Comme tous les jeudis, je me rends dans ce café pour prendre un latte macchiato et une pâtisserie à emporter. Je me pose ensuite dans le parc d'à côté pour lire. Je me pose à un endroit différent à chaque fois sauf lorsqu'il pleut, comme aujourd'hui, où je me pose dans le kiosque à musique. Le bruit de la pluie sur les vitraux du toit et le fer forgé est apaisant. Aujourd'hui j'ai prévu de prendre deux financiers pour accompagner Une étude en rouge. Les aventure de Sherlock Holmes m'ont toujours plût, tout comme celles de Hercule Poirot ou Miss Marple, et je les relis quand j'en ai l'occasion. Sir Conan Doyle et Agatha Christie sont mes valeurs sûres en matière de roman policier. Pourtant, depuis ce matin, j'ai une sensation étrange. Trop étrange. J'ai rêver d'un souvenir. Enfin je crois que s'en était un. Ca en avait tout l'air...
*****
Je marche dans la rue de ma maison en plaçant mes pieds dans les pavés du trottoir sans qu'ils dépassent. Je suis arrêter dans mon jeu par une paire de chaussures noires vraiment grande devant moi. Je relève doucement les yeux et tombe nez à nez avec un grand monsieur brun au regard perçant. Je reste silencieuse tout en m'écartant. ~ Pardon monsieur. Ma petite voix brise le silence entre nous. Une petite voix claire et enfantine. Polie, je me suis mise sur le côté pour qu'il passe. C'est étrange, il dégage quelque chose de familièrement oppressant. Je tourne la tête et observe l'esprit d'une petite fille avec qui je jouais disparaitre. Elle avait été renversée quelque mois plus tôt. Je retourne la tête vers l'inconnue. ~ Elle a eu peur je crois. Bonne journée. Je me tourne et joue les équilibristes au bord des pelouses direction la maison. Je suis une petite fille solitaire, en marge et mélancolique, d'à peine sept ans
*****
Déjà à cet âge... Je soupire. On m'appelle et je relève la tête en sursaut avant de m'avancer pour commander. Je récupère le tout paye et me dirige vers la sortie. La porte s'ouvre et je passe à deux doigts de bousculer la personne qui entre. ~ Oh ! Pardon. Je reste une seconde interdite en le voyant. Il ressemble tellement à l'homme de mon rêve. Peut-être mon subconscient a utilisé son visage en substitution. Je baisse les yeux en souriant puis me faufile dehors pour ouvrir mon parapluie et me rendre au kiosque. Je secoue la tête en soupirant. Sérieux Lucie on ne fixe pas les gens comme ça. Je me fatigue. Cette pause en pleine air me fera du bien.
Assise dans la fraicheur du parc je n'arrive pas à me concentrer sur ma lecture. Le visage de cet homme reste gravé dans mes pensées. Je ferme le livre en prenant sont de marquer ma page puis ferme aussi les yeux pour relever la tête et soupirer doucement. Je deviens folle.
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Mar 17 Mai - 18:33
Lumière et ombre
- Un papillon ! - Un papillon ? - Oui, vous ne... - Tutoie-moi, s'il te plaît, je te l'ai déjà dit... - Oui ? Pardon, j'oublie. Quand j'étais en vie, on disait que de voir un papillon était le signe qu'un défunt pense à vous. - Et elle le sait, elle ? - Non, mais ça n'aura aucune importance. - Tu sais que je n'ai absolument pas le droit de faire ça, n'est-ce pas ? - Tu souris comme si je te faisais une faveur. - En un sens, c'est le cas.
Ce souvenir précis me hante, le visage de cette femme, dans cette lumière très particulière, digne d'un film d'action, pour dire en grande pompe "GENTILLE/VICTIME/PNJ POUR COMPATIR, MAINTENANT !". Ma tête se redresse, cherchant avec incrédulité quelqu'un pouvant lui ressembler. Je me souviens avec une précision assez indécente que j'avais essayé de me détacher de la suite de la conversation. Je m'étais redressé.
- Comment je le reconnaitrai, ton rejeton ? - C'est une fille albinos, tu ne peux pas te tromper. - Gnnn... Moi et la couleur blanche... Tu veux pas une remise de peine, plutôt ? - Non, va la voir.
Dès cette époque, je le savais, je le craignais. Je jouais les détachés émotionnels quand en réalité, j'avais encore peur de m'engager, de vivre, de m'attacher, et de perdre sans m'être détaché auparavant. Ce n'est que maintenant que je me rends compte que jamais je ne lui ai fait son papillon, à la gamine. Je me souviens de chaque détail, de moi en train de l'observer de loin, d'elle en train d'évoluer. Je me disais toujours "plus tard, son papillon !" jusqu'à ce qu'un jour, elle m'ait vu, parlé, et que je doive disparaître de sa vie.
C'était amusant, ce jour-là, c'était comme aujourd'hui, au café... Quand j'ai rencontré...
"Bordel de merde ! Baph ! Qu'est-ce que ça fait d'être intelligent ? Oh, je sais pas ! Je te dirais ça quand je me serai trouvé un cerveau ! Bonne idée !"
Je tourne les talons et me dirige vers l'endroit où j'ai perdu la femme qui m'avait regardé avec insistance. Heureusement, je viens tout juste de la quitter. Sur le coup, cela ne m'avait absolument pas marqué, à part ce souvenir qui tombe dans ma conscience comme une pomme tombe de son arbre, totalement au hasard, et parfois sur la tête de Monsieur Newton... Oui, je sais, c'est un autre souvenir, mais c'était marrant !
La môme était liée à la mort de part celle de sa mère. Rapidement, elles n'avaient eu plus trop besoin de moi. Cependant, une promesse reste une promesse. Et... La voilà. Les souvenirs traversent les vapeurs d'alcool et la fumée de cannabis pour revenir jusqu'à moi comme de bons chiens bien dressés. Elle était étrange, petite, et je le pense sincèrement, comme le plus pur des compliments...
Mais aujourd'hui elle est... wow...
Comment ai-je fait pour lui passer devant sans même la voir ? Quelque part dans l'ombre, je la regarde à nouveau. Cette fois, elle lit, ce qui est beaucoup moins distrayant, mais ce qui me permet de la détailler un peu mieux.
Je ferme mes paumes et y concentre un peu d'énergie. Quand j'ouvre les mains, un petit papillon blanc aux ailes diaphragmes et légèrement lumineuses s'élève avant de battre des ailes frénétiquement pour se diriger vers la femme tout aussi diaphragme et se poser délicatement sur son livre. Pour ma part, j'approche pour mieux observer sa réaction, me mettant en lumière du même mouvement.
Le visage de cet homme, son regard si intense et cette énergie... Cette énergie... Je rouvre les yeux et les baisse sur la main qui tient mon ouvrage. Un papillon immaculé se trouve juste à côté de mes doigts. ~ Hey ! Salut toi... Je glisse ma main sous ses petites pattes et le lève devant mon visage pour l'observer. Mes yeux prennent malgré moi une teinte plus violacée et je me sens parcourue d'une sensation familière et électrisante.
On dit que de voir un papillon est le signe qu'un défunt pense à vous. Son énergie est là au fond de moi, de mon être. Je ne l'ai jamais vu, jamais connue, mais je sais, je le sens. Je souris tandis qu'une larme me coule le long de la joue. Le papillon s'envole et je me lève avec lui. Il vole autour de moi et je danse avec lui sous ce kiosque, sous la pluie. Si quelqu'un me voit j'aurais l'air d'un folle qui danse seule et tant pis. Je m'arrête et sourit tristement. Je sais qu'il est l'heure de disparaitre. ~ Merci d'être venue me voir... Moi aussi je t'aime et pense à toi. Je ferme mes yeux emplis de larmes dont certaine roulent sur ma peau d'albâtre. Je tend délicatement mes lèvres et sens le petit insecte s'y poser dans une ultime caresse avant de disparaitre.
Je rouvre les yeux et mes prunelles lilas glissent en coin. Je fixe mon regard sur cet homme qui est sortit de la pénombre et me regarde tout comme il me regardait jouer lorsque j'étais petite. Des souvenirs me reviennent. Des souvenir de lui. dans la rue, par la fenêtre de ma salle de cours, dans le publique d'un spectacle de fin d'année... Mais tout s'était arrêter après que je lui ai parler ce jour là. Il avait disparu.
Je suis maintenant face à lui et l'observe sans savoir si je dois lui parler. Est-ce qu'aujourd'hui aussi il va disparaître ? Je penche la tête en souriant délicatement. Je descends les quelques marches du kiosque à la pelouse. Je me retrouve sous cette pluie, tout comme lui, et j'avance doucement dans sa direction. Je prends peut-être trop de précautions mais je ne veux pas qu'il disparaisse à nouveau et d'un autre côté je ne sais pas ce qu'il est. Je m'arrête à porté de voix. ~ Vous aimez les pâtisseries ? J'aimerais beaucoup en partager une avec vous... Je montre le kiosque puis reste immobile un instant. S'il me rejoint je l'attendrait pour retourner à mes affaires. Si au contraire il s'en va je ne le suivrais pas et reprendrais ma lecture comme si cet incident n'avait jamais existé. ~ S'il vous plaît...
Je le détail à cette distance un air doux et ingénue sur le visage. Il n'a pas changé. Il a toujours ce regard et cette énergie si particulière qu'il dégage. La pluie se calme, heureusement, et la clarté du ciel me gène un peu. Je penche la tête et papillonne des cils pour m'aider à adapter ma vision si sensible à cette nouvelle luminosité. Derrière lui il fait beau tandis que derrière moi les nuages noires s'éloignent doucement. C'est une image poétique quand on y pense...
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Mar 17 Mai - 21:01
Lumière et ombre
Le papillon remplit sa mission. Elle s'est levée et les deux se tournent autour. Elle sait qu'il est là pour elle, elle sait de qui il vient. Lucie. Ce prénom donné avant de disparaître, ce prénom qui a une origine particulière... Lumière.
Il faut que je reste, pour me concentrer sur les détails, tandis qu'elle s'y attarde de ses yeux qui ne semblent rien vouloir lâcher. Et cette fois, c'est le reflet du papillon au travers d'une larme que je vois rouler sur sa joue. Je m'y attarde comme si j'étais hypnotisé de ce résultat aussi inattendu que logique.
Cette fois, je n'ai plus que deux choix : continuer et m'attacher, ou disparaître pour de bon.
Ses yeux se ferment, c'est le moment !
Mes doigts se crispent, mon attention en entier est dévoué à ma création. Faire des animaux en lumière, je l'avais déjà fait, mais j'ai perdu l'habitude. La phalène se glisse sur ses lèvres comme un baiser maternel. Je lui devais bien ça. Je lui devais bien ça. Oui, c'est ce que je dirai ce soir au procès de moi-même du "putain mais pourquoi t'as fais ça ? T'avais 1000 fois le temps de te barrer !"
Je claque les doigts ce qui fait disparaître le petit être lumineux et... l'effet d'optique fait en sorte que je lui apparaisse bien plus facilement à présent.
Bordel, Baph ! T'en as pas fini avec l'ingérence ?
Nope ! Et je t'emmerde !
Elle est grande, cette petite fille. Toujours aussi pâle, toujours aussi différente des autres, toujours intrigante. Mais cette fois, ce n'est plus une enfant, c'est une jeune adulte et le retard des années me frappent. Elle ouvre la bouche, et la toute première chose qu'elle me dit, à part des excuses, ce sera...
Cette fois, c'est à moi de sourire comme un enfant.
"Oui, j'aime beaucoup les pâtisseries ! Et tutoie-moi, s'il te plait... Depuis le temps..."
Sa supplique me force à obéir, à faire un pas vers elle, puis deux, puis trois...
Il est magnifique, le démon du libre arbitre ! Vivant depuis des millénaires, des pouvoirs cosmiques phénoménaux, obéissant à une jeune humaine alors qu'elle n'a même pas frotté la lampe... ...Je ne sais pas où je vais avec cette métaphore ! Mais on a qu'à dire que je me mettais à l'abri à cause de la pluie, et voilà.
Ses yeux sont magnifiques, ils ont cette couleur mauve patinée. Aucun sort, ni aucun aspect surnaturel là-dedans. Juste, elle, pure.
Il ne fallait pas qu'on se mette à l'abri ? Dans ma course, je me suis arrêté près d'elle sans aucune excuse pour justifier que j'ai ralenti mon pas.
"Désolé de t'avoir dérangé dans ta lecture. C'était quoi ?"
Mes grands yeux violacés restent agrippés à ses orbes claires obscures qui elles non plus ne se détournent pas. Je brise le silence entre nous et un sourire illumine son visage. Radieux et enjoué. Une vague de joie me submerge sans raisons valable lorsqu'il accepte de partager une pâtisserie avec moi. Mes carmines s'étirent à leur tour pour dévoiler un sourire à mon inconnu pas si inconnu. ~ Vous avez disparu si longtemps... Est-ce qu'ELLE vous tutoyait ? Il s'approche de moi et soudain je me demande si tout ça est bien réel. Je voudrais tant que ce le soit.
Il arrive à ma hauteur et ralenti imperceptiblement pour finir par s'arrêter devant moi. Je lève la tête avec un air doux. Il est si proche à présent et je retrouve en lui la sensation étrange de quelque chose de familier et réconfortant. Un ami cher, un protecteur attentionné mais absent. Je m'imagine le prendre dans mes bras. J'aimerais. Mais ça serait étrange. On ne se connaît pas.
Un battement de cils voluptueux. Au diable les conventions ! Je pince les lèvres puis viens poser mon front contre son buste en fermant les yeux. Mes mains se glissent dans son dos. Mes yeux se ferment. ~ Je suis désolée... J'avais besoin de savoir que c'était réel. Tu m'as tellement manqué. Le manque de sa présence dans les parages je l'ai porté sans m'en rendre compte jusqu'ici et pourtant, maintenant qu'il et là c'est une évidence.
Je m'écarte et me tourne pour marcher à ses côtés jusqu'au kiosque. ~ Rien qu'un Sherlock. Je l'ai déjà lu plusieurs fois. Tu ne m'as absolument pas dérangé. Nous marchons côte à côte et nos mains se frôlent et avec elles la sensation vibrante d'un contact entre nos dermes sans qu'il n'ait lieux. J'ai l'impression que mon âme est enfin complète après l'avoir retrouvé ici.
Nous somme enfin sous le kiosque et je déballe minutieusement le financiers pour les lui tendre. ~ Choisis le tiens en premier. Je récupère l'autre et croque dedans. Juste une petite bouchée. Je passe ma langue entre mes lèvres pour en retirer les miettes éventuelles pour me frotte les main pour récupérer une sorte de petit peigne que j'utilise pour relever mes long cheveux nacrés. ~ Ce papillon... Je regarde les insectes et les oiseaux reprendre leurs voltiges au dessus des feuillages maintenant que la pluie est passée. ~ Pourquoi ne me l'as-tu pas envoyé ce jour là ? Je relève mon intense regard sur lui tandis que ma voix est délicate et posée. ~ Est-ce que tu avais gardé ça comme un prétexte pour me revoir un jour ? Si Le Destin existe, alors ç'aurait été logique qu'il nous réunisse pour cette raison.
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Mer 18 Mai - 10:58
Lumière et ombre
"Oui, mais ce n'était pas simple, je devais le lui rappeler à chaque fois."
Inutile de demander de qui elle me parle. Pour moi, dans mon référentiel, je n'ai pas disparu, cela me fait l'effet que de quelques jours sans nouvelles, tout au plus. Mais pour elle, je sais à présent que c'est toute une partie de sa vie dont j'ai été absent. C'est son entrée dans l'âge adulte qui me le rappelle.
Un instant, elle est là à me dévisager, l'instant d'après, elle est dans mes bras. Je ne prends pas le moment d'hésiter avant qu'une de mes mains aille se poser un instant sur l'arrière de sa tête. Cela fait très longtemps que je voulais le faire. C'est super con, je sais. Mais maintenant que je sens ses cheveux glisser entre mes doigts, je me sens presque accompli.
Je... je lui ai manqué ?
Genre... MOI ?
J'ai un rire incrédule. J'aimerais beaucoup lui répondre qu'il en est de même pour moi, mais ce serait un mensonge et Lucie est de celle qui n'apprécie pas qu'on leur serve ce qu'elles aimeraient entendre. Le manque affectif a toujours été absent chez moi, ou plutôt, il a toujours été chassé, refoulé. Ce n'est, après tout, qu'un souvenir inutile qui s'accroche. Du moins c'est ce que je pensais jusqu'à aujourd'hui. Je regrette vraiment de ne pas pouvoir lui retourner ce même compliment. Finalement, c'est très agréable d'avoir manqué, comme si cela avait dépassé le stade du psychique pour un manque physique...
Non mais je suis pas sa drogue non plus, 'faut pas déconner !
"L'important, c'est que tu ailles bien."
Cette phrase, je suis convaincue de sa véracité au moins. Je sais que ma main reste, comme un fantôme, sur sa peau, quelque part. La pluie s'arrête au-dessus de nous alors que nous entrons dans l'intimité de l'abri.
"Oui je... sais. Tu les as pratiquement tous lu, tous ceux qui sont trouvables facilement, en tout cas."
Je m'étire un peu avant de me pencher sur les gâteaux proposés. C'est amusant parce qu'aux enfers "manger des financiers" est une toute autre activité. J'en choisis un et apprécie immédiatement la texture croquante sous mes doigts, l'odeur, l'aspect simple et brillant du sucre. Je n'ai pas le temps de le porter à ma bouche que Lucie m'interrompt.
"Oui ?"
Alors ça, c'est une excellente question. Je garde le silence pour y réfléchir, pour essayer de lui donner une explication qu'elle va comprendre plus que le fait qu'il y a des règles que j'applique, d'autres que je n'applique pas. C'est comme me demander pourquoi j'ai choisi ce financier plutôt que l'autre, ou pourquoi j'ai avancé ce pied en premier pour faire ce pas... Cependant, elle a droit à une réponse.
"Je pense que j'ai préféré te regarder. Cela me demande un peu de concentration, que de faire un papillon. Je voulais être certain qu'il s'agissait bien de toi... et puis je me suis laissé distraire."
Une distraction de plusieurs années, j'en conviens. Sa propre réponse me surprend et m'arrache un rire étonné.
"Je n'ai pas besoin de prétexte, mais oui, c'était un peu ça. Tant que je n'avais pas accompli cette tâche, nous étions liés."
Je me souviens de cette fois où elle n'aurait pas dû me voir, et où je m'étais refusé à lui effacer la mémoire parce que je n'aime pas faire cela à des enfants. Elle parlait de quelqu'un, elle avait déjà ce don de voir les morts. Sa mère l'a réellement marquée. Je me fends enfin d'une bouchée.
"Tu vois toujours les défunts ? Est-ce que quelqu'un t'aide avec ce don particulier ?"
J'ai toujours trouvé cela amusant qu'elle parle à personne, dans le vide, à assembler les mots d'un dialogue avec des réponses inconnues. La réaction des gens alentours était juste irrésistible. Si c'était évident qu'ils faisaient un effort pour ne pas "voir" son albinisme, force est de constater que leurs efforts étaient amusants quand il s'agissait d'ignorer les actions d'une gamine qui a l'air de percevoir autre chose.
"Et s'il n'y avait vraiment rien ?" se dispute en peur avec "et s'il y avait quelque chose ?"
"Cela fait un moment que je ne t'ai plus suivi. Quelle est ta vie aujourd'hui ? Tu as un travail ? Un petit ami ? J'dois lui demander d'être gentil avec toi ?"
Je ris un peu lorsqu'il me dit qu'il devait tous le temps lui rappeler de le tutoyer. On dirait moi avec Henry. Comme quoi même si je ne l'ai jamais connue on se ressemble peut-être un peu...
Il est si grand. J'ai presque du mal à garder mes yeux sur lui avec le ciel clair derrière lui. Je me glisse dans ses bras et me sens enfin sereine. Comme si il avait disparu avec un fragment de moi que j'aurais retrouvé maintenant. Cette énergie qu'il dégage... je la reconnais. Les esprits que je vois en portent tous une infime trace. Peut-être est-ce la mort ou bien la vie car c'est une vie après la mort. Ils ont choisit de rester la vivre sur terre.
Sa main dans mes cheveux me fait frissonner. C'est si doux et agréable d'être dans ses bras. Serait-ce un ange ? Je mecarte et souris. ~ Je vais bien maintenant, oui. Cela n'a rien à voir avec sa présence. Disons que je vais mieux maintenant lorsqu'on connaît ma vie. Ma pauvre et courte vie. J'ai trouvé une sérénité qui me manquait ou que j'avais perdue.
Je suis étonné qu'il sache et hausse les sourcils en l'interrogeant du regard une seconde puis lui tends les financiers pour qu'il choisisse. Je m'attendais à ses réponses et hoche simplement la tête. Je déguste simplement ma pâtisserie à ses côtés et c'est à son tour qu'il brise le silence de ses questions. Un sourire s'étire sur mon visage. ~ Oui je les vois toujours. J'ai appris à ne pas les voir tous le temps. Ça me faisait mal à la tête et parfois je m'évanouissais d'en voir trop. J'ai un peu d'aide mais j'ai surtout pratiqué seule. Comme d'habitude... Encore et toujours seule. D'ailleurs j'éclate d'un rien claire et franc lorsqu'il me demande si j'ai quelqu'un dans ma vie. Je secoue la tête à la négative en soupirant légèrement. ~ Non. Pas de relations. Enfin j'ai un ami mais plus comme un oncle tu vois. On est collaborateurs. Il s'appelle Henry et on dispense des cours de musique. Je fais du piano et du violon. Et c'est tout. Je me lève et me pose contre un garde corps, dos à lui. Je vais avoir vingt-cinq ans et je n'ai jamais été réellement en couple et je parle aux morts. Je me tourne face à mon inconnu avec un sourire amusé. ~ L'albinisme c'est pas très vendeur alors les fantômes en prime !? Mais c'est ainsi. Je reprends une bouchée de financier en souriant.
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Jeu 19 Mai - 0:16
Lumière et ombre
Ses yeux clignent quand elle les lève vers moi. Je baisse la lumière ambiante doucement, comme quand vient un orage, sans la pluie, avec notre proximité comme toute chaleur. Ainsi, elle s'abimera beaucoup moins la vue.
"Tu m'avais pris pour un esprit, moi aussi ? Avant de me prendre dans tes bras, je veux dire."
Elle est restée seule avec ses fantômes alors, sans personne pour l'aider. Elle ne semble être passée par la phase "merde, mais il n'y a que moi qui puisse les voir ?" qu'assez tardivement. C'est bien si elle a pu obtenir de l'aide de quelqu'un, je me laisse aller à un sourire rassuré. Cependant, dans sa vie intime, elle demeure seule. Bon, ai moins, j'ai personne à menacer... Dommage, j'aurais bien aimé faire ça pour elle. Non, en fait, je ne sais pas trop que penser de tout cela, c'est comme si ça me touchait directement sans que cela me concerne pour autant. C'est très chelou.
"Amusant... J'aurais parié sur de la guitare, pour toi. Mais le violon te va très bien aussi. Est-ce qu'il y a moyen que je puisse t'entendre jouer ?"
Attends... vingt-cinq ans humain, ça fait combien en démon ? Ah, mais merde, elle est vraiment devenue adulte en fait, une jeune femme. Elle s'est métamorphosée quand ? En tout cas, sa remarque me fait avoir un rire.
"Ouais... quelle idée aussi d'être blanche corbeau ? Tu pouvais pas choisir de voir des trucs moins flippants ? Comme avoir la capacité d'identifier les oiseaux ?"
Je finis mon propre gâteau assez rapidement.
"Chai chuper bon ! Attends..." j'avale ma bouchée, me faisant un peu mal à la trachée du même mouvement "Tu savais que j'allais venir ? Ou est-ce que tu doubles toujours tes rations au cas où un homme mystérieux sortirait de l'ombre ?"
Mes yeux tombent sur son livre. C'est vrai qu'elle a un goût particulier pour les romans policiers. J'ai toujours été plus graphique, pour ma part. J'ai lu, bien sûr, avoir toutes ses nuits à soit permet ce luxe. J'aime bien m'échapper dans les craintes des autres, des pensées mortelles terre à terre.
"OH ! Tu connais Camilla Läckberg ? C'est ce que j'aurais voulu t'offrir si... Enfin ta mère m'a beaucoup parlé de toi et je me disais que..."
Baphomet ? Il semble que ton cerveau ne fonctionne pas correctement. SANS DEC ? Tu veux un reboot ? Non merci !
"... C'est qui cet ami / oncle ?"
Je viens de me rappeler que j'aime pas bien beaucoup ça !
Seule avec mes fantômes. Balais aussi macabre que voluptueux. J'évolue dans cet entre-deux monde depuis ma naissance alors parfois je me perds entre le tangible et l'intangible, la réalité et le rêve. ~ Un esprit ou un rêve... je ne sais pas ce que tu es au fond. Et peu importe je crois. Je souris. C'est vrai après tout. Je m'en moque. Ange gardien, sorcier, démon, émissaire de la mort ou autre... il est réel et il est là.
La discussion continue et il me demande une démo de violon. Je n'habite pas très loin alors maintenant qu'il ne pleut plus je pourrais aller le chercher ou emmener mon grand brun à la maison. ~ Je ne sais pas.... Tu es parti longtemps. Est-ce que tu l'aurais mérité ? Je fais semblant de réfléchir et fini par sourire taquine. ~ Mais bien-sur. Je serais heureuse de jouer pour toi. Je penche la tête, un air tendre dans le regard et cette touche de douce mélancolie qui me colle à la peau. Une sorte de spleen délicat. La mort laisse des traces et marque plus durablement ceux qui la côtoient.
Monsieur se moque de moi et de ma pâleur. ~ Dixit celui qui a créé un papillon plus blanc que moi... et puis on ne choisit pas. C'est peut-être parce que je suis morte quelques secondes quand je suis née...? Ou alors c'était comme mon destin de les côtoyer, de les apaisés. Mais je dois être l'une des rares dont la mort n'a pas voulu, trois fois. Je ris un peu. En y repensant mon dos me fait un peu mal et je caresses mes poignets.
Il a l'air d'aimer le gâteau au moins. Je ris un peu plus. ~ Non, seulement les financiers. C'est un peu plus petit et j'adore ça. Je ne savais pas même si j'ai rêvé de notre première rencontre cette nuit. Les rêves sont parfois des annonciateurs puissants pour qui sait rester à l'écoute.
Je l'observe comme si j'avais besoin de graver son image dans mon esprit pour qu'il ne disparaîsse plus jamais. Je suis sortie de mes pensées par sa voix et hausse les sourcils alors qu'il passe du coq à l'âne. ~ Quoi ? Non, non, non, non, non... tuas commencé deux phrases sans les finir. Henry est simplement un mentor et ami d'une cinquantaines d'années. Je pourrais t'en parler plus tard. Je me suis avancé et me suis planté devant lui. Je le supplie du regard et glisse délicatement ma main sur sa joue. ~ Alors "si..." quoi ? Qu'est-ce que tu te disais ? Dis moi ce qui tu voulais me dire... Je plonge mes iris lilas dans ses prunelles marbrée de jade. Comme puis-je me conduire avec lui de cette manière alors que je ne le connais pas vraiment. Je ne connais même pas son prénom... et pourtant cela n'a aucune importance à mes yeux. Étrange sentiment...
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Jeu 19 Mai - 18:09
Lumière et ombre
"Mieux vaut que tu l'ignores pour le moment."
C'est vrai que peu importe nos natures, là, tout de suite. Nous sommes, c'est tout, et c'est suffisant, pour le moment. La pluie continue de marteler en fines gouttelettes les plaques en verre. J'ai l'impression que le temps me rappelle que le temps passe et qu'il ne faut pas que j'en perde une miette. Sa boutade me fait sourire, et je réponds tout à fait honnêtement sur un ton faussement offensé.
"Oh ! Non, je ne le mérite probablement pas..."
Non, pas "probablement", plutôt "indubitablement".
"...Mais tu m'aimes bien, alors ça va aller."
Heureuse ? Carrément ? Wow, j'ignorais que j'avais ce pouvoir. Je pensais juste avoir l'aura qui faisait en sorte qu'elle s'extirpe du carcan de ses partitions, qu'elle puisse s'envoler au-delà des notes et ne plus avoir besoin de portées, qu'elle brise le rythme régulier du métronome. Je fonds devant son sourire en attendant, en tout cas. Bientôt, il ne restera plus rien de dur en moi.
"Je te charriais, t'inquiètes. J'ai des appendices blancs aussi qui sont parfois ma perte. Mais oui, peut-être que les mythes concernant les albinos sont vraies... ou peut-être que tu t'es forgée toi-même ta légende. "
Elle...rêver de moi...la nuit ?
ON SE CALME ! Elle est pure et innocente et si quelque chose à l'air d'être trop érotique pour être vrai, c'est que ça l'est certainement. DONC ON SE CALME !
Je m'apprête à lui répondre quand Lucie vient se mettre juste devant moi, plante ses yeux dans les miens, et touche ma joue du bout de ses doigts qui me paraissent agréablement frais au contact. C'est agréable, je ne dis pas, mais ça ne m'aide pas du tout à me calmer.
Baphomet, la dame t'a posé une question... Et arrête de perdre tes moyens dès que qui que ce soit te témoigne de l'intérêt, c'est épuisant.
"Je me disais simplement que si j'avais pu rester auprès de toi, j'aurais aimé t'offrir la série de bouquins, je pense que je t'en aurais laissé un dans ta chambre par noël ou par anniversaire. Désolée, une suite de phrase pas très épique... Ta mère les aimait bien, et je me fais la réflexion seulement maintenant que tu aurais sans aucun doute adoré."
Je pose ma main sur ma joue, ses doigts se retrouvant piégés entre ma paume et ma peau. Je ferme un instant les yeux, juste pour savourer ce contact. Peu m'importe si nous avons pas les mêmes aspirations en cet instant, nous avons la même inspiration, et moi, je veux juste profiter.
Note à moi-même, éviter de ne plus finir ses phrases à l'avenir. Là tout de suite, j'ai très envie d'un chocolat chaud, mais je n'ai pas envie de partir d'ici pour autant. Cruel dilemme.
"Tu as un pouvoir puissant et chelou sur moi. Tu le sais, ça ?"
Est-ce que je devrais me méfier ? Tout à fait ! Est-ce que je vais le faire ? Absolument pas !
"Allez, on va laisser tomber ce sentiment de tâtonnement entre nous. Quelle est ton souvenir le plus gênant concernant un fantôme ? Ils sont parfois assez obsessionnels. Et comment ça, tu as échappé à la mort trois fois ? Aux dernières nouvelles, ce n'était pas un tel score, si ?"
Pourquoi vaudrait-il mieux que j'ignore sa nature ? Je ne m'en souciait pas jusque ici. Maintenant je suis curieuse. Plus tard peut-être.
On rit et discute. Le lui ferait une démo de violon mais pour le moment je veux profiter de lui, de nous, de ce calme et cette énergie inexplicable entre nous. Je me demande s'il le ressent aussi ce lien étrange, cette force sans nom, cette proximité, intimité, loin d'un désir sexuel. C'est quelque chose de plus... intense.
~ Je ne souhaite pas savoir la couleur de quelconque appendice avant de connaître au moins ton nom. Je le charie et me comporte avec lui comme si nous nous connaissions bien. ~ Dans mon rêve... Enfin... mon souvenir, tu ne me l'avais pas dis. Mais tu avais déjà cette apparence, ce regard sur moi... Je me perds dans ce dernier avec réflexion et intensité.
Nos corps se rapprochent et entre en contact sous mon impulsion. Douce caresse sur sa joue donc la rugueusité de la barbe fraîchement taillée est agréable. Je souris attendrie de sa confidence. Mon autre main caresse son épaule et je me rapproche un peu plus sans m'en rendre compte. Il ferme les yeux et approfondie ce contact en mettant sa main sur la mienne, piégeant ainsi ma dextre. ~ Je ne les ai pas tous si jamais tu compte rester un peu dans ma vie cette fois et que tu ne sais pas quoi m'offrir... Douceur et mélancolie. Je suis comme un poème de Beaudelaire, magnifiquement horrible. Il parle d'un pouvoir que j'aurais sur lui et je ne sais pas ce que cela veut dire, ni en général, ni pour lui personnellement. J'inspire pour lui répondre, entrouvre doucement mes carmines mais le voilà qui change encore de sujet. Ma main libérée de son étreinte je la place en miroir de l'autre et carese ses épaules dans ma brève réflexion. Heureusement qu'il est assit et moi debout devant lui. Même là il me paraît grand. ~ Quand je suis allée au conservatoire, j'avais un petit appartement étudiant. Un autre étudiant en fac de lettres c'était suicidé dans la salle de bain. Du coup il me matait et me laissait de poèmes glauques dans la buée du miroir. Pas très agréable.... Je baisse le yeux et pince les lèvres un peu attristée. ~ Mieux vaut que tu ignore cette part de ma vie pour le moment... Chacun son tour... Je glisse à nouveau mes doigts sur son visage et ses cheveux en lui remettant une mèche en place. ~ Quel pouvoir je pourrais bien avoir sur quelqu'un comme toi...? Je ne suis rien ni personne. Mes orbes cristallines glissent sur lui à l'unisson avec ma main. ~ Tu n'aime pas ce que tu ressens prêt de moi ? La proximité te dérange ? Je te fais te sentir mal ? Mes sourcils s'arquent dans une expression de détresse émotionnelle. Je ne devrais pas être surprise. C'est l'histoire de ma vie. Intrigué, repoussé, déranger les gens, surtout ceux dont j'aimerais être proche. Je defait le contact entre nous et entame de me reculer. ~ Je suis désolée. Ce n'était pas mon intention si c'est ça. Excuse-moi...
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Jeu 19 Mai - 20:30
Lumière et ombre
Mon nom ? Oh my goat ! C'est vrai qu'elle n'en a jamais rien su !
"Appelle-moi..."
Baphomet ? Son antipode, celui qui n'a ni identité propre, ni âge ? Celui qui a été créé dans le but de détruire ce qu'elle peine à accomplir : à savoir apporter un peu de paix aux âmes. Si un jour elle découvre ce que je suis réellement, m'en voudra-t-elle ? Ce n'est pas une question en l'air, et quelque chose de ténu, néanmoins présent, me rassure. Non, elle ne m'en voudra sans doute pas. Et si cela devait être le cas, alors je la comprendrai.
Je lui donne le nom de mon essence, celui par lequel personne d'autre que mon supérieur hiérarchique direct me nomme.
"Munin. Appelle-moi Munin. Si tu le prononces trois fois, je viendrai."
Mon apparence réelle, je ne la montre jamais, devant elle, encore moins que les autres. Elle est bestiale, trop immonde à regarder pour des yeux si purs. Et pour ce qui est de mes ailes ? Peut-être pas tout de suite, mais cela viendra. Elles font parties intégrantes de moi, et je ne me sens bien qu'en les ayant sorties... Encore qu'avec Lucie, avoir mes ailes sorties n'est plus une priorité.
"Je vais rester un peu dans ta vie. T'as plus le choix en fait. Considère-moi comme ton boulet officiel ! Je prend note pour les livres en tout cas."
J'ai un sourire en coin, ce genre de sourire qui signifie "et je ne manquerai pas de te surprendre"...
L'anecdote me fait rire. Effectivement, des techniques de drague foireuses, j'en ai entendues, vécues, et même fait vivre, mais celle-là est sans conteste dans mon top 5 ! Et elle voile de mystère son petit teasing de tout à l'heure, je fais une grimace pour dire que je n'apprécie pas vraiment avant d'éclater de rire. C'est de bonne guerre.
WOOOOW. Immédiatement, je me sens devenir légèrement sarcastique, pas méchant, mais mon ton devient amusé, presque hilare.
"Alors non..."
Je secoue la tête, je pourrais quasiment avoir l'air sévère si je pouvais faire preuve d'une quelconque autorité et si je n'avais pas un air de plaisanterie visé sur le visage.
"Pas de ça avec moi, jeune fille..."
Ses mains me déconcentrent de FOU !
"Déjà, tu n'es pas 'personne', personne n'est personne !"
Moi, je suis beaucoup trop, crois-moi que parfois, j'aimerais être un peu moins.
"Si je t'entends encore une fois dire cela, je vais mettre tout en œuvre pour essayer d'éprouver ce sentiment qu'on appelle 'colère' et être fâché contre toi et te punir comme il se doit."
Ses mains sont sur mes épaules, ça ne m'aide pas DU TOUT !
"Ensuite, ne t'excuses jamais auprès de moi, jamais de la vie, et jamais de la mort."
C'est à moi de la prendre par ses toutes petites épaules à présent. Elle semble si menue dans mes mains, si fragile. Ma poigne ne la serre pas inutilement, juste fermement. Je veux qu'elle soit là, avec moi, et qu'elle évite de se cacher derrière des couvertures de sentiments négatifs. S'il faut, j'irai la chercher moi-même. Ma voix devient moins amusée, plus douce.
"Non, tu ne me fais pas me sentir mal. Tu me fais me sentir différemment. Tu me fais me sentir comme si chaque seconde, chaque instant, comptait parce qu'il est le dernier à être vécu. Depuis que tu m'as vu dans ce parc, il s'est écoulé 1037 battements de cœur de ma part, il y a eu environ trois litres de pluie qui sont tombés sur cette vitre, et je pourrais passer des heures à décrire le goût du financier que tu m'as offert. C'est nouveau pour moi, trop nouveau pour que je sache si j'aime ou pas."
Mes mains se desserrent pour tomber sur ses avants bras. Cette fois, c'est avec un sourire sincère que je lui dis.
"Mais j'adore la nouveauté."
Je tourne ses mains dans les miennes, paumes vers le ciel, je regarde avec attention chaque petite ligne de ses mains pâles.
"Si tu dois être différente pour moi, permets-moi d'être différent pour toi. Dis-moi, qu'attends-tu d'un ami qui t'a toujours manqué ?"
Il hésite à me donner son nom ou alors il en a tellement qu'il ne sais pas lequel me donner. ~ Munin... Je le prononce dans un soupire pour m'entraîner plus pour moi qu'autre chose. Munin... Ca me dit quelque chose. Je cherche un peu et penche la tête en n'osant pas trop sourire. ~ Munin comme le corbeau légendaire de la mémoire. Genre tu as un frère du nom de Hugin qui pense trop du coup ? Oui je fais des blagues de merde et cultivées. Je rappelle que je n'ai presque que des livres et des fantômes, pas toujours de première fraîcheur, pour seuls amis. Mon coeur est emplie d'une joie inconnue et indescriptible lorsqu'il m'annonce qu'il compte bien rester dans ma vie. ~ Je n'ai jamais eu de boulet mais je penses que tu seras le plus agréable que je ne porterais jamais.
Il me demande mon expérience la plus gênante avec un fantôme et je lui réponds aussi facilement que si je n'avait aucune gêne avec lui. En même temps je ne suis pas quelqu'un qui prend le temps d'être gênée pour ce genre de choses aussi futiles. Mais ensuite je ne comprends pas ce qu'il se passe et je crois que j'ai dis quelque chose de mal. Et je reste bouche bée, l'air ingénu, incapable d'articuler quelconque mot. Je l'écoute avec attention et je me triture les mains lorsque je les retire de ses épaules et c'est à son tour de saisir les miennes. Ce qu'il me dis est un ras de marrée d'informations qui me touchent en plein coeur et m'émeuvent, me bouleversent jusqu'aux larmes. Je me mords la lèvre inférieure pour les retenir et hoche simplement la tête.
Je baisse les yeux, mes mains dans les siennes, paume vers le haut. Il va les voir, ces petites marques légèrement rosées sur l'intérieur de mes poignets. Ces marque de suicide inachevé, raté. Il va comprendre que j'ai voulue m'ôter la vie il y a de cela quelques années. J'ai peur de son jugement, de sa peine ou de n'importe quelle réaction en réalité. Je relève les yeux et secoue la tête à la négative, perdue. ~ Je ne sais pas... C'est... C'est nouveau pour moi aussi. Je cherche un instant, le regard sur nos mains, puis relève les yeux. ~ Tu veux bien me prendre dans tes bras...? Je me sens bien quand je suis proche de toi... Je détourne le regarde au milieux de ma réponse. Je ne sais pas comment expliquer mon sentiment et ça risque de devenir encore plus gênant. La chaleur de ses mains irradie les miennes. Le bout de mes doigts semblent se craqueler et je tourne la tête pour chercher notre invité surprise. Un cercle blanc se trace autour de mes pupilles. ~ Je crois qu'on est plus seuls... Je garde l'option câlin pour plus tard si tu veux bien, j'ai du boulot. Je fais une petite moue désolée et me détourne à contre coeur pour chercher l'esprit qui a réveillé mon don. L'éthéré se trouve un peu plus loin. Je regarde un instant mes affaires puis Munin. ~ Tu... reste ici ou tu veux venir ? Toujours ce regard ingénu, bien plus surnaturel qu'à l'instant.
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Ven 20 Mai - 16:48
Lumière et ombre
Je laisse s'échapper un rire franc. Oui, la p'tite a fait ses devoirs. Et pour ce qui est d'Hugin...
"Non, ce n'est pas le fait de trop réfléchir, son problème ! Définitivement pas."
Il est la pensée d'Odin, un dieu guerrier, je te laisse imaginer en quoi il s'est transformé, le p'tit corbac noir. Si je suis le démon du libre arbitre, il est devenu le démon de la torgnole dans ta face. En tout cas, en tant que gardien de la mémoire, j'ai trouvé préférable qu'il ne se souvienne pas de moi. Un jour, on va se tomber dessus, ce sera sans doute mémorable ! Pour le moment, nous ne sommes rien, l'un pour l'autre. Et pour le moment, rien dans l'univers n'a jugé préférable de faire changer cela.
"C'est le plus beau compliment qu'on m'ait fait, je te remercie."
Les épaules droites, je lui fais un signe aimable et amusé de la tête. Elle est debout, devant moi, les mains aux paumes tournées vers le ciel. De mes pouces, je caresse ses petites cicatrices. Elle ne veut pas m'en parler, pas tout de suite, nous n'en parlerons pas. Je regrette juste... de n'avoir pas été là. Voilà pourquoi je ne suis là pour personne, pour ne pas m'accrocher, pour ne pas m'attacher, et prendre le risque de perdre. Ce n'est pas parce que je suis vieux que ça fait moins mal. Mais là, nous sommes ensemble, tous les deux. Mon but à moi est qu'il n'y ait aucune nouvelle marque sur ses poignets délicats.
J'écarte les bras dans une invitation, mais Lucie ne vient pas. À la place, elle semble chercher quelque chose, ou quelqu'un. Un esprit est là, quelque part. Naturellement, il ne s'approche pas de moi, les démons et les esprits sont rarement potes. Moi, je suis un poil différent par rapport à ça, c'est juste que les morts n'ont pas tellement le choix que de me parler, et quitte à parler à quelqu'un, autant choisir le petit débile rebelle de la bande.
Ah merde, elle s'en va ? Déjà ? Je me lève à côté d'elle, cherchant désespérément une excuse pour la garder auprès de moi. J'ai de la meilleure, à savoir "laisse le venir jusqu'à nous, s'il s'approche, c'est qu'il est vraiment motivé" jusqu'à la pire "maaaaaais ! Il est mort, t'inquiètes, il va le rester, reeeeeste avec mwaaa". Elle me laisse le choix, et moi, je ne choisis pas.
"Je te suis, mais je resterai à bonne distance. Je ne veux pas lui faire peur aussi, à celui-là."
Je fais un signe de tête vaguement dans la direction où je pense qu'il y a le fantôme.
"Je suis très curieux de te voir travailler."
Après m'être levé, je m'étire un peu le dos avant de la suivre. Je lui pose une main encourageante sur l'épaule avant de la laisser aller pour rester à portée d'oreille sans oppresser l'esprit.
"Comment sont-ils, physiquement ? Tu les reconnais facilement des êtres vivants ? Et est-ce qu'il t'arrive de voir des animaux ?"
Oui, c'est maintenant que j'ai tout plein de questions !
Je ris et discute avec lui. Une tendresse et une complicité évidentes émanent de nos interactions. Il caresse mes cicatrices et je frissonne. Il doit être inquiet, peut-être s'en vouloir de ne pas avoir été présent ou au contraire soulagé de ne pas avoir vécu ce stress. ~ Je n'ai plus ce genre de pensées si ça peut te rassurer. J'étais seule et blessée. Je ne voyais pas l'intérêt de continuer puisque je n'étais rien pour personne. Maintenant je suis une amie, une professeure, une élève et une guide. Et surtout je suis importante à mes propres yeux. Tu es une raison de plus dans mon éventail. Ma voix est très douce et posée presque comme un murmure, une promesse de ne plus essayer de me faire du mal. Je tiens à lui même si je ne sais rien de sa personne.
La discussion dérive et je finis par lui demander timidement un câlin mais ce moment de tendresse entre nous devra attendre. Un esprit est dans les alentour, mon don se déclare et modifie mon apparence. J'en ai la chaire de poule. ~ Je suis désolée... Je dois m'en occupé. Je caresse sa joue de ma main de porcelaine. ~ Ca ne devrait pas être très long. Mais tu verras que ce n'est pas si impressionnant. Je m'éloigne à la recherche de ce fantôme et ne tarde pas à le trouver. Je m'approche et la question de Munin me fais me retourner. Je penche la tête en souriant, amusée. ~ Pas sûre que ce soit le moment d'en parler...? Parfois je sais, parfois non et pour les animaux ça arrive. Je me tourne vers la silhouette qui semble se parer de transparence çà et là.
Je m'avance un peu plus et commence à sentir une énergie étrange émaner de lui. ~ Bonjour. Excusez moi de vous déranger, est-ce que vous avez besoin d'aide ? L'esprit se tourne alors en ma direction, le visage déformé par la rage. Oula... Ca n'annonce pas une discussion posée. En effet, je n'attends pas longtemps avant de me faire foncer dessus. Il hurle et me projette un peu plus loin. Je fais signe à Munin de rester en arrière pour qu'il ne soit pas blessé. Je frotte mes genoux puis repart en direction de l'esprit en retroussant mes manches au trois-quarts. ~ Ok... Moi je voulais être sympas mais si tu le prends comme ça... C'est ton choix. L'esprit vient au contacte et alors qu'il me touche je l'attrape par le bras en retour. Mes avant bras entiers sont tels de la porcelaine brisée. Ma voix s'élève en une litanie rituelle. ~ Deyr fé, deyja frændr, deyr sjalfr it sama, en orðstírr deyr aldregi, hveim er sér góðan getr.
Deyr fé, deyja frændr, deyr sjalfr it sama, ek veit einn, at aldrei deyr: dómr um dauðan hvern. ~ L'esprit tente, tant bien que mal, de se décrocher de mon emprise mais il perd ses forces et sa tangibilité jusqu'à disparaitre totalement. Les craquelures sur mes bras disparaissent doucement ainsi que le cercle blanc autour de mon iris. Je reste immobile quelques seconde. J'ai des acouphènes, les mains tremblantes et la sensation de m'être fait rouée de coup. Je me rapproche d'un arbre pour m'y appuyer. Je reprends mon souffle et mes esprits. Ce n'est pas le plus coriace auquel j'ai eu à faire mais ce n'est jamais agréable lorsqu'ils sont violents.
Je tourne la tête en direction de mon grand brun en souriant. ~ Je crois que le violon ne sera pas pour de suite... Je vais devoir reposer un peu mes mains. Désolée. Mais mains tremblent encore, comme secouées de spasmes légèrement douloureux.
Trad chant:
Le troupeau meurt, Les parents meurent, Ainsi qu'un jour soi-même, Ce qui Ne meurt jamais chez l'Homme, C'est sa renommé
Le troupeau meurt, Les parents meurent, on meurt aussi, Une seule Ne se perds jamais, Le jugement tenu sur chaque mort.
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Sam 21 Mai - 10:51
Lumière et ombre
Les cicatrices trouvent une explication. Lucie n'essaye pas de minimiser la chose ou de confectionner un mensonge. Ces cicatrices ont été un appel au secours, un appel qui a reçu une réponse sans moi. Oui, ce qu'elle me dit me rassure, il n'y aura pas de nouvelles rayures sur ces poignets.
"Je t'en prie, vas-y."
Il me faut toute la volonté du monde pour ne pas la rejoindre quand je remarque qu'elle se fait attaquer. Je ne savais pas que son pouvoir lui permettait d'entrer en contact physique avec les morts, ou est-ce cet esprit qui en est capable ? En tout cas, je me force à rester impassible et à la regarder faire. Si je vois le moindre signe de faiblesse, j'interviendrai. Totalement attentif, j'absorbe la totalité des détails, le nombre de pas qu'elle fait, ses yeux presque luminescents, les battements de mon cœur qui continuent à se faire bruyamment entendre, chaque brin d'herbe, chaque regard, chaque geste. Même le petit chien qui arrive près de nous avant de repartir comme si de rien n'était, je pourrais le décrire avec une clairvoyance surnaturelle.
Une autre chose se met à se graver dans mon esprit : son chant. Je ne sais pas ce qu'elle dit, je ne parle pas cette langue, mais chaque syllabe, chaque ton, chaque note s'inscrit profondément. Il s'agit d'un souvenir qui ne partira jamais, et ce, peu importe le nombre de cigarettes magiques que je prends pour atténuer un peu l'effet mémoire eidétique. Ce souvenir-là restera intact.
Les marques sur les bras de Lucie disparaissent, laissant juste celles, blanches et roses, de ses tentatives d'appel à l'aide. J'aurais aimé qu'elles s'effacent aussi, mais elles sont comme les mauvais souvenirs : importantes et nécessaire.
Sa phrase me donne un sourire de surface et je la prends dans mes bras...
... Enfin !
Voilà, j'ai laissé une fille grandir sans moi et à présent, je ne veux plus la quitter ? C'est lâche et hypocrite, mais il faut croire que je m'étais déjà attaché. Ce n'est que maintenant que je me souviens d'à quel point. Elle a besoin de ce contact, peut-être, je ne sais pas, mais à moi, il m'est nécessaire.
"Repose tes mains tant que tu veux."
Il faudrait probablement que je la lâche, non ? Un jour ?
"T'as un truc à faire ? On va se balader ?"
Lâcheuh laaa !
Veupa !
Elle tremble encore !
"Ils sont toujours aussi chiants que ça, tes fantômes ? Par contre, j'adore ta manière de l'apaiser."
Je respire calmement et tourne la tête vers Munin avec un sourire tendre malgré la fatigue que ce contre temps à engendré. Je ris un peu pour faire bonne figure. Il me prend dans ses bras et je m'y laisse glisser avec un soupire de soulagement. Je me blottie et place mes mains sur son buste. ~ Et si on se trouvait un coin tranquille où on pourrait discuter en restant ainsi...? Je me suis un peu épuisée pour une longue balade mais je ne veux pas l'inquiéter. ~ Il faut juste que je récupère mes affaires au kiosque. Je ris amusée et relève la tête à sa demande. ~ Non, ils ne sont que très rarement aussi agressifs. J'ai dû utiliser la "manière forte". C'est une litanie rituelle. Avec ton nom tu dois la connaître... Je retrouve enfin quelques sensations dans les mains et en glisse une sur sa joue tandis que je m'écarte et glisse l'autre dans sa main.
Je marche à ses côtés pour aller récupérer mes affaires et mon sac puis lui laisse le choix de la direction à prendre. Tant que je suis avec lui, il peut m'emmener au bout du monde. Il faudra juste qu'il me ramène pour mon cours demain...
Nous nous balladons un moment et trouvons un coins tranquille où nous poser. Je retourne dans ses bras et joue avec ses mains en y glissant voluptueusement les miennes. ~ Pourquoi tu ne veux pas que je connaisse ta nature ? Tu penses que ça changera quelque chose que je le sache maintenant ou plus tard ? Toi tu as l'air de tout savoir sur moi. Je relève de grands yeux doux. Moi aussi je veux en apprendre plus sur lui. ~ Tu habite dans le coin ou tu n'es que de passage ? Si tu as besoin on a une chambre d'amis à la maison. Bon, tu risques d'être réveillé par de la musique... Je fais une petite moue amusée et retourne à ma contemplation de ses mains, chaudement blotti dans ses bras.
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Dim 22 Mai - 17:53
Lumière et ombre
C'est moi ou ça ressemble CARRÉMENT à une proposition indécente ? Non, moi-même, ce n'en est pas une. Mais si ça l'était ? Je risquerai d'absolument tout gâcher, voilà. Donc, on va considérer que c'en est pas une et que tout va bien. Les gens normaux n'ont pas des arrières pensés à longueur de temps.
"Je t'en prie."
Moi ? Je devrais connaître ça ? Il faudra que je la repasse dans ma tête, quand je serai seul, et qu'elle n'est pas en train de me caresser la joue. Le contact se rompt pour reprendre dans ma main. Je garde le silence tandis qu'elle récupère ses affaires. Elle se plante devant moi et je fais un signe du bras pour l'entraîner vers... Allez, disons le port. On pourra se balader le long du rivage pour finir par trouver un petit coin tranquille. J'ôte mes chaussures pour avoir le plaisir de sentir le sable sous mes sabots... mes pieds !
Lucie me parle de ma nature. Je pense que cet inconnu la ronge. Dommage, fillette, c'était un plaisir de te connaître... Encore qu'elle ne m'a pas posé directement la question.
"Parce qu'elle n'est pas de celle qu'on admet tranquillement autour d'un café. Quant à si ça changera... disons que je préfère ne pas courir le risque que tu disparaisses. C'est terriblement égoïste de ma part, j'en conviens. Si tu veux réellement que je te le dise, je te le dirai."
Je suis de passage, mais un passage plus long que sa vie entière. Du coup, je reste un instant à regarder les nuages, le ciel, à faire jouer l'ombre quand le soleil arrive à percer pour ne pas abimer les yeux de ma compagne.
"J'habite ici. J'aimerais beaucoup te faire croire que j'ai besoin d'une chambre, ceci dit. Je pense que ça doit être agréable de se faire réveiller en musique."
Malheureusement, non seulement mes horaires de travail sont assez fluctuants, mais en plus mon travail de récupération d'information me maintient toute mon attention quand je suis chez moi. Je dois fixer les écrans, à repasser des bandes... et à fumer pour essayer d'oublier le superflu que j'ai vu.
"Es-tu heureuse, dans ta vie, Lucie ?"
Bon, il faudrait déjà que je comprenne ce que cette question signifie, mais les mortels ont ça de particulier qu'ils peuvent répondre à cette question. La mort a ce don de rendre chaque jour unique et de leur faire oublier leur problème le temps de réaliser qu'elle n'est jamais loin. Quoi qu'elle me donne comme réponse, j'irais le dire à sa mère, je lui révèlerais tout de cette rencontre, peu importe ce qu'il m'en coûte.
"Si tu pouvais changer un truc dans ton existence, retourner dans le passé et te dire à toi-même une information, ce serait quoi ?"
J'ai récupéré mon livre et mon parapluie et je les ait mis dans mon sac avant de revenir au bras de Munin. Je le suis tranquillement alors qu'il nous guide vers le port et la plage. Je l'imite et retire mes chaussures pour marcher sur le sable. Nous parlons fantôme d'abord puis une fois installé dans un petit coin tranquille la discussion dérive. Je me réinstalle dans ses bras. La tendresse et la chaleur qui en émanent me réconfortent. Je le couvre également de douces attentions, petites caresses délicates et instinctives. Je lui demande alors pourquoi il ne veut pas que je connaisse sa nature et sa réponse me fait sourire. Je me redresse un peu pour fixer mon regard dans le sien en secouant légèrement la tête. ~ Non... Tu me le diras quand TU en auras envie. Quand tu te sentiras près et que tu auras compris que je ne disparaîtrai pas. Je t'attendrais ne t'en fais pas... Je penche la tête et viens à nouveau caresser sa joue.
Pourquoi suis-je ainsi avec lui ? Je veux dire, oui, je suis tactile, mais pas autant. Pourquoi je ressens l'envie, le besoin de le toucher, d'être près de lui, de le contempler...? J'ai soudain peur de ce que je ressens et retire ma main pour me reposer en silence contre son buste. Mes doigts, cependant, retrouvent leurs égaux masculins alors que sa voix résonne à nouveau près de moi. Je ris agréablement concernant la musique au réveil. ~ Et bien disons que tout dépend de qui joue. Nos élèves ou nous. Mais si ce n'est que ça, ça pourrait peut-être arriver un jour... Est-ce que je m'imagine jouer pour lui au réveil ? Est-ce que nous aurions alors passé la nuit ensemble ? Mes paroles pourraient sembler déplacées s'il le comprend ainsi. Mais en même temps est-ce vraiment mal ? Est-ce qu'au fond je ne serais pas ok avec cette idée ? C'est étrange... Je me sens à la fois tellement à ma place et si perdue dans ses bras. Et ces questions qui m'assaillent ! Il a donc une place si importante dans ma vie ? Ma courte et insignifiante petite vie.
Il me demande alors si je suis heureuse et je ne sais pas quoi répondre. Mon regard se lève sur lui puis se baisse avant de venir fixer l'horizon et se perdre dans l'immensité de ces bleus intenses. Une brise caresse nos corps et soulève mes cheveux d'albâtre. ~ Je ne sais pas si je suis heureuse. Le bonheur est un concept complexe et fluctuant. Tu ne crois pas ? Question rhétorique... Ici et maintenant je pense être heureuse, oui. Mais le bonheur... Il se cultive, il s'entretien. C'est un sentiment de l'instant. J'essaye de l'être au mieux et au plus souvent en tous cas. Je me tourne vers lui. ~ Et toi, es-tu heureux ? Je ne parviens pas à le quitter des yeux. Une autre question suie la première et je soupire en souriant et en niant d'un mouvement de tête. Je me la suis déjà posé assez souvent à moi même pour en connaitre la réponse. ~ Je pense que je ne changerais rien pour pouvoir être ici à cet instant. Avec toi. Chaque choix, chaque action a des conséquences. Je me porte bien et je suis satisfaites de ce que j'ai la chance d'avoir aujourd'hui. Et si je devais, si je pouvais me dire quelque chose... Un temps. "N'ai pas peur de demain. Tu comprendras l'importance que tu as en ce monde le moment venu" Je reste pensive une seconde puis souris taquine. ~ Ou peut-être que je me dirais de ne pas te parler pour te garder dans ma vie Je ris, contente de ma boutade, puis soupire en redevenant pensive. ~ Qu'est-ce qui a fait que tu l'a apprécié, ma mère...? Et qu'est-ce qui fait que tu es resté cette fois ? Moi aussi j'en ai des questions. Elles sont un peu plus compliquées à formuler peut-être.
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Lun 6 Juin - 11:10
Lumière et ombre
Oh merde ! Pour une fois, j'aurais presque honte d'être ce que je suis, ou plutôt de la voix que j'ai choisie. Bon, après, j'ai eu mes raisons, et même avec elle en face, elles sont tout à fait louables, je crois.
"Il faut juste que tu saches une chose. Ce que j'étais, je l'assume parfaitement et avec mon nom, tu as déjà deviné. Ce que je suis devenu, par contre, je l'ai fait parce que... J'ai dû rejoindre ma famille."
... avec ma capacité à retracer la mémoire, je ne supporte plus l'idée même de mort. C'est étrange, on pourrait croire qu'avec toute mon existence, j'en aurais rapidement eu plus rien à foutre, mais c'est totalement faux. Je ne supporte pas de voir des innocents se faire torturer. Les âmes ne sont libérées qu'à prix d'or, et je suis là pour... court-circuiter le système.
Je la serre dans mes bras, posant ma tête sur son épaule, fermant les yeux. Elle est mon ancre dans le temps, celle qui me rappelle que vivre est aussi important pour la vie elle-même.
"Merci d'attendre que je sois prêt. Ce n'est pas que je ne te fasse pas confiance, mais j'ai peur que tu ne croises quelqu'un d'autre comme moi. Je ne le supporterais pas."
...et je pense que si un de mes semblables posait sa patte griffue sur elle, je pourrais devenir méchant, réellement. Baph', lâche la un peu, tu vas l'étouffer !
Ma question la désarçonne un instant et elle ne me répond pas. Elle préfère prendre le temps d'y réfléchir... et me sert une réponse à côté... avant de me faire le plus magnifique des compliments. Moi, je la rends heureuse ? Je me sens à la fois transporté par cette information, et affecté d'un immense fardeau.
"Le bonheur, pour moi, c'est différent... Mais je pense que tu es en train de m'apprendre ce que c'est."
Le bonheur de l'instant, le bonheur mortel, le bonheur précieux. Je ne saurais pas comment l'exprimer. J'ai l'impression d'être un enfant avec un œuf de Fabergé.
Ce qu'elle me répond me fait immédiatement éclater de rire.
"Ç'aurait été judicieux, en effet..."
...et dangereux.
C'est à moi de réfléchir à ma réponse. J'aimerais lui répondre "parce que tu étais dans sa mémoire", et ce serait la stricte vérité, mais elle s'imaginerait des choses que je suis certain de ne pas mériter. Éprouver de la compassion n'est absolument pas dans ma nature.
"Elle est arrivée trop tôt. Elle était en détresse et elle avait besoin de partager. Je l'ai soulagée d'une partie de sa mémoire. Ses mauvais souvenirs ont été d'un immense secours pour ne rien regretter. Elle a juste tenu à te garder à la condition que je lui donnais des nouvelles de toi régulièrement... Et ces derniers temps, elle semble être prête à passer à la suite. C'est pour ça que je suis resté. Je ne suis plus un simple messager, je suis..." Une connaissance ? Une aide ? Un ami ? "...ce que tu veux que je sois."
Je rencontre ses yeux à l'étrange lumière, presque interrogatif. Bon, à son tour alors ! Je glisse mes paumes sous ses mains qui disparaissent presque entre mes doigts.
"Elle était bien ta famille adoptive ? C'était la grande angoisse de ta maman."
Non pas que ça ait de l'importance pour elle actuellement, mais ça en a pour moi.
"Tu peux renvoyer un mort avec ta chanson, tu peux en convoquer aussi ? Quelle est l'étendue de tes pouvoirs ?"
Je place ses paumes l'une contre l'autre et je m'amuse à faire apparaître une multitude de petites graines de pissenlit de lumière qui s'envolent au gré de ses mouvements à mesure qu'elle ouvre ses mains.
Il est si mignon. J'ai l'impression qu'il ne s'attendait pas à ce que je l'attende, à ce que j'attende qu'il se sente prêt. Mais c'est normal Munin. Peu importe tes raisons. Tant que tu ne disparaît pas à nouveau... Je baisse les yeux et soupire légèrement en pinçant les lèvres. Cette idée me déplaît mais, s'il disparaît, j'aurais eu le bonheur de le revoir et d'avoir été dans ses bras. Je l'étreins en réponse à ses câlins et caresse ses bras pour apaisé ce que je perçoit comme des craintes.
L'échange qui est très... philosophique. Le bonheur... Le bonheur c'est éphémère. Ponctuel. Il se vit en un instant. Je souris en levant mon visage de poupée de porcelaine vers lui. Je rougis un peu. Je ferai en sorte de te rendre heureux souvent alors. Je ris agréablement et me recale dans ses bras.
Je le laisse jouer avec mes mains en répondant à ses questions puis en posant les miennes. Ses mains son si douces, si grandes. Je n'arrive pas à retenir mes larmes lorsqu'il me parle de ma mère. Malgré mon sourire et mon regard dans le vide, les perles translucides roulent sur mes joues. Je relève les yeux. Je veux que tu sois dans ma vie. Depuis que je suis enfant, à mes yeux tu es... un ami... étrange et sincère. J'ai pour toi une profonde tendresse de celles qui se tissent sur plusieurs années malgré ta disparition. Je rougit à nouveau et baisse les yeux. Mais je suis peut-être la seule à sentir ce lien entre nous...
Je me redresse un peu et le laisse prendre mes mains et les cacher dans les siennes. Je les observe avec douceur en écoutant ses nouvelle questions. Je ne dirais pas qu'ils étaient bien. Ils n'étaient pas violents en tous cas. Mais j'ai... j'ai manqué d'amour. Je reste silencieuse. Je cherche ce que je pourrais lui demander mais ce sont des questions qui me paraissent futiles. Munin est beaucoup plus curieux. Je peux, on va dire obligé un esprit à se montrer. J'ai déjà essayé d'en appeler mais pas seule. C'était un rituel à plusieurs. Moi même je ne connais pas l'étendue de mes pouvoirs. Je peux être procédé en gardant le dessus. Je.... je peux revivre leur souvenirs ou capter leur émotions. Aux vivants aussi de peux sentir les émotions si elles sont fortes. Mais je pense que j'ai beaucoup de chemin à... parcourir..... Je reste subjuguée par le spectacle de ces graines lumineuses qui s'envolent. Comment fais-tu celà ? Cest si beau et délicat.
Un peu de temps passe où nous discutons encore puis je me redresse pour m'étirer. Tu as quelque chose de prévu ce soir ? Si tu es libre je pourrais te jouer un morceau au violon et on mangerait ensemble...? J'ai l'impression d'être une enfant qui demande une faveur.
FRIMELDA
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Jeu 28 Juil - 10:35
Lumière et ombre
"C'est une promesse."
Je n'aurais pas dû partir la première fois. C'est mort pour que je la lâche de sitôt !
Malgré moi, mes bras se referment autour d'elle, comme un réflexe de ne surtout plus la laisser partir, comme la volonté de rattraper tout ce temps perdu.
"Ha ! Mission acceptée !"
Elle serait bien fichue de trouver un moyen de le faire, en plus !
Whoooow... Depuis quand je compte à ce point pour quelqu'un ? J'essuie une de ses larmes d'un revers de mon pouce et, pour peu, je sentirai presque les miennes perler. Non, j'suis un démon mâle dominant, je ne pleure pas ! Je ne pleure pas ! Je ne pleurerai p... Aouch, une poussière dans l'œil ! Ma petite Lucie, j'ai jamais compté pour qui que ce soit à ce point-là, et je suis sincèrement convaincu qu'il y a une raison. J'espère ne pas te décevoir trop vite.
"Non, tu n'es pas la seule. J'en avais pas conscience, c'est tout."
Bon, ça va s'ils ont été sympa avec elle. Son manque d'amour me fait un peu mal, je sais ce que c'est, fillette, et c'est bien plus grave que ça en a l'air, malheureusement. Elle me parle de ses pouvoirs qui ne sont que la graine de ce qu'elle peut accomplir. Pour elle, je ne suis pas certain que ce soit une bonne chose qu'elle embrasse tout le spectre des morts et de ce qu'elle peut faire avec, contre, ou pour eux.
"Oh, c'est... c'est une simple illusion. Rien de bien fou-fou."
... Rien de réel, surtout. Une lumière joliment taillée et ciselée pour donner l'illusion d'une plante qui se délite dans le vent. Même les mouvements ne sont pas ceux causés par l'air ambiant.
"Normalement, je ne fais jamais d'animaux, je me contente de faire de la lumière et de l'ombre. Rien de plus."
Peut-être qu'elle m'inspire, voilà tout. Oui, notre lien est beaucoup plus fort que je ne l'aurais cru. Nous discutons de tout et de rien jusqu'à ce moment charnière où nous n'avons plus rien à nous dire. C'est presque comme si notre jeu de questions et de réponses n'était devenu qu'un moyen de passer encore plus de temps ensemble. Et puis la question tombe, simple, efficace, accompagné d'une réponse : moi aussi, j'ai envie de rester avec toi.
"Non, je n'ai rien de prévu ce soir... Je te retrouve chez toi ? A quelle heure ?"
Il faudra que je rentre chez moi, que je me change aussi. Juste une question, est-ce qu'elle préfère un style rebelle ou quelque chose de plutôt classique ? Est-ce que je dois apporter quelque chose ? Un cadeau ? Quelles sont ses réelles intentions envers moi pour ce soir/cette nuit ? Oh ! Est-ce que...
Cette étreinte est si agréable que je ne voudrais m'en défaire pour rien au monde. Le spectacle d'illusions lumineuses qu'il créé alors que nous parlons me subjugue. Rien de bien fou-fou...? Pour toi sûrement puisque tu as l'habitude mais je trouve ça.... impressionnant et magnifique. Je me tourne vers lui en hissant les sourcils lorsqu'il m'explique qu'il ne fait pas d'animaux ni même tant de détails. Est-ce pour ou à cause de moi qu'il fait de si belles choses ? Je regarde les derniers pétales disparaîtrent dans le ciel.
Je reste dans ses bras comme si c'était ma place légitime. Alors que nous parlons, je détail ses mains, son visage, la largeur de ses épaules, la couleur corbeau de ses cheveux... Le silence s'installe. Il n'est pas désagréable mais nos questionnements nous donnaient une excuse pour rester ensemble. Pas qu'on en ait besoin mais que faire si la situation devient gênante ? Je ne veux pas que ça devienne gênant... Je ne veux pas me séparer de toi à nouveau... Je veux rester encore ainsi, dans tes bras.
La proposition m'échappe comme si elle était aussi évidente que ma place dans tes bras. Je me rends compte qu'il a l'air confus. Des volute de couleurs légères autour de lui me l'indique. Tu n'as pas à être aussi troublé... Qu'est-ce qui te passe par la tête pour perturbé autant ton aura ? Je balaye du bout des doigts l'air qui l'entour en souriant. Je suis étonnée et rougit légèrement lorsque je distingue une volute pourpre, signe de pensées luxurieuses. Est-ce qu’il veux...? Non je ne pense pas... Personne ne pense à ça en me voyants. Je lui donne l'adresse et l'heure avant de lui demander ce qu'il voudrait manger, ce qu'il aime, toujours blottie dans ses bras. Je ferai des courses lorsqu'on se séparera et je cusinerais. D'ailleurs, je devrais peut-être demander à Henry s'il veux bien sortir ce soir ? De toutes façons je crois qu'il devait sortir, le tombeur de ses dames.
FRIMELDA
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Ven 21 Oct - 17:50
Lumière et ombre
Sincèrement, je ne sais même plus quel âge j'ai, mais j'ai la sensation, en cet instant, que le temps passe vite, beaucoup trop vite. Non mais sérieux, si quelqu'un, dans l'assistance, sait ce qui m'arrive, je suis preneur ! Et si quelqu'un, dans l'assistance, connait le remède, qu'il aille bien se faire...
"...mettre de l'art dans mon pouvoir ne m'était pas encore arrivé. Mais j'aime bien !"
Bon, elle m'a invité chez elle, pas de panique... PAS DE PANIQUE !
C'est juste un dîner, elle va me jouer de la musique, cela va me remémorer les auditions que j'ai écoutées quand sa mère m'a envoyé la surveiller, puis je vais me rendre compte assez brusquement que ce n'est plus une jeune fille. Ensuite, je rentrerai chez moi, tout seul, abandonné de tous, et je vais me taper la tête contre les murs parce que je n'aurais pas su accepter son invitation, voire son insistance, à rester. Bah voilà ! Soirée parfaite en somme !
Et... Quoi ? Mon aura ? Mon aura n'est qu'une sale menteuse ! Ne te fie pas à ce qu'elle pourrait bien pouvoir manifester comme émotion ! D'ailleurs, comme dit précédemment, je n'ai pas d'émotions, je suis un mâle alpha ! Je suis...
"Une fille m'invite chez elle, je n'ai pas le droit d'être troublé ? C'est pas comme si ça m'arrivait tous les jours..."
...et on va arrêter là les pensées qui suivent naturellement le reste de la soirée... ...ou alors on va arrêter dans quelques minutes...
"...Ce que j'aimerais manger ?"
Non mais si elle me cherche, aussi...
"Je mange de tout. Fais-moi ton plat préféré, le plus exotique possible."
Et ensuite, je te ferai ma spécialité...
STOP ! COUCHE BAPHOMET !
Mes doigts remontent le long de ses avants-bras tandis qu'elle est toujours contre moi. On ne s'est même pas embrassé ! Normalement, il m'en fait un peu (beaucoup) plus que ça pour m'allumer ! Oh putain, j'suis dans la merde.
Je prends note de son adresse et l'heure et me promets d'être plus que ponctuel ce soir, quoi que ça veuille dire. Il faudra aussi que je vérifie que je n'ai effectivement rien à faire ce soir, ce serait bien.
Première étape : une bonne douche froide. Seconde étape : demander à mes très chères collègues et subordonnées féminines, l'accoutrement qui me va le mieux. Troisième étape : répondre à toutes les provocations par des phrases bien senties. Quatrième étape : trouver un... Putain, oui, il faut que je trouve un cadeau ! Un truc... Genre... un bouquet de fleurs ? Elle aime les fleurs ? Non, pas des fleurs. Les fleurs, c'est comme pour dire "Salut ! je ne te connais pas, donc j'ai pris un cadeau un peu random !". Allez, Baphomet, tu la connais depuis toute petite (et oui, ça fait très pervers dit comme ça, et non, ça ne me refroidit pas, et oui, je suis irrécupérable), tu peux trouver mieux que ça !
À peine sommes-nous séparés que j'ai déjà une idée de petit cadeau sympa. Pas besoin de passer dans aucun magasin, j'ai déjà ce livre chez moi.
Il est troublé qu'une fille l'invité à un dîner ? Alors que sa longévité m'est inconnue, je suis tout de même étonnée de cette révélation. Je ris finement à sa réaction. Désolée... Je savais que je pouvais troubler certaines personnes mais je ne pensais pas te faire autant d'effets de cette manière. Habituellement c'est mon apparence qui déstabilise pas mes paroles. La question du repas se pose et a nouveau sa réponse me fait sourire. Je ferais de mon mieux alors. Je profite encore un peu de ses bras de ses caresses puis vient le moment de se séparer. J'hésite une seconde puis viens embrasser timidement sa joue avant de filer en courses.
Mais qu'est-ce qu'il m'a pris !? Pourquoi ce baiser ? Et pourquoi je regrette qu'il n'est pas été plus intime ? Je m'énerve toute seule entre les rayons de fruits et légumes. D'ailleurs je râle assez pour m'attirer le regard outré d'une grand-mère. Ce genre de jugement... je lui rend le regard avant de lui faire une grimace de folle ce qui a pour résultat de la faire fuir et de me faire rire. Bien fait vieille peaux.
Je rentre, le stress monte, je chasse Henry et ses questions indiscrètes qui finissent de me mettre dans l'embarras. Mais il n'a pas tord... Qu'est-ce que j'attends vraiment de cette soirée ? Si je m'écoutais... peu importe puisque c'est impossible. Si j'espère que Munin ai ce genre de regard sur moi je sais pertinemment que je vais être déçue. Mieux vaut penser au reste.
Je passe le reste de l'après-midi en cuisine puis file me préparer en laissant le plat à feu doux. Une bonne douche et je passe encore au moins une heure à me demander ce que je mets. Je finis par enfiler une robe simple mais assez raffinée pour me mettre en valeur. Décolleté en coeur, manches trois quarts, cintrée jusqu'à la taille, jupe au dessus du genoux légèrement fluide, le tout dans un tissus lilas fleuri. Je descends finir de préparer la table quand on sonne à la porte. Je me précipite presque pour venir ouvrir et retrouver Munin. Je suis rassurée de le voir aussi apprêté que moi pour cette soirée. Un grand sourire se dessine sur mes lèvres alors que je m'écarte pour le laisser entrer. B-Bienvenu... je t'en prie mets toi à l'aise. J'ai le cœur qui bat la chamade. Je n'ai jamais eu aussi peur de gâcher une soirée que maintenant.