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 Grande échappée // Lounis & Lexi

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Lounis Al hamoud
Lounis Al hamoud
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Le bâtiment parait minuscule et inusité, si bien que Lounis se demande s'il n'a pas mal compris les informations décryptées avec peine sur le morceau de papier qu'on lui a remis. La porte s'ouvre quand il active la poignée et s'est en glissant la tête prudemment à l'intérieur qu'il découvre Lexi plus rayonnante que jamais en ce monde d'obscurité. La manière dont sa silhouette se découpe nonchalamment sur ce rectangle de nuit confère à la scène des allures de tableau qu'il tournerait bien en poème. Elle fume et la manière dont elle exhale la fumée de sa cigarette, en plus de sa blondeur peroxydée, rappelle ces films américains de l'âge d'or d'Hollywood. Pourtant ses vêtements civiles n'ont rien de la féminité exubérante de cette époque. Tout tient à son port altier et sa gestuelle grâcieuse. Elle n'a certainement aucune idée de sa beauté. La conscience de l'immigré syrien, elle, en est pleinement frappée en cet instant.

- Bonsoir Lounis.
- Bonsoir Lexi
, souffle-t-il, soudain impressionné sans saisir réellement pourquoi.
- Tu as fini par trouver.
- J'ai peur de pas comprendre le plan mais ça va.

Il ne remarque sa mauvaise concordance des temps que trop tard.
- Bienvenue dans ta salle de cours.

Il lève le nez et promène son regard tout atour de lui en osant enfin investir le débarras réaménagé. Un sourire se dessine sur son visage de statue.

- Merci. C'est bien !
Un qualificatif bien pauvre pour exprimer toute sa reconnaissance.
- Je te proposerai bien une cigarette mais je ne crois pas que tu fumes, si ?
- Non !
Il secoue la tête et ses boucle brune avec. C'est interdit.

Cela l'était, du moins, à l'époque, au temps de l'innocence. Il se souvient avoir surpris Nawal fumer en cachette et lui avoir fait tester. Il avait abondamment toussé, la nicotine lui brulant la gorge. Sa grande soeur avait ri. Elle avait un merveilleux rire qu'il retrouve parfois chez Bassem.

- Comment était le chocolat ?
- Angus, Bassem et moi, on a réfléchi. On a décider manger le chocolat pour un moment important. C'est trop précieux.
- Viens t’assoir.


Lounis s'exécute avec une docilité tranquille.

- J’ai trouvé des petits trésors !
- Vraiment ?
- Un livre de grammaire avec des exercices, des fiches de révisions d’une ou d’un élève très appliqué et des romans plutôt faciles pour améliorer ton vocabulaire ! Et en prime, je suis tombée là-dessus ! Incroyable, non ?


Il est plus incroyable de la regarder ainsi s'animer, à son sens, mais il acquiesce tout de même pour ne pas vexer son institutrice.

- Oh… et ça c’est juste… un cadeau.
- Pour moi ?


Il passe son index sur la couverture et, vouté sur celle-ci, tente de lire le titre.

- Heures... Ce mot était facile, il l'a déjà rencontré, le suivant est bien plus complexe et il l'annone syllabiquement sans le comprendre..... De... O... Oie... Si...zi...ve... tésse. Lôrd... Bye.. Ronne. C'est quoi "Oiezivetésse" ?
- Tu ne comprendras peut-être pas toutes les formulations mais je crois que tu aimeras. Tu connais l’alphabet latin, hein ?


Son expression penaude fait surgir le mot "adorable" dans la tête du jeune homme. Il ne l'imaginait pas capable de montrer ce genre de visage. Il en sourit, soulagé de retrouver une forme de pied d'égalité avec elle : ils sont deux à tâtonner.

- Oui, un peu. J'ai regardé les cahiers de Bassem, pour l'école. Je suis curieux. Et il se met soudain à chantonner la comptine de l'alphabet qui égraine chacune des lettres latines. J'ai bon ? demande-t-il avec un rire aux consonnances douces. C'est quoi alors le livre, quelle histoire ?


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Lexi Hailey
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- Oh… et ça c’est juste… un cadeau.
- Pour moi ?

Elle hoche simplement la tête et le laisse déchiffrer à son rythme le titre. Elle le trouve franchement courageux de se lancer dans cet apprentissage, surtout maintenant, alors que le monde est en train d’agoniser lentement.
Les courtes boucles brunes du jeune homme retombent sur son front et il lui prend l’envie soudaine de les toucher à nouveau, voir si leur texture est aussi douce sous les doigts qu’elles le laissent présager.  

- C'est quoi "Oiezivetésse" ?
- Oisiveté, corrige-t-elle gentiment. C’est un synonyme de paresse. Ça veut dire la même chose : ne rien faire du tout de ses journées. Tu ne comprendras peut-être pas toutes les formulations mais je crois que tu aimeras. Tu connais l’alphabet latin, hein ?
- Oui, un peu.

Elle n’a même pas songé à cela et se traite mentalement d’idiote. Elle est vraiment une prof en carton ! C’est pourtant la base. Lorsqu’elle remarque son large sourire, elle se mord la lèvre et lui donne un léger coup de coude.

- Te moque pas, d’accord ? C’est la première fois que je fais ça… Je risque d’être… très nulle. Tu seras patient avec moi ?
- J'ai regardé les cahiers de Bassem, pour l'école. Je suis curieux.
- Oh… tant mieux, fait-elle soulagée.

Elle éclate de rire à la fin de la chansonnette que tout bon élève connait. Adolescente elle a beaucoup été complexée par son rire particulier qui n’a rien de sexy ou charmant. Aujourd’hui, elle s’en fiche bien. Chaque éclat d’hilarité est précieux.  

- J'ai bon ?
Son rire à lui est charmant.
- Parfait ! Je suis certaine que Bassem serait bien plus qualifié que moi pour t’enseigner la langue. Je n’ai pas encore pensé à un système de récompense…
- C'est quoi alors le livre, quelle histoire ?
- Ce n’est pas une histoire, commence-t-elle en reprenant le livre entre ses mains. C’est un recueil de poèmes. Lord Byron en a écrit beaucoup. Il était britannique et a vécu au XVIIIe siècle. Il a eu une vie incroyable. C’était un homme de passion, qui s’est engagé dans beaucoup de causes. Il a beaucoup voyagé, a aimé des hommes comme des femmes… bref tu vois un peu le tableau.

Lexi cherche la bonne page et commence à lire « Le Premier Baiser de l’Amour » en essayant d’y mettre le ton et l’intensité que mérite le poème.
Elle referme ensuite le livre et lui rend avec un sourire.

- Tu as réussi à comprendre les grandes lignes ? Je l’ai étudié à l’école. C’était l’un de mes préférés quand j’étais adolescente… et désespérément romantique.
Ça ne lui est toujours pas vraiment passé malheureusement. Pour autant elle ne s’est jamais fait aucune illusion sur la probabilité de tomber sur l’amour avec un grand A. Surtout pas maintenant. Et puis qu’en aurait-elle fait ? Se lier avec quiconque aurait été cruel dans sa condition de santé.
-  Il a écrit ceux là lorsqu’il était très jeune, du coup je m’y retrouvais bien, avoue-t-elle en ayant une petite pensée pour la Lexi innocente qui croyait en son prince charmant. Douce idiote.
Elle se gratte la gorge, gênée de lui étaler sa vie sans raison et passe une mèche blonde derrière son oreille.
- Bref, j'ai cru comprendre que tu aimes la poésie alors … voilà.
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Lounis Al hamoud
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- Te moque pas, d’accord ?
- Je moque pas !
proteste Lounis avec un sourire en essayant de parer son coup. Il n'oserait jamais.
- C’est la première fois que je fais ça… Je risque d’être… très nulle. Tu seras patient avec moi ?
- Promis! toi aussi, ok ? Je suis lent...Ne t'inquiète pas. J'ai regardé les cahiers de Bassem, pour l'école. Je suis curieux.
- Oh… tant mieux.


Son rire n'a rien de féminin mais il est impactant, sonore et bon vivant. Il nourrit aussitôt celui de son élève.

- J'ai bon ?
- Parfait ! Je suis certaine que Bassem serait bien plus qualifié que moi pour t’enseigner la langue.
- Oh non ! Lui, pas patient du tout ! Il est trop sévère. Ne sois pas trop ça avec moi, d'accord ?
- Je n’ai pas encore pensé à un système de récompense…
- De récompense ?
Il ne saisit pas ce qu'elle entend pas là. Il agite le livre. J'ai déjà plein de cadeaux de toi. Chocolat, livre... temps. C'est beaucoup déjà, non ? C'est quoi alors le livre, quelle histoire ?
- Ce n’est pas une histoire
, Lexi lui retire délicatement l'ouvrage des mains pour l'ouvrir. C’est un recueil de poèmes.

Le visage de Lounis s'éclaire d'une joie enfantine et d'un enthousiasme pétillant.

- J'adore les poèmes ! J'écris un peu de la poésie.
- Lord Byron en a écrit beaucoup.
- Lord Byron
, répète-t-il pour corriger sa propre prononciation, désastreuse lors de sa lecture.
- Il était britannique et a vécu au XVIIIe siècle. Il a eu une vie incroyable. C’était un homme de passion, qui s’est engagé dans beaucoup de causes. Il a beaucoup voyagé, a aimé des hommes comme des femmes… bref tu vois un peu le tableau.
- Il a été amoureux les deux ?
s'étonne-t-il. Ses parents étaient d'accord ? demande-t-il, candide.

Les siens ont toujours honni l'homosexualité comme une déviance d'Alshaytan. Lui, plus mesuré, n'avait pas d'opinion sur la question, la voix de sa malak intérieure lui expliquant que l'amour pouvait prendre bien des formes. Il avait surpris Nawal embrasser sa meilleure amie une fois, en secret. Sa grande soeur avait toujours aimé transgresser les lois même les plus sacrées.

Lexi déclame les vers en anglais et si Lounis se concentre au début pour en comprendre la signification, il finit par abandonner le sens des mots pour se laisser porter par le timbre de la jeune femme. Il est bercé par ses intonations et fasciné par le mouvement de ses lèvres occupées à formuler ce babillage exotique. Brusquement, sa mémoire convoque quelques vers de Nouri Al-Jarrah qui illustre parfaitement le moment.

"Ses cheveux étaient le long poème
qu'elle chantait dans la chambre
et sur le balcon
elle contemplait
le coucher de soleil orange sang de Dieu."


- Tu as réussi à comprendre les grandes lignes ?
- Non, pas beaucoup. Il y a beaucoup de phrases compliquées. Mais ta bouche fait de la musique avec les mots. C'est très beau. Je crois qu'il parle d'amour et de baiser mais il y a de la colère aussi et du regret.
- Je l’ai étudié à l’école. C’était l’un de mes préférés quand j’étais adolescente… et désespérément romantique. Il a écrit ceux là lorsqu’il était très jeune, du coup je m’y retrouvais bien.
- Pourquoi ? Tu es "désespérément romantique", aussi ?
demande-t-il ingénument.
- Bref, j'ai cru comprendre que tu aimes la poésie alors … voilà.

Il la contemple avec cette intensité particulière, enrobante.

- J'aime beaucoup, fort. Merci professeur.

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Lexi Hailey
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- Il a été amoureux les deux ?
- C’est ça.
Lexi s’amuse de son étonnement naïf.  
- Ses parents étaient d'accord ?
- Ni ses parents, ni la société. Mais je crois qu’il s’en fichait pas mal, explique-t-elle avec un petit rire. Je sais que ça n’est sans doute pas dans les croyances qu’on t’a inculquées mais restreindre l’amour à un homme et une femme, c’est ça l’aberration. Des hommes aiment des hommes, des femmes aiment des femmes, parfois ni l’un ni l’autre, ou les deux. Bref, c’est… multiple.

Elle se demande brusquement si lui a eu le temps de connaitre l’amour avec tout ce qu’il a vécu. Sans doute pas. Mais c’est une question bien trop intime pour qu’elle se permette de la poser.
A défaut, elle ne peut qu’espérer qu’il trouve quelqu’un digne de sa gentillesse et de sa douceur avant que peut-être tout ne s’arrête.
Lexi lui lit ses vers préférés, se sentant observée tout du long. En résulte une légère rougeur sur ses joues mais sa voix ne faiblit pas pour autant.

- Tu as réussi à comprendre les grandes lignes ?
- Non, pas beaucoup. Il y a beaucoup de phrases compliquées. Mais ta bouche fait de la musique avec les mots. C'est très beau.
Sa façon de présenter les choses la fait sourire.
- Les mots sont beaux, tu as raison.
- Je crois qu'il parle d'amour et de baiser mais il y a de la colère aussi et du regret.
- C’est plus ou moins ça oui. Il parle du pouvoir d’un baiser d’amour, du tout premier, celui qu’on oubliera jamais. Et je suppose que la colère que tu as entendue est dirigée contre ceux qui perçoivent l’amour d’une autre façon que la sienne. Je l’ai étudié à l’école. C’était l’un de mes préférés quand j’étais adolescente… et désespérément romantique. Il a écrit ceux-là lorsqu’il était très jeune, du coup je m’y retrouvais bien.
- Pourquoi ? Tu es "désespérément romantique", aussi ?
Elle lui glisse un coup d’œil amusé.
- On peut dire ça. Je l’étais. Avant. J’avais la tête pleine d’histoires d’amours impossibles, de princesses maudites, de déchirements si terribles qu’ils tuent … Elle grimace, consciente de l’absolue bêtise que représentent ce qu’elle décrit. Je vivais un peu dans un monde à part. Et je croyais fermement à tout ça. Jusqu’à ce que je comprenne que la vie, ça n'est pas ça. Ca ne l'a jamais été pour personne. Bref, j'ai cru comprendre que tu aimes la poésie alors … voilà.

- J'aime beaucoup, fort.
Lexi met quelques secondes à remarquer qu’elle le fixe dans les yeux sans pouvoir s’en détacher depuis d’embarrassantes minutes. Cela fait plusieurs fois qu’elle se surprend à être comme hypnotisée par le charme indéniable de Lounis. Elle papillonne des cils et détourne les yeux.
Il faut qu’elle arrête ça.
- J’en suis heureuse. Tu me liras ? Les poèmes que tu écris… j’aimerais aussi beaucoup.
- Merci professeur.
- Je t’en prie. Mais pitié, ne m’appelle pas professeur, fait-elle avec un petit rictus.
Il fait déjà bien assez jeune comme ça sans qu’il n’en rajoute. Après tout, elle n’a aucune idée de son âge. Sans doute vient-il à peine de passer sa majorité…
- Ok on s’y met ?

Elle glisse cahier presque vierge et stylo devant lui. Avec une rigueur toute militaire, Lexi a prévu trois axes d’étude, grammaire, expression orale et lecture. C’est ce dont il aura le plus besoin pour s’exprimer au mieux. Ils commencent par quelques exercices de conjugaison, revoyant les bases. Puis ils poursuivent par de la lecture, penchés l’un et l’autre sur un texte. Lexi se montre une professeur patiente, attentive mais rigoureuse. Elle corrige sa prononciation quand cela est nécessaire, lui montre comment articuler tel ou tel mot ou syllabe et s’arrête sur des mots plus complexes qu’elle lui explique.

Les minutes s’écoulent sans qu’elle ne les voie passer et note avec satisfaction qu’il retient toutes ses corrections de prononciation avec facilité et ne répète plus ses fautes précédentes.

- Tu vois ! Je t’avais dit que tu avais de bonnes bases, le félicite-t-elle à la fin du texte en passant machinalement ses doigts dans ses cheveux clairs. Tu vas apprendre en un rien de temps. Si… si tu étais resté en Syrie pour poursuivre tes études, qu’est-ce que tu aurais fait ?  
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Lounis Al hamoud
Lounis Al hamoud
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- On peut dire ça. Je l’étais. Avant.
- Avant ? Plus maintenant ?
- J’avais la tête pleine d’histoires d’amours impossibles, de princesses maudites, de déchirements si terribles qu’ils tuent … Je vivais un peu dans un monde à part. Et je croyais fermement à tout ça. Jusqu’à ce que je comprenne que la vie, ça n'est pas ça. Ca ne l'a jamais été pour personne.
- Je sais pas. Je pense, l'amour est une chose belle, "multiple" comme toi tu dis. Croire a l'amour, c'est pas mauvais. Moi, je connais pas, mais ma malak, elle...

Il se touche religieusement la poitrine de la paume.

- Elle a aimé comme dans tes histoires déchirées : entier, fort, terrible. Beaucoup de souffrance. Autant de joies. C'est possible mais c'est dur. Tellement dur...

Lounis en parle comme s'il avait lui même vécues les avanies de cette mystérieuse compagne sans visage. Il porte en son cœur cette expérience, dont il ignore pourtant être le dernier dépositaire. Le jeune homme remercie Lexi pour son précieux don.

- Tu me liras ?
- Quoi ?
- Les poèmes que tu écris… j’aimerais aussi beaucoup.
-  Tu veux ? Ok.


Lounis n'a jamais partagé ses "mots secrets" avec personne si ce n'est la Voix sous son crâne. Sans elle, il se sent parfois profondément esseulé.

- Merci professeur.
- Je t’en prie. Mais pitié, ne m’appelle pas professeur.
- Pourquoi ? Tu m'apprends, c'est le bon mot, non ?
La taquine-t-il. Il ignore pourquoi, mais elle est amusante quand elle change d'expression de cette manière. Tu dis ça parce qu'on est jeune chacun ? On même âge peut-être...

Maitresse et élève s'attèlent ensuite à l'objet de leur étude. Lounis s'avère être attentif et motivé. Sa conjugaison reste approximative en dehors de l'emploi du présent. Il se dépatouille maladroitement avec le passé mais le reste des terminaisons lui semblent étrangères. Son vocabulaire est très simple, souvent pratique, mais il ne répugne jamais à montrer qu'il ne comprend pas et pose des questions. Il apprend à user du dictionnaire franco-arabe qu'il annote parfois d'informations de prononciation orale. Sa lecture est très laborieuse mais sa pugnacité volontaire parvient à venir à bout des quelques pages qu'il lit, la tête presque collée contre celle de Lexi. Il se prend à savourer cette proximité studieuse.
A la fin du cours, il est exténué d'un trop plein de concentration mais paradoxalement satisfait. Heureux. Les encouragements de son institutrice font fleurir un sourire ravi sur son visage.

- Tu vas apprendre en un rien de temps.
- Vraiment ? Je suis content !
- Si… si tu étais resté en Syrie pour poursuivre tes études, qu’est-ce que tu aurais fait ?


Il la contemple avec une expression surprise mais prend le temps de réfléchir posément à la question.

- J'étais jeune. Quatorze, quinze ans... Je savais pas encore. Je pensais que j'ai le temps.... J'avais le temps... corrige-t-il. Mais la vie... Il hausse les épaules. Mon père voulait que je sois cordonnier, comme lui. Pas le choix, de toutes façons... Et toi ? Tu fais quoi si tu fais pas la guerre ?
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Lexi Hailey
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La mention de cette « malak » qu’il entendait et qui semble avoir vécu bien des choses sans lui plonge Lexi dans une certaine perplexité. Elle observe le jeune homme, note la manière dont il parle et se promet à elle-même de poser quelques questions à… à qui exactement ? La petite sœur de Ciulin qui vient voir Rory de temps en temps ? Finglas ? Elle trouvera bien un interlocuteur pour lui parler du surnaturel.
Elle revient au moment présent et ronchonne en se faisant appeler « professeur ».

- Pourquoi ? Tu m'apprends, c'est le bon mot, non ?
- Techniquement oui. Mais je préfère que tu me vois comme une amie qui t’aide qu’une prof.
- Tu dis ça parce qu'on est jeune chacun ?
- Il y a un peu de ça.
- On même âge peut-être...
- Plus ou moins. Il te manque un verbe dans la phrase… Qu’elle reformule plus correctement naturellement avant de pincer les lèvres lorsqu’elle s’en rend compte. Désolée, je suis déjà dans mon rôle il faut croire. Promis je ne te corrigerai pas tout le temps comme ça.

La leçon du jour déterminée, Lexi sait à présent ce dont il a le plus besoin de travailler et se lève pour s’étirer, peu habitée à cette posture studieuse et à ne pas bouger. Contrairement à ce qu’elle a reçu toute sa vie, elle prodigue à son « élève » des encouragements chaleureux. Poussée par la curiosité et sa volonté d’en savoir plus sur le jeune homme, elle s’entend poser une question plus intime.  

- Si… si tu étais resté en Syrie pour poursuivre tes études, qu’est-ce que tu aurais fait ?

La surprise de Lounis ne lui échappe pas et elle se fustige aussitôt.
- Pardon. Je ne voulais pas… c’était déplacé comme question. Tu n’es pas obligé de répondre. Pas du tout obligé.
- J'étais jeune. Quatorze, quinze ans...
- Si jeune que ça…
Son visage se froisse de compassion.
- Je savais pas encore. Je pensais que j'ai le temps.... J'avais le temps... elle sourit malgré elle de l’entendre s’autocorriger. Mais la vie...
- Je sais, oui.
- Mon père voulait que je sois cordonnier, comme lui. Pas le choix, de toutes façons... Et toi ? Tu fais quoi si tu fais pas la guerre ?

Juste retour des choses. Elle pince les lèvres et revient s’appuyer contre le rebord de la fenêtre, lui tournant le dos.
- J’ai fait beaucoup de choses… J’ai été serveuse dans une boite de nuit, vendeuse dans une épicerie, stripteaseuse… Elle guette du coin de l’œil sa réaction, s’attendant à y lire … quoi ? De la déception sans doute. Ça n’est pas très digne d’un ange. Mais je pense que si je n’avais pas été soldat j’aurais continué ce pour quoi j’ai travaillé toute mon enfance. J’ai été danseuse ballerine, un petit rat d’opéra… avoue-t-elle en le regardant dans les yeux.

Et comme elle n’est pas certaine qu’il comprenne exactement, elle se redresse, lève les bras et effectue un cambré arrière suivie d’une simple pirouette intérieure avec une souplesse et une grâce intacte. Ces quelques gestes ont métamorphosé sa posture, l’expression sur son visage… tout. Jamais elle n’a avoué travailler quelques pas encore, lorsqu’elle est certaine d’être seule.

- Comme toi, je n’ai pas eu le choix. Mon père était un danseur très doué, j’allais le devenir aussi. J’aimais la danse. Mais j’ai détesté… tout ce qu’il y avait autour. Alors je suis partie… Mais tu sais, être soldat en théorie ça n’est pas faire la guerre… enfin pas que. C’est surtout de venir en aide aux populations. Quand c’est possible.
Elle note soudain l’heure.
- Mince… on y a passé deux heures. Ca fait sans doute trop... Tu es satisfait de ta « professeur » ? Dis moi si tu veux qu’on fasse autrement ou si tu me trouves trop directive, impatiente ou que sais-je encore…    
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Lounis Al hamoud
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- Pardon. Je ne voulais pas… c’était déplacé comme question. Tu n’es pas obligé de répondre. Pas du tout obligé.
- Non, pas du tout. J'étais jeune. Quatorze, quinze ans...
- Si jeune que ça…
- C'était le début des affrontements, oui. Je savais pas encore. Je pensais que j'ai le temps.... J'avais le temps... Mais la vie...
- Je sais, oui.
- J'ai parti.... Je suis parti en bateau en 2015. On est partis, tous les enfants. Pas assez de sous pour mes parents. On est arrivé que Bassem et moi.
Lourd silence. Mon père voulait que je sois cordonnier, comme lui. Pas le choix, de toutes façons... Et toi ? Tu fais quoi si tu fais pas la guerre ?
- J’ai fait beaucoup de choses… J’ai été serveuse dans une boite de nuit, vendeuse dans une épicerie, stripteaseuse…
- C'est quoi "stripteaseuse" ?
Le mot lui est inconnu.
- Mais je pense que si je n’avais pas été soldat j’aurais continué ce pour quoi j’ai travaillé toute mon enfance. J’ai été danseuse ballerine...
- Danseuse ! Je comprends maintenant...


Cela explique sa grâce naturelle et son maintien.

- Un petit rat d’opéra…
- Rat ? Non ! Tu peux pas être une souris. Tu es... plus une chat ou... ghazal.


Sous son regard émerveillé, la voilà soudain qui s'envole délicatement comme l'aigrette légère d'un pissenlit. Ses gestes fluides souligne une musique silencieuse que Lounis imagine sans peine. Lexi ne porte aucun tutu mais il se la figure aisément en princesse virevoltant dans son jupon de tulle. Un magnifique cygne au plumage éthéré. Il applaudit comme un enfant au spectacle. Ses prunelles pétillent, éblouies.

- Tu es belle ! fait-il avec une emphase que le carcan frustre de ces mots engonce.
- Comme toi, je n’ai pas eu le choix. Mon père était un danseur très doué, j’allais le devenir aussi. J’aimais la danse. Mais j’ai détesté… tout ce qu’il y avait autour.
- Comme quoi ? Les spectateurs ?
- Alors je suis partie…
- J'aime te voir danser...
affirme-t-il avec la même intonation que pour lui demander de recommencer.
- Mais tu sais, être soldat en théorie ça n’est pas faire la guerre… enfin pas que. C’est surtout de venir en aide aux populations. Quand c’est possible.
- Moi je connais surtout les soldats qui font la guerre
, fait-il doucement.
- Mince… on y a passé deux heures. Ca fait sans doute trop...
- Non, c'était bien !


Le syrien se lève et récupère avec soin son nouveau matériel d'étudiant.

- Tu es satisfait de ta « professeur » ? Dis moi si tu veux qu’on fasse autrement ou si tu me trouves trop directive, impatiente ou que sais-je encore…  

Il entoure les épaules de Lexi avec naturel et dépose un baiser sur sa tempe.

- Non, c'était bien, répète-t-il avec un grand sourire. Merci. Lounis arbore une expression taquine. "Prof". Il rit tranquillement.
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- Rat ? Non ! Tu peux pas être une souris. Tu es... plus une chatte ou... ghazal.

La comparaison la fait sourire, alors elle lui démontre ce qu’elle veut dire. Deux simples figures qu’elle exécute avec un plaisir certain en même temps qu’un pincement au cœur. Elle ressent douloureusement les changements qui ont mué son corps de danseuse en celui d’une soldat.
Mais c’est la voie qu’elle a choisie.
Lexi a un petit rire embarrassé lorsque Lounis applaudit.

- Tu es belle !
Ce peut-il qu’elle rougisse ? Impossible. Lexi ne rougit pas. Jamais ! C’est certainement le naturel avec lequel il a prononcé ces mots que les mots en eux-mêmes qui la touche.
- C’est… la danse, elle change les gens. Comme toi, je n’ai pas eu le choix. Mon père était un danseur très doué, j’allais le devenir aussi. J’aimais la danse. Mais j’ai détesté… tout ce qu’il y avait autour.[/color][/i]
- Comme quoi ? Les spectateurs ?
- Non, les coulisses. Alors je suis partie…
- J'aime te voir danser...
- Je ne le fais plus. Plus vraiment. Enfin pas pour des spectateurs. Juste pour moi. Pour me rappeler cette partie-là de ma vie. Je ne veux pas l’oublier. Je ne veux rien oublier. C’est sa hantise la plus profonde, la plus ancrée. Mais tu sais, être soldat en théorie ça n’est pas faire la guerre… enfin pas que. C’est surtout de venir en aide aux populations. Quand c’est possible.
- Moi je connais surtout les soldats qui font la guerre.
Lexi s’approche et sert doucement ses doigts sur les siens.
- Maintenant, tu nous connais nous, déclare-t-elle avec une certaine gravité. Mince… on y a passé deux heures. Ça fait sans doute trop...
- Non, c'était bien !
- Ok, fait-elle simplement en le regardant se lever. Lexi n’est pourtant pas petite mais Lounis la dépasse d’une bonne tête. Tu es satisfait de ta « professeur » ? Dis-moi si tu veux qu’on fasse autrement ou si tu me trouves trop directive, impatiente ou que sais-je encore…

- Non, c'était bien. Merci.

Le contact de son bras et de ses lèvres la laisse parfaitement interdite. Agréablement interdite. Certainement parce que cela fait bien longtemps qu’on a pas eu ce genre de geste envers elle. Ce n’est pas vraiment le type de l’unité Jenson, adepte des piques et des claquements dans le dos. Elle lève des yeux agrandis par la surprise vers lui et mets encore quelques secondes à revenir à elle.

- Oh… euh… tant mieux, bafouille-t-elle difficilement.
- …Prof.
Lexi plisse des yeux amusés alors que le même sourire étire ses lèvres.
- Tu me cherches hein ? Bon, puisque c’est comme ça, je vais te donner des devoirs. Des choses à faire pour la prochaine fois.
Elle lui tend un livre qu’elle avait laissé de côté, la petite princesse de Frances H. Burnett.
- Un de mes livres doudous… de ceux que je pourrais relire encore et encore. Et pleurer à chaque fois. Je crois que tu aimeras Sara. Enfin j’espère surtout que tu arriveras à le lire. A ton rythme évidemment. Si c’est trop difficile je trouverai autre chose pour commencer en douceur. On se revoit dans quelques jours, d’accord ?  
Elle se réjouit de recommencer, de pouvoir l'aider et de passer ce moment un peu spécial et loin de l'agitation avec lui.
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Lounis Al hamoud
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Lounis ne sait guère comment interpréter les réactions de Lexi. Il est d'un naturel affectueux et avoir été le seul garçon perdu au milieu d'une sororité pendant longtemps ne l'a pas éduqué aux barrières qu'il peut parfois y avoir entre un homme et une femme. Du reste, les femmes ne l'ont jamais observé que de loin, comme une sorte d'être inaccessible. Il n'a jamais su pourquoi. A l'heure où les autres adolescents comptaient fleurette, il n'a jamais eu aucune prétendante. D'autres garçon, moins bien fait de leur personne, avaient déjà une belle collection d'amourette à leur actif, mais pas lui. Trop discret, sans doute. Trop intellectuel, aussi. "Trop beau" aurait dit Nawal en se moquant de lui.

Voilà pourquoi il glisse ce "Prof" en ponctuation, pour que la blonde malak retrouve son aisance coutumière.

- Tu me cherches hein ?
- Peut-être un peu...
confesse-t-il, amusé.
- Bon, puisque c’est comme ça, je vais te donner des devoirs. Des choses à faire pour la prochaine fois.
- Oh ! Mince alors !
s'exclame-t-il avec une main sur la poitrine comme si cela l'avait touché en plein cœur.

Il reprend vite son sérieux quand son institutrice lui tend un autre livre.

- C'est quoi ?
- Un de mes livres doudous…
- "Doudou" ?
Il fronce les sourcils.
- De ceux que je pourrais relire encore et encore. Et pleurer à chaque fois. Je crois que tu aimeras Sara. Enfin j’espère surtout que tu arriveras à le lire.
- J'essaie. On verra bien !
Déclare-t-il avec un haussement d'épaules tranquille. Pas tout peut-être pour la prochaine fois.
- A ton rythme évidemment. Si c’est trop difficile je trouverai autre chose pour commencer en douceur. On se revoit dans quelques jours, d’accord ?
- Quand ?
demande-t-il avec un empressement avide dans te timbre dont il ne se serait pas cru capable.

Ils conviennent de se retrouver le même jour de la semaine prochaine et ce toutes les semaines, autant que faire se peut.

Lounis s'avère d'une remarquable assiduité. S'il ne parvient pas à lire "La Petite Princesse" d'une traite, il prend le temps de décrypter chaque chapitre et de faire une recherche de vocabulaire, avec son petit dictionnaire, sur chaque mot sur lequel il trébuche. Le cour suivant, il explique à son enseignante ce qu'il a comprit des évènements dépeints et ils en viennent régulièrement à débattre de la tournure du récit et de ses personnages.
La diction du syrien est plus fluide bien qu'elle ne se départisse jamais vraiment de son accent arabe musicale. Il fait des progrès rapide et dès la seconde leçon, il suggère à l'ancienne ballerine de danser quelques entrechats en guise de "récompense", puisqu'elle en cherchait.
Chaque fois que Lexi lui accorde ce privilège, son regard s'illumine, exalté par la beauté gracieuse de la jeune femme. Son coeur s'emballe d'une joie rare, telle qu'il ne l'a pas connue depuis longtemps. Ces moments précieux lui inspire des mots qu'il se sent obligé de coucher quelque part. Le caporal Hailey s'avère est une source inépuisable de poèmes qui fleurissent instinctivement sous sa plume. Trop pudique, cependant, il n'a encore jamais osé soumettre sa poésie à la lecture de sa Muse inattendue.

Un soir, cependant, après plusieurs mois, Lounis semble plus nerveux que d'ordinaire. Il a eu du mal à juguler son impatience jusqu'au soir. Dès lors qu'il se retrouve seul avec son professeur dans le petit débarras, il lui attrape les mains avec ferveur.

- Lexi ! J'ai fait quelque chose ! J'ai écrit un poème en anglais. Je... Je veux que tu lises. C'est peut-être mauvais, hein, mais c'est la première fois que je fais !

Il se dandine d'un pied sur l'autre, son sourire juvénile teinté de fébrilité. Il extirpe un carnet au cuir usé dont les gondolent à force d'avoir été noircies. Il dénoue le cordon et l'ouvre à l'endroit où repose un signet de tissus défraichi. Il le tient un moment devant sa bouche, comme mu par une hésitation puis lui tend finalement pour qu'elle y découvre sa calligraphie élégante bien que raturée et hésitante.

Paisible regard de l'aigrette de pissenlit,
Qui attend sur le rebord de la fenêtre en peau de nuit,
Elle espère que le vent l'emporte avec patience
Là où ses pas dessinent la musique du silence,
Là où mes mots sauront saisir sa chevelure d'or,
Quand le jour faiblit sur un monde qui s'endort
Et que l'aigrette de pissenlit, elle, danse.


Guettant la moindre de ses réactions, Lounis tortille l'anneau qui orne son lobe d'oreille.
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Lexi Hailey
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Le quotidien reprend ses droits, tout comme les rondes, les constructions ici et là, le travail de la terre…
Lexi et l’unité ont commencé à s’entrainer avec des sorciers, assez méfiante, voire sceptique. Mais les arguments du Major se sont avérés imparables. Ils y passent trois jours par semaine et en revient exténuée. Elle en profite pour accumuler le plus d’informations possibles sur le surnaturel mais ne trouve rien qui ressemble à ce que Lounis lui a décrit.

Les leçons avec le jeune homme se poursuivent semaine après semaine et c’est avec beaucoup de fierté qu’elle constate ses progrès réguliers. Elle n’a aucune idée de comment il justifie ces changements à son frère et Angus, n’en reste pas moins que cela reste leur secret.
Elle va régulièrement leur rendre visite pour revoir Bassem et peut-être profiter d’un moment simple avec Lounis où elle n’est pas sa « professeur ». Souvent, elle apporte un jeu de société et ils entrainent le vieil homme au cœur brisé dans des parties endiablées ou Lexi se démène pour tenter de tricher de toutes les manières possibles avec une mauvaise foi évidente. Très compliqué quant à la moindre accusation, elle se met à rire de son méfait. Et son hilarité communicative se propage au reste des joueurs. Elle adore les voir rire et sourire. Cela lui réchauffe le cœur bien plus qu’elle ne devrait l’autoriser.
Mais ces moments-là l’aide à tenir, à essayer de sortir Gi-Ja de son mutisme, à canaliser Caleb et son chagrin suintant par tous les pores de sa peau, à consoler Devane de la séparation avec sa famille ou encore de calmer les angoisse d’O’Shea.
Parfois, elle se prend à penser qu’elle fait partie de leur petite famille. D’autre, elle se dit qu’elle tente misérablement de s’accrocher à eux et qu’ils n’osent simplement pas lui dire qu’elle est de trop.
Sa propre mélancolie fluctue en fonction des crises de chorées de plus en plus fréquentes qui surviennent heureusement loin du regard des autres.

Un soir comme les autres, elle attend Lounis en fumant. Petit plaisir qu’elle ne réserve qu’à ses soirées. Dès qu’il passe la porte, Lexi sent sa fébrilité et c’est inquiète qu’elle lève les yeux vers lui.

- Quelque chose ne va pas ?
- Lexi ! J'ai fait quelque chose !
- Comment ça ?
- J'ai écrit un poème en anglais.
- Oh, fait-elle, passablement soulagée en lui souriant. Il lui a déjà lu ses écrits, mais elle n’a pu en juger que la musicalité, n’étant clairement pas assez douée en arabe pour en saisir le sens. C’est vrai ? C’est génial !
- Je... Je veux que tu lises. C'est peut-être mauvais, hein, mais c'est la première fois que je fais !

Lexi continue à lui sourire et tend la main pour récupérer le carnet qu’elle a déjà vu entre ses mains. Elle y retrouve l’écriture qu’elle connait bien et se met à le lire.
Une fois fini, son regard navigue plusieurs fois du papier aux yeux de Lounis, émue et en même temps incertaine de son interprétation. Alors elle le relit, une fois, deux fois.

- C’est… c’est très beau Lounis. Vraiment très réussi… je… elle déglutit son trop plein d’émotion. C’est moi ? Tu as écris un poème sur moi ? Elle a un petit rire troublé. Alors comme ça je suis une aigrette de pissenlit ? plaisante-t-elle pour masquer son émoi.

C’est sans doute la chose la plus romantique qu’on est faite pour elle. Bien sûr, elle a parfaitement conscience que Lounis ne voit sans doute pas les choses de cette façon. Peut-être a-t-elle simplement gagné une place de grande sœur de substitution à ses yeux ?  
Elle pose le carnet contre sa poitrine et le contemple avec une expression indéfinissable peinte sur son visage. Elle s’approche ensuite et le serre très brièvement contre elle à son tour. Le haut de sa tête atteint à peine l’épaule du jeune homme.

- Merci. Elle lui tend le carnet. Je suis très fier de mon élève. Et très touchée de t’avoir inspiré ce joli poème. Continue. A écrire en anglais. Ça te réussit merveilleusement bien.
Au moment où il va attraper le livret de cuir, celui-ci échappe des mains prises de mouvements saccadés de la jeune femme
- Merde ! Désolée.
Elle s’agenouille aussitôt mais constate, mortifiée, que les mouvements ne cessent pas. Aussitôt, elle presse ses bras contre elle en attendant que la crise passe.  
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Lounis Al hamoud
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L'émotion de Lexi fait vibrer le papillon de lumière qui ébroue ses ailes déchiquetées dans sa poitrine. C'est comme cela que Lounis comprend que son poème a touché son amie au coeur. Cette perspective fait battre le sien avec une énergie inhabituelle. Il caracole littéralement dans sa cage et peint un sourire sur le marbre gracieux de son faciès de statue.

- C’est… c’est très beau Lounis. Vraiment très réussi… je…C’est moi ?
- Oui
, souffle-t-il avec douceur. C'est toi.
- Tu as écris un poème sur moi ?
- J'en ai écrit beaucoup, mais c'est le premier dans ta langue à toi.


Son rire lui donne chaud dans le ventre et il éprouve une brusque envie de la serrer dans ses bras. Il évite de céder à cette pulsion, cependant, ayant remarqué qu'elle n'était pas à l'aise avec son naturel tactile. Il envie fugacement son propre carnet dont les pages ceignent étroitement la poitrine de Lexi.

- Alors comme ça je suis une aigrette de pissenlit ?
- Oui ! Légère, gracieuse, sur la pointe de tes pieds. C'est tout toi.


L'étreinte s'initie malgré tout, intermède court et pudique, dont Lounis savoure toute la tendresse retenue, courbé sur la silhouette menue de son professeur.

- Merci. Je suis très fier de mon élève. Et très touchée de t’avoir inspiré ce joli poème. Le syrien est comme une lanterne gonflée de lumière sous l'effet de ce délicieux compliment. Continue. A écrire en anglais. Ça te réussit merveilleusement bien.
- Continue de m'inspirer alors
, répond-il avec une sincérité désarmante.

Au moment d'attraper le carnet entre ses doigts, ceux de Lexi tremblent si fort qu'il choit sur le sol, pages écrasées pathétiquement contre la poussière.

- Merde ! Désolée.
- Pas grave !


L'élève attentif s'est déjà précipité pour ramasser l'objet, mais le délaisse complétement en voyant son amie prostrée sur elle-même. Avec une grande délicatesse, il vient englober sa carcasse grelotante dans l'écrin de la sienne, calant son dos contre son torse, recouvrant ses bras de ses mains calmes. Pas un commentaire n'est proféré. Le menton calé sur le sommet de son crâne blond, Lounis accompagne Lexi de sa bienveillance muette, au travers de cette bourrasque maladive.



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Lexi Hailey
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Une aigrette de pissenlit. C’est bien ce qu’elle est.
Fragile et éphémère.
L’image trouvée par Lounis est presque parfaite.

Lexi se laisse aller entre ses bras. Elle sert les mâchoires et tourne la tête jusqu’à presser sa joue contre le torse du jeune homme. Elle sent son cou se crisper convulsivement, faisant bouger sa tête et donnant l’impression qu’elle se niche tout contre Lounis. Le calme et la sérénité naturelle qu’il dégage l’aide à juguler sa propre panique, à traverser la crise sans craquer nerveusement comme ça lui arrive fréquemment.

Elle lui est reconnaissante de son silence. Qu’y aurait-il à dire de toute façon ? Lexi se concentre sur sa respiration et calle la sienne dessus.
Inspirer, expirer.
Recommencer.

Jusqu’à ce que son corps se calme. En vérité, cela n’a duré que quelques secondes. Interminables pour la jeune femme. Elle s’attarde pourtant dans ce cocon de chaleur plus que nécessaire, ayant l’impression, sans fondement, d’être en sécurité ici. Quand elle se sent à nouveau maitresse de son propre corps, elle se dégage doucement et pivote jusqu’à pouvoir le regarder dans les yeux. Elle ne prononce pas un mot mais lève une main pour la caler contre la joue de son doux poète qu’elle caresse fugacement en remerciement, le visage ceint d’une expression déchirée qui se fissure pourtant d’un sourire vaillant.  

Elle se relève et ramasse le carnet dont elle lisse les pages avant de le reposer avec beaucoup de délicatesse sur le bureau.

- Si c’est la danse qui t’inspire de si jolis vers, tu devrais faire un tour au Ranch, reprend-elle avec un calme étonnant, comme si rien ne venait de se passer. Elle ressent l’envie subite de fumer et vient se coller à la fenêtre qu’elle ouvre pour allumer une cigarette. Un groupe de combattants qui se fait appeler les Dormeurs utilise la danse pour se battre. Une aberration si tu veux mon avis. La danse n’est pas une arme. C’est la dévoyer de sa fonction première. C’est un moyen de s’exprimer, de partager, de vivre ! Elle ne blesse pas même si elle peut toucher au coeur.
Elle s’amuse de son propre lyrisme et secoue la tête en laissant s’échapper la fumée.
- Pardon… je m’emballe. Tout ça pour te dire qu’il y aura certainement matière à t’inspirer. Donc… qu’est-ce que tu veux faire pour la leçon du jour ? Bientôt tu pourras te passer de moi… Et cette idée l’attriste au plus haut point … vu les progrès que tu fais. Elle pivote la tête vers lui et lui sourit tristement. Nos leçons me manqueront.

"Ces moments seule avec toi me manqueront..."
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Lounis Al hamoud
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L'expression de Lexi chamboule Lounis au plus profond de son être. Les mots tournoient fiévreusement dans sa cervelle, des mots qu'il voudrait tourner eux aussi en vers. L'écho avec les souffrances de sa malak invisible entre en résonnance avec celles qui l'ont lui même ballotté. Combien de belles âmes sont ainsi vouées à combattre jusqu'à s'épuiser pour simplement avoir le droit d'exister ? Cette injustice l'émeut, l'attriste, mais ne fait naitre aucune colère. Il accueille cette vérité avec un fatalisme mélancolique. L'âme s'élève vers le divin à force d'épreuves.

Lexi Hailey n'a jamais été aussi belle qu'en cet instant funambule.

Pétrifié, silencieux, Lounis la laisse s'échapper, restant à genoux, le visage levé vers cette main caressante, écrasé par la grandeur de cette femme blessée.
Son coeur se sert. Il ne sait exactement comment qualifier ce qu'il éprouve pour le caporal Hailey. Ces seules certitudes se résument en trois mots : admiration, inspiration, affection.

- Si c’est la danse qui t’inspire de si jolis vers, tu devrais faire un tour au Ranch. Un groupe de combattants qui se fait appeler les Dormeurs utilise la danse pour se battre. Une aberration si tu veux mon avis. La danse n’est pas une arme. C’est la dévoyer de sa fonction première. C’est un moyen de s’exprimer, de partager, de vivre ! Elle ne blesse pas même si elle peut toucher au coeur.

Le syrien se dresse à son tour sur ses deux jambes et vient s'accouder à la fenêtre, tout près d'elle. Il fixe la voute étoilée en silence. Il y en a de nouvelles, différentes, sans doute issues de ce monde jumelé que l'on désigne comme Faërie.

- Pardon… je m’emballe. Tout ça pour te dire qu’il y aura certainement matière à t’inspirer.
- Ce n'est pas la danse qui m'inspire
, déclare-t-il posément avant de pivoter lentement vers elle pour la fixer de son regard pénétrant. C'est toi.

Il laisse flotter cette phrase dans l'atmosphère pour qu'elle s'en imprègne pleinement.

- Donc… qu’est-ce que tu veux faire pour la leçon du jour ?
- Je ne sais pas. Parle-moi encore de la danse. Cela t'anime différemment que les autres sujets.
- Bientôt tu pourras te passer de moi vu les progrès que tu fais. Nos leçons me manqueront.
- Je ne crois pas que j'ai envie de ça : me passer de toi. Je n'aime pas cette idée. Si un jour il n'y a plus de leçon, il y aura simplement nous, non ? Pas besoin de ... "prétexte" ? C'est ça le bon mot, hein ?


Lounis lui sourit avec cette infinie douceur au coin des lèvres.

- Moi et toi, c'est simple finalement, non ?
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- Pardon… je m’emballe. Tout ça pour te dire qu’il y aura certainement matière à t’inspirer.
- Ce n'est pas la danse qui m'inspire. C'est toi.
Surprise, elle lève la tête vers lui et tombe sur son regard qui la scrute de cette étrange façon qu’elle connait bien à présent. Elle ne s’y habitue pourtant pas. Le temps se suspend à nouveau alors que la cendre grignote petit à petit sa cigarette.
- Vraiment ? souffle-t-elle, à peine un murmure.Encore chamboulée par sa crise et encore plus par… lui, Lexi s’autorise à appuyer sa tête contre le bras de Lounis. Je suis une sorte de Muse alors ? C’est une première mais c’est très flatteur.

Elle se redresse ensuite et tapote son mégot dans le cendrier avant de le porter à sa bouche.
- Donc… qu’est-ce que tu veux faire pour la leçon du jour ?
- Je ne sais pas. Parle-moi encore de la danse. Cela t'anime différemment que les autres sujets.
Elle a un petit rire.
- Mon petit plaidoyer a eu de l’effet donc. Tu sais, la dance, ça n’évoque pas que des bonnes choses pour moi. Mais tu as raison, pas d’exercice pour ce soir. Bientôt tu pourras te passer de moi vu les progrès que tu fais. Nos leçons me manqueront.
- Je ne crois pas que j'ai envie de ça : me passer de toi. Je n'aime pas cette idée.

Son honnêteté brutale est toujours source d'étonnement pour Lexi, d’autant plus lorsque cela la concerne. Elle sait pour autant que cela n’a pas de sens autre que ce qu’il vient d’exprimer. Il apprécie sa compagnie et ne souhaite pas en être privé.
Rien de plus, rien de moins.
En un sens, c’est rafraichissant tout autant que troublant. Elle lui offre un sourire complice.

- Si un jour il n'y a plus de leçon, il y aura simplement nous, non ? Pas besoin de ... "prétexte" ? C'est ça le bon mot, hein ?
- C’est exactement le bon mot. Et oui, je continuerai à venir vous voir. Qui vous apprendra à tricher avec brio sinon ? Ces soirées que je passe avec vous… ou avec toi, elles sont précieuses à mes yeux. Elles m’aident.

Comme les regards indignés d’Angus lorsqu’il remarque son manège avec les cartes, les rires de Bassem qui éclate comme des étincelles de joie brute ou les sourires plein de douceur de Lounis. Des sourires qui ne sont rien que pour elle parfois. Comme à cet instant.

- Moi et toi, c'est simple finalement, non ?
Est-ce que ça l’est ? Oui certainement. Si ça l’est pour lui, ça doit l’être pour elle. Pas d’ambiguïté. Une affection sincère et belle.
- Oui. C’est simple, confirme-t-elle et sans qu’elle ne sache pourquoi, elle préfère subitement changer de sujet avant de pouvoir identifier le pincement qu’elle ressent dans sa poitrine.
- La danse donc… son regard se déporte vers les tentes puis la forêt au loin… Je ne sais pas trop quoi t’en dire. Elle demande de la rigueur, de la discipline et un contrôle de soi permanent. Chaque geste effectué doit se faire avec précision et jamais on ne doit laisser transparaitre l’effort qu’il demande. Mes premiers souvenirs y sont rattachés. Je regardais mon père danser et je pensais qu’il pouvait voler, mais c’est quand je me suis intéressée à ses partenaires, quand je les ai vu sur s’élancer sur leurs pointes que j’ai compris ce qu’était la Grâce. Et je voulais évidemment être comme elles. Mais la vérité c’est que j’étais loin d’être une danseuse parfaite et mes talents d’interprétation ne compensaient pas. Alors on a exigé plus et plus et encore plus. Jusqu’à ce que je finisse par détester monter sur scène, par détester celle que j’étais en train de devenir pour les autres.

Surprise d’être allée aussi loin dans sa confession, elle pince les lèvres puis y glisse sa cigarette.
- Mmm… Je crois qu’on est sorti du cadre de ce que tu voulais entendre, non ? Parle-moi plutôt de ce que tu ressens quand tu crées tes poèmes… comment l’inspiration te vient ? 
Il s’agit certes d’une diversion pour éviter de parler d’elle mais sa curiosité reste authentique.
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Lounis Al hamoud
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- Oui. C’est simple.

Lounis la couve de son sourire tendre dont il ne maitrise ni la portée, ni les implications.

- La danse donc… Je ne sais pas trop quoi t’en dire. Elle demande de la rigueur, de la discipline et un contrôle de soi permanent. Chaque geste effectué doit se faire avec précision et jamais on ne doit laisser transparaitre l’effort qu’il demande.
- Peut-être est-ce cela que tu aimes ? La maitrise de soi. Tu décides et le corps exécute sans trahir.
- Mes premiers souvenirs y sont rattachés. Je regardais mon père danser et je pensais qu’il pouvait voler, mais c’est quand je me suis intéressée à ses partenaires, quand je les ai vu sur s’élancer sur leurs pointes que j’ai compris ce qu’était la Grâce.


Le syrien hoche la tête, comprenant parfaitement où elle veut en venir. Lorsqu'elle lui permet d'être spectateur de ses quelques pas de danse, il a le sentiment de presque pouvoir effleurer l'essence même du mot "Beauté".

- Et je voulais évidemment être comme elles. Mais la vérité c’est que j’étais loin d’être une danseuse parfaite et mes talents d’interprétation ne compensaient pas. Alors on a exigé plus et plus et encore plus. Jusqu’à ce que je finisse par détester monter sur scène, par détester celle que j’étais en train de devenir pour les autres.
- C'est horrible...
souffle-t-il catastrophé. Le plaisir est mort en toi. Pourquoi ont-ils fait ça ?! La perfection et la beauté n'ont rien à voir. Au contraire, je pense... De la fêlure et des aspérités, nait la vraie beauté. Ce qui est gracieux ce n'est pas la perfection, c'est l'effort qu'on met à atteindre ce but, non ?
- Mmm… Je crois qu’on est sorti du cadre de ce que tu voulais entendre, non ?
- Peut-être, mais c'est passionnant ! Pour les fameux Dormeurs, je crois pas qu'ils fassent ça comme une arme. Comment dire... J'ai plus compris ça comme de la magie. Une sorte de magie de communion qui donne de la puissance au groupe et comme tu dis toi, une forme de liberté. C'étaient d'anciens esclaves, des âmes prisonnières, si j'ai compris correctement l'explication de l'amoureuse de Rory. "S’exprimer, partager, vivre !" Je crois que c'est exactement ça qu'ils font.


Lounis peut se montrer volubile, parfois et communiquer avec l'appui de ces grandes mains solaires fendant l'air de mouvements gracieux.

- Parle-moi plutôt de ce que tu ressens quand tu crées tes poèmes… comment l’inspiration te vient ?
- Cela dépend... Parfois, il y a comme une foule de choses qui s'entassent en moi, qui menacent d'exploser, qu'il faut que je traduise avec des mots pour qu'ils sortent de moi et ne pourrissent pas en dedans. D'autres, je suis comme foudroyé par une vision, une impression, quelque chose qui va s'envoler et disparaitre. J'ai besoin de l'écrire, de me rappeler de cet instant. Je veux que le papier imprime l'émotion.


Il mime le geste de capturer délicatement un oisillon imaginaire.

- Le mot qui faut c'est "transe" je crois. J'écris comme je respire. C'est aussi important.

Le jeune homme tend les doigts vers les mèches blondes de Lexi et les fait danser sous le mouvement de ses phalanges.

- Toi, tu fais naitre plein de choses nouvelles que j'ai envie de capturer avec mes mots. Tu es la personne la plus fascinante que j'ai jamais vue, déclare-t-il avec cette même honnêteté brute. Tu dis que Angus, Bassem et moi, on t'aide, mais l'inverse est vrai. Nos vies sont mieux avec toi. Je suis heureux que tu sois là, Lexi.
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Lexi Hailey
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- C'est horrible... Le plaisir est mort en toi.
Lexi laisse échapper un petit rire.
- Pas totalement. Mais en grande partie sans doute.
- Pourquoi ont-ils fait ça ?!
- Parce que mon père a dû l’arrêté sa carrière lorsqu’il s’est blessé. Et que ma mère n’a jamais été assez douée pour entrer dans un corps de ballet. J’étais le catalyseur de leurs espoirs contrariés. Je me devais d’être parfaite.
- La perfection et la beauté n'ont rien à voir. Au contraire, je pense... De la fêlure et des aspérités, nait la vraie beauté. Ce qui est gracieux ce n'est pas la perfection, c'est l'effort qu'on met à atteindre ce but, non ?
- Tu as raison, approuve-t-elle avec un sourire. Mais ce n’est malheureusement pas l’avis de mes parents. Mmm… Je crois qu’on est sorti du cadre de ce que tu voulais entendre, non ?
- Peut-être, mais c'est passionnant ! Pour les fameux Dormeurs, je crois pas qu'ils fassent ça comme une arme. Comment dire... J'ai plus compris ça comme de la magie. Une sorte de magie de communion qui donne de la puissance au groupe et comme tu dis toi, une forme de liberté. C'étaient d'anciens esclaves, des âmes prisonnières, si j'ai compris correctement l'explication de l'amoureuse de Rory. "S’exprimer, partager, vivre !" Je crois que c'est exactement ça qu'ils font.
Lounis se montre animé lui aussi et sans doute ne se rend-il pas compte de tous les progrès qu’il a fait en quelques semaines.
- Je vois. Mais je n’approuve toujours pas. Nous avons la communion de groupe sans cela. Les voir faire ça me... elle grimace. Ça me fait presque mal, comme une trahison. C’est comme si soudain on utilisait des poèmes dans l’optique de se battre. Ça n’est pas pour ça qu’a été créé l’Art. Pas celui-là en tout cas. Parle-moi plutôt de ce que tu ressens quand tu crées tes poèmes… comment l’inspiration te vient ?

Elle l’écoute et l’observe avec attention. Elle aime le voir si prompte à communiquer, entendre la fluidité de son phrasé qui a été bien plus laborieux, voir ses mains parler comme ses lèvres.

- Le mot qui faut c'est "transe" je crois. J'écris comme je respire. C'est aussi important.
- Oui, c’est ce que je ressentais parfois, en dansant.

Les phalanges de Lounis s’invitent dans les cheveux de Lexi et la jeune femme déglutit. Fascinée autant que peu à l’aise avec ces gestes familiers. Ils ont poussé depuis quelques mois et lui arrivent presque aux épaules à présent. Le hâle de sa peau ne fait que ressortir plus encore dans la blondeur de ses mèches. Elle se prend a espéré qu’ils viennent frôler sa peau, la toucher peut-être et se fustige aussitôt.

- Toi, tu fais naitre plein de choses nouvelles que j'ai envie de capturer avec mes mots.
Elle plante son regard dans la sien, sa cigarette à nouveau oublié au bout de ses doigts.
- Ah oui ? Quel… quel genre de chose ?
- Tu es la personne la plus fascinante que j'ai jamais vue.
Un sourire tordu déforme ses lèvres.
- Je n’ai rien de fascinant, Lounis.
- Tu dis que Angus, Bassem et moi, on t'aide, mais l'inverse est vrai. Nos vies sont mieux avec toi.
- Je… Je n’ai pas fait grand-chose.
- Je suis heureux que tu sois là, Lexi.
La jeune femme a la gorge bien trop nouée pour lui répondre. Elle détourne un regard embué vers l’obscurité nocturne et porte sa cigarette légèrement tremblotante entre ses doigts à ses lèvres.
- Quand… Elle pose une main sur sa gorge pour essayer de décoincer les mots qui y restent bloqués. Quand mes premiers symptômes sont apparus, c’était juste avant l’avancé du Brouillard. Depuis que je sais ce qui m’attend, depuis mes dix-huit ans je me suis promis de ne pas me laisser dépérir… d’arrêter avant. J’avais tout préparé. Des médicaments, une lettre… mes papiers étaient en ordre. Je croyais être prête, j’avais passé des années à me faire à cette idée. Mais… au dernier moment, je n’ai pas pu. Je m'étais dit... "Encore quelques jours, quelques semaines, jusqu'à ce que ça empire"... Et… je suis heureuse, très heureuse d’avoir changé d’avis… d’avoir été là pour Bassem, ne vous avoir rencontré tous les trois, de passer ces moments avec toi…

Quand bien même leurs perspectives de survie sont minces, d’autant plus pour des simples humaines comme elle et son unité, jamais elle ne regrettera ce revirement.
Elle chasse d’un revers de main les quelques larmes qui se sont invitées sur ses joues.
- Excuse-moi. Je ne sais pas ce que j’ai ce soir…
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Lounis Al hamoud
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- Toi, tu fais naitre plein de choses nouvelles que j'ai envie de capturer avec mes mots.
- Ah oui ? Quel… quel genre de chose ?
- Je ne sais pas trouver le mot juste pour dire exactement. Je cherche encore. C'est...
Il ne trouve pas le mot "exaltant" dans son registre de vocabulaire anglophone... comme une aventure ! Tu es la personne la plus fascinante que j'ai jamais vue.
- Je n’ai rien de fascinant, Lounis.


Le syrien n'est pas d'accord. Lexi ne se voit pas avec ses yeux à lui, elle passe à côté de la subtilité qui constitue l'essence même de la poésie qu'elle lui inspire : un équilibre précaire entre fureur de vivre et fragilité.
Il essaie de lui signifier avec un répertoire de mots, certes enrichi, mais résolument trop pauvre pour la qualifier, elle.

- Je suis heureux que tu sois là, Lexi.
- Quand…Quand mes premiers symptômes sont apparus, c’était juste avant l’avancé du Brouillard. Depuis que je sais ce qui m’attend, depuis mes dix-huit ans je me suis promis de ne pas me laisser dépérir… d’arrêter avant.
- Tu voulais mourir... ?
s'étonne Lounis. Ce n'est pas ce que son papillon-âme transmet.
- J’avais tout préparé. Des médicaments, une lettre… mes papiers étaient en ordre. Je croyais être prête, j’avais passé des années à me faire à cette idée. Mais… au dernier moment, je n’ai pas pu. Je m'étais dit... "Encore quelques jours, quelques semaines, jusqu'à ce que ça empire"...

Le jeune homme l'enrobe de son sourire.

- Ton âme sait ce qu'elle veut mieux que toi : résister. Vivre. Elle a retenu ton bras.
- Et… je suis heureuse, très heureuse d’avoir changé d’avis… d’avoir été là pour Bassem, ne vous avoir rencontré tous les trois, de passer ces moments avec toi. Excuse-moi. Je ne sais pas ce que j’ai ce soir…


Lounis attire Lexi à lui et la gratifie d'une étreinte douce, chaleureuse, porteuse d'un réconfort sincère.

- Ne t'excuse pas. Il y a du courage dans les larmes. Sois libre de me montrer. Tu peux...

Il lui frotte tendrement le dos.

- Ton âme est celle d'une guerrière : muqatil bishaerih waqalbih min dhahab...

Il embrasse le sommet de son crâne avec une émotion qui lui est étrangère, une affection plus grande que les mots.

- Rayieat bitilat alhindiba'.

Il la berce ainsi, un moment, espérant lui insuffler un peu de paix dans ce monde qui l'a bien trop malmenée. Après un long silence, il ose enfin lui poser la question qui le taraude depuis le premier jour.

- Je peux te demander une question ? souffle-t-il, murmure à peine audible. Il ne la posera que si elle lui accorde son assentiment. As-tu pensé à voir un des guérisseurs magiques qui nous entourent ? On dit celui du haras très compétent... Peut-être qu'ils pourraient te soigner ? C'est possible, non ?
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Lexi Hailey
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Lexi se retrouve soudain entre les bras de Lounis pour la deuxième fois de la soirée. Elle ne lutte pas, ce cocon de douceur est bien trop agréable pour qu’elle s’y soustrait. Peut-être est-ce la pitié qui a guidé son geste mais elle ferme les yeux sur cette probabilité. Ses mains s’accrochent à lui, dans son dos et sa joue retrouve le tissu de son pull, ses narines, l’odeur de son savon.

- Ne t'excuse pas. Il y a du courage dans les larmes. Sois libre de me montrer. Tu peux...
- Je ne suis pas de très bonne compagnie ce soir. Parfois… j’ai un trop plein de mélancolie. Je ne sais même pas pourquoi je pleure.

Et elle s’en veut de s’être confiée à ce point, d’avoir déversé cette tristesse qui la saisit parfois, sur lui. Il ne mérite que de belles choses.
Elle pousse un petit soupir, prenant soudain conscience d’à quel point elle a besoin de ça. D’un peu de tendresse, d’affection… de chaleur humaine. Et Lounis lui offre tout cela avec une profonde générosité.
Une générosité qui la laisse un peu plus avide à chaque geste, chaque contact. Comme une plante à moitié desséchée qu’on arrose goutte par goutte.
Lexi a clôt ses paupières et savoure les vas et vient de cette main chaude dans son dos.

- Ton âme est celle d'une guerrière : muqatil bishaerih waqalbih min dhahab...
- Je ne me sens absolument pas l’âme d’une guerrière. Ou une guerrière fatiguée peut-être.

La bouche de Lounis s’écrase sur le haut de sa tête. Elle a l’impression d’irradier de l’intérieur alors qu’elle sent pourtant à peine ce baiser chaste et tendre.

- Rayieat bitilat alhindiba'.

Elle ne comprend pas ces mots mais peu importe. Son timbre grave lui suffit. Dans une attitude digne du grand frère merveilleux qu’il est, il la garde serrée contre lui, la berce avec cette délicatesse qui a su faire fondre toutes les digues de la jeune femme, tous ses barrages montés au fil des ans. Elle n’a aucune envie de revenir à la réalité et se contenterait bien de se fondre dans cette paix qui fait tant de bien à son âme.  

- Je peux te demander une question ?
- Oui, chuchote-t-elle sur le même ton, se doutant que leur bulle va éclater.
- As-tu pensé à voir un des guérisseurs magiques qui nous entourent ? Elle se raidit entre ses bras. On dit celui du haras très compétent... Peut-être qu'ils pourraient te soigner ? C'est possible, non ?
Oui définitivement la bulle n’est plus. Elle déglutit lentement, se sert contre lui une dernière fois avant de reculer.
- Peut-être… je devrais hein ? Essayer… Je ne sais pas… Peut-être que je ne veux pas espérer pour rien. Peut-être qu’après tant de temps à me préparer à mourir… je ne sais plus comment vivre. Son rire s’étrangle dans sa gorge, elle a bien conscience du ridicule de ce qu’elle vient de proférer. Je sais bien que je n’ai pas le droit de dire une chose pareille, pas quand tant de gens sont morts et continue de mourir. Mais… je crois qu’envisager de vivre… me terrifie presque autant que la mort. Elle passe une main nerveuse dans ses cheveux. Ma vie s’est arrêté à partir du moment où j’ai cessé d’avoir un futur. Il y a longtemps. Et je ne sais plus comment m’en construire un, avoue-t-elle dans un souffle. Comment tu as fait toi ? Pour repartir à chaque fois qu’on a balayé ton lendemain ? Pour te réinventer et ne pas flancher ? Tu aurais tenu même tout seul ? demande-t-elle avec une forme de désespoir dans ses yeux bleu qu’elle plante dans le siens.
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Lounis Al hamoud
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Lexi parait troublée, pire la peur émaille ses traits. Lounis l'observe avec un froncement de sourcils. De quoi est-elle si effrayée ?

De la vie ?

- Peut-être… je devrais hein ? Essayer… Je ne sais pas…
- Tu ne sais pas quoi ?
demande-t-il avec douceur.
- Peut-être que je ne veux pas espérer pour rien. Peut-être qu’après tant de temps à me préparer à mourir… je ne sais plus comment vivre.

Son rire n'a rien des éclats de joie mutine qui font scintiller ses yeux lors de leurs parties de cartes endiablées. Une fois encore le coeur du syrien se sert. Il n'aime pas le son de ce rire fêlé.

-Je sais bien que je n’ai pas le droit de dire une chose pareille, pas quand tant de gens sont morts et continue de mourir. Mais… je crois qu’envisager de vivre… me terrifie presque autant que la mort.
- Tu as le droit de dire ce que tu veux. C'est ce que tu ressens, oui ? Alors tu as tous les droits.
- Ma vie s’est arrêté à partir du moment où j’ai cessé d’avoir un futur. Il y a longtemps. Et je ne sais plus comment m’en construire un. Comment tu as fait toi ?


Al hamoud redresse la tête avec une sincère surprise. Lui ? Il ne s'est jamais réellement posé la question.

- Pour repartir à chaque fois qu’on a balayé ton lendemain ? Pour te réinventer et ne pas flancher ? Tu aurais tenu même tout seul ?

A près un long silence, il s'absorbe dans la contemplation de la lune, accoudé à la fenêtre, presque vouté.

- La première fois, on se dit que c'est trop dur, impossible. La deuxième on n'est pas plus habitué, mais comme on a tenu une fois, on se dit qu'on peut juste recommencer. La troisième, l'habitude se coule en toi....
Je suis mort la première fois, le jour où ma grande soeur s'est faite arrêter par les forces armée de Bachar el-Assad en tant que révolutionnaire. Mes parents l'avait dénoncée.
Je suis mort quand on est parti sans eux de Syrie.
Je suis mort dans la méditerranée en perdant la Voix qui était avec moi depuis l'enfance et ma petite soeur Janawa.
Je suis mort en comprenant que je ne retrouverais jamais mes trois autre petites  soeurs.
Après plusieurs morts, tu commences à comprendre que le futur ça n'existe pas, juste le présent compte. Si tu le vis pas alors tu gâches.


Lounis hausse les épaules et pose de nouveau ses prunelles sages sur elle.

- Je vis parce que je sais pas faire autrement. Avoir peur de demain c'est... Il cherche le bon terme un moment. Du luxe. Demain, on existera peut-être plus. Parfois, je pense à avant et je suis triste, je suis vide, mais cette émotion ne m'empêche pas de faire les choses.

Il se saisit de sa main.

- Je sais pas si j'aurais tenu tout seul, avoue-t-il en toute humilité. Je ne me pose pas cette question. Je le suis pas et toi non plus. Tes amis soldats, Angus, Bassem, moi... On est là.

A lui d'avoir un petit gloussement mélancolique.

- Peut-être, c'est pas suffisant ?
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Lexi observe le profil unique de Lounis se découper entre ombre et lumière. Un tableau saisissant renforcé par la mélancolie qu’il dégage lorsqu’il évoque la dureté de ce qu’il a traversé. Et la jeune femme se sent profondément dégueulasse sans savoir exactement pourquoi. Elle pose une main réconfortante sur l’épaule de Lounis et la serre doucement.
- Après plusieurs morts, tu commences à comprendre que le futur ça n'existe pas, juste le présent compte. Si tu le vis pas alors tu gâches. Je vis parce que je sais pas faire autrement.
Combien de fois est-elle morte ? Une ? Deux fois ?[/color][/i]
- Est-ce que c’est ce que je fais à ton avis ? Je gâche ma vie parce que j’ai peur ?
- Avoir peur de demain c'est... Du luxe.

Elle reçoit cette phrase comme une claque parce qu’elle résonne avec une véracité terrible. Son bras retombe le long de son bras. De quoi se plaint-elle alors qu’elle a effectivement la chance incroyable de pouvoir se questionner sur un lendemain ?

- Tu as raison.
- Demain, on existera peut-être plus.
- Oui. C’est plus que probable. Malade ou non… peu importe après tout.
- Parfois, je pense à avant et je suis triste, je suis vide, mais cette émotion ne m'empêche pas de faire les choses.

Elle sent à peine le contact de sa main sur la sienne, parfaitement inerte.

- Je sais pas si j'aurais tenu tout seul. Je ne me pose pas cette question. Je le suis pas et toi non plus. Tes amis soldats, Angus, Bassem, moi... On est là. Elle secoue doucement la tête avant de la tourner vers Lounis. Peut-être, c'est pas suffisant ?

Lexi détourne les yeux et dégage doucement ses doigts des siens.

- Suffisant pour quoi ? Mourir ? Oui certainement. Vivre ?... je ne sais pas. Elle croise les bras sur sa poitrine comme si elle avait froid soudain et elle se décale de la fenêtre. J’aime les gars de l’unité mais je sais pertinemment que je ne suis rien d’autre qu’une amie sympa et une bonne collègue à leurs yeux. Si demain ils devaient me sacrifier pour retrouver leur famille, ils le feraient. Et je ne leur en veux pas pour ça. Et vous trois… J’ai beau adorer passer du temps avec vous, je ne suis pas grand-chose dans vos vies. Et encore une fois, ça n’est pas grave. C’est parfaitement compréhensible. Les gens passent, vous laissent parfois en mille morceaux ou finissent par vous abandonner. A la fin… si je suis seule, parce que je n’ai jamais su compter suffisamment pour qui que ce soit.

N’est-elle pas pathétique finalement ? Cet auto-apitoiement l’est en tout cas et lui fait horreur. Elle doit se reprendre et continuer comme l’a fait hier, avant-hier et les jours précédents. Elle rit pour camoufler son reniflement et se met à ranger les affaires qu’elle avait sorties pour ce soir.

- Tu vois, je te l’ai dit … je suis pas de très bonne compagnie aujourd’hui. Ca ira mieux demain et la vie reprendra son cours. On oublie tout ça. Ca t’ennuie si on décale la leçon ? Je crois que je suis fatiguée… Continue à lire, ton vocabulaire s’enrichit de jour en jour.
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Lounis Al hamoud
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- Suffisant pour quoi ? Mourir ? Oui certainement. Vivre ?... je ne sais pas.

La cruauté de ces quelques phrase heurtent Lounis avec une violence inouïe, plus terriblement que les obus ayant ravagé son pays natal ou les lames de la Méditerranée ayant tenté de l'envoyer par le fond.

- J’aime les gars de l’unité mais je sais pertinemment que je ne suis rien d’autre qu’une amie sympa et une bonne collègue à leurs yeux. Si demain ils devaient me sacrifier pour retrouver leur famille, ils le feraient. Et je ne leur en veux pas pour ça. Et vous trois… J’ai beau adorer passer du temps avec vous, je ne suis pas grand-chose dans vos vies. Et encore une fois, ça n’est pas grave. C’est parfaitement compréhensible. Les gens passent, vous laissent parfois en mille morceaux ou finissent par vous abandonner. A la fin… si je suis seule, parce que je n’ai jamais su compter suffisamment pour qui que ce soit. Tu vois, je te l’ai dit … je suis pas de très bonne compagnie aujourd’hui. Ca ira mieux demain et la vie reprendra son cours. On oublie tout ça. Ca t’ennuie si on décale la leçon ? Je crois que je suis fatiguée… Continue à lire, ton vocabulaire s’enrichit de jour en jour.

Le syrien l'attrape fermement par les épaules et force la jeune femme à lui faire face. Son expression est clairement celui d'un être blessé à coeur.

- 'Awqif hadha! Déteste-toi si tu veux mais n'implique pas ceux qui t'aiment là dedans ! C'est pas juste ! Kuluhum yuhibuwnaka ! Tu as de la valeur, Lexi, pour tous les gens que tu dis. Bassem pleurerait de savoir ce que tu penses. Angus serait fâché... Et moi...

Il déglutit, sans finir sa phrase, avalant l'oursin logé dans sa gorge.
Lui, l'estime tellement, qu'il trouve merveilleux que son existence soit honorée de sa présence. Une rencontre importante.

- Tu es précieuse pour moi, affirme-t-il avec une franchise intense et sans détour. Jamais je te couperais en morceaux.
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Elle se fait rudement retourner pour faire face au visage heurté de Lounis.

- 'Awqif hadha! Déteste-toi si tu veux mais n'implique pas ceux qui t'aiment là-dedans !
La jeune femme fronce les sourcils.
- Jamais je n’ai dit que je me détestais. Et ne mélange pas tout. La camaraderie et l’estime, ça n’est pas de l’amour.
- C'est pas juste ! Kuluhum yuhibuwnaka ! Tu as de la valeur, Lexi, pour tous les gens que tu dis.
Instinctivement, elle pose une main sur la sienne, la sert avec force.
- Bassem pleurerait de savoir ce que tu penses. Ça n’est pas ce qu’elle veut. Angus serait fâché... Absolument pas ce qu’elle souhaite. Et moi...

Elle pose un index sur sa bouche pour l’empêcher de continuer, rongée par la honte, les yeux dans les siens.

- Pardon, souffle-t-elle. Je ne voulais pas te blesser. J'agis comme si je savais exactement quoi faire. Mais la vérité c'est que je suis juste… un peu perdue. Carrément perdue, en fait. Et effrayée. C’est difficile de faire confiance à nouveau quand on vous a systématiquement déçue … ou piétinée.

Lentement, sa paume se déporte vers sa joue et l’englobe.

- Tu es précieuse pour moi. Jamais je te couperais en morceaux.
- Je sais. Pas sciemment en tout cas. Elle tente de lui sourire. Tu n’es pas ce genre de personne. Elle soupire. Que n’aurait-elle pas donner pour tomber plus tôt sur des gens comme lui. Ne parlons plus de ça, ok ? On a aujourd’hui. Tu es là, et moi aussi. C’est suffisant. Je ne veux pas qu’on se dispute ou te… vous faire de la peine. Tu me pardonnes ?

Même si ça ne dure qu’un temps, elle veut continuer à leur ramener le fruit de ses paris, jouer avec eux, s’échiner à faire rire Bassem juste pour entendre ce son si innocent, inspirer des poèmes à Lounis…
Être précieuse.
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Le contact de ses doigts sur ses lèvres puis sa peau fait délicieusement frissonner Lounis. Il ne comprend guère pourquoi son coeur s'emballe ainsi ou les raisons de cette colère si rarement sortie de son fourreau. Lexi convoque une foule d'émotions dont il n'est guère coutumier. Cela le fascine, effectivement, et le trouble un peu aussi.

- Pardon. Je ne voulais pas te blesser. J'agis comme si je savais exactement quoi faire. Mais la vérité c'est que je suis juste… un peu perdue. Carrément perdue, en fait. Et effrayée.
- C'est normal. C'est humain. Parfois... Il faut juste accepter comme ça vient.
- C’est difficile de faire confiance à nouveau quand on vous a systématiquement déçue … ou piétinée.


Lounis retient les doigts de Lexi contre sa joue. Geste inconscient. Désir de perdurer le contact.

- Tu es précieuse pour moi. Jamais je te couperais en morceaux.
- Je sais. Tu n’es pas ce genre de personne.
- Je.. Je sais pas quel genre de personne je suis. Je n'ai pas beaucoup cherché.
Il en a eu peu le loisir en vérité. Mais je piétine pas. Je te ferais pas du mal. Je veux juste du bien pour toi... essaie-t-il d'expliquer maladroitement. Je te poserais plus la question de guérir. Ton corps, ton âme, tes choix... Je tiens juste ta main comme là, d'accord ?
- Ne parlons plus de ça, ok ? On a aujourd’hui. Tu es là, et moi aussi. C’est suffisant.
- Oui
, fait-il avec un tendre sourire avant de spontanément embrasser le bout de ses doigts.
- Je ne veux pas qu’on se dispute ou te… vous faire de la peine. Tu me pardonnes ?
- Il y a rien à pardonner, juste des choses à comprendre.
Et pour appuyer ce qu'il dit, il lui rend sa caresse sur le velouté de pêche de sa pommette. Tout va bien. Tant pis pour la leçon. On peut rester là pour discuter ou je te conduis à chez toi, pour dormir, si tu es fatigué. Le repos c'est important.

Les deux jeunes égarés décident de profiter encore un peu de la compagnie de l'un et l'autre. Il y a une simplicité douce entre eux, de celle des gens qui prennent soins de ceux qu'ils aiment. Pour l'heure, cette présence chaleureuse et naturelle n'a besoin d'aucune autre explication et c'est tout aussi bien ainsi.

Les jours s'égrainent ainsi, de nouveau, avec leurs lots de grands et petits événements. La vie est clémente comme le printemps qui s'installe.
Le matin du 21 mars, Bassem, tombe littéralement sur Lexi comme un diable hors de sa boite. Visiblement, il la guette depuis l'aube.

- Lexi !!!! Lexi !!!! Tu sais quel jour on est aujourd'hui ? s'exclame-t-il en jugulant mal son excitation. Trop impatient, il vend rapidement la mèche. C'est l'anniversaire de Lounis !!! Je veux préparer une fête, et un gâteau, et un truc pour marquer le coup ! Tu m'aides hein ?! Tu es sa personne préférée avec moi et Angus !
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Grande échappée // Lounis & Lexi - Page 2 Empty
- Je.. Je sais pas quel genre de personne je suis. Je n'ai pas beaucoup cherché. Mais je piétine pas. Je te ferais pas du mal. Je veux juste du bien pour toi...
- Ca aussi je le sais. Tu es quelqu’un de bien, Lounis Al hamoud. Je ne peux pas voir ton âme, mais je n’ai pas besoin de ça pour être certaine quelle est belle. Malgré tout ce qu’elle a enduré et continue à subir.
-  Je te poserais plus la question de guérir. Ton corps, ton âme, tes choix... Je tiens juste ta main comme là, d'accord ?
- Merci. Merci d’être là. Ne parlons plus de ça, ok ? On a aujourd’hui. Tu es là, et moi aussi. C’est suffisant.
- Oui.
Comme le reste de sa personne, les lèvres de Lounis sont incroyablement douces sur sa peau. La jeune femme en conçoit un trouble qu’elle commence de plus en plus à identifier mais refuse encore de s’avouer complètement.
- Je ne veux pas qu’on se dispute ou te… vous faire de la peine. Tu me pardonnes ?
- Il y a rien à pardonner, juste des choses à comprendre. Tout va bien.
Sa caresse, ses mots… tout ça lui fait un bien fou. Il lui fait un bien fou et elle lève vers lui des yeux qui ne cachent rien de son émotion.
- Tout va bien, répète-t-elle comme si les mots pouvaient être magiques.
- Tant pis pour la leçon. On peut rester là pour discuter ou je te conduis à chez toi, pour dormir, si tu es fatigué. Le repos c'est important.

Elle choisit de rester. Le moment présent doit être savouré, non ? C’est accoudés à la fenêtre et très proches l’un de l’autre qu’ils discutent encore jusqu’à une heure avancée de la soirée.
De retour dans sa chambre, Lexi note les évènements du jour, comme elle le fait quotidiennement. Pour la première fois, elle hésite à mettre sur papier ce qu’elle a ressenti dans cette salle de cours. Son stylo hésite sur le papier, trace un mot, puis le barre avec vigueur.

Pendant les jours et les semaines qui suivent, son regard se porte de plus en plus souvent vers le dispensaire où elle sait que le démon Salomon œuvre. Pourtant, jamais elle ne trouve encore le courage d’y diriger ses pas.
Le reste du temps, elle n’a pas changé ses habitudes, continue ses visites dans la tente des Al hamoud & Co et les leçons pour Lounis. Même s’ils commencent à être conscients l’un et l’autre qu’elle n’a plus grand-chose à lui apprendre. Le reste viendra avec la pratique et l’accumulation de vocabulaire.
Un matin, juste après son footing et sa douche matinale elle se fait littéralement alpaguer pas Bassem.

- Lexi !!!! Lexi !!!!
- Hey ! Bonjour petite ombre. Elle lui ébouriffe doucement les cheveux et se penche pour lui donner un bisou sur la joue. Tu es matinal toi ! Et très en forme apparemment…
- Tu sais quel jour on est aujourd'hui ?
A vrai dire non. Elle a un peu perdu toute notion de temps.
- En mars ? Elle jette un coup d’œil à sa montre. Le 21. Oh c’est le printemps c’est ça non ?
- C'est l'anniversaire de Lounis !!!
- C’est vrai ? s’exclame la jeune femme avec à peine moins d’enthousiasme. Pourquoi il ne me l’a pas dit ? Il faut absolument qu’elle trouve le temps d’aller lui souhaiter. Vous avez prévu quelque chose de spécial ?
- Je veux préparer une fête, et un gâteau, et un truc pour marquer le coup !
- Tout ça ? Eh ben y’a du travail.
- Tu m'aides hein ?!
- Eh bien je…
Elle se mord les lèvres, incertaine. Elle était censée s’entrainer avec les sorciers puis aider au déménagement d’une famille qui a été relogé d’une maison vidée. Mais passer la journée à organiser un anniversaire pour Lounis la tente bien plus.
- Tu es sa personne préférée avec moi et Angus !
- Sa personne préférée … ? répète-t-elle, légèrement rougissante. Comment résister à ça ? Ok ! Lâche-t-elle avec un large sourire. Evidemment que je vais t’aider. Bon… qu’est-ce qui lui ferait plaisir tu crois ? Il s’est fait des amis parmi les réfugiés ? Des personnes qu’il aimerait avoir autour de lui pour ce jour spécial ? Viens, on va commencer par le gâteau ! Elle lui tend naturellement la main pour le guider vers les cuisines. Ça serait forcément simple vu qu’il ne nous reste pas grand-chose mais au moins il aura de quoi souffler des bougies. Quel âge il a aujourd’hui ?

En chemin, il croise Devane et sa large carrure qui regarde le duo d’un air interrogateur.
- Tout va bien ?
Lexi le gratifie d’un salut militaire.  
- Oui, Sergent Major. Permission de prendre ma journée, Monsieur ?
- Repos Hailey. Evidemment. Ca fait des semaines que tu turbines sans un jour de repos. Fais toi plaisir ! Il adresse un sourire au garçon. Tu nous la bichonne pour la journée, fiston ?
- Chuuut, fait sévèrement Lexi. On est en mission spéciale.
- Tu m’en diras tant, ricane Devane.

A nouveau seuls, Lexi se tourne vers son partenaire de mission.
- Et voilà ! Je suis officiellement dans la combine ! Tu avais des idées pour « marquer le coup » ? Oh qu'est-ce que tu penses de sortir un peu de la caserne ? Ou de préparer un pique-nique nocture ? On mettrait des guirlandes dans les arbres...
Les idées fusent avec la même énergie qui semble animer Bassem.
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Lounis Al hamoud
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Bassem est ravi. Il sait qu'il a fait le bon choix en confiant ses plans à Lexi.
Il a beau avoir neuf ans et demi, il n'est pas idiot. Il voit bien comment son frère observe sa malak à la dérobée, sa façon discrète mais infiniment tendre qu'il a de lui sourire, la manière dont son anglais s'améliore magiquement au point que même Angus le souligne... Et surtout, indice le plus notable : sa frénésie d'écriture. Il a toujours connu son ainé avec un petit carnet, un stylo et de jolis mots plein d'encre. Jamais , cependant, il ne l'a vu aussi obsessivement inspiré. Les grandes personnes ont un terme pour ce genre de choses, mais il demeure un petit garçon qui se fiche bien des interprétations d'adultes. Lexi est une des personnes que Lounis préfère et l'enfant est très heureux que son ainé trop discret se fasse enfin une vraie amie.

- Tu nous la bichonne pour la journée, fiston ?

Bassem effectue un salut militaire d'un grand sérieux.

- Promis sergent ! Mais on va quand même travailler. Je ne peux pas vous en dire plus, c'est top secret !
- Chuuut.... On est en mission spéciale,
abonde Lexi en bonne comspiratrice.
- Tu m’en diras tant...

En s'éloignant du mastodonte, Bassem soupire de soulagement.

- Et voilà ! Je suis officiellement dans la combine !
- ça a été vachement plus facile que je croyais!
- Tu avais des idées pour « marquer le coup » ? Oh qu'est-ce que tu penses de sortir un peu de la caserne ? Ou de préparer un pique-nique nocturne ? On mettrait des guirlandes dans les arbres...

Les yeux du garçonnet pétillent d'entrain.

- Je savais que tu étais la madame de la situation ! Lounis, tu sais, il a pas beaucoup de copains. Il est gentil un peu avec tout le monde mais on le sélectionne pas dans son équipe de foot, tu vois ? Explique-t-il avec ses mots. Il aime pas les trucs avec trop de monde et de bruit. Il est un peu comme ses papillons, en fait.
Pour le gâteau, Angus est parti en mission ! Il connait le vieux monsieur des chevaux et il a dit qu'il fait les meilleurs tartes ! Il doit en ramener une. Lounis, il adore les fruits, surtout les abricots, mais c'est pas trop la saison, alors on va voir !
J'adore l'idée des lanternes ? Où qu'on peut en trouver ? Oh ! Il nous faut des bougies ! Et sinon, on a notre coin au lac! Lounis m'a appris à nager là bas parce que, je sais pas pourquoi, j'ai peur de la mer. Je crois que c'est à cause de quand j'étais petit, de la traversée... Mais bref ! On y va dès qu'il fait beau et je pense que là il fait assez beau pour y aller, non ?
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