sienne avec une force dont je ne suis pas accoutumé. Malgré ses doigts délicats, je sais que je n'ai pas pu lui faire mal. Malgré tout, je préfère lui présenter mes excuses, sans la lâcher pour autant.

"Pardon."

Main dans la main, nous faisons quelques pas dans le sable. La sensation est très agréable, c'est comme si plus rien ne pouvait m'atteindre.

"Je… ne sais pas. Peut-être que j'oublie à chaque fois, peut-être que non. Peut-être que cette fois est une exception. Je ne sais pas s'il y a des gens qui m'attendent quelque part."

Mes pas se ralentissent. Sa couleur a changé, encore, devenant d'un gris tristesse. Alors mes pas ralentissent et je baisse le visage vers ma sirène.

"C'est pour ça que je préfère me concentrer sur ceux, et celles, qui sont là pour moi."

Sur la plage, nous sommes égaux, elle et moi. Humains anormaux qui se retrouvent. Je lui lance un regard qui se veut espiègle.

"Tu crois que qui maîtrise mieux ses jambes ? Toi ou moi ?"

Délicatement, je lui lâche la main sans la lâcher du regard.

"Le dernier arrivé au ponton là bas est un poisson volant !"

Et je me mets à courir, fuyant mes mauvaises pensées, poursuivant un rêve impossible.

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Callista
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Faes

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- Pardon.
- De quoi ? s’étonne-t-elle. De me tenir la main ? Ça n’est pas si désagréable tu sais.

Alors qu’ils marchent, liés par leurs doigts entrelacés, d’autres réflexions et questions viennent en tête de la sirène. Des interrogations qu’elle lui pose avec naturel et qui éveille, malgré elle, des sentiments contradictoires.

- Je… ne sais pas. Peut-être que j'oublie à chaque fois, peut-être que non. Peut-être que cette fois est une exception.
Callista l’observe en biais. Ces incertitudes ne semblent pas le troubler plus que cela. Sans doute vaut-il mieux réfléchir ainsi, plutôt que de s’accrocher à des souvenirs fuyants.
- Le temps fera peut-être son office.
- Je ne sais pas s'il y a des gens qui m'attendent quelque part.
Instinctivement, elle se rapproche de lui de quelques centimètres.
- Cette existence est encore bien récente pour le savoir.

Il ralentit leur allure et ploie sa haute taille vers elle.
- C'est pour ça que je préfère me concentrer sur ceux, et celles, qui sont là pour moi.
Un lent sourire se déploie sur les lèvres de Callista.
- Cela veut-il dire que tu es concentré sur moi, Orion ? A cet instant ? susurre-t-elle de son timbre envoutant. Sa main se glisse sur la nuque du phénix et frôle ses cheveux. Uniquement… Ses doigts cheminent vers ses lèvres qu’elle caresse… sur moi ?
Elle s’ébroue d’un petit rire.
- C’est à mon tour de m’excuser, je crois, de t’infliger mes petits tours de séductrice. Au moins, tu as la certitude que tu ne finiras pas dans mon estomac.

Le regard qu’il lui jette alors lui rappelle tellement celui de ses sœurs qu’elle sait par avance qu’il pense à quelques facéties innocentes.  

- Tu crois que qui maîtrise mieux ses jambes ? Toi ou moi ?
Elle rit à nouveau, comprenant déjà le cheminement de ses pensées.  
- Moi certainement ! Mais les tiennes sont plus longues, ce qui t’octroie un avantage non négligeable.
- Le dernier arrivé au ponton là-bas est un poisson volant !

La sirène le regarde démarrer à toute vitesse et se lance à sa poursuite. Le sable gicle tout autour d’eux et sa robe gorgée de sel flotte comme une traine derrière elle. Si dans l’eau, elle est inarrêtable et plus rapide que quiconque, sur terre, c’est une toute autre histoire. Elle se fait facilement distancer. Alors elle pousse sur ses pauvres jambes inhabituées à tant d’exercice et juste avant d’atteindre le ponton, elle se jette sur son dos et l’entoure de ses bras et de ses jambes, l’enveloppant de son corps.

- Tu ne gagneras pas seul ! C’est toi et moi à présent.

Son poids semble le déséquilibrer et ils chutent soudain, le moelleux du sable amortissant le choc. Le rire de Callista éclate avec force alors que leurs membres se trouvent emmêlés l’un à l’autre. Elle se dresse à moitié au-dessus de lui, encore hilare et rejette ses cheveux dans son dos. Elle n’a pas tant ri franchement depuis des années et découvre qu’il chasse temporairement la douleur perpétuelle de son cœur ou bien est-ce la présence d'Orion ?

- Comme c’est bête ! Elle a encore les yeux pétillants de gaité. La victoire t’a été arrachée alors qu’elle était si proche… n’es-tu pas trop déçu ?
Elle le fixe un moment, soudain un peu troublée par leur proximité. Et elle ne sait quoi faire de ce trouble qu'elle ne comprend pas vraiment. Alors elle roule sur le sable et observe les étoiles scintiller avec force là-haut et lève les bras. Ses mains se déploient alors comme des ailes pâles sur la toile marine du ciel.
- Sommes-nous devenus tous deux des poissons volants ? Elle tourne la tête vers lui. Que cela te serve de leçon. Surveille toujours tes arrières. Surtout avec des chasseurs de mon type.
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Orion
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...elle aime que je lui tienne la main ? Non, elle a dit que "ce n'était pas si désagréable". Donc, ça l'est au moins un peu. Il faut que j'apprenne à écouter. Cependant, elle ne me lâche pas la main pour autant, et je me sens un peu moins coupable. Encore une fois, elle sous-entend que je suis jeune, ce qui est le cas, mais je n'ai pas envie d'être un jeune pour elle.

"Je suis concentré sur toi, Callista, exclusivement."

Ma respiration se fait lourde tandis qu'elle arbore cette couleur rouge que j'aime et que ses doigts se glissent sur ma nuque. Je sais sa force, je sais qu'elle pourrait me broyer le cou d'une seule poussée, mais je n'ai pas peur. Là, tout de suite, j'ai même envie qu'elle mette ses mains dangereuses où elle le souhaite sur mon corps... Mais que m'arrive-t-il ?

Ma sirène me présente ses excuses et je me sens... étrangement... étrange. J'aimerais lui dire que ce n'est pas grave, j'aimerais lui demander de continuer, j'aimerais même prétendre que cela ne m'affecte pas. Cependant, surtout, j'aimerais savoir en quelle proportion cela peut affecter mon jugement.

"Oh, tu ne me fais pas tant d'effets que cela..."

Lui dis-je sur un ton faussement désinvolte tandis que j'essaie de calmer le feu qui monte à mes joues. Elle sait jouer au jeu de la séduction, et pas moi. Mais je vais apprendre, pour elle, je vais apprendre...très...vite...

Alors, je commence notre petit jeu et me mets à courir dans le sable. C'est très agréable de sentir ses pieds s'enfoncer légèrement. À un moment donné, je la perds de vue ce qui me fait ralentir légèrement avant de la sentir... sur moi. Sa poitrine s'écrasant dans mon dos. Cette fois, je perds définitivement l'usage de mes jambes quand ses lèvres disent juste à mon oreille une promesse. Toi et moi.

Quand je reprends mes esprits, elle est au-dessus de moi et elle n'a jamais été aussi belle. Elle a un physique de rêve, qui a hanté mes nuits plus d'une fois, mais quand elle éclate de rire... Je prends une inspiration.

"Terriblement déçu, si tu savais."

Finalement, elle s'écarte à ma grande déception. J'ai si froid, soudainement. Elle lève ses mains et ses doigts font des ailes. Je joins mes mains aux siennes afin de faire le corps de ce poisson volant étrange. Je me retrouve au-dessus d'elle, à califourchon sur ses jambes jointes.

"Profitons encore d'être des poissons volants alors. Et si la chasseuse, c'est toi, je veux bien être ta proie."

Nos doigts glissent les uns sur les autres de manière sensuelle. J'adore la texture de sa peau, lisse et fraîche à souhait. Ma paume caresse ses avants-bras avant que je ne me penche sur elle.

"Je ne suis pas une proie qui se laisserait faire facilement, par contre, te voilà prévenue."

Mes mains passent sur ses bras, sur ses épaules, puis caresse ses mèches de cheveux rouges autour de son visage, cette couleur gourmande se confondant avec celle de son aura, et de la mienne.

"Par pitié, ne me laisses jamais repartir."
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Callista
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Faes

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Callista observe le ballet de leurs doigts avec un petit sourire. Quelle drôle de créature ils forment, ainsi imbriqués. Orion bouge soudain pour venir au-dessus d’elle et la position la crispe légèrement. Elle lui rappelle à la fois des choses qu’elle préfère oublier et se sent soudain en position de vulnérabilité. Mais il s’agit d’Orion. Son petit oiseau ne peut lui faire de mal.

- Profitons encore d'être des poissons volants alors.
- C’est vraiment ce que je suis ? Où sont mes ailes en ce cas ?
- Et si la chasseuse, c'est toi, je veux bien être ta proie.

Son sourire se fait brièvement plus carnassier alors même qu’elle ne se sent pas en position de force. Les doigts d’Orion ont abandonné toute envie de former quelque chose et se contente de glisser sur sa peau en douce caresse qui ébranlent la sirène. D’autant plus qu’elle ne manifeste aucune intention de l’arrêter, n’en éprouve pas l’envie.
Depuis combien de temps ne l’a-t-on pas touché comme si elle était fragile et précieuse… ?
Lui, lui le faisait… lui laissait croire…
Elle relègue aussitôt cette pensée dans une boite à souvenirs loin dans son esprit alors que la douleur dans sa poitrine s’intensifie brièvement. La sirène n’est que plus consciente de l’emballement de son sang dans ses veines. Elle n’identifie cependant pas encore exactement la cause.

- Je ne suis pas une proie qui se laisserait faire facilement, par contre, te voilà prévenue.
Elle revient alors chercher le regard d’Orion et tandis que les doigts du phénix continuent leur exploration de sa peau, elle se hisse sur un coude, raccourcissant encore la distance qui les séparent.
- Et pourtant te voilà… à ma merci, non ?

Elle n’y peut rien, les jeux de séduction sont aussi ancrés en elle que ses chants. Lentement une phalange s’accroche à l’échancrure de la chemise d’Orion et les griffes qui ont remplacé ses ongles en déchirent le tissu sur quelques centimètres, dévoilant une partie de son torse. La vision lui met inexplicablement l’eau à la bouche. Les yeux de la sirène aussi ont changé, les pupilles réduites à deux points noirs, noyé dans le clair de ses iris.
- Mais cela dit, tant mieux… les proies les plus coriaces sont aussi les plus savoureuses.
Le tranchant des griffes gratte la peau qui cache l’organe chaud et pulsant du phénix.
- Que devrais-je goûter en premier ? Ton cœur encore palpitant ?
Callista penche légèrement la tête et tend le cou pour faire courir ses crocs sur la chair du cou d’Orion.
- Ou ta gorge ? C’est un endroit si tendre à croquer…
Et pendant un instant, elle songe réellement à y planter ses crocs pointus, comme prise à son propre jeu.
- Par pitié, ne me laisses jamais repartir.

La sirène papillonne des cils et reprend subitement une expression plus tendre, surprise par ses paroles autant que le ton employé, presque désespéré. Son apparence monstrueuse se trouve à nouveau à l’abri derrière des faux atours humains, comme si elle n’avait jamais envisagé de se laisser aller à la tentation de déchirer sa peau. Elle baise délicatement son cou pour se faire pardonner de ces jeux dangereux auxquels elle s’est adonnée sans songer à son innocence.
Leurs regards se croisent et la paume de la sirène se love contre la joue de la créature de légende.
- Te laisser partir ? Elle soupire. Je l’ai déjà fait une fois, mon doux et tendre petit oiseau… et je le referai… Moi et la Mer n’avons rien à offrir si ce n’est le froid et la mort. Ça n’est pas ce que tu souhaites, n’est-ce pas ? Personne ne le voudrait. Je connais tout des désirs des hommes. Ils sont si prévisibles… Mais toi, toi Orion ? Que désires-tu vraiment ? A quoi aspire ton âme ? Dis-moi… dis-moi et je t’aiderai à l’obtenir.

Ses doigts caressent lentement ses cheveux sombres encore humides.

- As-tu peur du monde, petit oiseau ? Sans doute est-ce pour cela qu'il préfère rester à ses côtés, comme un oisillon ne voulant pas quitter le nid. Il n'est pas si effrayant que cela, tu sais. Elle sourit et décale ses lèvres qui viennent frôler l'oreille d'Orion dans laquelle elle chuchote. Veux-tu que je te confie un secret ? Je suis peut-être une chasseresse de l'onde, mais toi, tu es le roi des cieux. Sans conteste. Sa main retrouve sa nuque. Tu n'as à craindre rien ni personne.              
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Orion
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Si ce n'est que ça, je serai tes ailes…

Elle est tellement proche. Je me sens à nouveau dans ce mélange de danger et de confiance. Sous moi, entre mes jambes, les siennes deviennent une queue forte et agile. Mon cœur se met à battre plus vite, plus fort, et sa main toute proche de ma poitrine me fait l'effet que mon organe est comme un oiseau qui cogne contre sa cage thoracique pour la rejoindre à tout prix.

Un soupir accompagné d'un léger gémissement se fait entendre alors que ses lèvres viennent dans mon cou. Cette fois, je sens mon cœur partout où sa peau me touche, de l'intérieur de mes cuisses jusqu'au bout de mes doigt qui jouent encore avec ses cheveux.

J'en veux plus, toujours plus. De mes lèvres s'échappent une supplique, mais celle-ci a pour effet de tout arrêter. Sa main vient trouver ma joue, mais tout danger, et l'excitation grandissante qui l'accompagne, est écartée. Comme j'aimerais être éloquent à sa question, lui dire des choses qui pourraient la faire rêver, lui montrer que j'ai de l'ambition… mais ce ne serait pas moi.

"Je ne suis pas différent des autres hommes quant à ce que tu as à m'offrir." Peut-être à un détail près… "Mais si tu m'offres quoi que ce soit, je serai lié à toi pour toujours."

C'est un mensonge, parce que c'est déjà le cas.

"J'ai peur… pour toi."

Moi aussi, je sais ce que les hommes veulent d'elle, avoir des rapports intimes avec elle, ou la tuer. Si je sais que je vais avoir énormément de mal à supporter ce premier cas, je ne pourrais pas survivre au second… encore moins alors que ses lèvres sont si proches de moi.

"Tu es la seule à avoir ce privilège alors… je crains beaucoup de toi. Pas seulement physiquement d'ailleurs. Le monde paraît terne sans tes magnifiques couleurs."

Mon âme ne souhaite qu'une seule chose. Je sens le poids de la clé dans ma manche, et celui de ma détermination dans ma poitrine.

"Je voudrais rester avec toi tant que tu me le permet. J'aimerais apporter la chaleur et la vie à ton monde. Mais pour le moment, je vais me réfréner et ne te demander qu'un baiser."

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Callista
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Les réactions foncièrement honnêtes d’Orion face à ses dangereuses pulsions ne font que troubler plus encore la sirène. Elle aimerait pouvoir lire ses émotions sur la toile brute de son visage mais celui-ci est paré des ombres de la nuit. Ce sont ses traits à elle qui sont éclaboussé de rayons lunaires. Exposés. Vulnérables.
 
- Je ne suis pas différent des autres hommes quant à ce que tu as à m'offrir.
Elle fronce les sourcils et cherche à comprendre ce qu’il veut dire par là. Le sait-il lui-même ? Il ne peut souhaiter la mort. Cette idée la répugne alors même qu’elle ne fait qu’effleurer son esprit.
- Je veux que tu vives, lâche-t-elle avec une certaine férocité dans la voix.
- Mais si tu m'offres quoi que ce soit, je serai lié à toi pour toujours.
Callista ressent une étonnante embardée de ce cœur en miettes.
- Ne le sommes-nous pas déjà ? demande-t-elle en frôlant sa joue de son index. S’il est vrai que j’ai contribué à ton réveil, ne suis-je pas… comme une sorte de… Mer comme le fut la mienne ?
- J'ai peur… pour toi.
Décidément, il a le don de la prendre par surprise à chaque fois et ses yeux s’écarquillent alors qu’elle recule la tête pour mieux percer l’obscurité qui l’entoure. Ses iris conservent leur propre feu qui les illumine légèrement à cet instant. Ils sont fixés sur elle.
- Pourquoi ? chuchote-t-elle. Je suis une vieille créature qui sait prendre soin d’elle…
- Tu es la seule à avoir ce privilège alors… je crains beaucoup de toi. Pas seulement physiquement d'ailleurs. Le monde paraît terne sans tes magnifiques couleurs.

Elle comprend alors que sa crainte de la perdre rejoint son envie impérieuse de le voir vivre. Deux créatures que tout oppose mais qui sur un banc de sable, frontière entre leurs deux mondes, s’accordent en une même volonté :
Ne pas voir l’autre disparaitre.

La sirène émet un petit rire.
- En ce cas, nous n’avons qu’à nous promettre de rester en vie, toi et moi.
- Je voudrais rester avec toi tant que tu me le permets.
Le visage de Callista se froisse d’une émotion dont elle n’a pas conscience.
- Je le permets. Mais tu sais bien que tôt ou tard, il me faut regagner ma Mer et toi la surface. Le temps nous sera toujours compté.
- J'aimerais apporter la chaleur et la vie à ton monde.
- Tu le fais déjà, petit oiseau. Plus que tu ne le penses.

Et cela explique sans doute, son obsession de le toucher, de sentir cette chaleur et cette vie pulsante du bout des doigts. Mais comme toutes les obsessions, elle est dangereuse et Callista risque fort de s’y brûler à petit feu.

- Mais pour le moment, je vais me réfréner et ne te demander qu'un baiser.
Elle reste un moment immobile avant d’éclater de rire à nouveau. Lentement, elle se hisse à nouveau sur un coude.
- Te réfréner ? De quoi donc ? Finalement, tu es aussi curieux que mes sœurs. Je t’ai déjà donné un baiser, petit gourmand. Ses lèvres frôlent à nouveau sa joue légèrement râpeuse. Mais ce n’est pas celui-ci que tu souhaites expérimenter, n’est-ce pas ? susurre-t-elle de sa voix de velours tandis que sa main se glisse à nouveau dans les cheveux d’Orion. Très bien. Laisse-moi donc t’offrir le premier baiser de cette vie.

Callista approche son visage du sien avec une douloureuse lenteur pour lui permettre de savourer cet instant suspendu. Puis la douce collision s’opère dans un petit soupir qui échappe à la sirène. Lèvres contre lèvres. Un baiser chaste et tendre, bénit par la lune et enveloppé par le léger ressac en mélodie de fond. Une chaleur nouvelle frappe la sirène de plein fouet. Rien de désagréable mais simplement étonnant et peu familière car bien plus brûlante. Une chaleur qui la réchauffe si bien qu’elle s’y accroche encore quelques secondes, aussi dangereuse soit-elle pour la créature de l'eau, gardant la bouche d’Orion contre la sienne avant de reculer de quelques millimètres.

Malgré toute l’innocence relative de ce baiser, la poitrine de la sirène se soulève un peu plus haut, un peu plus vite. De leurs propres accords, ses lèvres reviennent frôler les siennes et lorsqu’elle s’en rend compte, Callista reflue, papillonnant des cils comme si elle venait d’être victime d’une sorte d’envoûtement.

- Voilà, chuchote-t-elle d'une voix troublée. Ta curiosité est-elle satisfaite ?    
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Orion
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Moi aussi, je veux vivre, vivre pour de vrai, sans regrets, sans être mort à l'intérieur, sans espérances fanées. Je ne serais vivant que si je ne suis avec elle. J'essaie de formuler cela au plus juste, mais rien ne vient. Alors je dis ce que je pense.

"Tu me rends vivant. Et oui, nous sommes déjà liés, tu as tout à fait raison. Tu as contribué à mon réveil, à l'éveil de mon existence."

Je baisse la tête quand elle me demande pourquoi j'ai peur pour elle. Je pensais que la réponse était plus qu'évidente, ce n'est manifestement pas le cas. Alors, je prends une inspiration pour lui répondre.

"Ces deux hommes ont réussi à te blesser. Tu es forte, très forte même, mais tu n'es pas invincible. S'il t'arrivait quoi que ce soit, je pense que..."

...Non seulement j'aurais du mal à m'en remettre, mais je pense que la totalité des êtres vivants à plusieurs centaines de mètres aux alentours connaîtront la combustion spontanée. C'est là qu'est sa force à travers moi.

"...J'aurais du mal à refaire confiance à nouveau, à qui que ce soit... Tu as raison, promettons-nous de rester en vie, l'un pour l'autre."

Le temps nous est compté, je ne le sais que trop bien.

"Alors profitons de ce temps impartit, après tout, le fait de savoir que cela finira toujours par finir fera en sorte que notre temps est précieux, l'un avec l'autre."

Un poisson et un oiseau n'ont rien à faire ensemble. Heureusement que nous sommes les deux des poissons volants pour le moment. Et finalement, j'ose lui demander. C'est presque comme si mes mots avaient été retenus et sortaient finalement d'eux-mêmes. Oui, ils avaient leur vie propre, leur volonté, insufflée par la mienne, probablement. Mon cœur s'emballe quand elle se rapproche. Elle me traite encore comme un enfant et je souffle ma désapprobation... Je murmure, moi aussi, à son oreille.

"Tu me donnes envie d'expérimenter beaucoup de choses."

Ma température commence à grimper alors que je regarde une dernière fois ses lèvres pleines et humides. J'inspire quand nos lèvres osent enfin entrer en contact. Je pensais qu'il fallait s'y préparer, savoir quoi faire, mais c'est juste un baiser, rien de plus... Et pourtant rien n'aurait pu frôler de près ou de loin en imagination ce que je ressens actuellement. Petit à petit, le temps s'arrête. Sous mes yeux qui se ferment, je plonge volontairement mon monde dans le noir. Au moment où ses lèvres rejoignent les miennes, c'est comme une explosion qui s'offre à moi. Je gémis doucement contre sa bouche toute ma surprise et mon trop-plein d'émotions. Immédiatement, j'aime embrasser, je le sais, j'aime beaucoup trop ça. Avant que je ne me rende compte de ce qui m'arrive, je sais que je vais nourrir une obsession pour ce baiser. Je sais que je serai prêt à tout pour en avoir encore, et encore.

J'ai l'impression d'être devant la porte d'un monde immense et plein de merveille, et qu'elle vient tout juste de s'entrouvrir devant moi.

Il me faut plusieurs longues secondes pour me rendre compte que nous sommes redevenus des corps. Je cligne des yeux sous l'afflux de couleurs qui nous entoure, et enfin, j'entends la question... avant d'en comprendre à peu près le sens.

"Jrkfdjbm..."

...enfin à peu près...

"Pour le moment, oui, elle l'est. Que puis-je t'offrir en échange ?"

Elle aussi, le baiser l'a émue. Je le vois à ses couleurs qui se sont éparpillées dans toutes les directions.

"Est-ce que tout va bien ?"

Je caresse ses cheveux, son visage, je suis toujours sur elle, les jambes de part et d'autres des siennes. Une de mes mains descend sur ses côtes, son bassin, et je me fige avant de me redresser.

"Par la flamme, je suis désolé. Je ne voulais pas... Abuser."

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Callista
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Le borborygme qui échappe à Orion la fait rire. Elle ne doute pas que ce baiser lui ait fait de l'effet. C'était son premier après tout.
L'étonnement vient plutôt de l'effet qu'il a eu sur elle… Sans doute parce qu'Orion est particulier. Il n'est pas un homme, pas un futur repas à amadouer et séduire. Il est…juste lui son petit oiseau.

- Pour le moment, oui, elle l'est. 
- Ah oui ? Dommage, j'aurais pu t'en donner d'autres. 

Et ce qui n'était qu'un trait d'esprit devient une légère déception. Sans crier gare. Elle constate qu'effectivement, elle n'aurait pas été contre en échanger d'autres. Des aussi doux, des plus passionnés. Elle aurait pu lui montre toute une palette de baisers possibles.

- Que puis-je t'offrir en échange ?
- M'offrir ? Répète-t-elle estomaquée.

C'est bien la première que quelqu'un se soucie de vouloir lui donner quelque chose en retour. Cela dit, les morts sont rarement prolixes en cadeau.

Rien du tout, mon petit oiseau ! Tu viens déjà de m'offrir ton premier baiser. Sais-tu combien il est précieux ? Certaines faes tueraient pour cela ! Et puis…c'est c'est première fois que j'embrasse un phénix.
Elle, en tout cas, vient de réaliser à quel point Orion n'est peut-être pas aussi insensible à ses charmes surnaturels qu'ils voudraient le croire.
Et cela expliquerait beaucoup de choses. A commencer par son envie de la côtoyer. Callista s'en trouve particulièrement déçue, voire chagrinée. Elle sait pourtant que sa race n'est pas faite pour les sentiments véritables.

- Est-ce que tout va bien ?

Elle se rend compte qu'elle était un peu perdu dans ses pensées et lui sourit. Ou du moins essaie.

- Oui, ne t'inquiète pas. 

Callista se raidit un peu sous la main vagabonde d'Orion puis se tend machinalement vers elle, vers lui tout en entier. Cette chaleur et cette douceur qu'il propage à travers sa peau à quelque chose d'addictif et la respiration de la sirène s'accélère soudain. Callista presse son corps tout en courbes féminines contre celui d'Orion, cherche à l'attirer à elle a nouveau.

Il s'écarte soudain et elle reprend aussitôt ses esprits. Qu'est-ce qui vient donc de lui passe par la tête ? 

- Par la flamme, je suis désolé. Je ne voulais pas... Abuser.

Il a l'air profondément chamboulé par la faute qu'il croit avec commise alors que tout vient d'elle. Callista se relève à son tour et s'agenouille devant lui. Elle le tranquillise en posant son index contre ses lèvres.

- Chut… tout va bien. Tu n'as rien fait de mal. Je crois…que tu n'es peut-être pas si perméable à mon pouvoir de séduction que tu ne le pense. Et j'en suis désolée. 
Elle lui sourit plus tristement.
- J'ai été créée pour attirer les mâles de toute race. Il semblerait que tu ne fasses pas exception.

Elle aurait pourtant aimé que les choses soient différentes entre eux.

- Si je… t'inspires ce genre de gestes tu n'as pas à t'en vouloir. 
La sirène le regarde avec une tendresse caché par l'ombre du corps d'Orion projetée sur elle.
- C'est ce qui arrive toujours. A cause de ce que je suis. Mais tu restes mon petit oiseau… n'est ce pas ?
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Orion
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Je regrette immédiatement ce que je viens de dire. M'en donner d'autre ? On peut faire un retour en arrière et je dis autre chose ? Non ? Je l'ai appris trop vite. Une fois qu'un mot est sorti, il est comme une arme, il a déjà provoqué, ou fait du mal. Peut-être que les mots sortis trop vites peuvent aussi faire du bien ? Comme l'annonce d'un sentiment qu'on réprime. Et là, je me demande combien de mots sont sortis, et combien de mots sont tus ? Et encore plus important encore, combien de mots auraient dû sortir ?

En tout cas, j'acquiesce au moment où elle me demande confirmation. Oui, je veux t'offrir quelque chose, parce que nous sommes liés à présent. Intrinsèquement, définitivement, et intimement liés. J'éclate d'un orange surpris alors que tu me confirmes que ce que nous venons de vivre, tu l'as aimé, toi aussi.

"Du coup, pourquoi ne pas recommencer, encore et encore, si c'est si plaisant ?"

Encore une phrase sortie trop vite. Je connais la réponse, les réponses. Elles sont d'un marron jaunâtre. D'une part parce que si j'apprécie infiniment ce que nous faisons de faire, ce n'est pas certain que j'arriverai à supporter que tu le fasses avec quelqu'un d'autre, par conséquent, tu n'as peut-être pas envie qu'un autre nous voie.

Un sentiment fort s'empare de moi au moment où je te touche plus que je ne le devrais. Assis à califourchon sur toi, j'ai envie d'une chose qui me manque sitôt que j'arrive à m'écarter de ton corps. Ne me laisse pas faire cela, petite sirène. S'il te plaît. C'est trop fort pour mes sentiments encore tout neufs... Et pourtant, je sais qu'il est sans doute déjà trop tard.

Je baisse la tête devant ta vérité. Alors c'est ce que je suis, un mâle parmi tant d'autres, pour toi ? Peut-être un peu plus précieux parce que je suis phénix ? Je regarde tes couleurs. Non, ce n'est pas ce que tu penses. Je ne suis pas "une nouvelle curiosité". Ce que tes mots ne disent pas, je le sens. À nouveau, mes émotions changent, n'arrivent pas à s'arrimer suffisamment longtemps pour ne pas me donner l'air d'un fou.

Fou je le suis.

Fou de toi.

"Tu penses que nous avons été créés pour quelque chose de précis ? Tu as peut-être été créé pour être avec moi, pour cette vie ?"

La question de ses pouvoirs me laisse songeur.

"Tu m'inspires ce genre de gestes, rien d'autre. Si je me suis écarté, c'est parce que je ne voulais pas abuser."

Son petit oiseau. Je baisse les yeux et te fais un sourire coupable.

"Cela fait tellement enfant, dit comme cela... Oui, je serai tout ce que tu veux que je sois."

Je prends sa main pour la mettre paume contre paume avec la mienne, pour que nous puissions lier nos doigts. Serait-ce vrai alors ? Tout ceci ne serait que chimère ? Je doute, à nouveau. Mes émotions changent encore pour se tenir entre la volonté et la méfiance, une méfiance envers moi-même.

"Comment puis-je être certain que ce sont tes pouvoirs ? Après tout, tu manques à mon esprit même quand tu n'es pas là... En fait... Non... Ma question serait plutôt..." J'écarte une mèche de ses cheveux et la regarde droit dans les yeux. "Comment toi, tu peux être certaine que ce sont tes pouvoirs ? La seule vérité est donc de savoir ce que toi, tu ressens quand nous sommes ensemble. À ma connaissance, je n'ai aucun pouvoir de cette sorte."

Si tu as peur de ce que tu ne maîtrises pas, c'est le moment de me le dire, petite sirène.

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Callista
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- Cela fait tellement enfant, dit comme cela…
- C’est vrai, tu n’es pas un enfant, tu es juste… jeune. Très jeune et inexpérimenté.
- Oui, je serai tout ce que tu veux que je sois.
- Tout ? Vraiment tout ? chuchote-t-elle.

Elle fixe leurs paumes jointes et glisse ses doigts entre les siens.Sa main fait si menue et fragile à côté de celle du phénix et elle ne s’en formalise pas. Tout ce qu’elle sent, c’est la chaleur qui en émane et la douceur qu’elle dégage. Il lui suffit de fermer les yeux pour se souvenir de leur contact sur son corps.  

- Comment puis-je être certain que ce sont tes pouvoirs ?
- Je ne sais pas. Tout est différent et inconnu avec toi.
- Après tout, tu manques à mon esprit même quand tu n'es pas là...

Calliste pince les lèvres et son visage, d’ordinaire imperméable à tout, exprime une confusion et une incertitude qu’elle ne peut réprimer. Pas alors qu’il lui parle de cette façon, pas alors qu’il la regarde comme si elle était précieuse.

- En fait... Non... Ma question serait plutôt… Comment toi, tu peux être certaine que ce sont tes pouvoirs ?
- Je ne le peux pas. C’est simplement l’explication la plus probable. Personne ne cherche à côtoyer une sirène en son âme et conscience.
- La seule vérité est donc de savoir ce que toi, tu ressens quand nous sommes ensemble. À ma connaissance, je n'ai aucun pouvoir de cette sorte.
Voilà une excellente question qu’elle a préféré éviter de se poser depuis qu’elle le connait, prenant les choses comme elles viennent sans jamais prêter attention à ce qu'elle ressent à ses côtés. Ses considérations sont dangereuses à ses yeux. Cette question lui demande pourtant peu de réflexion, tellement la réponse semble couler de source.

- Je… avec toi je n’ai pas l’impression d’être un monstre. A travers tes yeux, je me sens vraiment belle telle que je suis. Et ça n’est pas arrivé souvent. J’aimerais beaucoup me fourvoyer… et être certaine que tu reviennes vers moi parce que tu le désires et non parce que tu es sous l’emprise d’un quelconque sort.

Elle se rapproche soudain et se coule entre les bras du phénix, venant se blottir tout contre lui. Grimpant presque sur ses genoux, elle enroule ses bras autour de lui.  

- Tu es si délicieusement chaud, ronronne-t-elle, le nez contre le cou d’Orion. J’aime cette chaleur. Elle est rassurante. Peu importe qu’elle soit dangereuse pour elle. Je me sens bien avec toi, Orion le phénix. Et ce fait est effrayant, terriblement effrayant. La dernière fois que j’ai eu la stupidité de me rapprocher d’un mâle, les choses ont mal tournées pour tout le monde. Elle relève la tête pour croiser son regard. Mais toi… toi tu es différent, n’est-ce pas ? Son index trace ce nez si particulier qui donne tout son charme à ce visage humain. Toi, je peux te faire confiance ? Tu ne me feras pas de mal, n’est-ce pas ?
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Orion
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"Vraiment tout"

Ma sirène commence à être d'un bleu argenté perturbé. Que t'arrive-t-il ? Sont-ce mes mots qui t'ont chamboulée ? Et puis je comprends que si tu as de l'expérience, tu n'en as pas avec moi et admet que ta vie se pare, pour toi aussi, de nouvelles couleurs quand je suis dans les parages. Égoïstement, cela me fait très plaisir. Je sens une nouvelle émotion parer les couleurs de ton esprit quand je te dis que tu me manques. C'est un fait, tu me manques. Ce n'est pas quelque chose que je peux exprimer autrement. Il manque quelque chose de moi.

"Moi je veux te côtoyer, toi. Sirène ou non."

Oui, son visage a changé, et je me sens devenir de plus en plus important à mesure que tu me parles. Ai-je autant de pouvoir sur toi que tu le prétends ? Tu devrais te moquer, tu devrais me traiter de "petit oiseau", tu devrais même être indigné. Tu en aurais le droit.

"J'aime bien ta forme de sirène. J'adore contempler ta queue qui s'agite dans l'eau, ou paresseusement sur le sable. J'aime contempler tes yeux sauvages. J'adore la fine peau de palme entre tes doigts..."

Et je me languis de tout mon corps d'un simple contact de ta peau fraîche.

"Tu n'es pas un monstre, et tu n'es pas seulement belle."

Je me redresse comme toi et te laisse prendre place sur moi. Tu profites de ma chaleur et je profite de pouvoir caresser tes cheveux. Profites de moi, ma belle, autant que tu le souhaites. Ma main s'arrête au moment où ton histoire commence, et fini presque aussitôt. Quel est l'idiot qui aurait pu te faire du mal ? J'oublie absolument tout quand tu recommences à me toucher le nez.

"Je suis différent, c'est une certitude. J'ignore si je mérite ta confiance, mais je ne te ferai aucun mal et je ferai tout pour la mériter. Je ferai du mal à ceux qui osent t'en faire. Je veux que tu n'aies jamais d'ennuis, et s'il le faut, je mettrai le monde à tes pieds... Ou à ta queue. Comme tu préfères."

Une question souhaite sortir... Mais elle reste bloquée dans ma gorge. Elle grossit, et commence à me faire mal. Finalement, dans un souffle, j'ose enfin te demander.

"Callista ? Qui suis-je pour toi ?"

Toi qui as si peur que je puisse te faire du mal, saches que tu peux me détruire avec une simple réponse.

"Finalement, peu m'importe si cela me vient de ton pouvoir. Je suis très heureux ainsi, plus que je ne l'ai jamais été."
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Callista
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- Je suis différent, c'est une certitude. J'ignore si je mérite ta confiance, mais je ne te ferai aucun mal et je ferai tout pour la mériter. Elle sourit et ferme les yeux, posant son front contre le sien. Je ferai du mal à ceux qui osent t'en faire.
- Ne dis pas cela. Ne salis pas tes mains pour moi.
Elle s’en voudrait terriblement de l’obliger à souiller son âme. Il n’a rien d’un tueur. Elle le sait. Non pas qu’il n’est pas en son pouvoir de tuer, mais elle devine qu’il n’est pas ce genre de créatures sanguinaires. Pas comme elle…
- Je veux que tu n'aies jamais d'ennuis, et s'il le faut, je mettrai le monde à tes pieds... Ou à ta queue. Comme tu préfères.
Elle a un doux petit rire en rouvrant ses paupières..
- Et comment ferais-tu cela mon tendre oiseau ? Sa bouche se décale jusqu’à son oreille contre laquelle elle murmure. Je me fiche du monde car il n’en a que faire de moi. Tes si beaux iris, ta chaleur, ton coeur, tes magnifiques plumes et tes premières fois ont plus de valeurs à mes yeux que ne l’aura jamais un monde froid et cruel.

- Callista ? Qui suis-je pour toi ?

Elle recule la tête pour le scruter intensément gardant le silence de longues minutes. Elle sait que la question revêt de l’importance pour son petit oiseau et pourtant, elle se sent bien incapable d’y répondre. Non pas par manque d’honnêteté mais parce qu’elle n’en a aucune idée. Peut-être n’a-t-elle pas le bon mot ? Peut-être n’existe-t-il même pas.

- Finalement, peu m'importe si cela me vient de ton pouvoir. Je suis très heureux ainsi, plus que je ne l'ai jamais été.
- Dans cette existence tu veux dire…? Pour moi c’est important de savoir petit oiseau. Parce que si un jour le sort qui te retient te libère je…
Elle sera seule à nouveau. Sans plus personne pour lui dire de si jolies et gentilles choses. Plus personnes pour la regarder comme Orion la regarde. Son cœur brisé pourra-t-il supporter une déception de plus ? Il le faudra bien.
Après une dernière caresse sur sa joue, elle se dégage de son étreinte et se relève.

- Je ne saurais te dire exactement ce que tu représentes pour moi. Quelque chose de complexe. Une sorte d’enfant ? Non… je suis dépourvue de toute instinct maternel. Un ami ? Cela me semble fade. Je t’ai recueilli, je t’ai rendu aux tiens et je t’ai regardé t’envoler. Et puis je t’ai offert ton premier baiser…Tout cela n’a pas vraiment de sens je crois. Alors peut-être que le lien qui nous unit n’a pas vocation à être nommé. Il est. N’est-ce pas le plus important ? Je saurais m’en contenter.

Elle tend sa main pour l’inviter à se relever et la garde prisonnière de ses doigts.

- J’aimerais que tu ne m’oublies jamais, Orion. Comme l’égoïste qu’elle est, néanmoins et parce que c’est lui, elle lui demande. Qu’attends-tu de moi, petit oiseau ?
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Orion
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Quel rapport entre faire regretter quelqu'un ses actions et le fait d'avoir les mains sales ? Je ne pensais pas aller jusqu'aux gerbes de sang, et puis si tu as peur pour mes mains...

"...Je peux toujours porter des gants !"

Mais oui, j'ai naturellement compris l'allusion. Tu me dis que tu n'en as que faire du monde et nous offre un semblant de cocon rien qu'à nous avec tes paroles. J'ignore cependant si tu parles de mon cœur comme étant mes sentiments, ou de mon palpitant que tu aimerais dévorer. Je crains que le jour où j'aurai la réponse à cette question, il sera sans doute trop tard.

"Moi, je suis là pour toi. Tu as raison, qu'importe le monde."

Et puis la question est posée, lâchée, plutôt. Et cela fait en sorte que toi, ma très chère sirène, tu t'écartes un peu de moi, mais sans dire un seul mot. Je ne sais pas comment faire pour passer outre cela, me dire que si je ne compte pas pour toi, alors ce n'est pas grave. Non, c'est trop dur.

J'en conclus à quelque chose, pour éviter que tu n'aies trop longtemps à chercher une réponse qui ne serait que le reflet de la vérité. Autant mettre fin à cette question. Elle n'a pas lieu d'être de toute façon.

"Oui, dans cette existence." Compte-t-elle vraiment me libérer ? Avant qu'elle ne se relève, je lui fais une promesse. "Alors, nous trouverons, si c'est important pour toi. Magie ou pas magie, je ne vois pas ce que je pourrais trouver de meilleur ou de moins bon en toi. Tu es magnifique, intelligente, terrible, et tu as toujours été gentille avec moi. Ce n'est pas ta magie, quelle qu'elle soit, qui me le fait ressentir."

Contre toute attente, tu finis par répondre à ma question que je regrette à présent. Elle fait désespérée. Je te souris quand tu me dis que je ne suis pas ton enfant. Je n'ai pas envie d'être un enfant pour toi. Je ne suis pas non plus ton ami, mais pas parce que je n'en suis pas digne, mais parce que cela te paraît "fade", quoi que ça veuille dire. En tout cas, si tu peux te contenter de ne pas nous nommer, alors moi aussi.

"Je veux juste..." Je me mords la lèvre, oserais-je dire une telle chose ? Ce serait dévoiler la partie la plus sombre de moi, une partie que je n'ai pas encore bien explorée, et qui grandit lentement, mais sûrement. "Quel que soit notre lien, peu importe le nom que tu lui donneras, ou non, j'aimerais être le seul." Je me doute que tu as dû donner des premiers baisers à beaucoup d'autres, et je m'en veux d'en être aussi affecté. Mais à présent, quelque chose a changé en moi, une envie d'être unique pour toi, être ton tout. Je ne le mérite en rien.

"Il y a peu de chance que je t'oublie un jour..." Quelque chose se grave en moi, une promesse plus profonde qu'aucune autre, une parole qui va transcender les vies, les existences, les morts et les renaissances. "...crois-moi."

À ton tour, tu me poses une question qui me demande un instant de réflexion. J'en profite d'être debout devant toi pour regarder tes yeux tandis que je réfléchis à la question. Même si je te préfère en forme de sirène sauvage et libre, tu as beaucoup de charme en tant qu'humaine.

"Je n'attends strictement rien de toi. Tu ne m'appartiens pas. Tout ce que je peux faire, c'est te demander des faveurs, que tu accepteras ou non." Ce que je viens de dire est la stricte vérité, et pourtant, ce serait malhonnête de mentir sur un point. "Cependant, j'aimerais beaucoup que tu sois ma compagne."

Mes doigts glissent à nouveau sur ta joue. Si je t'embrasse, encore, tu accuserais tes pouvoirs ? Tu aimerais ? Tu me repousserais ?

"Et toi, qu'attends-tu de moi ?"

Il y a une noirceur en toi qui me fait peur, quand on arrive à parler de sentiments. Un jour, je saurai ce qui s'est passé. Ce jour-là, je comprendrai pourquoi après tout ce temps, je ne sais toujours pas si je suis un repas de luxe, un objet de convoitise, ou si je suis beaucoup plus. Je comprendrai aussi pourquoi tu tends à vouloir me laisser partir, et à te raccrocher à moi.

La clé qui pèse sur mon poignet pourrait ouvrir de nouvelles portes très intéressantes.

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C’est bien vrai, elle n’appartient à personne, hormis sa chère Mer. Une prison tout autant qu’une maison, un abri aussi bien qu’une cage d’écume et de sel.
Des faveurs ? Qu’insinue-t-il par là ?

- Cependant, j'aimerais beaucoup que tu sois ma compagne.
Voilà qui a le don de la prendre au dépourvu. Elle sait ce qu’est une amie, une soeur, une épouse, vaguement une mère, plutôt bien une catin - terme dont on l’a gratifiée plusieurs fois après l’annulation de son mariage - mais une compagne ? Elle le fixe donc avec incompréhension, tentant de trouver un sens à ce qui n’en a pas pour elle.

Elle glisse à nouveau ses doigts entre les siens et reprend la marche sur le sable presque froid sous leurs pieds.
- Et toi, qu'attends-tu de moi ?

Callista repousse d’une main ses cheveux, rabattus par le vent, loin de son visage. Elle pensait la réponse à cette question assez simple mais découvre qu’il n’en est rien.

- Beaucoup trop de choses. Beaucoup plus que je ne le devrais.

Son respect, son admiration sans borne, sa loyauté, son abnégation… des tas de termes qu’elle sait voulu uniquement par son égoïsme. Et puis, si elle devait creuser plus profondément, le même sentiment que la première fois qu’elle a posé ses yeux sur son oeuf est toujours présent, aussi impérieux qu’au premier jour : le garder pour elle pour l'éternité ou au moins cette vie.

- Qu’est-ce qu’une compagne à tes yeux, Orion ? Moi je ne sais pas ce que c’est.

Elle le guide vers un passage étroit et quasiment invisible à l’oeil nu qui traverse la roche de part en part, les murs de roche sont recouverts d’une sorte de mousse qui émet une lumière phosphorescente. Celle-ci leur permet de voir où ils mettent les pieds.
- Nos destins n’auraient jamais dû se croiser et pourtant nous sommes là toi et moi… et tu me fais éprouver des choses violentes dont je n’ai plus l’habitude. Des choses dangereuses. Callista tourne la tête vers lui. Malgré tout je n’arrive pas à regretter.

Devant eux, non loin des premières dunes de sable, se dressent quelques maisons en bois charmantes mais rincées par le sel et le vent. Le squelette d’une petite embarcation git sur le sable.
- C’est un hameau de pêcheurs oublié depuis longtemps. Tu y seras tranquille et en sécurité.

Si on omet les babillements lointains de ses sœurs. Serrant plus fort sa main dans la sienne, elle l'entraîne vers le bâtiment qui semble le plus sain et le plus solide. Elle en pousse la porte avec une curiosité enfantine propre à sa race et découvre un intérieur relativement épargné par le temps. L’endroit n’est pas bien grand et nécessite nettoyage et aménagement. Plantée au milieu de la pièce principale, la sirène fait la moue.

- Il y a un peu de travail pour rendre cet endroit présentable, mais, ajoute-t-elle, les yeux pétillants en se tournant vers le phénix, tu ne serais pas très loin de la mer.

Et d’elle par extension. Elle saurait où le trouver et n’aura pas à attendre de le croiser par hasard ou que le destin se charge à nouveau de les mettre sur la même route. Cette perspective illumine ses traits. Elle s’approche de la fenêtre qui possède une vie imprenable sur la mer.

- Qu’en dis-tu ?... C’est peut-être trop humide pour toi…tempère-t-elle, la mine chiffonnée.

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Orion
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Je me sens grandir, non pas physiquement, bien entendu, mais dans ma tête. Je sens toute la profondeur de tes émotions, Callista, me transpercer de part en part. Je sens que c'est précieux, bien plus que n'importe quelle chose physique. Je sens aussi que c'est fragile. Je sais que si je brise cela, ce sera compliqué à réparer.

Je hoche la tête, approuves ce que tu dis. Tu peux exiger ce moi ce que tu veux, tu le sais, mais je le tais. Tu vas me dire que je suis trop jeune pour comprendre ce que je suis en train de t'accorder. C'est sans doute le cas, mais peu importe pour moi.

"Une compagne est une personne qui est avec toi, physiquement, mais pas seulement. C'est cette personne particulière avec qui tu communiques sans parler, avec qui tout devient plus beau juste par sa présence, avec qui tu ris sans te moquer, avec qui tu pleures sans être triste. Cette personne qui n'est pas toi, mais qui te comprend, et qui t'apporte paradoxalement. C'est une relation d'égal à égal. Dans le meilleur des cas, on pourrait même continuer à s'embrasser dès qu'on le voudrait."

Nous continuons notre chemin. Ce passage est bienvenu, difficilement praticable. Ainsi, je saurais y aller et je pourrais m'y réfugier loin des hommes et proche de la mer. On peut voir qu'il y a eu des tentatives de constructions infructueuses.

Au moment de tes aveux, je retiens ma respiration avant de trébucher et de me rattraper. Tu n'arrives pas à regretter ? J'essaie de comprendre le sens de cette phrase.

"Je ferai tout pour que tu n'aies jamais à le regretter. Je chéris notre rencontre, tous les jours, toutes les nuits."

Nous débouchons sur un petit village avec quelques maisons d'un bois gris. Il y a eu des hommes, mais il n'y en a plus depuis longtemps. Tu serres ta main dans la mienne pour aller entrer dans la plus grande de toutes les maisons. Tu sembles presque un peu déçue, mais moi, je ne le suis absolument pas.

"C'est parfait ! Tu pourras m'aider ? Est-ce que tu peux m'apporter du bois ? Si tu trouves d'autres bateaux au fond de l'eau ? Je n'ai pas envie d'abattre de nouveaux arbres pour reconstruire, je veux reprendre ce qui existe déjà, et qui peut-être vous gêne."

Je ressors pour visiter d'autres maisons. Je n'ai pas besoin de place, mais j'en trouve une avec un ponton. Celle-ci est en mauvais état et je sens déjà les frissons de la nouveauté venir me saisir. Ici, je vais pouvoir peindre de tout mon saoul, je vais pouvoir contempler le paysage, je pourrais voler loin des regards, je pourrais t'attendre... Je te montre ce qui ressemble plus à une cabane qu'à une véritable maison.

"Je choisis celle-ci ! On regarde à l'intérieur ?"

J'ouvre la porte et au moment où je te laisse me précéder, je t'attrape pour te prendre dans mes bras afin que nous entrions ensemble. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, une envie, comme pour me porter chance. Je ne te laisse aller qu'à regrets.
L'endroit est... Particulier. Il y a des ouvertures dans les murs à réparer, ce que je m'empresserai de faire, il y a une trappe dans le sol. Oui, je me sens mieux dans le bâtiment le plus amoché, abimé, celui que je pourrais réellement faire renaître et à qui je pourrais donner une nouvelle vie.

"Je mettrai mon hamac là. Ici, je mettrai une table. Et peut-être qu'ici, je ferai du sable coloré pour faire mes dessins... "

Je commence à m'enthousiasmer, revenant vers toi régulièrement pour te demander un regard d'approbation, ou juste te tenir les mains. Ici, ma nouvelle vie peut vraiment commencer.

"Il faudra que j'aménage un endroit pour toi aussi..."

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Callista
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- C'est parfait ! Tu pourras m'aider ?
- De quelle façon ?
Elle n’a jamais rien fait de ses mains. Elles sont faites pour détruire et non pour construire quoique ce soit.
- Est-ce que tu peux m'apporter du bois ? Si tu trouves d'autres bateaux au fond de l'eau ? Je n'ai pas envie d'abattre de nouveaux arbres pour reconstruire, je veux reprendre ce qui existe déjà, et qui peut-être vous gêne.
Elle pivote vers la mer puis hoche la tête.
- Je pourrais oui. Il faudra que tu le fasses sécher un moment.

Callista le laisse déambuler parmi les maisons tout en réfléchissant au mot “Compagne”. Elle penche légèrement la tête tout en l’observant. Une joie fébrile et un rien enfantine déborde de son être. “Adorable”, songe la sirène avant de se reprendre.
“D’égal à égal”.
Le sont-ils ? Elle ne les a jamais considérés que comme des opposés. Des opposés qui s’attirent envers et contre toute logique et bon sens. Ce sont ses différences qui l’empêchent de voir leurs similitudes : coincés entre deux mondes, seuls, incapables de se faire à la vie des humains, deux êtres de légendes aux codes moraux loin de ceux des Hommes.

- Je choisis celle-ci ! On regarde à l'intérieur ?
Callista regarde la cabane délabrée avec une horreur fascinée puis éclate de rire.
- Tu as sélectionné la plus délabrée de toutes ! Soit… c’est ton choix.

D’abord étonné par son geste sur le seuil de la porte, elle se laisse aller contre lui avec un sourire.
- Tu vas avoir du travail, constate-t-elle en passant la tête à travers le trou dans le mur. Tu es certain que c’est celle-ci que tu souhaites ?
Déjà il s’anime et les idées fourmillent et fusent. Callista le regarde s’agiter avec une bienveillance rare chez elle.
- Je mettrai mon hamac là. Ici, je mettrai une table. Et peut-être qu'ici, je ferai du sable coloré pour faire mes dessins...
- Tu y seras bien, tu es certain ?
Le pétillement dans ses yeux est une réponse en soi et elle lui sourit, parfaitement attendrie et se laissant aller à l’être dans ce cocon abimé qui ne demande qu’à renaître.
Finalement, ils se tiennent tous les deux au milieu de la pièce, mains dans les mains.
- Il faudra que j'aménage un endroit pour toi aussi.
- Pour moi ? Elle a une petite moue. J’aimerai un lit. Un grand lit ! C’est l'une des rares choses qui me manquent de ma vie sur terre. Viendra-t-il l’y rejoindre ? A peine cette question se manifeste-t-elle dans son esprit qu’elle la chasse promptement. Et un miroir,ajoute-t-elle avec un petit rire.
Elle se hisse sur la pointe des pieds et à défaut de pouvoir atteindre ses lèvres, bécote son menton de baisers tendres.
- Je suis heureuse de te savoir si proche de moi. Je dois rejoindre ma mer mais je reviendrai bientôt… Attends-moi, tu promets ?

*****

Pendant les jours qui suivent, elle tient sa promesse et rapporte sur la plage tout un tas de morceaux de bois qui encombrent les fonds marins. Elle tente de ne lui rapporter que les pièces les moins abîmées sous le regard surpris de ses sœurs qui semblent trouver ça amusant de suivre son exemple. Malheureusement, elle n’a pas encore trouvé le temps de rejoindre Orion à terre. La pêche des humains s’intensifie et elle a été chargée de les surveiller de loin avec l’interdiction toutefois d'interagir avec eux. Il lui suffit d'apparaître à la surface pour susciter la méfiance des pêcheurs qui prennent garde à ne pas outrepasser les accords obtenus.

Loin du phénix, elle constate une sensation de manque perturbante et se rejouit d’enfin pouvoir aller le voir le soir même. C’est donc particulièrement heureuse qu’elle sort de l’eau avec des jambes, serrant dans ses mains l’un de ses plus beaux coquillages qu’elle souhaite lui offrir pour égailler sa maison. Il suffit de poser son oreille contre le creux pour entendre le chant lointain de Callista qui semble prisonnier de la nacre.
Elle s’avance le sourire aux lèvres et avec une certaine fébrilité, sans se douter un instant du spectacle qui l’attend.
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Orion
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Un grand lit, et un miroir alors ?

J'apprécie toutes les planches que tu m'offres. Je prends le reste aussi, et je recycle tout ce qui peut l'être. Et j'admets que je profite du temps où tu n'es pas là pour... œuvrer... si je puis dire. Je veux que tu sois surprise la prochaine fois que tu poseras ton pied sur le sable !

Je commence petit, avec une fenêtre. Je prends du sable pour le faire fondre. Ma technique n'est pas au point, mais je vais y arriver, je le sais. Plusieurs planches ont fini par brûler et j'ai bien cru que tout le village y passerait. Cependant, je commence à affiner ma technique, à faire des baguettes de verre tout d'abord, puis à les assouplir. Enfin, j'arrive à faire ma toute première plaque de verre en m'aidant d'une cuve où on entreposait les poissons, j'imagine. Le métal fondu de cette cuve me sert pour y verser le sable chauffé à grande température afin d'obtenir une plaque de verre à peu près lisse. Elle est petite, mais elle est solide. Je continue mon manège, plaquant le verre, commençant à colorer mes flammes pour obtenir des couleurs à l'intérieur même de la transparence. Le verre en est plus fragile, j'abandonne donc l'idée. Une fois ceci fait, je fabrique un plancher, puis monte un premier mur, tout en vitraux qui se parent de nombreuses nuances. Je consolide ce mur avec du sable et en soudant le tout à très haute température. J'essaie de jeter des pierres dessus avant d'être satisfait du résultat. Il n'est même pas ébréché.

Alors, je me mets au travail sérieusement, complète ma maison avec des planches grises et salées, répare les planchers, consolide la cave, et recommence à travailler mes murs. J'ai finalement rejoint deux cabanes en une, je commence à faire un premier étage avec du verre et de l'acier que je tords pour qu'il soit parfaitement adapté. Finalement, notr... ta chambre est prête... Mais il me faut le lit.

Je continue à persévérer, à creuser dans le sol, à faire fondre le sable pour en faire des pierres... La maison commence à ressembler à quelque chose, et je nous imagine à regarder la mer, ou la terre, à t'observer depuis la petite chambre. Ce n'est pas grand, je le conçois tout à fait. Mais j'ai pris l'emplacement que je voulais, et même s'il ne reste pas grand-chose de la petite cabane de départ, au moins avait-elle le mérite d'avoir un sous-sol, d'excellentes fondations, et un emplacement parfait. Au-dessus de la porte d'entrée, je fais une bulle de verre dans laquelle je place une écaille de dragon, pour nous porter chance.

Exténué, mais ravi, je regarde mon œuvre et me décide d'aller à la ville pour y acheter ton lit. Je ne sais pas quand tu vas revenir, et je veux que tout soit prêt.

Retourner à la civilisation ne m'enchante pas plus que cela, mais je te le dois. On me dit de me débrouiller pour trouver le lit qui me convient le mieux, que je n'ai qu'à farfouiller parmi les décombres et les ruines. Un gars me prend en pitié et se décide de m'aider dans ma tâche. Il est gentil et ses couleurs sont d'un bleu détendu. Je lui parle d'un grand lit deux places, le plus grand et le plus confortable possible. Il hoche la tête et m'adresse un petit clin d'œil complice, à ce moment-là, son aura se pare de nuances pourpres que j'aurais dû savoir déceler.

Il veut tout faire lui-même, choisir le sommier, trouver le matelas, le retaper, me trouver des draps... Je lui dis qu'il ne me faut qu'un matelas et du tissu, il semble déçu, mais il fait tout ce qu'il y a à faire, ne me laissant pas le choix que d'être presque... passif... dans mon entreprise. Il se propose même de guider la barque qui servira d'embarcation pour le transport de ma literie. Je l'en remercie et il me dit que c'est un plaisir. À nouveau, cette nuance pourpre.

Pendant que nous... pendant qu'il rame, il me parle qu'il était marin, qu'il se sentait parfois bien seul lors de longues traversées, il me demande si je sais ce qu'est la solitude. Naturellement, je hoche la tête. Je ne pense qu'à toi, évidemment. À un moment, il se penche pour me saisir le menton et pour me forcer à le regarder.

"Fais pas cette tête, tu m'as moi, maintenant, tu n'es pas seul !"

Je lui souris, faiblement, alors que cette couleur pourpre commence à envahir un peu toute la barque... Et que je commence à ne pas aimer plus que cela. Une fois arrivé à terre, il saute dans le sable et nous débarquons le matelas. Il est redevenu gentil, et bleu clair, alors je me détends. Je le remercie encore et commence à prendre le paquet bien emballé pour le poser quand il s'en saisit et m'assure qu'il va s'en occuper...

... il reste abasourdi devant notre maison. Je suis sur le point de lui dire que je pourrais lui en construire une aussi, s'il le souhaite, mais je me rappelle à temps que je ne devrais pas montrer mes pouvoirs à quiconque. En tout cas, il me félicite, encore et encore, et cela commence à endormir ma méfiance. Je lui demande de laisser le matelas dans la remise, parce que j'ai encore besoin de temps, et surtout parce que je n'ai pas envie que le pourpre qui l'entoure de temps en temps entre dans notre chambre.

"Bon, tu voulais me remercier..."

J'hoche vivement la tête, tout sourire. Lui aussi... Son pourpre est là... Je déchante. Il s'approche de moi, trop près. Je me colle, dos au pilotis d'un ponton. Que me veut-il ? Il me sourit de toutes ses dents. J'entends le cliquetis métallique d'une ceinture qu'un déboutonne à la hâte. Ce n'est pas la sienne...

"Qu'est-ce qu..."

"T'inquiètes, je te laisserai mener la barque, cette fois."

Nous allons reprendre la mer ? Je ne comprends pas... Je ne comprends pas jusqu'à ce que je sente ses doigts glisser sur la peau de mes hanches, ses doigts chauds...

Toutes mes pensées se dirigent instantanément vers toi et uniquement toi. Je ferme les yeux tandis que sous l'étreinte, ma température corporelle diminue considérablement. Au moment où l'homme se met à genoux devant moi, je te vois, et je soupire de soulagement, les yeux brillants.

"Callista !"

Ça n'a rien d'une piètre tentative d'explication, c'est ni plus ni moins qu'un appel à l'aide.
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Callista
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Callista aperçoit de loin la “maison” tout en dôme de verre qui s’élance vers le ciel et en reste abasourdi. Son petit oiseau n’a pas été inactif pendant son absence, bien au contraire. Elle trouve cela magnifique.

Mais c’est finalement autre chose qui capte son attention, des murmures et des voix mâles, dont l’une, familière, lui parviennent derrière les hauts poteaux d’un ponton. Elle longe donc le bord de mer et en lâche son coquillage devant la scène qui s’offre à ses yeux.

Tout semble soudain ralentir, le mouvement des vagues qui se fracassent sur ses chevilles. les gestes de l’Humain agenouillé devant son Orion au pantalon ouvert et qui la fixe en prononçant son nom.
La fureur qui lui obstrue soudain la vue est telle qu’elle en perd son souffle. La douleur dans sa poitrine se fait si pointue qu’elle en lâche son coquillage pour presser ses mains contre son cœur.
Elle ne cherche pas à savoir ce qui vient de se passer exactement, elle n’a pas assez de raison pour cela encore. Elle n’est que pure haine et souffrance mêlées. Et pour l’instant, toute sa rage se focalise sur l’être humain qui ose toucher à ce qui lui appartient.

Son ire se traduit par un cri perçant, digne d’une Banshee, qui fait se retourner l’Humain. Elle a perdu tout atour humain, ne gardant que ses jambes. Ses cheveux semblent flotter autour d'elle, agité par le vent de sa colère surnaturelle. L’Humain se redresse maladroitement, tente de reculer.
Mais trop tard, Callista est déjà sur lui et le rejette au loin. L’homme, éberlué, la regarde avec une terreur plaisante, les fesses dans l’eau. Callista fend sur lui et s’agenouille dans l’écume.

- Pour toi, il n’y aura nul chant pour apaiser ton esprit. Nul endormissement de ta raison. Tu vas ressentir chaque seconde.

Sans aucune hésitation, ses doigts griffus se referment sur le membre à moitié durci qu’elle trouve entre ses jambes et d’un geste sec, elle l’arrache, trempant le pantalon de l’humain de son sang. Celui-ci hurle à la mort alors que Callista se redresse au-dessus de lui, son trophée toujours en main.

- C’est cela que tu voulais, n’est-ce pas ?

Elle lui enfourne dans sa bouche ouverte et l’humain la recrache aussitôt. Dans un dernier instinct de survie, il tente de s’éloigner de la sirène, laissant une traînée sanglante dans le sable. Et la sirène lui sourit, penchant la tête sur le côté avant d'éclater d'un rire mauvais.
- Crois-tu pouvoir m’échapper ?

Il ne lui faut que quelques pas pour le rejoindre. Comme un chat s’amusant avec une souris, c’est avec un plaisir sadique qu’elle le dépiaute petit à petit, oreille après doigts, jambes après bras, se délectant de ses hurlements, jusqu’à un déchaînement de rage d’une rare violence. Elle n’en dévorera pas un morceau. L’homme la dégoute bien trop. Elle n’hésite pourtant pas à croiser son regard pour y lire toute son agonie alors qu’elle referme ses griffes sur ses intestins encore chaud. La mort de sa proie la calme à peine. Il n’en reste plus qu’un tronc informe que la mer s'empresse d’avaler.

Elle respire vite et fort, le corps couvert du sang de sa victime. Elle se rend finalement compte qu’ils ne se sont pas éloignés tant que cela de là où ils se tenaient lorsqu’elle est arrivée.
Résolument, elle avance vers Orion, encore indécise de ce qu’elle lui infligera pour sa trahison. A quelques mètres de lui pourtant elle s’arrête. Sa vindicte s’amenuise ne laissant plus que l’arrière goût de l’ignoble trahison. Elle ferme les poings et lance d’une voix tendue.

- Que s’est-il passé ?

Elle lui donne une chance qu’elle n’a jamais donnée à d’autres. Celle de s’expliquer.
Parce que quelque chose, au fond d’elle, espère qu’Orion n’a pas cherché à lui faire du mal, espère toujours qu’il est différent.

- Désirais-tu cet homme ?
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Orion
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Je regarde la scène, interloqué. J'ai la sensation que je respire, que je vis, que... tout... maintenant que tu es là. Et pourtant, ton cri me plaque le dos contre ce pilotis que la mer vient lécher par marée haute. Qu'est-ce que tu es belle, magnifique, sauvage encore. Je pourrais regarder tes yeux durant des jours et des nuits sans jamais me lasser. Tes couleurs sont aussi assourdissantes que ton cri, elles sont terribles, elles sont aiguisées, elles sont impitoyables. L'homme se fait arracher à moi et il tombe dans l'eau avant que tu ne lui sautes dessus. Mes yeux s'agrandissent d'un coup alors que le pourpre de l'homme est remplacé par des couleurs qui existent dans ce monde, le pourpre qui s'étale dans la mer, partout autour de vous. Je me mets à trembler, non pas par compassion, mais parce que mon cœur hésite entre te retenir, me précipiter sur toi, ou fuir. Alors, je reste là. Mes ongles s'enfoncent dans le bois derrière moi, à s'en casser.

Jamais je n'avais vu autant de cruauté, de violence, et je finis par faire un pas, puis deux, en ta direction, pour te regarder faire, dans toute ta nature, ta beauté, et tes couleurs. Lui n'est plus et tous les cris qu'il pousse seront un de moins que j'aurais poussé si tu n'avais pas été là. Je comprends, confusément, qu'il souhaitait prendre du plaisir à mes dépens. À présent, c'est lui, la victime, ta victime. Je me penche pour ramasser mon pantalon sale de sable et d'eau de mer et me rhabiller comme je le peux.

Rapidement, ou trop lentement, il n'y a plus rien. Tes couleurs se mélangent avec les couleurs que tu portes, les siennes, pourpres. L'odeur qui me chatouille les narines est infecte. Tu t'avances, conquérante, vers moi, je fais un pas, mou, fatigué, vers toi. Et puis tu t'arrêtes. Je lève les mains, paumes vers le ciel, pour que tu viennes un peu plus près.

Ce qu'il s'est passé ? Ne le sais-tu pas ?

"Tu l'as fait payer."

Ta nouvelle question me serre le cœur. Alors, tu penses que je voulais cet homme ? Le fait que tu l'aies fait payer d'une manière aussi sauvage tandis que tu étais persuadé que nous étions consentants tous les deux me désarme tout à coup. Je ressens une nouvelle émotion. C'est un peu comme si j'étais rassuré sur mes propres sentiments de possessivité, et totalement sous le choc de ce que tu peux accomplir avant de comprendre.

Alors c'est moi qui comprends. Je tombe à genoux. Ces derniers jours de dur labeur n'ont pas entamé mon énergie plus que cela, à présent que je comprends ce qu'est la vraie fatigue. Mes mots viennent et s'en vont, des mots d'excuses, des explications, des... je ne sais pas. J'inspire et expire, un peu plus lentement. Puis, je me redresse et annonce d'une voix on ne peut plus claire :

"Merci, Callista."

Je refais un pas vers toi, ma sirène, avant de te répondre. Je ne fais qu'un pas, non pas parce que j'ai peur de ta réaction, mais parce que je ne veux pas m'imposer à toi.

"En aucun cas, je ne désirais cet homme. Je suis sincèrement navré de ne pas l'avoir vu venir. Je ne pensais pas que quelqu'un pouvait... prendre... quelqu'un d'autre de force. Enfin si, cela, je le savais, mais je ne pensais pas que ça m'arriverait à moi. Et je pensais que si ça m'arriverait, je l'aurais vu venir. J'ai été stupide, et tu m'as sauvé."

Je tends la main pour prendre la tienne. La tienne est froide et poisseuse de sang, la mienne est glacée et tremblante.

"Je ne te demande pas de me croire sur parole, pas encore. Alors, je t'en prie, connais-moi. Touche ma peau, et pardonne-moi d'avoir été confiant."

Ma gorge se noue et mon regard se baisse.

"Tu as raison, les hommes sont vraiment cruels."

Une petite larme coule sur ma joue, elle a la couleur de confusion, de la frustration, et du regret.

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Callista
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- Merci, Callista.

Elle le regarde approcher, les narines frémissantes comme un animal sauvage, le monstre qu’elle est et qu’elle a débridé sans le moindre remord pour mettre en pièce cet humain.
Orion lui révèle une vérité probable qui n’a même pas encore eu le temps de faire son chemin dans son esprit, trop accaparé qu’elle était par elle-même. Pas un instant il lui vient à l'esprit qu'il pourrait lui mentir. Elle l'en croit incapable.
SA souffrance, SA colère.
Tout cela a été si violent… elle ne sait même pas comment il lui est possible d’avoir eu aussi mal au cœur.
Mais il ne s’agit pas d’elle à cet instant.

La charpie d’humain qui flotte quelque part a essayé de faire du mal à son petit oiseau.

Il n’y a pas eu de trahison mais une agression et c’est au moment où sa main glacée touche la sienne que sa colère s’évapore comme de l’eau, son humeur changeant du tout au tout. Ses yeux retrouvent leur bleu électrique, et ses membres reprennent des caractéristiques plus humaines.

- Je ne te demande pas de me croire sur parole, pas encore. Alors, je t'en prie, connais-moi. Touche ma peau, et pardonne-moi d'avoir été confiant.

Elle voudrait presque pouvoir faire revivre l’immonde déchet de l’Humanité pour le tuer à nouveau. Ses doigts serrent ceux d’Orion.
- Tu as raison, les hommes sont vraiment cruels.
Le voir pleurer active soudain à nouveau son corps. Sans se préoccuper de son état déplorable ni de l’odeur qui doit l’enveloppée, elle vient se serrer contre lui.
- Mon pauvre petit oiseau innocent, ne pleure pas. Il n’y a rien à pardonner si cet Humain a tenté d’abuser de toi et de ta confiance.

Elle l’encercle de ses bras, lui créant un cocon de protection. Quand bien même il y a quelques minutes encore, elle envisageait de lui faire du mal, elle sait à présent combien elle s’est laissé emportée par de trop vives émotions.

- Je te crois. J’ai pensé… j’ai cru que tout recommençait à nouveau et…
Elle se tait, soudain inquiète de le sentir si glacé contre sa peau et frotte doucement sa peau. Puis ses paumes salies cerclent son visage qu’elle bascule vers le bas. Elle aspire ses larmes entre ses lèvres.
- Pourquoi es-tu si froid ? Comme elle aimerait pouvoir lui donner de la chaleur. Mais elle en est malheureusement dépourvue. T’a-t-il fait le moindre mal ? Dis-moi… dis-moi comment t’aider… comment effacer ce qu’il t’a fait subir ?

Il lui vient alors à l’esprit qu’après avoir vu sa vraie nature, la cruauté avec laquelle elle peut agir, il pourrait avoir peur d’elle et de ses élans de colère et ne plus vouloir la côtoyer ou pire… il pourrait la détester pour ne pas avoir su voir.

- En vérité, c’est à toi de me pardonner. Quand je t’ai vu en une autre compagnie que la mienne, j’ai cru devenir folle. Je désire bien trop fort d’avoir pour moi seule, Orion. Ce désir peut être dangereux pour toi. Alors si tu souhaite que je m’en ailles, tu n’as qu’un mot à dire, mon petit oiseau.

Après toutes ses atrocités, elle lui sourit pourtant avec une douceur qu'elle ne réserve qu'à lui.
Elle ne lui en voudra pas, parfaitement consciente que ce qu’elle lui a montré d’elle aujourd’hui n’a rien d’aimable ou de séduisant.
Malgré tout, elle ne regrette pas un instant d’avoir fait souffrir cet homme.
A ses yeux il n’a eu que ce qu’il méritait.  
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Orion
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Je me sens si coupable que j'aurais préféré qu'elle me dévore ici et maintenant pour ne plus ressentir ce genre de choses. Ta main caresse mon avant-bras de ta paume fraiche, comme un baume sur une blessure, je me sens me reconstruire, petit à petit, passer encore d'une émotion à l'autre sans réelle logique ni répit. Tes couleurs à toi changent aussi, devenant moins menaçantes et plus réconfortantes.

Cette sensation se répercute dans tout mon corps quand tes bras m'entourent, comme une protection bienvenue. Ici, il ne m'arrivera rien.

"Je ne savais pas ce qu'il voulait faire, je t'assure. Si seulement j'avais pu le deviner, je... Si tu n'avais pas été là..."

Mes mots se perdent contre la peau fine de ton cou. Le reste n'est qu'un assortiment de phrases sans aucune logique. Je n'aime pas être faible, vulnérable, et naïf. Qu'aurais-je dû faire autrement ? Aurais-je pu faire quelque chose pour l'empêcher ? Peut-être pas. Mes yeux s'ouvrent soudainement.

"Tu pensais que quoi recommençait ?"

Cette phrase me fait penser à ma propre existence, au fait que tu puisses m'avoir connue auparavant sans me le dire, que j'ai déjà fait cette erreur... Et puis je me dis que cela ne me concerne pas, tes couleurs n'étaient pas tournées vers moi au moment où ces mots sont sortis, cela te concerne, toi. Mais tu n'en dis pas plus, alors je saurai être patient, je saurai mériter cette confiance, avec le temps.

"Je suis froid parce que je ne me sens pas bien. Il ne m'a pas fait mal, pas physiquement, du moins. Je... Il ne m'a pas demandé mon avis avant... Mais c'est tout ce qu'il a fait."

Il aurait pu brûler d'un claquement de doigt de ma part, et pourtant, j'en ai été incapable. Je ne me sentais pas de le menacer, le repousser, ou le tuer. C'est un peu comme si je voulais attendre d'être vraiment certain qu'il fasse une chose impardonnable pour agir. Toi, Callista, tu n'as pas eu cette patience, et je t'en remercie de tout mon cœur. Pour ma part, je suis et resterai la proie parfaite.

"...Je ne sais pas comment me soigner, parce que je ne sais pas ce qui m'arrive. Mais cela va passer, je suis confiant."

Je m'en remets toujours, c'est dans ma nature. Je commence à croire que le prix à payer est simplement de devoir être plus sensible que les autres à chacune de mes blessures. Tu essaies de te dégager de mes bras qui se sont fait étreinte autour de toi, c'est à regret que je te laisse te reculer un peu afin que nous puissions nous regarder. Tu me parles d'une chose que je ne comprends que trop bien.

"Callista, je peux être honnête..." ce n'est pas une question. "Si j'avais vu qui que ce soit être proche de toi, j'aurais sans doute voulu faire à peu près la même chose que toi, tu as fait à cet homme. Ce n'est pas dans ma nature, tu l'as dit toi-même, alors je ne l'aurais pas fait... Mais cela m'aurait serré le cœur de douleur, une de ces douleurs qui n'est pas soignable avec des plumes. Je suis conscient de ce que tu es capable à présent. Cela me donne une excellente libération de l'esprit pour ne plus laisser personne s'approcher de moi de la sorte."

J'ai vu ton vrai visage, ma petite sirène, et je n'en suis encore que plus attiré. Est-ce que ta magie est-elle si puissante ?

"Pour rien au monde, je veux que tu t'en ailles. Serre-moi encore contre toi. Je n'appartiens qu'à toi."

À nouveau, je m'enfouis dans tes bras. C'est seulement maintenant que je sens mon cœur pulser plus librement. Je prends une grande inspiration et je souffle un air beaucoup plus chaud que ces dernières respirations. Mes doigts contre ta peau se réchauffent petit à petit... Lentement, je revis. Tu es la dernière personne à me toucher et la sensation des doigts de l'homme sur moi s'en va à mesure que tu prends possession de moi. Ma peau commence à se réchauffer, enfin, et quand notre étreinte prend fin, je te fais enfin un sourire, le premier vrai depuis ta dernière visite.

"Est-ce que tu veux voir chez nous ?"

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Callista
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- Callista, je peux être honnête… Elle hoche simplement la tête. L’honnêteté est aussi rare est précieuse que la confiance. Si j'avais vu qui que ce soit être proche de toi, j'aurais sans doute voulu faire à peu près la même chose que toi, tu as fait à cet homme.
Elle émet une sorte de gloussement ravi, comme si elle était soudain une simple jeune fille et non pas une vicieuse meurtrière.
- Vraiment ? Tu es possessif toi aussi mon petit oiseau ?
- Ce n'est pas dans ma nature, tu l'as dit toi-même, alors je ne l'aurais pas fait... Mais cela m'aurait serré le cœur de douleur, une de ces douleurs qui n'est pas soignable avec des plumes.
- Je sais de quoi tu parles, murmure-t-elle d’une voix tendue en pressant sa paume contre le pauvre coeur du phénix. Elle aimerait le préserver à jamais de cette douleur-là. Ou au moins dans cette vie.
- Je suis conscient de ce que tu es capable à présent. Cela me donne une excellente libération de l'esprit pour ne plus laisser personne s'approcher de moi de la sorte.

Elle le fixe sans ciller, la poitrine soulevée par un souffle bien plus paisible.

- Tu le ferais donc par pitié pour ces gens ? Ne laisse jamais personne te faire du mal Orion. Jamais. Sous aucun prétexte. J’aurais pu ne pas être là… souffle-t-elle avec une pointe d’angoisse en caressant sa joue.
- Pour rien au monde, je veux que tu t'en ailles. Elle lui sourit alors, un sourire éblouissant. Alors qu’il aurait eu toutes les raisons du monde de la rejeter, il souhaite qu’elle reste. Serre-moi encore contre toi. C’est ce qu’elle fait, se glissant autour de lui comme une algue souple.

- Je n'appartiens qu'à toi.
Ses mots déclenchent une pulsation douloureuse au creux de sa poitrine et elle en lâche un faible gémissement en l’étreignant plus fort encore. Elle se laisse alors aller à exprimer son vœu égoïste.
- Oui, tu es à moi petit oiseau. Rien qu’à moi…

Ses doigts se coulent partout où ils peuvent et Callista a le plaisir de sentir le corps du phénix se réchauffer sous la pulpe de ses doigts. Le sang a séché, elle n’en laisse plus de trace sur lui, alors la sirène le marque avec autre chose : une tendresse qu’elle redécouvre avec lui, sa possessivité presque maladive, l’affection qu’elle éprouve pour lui et qui se glisse de plus en plus profondément en son être sans qu’elle ne puisse rien y faire.
Finalement, elle recule pour l’observer et le sourire qu’elle découvre la réchauffe subitement, elle aussi.
Irrésistible, songe-t-elle

- Est-ce que tu veux voir chez nous ?
- Chez nous ? répète-t-elle un peu émerveillée. Un nouveau rire s’échappe de sa gorge et prise d’une pulsion subite, elle l’oblige à se baisser vers elle pour lui voler un baiser rapide, les bras enroulés autour de son cou.
- J’adorerai cela… l’aperçu de ce que j’en ai vu à l’air magnifique ! Mais d’abord, laisse moi me nettoyer de tout cela. Je ne veux pas que ton… notre chez nous soit sali par ce qui vient de se passer.

Elle quitte ses bras et se dirige vers un coin de mer propre où elle disparait un bref instant avant de remonter à la surface, le corps couvert de gouttelettes d’eau pure et de sel mais dépourvu de la moindre couleur carmin. Elle reparaît avec le coquillage qu’elle avait prévu de lui offrir entre les mains, sa robe légère plaquée contre elle.
Callista marche vers Orion sans plus la moindre trace de menace dans son attitude. Elle a retrouvé son humeur légère d’avant, tout en se disant qu’Orion a sans doute été bien plus marqué qu’elle.
Elle lui sourit et colle la coquille contre son oreille.

- C’est un cadeau… tu entends ? Il a capturé ma voix à force de l’entendre. J’ai pensé que cela te fera un souvenir de moi lorsque nous serons séparés… Elle glisse ses doigts entre les siens. Montre-moi, mon tendre ami.
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Orion
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Possessif ? Oui, bien sûr ! Pourquoi ne le serais-je pas ?

"En même temps, quand on a le privilège d'avoir un trésor tel que toi, on en prend soin. Cela peut déboucher sur des réactions inappropriées."

Tu sais de quoi je parle ? T'es-tu déjà faite abuser ? Cette idée me fait froncer le nez. Je pense qu'il n'y a pas beaucoup de choses qui me rendraient violent. Cependant, je sais que cela en fait partie, je pense que même l'idée pourrait faire beaucoup de mal. Comme toi, je ne me sentirai sans doute pas de découvrir pleinement ce qui s'est passé avant de me laisser consumer par la colère.

"C'est...Cela." Je baisse la tête, tu as tout à fait raison. Tu aurais pu ne pas être là. "Je pensais juste... enfin, je ne savais pas... Je ne savais pas que les hommes prenaient sans demander." Je suis si triste de m'être fait avoir ainsi. Je te regarde à nouveau dans les yeux. "Cela n'arrivera plus. C'est une promesse."

Je souris quand tes mains parcourent mon corps, comme si tu prenais plaisir à le découvrir. J'adore le contact de tes doigts qui efface petit à petit le souvenir de l'autre. Tu l'effaces au profit d'un nouveau souvenir bienvenu, plus important, plus grisant.

Au bout d'un moment qui me paraît atrocement court, je te propose d'aller visiter notre nouvelle maison. Tu as l'air heureuse à cette idée, mais tu me demandes un instant pour aller te laver. Je hoche la tête et te regarde disparaître sous l'onde et revenir après un moment beaucoup trop long. Je ne perds absolument pas une miette de tout ce spectacle. Tu reviens avec une chose entre tes mains que tu tends vers moi. Après un instant à contempler ta peau qui s'est parée de petites perles d'eau, je lève les mains au moment où tu me place un énorme coquillage sur l'oreille.

"Je te remercie pour ce cadeau magnifique..."

Je prends le coquillage contre moi et te prends par le bas pour nous entraîner loin de ce pourpre que je devine encore du coin de l'œil.

Notre endroit se dévoile, et je suis ravi de constater qu'il ne porte aucune trace, ni physique, ni dans mon cœur, de cet homme dont j'ignore jusqu'au nom. La maison commence à dévoiler ses éclats de fin de soirée. Immédiatement, je me sens comme un petit fou à sautiller partout.

"J'ai pris la cabane qu'on avait trouvée. J'ai retiré les murs, j'ai creusé dans le sol. Ici, c'est ma remise, c'est là que j'entrepose tout. J'ai le matelas pour toi, que tu m'as demandé. On a juste à retirer la housse, et à le monter. Viens !" je lui prends la main et l'entraîne dans la pièce principale où un feu crépite doucement en nous attendant. "Voilà, ça, c'est la cuisine, si tu veux manger quelque chose. Ça, c'est le four..." Je l'entraîne dans une autre pièce, souterraine. Celle-ci ressemble à une grotte en pierre fondue. "Regarde, je t'ai fait une baignoire en verre ! Une grande ! Comme ça, tu as juste à faire venir l'eau de la mer par ici, et je pourrais la chauffer, si tu le souhaites." en fait de baignoire, on dirait plutôt une petite piscine thermale... cependant, je la trouve trop petite encore. Je me tourne vers toi, un peu paniqué. "Mais je l'agrandirai, si tu veux. Oui, je l'agrandirai ! Voilà ton miroir !" je lui montre une pièce ouvragée entourée de métal sculpté. Le miroir possède des colorations sur le contour, comme pour montrer l'aura d'une personne. Malheureusement, ces couleurs ne changeront jamais...

Je pose le coquillage sur un rebord de la baignoire et te reprends par les mains pour t'entraîner sur l'escalier, puis sur un autre escalier qui mène au sommet du dôme.

"Voilà, ça, c'est la chambre !"

Mes bras s'ouvrent pour montrer la vue qui s'étale en contrebas, la mer s'offre à nous. Le pourpre du monsieur n'est plus. C'est très nerveusement que je te demande

"Qu'en penses-tu ?"

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