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 L'oiseau et le poisson

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Orion
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Je me vois voler, en forme humaine, et je te vois avec moi. Sommes-nous dans le ciel ou dans la mer, je me rends compte que cela n'a strictement aucune importance. Tu es avec moi, et nous nous serrons dans les bras l'un de l'autre dans cet environnement teinté de mer et de ciel.

Et puis la chaleur s'en va, pas brutalement, mais petit à petit. Autour de nous, tout s'assombrit un peu avant de réapparaître. Et puis tu n'es plus là, avec moi. Je t'appelle, mais il semble que tu t'éloignes. Au détour d'un corail nuageux, je ne me souviens plus par où tu es partie, et je me mets à te chercher, à t'appeler, en vain. Et puis, au loin, un chant enchanteur me répond, faiblement...


"Callista !"

Je plaque une main sur mon torse, mon cœur bat fort. Puis je porte une main à ma bouche.

"Pardon, j'ai cru que tu étais..."

Tu n'es plus là. Je regarde autour de moi, sous le lit. Je prends la couverture pour m'en draper et te cherche dans toute la maison sans succès. Et puis je vois tes pas dans le sable, en dehors. Je les suis avant de remarquer que tu t'es retournée avant de plonger dans la mer. Cela ne m'aurait pas alarmé, en temps normal, cependant, quelque chose ne va pas. Il y a un bateau au loin dont les couleurs que je peux percevoir ne me disent rien de bon. Je sais que je ne devrais pas y aller, je devrais te chercher d'abord, je le sais très bien. Tu es forte, tu peux renverser ce bateau et charmer ses occupants sans aucun problème.

Mais je sais aussi que cela me fait trop peur pour que je sois capable d'y réfléchir. Tu es là bas. Je ne sais pas comment je le sais, mais je le sais. Alors, je prends appuis sur mes jambes et laisse la couverture tomber au sol. Qu'est-ce que cela fait du bien de retrouver ses plumes, ses ailes, son bec, et ses yeux perçants. D'un battement d'aile et d'un mouvement du dos, je me dirige vers le ciel avant de piquer en oblique sur le bateau. Je suis sur le point de me poser quand je la vois... je te vois...

Ce n'est pas toi. Toi, tu es forte, et sans aucune possibilité pour que tu te sois laissé piéger. Est-ce moi qui t'ai affaibli, ou est-ce...

Cette couleur pourpre...

Cette fois, c'est moi qui vois rouge.

Je me mets à crier alors que plusieurs marins sont déjà en train de se ressaisir et pointent un genre de canon muni d'une pointe en flèche vers moi. D'instinct, je sais ce que c'est. J'esquive le projectile qui est muni d'une corde. J'attrape cette corde et commence à tirer dessus, finissant par l'arracher et faire tomber le tout dans l'eau. Les hommes commencent à grogner, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que c'est vraiment un moindre mal.

"Écartez-vous d'elle..."

Certains obéissent, pas tout le monde. Pour ma part, je pose mes pattes sur le pont, crachant une gerbe de feu pour éloigner les idiots qui voudraient s'approcher. Ils ont tous cette aura pourpre. Je n'ai pas le choix, mais toi d'abord. Il y a quelqu'un qui est resté près de toi et je remarque avec horreur ce qu'il te faisait. Je pose sans ménagement une patte sur lui pour l'éloigner de toi et plante mon bec dans son flanc. Alors, qu'est-ce que cela fait ? C'est agréable ? Il hurle, et je n'aime pas qu'il hurle. Je le serre entre mes griffes. Celui-là, je te le servirai à dîner, ma chère.

La tête pleine de sang, je remarque que je ne pourrais pas venir à bout de tes chaînes, pas comme ça, pas devant tout le monde. Mais tu es blessée, trop blessée pour attendre.

Je glisse mon mec rapidement sous mon aile pour en arracher trois plumes. Avec mon autre patte, je retire rapidement tout ce qui perce ta précieuse chaire et applique mes plumes sur tes blessures. Cela ne suffira pas, mais sois patiente, je prendrai soin de toi.

Un nouveau cri, le mien. Une flèche s'est fichée dans mon aile. Elle tombe mollement sur le sol avec un bruit sec. Il n'y a pas de chair ici. Je change d'appuis et commence à écraser l'autre homme sous ma patte. Il se met à hurler, je veux qu'il hurle.

À présent, nous allons voir si ses amis sont si dévoués que cela à vouloir le sauver. S'ils continuent à nous menacer, tu auras du marin broyé à manger.

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Callista
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Callista voit arriver le phénix bien avant les hommes puisqu’elle lui fait face. La faible lueur du jour fait pâle figure en comparaison de l’éclat de ses plumes. Malgré la douleur, elle s’agite faiblement et tente de monopoliser ses forces pour lui ordonner de s’en aller. Elle ne veut pas qu’il se fasse voir de ces monstres, ne veut pas qu’il finisse blesser ou pire encore, à cause d’elle…
Et si elle devait être tout à fait honnête, son orgueil se refuse à lui apparaitre si faible… si diminuer… à la place d’une proie plutôt que celle du prédateur. Elle doit lui sembler bien ridicule et stupide de s’être laisser berner de la sorte.
A moitié groggy, elle tente pourtant de se redresser un peu et l’acier mord vicieusement sa peau.

- Vas… vas-t-en… Ne les laisse pas…
Les mots ont bien du mal à sortir de sa bouche pâteuse.
Elle a des doutes quant à ce qu’elle voit ensuite. Elle ne reconnait pas son petit oiseau d’ordinaire si doux. Il se montre implacable et féroce, plus magnifique que jamais.

Un cri lui échappe lorsqu’on retire le couteau de son flanc.
Un hurlement de bête agonisante retentit cette fois lorsque la pointe du harpon quitte ses chairs en bouillie et que son sang inonde le pont de l’embarcation.

Elle pense s’être évanouie ensuite quelques secondes car le reste lui semble flou. Elle se sent partir et lutte vainement pour échapper à ces vagues de souffrances ininterrompue, à cette gangue de froid qui l’entoure comme des serres cruelles.
Mais par un miracle que son esprit n’arrive pas encore à identifier, une douce chaleur part de son ventre et se propage doucement. Pas assez pour faire partir le froid, suffisamment pour le tenir en respect.
La sirène est comme suspendue à un fil et aux cercles d’acier autour de ses poignets.
Ni morte, ni vivante.

Elle ouvre difficilement les yeux et relève lentement la tête vers l’oiseau de légende qui se tient devant elle. Qui la protège.
- Orion… murmure-t-elle sans savoir si elle souhaite lui dire au revoir ou pardon.
Elle refuse de regarder quoique ce soit d’autre. Si elle doit rejoindre les profondeurs des Abysses, elle le fera en ayant l’image de son splendide petit oiseau gravée sur les rétines.

Ainsi elle ne voit pas les mouvements brusques de recul de l’équipage, terrifié autant que fasciné par cette apparition. L’un d’eux, plus courageux que les autres, sort une arme à feu et vise le phénix.
- Lai…laisse le !
- Les gars… chuchote l’un d’eux en retirant son casque. Vous avez vu ce que les plumes ont fait à la sirène… il pointe du doigt les blessures de Callista bien moins terribles qu’il y a quelques secondes. Vous vous rendez compte de la valeur de ces putains de plumes ?
Soudain très consciente de son environnement et des regards avides que les hommes portent sur le phénix, elle siffle entre ses crocs.

- Ne le … touchez pas !
Blessée, affaiblie et droguée, elle a parfaitement conscience de ne pas être une menace. Oh pourtant comme elle aimerait leurs arracher les yeux à tous pour avoir osé les poser sur son oiseau avec cette cupidité qu’elle connait bien. Et son regard retrouve cette combativité qui est la sienne, les tuant mille fois et de plus en plus cruellement dans le fond de ses iris inhumains.
- Brûle… brûle ce bateau, Orion. Elle avec s’il le faut. Ils… ne doivent pas savoir… ce que tu es…
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Orion
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Tu me parles, et je t'entends. Tu voudrais que je te sacrifie à mon secret. Cette idée me fait sourire parce que je suis certain que tu sais déjà que la réponse est non. Mille fois non. Je ne te sacrifierai pour rien au monde, même si cela doit être moi qui prends ta place, et toi qui prends la fuite. Tu murmures le prénom de cette vie-là. Cela me donne de la force, une force que chaque humain ici-bas va amèrement regretter.

Mes plumes ne sont pas des "putain de plumes" et elles n'ont aucune valeur si elles sont arrachées plutôt que d'être données. Autour de moi, l'air se brouille. Il n'est plus chaud, il est devenu ardent.

Brûler le bateau ? J'en suis capable, mais j'en suis bien incapable. Tu es dessus, tu partirais en fumée. Cependant, il y a une chose que je peux faire. Je regarde les hommes, tour à tour, ils me menacent, et moi, je les vois en face, je vois les visages qui vont disparaître de ce monde. Puis, je baisse mon regard sur le pont.

Finalement, j'ouvre un large bec et laisse s'échapper une gerbe de flammes d'une chaleur concentrée. Ce n'est pas pour mettre le feu, c'est pour forer. Le pont craque et quand mes flammes atteignent le fond du bateau, les gens commencent à comprendre au moment où l'eau commence à entrer dans les cales. Il est trop tard.

"Il est en train de nous couler !"

Certains n'attendent pas les ordres pour prendre des décisions. D'autres me menacent encore. Les derniers, enfin, commencent à sortir les canaux. Il y a un craquement, et le bateau s'abaisse de quelques centimètres. Je concentre mon énergie sur le fait de ne surtout pas me laisser acculer, mais la couleur du courage les quitte, et tous rejoignent les barques, à regret. Barques qui volent en fumée peu après avoir été décrochée. Je veux qu'ils périssent noyés, tous. Le feu est trop ravageur pour eux.

Le bateau s'enfonce encore et certains marins ont sauté à l'eau. Qu'ils nagent, qu'ils s'épuisent, ils n'en seront que plus tendre.

Pour ma part, mes pattes commencent à être immergés. Je ne te quitterai pas. J'attrape les anneaux qui t'entravent avec mon bec, et si j'ai la capacité de les brûler, je n'ose pas le faire, j'ai trop peur de te blesser. Je n'arrive à rien et ma queue commence à s'immerger dans l'eau. J'espère que tu vas bien. J'abandonne ma lutte et entreprends de m'arracher une plume, une plume de queue, une grande, salée d'eau de mer. Celle-ci te soignera. Elle est dure et douloureuse à déloger. C'est quand j'ai de l'eau jusqu'au milieu du dos qu'elle daigne enfin se déchausser. Je la plaque contre ta blessure de ma main. Mon corps d'oiseau m'ayant abandonné. Je suis là, nu, contre toi. Nous nous enfonçons de plus en plus vite.

Avant que nous ne soyons totalement immergés, je plaque mes lèvres contre les tiennes. S'il te plaît. Donne-moi ce dont j'ai besoin.

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Callista
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La chaleur qui règne soudain autour de la sirène la fait instinctivement reculer. Mais elle est vite arrêtée par ses poignets entravés. Sa peau sèche à grande vitesse et malgré sa volonté, ses yeux se ferment en attendant le feu qu’Orion déchainera sur ses stupides humains.  

- Il est en train de nous couler !

Cette exclamation lui fait rouvrir les paupières pour constater que tout le monde est encore en vie et qu’un trou au bord fondu vient d’apparaitre sur le pont.
« Non… non… Orion ne les laisse pas s’en sortir. Ils vont revenir… »

Mais pas un mot ne franchit ses lèvres. L’impuissance qu’elle ressent est terrible, et elle en sert les mâchoires. Elle avait pourtant promis de le protéger.
Quelle idiote !

Les marins s’agitent alors qu’elle reste là, monopolisant ses dernières forces pour tirer sur ses liens d’acier. Mais elle est bien trop faible pour arrive à quoique ce soit d’autre qu’à les déformer à peine.
Le feu du phénix éclaire à nouveau le ciel de plus en plus pâle sans qu’elle ne sache ce qu’il vise. Elle espère que les humains brûlent jusqu’au dernier. Mais sur le bateau, c’est l’eau qui envahit tout sans qu’Orion ne fasse mine de bouger. La sirène pousse pourtant un profond soupir de soulagement en sentant l’eau salée sur sa peau.
Alors que le phénix lutte contre le métal qui la maintient prisonnière, le bout de ses doigts frôle son bec.

- Vas-t-en, petit oiseau… je m’en sortirai… Je te le promets.
Elle se hisse pour y déposer un tendre baiser.
- Envole-toi… je t’en prie…
Mais cette entêtée créature refuse de l’écouter et est occupée à elle ne sait quoi. Callista tente encore de le repousser, lui intimant de partir en enchainant suppliques et menaces. Finalement, il se tourne vers elle en forme humaine et appose sa main contre son ventre immergé.
A nouveau la chaleur, à nouveau cette sensation d’engourdissement bienfaiteur qui parcourt tous ses membres et la libère de la douleur. Mais la drogue et la perte considérable de son sang l’ont fortement affaiblie.
- Regagne la plage… Orion ? M’entends-tu ?

Son obstination à rester à ses côtés commence à l’affoler, le bateau coulant à présent à une vitesse vertigineuse. Elle se débat encore avec ses liens lorsqu’il plaque sa bouche contre la sienne. L’eau leur arrive au menton.
Elle sait ce qu’il cherche et pendant un cours instant, elle hésite à le lui donner, espérant qu’il retrouve la raison et nage loin de l’aspiration créer par le naufrage. Mais la crainte qu’il ne cherche à rester malgré tout se fait plus forte et elle ouvre ses lèvres pour lui partager son souffle.
Quelques secondes suffissent heureusement car elle se fait entrainer rapidement avec l’épave, aspirer vers les fonds. Elle se sert de cette force prodigieuse pour tenter de briser ces fichus menottes et y parvient finalement au prix d’un effort considérable et de chairs meurtries.

Elle agite aussitôt la queue pour remonter attrapant au passage la main d’Orion pour l’éloigner de cette succion redoutable. Elle y jette ses dernières forces et ne s’arrête que lorsqu’elle ne sent plus aucun courant les emporter. La sirène fait face à Orion, une émotion indéchiffrable dans les yeux et vient poser son front contre le sien. Des bruits de nage les entourent et lui font redresser la tête.
Une mélopée plus sauvage et rauque s’échappe de la gorge de Callista. Si elle est bien trop faible pour se charger d’eux, elle connait d’autres créatures affamées. Des formes sombres les frôlent et les corps massifs et puissants de requins fendent l’eau. Bientôt, des cris de détresse retentissent en sourdine et des remous paniqués se créent.
- Il n’y aura pas de témoins.  
Elle se sent atrocement faible et coupable. La sirène cherche à se blottir contre le phénix.
- Pardonne-moi, souffle-t-elle.
Elle relève ensuite le menton, le visage déformé par la colère et l’inquiétude.
- Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ? Pourquoi t’es-tu montré à eux ? Tu imagines ce qu’ils auraient pu te faire ?
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Orion
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Je regarde le spectacle avec une fascination opale, presque blanche. Toi, ma sirène, qui arrive à te libérer, et tes amis qui semblent ravis de se repaître de personnes qui ont toujours cherché à les tuer. Tu es belle, ma sirène, tu es belle quand tu es libre. Je ne veux plus jamais te savoir prisonnière, je ne veux plus que tu sois blessée, je ne veux plus sentir l'odeur particulière de ton sang dans l'air, ni le voir couler dans l'eau.

"Tu veux me désigner celui que tu aimerais manger ?"

Il est hors de question de gâcher une source de nourriture aussi substantielle. Déjà les requins se partagent les morceaux mais délaissent déjà certains corps. Ces parties seront retrouvées si on les laisse. Cependant, nous avons le temps…

"Pourquoi devrais-je te pardonner ? Tu n'as pas mal agit !"

Ta question étire mes lèvres en un sourire.

"J'ai fait exactement la même chose que toi. Tu t'es montrée toi aussi, et je ne suis pas persuadé que ton sort aurait été mieux que le mien."

Et non, Callista, je ne suis pas mieux que toi. Ma vie n'est pas plus précieuse que la tienne. Si j'étais arrivé trop tard…

Mes mains se serrent autour de tes bras d'écailles brillantes.

…si j'étais arrivé trop tard, il ne serait plus rien resté du bateau, des pêcheurs, de cet endroit, puis de moi. J'aurais sans doute pris goût au sang et à la vengeance dans la foulée, peut-être pas, cela n'aurait pas eu la moindre importance. Ces pensées sombres s'envolent peu à peu alors que je prends conscience que tu es là, avec moi, faible, mais bien en vie.

"Je vais m'occuper des survivants."

Mais je ne te lâche pas. Je me place dos à toi, que tu puisses t'accrocher. D'un coup de rein, je m'arrache à la mer, à la pesanteur. Je me rappelle juste à temps qu'il me manque des plumes de vol et je me rétablis. Ma queue réduite, mes rémiges, sont compensés par de puissants battement d'ailes. Je fond sur une petite barque que les requins harcèlent et la réduit en cendres. Cette fois, pour retrouver un corps, ce sera plus délicat…

Je nous relève pour essayer de trouver d'autres personnes à faire disparaître. Envoyer un message ne servira à rien. Les os privés de chaire coulent, de toute façon.

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Callista
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Manger n’est absolument pas dans les priorités de la sirène. Elle est encore trop inquiète, trop fébrile, rongée par la rage et la culpabilité. C’est cette dernière qui prévaut.
- Pardonne-moi.
- Pourquoi devrais-je te pardonner ? Tu n'as pas mal agi !
Elle secoue la tête et sa longue chevelure peine à suivre le mouvement dans l’eau, flottant comme des volutes de feu ardent.
- C’est parce que j’ai tué cet humain qui te voulait du mal qu’ils étaient là aujourd’hui, qu’ils se rapprochent dangereusement de toi. Et j’ai été stupide de tomber dans leur piège.

Elle sait que sa faiblesse vient aussi de cette drôle de piqûre qui a engourdi tous ses sens. Elle le contemple, se rend compte à quel point ils ont été proches de la fin.

- Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ? Pourquoi t’es-tu montré à eux ? Tu imagines ce qu’ils auraient pu te faire ?
- J'ai fait exactement la même chose que toi.
- Et crois-tu donc que toutes mes actions soient toujours raisonnables ?
- Tu t'es montrée toi aussi et je ne suis pas persuadé que ton sort aurait été mieux que le mien.
- Ils connaissaient déjà ma race ! Toi, non, seulement tu révèles ton existence mais en plus tu leur montres de quoi sont capables tes plumes ! Tu es le seul phénix de ce monde. Je suis une sirène parmi d’autres !

Le moment n’est sans doute pas idéal pour une dispute et elle finit par l’embrasser avec empressement.
Sa colère est à la hauteur des évènements qu’ils viennent de vivre, de l’inquiétude qui l’a saisi, non pas pour elle mais pour lui.

- Je vais m'occuper des survivants.
Elle hoche la tête en silence et reprend le souffle qu’elle lui a donné avant qu’il ne s’élance hors de l’eau. Callista reprend sa forme humaine, plus légère et se coule sur son dos. Elle ne bouge pas pour ne pas être un poids supplémentaire pour lui alors qu’elle le sent lutter pour stabiliser son vol. La joue contre ses plumes, elle laisse sa chaleur l’envelopper.
Elle contemple ensuite avec une satisfaction crasse les humains se faire brûler sans sommation. L’implacabilité d’Orion lui tire un petit rire et la voracité de son feu déclenche d’agréables frissons sur tout son corps. La sirène pointe du doigts la dernière embarcation qui tente de s’échapper.
- Là !

Une fois la chose faite, Callista frotte sa joue contre son corps de volatile.
- Ne te préoccupe pas de ma faim… je voudrais rentrer chez nous… s’il te plait…
S’effondrer sur leur lit, le serrer contre elle tout en continuant à l’abreuver de remontrances pour son imprudence jusqu’à ce qu’elle cesse de ressentir cette terrible angoisse qui ne la lâche pas.
Elle aurait pu le perdre, elle l'a obligé à tuer…
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Orion
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"Pour moi, tu es unique."

Pour moi, tu n'es pas une sirène, ni même une sirène qui m'apprécie suffisamment pour ne pas me dévorer tout de suite. Tu as tué pour m'avoir à toi. Tu m'as accordé toutes les premières fois que je pouvais rêver. Tu m'as donné du temps, et surtout, tu m'as donné ton cœur à réparer. Je sais que je vais me faire gronder par ta douce voix qui sera devenue furie. Mais là, tout de suite, j'ai envie d'effacer les hommes et de te ramener près de moi.

J'obéis à ton geste, réduisant la petite embarcation à néant. Ma serre se referme sur un homme qui essaie de nager pour s'enfuir et qui disparaît dans une fumée âcre. Je monte un peu dans les airs pour attendre l'équivalent humain du fait de retenir sa respiration. Il n'y a plus personne. J'attends encore un peu, pour être certain, plissant les yeux sur les remous. Il n'y a plus rien. Dans un demi-tour, je bats des ailes pour nous ramener chez nous. Nous allons te soigner, Callista. Corps, âme, et cœur. Je nous pose sur la plage où on dirait que rien ne s'est produit.

Ce sont mes pieds, nus, qui touchent le sable. Je regarde en arrière et tu te laisse couler de mon dos. Je te rattrape pour te prendre dans mes bras. La couverture est là, comme un rappel que je n'ai quitté cet endroit qu'il n'y a qu'une heure à peine. Je la ramasse et t'enveloppe avant de te porter jusqu'à chez nous, jusqu'à notre lit, où je t'allonge.

"Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?"

Je caresse.ton visage, je suis très inquiet pour toi. Oui, tu vas pouvoir me reprocher tout ce que tu veux, mais avant, laisse moi prendre soin de toi. Je me penche sur ton visage pour t'embrasser. Un.baiser brulant malgré moi qui signifie que j'ai eu peur, que tu m'as manqué, que je ne veux plus tuer mais que je n'hésiterais pas si quiconque pose la main sur toi.
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Callista
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Ce n’est que lorsqu’elle pose le pied sur leurplage, près de leur maison, que Callista se remet à respirer normalement à nouveau. Si elle n’a pas totalement l’impression d’être en sécurité, la sensation en est toutefois très proche. Mais ce sentiment s’accompagne une profonde langueur, d’une faiblesse telle qu’elle chute plus qu’elle ne glisse de son dos.
Envolé le charme et la férocité. Ne reste qu’une enveloppe fragile, vulnérable et glacée. C’est pourquoi elle pousse un soupir de soulagement en sentant la couverture sur ses épaules, quand bien même elle pèse un poids considérable. Elle en vacille légèrement et se laisse porter comme une poupée de chiffon.
Lorsqu’ils pénètrent dans la chambre, les premiers rayons de soleil illuminent leurs chambres.

Allongée, Callista se laisse aller entre les draps. Elle soupire.

- Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?
- Toi. Nous. Cela.
Elle love son visage contre sa paume chaude, et malgré son engourdissement généralisé, elle passe ses bras autour de son cou lorsqu’il l’embrasse. Des baisers qui exorcisent les évènements qui viennent de se dérouler et qui paradoxalement les réveiller aussi.

- Tu n’es qu’un idiot, Orion ! Sa voix claque brusquement avant de reprendre un timbre bien plus las. Te rends-tu compte de ce que tu as fait ?

Ses propres doigts parcourent sa peau lisse et exempte de toute blessure. La plus grosse, celle qui avait transpercé vicieusement son abdomen de part en part, n’est plus qu’un vague souvenir, à peine une cicatrice sous la pulpe de son index.

- Combien de plumes y as-tu laissé ? s’enquiert-elle, aussi en colère qu’inquiète. Repousseront-elles ? Comment te sens-tu ? Elle se met à le palper doucement. Tu es blessé ?
Nouveau soupir alors qu’elle attrape la main du phénix. Elle la tourne pour en embrasser le creux puis chaque phalange.
- Je suis désolée… te t’avoir obligé à tuer… Mais s’il ne l’avait pas fait son agonie aurait été longue… tu m’as sauvé la vie… ils m’ont injectée une sorte de drogue… je ne pouvais rien faire…
Elle aimerait être capable de les laver du sang qu’il a versé il y a quelques minutes à peine.
- Ce n’est pas ce que je voulais… la tueuse, cela devait être moi et moi uniquement. Elle pose sa paume contre le cœur du phénix. Te sens-tu différent ?
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Orion
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Je me restaure dans ses bras, respirant son odeur, me resourçant dans sa couleur. Puis, vient ma nouvelle caractéristique : je ne suis qu’un idiot. Je le suis, mais je ne veux pas n’être que ça. Cependant, tu as besoin de moi, alors je ferme ma bouche jusqu’à ta prochaine question. Une bien étrange question.

« Ce que j’ai fait ? Tu as voulu éloigner le bateau, tu n’as pas pu, alors je suis allé te chercher. »

Je te regarde, droit dans les yeux. Manque-t-il quelque chose à mon récit ? J’ai respiré aussi, j’ai volé, nagé un peu… Mais je pense qu’il n’y a rien de repréhensible à tout cela.

« Quatre ! » J’annonce cela fièrement, mais cela ne semble pas te faire plaisir. « Oui, elles repousseront, mais je ne sais pas dans combien de temps. Je me sens bien. Et toi ? »

Tu sembles plus alarmée et confuse que moi. T’aurais-je fait peur, malgré moi ?

« Tu aurais préféré rester sur le bateau, avec eux ? »

Aucune accusation dans cette phrase, juste de l’inquiétude et de la curiosité. Tu m’expliques que tu voulais garder ce rôle pour toi toute seule. J’ai un sourire.

« Alors ne t’éloigne plus. Plus jamais. »

Comment je me sens ? Cette fois, mon sourire se transforme en rire.

« Je me sens… Idiot ! »

Cette fois, je te serre dans mes bras et la couleur de mon aura change. Qu’est ce qui se passe ? Je cligne des yeux, plusieurs fois, pour essayer de bien cerner le phénomène, cependant, je ne vois, sous mes paupières, que l’image de la mer qui se teinte de sang.

« Callista ? »

J’ouvre les yeux, tout est là, à sa place. Tu es là. Mon aura change encore. Je referme les paupières, et il y a encore ces images de chair déchiquetée. Non, ils étaient… non, je ne l’ai pas voulu ! Mon corps se met à trembler violemment.

« Qu…est-ce qui m’arrive ? »

Je devrais m’éloigner de toi, courir sans me retourner. Au lieu de cela, je te garde dans mes bras, les yeux perdus dans le vague, ou les vagues, de couleur pourpre.

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Callista
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Callista hausse un sourcil, l’air de plus en plus réprobateur à mesure qu’il répond à ses questions.

- Quatre plumes ? Mais c’est beaucoup trop ! Surtout si tu ne sais pas quand elles repousseront. J’ai bien vu que ton vol était différent. Ces plumes étaient importantes pour toi ! Tu dois faire plus attention à toi Orion…Que tu n’aies reçu aucune blessure est presque un miracle… Elle pousse un lourd soupir. Tant mieux si tu veux bien. Moi je…

Comment se sent-elle ? En voilà une excellente question.

- Je ne sais pas,  avoue-t-elle confuse. Il s’est passé tant de choses en si peu de temps.    
- Tu aurais préféré rester sur le bateau, avec eux ?
- Bien sûr que non !  s’indigne-t-elle. J’aurais préféré mourir que de rester entre les mains de ces… ces monstres.  

Et cela a bien failli arriver. La sirène s’est vu mourir pendant quelques secondes. Parce qu’elle s’est montrée trop confiante, trop imbue de ses pouvoirs. Et elle aurait pu entrainer Orion dans sa chute.
Elle lui explique dans les grandes lignes ce qui lui ait arrivé et pourquoi elle n’a pas pu se défendre, comment elle s’est retrouvée dans cette situation critique.  
- Ce n’est pas ce que je voulais… la tueuse, cela devait être moi et moi uniquement.  
- Alors ne t’éloigne plus. Plus jamais.

Elle lui sourit mais pense déjà à l’après. Elle a peur qu’ils reviennent plus nombreux, plus dangereux. Peur de devoir quitter ce cocon qu’Orion leur a fabriqué de ses mains et où elle voudrait pouvoir rester, apprendre à y vivre. Avec lui. Peur de transformer Orion en un être qu’il n’est pas. En un tueur.

- Te sens-tu différent ?
Heureusement, il rit avec autant d’innocence et de pureté que d’ordinaire et Callista s’en sent profondément soulagée.
- Je me sens… Idiot !
- Mon idiot...

Elle a un petit rire à son tour et joue avec les mèches sombres qui tombent sur le front du phénix alors qu’il la tient tout contre lui. Callista ferme les yeux et tente d’oublier pour ne se concentrer que sur la chaleur de son corps et de sa présence, l’affection de son étreinte.

- Callista ?
- Hum ?...
Elle ouvre les yeux, sentant confusément que quelque chose est en train de changer. Orion se met soudain à trembler et la panique envahit la sirène qui se redresse.
- Qu…est-ce qui m’arrive ?
- Je ne sais pas… Orion ? Est-ce que tu as mal quelque part ? Dis-moi ce que je peux faire pour t’aider….

Elle a pris son visage en coupe et le contemple avec une inquiétude palpable. Il tremble toujours de tous ses membres. Se peut-il que ça soit le choc ? Elle se sert tout contre lui, colle sa peau contre la sienne.
- Tout va bien mon petit oiseau… tout va bien…Tu es là… avec moi.
Elle attrape sa main et la presse contre son cœur mutilé alors qu’elle commence à chanter pour essayer de l’apaiser.  

Chaque tremblement renforce sa culpabilité. Un sentiment qu’elle n’a plus ressenti depuis bien longtemps.
Chaque tremblement lui souffle qu’elle n’est pas bien pour lui, qu’elle ne sera qui lui apporté ce genre d’évènements.
Et malgré elle, tout cela transparait dans la mélodie qu’elle a entonné.
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Beaucoup trop ? Mais si je m'étais arrêté à trois, ou si je n'avais pas sacrifié une plume de queue, toi, Callista, tu ne serais plus là à me sermonner ! Je ne regrette rien. J'aimerais pouvoir te comprendre, pouvoir baisser la tête, et même pouvoir regretter. J'essaie, de toutes mes forces, mais je n'y arrive pas. Elles repousseront, il me reste encore deux plumes de queue, et beaucoup de plumes d'ailes. Peu m'importe si mon vol était différent, j'ai volé, j'ai volé à ton secours, et c'est tout ce qui compte.

"Alors j'espère que tu iras mieux. J'ai juste envie que tu sois heureuse, et avec moi, si possible."

À tes questions, je me sens effectivement différent, idiot. Quand je suis né et que j'ai posé ma toute première patte sur le sable, j'ai commencé à grandir, très rapidement. Je n'avais pas fini le dernier apprentissage que je commençais déjà le suivant. Je pouvais prendre rapidement des centimètres, des plumes, et avoir un feu plus fort, parfois en l'espace de la même journée, de la même heure. Aujourd'hui, mes apprentissages s'espacent de plus en plus... mais ce matin, je sens que j'ai appris quelque chose de nouveau, quelque chose à double tranchant. C'est un apprentissage qui m'étreint, rapidement, comme quand nous faisons l'amour, mais avec autre chose que du plaisir. Cela vient, monte, prend de l'ampleur...

Je t'appelle au secours et tu te mets à chanter. Cela m'apaise, un peu, juste assez pour comprendre à temps ce qu'il convient de faire.

"Attends..."

Je te prends les mains et les place contre ton corps en t'écartant un peu. Oui, c'est comme au début, ce n'est que ça. Que ça. Un apprentissage de plus. Cela n'a jamais été ni douloureux, ni plaisant, c'est juste un changement.

"E...Eloigne-toi..."

Mes membres s'embrasent de cette légère flamme rouge, comme du papier qui aurait du mal à brûler. Mon corps entier se prend dans cette fournaise, cela dure quelques secondes... Et puis il n'y a plus rien. Auparavant, cela m'arrivait en forme de phœnix, et je grandissais physiquement. Là, je n'ai pas l'impression d'avoir grandi. La couverture que je portais de mes épaules est partie en fumée. Oui, je suis différent, et sur toi, je pose un regard différent.

Un regard plus sérieux, plus... présent. Moins ingénu. Plus adulte, plus protecteur aussi.

"Je te pris de m'excuser. Cela m'arrive parfois. J'ai... grandis... simplement."

Je me rapproche de toi pour te prendre dans mes bras qui semblent avoir acquis une force nouvelle. Je vois de nouvelles nuances dans tes couleurs, des nuances que je ne comprends pas encore, mais que je vais apprendre.

"Oui, tout va bien. Je suis avec toi."

À présent, je le sais, tuer, pour des créatures comme nous, est une nécessité.

"Penses-tu que nous allons devoir partir, ou est-ce que les hommes comprendront qu'il faut désormais avoir peur de nous ?"

Personne n'a été témoin de ce que font mes plumes. Absolument personne. Si le monde se bouleverse autant que mon ami le dragon le prétend, je ne pense pas que nous aurons encore beaucoup de visite. S'ils veulent mon pouvoir, ils vont devoir le demander un peu plus gentiment.

"Navré de t'avoir momentanément dépossédé de ton rôle de tueuse. J'aimerais te dire que cela n'arrivera plus."

Je te donne un nouveau regard, un regard complice, beaucoup moins immature, presque... canaille.

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- Attends...
- Quoi ? Dis-moi ? s’enquiert-elle, inquiète.

Gentiment mais surement, il la repousse et une douloureuse sensation de rejet égratigne son cœur brisé. A-t-elle commis l’irréparable à ses yeux ? Est-il même dégoûté à présent de son contact ? Un instinct terrible lui ordonne de le tuer sur le champ, avant qu’il ne lui échappe, avant qu’il ne détruise ce qu’il lui reste de cœur. Mais sa peine est si grande qu’elle n’arrive pas à s’y résoudre.

Elle le regarde simplement, les yeux agrandis par le chagrin.  

- E...Eloigne-toi...
- Bien… si tu le souhaites.

Elle glisse sur les draps, recule, les bras autour de son corps. Puis la température de la pièce augmente soudain et elle se dit que finalement, c’est lui qui la tuera. Etrangement, cette pensée l’apaise plus qu’elle ne l’enrage. Elle cessera d’avoir mal.
Mais il ne s’agit finalement nullement d’elle. Orion s’embrase et Callista pousse un cri de frayeur avant de se recroqueviller sur les premières marches de l’escalier, ses bras l’entourant dans une veine protection.
Lorsqu’elle sent la température revenir à un taux plus supportable, elle relève la tête pour constater qu’il est toujours là, qu’il la regarde… étrangement. Elle ne saurait dire pourquoi, mais elle sent que quelque chose à changer.
Elle se déplie doucement et l’observe avec un soupçon de méfiance.

- Que vient-il de se passer ?...
- Je te pris de m'excuser. Cela m'arrive parfois. J'ai... grandis... simplement.
- Je ne comprends pas… elle secoue légèrement la tête. Tout va bien ?

Ses iris ne le quittent pas une seconde alors qu’il s’approche, l’attire sur le lit, sur ses genoux et contre lui. Elle ferme les yeux alors que la sensation d’étrangeté ne la quitte pas. Tout lui semble aussi familier que différent. Son corps a conservé la chaleur de son embrassement et malgré sa dangerosité, Callista s’y blottit.
- Oui, tout va bien. Je suis avec toi.
- J’ai cru que tu ne voulais plus de moi… chuchote-t-elle, le visage enfoui contre son cou, respirant son odeur de braises chaudes.

Puis elle se redresse, cercle son visage de ses paumes et plonge son regard dans le sien, tentant d’y déceler ce qui lui semble si différent. Il semble avoir perdu de cette lueur innocente qu’elle aimait tant pour y gagner autre chose.
- C’est le fait d’avoir tuer ces hommes qui t’a fait changer, n’est pas ? Est-ce… ma faute ?

- Penses-tu que nous allons devoir partir, ou est-ce que les hommes comprendront qu'il faut désormais avoir peur de nous ?
- Je ne sais pas. Elle ne le quitte pas du regard. Je n’entends rien à la logique des hommes. Mais je ne souhaite pas partir d’ici.
- Navré de t'avoir momentanément dépossédé de ton rôle de tueuse. J'aimerais te dire que cela n'arrivera plus.
La lueur qui brille dans ses yeux agite quelque chose dans le fond du ventre de Callista. La sirène ne peut s’empêcher de lui sourire légèrement passant ses doigts dans ses cheveux noirs.
- Toi et moi formons un duo redoutable, n’est-ce pas ? … son index glisse sur son nez qu’elle adore, tout à fait similaire à … avant. Es-tu toujours mon petit oiseau ? demande-t-elle. Il y a quelque chose de… différent chez toi mais je ne sais pas quoi…
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Mes doigts de tendent et se relâchent. Mon corps n’a pas changé, mais il est en tout point différent. Mon aura a changé ses couleurs, à moins que ce ne soit ma propre perception qui ait évoluée. Je n’ai qu’une envie, te retrouver, comme avant.. non, pas comme avant, mieux qu’avant. La question que tu me poses reste un instant sans réponse. Sont-ce eux ? Ou est-ce l’ordre naturelle des choses ? Et pourquoi serait-ce ‘ta’ faute ? Si cela est de ton fait, peut-être, je n’en sais rien. Mais en quoi serait-ce une faute ? Il ne reste encore tant à découvrir.

"Tout dépend si tu considères cette évolution comme néfaste. Je ne te savais pas si…" je penche la tête sur le côté, mes mots me manquent. "Gentille. Ou du moins pas avec les hommes."

Ils ont mérités ce qui leur est arrivé, plus que cela, même. Quelque part, je sais que ce que je suis actuellement te déçois, au moins un peu. Ou peut-être que je te fais peur ? J’ai… une certitude, au fond de moi, certitude que tu sembles partager alors que tes doigts s’emmêlent dans mes cheveux. C’est une certitude d’un jaune lumineux, tirant sur l’orangé.

"Nous formons le couple le plus redoutable que la terre ait porté. Personne ne peut se cacher de nous, ni sur terre, ni dans le ciel, ni dans l’eau."

Si je suis encore ton petit oiseau ? J’éclate de rire, un rire différent que d’habitude, un rire grave qui donne beaucoup. Un rire dont le timbre marron glacé me surprend moi-même.

"J’en ai peur, ma petite sirène, j’en ai peur. Tu ne pensais tout de même pas m’échapper aussi facilement ? "

Je me tourne tout entier vers toi, te regardant de toute ma hauteur. Je n’ai pas grandit physiquement, mais j’ai la sensation confuse que c’est le cas… ou plutôt… qu’auparavant, j’étais trop grand, avec de trop longues jambes et de trop grandes mains. En cet instant, j’ai la sensation d’être parfaitement à ma taille. Je passe une main sur ta joue qui glisse jusqu’à ta nuque pour t’attirer à moi et t’embrasser, ce simple contact m’embrase intérieurement. Le sais-tu, petite sirène, à quel point tu me rends fort ? Non, certainement pas, tu en serais effrayée. Je profite donc de notre baiser, l’approfondissant, me rendant compte soudainement qu’il y a plusieurs manières d’embrasser une même personne, je me dis que je n’ai jamais embrassé personne ainsi. J’ai besoin d’avoir confiance, une confiance absolue. Je me demande s’il y a aussi plusieurs manières de faire l’amour… Je ne suis pas curieux pour les autres, peu m’importe les autres… je suis entièrement curieux pour toi, nous. Mes bras se resserrent autour de ton corps, d’une poigne plus ferme qu’à l’accoutumée, d’une force qui te dit que je ne te quitterai pas, et qui te supplie de rester avec moi. Je n’ose pas mettre fin à ce contact, mais une vive douleur me fait m’écarter et pencher en avant.

"Alors… Cela va te paraitre atrocement impoli, mais… J’ai très faim."

Je relève vers toi des yeux désolés.

"C’est un contre-coup de mes phases d’évolution. Pourrais-tu m’aider, mon amour ?"

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- Tout dépend si tu considères cette évolution comme néfaste.
Un tendre sourire étire les lèvres de la sirène.
- Je doute que tu puisses l’être.
- Je ne te savais pas si…Gentille. Ou du moins pas avec les hommes.

Elle arque un sourcil, étonnée.
- Je ne le suis pas. Peu m’importe les hommes et leurs sorts. Surtout ceux qui viennent de finir en repas pour poissons. Il n’y a que pour toi que je m’inquiète, souffle-t-elle en caressant sa joue du dos de ses phalanges.  

Il n’y a que pour lui qu’elle sait faire taire son égoïsme et sa nature prédatrice pour redécouvrir les côtés plus doux et tendres de sa personne. A vrai dire qu’elle n’était même pas certaine d’avoir cela en elle, persuadée qu’elle est d’avoir tout perdu le jour où son cœur fut brisé.
La sensation incongrue de ne plus avoir affaire au même Orion persiste alors elle tente de réapprivoiser cet être nouveau sans vraiment l’être.

- Toi et moi formons un duo redoutable, n’est-ce pas ?
- Nous formons le couple le plus redoutable que la terre ait porté. Personne ne peut se cacher de nous, ni sur terre, ni dans le ciel, ni dans l’eau.

Cette idée lui plait terriblement et la fait rire. L’autre, plus subtile, la trouble terriblement. Cette notion de « couple », d’un « eux », d’un « nous ». Elle doit bien admettre que cela ressemble fort à ce qu’ils partagent et cela emballe son pauvre cœur. Il a si peur ce pauvre organe malmené. Une autre trahison, un autre chagrin et il craint de disparaitre à jamais, broyé.

Sa question suscite un rire chaud qui semble se couler dans ses oreilles pour la faire fondre de l’intérieur. Dressée sur ses genoux, les bras croisés sur sa poitrine – geste de pudeur ou de protection ? – elle le scrute avec une drôle d’intensité, comme si c’était la première fois qu’elle le voyait.
- J’en ai peur, ma petite sirène, j’en ai peur. Tu ne pensais tout de même pas m’échapper aussi facilement ?
Elle garde un instant le silence puis penche la tête sur le côté.
- Est-ce moi ta prisonnière ou toi que j’ai si bien ensorcelé que tu ne t’en rends même pas compte ?

Une crainte qui subsiste chez elle. Celle de susciter son intérêt uniquement par magie. Mais comme elle ne peut rien y faire de toute façon, autant ne plus y penser. Elle cesse de réfléchir totalement lorsqu’il l’embrasse. Même ce baiser à un goût différent sans qu’elle ne puisse l’expliquer. Plus assuré, plus … habile. Elle en soupire d’aise, les bras noués à son cou.
La sirène aime sa prise ferme sur son corps qu’il enserre avec une force qui ne lui parait jamais menaçante. Elle ne se prive pas de se presser contre lui et sans savoir qu’elle exprime la même volonté que lui, elle murmure contre ses lèvres.
- Ne me quitte pas. Ne m’abandonne jamais !

Il s’écarte si vite soudain qu’elle émet une exclamation autant de stupeur que de peur.
- Orion ? souffle-t-elle, les bras vides et tendus vers lui encore. Mais sa posture lui indique que quelque chose ne vas pas et elle l’oblige à relever la tête. Il a les traits tendus de souffrance. Que t’arrive-t-il ?
- Alors… Cela va te paraitre atrocement impoli, mais… J’ai très faim.
- Oh… est-elle simplement capable d’émettre.
- C’est un contre-coup de mes phases d’évolution.
- Je vois. Enfin son corps se décrispe à son tour et le soulagement l'envahit.
- Pourrais-tu m’aider, mon amour ?
Le sourire lumineux qu’elle lui adresse est une réponse en soi mais elle hoche la tête malgré tout.
- Ne bouge pas.

Elle redescend très vite de leur lit perché, comme une sorte de nid, enfile le premier vêtement qui lui tombe sous la main – une sorte de tunique longue fendue sur ses jambes – et ses doigts habiles se mettent à natter son impressionnante chevelure à une vitesse vertigineuse. Ensuite seulement, elle l’aide à s’installer dans leur sorte de cuisine.
Là, avec beaucoup d’application, elle lui prépare un plateau composé de pain frais de la veille au soir, de fromage et de fruits qu’elle lui apporte sur la table. A présent, elle sait ce qu’il préfère et la quantité dont il a besoin. Néanmoins, elle s’installe en face de lui et le regarde avec un rien d’inquiétude.

- Cela suffira ? Tu as besoin de plus ? Je peux aller te chercher du poisson si tu le souhaites…

Elle souffle sur une mèche de feu qui barre impunément son front alors que ses doigts viennent chercher le contact de la main du phénix. A croire qu’elle ne peut plus se passer de cela…

- Ces phases d’évolution… cela t’est-il déjà arrivé ? Te sens-tu différent ? Ressens-tu les choses différemment ? Elle se mord la lèvre en se rendant compte qu’elle le mitraille de questions et l’empêche de manger. Elle retire ses doigts et perche ses jambes sur la chaise, entourant ses genoux de ses bras dans une attitude très enfantine dont elle n’a pas conscience. Pardonne-moi. Je t’empêche de te nourrir alors que tu en a besoin.
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Ma sirène doute que je puisse être néfaste ? J'aimerais en douter aussi, mais la vérité est que je n'en sais rien. Je suppose que je suis comme un enfant qui voit le monde de ses yeux tout neufs et qui en discerne les incohérences et les injustices. Là, j'ai la sensation d'avoir pris du recul, de comprendre que certaines personnes méritent la mort, soit par leurs actions, soit parce qu'ils pourraient être trop dangereux dans l'avenir. Je te taquine un peu, petite sirène, soit sans crainte. J'aime beaucoup cette faiblesse que je devine en toi, et je m'en ferai le gardien féroce.

Tu es nue, devant moi, dans une posture presque défensive... Pourtant, je te sais féroce. Il suffit de voir au-delà des apparences. Je devine tes cheveux de feux que la mer fait gonfler, je devine tes yeux à la lueur dorée et sauvage, j'entrevois ta peau brillante et écailleuse, tes doigts pourvus de griffes, tous ces attributs qui me séduisent au plus haut point.

"Là, tout de suite, j'aimerais croire que tu es à moi."

Je viens t'embrasser, profondément, passionnément.

"Je ne t'abandonnerai jamais."

Cela, je ne peux pas le prouver, il va falloir que je sois patient, très patient. Cela se fera à mesure des jours, des mois, des années. Un jour, je l'espère, tu te rendras compte que je ne peux pas vivre sans toi. Tu m'es aussi différente que tu m'es indispensable.

Ma nature me rattrape très vite et me voilà penché en avant à avoir faim comme un jeune oiseau quand son jabot est vide. Je me sens faible, et un peu stupide. Quand tu reviens, je te lance un regard infiniment reconnaissant avant de commencer à manger. Sans m'en rendre compte, je commence à entamer ma transformation afin d'avaler tout cela plus rapidement avant de m'arrêter et de faire une transformation en arrière. Si je continue, je me retrouverai coincé dans cette bulle de verre. La dernière fois, ma véritable forme avait pris de la place supplémentaire, j'imagine que cette fois ne fera pas exception. Je retrouve donc ma forme humaine tout en attrapant un morceau de pain à pleines mains.

"Du poisson ? Ça ne te dérangerait pas ?"

Tu cherches ma main et je consens à lâcher la pomme que je tenais pour attraper tes doigts et déposer un baiser sur le dos de ta main. Je m'arrête alors de manger pour répondre à tes questions.

"Oui, ça m'est arrivé, et ça m'arrive de moins en moins fréquemment. Ma forme humaine ne change pas beaucoup, mais ma forme de phœnix devient plus grande, avec de plus grandes plumes. Je me sens différent." Ma main se serre autour de la tienne "A quelques détails près, mes sentiments pour toi n'ont pas changé en intensité, ils ont juste évolués." Je me sens moins naïf, j'ai l'impression de te connaître mieux, et de t'apprécier d'autant plus.

Ce que tu me dis me fait avoir un rire, grave, qui tire presque du ricanement.

"Tu aimerais que je te dise 'laisse-moi manger, femme' ?"

Cependant, je reprends ce que j'étais en train de faire, me calmant peu à peu à mesure que mon estomac se remplit. Après un pain entier, une généreuse portion de fromage et plusieurs fruits, je parviens à freiner l'allure, suffisamment pour parler.

"Et toi, comment te sens-tu ? Est-ce que ça va ? Tu as faim aussi ? Tes blessures sont guéries ? C'est la première fois que je soigne quelqu'un d'aussi blessé."

C'est la première fois que je tire quelqu'un d'une mort certaine.

"Qu'as-tu ressenti ?"

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- Du poisson ? Ça ne te dérangerait pas ?
- Pas plus que cela ne me dérange de voir une orque chasser une baleine pour survivre. Elle se penche avec un sourire. Moi aussi cela m’arrive de devoir manger du poisson, tu sais… Ils sont des proies.

Après tout, elle n’a absolument pas la même notion de bien et de mal que l’Humanité. Elle éprouve une profonde satisfaction à sentir ses doigts couler contre les siens, sa bouche s’écraser contre sa peau. Plus encore, c’est le simple fait d’être la seule à bénéficier de ses attentions qui la comble au-delà de ce qu’il est possible d’exprimer. Elle sait pourtant qu’elle ne doit pas se bercer de ce genre d’illusions, aussi plaisante soient-elles.  

- Ces phases d’évolution… cela t’est-il déjà arrivé ? Te sens-tu différent ? Ressens-tu les choses différemment ?
- Oui, ça m'est arrivé, et ça m'arrive de moins en moins fréquemment. Ma forme humaine ne change pas beaucoup, mais ma forme de phœnix devient plus grande, avec de plus grandes plumes. Je me sens différent.
- Comment ? souffle-t-elle, incapable de se mettre à sa place pour évaluer son ressenti.
- A quelques détails près, mes sentiments pour toi n'ont pas changé en intensité, ils ont juste évolués.
Elle fronce les sourcils. En théorie, une évolution n’est ni bonne ni mauvaise. Mais elle ne sait comment l’interpréter dans ce cas précis.
- Comment ? Ils sont… moins forts ? La bouche contre ses genoux, elle chuchote si bas qu’elle ne sait même pas s’il l’a entendu. Pardonne-moi. Je t’empêche de te nourrir alors que tu en a besoin.

Cela le fait rire et ce son la fait frissonner de l’intérieur. Un frisson agréable. Un frisson qui lui rend le sourire. Un sourire charmeur comme elle sait si bien le faire.

- Tu aimerais que je te dise 'laisse-moi manger, femme' ?
- Tu peux essayer, susurre-t-elle. Mais je ne suis pas une « femme » à proprement parlé.
Il continue son festin avec appétit et Callista l’observe sans se lasser jusqu’à ce qu’il cesse de tout dévorer.
- Et toi, comment te sens-tu ? Est-ce que ça va ? Tu as faim aussi ? Tes blessures sont guéries ? C'est la première fois que je soigne quelqu'un d'aussi blessé.

Avec un petit sourire, Callista se relève et vient se hisser sur les genoux d’Orion sans aucune gêne.

- Je vais bien. Grâce à toi. Elle plaque sa paume contre son ancienne blessure qui a à présent complètement disparue sans laisser une seule trace. Tes pouvoirs sont si extraordinaires. Je ne plaisante pas. Sans toi, je…
A la place de finir sa phrase, elle presse ses lèvres contre les siennes avec beaucoup de délicatesse.
- Je n’ai pas faim, je suis juste… un peu fatiguée.
Alors même que la nuit vient de se finir. Ses doigts folâtrent sur le visage d’Orion sans aucune urgence.
- Qu'as-tu ressenti ?
La sirène soupire et pose sa tête contre l’épaule du phénix.
- J’allais… vers un endroit très froid… et sombre.

Un endroit où elle serait allée avec joie si cela signifiait sauver Orion. Mais au lieu de cela, c’est lui qui l’a tiré de ces abysses bien plus terrifiants que ceux qu’elle côtoie d’ordinaire.

- Ta plume… elle a eu le même effet que ta peau contre la mienne. C’était chaud, ça m’a attiré loin de l’air glacial qui voulait me dévorer. Et je me suis accrochée à tout ce qu’elle m’offrait parce que j’avais envie de vivre encore. Avec toi. Elle plante son regard intense dans le sien. J’allais mourir et tu m’as ramenée à la vie. Pour cela, ma dette envers toi sera éternelle, mon terrible oiseau.
Cette fois, son baiser n’a rien de tendre et se fait bien plus dévorant.
- Te sens-tu mieux à présent ? lui demande-t-elle contre sa bouche. Moi je vais avoir besoin de reprendre des forces.
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Orion
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Je me demande si ça me ferait étrange de manger du poisson en ta présence, et puis je me dis que c'est une pensée beaucoup trop pragmatique. Après tout, tu en manges bien, effectivement. Je n'ai jamais goûté de l'humain, ceci dit, je me demande quel goût ça a, mais je vais éviter d'en manger maintenant, ou de t'en demander. Je m'étouffe sur un bout de pain à l'une de tes questions.

"Moins fort ? Non ! Au contraire. Jamais de la vie, je t'aimerais moins, tu m'es plus indispensable de jours en jours."

Les mots sont futiles, je le sais à présent. Alors, je passerai ma vie à te le prouver. Intérieurement, je me rends bien compte que même mon regard pour toi a changé. S'il est plus intéressé que curieux, plus scrutateur qu'admiratif. Cependant, je n'ai pas besoin de faire toute une introspection pour savoir que rien en moi n'a diminué pour toi. Au contraire, c'est comme si je me connaissais plus, et que je te connaissais plus, et que nous avons d'autant plus à partager et à vivre ensemble.

Tu te glisses sur moi et... définitivement, mon envie de toi n'a pas été réduite.

"Tu es ma femme."

Je réponds nonchalamment. Tu es ma femme qui est fatiguée. J'ai presque peur de te laisser dormir à présent, de me réveiller à nouveau, et de voir que tu seras partie. Ta peau est toujours aussi fraîche et lisse, et j'ai envie de toujours la sentir près de moi. Nous parlons de tes blessures, je t'écoute avec attention. Un endroit sombre et froid, je ne veux pas que tu y ailles, pas sans moi. Tes baisers éteignent avec facilité un début de feu d'amertume que j'étais sur le point de ressentir.

Je me redresse à la suite de tes dires. C'est la première fois que tu parles d'une vie ensemble. C'est la première fois que quiconque parle d'une quelconque dette aussi. Je ne veux pas de cela entre nous. Je secoue la tête.

"Callista..."

Tu me coupes la parole et toute tentative de réflexion. Mes mains se posent sur tes hanches. T'as bien conscience que nous sommes à peu près nus et que la plus chaude de mes flammes n'est rien en comparaison de ce que tu es en train d'allumer ?

"...Bien mieux..."

Je t'embrasse, te rend ton baiser, sens mon corps déjà commencer à vouloir plus de toi, toujours plus.

"Ma sirène..." il faut que je me reconcentre "...tu ne me dois rien. Je ne veux pas que notre relation soit... comme ça..."

Ton corps contre le mien m'empêche de réfléchir, ta voix enjôleuse, tes yeux ardents... Je ne sais même plus où je voulais en venir, mais je sais où j'ai envie d'aller... Je me redresse, te portant dans mes bras et, en te posant sur la table, je murmure à ton oreille.

"Tu m'as empêché de manger... "

J'embrasse ton cou jusqu'à atteindre l'autre oreille.

"Je ne vais pas te laisser te reposer tout de suite..."

Mes mains enroulent tes jambes autour de ma taille, je te regarde d'une manière plus intense que jamais je ne l'avais fait auparavant.

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Callista
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« Tu es ma femme. »
Cette affirmation tranquille a provoqué une tachycardie certaine et douloureuse alors même qu’une coulée de lave bienfaisante a envahi tout son être aussi sûrement que si le feu du phénix venait de la consumer corps et âme. Peut-elle se laisser aller à penser une chose appareil ?
Elle a déjà essayé d’être la femme de quelqu’un avec des résultats insatisfaisants au possible et une blessure éternelle fichée dans le cœur.
Mais elle en vient irrémédiablement à la même conclusion : Orion est différent.

Elle lui fait part de son ressenti puis annihile volontairement toute volonté de réflexion chez elle comme chez lui. La sirène ne veut plus penser à ce froid, à ce vide qui lui tendait les bras. Tout ce qu’elle veut c’est retrouver ceux d’Orion, ses lèvres, sa douceur, son ardeur et sa chaleur. Elle veut vivre ! Et son corps le manifeste avec une honnêteté simple, se pressant davantage contre celui du phénix.
- ...Bien mieux...
Elle glousse doucement lorsqu’il lui répond enfin.
- Tant mieux…
- Ma sirène... C’est presque fascinant de le voir s’extirper de la bulle vaporeuse dans laquelle ils baignent depuis quelques minutes. Pour sa part, elle s’y noierait bien... tu ne me dois rien.
- Ma vie ne vaut rien à tes yeux ? demande-t-elle avec une petite moue.
- Je ne veux pas que notre relation soit... comme ça...
- Comme ça comment ?
Elle fait glisser sa longue chevelure rousse sur le côté et paresseusement croque délicatement la ligne de sa mâchoire. Après tout, peut-être a-t-elle faim finalement.  
- Tu rejettes… ma profonde… gratitude… ? s’enquiert-elle entre chaque mordillement.

Elle pousse un petit cri amusé lorsqu’il la soulève pour l’installer sur la table et lève haut le menton pour fixer ses yeux dans les siens. Son derme se couvre de chair de poule lorsqu’il murmure à son oreille.

- Tu m'as empêché de manger...
Cette fois c’est elle qui cherche à retrouver le fils de sa pensée.
- C’est vrai… Tu souhaites me punir ? chuchote-t-elle d’une voix tendue, élevant les bras pour les passer autour des épaules du phénix. Comment ?
Un gémissement incontrôlable lui échappe lorsqu’il couvre son cou d’attentions délicieuses.  
- Je ne vais pas te laisser te reposer tout de suite...

Ces mots allument un feu qui se fiche parfaitement de son état de fatigue. Les jambes de la sirène n’ont pas besoin de beaucoup d’encouragement pour se lover comme des lianes autour d’Orion, remontant le tissu de sa robe haut sur ses cuisses.
D’un geste nonchalant de l’épaule, elle fait tomber une première bretelle de sa robe.
- J’en suis… très…
Puis la seconde.
- Très contrariée…
Cet homme étant décidemment beaucoup trop grand, elle se contente de poser des baisers appuyés sur son torse, bien plus accessible.
- Dis-moi… si je suis ta femme… tu es mon homme n’est-ce pas ?
Ses mains glissent le long de son dos et décident de se refermer possessivement sur les fesses du phénix. Elle redresse le menton qu’elle pose entre ses pectoraux, une lueur de défi dans le regard. Et cette lueur n’est pas adressée qu’à lui mais au monde entier. D’oser les déranger, d’essayer de les séparer…
- Prouve le moi !
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Orion
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Tes couleurs ont changé brutalement quand j'ai prononcé ces quatre mots. Tu es ma femme. D'ordinaire... avant... je me serais sans doute confondu en excuses, mais ces couleurs vives et violentes te vont particulièrement bien. J'y lis le violet de l'incertitude, le rouge de la passion, des nuances d'espoir, et même du bleu de la conviction. J'ai un sourire amusé, sourire qui se perd alors que tu te coules sur moi, que ta peau fraîche vient à la rencontre de la mienne, que tu fais danser ton bassin contre le mien de la manière la plus nonchalante possible alors que tes couleurs ne me trompent pas.

Je secoue la tête. Bien sûr que ta vie vaut au moins autant que la mienne ! Je sais que tu ne cherches qu'à me provoquer, et tu sais que je vais y répondre. Ce que tu sais peut-être moins, c'est à quel point j'ai changé dans ma manière de répondre aux provocations.

"Callista... Méfie-toi..."

Mes yeux brûlants te renseignent certainement sur ce qui va se passer par la suite. Tu me parles de te punir, et je suis surpris d'entrevoir que cette idée me plaît beaucoup.

"Peut-être..."

Je caresse tes cheveux tandis que ta bouche se pose sur mon torse. Non, je ne suis pas assez au fait de certaines choses pour te demander ce genre de rétribution... Cependant... J'ai une femme à qui je dois prouver une certaine appartenance.

"A tes ordres."

L'ambiance autour de nous change immédiatement, mes couleurs, les tiennes, tout. Je te souris, t'embrasse profondément, avait de m'écarter de toi pour te retourner avant de te renverser sur la table. Après ce geste un peu brusque, j'écarte délicatement les mèches de tes cheveux de ta nuque pour y déposer un baiser, puis une morsure, avant de humer ton odeur particulièrement présente à cet endroit.

"J'adore tes cheveux."

Tout aussi délicatement, je relève ta robe par-dessus tes hanches, mordillant une épaule au passage, laissant mes doigts se faire caresses, ou griffes sur ton dos. Mes paumes trouvent tes hanches, puis tes fesses et il me faut toute ma volonté pour ne pas simplement te prendre, là tout de suite. Ma patience s'étiole alors que me rends compte que je n'avais jamais réellement pris le temps de caresser ton corps aux courbes voluptueuses. Le reste ma patience est consumée quand mon bassin se colle au tien, et que d'un geste, nos intimités entrent en contact.

"J'adore ton corps."

Cette fois, ce sont mes doigts qui se crispent sur toi, laissant des sillons rosés, comme un signe d'appartenance.

"Je t'aime, ma sirène. Est-ce que tu veux toujours que je te prouve que je sois ton homme ?"

Ma voix sonne comme un défi, une mise en garde que ce n'est pas un jeu pour l'ancien petit oiseau que j'étais.
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Callista
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Se méfier ? De quoi devrait-elle se méfier au juste. Orion n’a pas une once de méchanceté ou de malignité en lui.
- A tes ordres.
Voilà. Il est un gentil garçon. Ces quelques mots la satisfont grandement même si elle n’aurait pas été contre un peu de rébellion de sa part. Elle pensait même en avoir trouvé quelques traces au fond de ses iris changeants. Sans doute un effet de son imagination. Ou pas…

Elle pousse un couinement de surprise et se retrouve rapidement le buste contre la table.
A sa merci…
La brusquerie du mouvement l’a empêchée de réagir.
Comme une proie étalée sur la table, prête à être dégustée.  
Les bras de part et d’autre de sa tête, elle ne bouge pourtant pas, laisse à peine échapper un faible gémissement en sentant les dents du phénix se refermer sur sa chair.
Non pas qu’elle ait perdu son rôle de prédateur. C’est simplement qu’elle accepte de lui offrir cette vulnérabilité particulière qu’elle cache à tout autre.  

- J'adore tes cheveux.
- J’adore ta voix, réplique-t-elle le timbre tendu.  

Elle découvre la sensibilité de son derme sous les attentions d’Orion, qu’il se fasse tendre ou… féroce. Oui. C’est aussi ce qu’est son petit oiseau et elle appréhende cette nouvelle facette de sa personnalité avec avidité et exaltation.
Callista se cambre, la poitrine compressée par le bois, la respiration hachée alors que son compagnon explore son corps à pleine paume. Cet Orion, plein d’initiative et plus sûr de lui, lui plait énormément et elle se demande si cela fait partie des « changements » dont lui a parlé.
Tous ses frôlements et cette attente lui font perdre la raison, mais jamais folie n’a été plus douce. Les yeux fermés, elle en savoure chaque seconde.

- J'adore ton corps.
- J’adore la façon dont tu me regardes.

Nouveau couinement lorsque ses doigts labourent son dos, révélant une peau irisée et de minuscules écailles sur son passage.

- Je t'aime, ma sirène.
Une émotion terrible sert son cœur comme un poing et elle émet un petit hoquet douloureux aussi bien que surpris. Mais elle se reprend bien vite et lance par-dessus son épaule un regard d’une profonde intensité au phénix.
- J’aime que tu m’aimes. Alors ne t'arrêtes jamais !  
- Est-ce que tu veux toujours que je te prouve que je suis ton homme ?

Lentement la sirène se redresse autant qu’elle le peut dans cette position. Elle hisse impudiquement l’une de ses jambes sur la table, s’offrant totalement à lui. Si elle note le défi, c’est une façon claire de lui signifier qu’elle le relève sans aucun regret. Dans ses yeux bleus danse une faim terrible et nouvelle.  

- Plus que jamais. Fais moi tienne, Orion... montre-moi...  
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Orion
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Sincèrement, je ne savais pas que ma voix avait quelque chose de spéciale, pour toi. Alors, j'approche mes lèvres de tes oreilles pour y gronder tout bas mon contentement. Je hume tes cheveux au passage, en te disant un compliment sur l'entièreté de ta silhouette humaine. Il y a quelque chose d'interdit dans ce que nous faisons, cette forme n'est pas la nôtre, ni l'un ni l'autre, et pourtant elle nous permet de faire des choses très agréables... Et même plus qu'agréable...

Mes yeux aussi sont une source de plaisir ou de désir pour toi ? Je sens leur teinte changer, passer du vert au doré, tout doucement. Je prends une brusque inspiration quand je remarque que tu t'offres à moi de la manière la plus langoureuse et bestiale possible... Mélange irrésistible.

"Je n'ai absolument pas l'intention de m'arrêter."

Tes couleurs se parent de nouvelles teintes rouges que je n'avais jamais vues auparavant. Tu me cèdes le contrôle, je le sens, pas seulement dans notre position. Je me sens devenir prédateur, dominant, et je sens que je commence à furieusement apprécier cela. Néanmoins, le geste que tu fais avec ta jambe, ta supplique, tout cela me donne un ordre duquel je ne peux que me soumettre.

"Tu es à moi."

Mes mains attrapent tes hanches et je viens me placer derrière toi, je me guide et pousse un premier coup en toi. Je me tends immédiatement, poussant un râle de pur plaisir alors que j'avance jusqu'à la garde. Mes doigts se tendent encore une fois, dressant de nouvelles marques sur tes fesses. Une fois cette première tension passée, je reprends mon mouvement, ma danse contre toi, rapide et intense. Cela n'a jamais été ainsi entre nous. Il existe donc bien plusieurs manières de faire l'amour, et j'ai bien l'intention de toutes les découvrir avec toi, et d'inventer les nôtres.

Brusquement, je me penche sur toi, pour glisser la main contre la table, sur ton sein. En appuis sur un coude, mon autre main se perd dans tes cheveux tandis que je me sens déjà le plaisir monter. Il faut que je ralentisse, il faut que je me distrais...

Finalement, je me penche un peu plus pour te mordre le lobe de l'oreille, puis le mordiller, avant de passer ma langue lentement. D'une voix chaude et déformée par le plaisir, je susurre...

"Tu me donnes des envies très lascives. J'espère que tu sais que tu n'en auras jamais fini avec moi. Tu es ma sirène, mon privilège. Tu me rends totalement fou de toi, et je n'ai aucune envie de me sortir de cette folie."

Ma voix est effectivement plus grave, plus sombre, depuis que je me suis enflammé. Je souris, presque fier de moi. Mes mains passent sur ta taille pour l'attraper tandis que je continue à mordiller ton cou.
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- Tu es à moi.

Cette affirmation franche et possessive la secoue de part en part, agissant comme un raz de marée intérieur.

- Cela reste à voir… Tu… tu vas devoir faire mieux que de l’affirmer haut et fort… halète-t-elle misérablement.

Elle reconnait à peine la fière sirène qu’elle est dans cet être enflammé qui attend de se faire prendre docilement, avec une impatience fébrile qui secoue chaque atome qui la constitue. Cette étreinte-là n’a rien à voir avec celle qu’ils ont déjà partagé, accentuant cette impression de ne pas le reconnaitre tout à fait. Pas encore.
Oh oui parce qu’elle a très envie de découvrir – redécouvrir – cet Orion-ci.  

Et lorsque l’attente prend fin, elle s’effondre contre la table et laisse échapper un cri de joie et de libération sauvage.
Tout lui échappe, la réalité n’a plus de consistance. Seul existe Orion, sa chaleur, la pression de ses doigts sur sa chair, son corps contre le sien… dans le sien.
Lorsqu’il se met à bouger, la sirène ne peut retenir un flot de gémissements concupiscents et mélodieux de s’échapper de ses lèvres. Hissée sur ses coudes, elle savoure chaque incursion passionnée avec un plaisir féroce, le visage transfiguré.

Elle le sent se presser contre elle, agripper le charnu de son sein et en ronronne presque de satisfaction. La sirène se plaque plus encore contre le phénix, ondule comme une vague dans la tempête. Callista couine indécemment lorsqu’il s’attaque à son oreille. Sa main s’accroche à la nuque d’Orion, ses ongles s’enfoncent vicieusement sous sa peau.  

- Tu me donnes des envies très lascives.
- Je… je vois cela ! Je ne vais pas m’en plaindre, au contraire…
Elle tourne la tête vers lui, frotte sa joue contre la sienne comme un petit animal câlin.  
- J'espère que tu sais que tu n'en auras jamais fini avec moi.
Ses grands yeux bleu surpris cherchent les siens et elle l’embrasse en les gardant ouverts. Les iris d’Orion ont pris une couleur mordorée aussi belle que l’or… elle n’a pas menti, elle les trouve magnifiques surtout lorsqu’il la regarde comme ça.  
- Jamais ?  répète-t-elle contre ses lèvres, le doute perceptible dans sa voix.

Elle sait pourtant que c’est faux. Tôt ou tard, il se consumera à nouveau… il l’oubliera comme il a oublié ses vies précédentes. Cette pensée là est mauvaise et la poignarde douloureusement. Alors la créature se montre plus insatiable encore. Elle reprend goulument ses lèvres, s’en repait comme si elle allait véritablement les dévorer.

- Tu es ma sirène, mon privilège.

A nouveau elle tremble légèrement. Elle ne devrait pas aimer autant ses marques de possessivité, ce timbre profond. Pourtant, c’est un fait, elle les adore. C’est effectivement là son privilège. Un privilège qu’elle n’a jamais laissé à personne.

- Est-ce… ce nouveau toi… qui te rend si sûr de toi ?
- Tu me rends totalement fou de toi, et je n'ai aucune envie de me sortir de cette folie.
Callista laisse éclater un rire exalté en lui offrant son cou en pâture.
- Crois-tu que je te laisserais m’échapper ?

Et pour illustrer son propos, elle donne un brusque coup de rein vers l’arrière, se mordant la lèvre jusqu’au sang pour s’empêcher de crier. Puis lentement, elle se redresse, les paumes en appui contre le bois. Elle cambre les reins, tentatrice et ses hanches dansent avec une exquise lenteur, la faisant soupirer lascivement.

- Crois-tu que j’en ai envie ? Tu sembles oublier… que si je suis à toi… alors tu m’appartiens toi aussi. Corps et âme.  Sa paume s’enroule autour de sa nuque, attire son visage tout près du sien. Quiconque essaiera de s’emparer de l’un ou l’autre… finira en pâture pour les poissons. Ca… c’est le genre de « folie » que tu déclenches chez moi… devrais-je la faire soigner selon toi ?
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Orion
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Mieux que juste le dire... J'en ai bien l'intention, ma sirène. Tu es à moi, j'ai bien l'intention de te posséder. La seule et unique personne qui pourrait m'arrêter en cet instant, c'est toi-même, si je sens que cela ne te plait pas, ou si j'ai le moindre doute sur ta volonté. Cependant, tout dans ton corps joue avec le fait que tu as envie de moi, et moi, je te réponds docilement. Est-ce là ton charme ? Quelle magie puissante, je suis impressionné. Si ce n'est pas ça, alors je me demande bien ce qui nous lie à ce point.

"Jamais."

Mon ton est catégorique et ferme. Je ne veux pas que tu doutes de toute l'affection et de tout l'amour que j'ai pour toi. J'ai guéri ton corps, je peux guérir ton cœur. Je sais que cela prendra du temps, et je me réjouis de chaque petite seconde de cette guérison... Même si actuellement, je me réjouis aussi de tout autre chose.

"Hm... Peut-être. Ou est-ce toi qui me rends ainsi."

Ta provocation, tes fesses contre mon bassin, tout cela me tire un gémissement, puis un grognement. Tu es là, offerte, en train de faire grimper la température qui n'est que trop heureuse de monter en moi. Ma respiration se fait de plus en plus lourde à mesure que tu me parles, et puis quand tu m'accroches pour m'avoir contre toi, je cède à mes pulsions.

"J...Jamais. Restes telle que tu es."

Malgré moi, je sens tes griffes de sirène au bout de tes doigts, je vois tes yeux à la lueur féroce. Je me place et entre en toi, d'un coup, et ressort, lentement, avant de revenir à nouveau jusqu'au bout. Mes mains chauffent et il me faut une seconde pour refroidir un peu avant de glisser mes mains le long de ton corps, sur ta gorge, sur ta poitrine. Je ne t'avais jamais prise ainsi, et je dois admettre que j'aime beaucoup trop cela pour mon esprit sage... d'autrefois ? J'aime beaucoup trop te sentir te tendre sous moi, j'aime beaucoup trop ce sentiment de possession que cela me donne...

"Alors, tu es à moi ?"

Mes mains se tendent et je griffe ton épaule, presque malencontreusement.

"Dis-le."

Tous mes muscles tendus, je sens que ma perception de l'acte charnel a évoluée aussi. Je deviens un peu plus rapide, profitant sans égal de ce moment qui ne sera qu'à nous.

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Callista
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- J...Jamais. Restes telle que tu es.
- J’en ai bien l’intention. J’ai essayé une fois de changer pour quelqu’un et cela ne s’est bien fini pour personne… Elle gratte très légèrement la nuque d’Orion à laquelle elle s’accroche encore. Je suis à prendre… telle que je suis. Ou pas du tout !

La sirène frissonne et se cambre pour mieux aller à la rencontre de ces mains baladeuses, qui semblent vouloir refaçonner la moindre de ses courbes et de ses lignes. Orion se fait sculpteur de son corps et cela lui plait au-delà de la raison.
- Oui… touche-moi.
Sa main vient recouvrir l’une des siennes et l’incite à serrer plus fort, à marquer sa peau de ses doigts incroyablement plus chauds que la température de son corps. Callista en geint voluptueusement, fait ondoyer ses hanches contre les siennes avec une avidité teintée d’impatience.

- Orion…
Difficile de dire s’il s’agit d’un ordre ou d’une supplique. Peut-être quelque chose entre les deux.
- Alors, tu es à moi ?
Malgré sa fébrilité et sa respiration courte, la sirène parvient à glousser.
- Crois-tu ? Tu aimerais n’est-ce pas… ronronne-t-elle par défi. J’appartiens… à la Mer…

Sa prise sur son corps se raffermit brutalement et le petit cri qui échappe à la créature marine indique très clairement à quel point elle apprécie sentir sa poigne ferme sur elle. En elle.

- Dis-le.
Cette fois, c’est un gémissement de contentement qui glisse entre ses lèvres.
- Je ne te… savais pas… si possessif… mon petit oiseau…

Il accélère impitoyablement le rythme et Callista ploie à nouveau sur la table, se retenant à peine sur les coudes, frémissante, à sa totale merci. Pourtant les mots qu’il souhaite entendre restent prisonniers de sa bouche.
Peut-être parce qu’elle a peur de les prononcer à voix haute quand bien même il s’agit de la vérité.
Peut-être aussi est-ce par jeu, pour voir sa réaction si elle lui résiste.

Mais la sirène finit par rendre les armes. Inutile de lutter contre l'évidence. Elle baisse la tête et ferme les yeux avant de chuchote.
- Oui. Mon corps est à toi. C’est tout ce qu’il me reste... et je te l’offre.

On dit que les faes n’ont pas d’âme. Elle ne peut donc pas la lui donner.
Et à cet instant, elle regrette fortement de ne plus avoir de cœur à lui remettre, car elle est persuadée qu’il en aurait bien mieux pris soin que l’homme qu’elle s’était jadis choisie.
Alors elle lui confie son corps. Ce corps qui finit par s'envoler vers des sommets où lui seul peut l'y conduire dans un cri libérateur.
Elle vole avec lui, grâce à lui. De toutes les façons possibles et l'ivresse de l'instant chasse pour quelques temps sa peur terrible de ne plus jamais pouvoir se passer de tout cela.
De lui
D'eux.

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Orion
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Non, ne parlons pas de celui qui t'a tout pris, jusqu'à ta raison de vivre. Ne parlons pas de celui derrière qui je dois reconstruire le plus précieux des joyaux. Je pousse un grognement qui même frustration et colère.

"Il n'est pas là. Moi, je te prends comme tu es."

Sous ta pression, mes mains deviennent ardentes, laissant des traces de brûlures sur ta peau. J'aimerais me calmer, mais tes mots qui te maintiennent toujours hors de ma portée ne m'aident pas à redevenir la gentille créature que j'étais. J'insiste, ma danse contre toi s'accélère, faisant se tendre la totalité de mes muscles chauffant mon sang et mon corps. J'ai la sensation étrange et addictive d'entrer un peu plus en toi à chaque mouvement de reins.

"C'est si bon... d'être possessif... avec toi... ma sirène."

J'halète chaque mot.

Au moment où je n'y crois plus, tu cèdes, un peu. Quelque chose se tend dans mes tripes, et j'ai une réaction, la plus inattendue de toutes. J'émets un éclat de rire, bref, mais fort. J'ai gagné ton corps. Ce n'est pas ce que je voudrais, mais c'est déjà beaucoup. Cette idée, simple, et inoffensive, que ton corps m'appartienne fait chauffer ce sentiment d'extase que toi seule réussit à faire naître en moi, et le tout s'embrase à ton cri.

Je ne savais pas que tu avais le pouvoir de faire brûler les oiseaux.

Essayant de résister à cette explosion, je n'y plonge que d'avantage, mon cri rejoint le tient et je me libère en toi. Mes muscles sont tendus à l'extrême et je sens des spasmes délicieux me parcourir.

"Callista !"

Mes mains se referment sur tes hanches et je sais que ces marques y resteront, et celles-là y seront à jamais. Lentement, très lentement, je reviens à moi, dans mon corps d'humain haletant et le cœur au bord de l'explosion. Je glisse mes mains sous toi pour te redresser contre moi, que nous soyons debout tous les deux. Je me serre dans ton dos, me demandant si je dois platement m'excuser de ma brusquerie, ou partager pleinement avec toi le plaisir que j'ai eu.

"Ce que tu me fais ressentir, ma sirène, cela ne vient pas de ton pouvoir. J'en suis persuadé à présent..."

Tu es à moi, tu l'as dit. Je ne peux pas me départir de cette idée.

"Comment... enfin... ça va ? Tu n'as pas eu mal ?"

Cela serait certainement plus pris au sérieux si je n'étais pas en train de murmurer cela dans ton oreille, nu contre toi, avant de t'en mordiller le lobe, par jeu.
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