A deux, adieu le feu ! | Kithiel et Baphomet

Date d'inscription : 01/08/2022

Décidemment ces trous de verre sont fascinants… C’est ce que je me répète au moment où j’en franchis un, décidée à repartir pour le monde humain une fois de plus. En fait je me retrouve de plus en plus souvent à faire des allers et venues entre les deux mondes, poussée par l’envie de faire de nouvelles découvertes. Même si le plus souvent tout ce que j’arrive à faire c’est de me perdre…

Je sens le changement subtil dans l’environnement et je cligne des yeux, regardant autour de moi pour essayer de me situer. Chose un peu stupide puisque je ne connais pas l’autre monde, mais de ce que je vois je suis toujours dans la forêt. Enfin une forêt, mais après où exactement… Comme toujours, je pars en exploration, seulement guidée par la curiosité et l’envie de découvrir.
Durant un moment, je marche, à l’écoute de mon environnement, me laissant bercer au rythme de mes pas par le souffle du vent et les bruits de la forêt. Mais il me semble qu’il n’y a pas d’oiseau. Je ralentis le pas, intriguée par le manque évident de vie animale. J’en avais bien croisé au début de mon avancée, qui couraient tous dans une même direction, mais plus rien.

Comme pour m’alerter, je sens un frisson le long de mon dos et l’un de mes sens que j’avais négligé jusqu’à maintenant m’amène un signal. Il y a une odeur. Et ce n’est clairement pas celle de la mousse ou des arbres. C’est même plutôt désagréable, comme de la fumée. En fait, ça me rappelle la fois où j’avais tenté de faire un feu de camp en extérieur et que j’avais failli faire brûler les arbres autour de moi…

Je me fige au moment où je comprends que l’odeur est très similaire à mon souvenir. Quelque chose brûle quelque part. Je regarde autour de moi mais ne vois rien, s’il y a un feu j’ai tout intérêt à m’en éloigner. Je reprends ma marche, d’un pas un peu plus rapide, essayant de m’éloigner de l’odeur. Sauf qu’au bout d’un moment je réalise que je me dirige droit sur le feu lorsque j’aperçois une épaisse fumée noire et des flammes dévorant le bois.

- Non, non, non…

Je corrige ma trajectoire, sentant la panique commencer à monter alors que je ne sais toujours pas vers où me diriger. Je ne sais même plus où se trouve le trou de verre qui m’a permis de venir ici. Mais je me préoccuperais de ça plus tard, pour le moment je dois juste penser à ma survie et fuir la fumée dont l’odeur commence à me faire tousser.

Tandis que je cours à travers la forêt, j’entrevois une silhouette et me dirige vers elle, continuant à tousser. Lorsque je ne suis plus qu’à quelques pas, je vois qu’il s’agit d’un homme et commence à crier dans sa direction.

- Ne restez pas là ! Il y a un feu qui se dirige par ici !

Date d'inscription : 07/06/2020

Assis sur une branche, je pense et repense à tout et à rien. D'ordinaire, je serais sans doute le dos au tronc de l'arbre, une jambe pendante dans le vide, le regard vers le ciel. Pas là. Là, je suis en boule, les genoux contre la poitrine, mes ailes bien serrées autour de moi, comme... un câlin... de moi à moi. Quand j'ouvre mes yeux, je regarde mes mains encore rouges et abîmées par les coups que j'ai portés, avant qu'elles n'agrippent à nouveau mes jambes. Je souffle. J'ai envie de disparaître. Je ferme les yeux et deux larmes s'écoulent jusqu'au sol où...

Pcchhh...

Attends... comment ça "pchhh" ? J'écarte un pan de mes ailes et remarque que de la chaleur entre par tous les interstices entre mes plumes. J'écarte un peu plus mes ailes et constate que je suis au milieu d'un brasier énorme. La forêt prend feu autour de moi sans même que je ne m'en sois rendu compte. Un instant, terrible, j'envisage de rester là, de laisser ce feu consommer celui que j'ai, destructeur, à l'intérieur de moi. Cependant, je ne peux pas faire ça, j'ai une mission, et une seule parole. Je saute à bas de mon arbre et me retrouve étourdi par les craquements, la fumée, et la chaleur. Je me téléporte à un endroit plus loin et je me rends rapidement compte que je manque aussi d'énergie autant que de volonté. Je manque m'effondrer sous cet effort ridicule que constitue une simple téléportation. Je repère un chat qui fuit un peu plus loin, une biche, et... J'envisage de me reposer ici.

Oh !

Une jeune femme qui me demande de fuir aussi. Cette fois, je m'élance, prend la jeune femme par la main et me met à courir dans la même direction que les animaux tandis que la simple idée de la sauver me donne des ailes, non, pas celles-ci, d'autres mentales. Nous arrivons à un lac où plusieurs bestioles s'élancent pour se mettre à l'abri. Essoufflé, je dis de manière saccadée.

"Salut... ça... va ? "

Sa main est toujours dans la mienne et nous nous retournons pour voir le feu en contrebas qui s'étend rapidement. Impossible de savoir dans quelle direction il va, s'il continue, ou s'il se résorbe.

"Tu sais ce qui a provoqué ce départ d'incendie ?"

En passant une main sur mon visage, je constate que je suis couvert de suie, ailes comprises, qui apparaissent noires du même coup... Amusant...

Date d'inscription : 01/08/2022

L’homme devant moi me remarque et saisis ma main avant de se mettre à courir. Je tente de suivre le rythme, ma respiration rendue difficile par l’inhalation de la fumée. Au bout d’un moment et alors que mes poumons crient grâce, les arbres s’écartent pour laisser place à un vaste lac. L’inconnu s’arrête enfin et je me penche à bout de souffle, tentant de retrouver une respiration normale.

- Je crois que oui ça va…

Je m’interromps brusquement à cause d’une violente quinte de toux.

- Et vous, vous n’êtes pas blessé ?

Je remonte mon regard sur lui et fixe avec étonnement ses ailes. Tiens ça me rappelle la jeune femme que j’avais croisé une fois et qui avait elle aussi des ailes, est-ce que ça veut dire qu’ils sont pareil ? Mon regard se tourne vers le feu, ce n’est pas le moment de s’interroger sur ça ! Lorsque l’homme me demande ce qui a pu provoquer ça, je lève les épaules avec fatalité.

- Je n’en ai aucune idée ! Je marchais dans la forêt quand j’ai senti l’odeur de brûlé…

Une chance d’ailleurs que pour une fois je n’avais pas été totalement perdue dans mes pensées, si je m’en étais rendue compte trop tard, je préfère ne pas imaginer ce qui se serait passé.

- J’ai essayé de courir loin du feu, mais je suis complètement perdue dans cette forêt et j’ai juste réussi à aller droit vers les flammes !

Et ces fameuses flammes semblent poursuivre leur course, dévorant tout sur leur passage, comme si rien ne semblait pouvoir les arrêter. Je tourne à nouveau mon regard désespéré vers l’homme.

- Dites moi que vous savez comment se sortir de là…

Date d'inscription : 07/06/2020

Je suis rassuré. Elle va bien. Elle est juste un peu secouée et j'espère qu'elle ne souffrira pas d'intoxication à cause de la fumée. Il va falloir que je la surveille un peu. C'est bien, très bien. Je vais avoir quelque chose à faire pendant les prochaines heures, cela m'évitera de penser.

"Non non, t'inquiètes pas. Et je suis tout seul dans ma tête." pour le moment "Relax, tu peux me tutoyer."

Merde, elle ne sait pas non plus. J'aurais dû être plus vigilant. Les animaux semblent moins affolés autour de nous et cela me tranquillise un peu. Il va falloir agir, et vite !

"Dans ces cas-là, suit les bestioles. Elles savent d'instinct où aller."

Mon regard passe d'un endroit à un autre. Non, il n'y a pas d'issue à cet endroit. Du coup, soit on fuit de l'autre côté, soit on agit. Je n'ai pas envie de voir cette forêt disparaitre en cendre.

"Hé bien, nous avons deux solutions. Soit nous nous amusons à arroser les arbres aux alentours jusqu'au début de l'incendie, pour l'entourer, le maîtriser, soit je t'emmène avec moi au loin, soit l'un, puis l'autre. Qu'est-ce que tu en penses ?"

Quelque chose me dit qu'elle n'est pas du genre à fuir quand elle peut aider... Mais transporter l'eau risque d'être très compliqué... à moins que nous ne creusions des rigoles et laisser la pesanteur se faire. Cependant, si ça a l'air simple, je sais aussi que ça va être un travail très pénible et que je n'ai plus de chiens pour m'y aider.

"Toi qui vois. Vraiment. Ne te sens obligé de rien !"

Date d'inscription : 01/08/2022

J’hoche brièvement la tête lorsqu’il m’explique que je peux le tutoyer. J’ai toujours eu le réflexe de dire "vous " aux personnes que je croise pour la première fois. Enfin presque, des fois je tutoie directement, tout dépend.

Lorsqu’il m’expose les possibilités que nous avons, je tente de mettre de l’ordre dans mon cerveau malgré l’urgence de la situation. Une bonne partie de la forêt est en train de brûler et ce qui n’est pas encore parti en fumée risque de se consumer rapidement. Je sens ma gorge se resserrer, comment peut-on arrêter un tel brasier à notre échelle ? Ne serait-il pas plus simple de fuir ? Mon regard se porte sur les animaux affolés qui s’échappent, portés par l’instinct de survie. Mon cœur se serre à l’idée que certains peuvent être encore pris au piège des flammes.

Cette fois j’observe brièvement le lac où nous nous sommes arrêtés. Nous pourrions tenter quelque chose de ce côté, mais je ne maîtrise aucune magie liée à l’eau. Déjà que je ne maîtrise plus ma magie des plantes… Je pousse un soupir, ce qui me fait tousser, avant de regarder l’homme proche de moi.

- Je n’aime pas l’idée que cette forêt puisse disparaître et avec elles ses habitants. Mais je n’ai aucune maîtrise magique de l’eau. Comment on s’y prend sans magie ?

Dans mon enfance, je n’ai jamais été confrontée à ce genre de situation, même lorsque j’avais tenté de faire du feu, ma mère était très vite arrivée pour arrêter les flammes avant qu’elles ne causent des dommages. Mon regard fait des allers et retours entre le lac, la forêt et l’inconnu. J’observe ses ailes et l’interroge.

- A moins que tu ne pratiques la magie ?

Je repense à Elehiel et ses ailes qui m’avait avoué ne pas vraiment savoir ce qu’elle était. Qu’en est-il de l’homme devant moi ?

Date d'inscription : 07/06/2020

Moi non plus...
J'ai pas envie que les animaux périssent...
Dixit le démon, on est bien d'accord ! Mais non, je ne suis plus de ce genre-là à m'exalter de la misère des autres, l'ai-je jamais été, d'ailleurs ? Je l'ai souvent fait croire, mais aujourd'hui, les règles ont bien changé. Je n'ai plus à faire semblant d'en avoir rien à foutre, et cela me fait tellement du bien que je n'en ai même plus le réflexe d'en avoir ne serait-ce que l'idée.

L'oxygène apporté par l'eau me fait du bien et me remet les idées en place.

"Je... peux faire quelque chose..."

Je regarde mes mains et me dis que cela fait très longtemps que je n'ai pas usé de télékinésie... et l'eau n'est pas un élément qui obéit beaucoup. Je les pose à la surface et parviens à faire naître une vague pas énorme, mais peut-être suffisante. De toute façon, ce n'est pas comme si nous avions le choix.

"Aide-moi, nous allons creuser un semblant de canal, juste là. Je ferai le reste."

Je dégage une branche et une racine afin de lui montrer. Si nous parvenons à charrier de l'eau jusque-là, nous pourrions peut-être éteindre les flammes.

"Ne t'inquiète pas, si la situation devient hors de contrôle, je pourrai te mettre à l'abri."

De toute manière, nous n'avons pas réellement besoin que la rigole soit profonde, ni même très large, dès l'instant où elle peut guider une grosse vague, ça me va tout à fait.

"Désolé, je te connais à peine et je te demande déjà de creuser..."

Nouvelle technique de drague, les gars : Mais ça nécessite une forêt, de la chance, et aucune morale.

Date d'inscription : 01/08/2022

J’observe l’inconnu s’approcher du bord du lac et poser ses mains sur la surface de l’eau. Intriguée, j’attends durant quelques secondes, persuadée maintenant qu’il est en train d’essayer quelque chose. Et en effet, il ne faut pas longtemps pour que l’eau commence à se mouvoir, guidée par l’homme qui semble essayer de la faire bouger. Un sourire commence à apparaître sur mon visage, s’il maîtrise la magie alors tout n’est pas perdu, nous avons peut-être une chance de faire quelque chose.

Alors que l’eau commence à prendre la forme d’une vague, il me demande alors de l’aider à préparer une sorte de tranchée pour faire s’écouler le liquide, tout en me rassurant sur le fait que si la situation tourne mal il nous sortira d’ici. J’hoche la tête et commence à creuser à l’endroit indiqué.

- Pas besoin de se connaître pour s’entraider. Si on arrive à éteindre cet incendie, je peux bien creuser de la terre.

Je me moque complètement d’avoir de la terre sur les mains, les vêtements ou même dans les cheveux. Ce n’est pas ça qui arrêtera ma détermination à sauver la forêt. Je suis née et ai grandi en plein cœur de la forêt, elle a toujours été un élément important de ma vie, et même s’il s’agit d’une forêt du monde humain, je ne veux pas la voir détruite.

Creuser nous prend tout de même un certain temps, même si ce n’est pas profond. Lorsqu’enfin nous parvenons à obtenir un canal d’une taille suffisante, le feu se trouve plus proche et la fumée commence à me piquer les yeux en plus d’avoir la respiration toujours difficile. Je me laisse tomber au sol, à bout de force et jette un regard sur l’homme.

- Je pense que ça devrait aller, de toute façon je crains qu’on n’ait pas le temps de faire plus…

Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’on ne soit coincés par les flammes, il va falloir agir vite maintenant.

- A toi de jouer alors.

Il n’y a plus qu’à espérer que ce plan fonctionne.

Date d'inscription : 07/06/2020

Je me sens... très... faible.

Mes pouvoirs qui marchent si bien en enfer sont terriblement réduits ici. De plus, j'ai maigri ces derniers temps, beaucoup trop, je n'ai rien dormi depuis des plombes et j'ai perdu toute notion de volonté depuis que j'ai appris que la femme de ma vie en avait choisi un autre. Enfin, il faut que je garde de l'énergie pour une tactique de replis. Je regarde la jeune femme et sens que je m'affermis de nouveau. L'eau s'élève en vague, courtes au début, puis de plus en plus grandes. Finalement, utiliser de la télékinésie sur de l'eau est plus délicat que je ne l'aurais cru.

En tout cas, elle a fait de l'excellent travail et il ne m'en fait pas beaucoup plus pour déverser une grosse quantité d'eau sur le feu qui est pratiquement déjà sur nous. La première vague ne parvient qu'à humidifier les plantes aux alentours. La seconde vague atteint le feu. La troisième commence à faire baisser les flammes.

Je m'arrête un instant, il me faut une pause. Bordel, que je suis con, j'aurais dû prendre soin de moi ! Mais ce n'est pas maintenant qu'il faut être pétrit de regrets, la prochaine fois, je n'aurais qu'à être plus intelligent.

"Je suis... désolé..."

Après n'avoir pas du tout réfléchi, je saute dans l'eau jusqu'à l'avoir au-dessus de la taille et fixe le feu avec une tête de bouc, le glamour ayant été totalement consommé. Au moins sous cette forme, j'aurais toute ma puissance. Mes ailes, énormes, s'écartent et je fais une vague plus grosse, beaucoup plus grosse. J'espère que la miss ne s'est pas mise à fuir dans le mauvais sens.

Alors que je vois de la vapeur d'eau monter d'entre les arbres, je me rassure en me disant que nous avons au minimum arrêté la course du feu, et je pense même que nous l'avons fait reculer.

"Bien joué."

Mais ma tête tourne, j'essaie de sortir de l'eau, mais mon sabot se prend dans une racine sous-marine et je me laisse complètement couler. Avant de fermer les yeux, j'ai juste le temps d'apercevoir que la miss est toujours là. Amusant. Rassurant, presque.

Date d'inscription : 01/08/2022

L’effort fourni et la chaleur combinée à la fumée m’ont fait perdre tout ce qu’il me restait de force. Je ne pense pas pouvoir faire autre chose si la situation l’exige à part courir pour se mettre à l’abri. J’espère vraiment que l’homme à côté de moi va réussir à utiliser l’eau du lac.

Tandis que je me redresse tant bien que mal, les premières vagues commencent à s’écouler dans la tranchée, d’abord petites puis un peu plus importantes. Je sens une vague d’espoir me parcourir, mais face à l’intensité des flammes, le débit semble insuffisant malgré un premier recul du feu. Je lui jette un regard en l’entendant s’excuser, et je m’apprête à lui demander ce qui se passe lorsqu’il s’éloigne pour entrer dans le lac.

Si je ne saisis pas de suite ce qu’il fait, je passe à la stupeur la plus totale lorsque sous mes yeux son apparence change, sa tête ressemblant désormais à celle d’un bouc. Lorsque je comprends ce qu’il fait, je m’écarte de la trajectoire au moment où une vague bien plus grosse que les précédentes commence à dévaler la pente, s’écrasant entre les arbres et éteignant les flammes. Je me retourne vers l’inconnu, à la fois impressionnée et intriguée par ce que je viens de voir. Là pour le coup on peut dire qu’il maîtrise bel et bien la magie. Je m’approche du bord de l’eau quand soudain, je le vois chanceler.

- Est-ce que ça va ?

Avant même qu’il ne puisse me répondre, il bascule et s’enfonce dans l’eau sous mes yeux horrifiés. Mes muscles agissent en premier, bien avant mon cerveau qui tente de comprendre ce qui lui arrive, et je me jette à l’eau à mon tour. Je m’avance jusqu’à l’endroit où il a disparu et inspire une grande bouffée d’air avant de plonger.

Où est ce qu’il est ?

Intérieurement, je remercie ma mère de m’avoir appris à nager lorsque j’étais petite, même si l’eau n’est pas réellement profonde, je sais que des gens ne sachant pas nager peuvent se noyer même avec un niveau peu élevé. Je repère l’homme… l’homme-bouc ? Enfin l’inconnu et vois d’un rapide coup d’œil son pied… Euh un sabot ? Coincé. Je le dégage tant bien que mal et l’attrape sous les aisselles pour le remonter à la surface de l’eau, sentant le besoin de respirer avec urgence. Heureusement qu’il n’y a pas grand-chose à remonter pour atteindre l’air et que l’eau me permet de le soulever plus facilement, non sans quelques difficultés malgré tout.

Ma tête perce la surface et j’inspire, me remettant à tousser alors que mes poumons ne sont pas encore remis de l’épreuve de la fumée. Je commence à tirer l’inconnu avec moi pour le sortir de l’eau et après avoir bataillé pour y parvenir, je parviens finalement à le tirer jusqu’à la berge, mes dernières forces définitivement envolées. L’homme a perdu connaissance et je commence à paniquer.

- Tu m’entends ?

Aucune réaction. Je ne sais pas vraiment comment gérer une telle situation… Je commence à lui tapoter la joue, avant de finir par essayer de lui donner des petites claques pour le réveiller.

- Allez ouvres les yeux !

Date d'inscription : 07/06/2020

Heeein ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ?

Il y a un visage au-dessus du mien, je le connais, mais il est un peu déformé, comme si je le regardais à travers des yeux... autres. D'ailleurs, toutes les couleurs qui m'entourent sont différentes. Je peux voir les âmes des animaux avec ces yeux-là. Elles sont belles. Bon...

On reboot le cerveau...

Alors, qui est-elle ?

Je ne connais pas son nom. Je ne connais pas ce qu'elle est. Je ne connais rien d'elle. Tout ce que je sais est qu'elle m'a aidé à éteindre un incendie, oui, voilà. Je lui fais un sourire.

"Salut !"

Bordel, c'est ma voix, ça ? Elle est grave, presque comme si elle avait été... ronronnée. Je pose mes mains sur mes yeux pour essayer d'y voir plus clair et pousse un cri qui se transforme en grognement dans ma gorge. Qu'est-ce que ce sont ces mains, noires comme le charbon ? Mes ongles se sont muées en griffes. Je pose mes paumes sur mon visage et sens le pelage rêche, d'un aspect que je me refuse à prendre. Seulement, mes émotions sont tellement proches de la surface en ce moment que je me rends compte que je perds beaucoup plus facilement le contrôle. Il faudrait que je fasse attention. D'un bond, je saute sur mes sabots et essaie de me cacher le visage.

"Oh, je suis désolé. Je ne pensais pas... "

Autour de nous, partout, de la fumée, celle d'un feu récemment éteint. Le bon souvenir de ce que nous avons fait me revient en mémoire. Nous avons réussi ! Même si je me trouve avec une gueule à faire peur, nous avons réussi !

"Ne me regarde pas, s'il te plaît. Je vais... retrouver... ma chemise... Et je reprendrai une forme plus convenable."

À travers mes doigts, j'essaie de voir où ma chemise a bien pu passer et je me raidis en la voyant mollement flotter à la surface du lac, déchirée de partout. Merde.

"Merci beaucoup d'avoir été là. Je n'y serais jamais arrivé sans toi."

Elle ne se détourne pas, ne se retourne pas.

"Et merci... de m'avoir tiré de là. Bordel, je sais pas ce que j'aurai fait tout seul."

Enfin si, je me serais enfui comme le gros lâche que je suis.

Date d'inscription : 01/08/2022

A force de lui donner des petites tapes sur la joue, il finit par cligner des yeux avant de reprendre conscience et je pousse un soupir de soulagement. S’il a l’air un peu perdu au début, il finit par se redresser et j’ai l’impression qu’il est mal à l’aise, même si je ne saisis pas tout à fait pourquoi. Alors qu’il s’agite et s’excuse, je le regarde perplexe, penchant ma tête de côté.

- Tu es sûr que ça va ?

Quand il me demande de ne pas le regarder je me contente de le fixer avec davantage de curiosité, ne comprenant définitivement pas ce qu’il a. Je me redresse à mon tour tandis qu’il finit par me remercier et je lui souris.

- Merci à toi aussi ! On a travaillé tous les deux là-dessus, et même si j’avoue que j’avais du mal à y croire, on a réussi !

Mon regard se porte sur la forêt encore fumante où l’odeur épaisse de fumée emplit l’air dont la chaleur se fait encore un peu sentir malgré la disparition des flammes. Tout n’est pas partit en fumée et les animaux vont pouvoir retrouver leur lieu de vie. Même s’il va maintenant falloir du temps à la partie brûlée pour se régénérer. Je tourne à nouveau ma tête vers l’homme-bouc, lui souriant toujours.

- Et pas de quoi ! Je n’allais pas te laisser te noyer monsieur l’inconnu.

Je reprends un visage curieux alors que j’observe toujours son visage qui a changé et ses grandes ailes dans son dos.

- D’ailleurs maintenant qu’on ne risque plus de se faire piéger par le feu, je peux avoir ton nom ? Moi je m’appelle Kithiel.

Demander le nom c’est quelque chose de plutôt simple, mais il y a une autre question que je veux poser, même si je suis moins sûre d’avoir une réponse pour ça, ayant appris que ce genre de questions peut parfois déranger. Mais comme à chaque fois mon cerveau ne prend pas plus le temps que ça de réfléchir et les mots ont déjà franchi mes lèvres alors que je penche à nouveau ma tête de côté.

- Qu’est ce que tu es en fait ? Un genre de Faë ? Je n’avais encore jamais rencontré quelqu’un qui peut changer son apparence de cette façon.

Date d'inscription : 07/06/2020

Elle n'a pas fui, ne fuis pas, et ne semble pas vouloir fuir. Je me redresse, ayant peu l'habitude de cette taille imposante sur cette terre, a la tête qui tourne et m'assois à nouveau sur le sol. Non, j'ai usé trop d'énergie pour le moment. Cette forme démoniaque est plus puissante, mais la maigreur que j'ai acquise sous ma forme humaine s'est répercutée sur celle-ci aussi. Je peux presque sentir mes côtes saillir sous le poil.

J'ai un ricanement à sa remarque.

"Certains ne se seraient pas privés. Je suis ton éternel obligé, à présent."

Et puis... mourir noyé après avoir éteint un feu de forêt, c'est pas si mal ! Mais il faut que j'arrête d'avoir ces pensées suicidaires. J'en ai trop eu ces derniers temps pour que je fasse comme si de rien n'était, et j'en ai trop eu pour prendre cela à la légère, comme un mal-être passager.

Kithiel ? Ce n'est pas commun comme nom. Je me demande qui elle est, et ce qu'elle est. Elle a l'air beaucoup trop pure et innocente pour ce monde. Elle vient de sauver un démon de la noyade ! Certains auraient fait exprès juste pour avoir la faveur qui va avec ! Je pense avoir retrouvé suffisamment de force à présent. Je me redresse de toute ma hauteur.

"Je m'appelle Baphomet. Je suis un démon. C'est très bien que tu n'en aies jamais rencontré, je te souhaite de ne jamais en rencontrer d'autres, mes pairs ne sont pas aussi..." quel est ce mot qu'on utilise pour moi ? Insulte en enfer, compliment sur terre ? "...bienveillants."

Alors comme ça, elle vient de la faërie ? Ou pas ? Je ne sais pas, elle me semble venir de plusieurs endroits à la fois, comme si elle était chez elle partout.

"Et toi, qu'es-tu ? Quelle est ton histoire ?"

À ce moment, j'entreprends d'étirer mon dos démoniaque, mes bras, mes ailes, mon cou et mon visage. Je les sors trop peu souvent pour que je puisse m'en occuper correctement. Autant en profiter maintenant que j'ai une spectatrice qui n'est pas craintive.

Date d'inscription : 01/08/2022

Je vois à ses mouvements et au fait qu’il ne semble pas réussir à tenir debout que ça n’a pas l’air d’être la grande forme. Je le fixe toujours avec inquiétude.

- Tu n’as pas l’air bien… Je peux faire quelque chose pour t’aider ?

Certains ne s’en seraient pas gênés ? J’hausse un sourcil surpris, pourtant moi ça me paraît évident que si quelqu’un est en danger il faut lui venir en aide ! Qui pourrait oser ignorer une personne en détresse ? Si je l’avais laissé se noyer je m’en serais voulu énormément… La vie est ce qu’il y a de plus important. Il se présente ensuite à moi et je souris, ravie de connaître son nom.

- Enchantée Baphomet !

Je penche ma tête de côté, toujours intriguée et ce d’autant plus lorsqu’il me dit être un démon. J’ai déjà vaguement entendu ce mot, mais je ne saisis toujours pas bien ce que c’est.

- C’est quoi exactement un démon ? Je n’en ai jamais entendu parler en Faërie, alors d’où est ce que tu viens ? Et pourquoi les autres ne sont pas bienveillants ?

Il me pose par la suite des questions sur moi et je passe une main dans mes cheveux avant de soupirer, ce qui me fait encore un peu tousser. J’espère que mes poumons vont réussir à se remettre de toute cette fumée.

- Je suis une demie-fae. Et la première d’ailleurs il me semble de ce que m’avait dit ma mère. Quant à mon histoire…

Que dire ? Par où commencer ? Ces derniers temps j’ai l’impression de ne faire que ça, raconter mon histoire aux autres. Bon en même temps il faut dire que je ne fais que faire de nouvelles rencontres, ce qui n’est pas pour me déplaire.

- Mon histoire… Si je devais résumer simplement, je suis née il y a des siècles de ça. Mais l’année de mes 18 ans j’ai été… plongée dans un sommeil et emprisonnée durant quinze siècles. Et je suis sortie de ma prison récemment. J’essaie donc de m’y retrouver dans ce monde qui a changé…

C’est un résumé grossier, mais je me vois mal l’assommer avec plus de détail. Et puis en soit, je n’ai rien à raconter de ma vie. Avant mon sommeil je vivais avec ma mère, puis ma vie a basculé et aujourd’hui je me retrouve ici. Il n’y a pas de quoi écrire tout un livre sur ce que j’avais vécu.

Date d'inscription : 07/06/2020

"Non, c...c'est rien. L'utilisation de mes pouvoirs dans ce monde est énergivore. Et manipuler de l'eau n'est pas ce que je fais habituellement."

C'est le moins qu'on puisse dire. La dernière fois que j'ai usé de ce pouvoir, c'était pour bloquer le corps d'un piaf... C'est pas la même subtilité que de faire se mouvoir de l'eau, où chaque molécule se désolidarise les unes des autres. C'est déstabilisant d'avoir quelqu'un qui vous regarde ainsi, sans détourner le regard. J'ai même l'impression qu'elle ne se force pas à me regarder/

"Un démon est une créature qui s'occupe des âmes des morts de ce monde. Pour devenir démon, nous passons par une..." bordel, je ne peux pas lui dire ça, si ? "...phase de traitement vraiment pas marrante, qui nous change en profondeur. Nous devenons plus forts physiquement, et plus fragile intellectuellement. Celui qui essayera de te dire le contraire est un menteur. C'est pour cela qu'ils sont devenus dangereux, intéressés, et qu'ils ne voient parfois dans les autres créatures que des sources d'amusements."

Quand on sait que mes pairs sont sujets aux dépressions et autres joyeusetés, je ne pense pas être très loin de la vérité.

"Donc moi, je viens des enfers, mais avant, j'étais un corbeau. Je pense que c'est cela qui m'a sauvé."

Une demie-fae ? Je lui fais un sourire intrigué, autant que ma tête de bouc me laisse faire. Une enfant de deux mondes... Étrangère partout alors... Je connais ce sentiment.

Oh, elle n'est pas si jeune... Et je comprends d'où lui vient son ingénuité.

"Tu as vécu combien de temps éveillée ?"

Elle ne s'est vraiment pas réveillée au bon moment. Vraiment vraiment pas.

"Tu as besoin d'aide pour t'en sortir ? J'ai la mémoire de ces derniers siècles. Je peux t'apprendre ce qui s'est passé, si tu le souhaites. Pas en Faerie, mais ici en tout cas."

Je me masse une corne.

"Ça t'ennuie si je reste sous cette forme tant que nous sommes seuls ? Tu n'as pas froid, au fait ?"

Date d'inscription : 01/08/2022

Même s’il me dit que ce n’est rien j’ai vraiment l’impression qu’il a l’air affaibli. Mais s’il a effectivement dû utiliser une trop grande quantité de magie pour manipuler l’eau je suppose qu’il ne pourra retrouver ses forces qu’avec du repos et du temps. Il me semble me souvenir vaguement que mon père m’avait expliqué quelque chose à ce propos sur les conséquences de l’utilisation de la magie quand j’étais petite.

Finalement Baphomet m’explique ce qu’est un démon et j’hoche la tête, commençant à comprendre un peu mieux. Malgré ça, j’ai tout de même du mal à comprendre pourquoi les démons ne seraient pas bienveillants… Qu’est ce qui change à ce point en eux ?

- Les enfers ? Qu’est-ce que c’est ? C’est un autre monde un peu comme celui des humains ou la Faërie ?

Je me doutais un peu même avant mon sommeil qu’il n’y avait pas que deux mondes, mais comme je n’en ai jamais vraiment entendu parler, j’ai du mal à me représenter.

- Un corbeau ? Donc tu peux aussi te changer en corbeau ?

Soudainement je prends conscience que comme d’habitude, ma curiosité est en train de prendre le dessus sur la raison et je regarde Baphomet avec un air désolé.

- Pardon si je suis trop insistante… Je me laisse un peu emporter des fois, n’hésites pas à me dire si mes questions te gênent.

Je me gratte un peu la gorge, j’ai l’impression de sentir encore l’odeur de la fumée dans mes poumons et je me demande combien de temps ça va rester… Lorsque le démon me pose des questions sur moi, je lui souris.

- Les dix-huit premières années de ma vie j’ai vécu éveillée avec ma mère en Faërie. C’est l’année de mes dix-huit ans que j’ai été plongée dans le sommeil par ma tante.

Je serre les dents à la mention de celle qui a transformé ma vie et celle de ma mère en cauchemar, avant de de rependre.

- Et je suis restée emprisonnée et endormie durant quinze siècles…

Quinze siècles de perdus. Quinze siècles de vie volés… J’ai un visage triste cette fois alors que mes pensées tournent autour de ce chiffre.

- J’ai du mal à me dire que je suis censée être âgée de plus de quinze siècles… Dans ma tête j’ai l’impression d’avoir juste dix-huit ans.

La proposition de Baphomet m’amène toutefois à sourire à nouveau.

- Tu as la mémoire des siècles passés ? Donc ça veut dire que tu as vécu plusieurs siècles ?

Lui au moins a eu la chance de les vivre tandis que de mon côté, le temps a simplement défilé sans se soucier de mon existence mise à l’arrêt.

- Pourquoi ça m’ennuierait ? Tu peux garder la forme que tu veux. Et non je n’ai pas froid ne t’en fais pas ! Ce serait même plutôt l’inverse, avec cet incendie j’ai l’impression d’avoir eu un coup de chaud.

Je me gratte à nouveau la gorge, gênée par cette sensation lorsque je respire.

Date d'inscription : 07/06/2020

Aaaah, les enfers, vaste endroit que je n'ai plus réellement envie de décrire, mais bon. Je peux bien me fendre une fois du souvenir de cet horrible endroit ! Au moins pour ma sauveuse !

"C'est l'endroit où vont les âmes de ce monde. Ce n'est ni le plus accueillant, ni le plus intéressant. Il n'y a absolument aucune logique là-bas et la gentillesse et la bienveillance sont reléguées au second plan bien après l'ambition."

Par contre, j'ai un sourire quand elle me demande pour ma forme.

"Je ne sais pas si j'arriverai à la réadopter... Mais je parle le corbeau, oui. Parfois même, j'arrive à repérer leur vérité derrière tous leurs mensonges."

Je fais un vague geste en l'air. Non, aucune importance.

"J'aime bien ta curiosité, s'il te plaît, ne perds jamais ça."

...Dix-huit ans ? Elle est réellement si jeune alors ? Je tique. Tout ce qu'elle connait, tout son vécu, tout ce qui l'a vu naître et se construire a disparu, avalé par le temps, ou s'est altéré. Ce doit être un réveil terrible.

"J'ai vécu..." 3137 ans, dont 13 571 années dont je me souviens parfaitement, à travers mes yeux ou ceux des autres. Un instant, j'ai le regard dans le vide. Je secoue légèrement la tête. "... Assez longtemps pour te montrer ce que tu as pu louper. Si ça t'intéresse. Par contre, je te préviens, le transfert de mémoire va de pair avec un certain... transfert émotionnel."

En d'autre terme, vu l'état de nerfs dans lequel je suis, ce n'est pas certain qu'elle s'en sorte indemne. Je ferai de mon mieux pour qu'elle ne soit en rien affectée. De plus, dans cette forme, je suis plus puissant, j'ai plus de maîtrise sur mes pouvoirs. Tout devrait bien se passer.

"Viens, ne restons pas ici."

Je lave mon visage de bouc dans l'eau avant de prendre la demi-fae par la main et de l'entraîner là où il y a plus d'air frais.

"Au fait, tu es une demi... quoi et quoi ? Si ce n'est pas indiscret."

Date d'inscription : 01/08/2022

Le monde où vont les âmes des défunts… Si le lieu n’est pas accueillant alors je n’ose imaginer les épreuves que subissent les morts… Durant un instant je me surprends à me demander si mon âme ira dans ce monde à ma mort. Etant moitié humaine de part mon père, irais-je dans les enfers ? Où ma partie faë amènera mon âme autre part ?

En fait j’ignore même tout de ma "longévité" si je puis dire ainsi… Combien de temps suis-je censée vivre ? Mes frères et sœurs semblent avoir vécus des siècles mais qu’en est-il de moi ?

- Parler avec les corbeaux… ça doit être chouette de pouvoir communiquer avec les animaux !

Cela me fait un instant penser à Marcus, le jeune homme que j’ai rencontré il y a quelques temps et qui peut lui aussi communiquer avec les animaux. Un descendant de mon père, comme il me l’a expliqué…

- Tu es bien le premier à me dire de garder ma curiosité. D’habitude on me trouve trop curieuse !

Je rigole un peu avant de me renfrogner quand une quinte de toux me prend. Maudite sensation de fumée dans la gorge…

- Qu’est ce que c’est le transfert de mémoire ? C’est un de tes pouvoirs ?

Tandis que nous nous éloignons de la partie brûlée de la forêt, je me perds dans mes pensées. Pouvoir connaître tout ce que j’ai loupé… Même si j’ai commencé à me familiariser avec le monde actuel, je me retrouve encore perdue sur de nombreux points. Et s’il est vrai que je serais ravie d’en apprendre plus, ça ne me rendra pas les années de vies que j’ai perdu emprisonnée…

Baphomet me pose alors une question et comme à mon habitude je me contente d’un haussement d’épaules suivi d’un sourire.

- Pourquoi ce serait indiscret ? Et disons que j’aurais bien du mal à te dire exactement pour le côté de ma mère… C’est d’elle que je tiens mon côté faë, ma mère est la sœur de Titania, Urgèle. Et si tu as vécu aussi longtemps que tu le dis peut-être que le nom de mon père te parlera. Je suis la fille de Merlin.

Un nom qui je l’ai compris depuis mon réveil, appartient aux légendes dans le monde des humains. Mon père a été relégué au rang de mythe, son existence s’apparentant à de simples récits…

Date d'inscription : 07/06/2020

Pendant que nous marchons, je regarde mes mains noires et griffues, essayant de me rappeler la dernière fois que j'avais pris cette forme qu'est la mienne. Mon attention se détourne de mon passé pour me concentrer sur la jeune fille âgée de 15 siècles à mes côtés. Cependant, elle n'en porte pas la mémoire, je le sens sur elle. Elle est une fille du passé, relevée que très récemment.

"Ces bestioles mentent tout le temps. Cependant, quand elles disent la vérité, c'est intéressant, voui."

J'hoche ma tête cornue. Oh non, ma demoiselle, jamais, je ne te demanderai de renoncer à ta curiosité. La vie est bien trop intéressante pour qu'on puisse passer à côté. J'ai perdu la mienne à force de savoir des autres, j'ai perdu le goût à l'expérimentation.

"Tant pis si je suis le seul, ce n'est pas parce qu'ils sont nombreux à avoir tort qu'ils ont raisons."

Ouais, p'tite, écoute le démon à peine rencontré, ça vaut mieux !

Je m'arrête et lui caresse le dos pour calmer sa toux. La fumée ne nous a pas épargnée. Il serait sans doute plus que temps de faire quelque chose avec ce maudit brouillard. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ainsi. La forêt a besoin de retrouver sa tranquillité, et le monde, de regagner son équilibre.

"Ça va aller ?"

Après lui avoir proposé mon aide pour essayer de retracer le monde, elle m'en demande plus sur mon pouvoir, ce que je ne me prive pas de faire. J'espère qu'il servira à faire quelque chose de bien, pour une fois.

"J'ai un pouvoir sur la mémoire, oui. Je peux, si tu le souhaites, te montrer le monde des hommes évoluer au cours des quinze siècles derniers, les prouesses technologiques, la nature environnante, ce genre de choses. Ce ne sera pas grand-chose, j'en suis bien conscient, mais ce sera quelque chose, au moins. N'hésites surtout pas à me demander, cela me ferait vraiment plaisir de te venir en aide."

C'est le plus puissant de tous mes pouvoirs, et pourtant, il a toujours été un fardeau. Si au moins elle pouvait faire en sorte qu'il serve quelque chose de bien, pour une fois, ce serait sans doute un précieux cadeau. J'écoute l'histoire de ses parents et mes yeux s'agrandissent d'étonnement. Sous cette forme, cela doit donner une tête comique, tiens.

"Wow wow wow, ta tante est... Titania ?"

D'accord ! Je viens de sauver un membre de la famille de Titania ! La fille d'Urgèle ! Toutvabien ! Et... la fille de Merlin.

"Sacré arbre généalogique... Cela doit donner des dîners de famille assez spéciaux."

Cependant, une autre question, plus légère, s'impose à moi.

"Avec un tel bagage génétique, tu ne parviens pas à communiquer avec les animaux ? Je pense que tu devrais apprendre, tu maîtriserais leur langue en un rien de temps."

Bon, j'ai plein de questions maintenant. La première est sans aucun doute "WTF !?", et la seconde "Whaaat the actual fucky fuck !?" mais elle a l'air trop jeune pour entendre des insanités pareil.

"Tu dois te sentir bien seule, en décalage. Si tu as besoin de compagnie... Je vais te montrer où je vis. N'hésite jamais à passer me voir, je me sens seul, moi aussi."

J'infléchis alors notre marche vers la plage, où j'ai installé mon campement.

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RP

A deux, adieu le feu ! | Kithiel et Baphomet