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 {Avril 2020} Le Roumain de trop {Simone&Bertus)

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Simone Montespan
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So we all get back to yours and you sit and talk to me on the floor
There's no need to show me round baby
I feel like I've been here before


A l'adage "En avril ne te découvre pas d'un fil", il faudra désormais ajouter "... Mais prend garde aux mailles de ton pull, elles pourraient s'avérer ne pas être assez serrées." Moins d'un mois après la quarantaine, les marins  désœuvrés se sont reconvertis en passeurs. L'immigration illégale est plus lucrative que le poisson. Madame médite sur la question en observant du haut d'un toit l'arrivage d'âmes perdues de cette nuit. Son équipe est prête. Elle filtrera ces exilés pour séparer le bon grain de l'ivraie. Une erreur de casting est si vite arrivée.

Madame retire une de ses mains pâle et manucurée de rouge de la poche de son trench en vernis noir. Sa montre indique trois heures trente du matin. La patrouille militaire ne reviendra pas faire un tour avant quatre heures. C'est bien assez pour faire accoster les bateaux et décharger la marchandise. C'est d'ailleurs ce que fait le petit chalutier de pêche qui mouille en toute discrétion sur la grève déserte. Elle se laisse quinze minutes d'observation avant de quitter les lieux. Elle a d'autres affaires urgentes sur le feu et a toute confiance en ses hommes. Elle aime simplement superviser les entrées et les sorties de leur ville. Les Hurlants épaississent leurs rang et elle ignore encore par quel stratagème.

Haussement de sourcil.

Là, dans la masse compacte de douzaines d'aspirants à vivre à Tir Nà Nog pour d'obscures raisons -cette ville est un champ de mines à ciel ouvert qui n'attendent que d'exploser - l'un est dépourvu de battements de coeur. Madame fixe de son regard glacé l'homme musculeux à la carrure de taureau et au front buté. La derme est bien trop blême et, pourtant, elle décèle une forme de familiarité dans ce nez volontaire. La curiosité de Madame est chatouillée
Eustache se penche à son oreille pour lui murmurer qu'ils ont pris la créature en filature.

- L'interceptons-nous ?
- Je vais le faire moi même
, déclare-t-elle avec une oeillade pour son acolyte. Seule.
- Il est peut-être dangereux, Madame. Souhaitez-vous une escorte ?
avance prudemment Eustache. Madame le toise, un sourire amusé flottant sur ses lèvres peintes en rouge.
- Nul besoin. Votre présence ne ferait qu'attiser sa testostérone. J'ai le sentiment qu'il apprécie les jeux de mains. Ne lui laissons pas l'occasion d'être vilain.
- Bien, Madame.


Madame saute lestement du toit et se réceptionne avec l'élégance d'une ballerine. Elle se fond dans les lacs d'ombres projetés par les hangars et les containers. Repérant l'intrus, elle marche à sa suite, faisant claquer ses talons aiguilles sur le bitume à dessein. Elle attend que le vampire la remarque, ce qui ne saurait tarder : Simone Montespan est remarquable en tout point.

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Bertus Taur
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Le chalutier accoste enfin.
Le voyage fut court mais j'ai toujours cette vieille trouille d'être exposé au soleil et en pleine mer difficile de trouver un abri.
Marrant comme on se rend compte de ce qu'on perd qu'une fois qu'on peut plus l'avoir.

Le soleil me manque.
Ces chauds rayons me manquent.

J'ai peut-être gagné une non-mort éternelle mais je la donnerai volontiers pour me débarrasser de ce teint de merde et cadavérique que j'affiche depuis plus de quarante ans. Parce que c'est ça que je suis maintenant : un cadavre sur patte. Un parasite qui vit au crochet des autres.

Putain ce que je supporte pas ça.
Pourquoi je fais pas le grand salut à l'astre solaire dans ce cas ?

Faut croire que je suis pas si pressé que ça de passer l'arme à gauche. Je leur ferai pas ce plaisir ! Pas alors que je suis si près de charmantes retrouvailles familiales.

Pourquoi les miens sont venus s'isoler dans ce trou ? Voilà une excellente question...
Je descends lestement du pont et pose enfin mes pieds sur un sol plat et qui ne tangue pas sans même me retourner. Le passeur a été payé et même grassement. Le plancher des vaches est un changement bienvenu, j'ai pas le le pied marin. J'ai la dalle à force de tirer sur la corde. Je sais que c'est pas malin mais j'essaie de voir si j'arrive à étirer un peu les moments entre chaque repas sanglant.

Ça me répugne.
Chaque foutue gorgée chaude au goût métallique me donne envie de gerber alors même que je me sens mieux après.
Être un vampire ça n'a rien de romantique comme veulent nous le faire croire les romans ou le cinéma. C'est sale, contre nature et avillisant.

Bon c'est pas tout ça mais va falloir que je trouve une planque pour la journée avant d'aller rendre une petite visite à la familie. J'ai entendu les rumeurs les plus folles sur les Sangs-Coureurs mais j'en ai marre des infos de seconde zone. Et puis il est temps que je rentre, que j'annonce à mon cher frățior que sa femme et lui sont pas arrivés à leur fin. Je sais pas vraiment si Kaelig était dans le coup et a aussi orchestré ma disparition juste après celle de notre père mais on est jamais trop prudent.

Je laisse mes pas me guider entre les entrepôts et les usines. Quartier de merde et puant avec ça. Je me fonds dans les ombres parce que j'en suis une. L'ombre de moi-même ou presque malgré tous mes efforts pour garder mon humanité. Je la sens qui m'échappe parfois et ça aussi ça me fout la trouille.

Évidemment que j'entends ses talons.
Évidemment que je suis conscient qu'elle fait exprès de m'indiquer sa présence. Parce que si je l'entends elle, je perçois rien d'autre. Pas de battement de cœur. Pas de bruit de respiration. J'ai juste l'odeur de son parfum dans les narines.

J'accélère un peu et m'adosse contre un mur près d'un angle pour l'attendre à un endroit stratégique et qui me donnerait l'avantage au cas où. Lentement je cherche une cigarette dans la poche de mon long manteau sombre et la pince entre mes lèvres. Le cliquetis de mon briquet résonne et la flamme illumine mon visage au moment même où elle tourne dans l'allée. Je prends le temps d'inhaler une longue bouffée de nicotine avant de recracher la fumée.

Je l'observe sans m'en cacher, de haut en bas avant de refaire tranquillement le chemin inverse. Chic. Élégante. Plutôt séduisante dans le genre froid et mort. Pas le mien à priori donc. Un petit quelque chose me fait dire qu'elle est pas toute jeunette dans le monde du surnaturel. Finalement je laisse couler ma voix à l'accent roumain à peine perceptible.

- Charmant le comité d'accueil. Mais il est bien tard pour traîner toute seule dans ce genre de quartier ma p'tite dame, je balance sur un ton plein d'ironie.

On sait tous les deux qui sont les véritables prédateurs une fois la nuit tombée.

- Qu'est ce que tu me veux ma jolie ?
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Simone Montespan
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Humour de baroudeur.
Attitude de baroudeur.

L'étranger roule des mécaniques pour souligner qu'il ne s'en laisse pas compter. Il ne manque que le glaviot crachoté sur l'asphalte pour compléter le tableau. Madame considère cela avec l'amusement paisible de l'adulte pour l'enfant qui joue les grands. Sourire de Joconde, rouge comme l'hémoglobine. Simone avance de quelque pas qui résonne et ponctue la cadence d'un déhanché gracieux. Il lui a fallu des années pour optimiser sa démarche féline jusqu'à ce que le raffinement épouse son être telle une seconde peau.

- Qu'est ce que tu me veux ma jolie ?
- Une cigarette, pour commencer.
Fait-elle de son timbre suave si particulier.

Elle ne fume pas souvent. La nicotine était une fameuse alliée du temps de son humanité, pourtant. Elle s'approche du vampire brisant sciemment sa sphère d'intimité. Le léger chuintement trahissant ses origines roumaines ne lui a pas échappé. Pour sa part, il ne saurait deviner ses racines françaises camouflées par le flux d'un anglais parfait.

- Vous rejoignez de la famille ? Fait-elle avec nonchalance. Nous avons une forte communauté roumaine dans cette ville, badine-t-elle sur le ton de la conversation. Ils doivent certainement vous manquer pour que vous osiez outrepasser la quarantaine....

Elle prend le temps de le détailler, d'observer chaque angle de son visage, chaque démarcation qui trahirait une filiation. Elle liste et enregistre les indices qui se présentent à elle. Son instinct lui souffle qu'elle fait face à une engeance Taur. Cependant, elle n'a jamais entendu parlé d'un membre de cette famille qui soit devenu vampire. Il faudra qu'elle interroge Ciulin à ce sujet.

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- Qu'est ce que tu me veux ma jolie ?
- Une cigarette, pour commencer.

Rahat elle a la voix éraillée digne d'une poule de luxe. Enfin une poule de luxe supérieure. On peut pas dire que ça laisse indifférent.
Elle s'approche un peu trop près à mon goût et ça réveille mon instinct de chasseur. J'ai beau être une de ces créatures maudites et chassées par ma famille depuis des générations et des générations, mon corps a encore des réflexes de chasse. Je me raidis imperceptiblement mais sors obligeamment une seconde cigarette que je lui tends avant de faire jouer à nouveau mon briquet.

- Vous rejoignez de la famille ?

Je ricane un peu. Ouais ma "famille"...
La méthode d'interrogatoire, même susurée d'une voix suave, est grossière. Je botte en touche. Merci bien mais les conversations mondaines c'est pas mon truc.

- Non on m'a parlé des jolis paysages ! Surtout en plein soleil.
- Nous avons une forte communauté roumaine dans cette ville.
J'étire un sourire.
- J'ai encore un accent hein ? Mais quelle coïncidence ! Y'a une amicale de roumains ? Je sais au moins que je trouverai de la bonne țuică dans le coin. Ça me rappelera la maison…

Et le goût de la trahison.

- Ils doivent certainement vous manquer pour que vous osiez outrepasser la quarantaine....

On continue ce petit jeu de dupes avec une certaine légèreté.

- Qui ça les roumains ? Si y'en a autant que ça en ville vous devez peut être savoir qu'on est pas des gens fréquentables non ? Mais paraît qu'on est attachant...

Elle fixe mon visage avec attention mais je sais bien que c'est pas pour ma gueule qu'elle le fait. Elle cherche quelque chose et mon sourire s'élargit quand je me dis qu'elle connaît sans doute mon frère. On a clairement un air de famille que je peux pas renier. J'ai pas encore eu le temps de me renseigner vraiment sur la place qu'occupe les Sang-Coureurs en ville mais je me demande pourquoi Kaelig fricotte avec une vampire si c'est pas pour la tuer.

Je prends une longue bouffée de ma cigarette et continue de l'observer en coin. Elle dégage un truc particulier, une prestance certaine et travaillée. Tout semble polissée à la perfection et je crois bien que c'est ça qui m'agace. J'ai qu'une envie : défaire sa coupe de cheveux soignée juste pour voir ce qui se cache sous le masque de poupée rigide. Mais bon je suis carrément pas là pour ça.

- C'est pas que je m'ennuie ma jolie mais j'ai des trucs à faire, des gens à voir…

Sans parler de ma faim qui commence à grandir assez pour que ça devienne compliqué de l'ignorer.
Je lui fais donc un petit salut de la main et tourne les talons.
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Simone Montespan
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Le cliquetis du briquet précède la flamme qui éclaire son visage d'albâtre. Simone tire une bouffée de tabac qu'elle souffle élégamment loin du visage de son interlocuteur, d'une torsion de lèvres glamour. Elle embrasse tous les clichés de la femme fatale de films noirs, comme si cette époque l'avait taillée. Rien n'est moins vrai.

- Qui ça les roumains ? Si y'en a autant que ça en ville vous devez peut être savoir qu'on est pas des gens fréquentables non ? Mais paraît qu'on est attachant...
- A double tranchant, je dirais plutôt.
Elle butine à nouveau sur sa cigarette laissant une marque de rouge pulpeux sur le filtre.
- C'est pas que je m'ennuie ma jolie mais j'ai des trucs à faire, des gens à voir…
-... De la nourriture à trouver....
poursuit-elle avec flegme en chassant d'une pichenette maitrisée, la cendre au bout de la Carpați. Elle pose sur lui un regard tranquille.  Vous êtes affamé. Je peux vous indiquer un endroit où vous pourrez vous sustenter. Un vampire mal-nourri est un vampire dangereux. Je ne peux vous laisser sillonner les rues de ma ville sans un chaperon.

De sa démarche gracieuse, elle prend les devant, le laissant apprécier le balancier maitrisé de ses hanches. Elle se retourne et le toise par dessus son épaule, offrant un profil de caractère découpé par la lumière du réverbère.

- Venez... Fait-elle de son timbre délectable qui enrobe l'ordre dans un joli papier cadeau. Je vous fais la promesse qu'aucune bassesse, ni aucun massacre ne sera perpétré. J'appartiens à la frange "civilisée" de notre belle communauté.

Elle l'invite à marcher à ses côtés mais ne lui prend pas le bras, ne fais démonstration d'aucune familiarité. Aussi proche soit-elle, elle évite le contact physique.

- Comment dois-je vous appeler ?

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- C'est pas que je m'ennuie ma jolie mais j'ai des trucs à faire, des gens à voir…
-... De la nourriture à trouver...

Je souffle ma fumée en émettant un rire craquelé.

- Ouais… mais pas tout de suite. Ça peut attendre encore un peu.

Elle me fixe toujours de son regard tranquille mais pénétrant.

- Vous êtes affamé. Je peux vous indiquer un endroit où vous pourrez vous sustenter. Un vampire mal-nourri est un vampire dangereux. Je ne peux vous laisser sillonner les rues de ma ville sans un chaperon.
- Un chaperon ? Bordel de merde ! Mais j’suis tombé où là ?…un chaperon…manquerait plus que ça !
En tout cas, on peut dire que t’y vas pas par quatre chemins ! Tant mieux, ça évite les pertes de temps…T’inquiète pas, je ne vais pas me jeter sur le premier pauvre humain que je croise juste parce que j’ai la dalle. Me retenir de boire c’est le premier truc que j’ai appris à faire dans cette…putain de seconde vie.


Mais elle s’en va déjà de sa démarche chaloupée et sans doute elle aussi très étudiée. Toutes ces manières m’horripilent, on dirait qu’elle est en constante représentation et tout pue le faux. J’ai la soudaine impression d’avoir pénétrer sur un plateau de tournage d’un vieux film noir et ça renforce mon envie de secouer un peu la jolie poupée policée pour voir ce qui se cache derrière. Peut-être que je pourrais alors voir une émotion traverser ses traits fins et séduisants mais presque figés.  

- Venez... Je vous fais la promesse qu'aucune bassesse, ni aucun massacre ne sera perpétré. J'appartiens à la frange "civilisée" de notre belle communauté.
Aussitôt, je déclare avec une ironie grinçante.
- Ah bah me voilà tout à fait rassuré alors ! Franchement j’ai l’air si con que ça pour croire que quiconque appartenant à ta communauté est civilisé ? Je suis bien placé pour savoir qu’il n’y a absolument rien de civilisé dans cette malédiction. T’auras beau te parer de toutes les plus jolies manières et toute l’élégance du monde, ça change pas la bête qui se tapit en nous.

Mais j’ai beau fanfaronner, je sens quand même que j’arrive aux limites de ce que je peux encaisser niveau faim. Ça serait peut-être plus prudent que je sois nourri avant d’aller voir la joyeuse p’tite famille. Ça risque de faire désordre au diner si je montre le monstre que je suis devenu grâce à l’aimable participation de certains d’entre eux.  
J’écrase ma cigarette d’un coup de talon et lui emboite le pas avec un soupir. Je garde une main à ma ceinture et si je fais quelques pas à sa hauteur, je la laisse tranquillement me devancer de quelques centimètres de sorte à me trouver légèrement derrière elle.

- Comment dois-je vous appeler ?
Je lui jette un rapide coup d’œil et tente d’évaluer si c’est une autre question piège. J’estime que non. Même si elle connait mes frères, il y a peu de chance pour qu’ils lui aient parlé de moi. Silviu ne dévoilera jamais mon secret et Kaelig me croit mort depuis des années.
- Bertus. Et toi c’est quoi ton nom ? Et on peut savoir en quoi cette ville est à toi, ton Altesse Royale ?
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Simone Montespan
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- Ah bah me voilà tout à fait rassurer alors ! Franchement j’ai l’air si con que ça pour croire que quiconque appartenant à ta communauté est civilisé ? Je suis bien placé pour savoir qu’il n’y a absolument rien de civilisé dans cette malédiction. T’auras beau te parer de toutes les plus jolies manières et toute l’élégance du monde, ça change pas la bête qui se tapit en nous.
- Je reconnais là le caractère réactionnaire et bourru de vos semblables. Vous faites honneur à votre drapeau.
Elle lui sourit de cette manière aimable et vaguement condescendante qu'ont certain adultes pour les enfants turbulents. Il y a une bête en chacun de nous, je le crains. Les humains n'échappent pas à cette règle et ce sans malédiction. Nouvelle bouffée de tabac qu'elle expire délicatement dans l'air nocturne. Comment dois-je vous appeler ?

Il semble hésiter et c'est une révélation en soi. Son identité recèle une forme de secret.

- Bertus.

Simone ouvre mentalement la bibliothèque de ses innombrables investigations. Elle tire un tiroir estampillé "Taur" et consulte les multiples dossiers épais en mémoire. L'arbre généalogique du clan déplie ses branches sur les mur de son crâne et elle repère un nom : "Bertus Taur, mort à l'âge de 30 ans, frère jumeau de Silviu, frère ainé de Viorel et Kaelig. Oncle de Ciulin." L'âge physique du corps pourrait correspondre, l'attitude martiale et le discours concorde, mais la coïncidence serait énorme. Il lui faudra faire quelques recherches et trouver une photo.

- Et toi c’est quoi ton nom ? Et on peut savoir en quoi cette ville est à toi, ton Altesse Royale ?
- Madame, cela sera suffisant. J'ai toujours détesté le pompeux des titres cérémoniels,
déclare-t-elle avec un sourire en coin des plus piquants.

La bougonnerie rugueuse de l'énergumène l'amuse. Elle poursuit sur le même ton léger.

-Cette ville a bien des rois, des princes et des chanceliers. Disons qu'il semble que je sois le plus sympathique d'entre eux.

Madame appuie ses dires d'un battement de cils exagéré dans la direction du vampire. Elle porte la cigarette une nouvelle fois à sa bouche parfaitement dessinée.

- Il s'avère que personne arrivant de l'extérieur ne peut imaginer le fonctionnement réel de cette cité. Un guide est plus que nécessaire. Tir Nà Nog comporte plus de créatures et de sorciers au mètre carré que n'importe quelle mégalopole. Sans compter les chasseurs et les druides. Ajoutez à cela une organisation religieuse qui a le bras long et des militaires ignorants sensés protéger les civils..... Quand on parle du loup...

Les phares d'une jeeps vert kaki percent la nuit et balaie l'obscurité. Sans prévenir, Madame pousse son compagnon de promenade dans l'ombre de l'alcôve d'une porte cochère et se presse contre lui pour disparaitre à la vue des patrouilleurs : une escouade de cinq personnes. Une jeune femme en treillis qui semble la plus gradée attrape son talkie.

- Lieutenant Finglas au rapport. Quartier du high-west-side sécurisé. On va vérifier le périmètre du côté des docks.

La jeep redémarre et disparait à l'angle en direction du port. Le calme revient lentement dans la rue déserte et Simone  s'écarte sans le quitter des yeux et poursuit la conversation comme si rien ne l'avait interrompue.

- Et puis il y a le phénomène du Brouillard, évidemment. Que savez-vous exactement de la brume, Bertus ?

Ils poursuivent leur route à pied, à travers la ville en sommeil.

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- Madame, cela sera suffisant. J'ai toujours détesté le pompeux des titres cérémoniels.
Je lève les yeux au ciel, avec un rictus amusé.
- Bah voyons… madame ça fait carrément pas prétentieux. Je parie mon manteau que t'es d'ascendance noble ou quelque chose comme ça ! Assume au moins ! Non mais t’as pas un prénom comme tout le monde ? Ou tu l’as oublié avec les siècles ? Je hausse mes épaules avec nonchalance. Pour ce que j’en ai à faire de toute façon…
- Cette ville a bien des rois, des princes et des chanceliers. Disons qu'il semble que je sois le plus sympathique d'entre eux.
- Super…ça donne envie d’apprendre à connaitre les autres. Je sens que je vais adorer cette ville…

Alors qu’elle me parle de Tir Na Nog, je me pose de plus en plus la question de ce que les Taur foutent ici. J’ai pas l’impression que la ville soit à feu et à sang non plus…qu’est ce que les Sang-Coureurs font exactement ?
J’ai pas tellement le luxe de pousser ma réflexion, je me fais soudain pousser dans l’ombre d’une porte et « Madame son Altesse Royale » se presse contre moi pour éviter de se faire repérer par des bidasses en patrouille. Sa proximité glaciale me colle des frissons mais j’arrive pas à savoir vraiment si c’est la répulsion ou autre chose qui les provoque. Ce qui est certain c’est que ça me hérisse le poil.

Je plisse les yeux pour mieux cerner les cinq silhouettes sorties du véhicule. Ca occupe plus intelligemment mon esprit que de savoir si j’aime la proximité de cette congénère à l’allure de reine. Sauf que me concentrer sur eux, c’est écouter le battement régulier de leur cœur palpitant de vie et de sang, c’est sentir leur fumet de proie. Je détourne à nouveau mes yeux et ferme les paupières pour me concentrer sur autre chose. Le parfum de « Madame » par exemple. Aussi suave que sa voix.

J’ai soif putain…
Je remets mentalement à zéro mon compteur personnel.
Une semaine, trois jours et…quinze heures trente-six. Pathétique.
Je sers et dessers mes doigts parcourus par des fourmillements désagréables.

- Et puis il y a le phénomène du Brouillard, évidemment. Que savez-vous exactement de la brume, Bertus ?

La façon dont les yeux de Lavinia pétillaient quand elle riait – son expression triomphante quand elle m’a envoyé valser sur plusieurs mètres – son sourire - La douleur de la morsure – son visage si séduisant – l’horreur d’apprendre ce que j’étais devenu… Suceur de Sang.


Je me secoue, ramené à la réalité, sans me rendre compte que mon cerveau était en train de battre la campagne. « Madame son Altesse Royale » a reculé et me regarde toujours. Je fais jouer les muscles engourdis de mes épaules et masse ma nuque aussi raide qu’une buche.

Comment ? Comment on peut supporter ça pendant des centaines d’années ? Des siècles ? Je fais de gros efforts de concentration pour tenter de fournir une réponse correcte.

- Euh ouais…le brouillard. Je sais qu’il est apparu y’a quelques mois et que c’est certainement pas un phénomène météo dû au réchauffement climatique. De là à penser que le fait qu’ « il y ait plus de créatures et de sorciers au mètre carré que dans n'importe quelle mégalopole » y soit pour quelque chose… Je passe une main lasse dans mes courtes mèches clairs. Je suis pas là pour lui de toute façon. Vous devriez songer à faire faire une brochure de bienvenu pour les petits nouveaux…ça vous éviterait de jouer les guides. Je suppose que « Madame son Altesse Royale » a autre chose à foutre que d’accueillir les nouveaux arrivants. Tiens d’ailleurs…qu’est-ce qui me vaut cet honneur ?
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Son odeur corporelle ne trompe pas. Sa chaire pâle est marbrée par endroit. Madame en distingue les sillons gris ça et là, au plus proche de son cou. Depuis quand ce vampire ne s'est-il pas convenablement nourri ? S'il se montre aussi rétif à consommer du sang c'est qu'il répugne à être un vampire.

- Euh ouais…le brouillard. Je sais qu’il est apparu y’a quelques mois
- Un an
, corrige-t-elle.
-...et que c’est certainement pas un phénomène météo dû au réchauffement climatique. De là à penser que le fait qu’ « il y ait plus de créatures et de sorciers au mètre carré que dans n'importe quelle mégalopole » y soit pour quelque chose…
- Le chaos attire le chaos,
déclare Madame d'un ton docte.
- Je suis pas là pour lui de toute façon.
- Pourquoi, alors ?
- Vous devriez songer à faire faire une brochure de bienvenu pour les petits nouveaux…ça vous éviterait de jouer les guides
, élude Bertus. Je suppose que « Madame son Altesse Royale » a autre chose à foutre que d’accueillir les nouveaux arrivants. Tiens d’ailleurs…qu’est-ce qui me vaut cet honneur ?
- Un heureux hasard, rien de plus. Néanmoins, ne vous en déplaise, tous les vampires qui pénètrent cette ville me sont présentés tôt ou tard : de manière tout à fait urbaine, ou de façon... plus ou moins musclée.
Elle jette un de ses sourires subtiles qui laisse indécis sur la menace tapie en sous-texte. Tous les vampires de Tir Nà Nog ne suivent pas les préceptes modérés de "ma cour". Le dernier mot est saupoudré d'une délicate aura de sarcasme. Les prolétaires et leur peur irrationnel du sang bleu. Je me dois parfois de légiférer.

Simone se fige soudain et le regarde plus attentivement.

- Bertus, fait-elle soudain avec une inflexion de la voix prouvant une inquiétude sincère. A quand remonte votre dernier repas ?

Elle comptait l'emmener au bar à sang du Before the Fall, mais ils n'en auront peut-être pas le temps. Ainselsborough se trouve encore à une petite trotte. Son appartement en centre ville est plus prêt. Elle rechigne à l'idée de faire venir cet inconnu chez elle, mais elle refuse encore plus fermement de l'abandonner à la pétrification à quelque heures de l'aube.

- Les roumains et leur propension à n'être que de foutu cabochards! Venez, ne trainons pas. Je ne doute pas que vous soyez  de plus agréable compagnie en statue, mais je n'ai guère envie de vous porter.

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- Qu’est-ce qui me vaut cet honneur ?
- Un heureux hasard, rien de plus. Néanmoins, ne vous en déplaise, tous les vampires qui pénètrent cette ville me sont présentés tôt ou tard : de manière tout à fait urbaine, ou de façon... plus ou moins musclée.

Je lui rends un sourire féroce malgré mon état. J'ai les jambes lourdes et la démarche raide mais je fais mine de pas le sentir et j'avance. Rester sur place c'est finir au soleil tôt ou tard...et c'est hors de question. Pas tout de suite. C'est moi qui choisirai où et quand.

- J'aurais bien aimé voir tes "muscles" ton Altesse ! Je me demande si ta coiffure sophistiquée et tes habits impeccables résistent à un peu d'activité physiques...mais je suppose que c'est jamais toi qui te salit les mains. Tu dois envoyer tes sbires que j'ai senti sur le toit. Qui a le droit à l'accueil sans l'option charme et rouge à lèvres ?
- Tous les vampires de Tir Nà Nog ne suivent pas les préceptes modérés de "ma cour". Je me dois parfois de légiférer.
Le sarcasme dans son ton ne m'échappe pas et m'amuse.
- Capable d'auto-dérision hein ? J'aurais pas cru ! Pour infos je suis tout à fait disposer à te débarrasser de tout ceux qui posent problèmes. C'est un peu une spécialité familiale...

J'ai la bouche pâteuse maintenant. Ça devient compliqué pour le cerveau et la bouche de tenir une conversation. Je crois bien avoir ralenti l'allure.
RAHAT !

- Bertus,...j'aime bien la façon dont mon prénom sonne avec sa voix. Ça le rend presque sexy. Ce qui est un exploit en soi. Bertus ça a rien de sexy. Fais chier mon esprit est encore en train de partir.
- A quand remonte votre dernier repas ?

Ça c'est une question facile parce que la réponse m'obsède. Je jette simplement un coup d'œil à ma montre pour ajuster le décompte. Même ce geste tout bête me demande un effort.  
- Une semaine, trois jours et…quinze heures quarante cinq. Pas mon record.

Ma dernière chasse sur le continent pour payer le passeur a du me coûter plus d'énergie que je le pensais. J'aurais sans doute dû au moins récupérer une goutte ou deux, ça m'aurait fait tenir un jour où deux en plus. A la simple idée du sang je passe ma langue sur mes dents par réflexe et sens mes canines agrandies et pointues.

- Les roumains et leur propension à n'être que de foutu cabochards!
J'émets un rire grinçant.
- Je vois que tu nous connais bien. Ça fait partie de notre charme je crois.
- Venez, ne trainons pas. Je ne doute pas que vous soyez de plus agréable compagnie en statue, mais je n'ai guère envie de vous porter.

J'ai déjà vu le phénomène mais j'avoue ne pas être pressé de découvrir cet état par moi-même. Je suis déjà prisonnier d'un état qui me répugne, c'est peut être pas obligatoire d'enfoncer le couteau dans la plaie.

- J'aurais bien aimé voir ça tiens ! Mais...je te suis, Altesse. J'ai pas franchement le choix à vrai dire. Tu joues les bonnes Samaritaines avec tous les vampires comme ça ou c'est de la simple manipulation pour que je te sois redevable ensuite ?

Si j'ai appris quelque chose sur les vampires depuis que j'en suis un c'est que plus la créature est vieille et plus elle est retorse. Les manigances doivent les aider à faire passer le temps. Voilà pourquoi l'idée de l'éternité me paraît pas le cadeau du siècle.
Parce qu'on devient blasé de la vie où plutôt de la non-vie, qu'on voit les nôtres mourir petit à petit et qu'on finit sans doute par oublier qui on était à la base.

Plutôt crever que de laisser mon identité filer entre mes doigts.
Sauf que je sais déjà que le processus est enclenché.
Ma jambe droite refuse soudain de plier et m'oblige à m'arrêter deux secondes. Je la fais jouer malgré tout, pousse mes muscles à s'activer par ma simple volonté.

- Putain de corps de merde !

Il finit par m'obéir et je me remets en route, mâchoires serrées.
J'espère qu'on est pas loin.
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Simone Montespan
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Les hommes l'ont toujours sous-estimée. Il n'y a qu'Asmodée qui ait décelé son réel potentiel. Madame possède tous les atours du velours, pour mieux dissimuler sa main de fer : escrimeuse experte, tireuse hors pair, et même si le contact physique a quelque chose de profondément vulgaire à ses yeux, pratiquante de plusieurs arts martiaux. Comment croit-il qu'elle puisse marcher avec autant d'élégance avec des talon aiguille aussi pointus ? Discipline et dextérité sont ses maitres-mots. Pugnacité est son amante. Madame demeure distinguée même décoiffée, ne lui en déplaise.

- Je ne me décoiffe jamais le premier soir, Bertus, lui rétorque-t-elle avec un battement de cils soutenu par un maquillage subtilement charbonneux.
- Qui a le droit à l'accueil sans l'option charme et rouge à lèvres ?
- Tous les vampires de Tir Nà Nog ne suivent pas les préceptes modérés de "ma cour". Je me dois parfois de légiférer.
- Capable d'auto-dérision hein ? J'aurais pas cru !
- Ne jamais juger un livre à sa couverture, Bertus. Il y a tellement de choses qu'il vous reste à découvrir.
- Pour infos je suis tout à fait disposer à te débarrasser de tout ceux qui posent problèmes. C'est un peu une spécialité familiale...


Simone penche la tête sur le côté avec un plissement de regard. Une mèche de ses cheveux de jais s'échappe de son chignon élaboré avec complexité. Elle la remet à sa place, derrière l'oreille, d'un geste gracieux et sans calcul.

- J'en prends bonne note Mr. Taur.

Elle enlève la note mentale sur son tableau de mémoire : "chercher une photo". L'homme s'est trahi de lui-même.

- Bertus, à quand remonte votre dernier repas ?
- Une semaine, trois jours et…quinze heures quarante cinq.
Simone le fixe . Seul l'écarquillement fugace de ses yeux polaires marque son étonnement. Pas mon record.
- Les roumains et leur propension à n'être que de foutu cabochards!
- Je vois que tu nous connais bien. Ça fait partie de notre charme je crois.


Simone soupire. La Roumanie charrie un nombre exceptionnel de mâles incapables de se retenir de flirter à la truelle, et ceux même dans les pires moments. L'Islande vient en deuxième position assurément.

- Puéril. Vous jouez avec votre santé, Bertus. le gourmande-t-elle. Venez, ne trainons pas. Je ne doute pas que vous soyez de plus agréable compagnie en statue, mais je n'ai guère envie de vous porter.
- J'aurais bien aimé voir ça tiens ! Mais...je te suis, Altesse. J'ai pas franchement le choix à vrai dire.
- En effet, vous ne l'avez pas.
Elle presse le pas.
- Tu joues les bonnes Samaritaines avec tous les vampires comme ça ou c'est de la simple manipulation pour que je te sois redevable ensuite ?
- Aussi effarant que cela puisse vous paraitre, mes actions sont guidées par l'altruisme. Néanmoins,
ajoute-t-elle, on n'atteint pas une position de pouvoir sans quelques duperies.

Elle le gratifie d'un de ses petits sourires en coin, pétri de second degré. Madame a toujours aimé le gout des épices. Puis, elle le voit brusquement flancher et rebrousse chemin pour arriver à sa hauteur.

- Putain de corps de merde !
- Cessez de vous haïr de la sorte. Je crois que vous vous maltraitez suffisamment en vous affamant à dessein
. Elle glisse son bras à sa taille et se coule sous le sien jusqu'à l'épaule. Pas un mot Bertus. Votre égo devra souffrir que je vous aide à marcher.

Elle est étonnamment forte pour une femme aussi gracile. Elle accélère le pas, le soulevant presque de terre. Ils avancent bien plus vite de fait et le quartier d'habitations H.L.M. et de pavillons fatigués, troque son béton pour de vieilles pierres et des rues pavées. Ils sont en centre ville à présent.

- Nous sommes bientôt arrivés. Lui souffle-t-elle.

Ils s'arrêtent devant une bâtisse cossue de type ancien hôtel particulier, aménagé de manière extrêmement moderne dans un châssis ancien qui lui donne tout son cacher. Ils entrent, grimpent dans l'ascenseur et Madame appuie sur le bouton pour le dernier étage. Lorsque la porte coulisse, elle fait face à une unique porte. Le loft sobre mais luxueux derrière prend tout l'étage.

- Installez-vous dans le salon. Je vais vous chercher une poche de sang.




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Bertus Taur
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Je réfute pas mon nom de famille. Après tout ça se saura un jour où l'autre et j'ai pas le goût du mystère.

- Aussi effarant que cela puisse vous paraitre, mes actions sont guidées par l'altruisme. Néanmoins, on n'atteint pas une position de pouvoir sans quelques duperies.
- Tu m'en diras tant. Les duperies c'est souvent le fond de commerce des vieux vampires plein d'ambition…

Les femmes de pouvoirs ou qui cherche à en obtenir sont sans doute les pires. J'en ai fait les frais plusieurs fois. Son Altesse est pas bien différente j'imagine et je me méfie d'autant plus. Qui sait ce qu'elle cache derrière ses atours élégants et ses manières doucereuses. C'est là que mes muscles décident de dire stop.

- Putain de corps de merde !
- Cessez de vous haïr de la sorte.
- Et cesse de me donner des ordres. Je fais pas partie de ta "cour".
- Je crois que vous vous maltraitez suffisamment en vous affamant à dessein.

Non ça sera jamais assez. Si je me nourris c'est uniquement pour être performant à la chasse et pour avoir l'occasion de vivre ce grand moment qui m'attend. Enfin je vais pouvoir confronter mon p'tit frère adoré ! J'ai la surprise de la sentir à nouveau contre moi alors qu'elle m'aide à marcher. J'ai un mouvement de recul instinctif mais elle me maintient d'une poigne forte et ferme et je ne suis clairement pas en état de lutter. Il me faut du sang aussi dégueulasse que me paraisse cette idée.

- Pas un mot Bertus. Votre égo devra souffrir que je vous aide à marcher.
Je grince un rire plein de dérision.
- Franchement j'aimerais beaucoup que mon ego soit ma principale préoccupation. Mais ça fait longtemps que c'est plus le cas.

Mon cœur en miette, mon âme damnée, mon corps mort vivant, ma traîtresse de famille...c'est pas le choix qui manque.

Sa force m'étonne pas. Elle est vampire après tout et je me doute qu'elle cache des talents qui servent ailleurs qu'à la cour de Sa Majesté. Grâce à son aide, on arrive finalement à sortir du quartier craignos pour nous retrouver dans un endroit bien plus chic et à son image.

- Nous sommes bientôt arrivés.
- Tant mieux.
C'est pas mon ego qui souffre mais mon corps qui fourmille de partout maintenant. Et c'est désagréable à souhait.

L'immeuble ancien devant lequel on s'arrête va bien avec la propriétaire des lieux. Arrivés dans l'ascenseur j'en profite pour me dégager de l'étreinte de "Madame" et m'appuyer contre les parois de métal plus froide que ma comparse. J'en ai ma claque du froid.
Un peu de chaleur c'est tout ce que je demande. Mais j'ai l'impression que j'arriverai plus jamais à me réchauffer. Hormis les moments où je me nourris évidemment.

- Installez-vous dans le salon. Je vais vous chercher une poche de sang.

Le luxe des lieux ne me surprend pas même si j'y suis pas habitué. Ça va avec le personnage. Je suis l'invitation de mon hôtesse et je vais m'écrouler avec bonheur et soulagement dans un large fauteuil en cuir. A l'idée de boire je suis partagé entre fébrilité, impatience et dégoût de moi-même. Je sais même pas quoi faire de ses informations contradictoires. Fatigué déjà de cette ville et ses codes, je me frotte les yeux. Je sais pas si j'ai si bien fait que ça de revenir. Après tout, tout le monde se porte à merveille sans moi et mon allié le plus précieux, mon frère jumeau, se fout de venger ma mort. Mais moi j'arrive pas à oublier. J'arrive pas à pardonner.

Pour moi.
Pour tată.


Sans demander l'autorisation je sors une nouvelle cigarette et l'allume. Fumer me tuera plus.
Lorsqu'elle reparaît j'essaie de faire abstraction du sang pour vriller mes yeux dans les siens.

- J'aimerais autant que mon arrivée en ville ne s'ébruite pas et ne parvienne pas encore aux oreilles de ma chère petite famille. J'avais dans l'idée de leur faire une petite surprise et je veux être aux premières loges quand certains apprendront ma "survie".

Je peux pas empêcher mon intonation de se faire acide en prononçant le dernier mot. Mais ma volonté de voir de mes propres yeux la réaction de Kaelig et de sa douce petite femme notamment est réelle et obsédante. Qu'est ce que j'espère y lire ? Du regret ? De la peur ?
La vérité peut-être.
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Simone Montespan
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Simone referme la porte sur eux et le laisse s'installer à sa guise -comme un sac donc. Elle dépose son trench sur un porte-manteau, dévoilant en dessous une  jupe crayon en cuir noir qui sculpte sa silhouette à la perfection et un chemisier en voile transparent blanc qui permet de mieux apprécier le bustier sombre à dentelles au dessous. Elle se dirige vers la cuisine américaine ouverte sur le salon et se penche vers une "cave à vin" aux vitres transparentes. Plusieurs poches de sang sont alignées  à l'intérieur, maintenue à la température optimale de trente-six degré. Certaines appartiennent à Earl, qui se soumet avec bonhommie à ses transfusions hebdomadaire, mais elle dispose de plusieurs groupes sanguin extraits de ses millésimes : des sujets jeunes, en parfaite santé et à l'hémoglobine extrêmement nourrissante. Elle choisit un "O" estampillé "Marietta" et revient vers son "invité" impromptu.

- J'aimerais autant que mon arrivée en ville ne s'ébruite pas et ne parvienne pas encore aux oreilles de ma chère petite famille. J'avais dans l'idée de leur faire une petite surprise et je veux être aux premières loges quand certains apprendront ma "survie".

Elle s'assoie sur le bras du fauteuil, obligeant Bertus à pousser son coude. Elle lui prend derechef la cigarette des mains et la troque contre la poche de sang.

- Buvez tant que c'est chaud. C'est moins agréable quand il est froid.

Elle laisse s'étirer un silence et en profite pour tirer quelques bouffées de nicotine.

- Je ne peux pas vous promettre cela, Bertus. Pas si la "surprise" que vous leur préparez risque d'avoir des conséquences néfastes sur certains de mes collaborateurs. Je travaille avec quelques  membres de votre famille et cette alliance m'est extrêmement profitable.

Madame se saisit du menton carré de son interlocuteur entre le pouce et l'index et le force à regarder vers elle. Elle scrute ses yeux comme pour y traquer la verité qui s'y cache.

- Mon instinct me souffle que vous n'êtes pas un être mauvais. Cependant, même les meilleurs hommes peuvent être poussés à faire de mauvais choix quand on les a blessés. Pourquoi revenez-vous auprès des vôtres après tant d'années, Bertus ?

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Bertus Taur
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Sa Majesté trône sur l'accoudoir du fauteuil où je me suis vautré et me chipe ma cloppe pour me donner une vulgaire pochette de sang. Je grimace sans pouvoir détourner mes yeux du liquide carmin.
- C'est ça ta notion du civilisé ? Une pochette en plastique …

Je la triture dans tous les sens alors même que ma faim devient presque aveuglante. Mais je refuse de la laisser me définir. L'obstination des Taur j'imagine.
Marietta. O. Mes doigts se crispent sur le plastique chaud qui crisse. Je déteste ça. Je hais ça de toutes les fibres de mon corps qui en est pourtant esclave.

- Buvez tant que c'est chaud. C'est moins agréable quand il est froid.
- C'est jamais agréable qu'à la source Majesté. Aussi agréable que dégueulasse hein… aller în sănătatea ta !

Les premières gouttes de sang sur ma langue me font pousser un insupportable soupir de satisfaction. Pourtant le sang n'a rien d'exceptionnel. Il est aussi bon qu'un plat en conserve puisse l'être. Mais quand on crève la dalle on se contente de peu. Mon "maitre" ne se nourrissait qu'à la veine. C'est comme ça que j'ai appris et c'est foutrement meilleur. Mais j'ai arrêté dès que je me suis débarrassé de lui. Je refuse de chasser de l'humain pour me nourrir.
C'est pas mon job.

Le sang frais ou relativement glisse dans mes propres veines et regonfle mes muscles et mes organes morts. J'essaie de pas boire tout d'une traite de pas me comporter comme une sale bête affamée mais c'est difficile quand l'apport d'hémoglobine me fait tant de bien. Finalement quand j'arrive à m'arracher à la pochette, elle est vide. J'ai moins froid soudain et mes terminaisons nerveuses picotent comme si je me tenais devant un feu après avoir passer des heures dans une tempête de neige. Je repose la pochette vidée et m'essuie la bouche, les muscles de la mâchoires contractées de dégoût.

Lentement je reprends ma cigarette et le glisse entre mes lèvres. J'espère effacé le goût métallique du sang par la nicotine. Son rouge à lèvres laissé sur le filtre lui donne un parfum nouveau et pas désagréable.

- Je ne peux pas vous promettre cela, Bertus. Pas si la "surprise" que vous leur préparez risque d'avoir des conséquences néfastes sur certains de mes collaborateurs. Je travaille avec quelques  membres de votre famille et cette alliance m'est extrêmement profitable.
Je prends le temps de souffler ma fumée et grince un ricanement.
- C'est fort dommage, Majesté. Mais avec tout le respect que je te dois j'en ai rien à foutre de ton business. Je me doute que t'aime fouiller dans la merde des autres mais là il s'agit de la mienne et celle de ma famille. T'as pas à y mettre le nez.

Elle me chope soudain par le menton et m'oblige à tourner ma tête vers elle. Nos yeux se croisent et se jaugent.

- Mon instinct me souffle que vous n'êtes pas un être mauvais. Cependant, même les meilleurs hommes peuvent être poussés à faire de mauvais choix quand on les a blessés. Pourquoi revenez-vous auprès des vôtres après tant d'années, Bertus ?

J'ai toujours été un impulsif si bien que je réfléchis pas tellement quand je me dégage brusquement et me redresse dans un geste rendu encore plus vif par ma vigueur retrouvée. A mon tour je me penche vers elle et emprisonne sa silhouette parfaite entre mes bras. Mes mains posées sur le cuir le presse sans merci. Mes yeux toujours vrillés aux siens flamboient d'une colère mal contenue et de ma soif de vengeance, entretenues avec soin pendant plus de quarante ans.

- Quel choix ? J'ai jamais eu le choix de rien ! Sauf aujourd'hui. J'ai choisi de revenir parce que je veux savoir si mon petit frère à quelque chose à voir avec ma "disparition" si opportune pour lui et sa salope de femme. Je veux voir de mes propres yeux ce qu'il a fait de MON putain d'héritage. Je veux la vérité et je veux la lire dans ses yeux !
Je penche légèrement la tête de côté et plisse mes yeux.
-Alors fais à ta guise "Madame" mais ne te mets pas sur mon chemin aujourd'hui parce que ça fait de longues années que j'attend ça et je laisserai personne me voler ce moment.
Le dos de mon index vient frôler sa joue d'albâtre alors que j'étire un sourire qui tient plus du rictus.
- Je ne souhaite pas spécialement devenir l'ennemi d'une femme comme toi. Si ça peut te rassurer si j'en viens à défier Kaelig je le ferai à la loyal, contrairement au traitement que j'ai reçu...tu auras le temps d'essayer de te débarrasser de moi à ce moment là.
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Les gens de cette famille ont un gout incongru pour la proximité. Ciulin est tactile, Kaelig solaire et familier. Ils aiment s'octroyer une place dans votre intimité sans que cela n'ait été sollicité. Cependant, il faut reconnaitre qu'elle l'a cherché. Taquinez un prédateur et il montrera les crocs.
Madame ne cille pas, sereine et parfaitement royale. Elle soutient le regard d'un homme en colère, un homme écorché, un homme pétri de préjugés et de convictions erronées. Les affaires de la famille Taur sont les siennes depuis que Ciulin est marié à Asmodée, depuis qu'Elie est amoureuse de Kaelig, depuis que Lavinia a été confié aux bons soins de Malsheem.

- Quel choix ? J'ai jamais eu le choix de rien ! Sauf aujourd'hui. J'ai choisi de revenir parce que je veux savoir si mon petit frère à quelque chose à voir avec ma "disparition" si opportune pour lui et sa salope de femme. Je veux voir de mes propres yeux ce qu'il a fait de MON putain d'héritage. Je veux la vérité et je veux la lire dans ses yeux ! Alors fais à ta guise "Madame" mais ne te mets pas sur mon chemin aujourd'hui parce que ça fait de longues années que j'attend ça et je laisserai personne me voler ce moment.

La caresse sur son visage produit une drispation légère d etout son être. Elle déteste qu'on la touche. Elle a peur du contact rapprocher. Maintenir une distance a toujours été un choix conscient pour se protéger l'âme des vautours pouvant l'écharper. La vampire n'a rien perdu de son humanité en deux cent années, elle feint juste l'avoir oubliée.

- Je ne souhaite pas spécialement devenir l'ennemi d'une femme comme toi. Si ça peut te rassurer si j'en viens à défier Kaelig je le ferai à la loyal, contrairement au traitement que j'ai reçu...tu auras le temps d'essayer de te débarrasser de moi à ce moment là.
- Bertus, dit-elle avec un calme. Je crains que vous ne possédiez pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire. J'entends la frustration qui est votre : on vous a spolié de votre avenir et de votre condition humaine. Votre colère est parfaitement légitime et je la comprends plus que quiconque : la trahison est un poison qui ne quitte jamais vos veines qu'importe le nombre des années. Néanmoins, votre quête de vérité est justifiée, pas votre vendetta.

Simone attrape sa main (calleuse, portant les stigmates de l'usage régulier d'une arme à feu, note-t-elle pour elle-même) et l'écarte doucement de son visage.

- La vie s'est chargée de punir Kaelig et Lavinia à hauteur des crimes commis. Souhaitez-vous que je vous informe en quoi ou préférez-vous que j'appelle Kaelig pour qu'il nous rejoigne? Elle ajoute avec une réelle sollicitude. Que cela vous plaise ou non, les affaires de la famille Taur sont également miennes.

Vous et moi, sommes liés, Bertus, je le crains.



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Elle reste imperturbable et ça me surprend pas. Apparemment elle muselle parfaitement ses émotions et ça me fout encore plus en rogne. Le contrôle qu'elle exerce sur elle est aussi contre nature pour moi que notre condition de mort-vivant.

- Bertus, je crains que vous ne possédiez pas tous les tenants et les aboutissants de cette histoire.
- Vraiment ? Raison de plus pour aller lui rendre une petite visite alors. On a tellement de choses à rattraper lui et moi.
- J'entends la frustration qui est votre : on vous a spolié de votre avenir et de votre condition humaine. Votre colère est parfaitement légitime et je la comprends plus que quiconque : la trahison est un poison qui ne quitte jamais vos veines qu'importe le nombre des années. Néanmoins, votre quête de vérité est justifiée, pas votre vendetta.
Mon expression se fait plus dure et j'éclate d'un rire froid.
- Epargne-moi le coup du "toi et moi on est pareil !" ! Tu sais rien de mon histoire comme je sais rien de la tienne. Et qui a parlé de vendetta ?

Je recule brusquement et redresse ma longue silhouette que je transporte vers la baie vitrée mains dans les poches. La nuit étend encore son ombre sur les rues proprettes en bas mais bientôt le jour et sa lumière meurtrière recouvrira la ville.

- La vie s'est chargée de punir Kaelig et Lavinia à hauteur des crimes commis.
- Ah. Je dois montrer de la compassion c'est ça ? Ou c'est sensé me réconforter ? Non mieux j'oublie tout alors, que je grince, acerbe. Et de quels crimes on parle exactement, hum ?
- Souhaitez-vous que je vous informe en quoi ou préférez-vous que j'appelle Kaelig pour qu'il nous rejoigne?
- Rahat ! Tu peux pas t'en empêcher hein ? Tu veux absolument tout contrôler c'est ça ? Bah non je veux ni l'un ni l'autre je te l'ai dit. C'est avec Kaelig que je veux parler et où moment où je l'aurais choisi. Seul à seul. Il te fera son rapport après si ça lui chante mais j'ai pas l'habitude de laver mon linge sale devant une parfaite inconnue dont je connais même pas le nom…"Madame", quand bien même elle se déclare proche de ma famille.
- Que cela vous plaise ou non, les affaires de la famille Taur sont également miennes.

Je pivote ma tête vers elle et m'approche à nouveau. Je la toise de toute ma hauteur et ma carrure. Je suis pas assez con pour me dire que ça l'impressionne c'est juste instinctif. C'est comme ça que je fais face.

- Non seulement ça me plaît pas mais je vois pas pourquoi. T'es pas une Taur. Fricoter ou faire du business avec eux te donne aucun droit de t'impliquer dans nos histoires. C'est...personnel si tu sais encore ce que ça veut dire…maintenant je vais prendre congés, Majesté. J'ai une planque à trouver pour la journée. Merci pour la pochette.
Je lui dédie un ultime regard avant de me diriger vers l'ascenseur.

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Simone Montespan
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Un enfant.
Un enfant colérique, voilà tout ce qu'il est.
Avec application et un calme imperturbable, elle s'astreint à répondre à chaque allégation de manière rationnelle et posée.

- Epargne-moi le coup du "toi et moi on est pareil !"
- Il va de soi , que non. C'est une évidence!
- Tu sais rien de mon histoire comme je sais rien de la tienne. Et qui a parlé de vendetta ?
- Vous même, Bertus. Vous êtes revenu pour vous venger c'est tout à fait limpide.  Rassurez-vous sur ce point. La vie s'est chargée de punir Kaelig et Lavinia à hauteur des crimes commis.
- Ah. Je dois montrer de la compassion c'est ça ? Ou c'est sensé me réconforter ? Non mieux j'oublie tout alors.
- Libre à vous de réagir comme bon vous semble. Ce n'est qu'une simple information.
- Et de quels crimes on parle exactement, hum ?
- J'imagine que vous les tenez pour responsables de votre transformation en vampire et peut-être également de l'évincement au titre de chef de clan qui devait revenir à vous ou votre frère jumeau.  Comprendre les circonstance de votre "disparition si opportune pour lui et sa salope de femme", constater l'état de votre  "putain d'héritage". N'est-ce pas vos propres mots ?
Un silence. Je peux vous aider à ce sujet. Souhaitez-vous que je vous informe en quoi ou préférez-vous que j'appelle Kaelig pour qu'il nous rejoigne?
- Rahat ! Tu peux pas t'en empêcher hein ? Tu veux absolument tout contrôler c'est ça ? Bah non je veux ni l'un ni l'autre je te l'ai dit. C'est avec Kaelig que je veux parler et où moment où je l'aurais choisi. Seul à seul.
- Très bien
, fait-elle avec flegme. A votre guise, Bertus.
- Il te fera son rapport après si ça lui chante mais j'ai pas l'habitude de laver mon linge sale devant une parfaite inconnue dont je connais même pas le nom…"Madame", quand bien même elle se déclare proche de ma famille.
- Il n'aura pas besoin de le faire. Je le saurais.

L'ainé des frères Taur ploie de toute sa hauteur en face de son interlocutrice. Elle n'esquisse pas le moindre mouvement de recul. Sa carrure est presque aussi imposante que celle de Kaelig. Il n'a cependant pas la prestance de son cadet mais partage le même charisme certain. Elle constate, froidement, comme elle compterait les abatis d'un animal à consommer. Elle jauge la potentialité du personnage.

- Que cela vous plaise ou non, les affaires de la famille Taur sont également miennes.
- Non seulement ça me plaît pas mais je vois pas pourquoi. T'es pas une Taur, Majesté. Fricoter ou faire du business avec eux te donne aucun droit de t'impliquer dans nos histoires. C'est...personnel si tu sais encore ce que ça veut dire…maintenant je vais prendre congés, Majesté. J'ai une planque à trouver pour la journée. Merci pour la pochette.
- Vous pourriez rester dans cet appartement. La verrière de ce loft a été conçue dans un verre spécifique qui filtre les rayons du soleil pour ne laisser passer que la lumière visible. Les infrarouge et les ultraviolets de Type A et B, qui nous sont mortels, ne peuvent pas nous atteindre ici.


Elle se penche pour ramasser la poche vide et négligemment abandonnée sur un coin de canapé qu'elle ramasse avant de se lever. Elle le toise avec une expression indéchiffrable.

- Simone. Dit-elle à mi-voix, comme une évidence et un cadeau précieux à la fois. Je m'appelle Simone.

Elle se dirige vers la poubelle de la cuisine pour y jeter la poche sans rien ajouter de plus.

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Madame is not amused.
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Elle est…foutrement agaçante. C’est bien la première fois depuis longtemps qu’une femme m’agace au point où j’ai envie de la faire taire. D’une façon ou d’une autre.
Jongler avec les mots lui est sans doute aussi naturel que le maniement des armes l’est pour moi. On joue clairement pas sur le même tableau. « Madame » a eu des années, voire des centaines d’années même pour peaufiner son personnage à la perfection. Jusqu’à effacer l’humaine qu’elle était. D’où son manque d’expression qui me met les nerfs en pelote.
Moi je suis toujours moi. Humain faillible et brisé. Et ça me va bien.

Je coupe donc cours à cette rencontre avant de faire quelque chose que je risque de regretter. Le soleil va pas tarder à se lever et il faut au moins que je me trouve un endroit ou dormir et calfeutrer les fenêtres rapidement et efficacement au risque de passer ma journée dans la salle de bain si elle est dépourvue d’ouverture. Je suis passé maître dans l’art de poser des rideaux rapidement.
Ce soir je récupère mes affaires livrées par le même passeur et je commence mes visites de courtoisie.
Je vais appuyer sur le bouton de l’ascenseur quand la voix suave de « Madame » parvient à mes oreilles et je me fige.  

- Vous pourriez rester dans cet appartement.
Je me retourne lentement, un sourcil levé en signe d’incompréhension.
- T’as à ce point peur que j’abime ton précieux Kaelig ? ...ou c'est une invitation d'un autre genre ?

Je sais bien que non. Pour ça faudrait que "Madame" éprouve des trucs, ce qui semble pas être le cas à première vue. Pas pour moi en tout cas.

- La verrière de ce loft a été conçue dans un verre spécifique qui filtre les rayons du soleil pour ne laisser passer que la lumière visible. Les infrarouge et les ultraviolets de Type A et B, qui nous sont mortels, ne peuvent pas nous atteindre ici.

J’en reste bouche bée comme un grand con.
Le soleil…elle peut voir le soleil.
J’observe plus attentivement la baie vitrée. Pas de rideau, ni de volet visible. Si c’est un piège, il me semble bien trop alambiqué, même pour elle.
Son visage aussi séduisant que lisse ne laisse rien paraitre. Cette femme est une forteresse faite corps, protégée par des vêtements couture – et un bustier en dentelle que je préfère ignorer.  

- Simone. Je m'appelle Simone.
Je la dévisage un loin moment, sans trop savoir quoi faire.
- Simone. Je répète son prénom d’une voix aussi coulante que la sienne. C’est mieux que « Madame ». Française je présume. J’ai passé quelques mois en France.
Je laisse filer un silence.
- Tu peux vraiment voir le soleil ici ?

Elle n’a pas à me répondre. Le ciel s’est déjà éclaircit à l’est. Tout doucement, l’astre solaire perce l’horizon. J’ai un mouvement de recul, geste de survie ancrée maintenant en moi comme le fait de respirer pour un humain, tandis que je l’observe s’élever doucement. Sa lumière est altérée mais c’est bien lui.
Le soleil.
J’ai un sourire franc de gosse ravi. Lentement, je fais un pas dans l’appartement, puis deux et j’me retrouve soudain devant la baie vitrée.
Le front posé contre la vitre, je dévore ce spectacle qu’y m’est interdit depuis des années.

- J’avais oublié… combien c’est beau… que je souffle à voix basse et émue sans m’en rendre compte. Je fais jouer mes doigts avec les rayons comme si je voulais en capturer la lumière. Sous ses rayons impitoyables, ma peau, qui avait un aspect presque dorée quand j’étais en vie, a l’air plus pâle encore. Le poids de ma condition pèse soudain lourd sur mes épaules pourtant larges et capables d’encaisser beaucoup. Elles s'affaissent, déjà fatiguées de cette vie sans saveur

- J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai été privé de soleil… merci pour ça. C’est bien plus précieux que le sang.

Je ne perds pas une miette de ce qui s’offre à mes yeux pour la première fois depuis presque un demi-siècle. Les couleurs qui se révèlent à la lumière, la poussière qui danse, tout…

- Combien de temps tu as attendu…avant de pouvoir le voir à nouveau ?

Manière plus subtile de lui demander depuis combien de temps elle est devenue enfant de la nuit.    
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Simone Montespan
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L'invitation fait mouche.
Simone observe Bertus avec la plus grande des attentions. Elle n'a jamais fait rentrer une autre vampire dans son antre hormis Varsovie, sa gouvernante, à qui elle a donné son congé pour le week-end. Peu sont les élus à avoir franchi le seuil de sa maison : Asmodée, évidemment, la verrière est son cadeau; Ciulin; Amon et le jeune Nathan. Ni plus, ni moins. Des êtres qui ont su gagner sa confiance au fil du temps.

Bertus fait figure d'exception.

- Simone. Il s'approprie chaque syllabe en suçant la moindre lettre. C’est mieux que « Madame ». Française je présume. Elle hoche la tête en silence. J’ai passé quelques mois en France.....Tu peux vraiment voir le soleil ici ?
- Oui...
lui souffle-t-elle avec douceur, mais il ne l'entend déjà plus.

Bertus assiste au spectacle de l'aube naissante et s'en trouve transfiguré. Ses yeux brillent d'un éclat neuf, électrisés par l'appel du Jour. Son visage buté laisse transparaitre une félicité mélancolique. Il y a une forme de beauté touchante dans la vision de ce géant musculeux qui s'ébahit comme un enfant. Simone est davantage absorbé par cette vision que par celui du soleil qui se lève.

- J’avais oublié… combien c’est beau…

Elle comprend son émotion.
La moindre parcelle d'émerveillement.
La moindre particule de nostalgie.
La moindre poussière de regret.

Elle se souvient de la première fois qu'Asmodée l'a conduite dans ce loft, aménagé avec un soin pointilleux, rien que pour elle. Les larmes lui étaient montées aux yeux, ruinant son maquillage élaboré. Il avait prétendu que cela n'était rien comparé à tout ce qu'elle lui avait offert. Simone lui a donné sa vie, il l'a adoucie que quelques rayons de soleil.

- J’ai l’impression que ça fait une éternité que j’ai été privé de soleil… merci pour ça. C’est bien plus précieux que le sang.
- Je vous en prie, Bertus.

Sa paume vient frôler son avant bras avec une compassion sincère. Un caresse fugace, aussi légère qu'une brise sur la peau. Le contact est déjà rompu. A-t-il seulement existé ? Madame tourne son regard vers le soleil poudreux d'avril qui éclate en paillettes virides sur les feuillages des arbres alentours.

- Combien de temps tu as attendu…avant de pouvoir le voir à nouveau ?
- Seriez-vous en train de questionner une dame sur son grand âge, jeune homme ?
Fait-elle avec un sourire piquant. C'est très impoli... Elle croise les bras et laisse filer un silence habité par le pépiement des oiseaux de printemps. J'habite cet appartement depuis une quinzaine d'années. Quant à mon âge, j'ai cessé de compter après la centième.

Son téléphone vibre. Elle s'en saisit pour regarder l'écran et se retourne vers Bertus avec un sourire bref et plus crispé que le précédent..

- Veuillez m'excuser, je dois répondre. Elle s'éloigne de quelque pas avant de décrocher. Oui ?... Oui, Eustache.... Chez moi....Non, inutile de vous en inquiéter.... Absolument... Eustache ? Auriez-vous l'amabilité de ne pas faire remonter la chose à "Monsieur"...Oui.... Oui, je lui en ferais part en personne... Bien. Faites-moi parvenir les dossiers en cours sur le cloud... Parfait. Merci, Eustache.

Elle clôt l'appel et revient à Bertus.

- Faites comme chez-vous. La salle de bain est au bout du couloir si jamais vous voulez prendre une douche. La cuisine est à votre disposition si vous avez encore soif...

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Un frisson me ramène à la réalité et je baisse les yeux pour constater que c’est les doigts froids de Simone sur ma peau que je viens de sentir. Mais déjà elle reflue si bien que j’ai l’impression d’avoir imaginé le geste. Je m’habituerai sans doute jamais au toucher d’un autre vampire. Enfin si…sans doute que si…un jour…quand j’aurais vécu assez longtemps. Je l’observe en coin. J’ai oublié à quel point les visages changent aussi, baignés de clarté. Les traits de Simone s’adoucissent et perdent un peu de leur rigidité. On est sans doute très chanceux ; deux créatures des ténèbres qui se tiennent en pleine lumière du jour sans craindre d’y laisser leurs peaux.

- Combien de temps tu as attendu…avant de pouvoir le voir à nouveau ?
- Seriez-vous en train de questionner une dame sur son grand âge, jeune homme ? C'est très impoli...
Je lui coule un regard mi-agacé mi-amusé.
- Jeune homme ? Sérieusement ? C’est de l’humour vampirique j’imagine…C’est pas parce que je traine pas des centaines d’années derrière moi que j’ai pas l’âge d’être grand-père, voire arrière-grand-père. Je secoue la tête en marmonnant… Jeune homme…j’t’en foutrais moi…
- J'habite cet appartement depuis une quinzaine d'années. Quant à mon âge, j'ai cessé de compter après la centième.

Vieille donc. J’ai vu juste. J’étire un sourire un peu triste alors que mes yeux reviennent vers le soleil maintenant pleinement levé. Ma colère s’est évaporée au moment même où j’ai posé mon regard sur lui. Mais je sais que c’est qu’une paix de courte durée, un interlude fugace qui me sera reprit dès que je sortirais de son halo doré pour replonger dans les ombres de Mère-Nuit.

- C’est comme ça que ça se passe alors…on laisse filer le temps sans plus se préoccuper de lui…on traverse les âges comme un fantôme en perdant les siens jusqu’à se perdre soi…J’ai un faible ricanement. Ça a l’air chiant à mourir.

Les vibrations de son portable nous sortent un peu de cet instant suspendu, presque complice et le sourire qu’elle m’adresse alors me fait clairement comprendre que la business woman est de retour.
- Veuillez m'excuser, je dois répondre.
- Fais donc Simone. Je voudrais pas bousculer ton planning que j’imagine hyper chargé, que je déclare avec ironie.
Elle se détourne et s’éloigne mais je laisse évidemment trainer mon ouïe. Elle sait de toute façon que je peux l’entendre.

- Oui ?... Oui, Eustache.... Chez moi....Non, inutile de vous en inquiéter.... Absolument... Eustache ?
Je hausse un sourcil. Tiens, tiens…c’est de moi qu’il ne faut pas s’inquiéter ?
- Auriez-vous l'amabilité de ne pas faire remonter la chose à "Monsieur"
Y’a donc un « Monsieur ». Ca me laisse un peu perplexe d’imaginer cette chère « Madame » accompagnée. Elle s’est donc laissée séduire par un homme. Pas mes oignons après tout. J’ai le sens de la vie privée, moi !
- ...Oui.... Oui, je lui en ferais part en personne... Bien. Faites-moi parvenir les dossiers en cours sur le cloud... Parfait. Merci, Eustache.
Elle raccroche et se tourne à nouveau vers moi.
- Faites comme chez-vous. La salle de bain est au bout du couloir si jamais vous voulez prendre une douche. La cuisine est à votre disposition si vous avez encore soif...
- C’est gentil mais j’évite de trop boire au premier rencard. Je crois que je vais rester là…encore un peu. Je montre la baie vitrée du menton. Je vais essayer de me faire tout petit pour pas vous emmerder dans vos affaires et je m'en irai dès que le soleil sera couché.
Je croise les bras et me replonge dans la contemplation solaire, le visage fermé en pensant déjà à mes retrouvailles. Si Kaelig a vraiment rien à voir avec tout ça...est-ce qu'il sera au moins content de me revoir ? Rien n'est moins sûr. Je sais pas pourquoi je m'accroche tellement à l'idée qu'il ne voulait pas ma mort. Je risque d'être déçu. Encore.  
- Qu’est ce que vous allez faire pour mon frère ? Je dois m’attendre à le voir débarquer ? Lui ou ce « Monsieur » ?
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Simone Montespan
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- C’est comme ça que ça se passe alors…on laisse filer le temps sans plus se préoccuper de lui…on traverse les âges comme un fantôme en perdant les siens jusqu’à se perdre soi…Ça a l’air chiant à mourir.
-Ne faites pas de généralités, Bertus. Parfois l'éternité est un moyen de ne pas perdre ceux qui nous son chers.
souffle-t-elle, presque pour elle-même avant d'être rattrapé par la réalité et ses contingences de formalités. Veuillez m'excuser, je dois répondre.

Ne la voyant pas revenir au "Before the Fall" avant l'aube, Eustache s'est terriblement inquiété. Il n'a pas l'air ravi de savoir sa patronne seule chez elle avec un parfait inconnu; D'autant quand cette dernière insiste pour ne rien en dire à Asmodée. Cependant, le djinn effaceur de mémoire a depuis longtemps cessé de questionner les actes de Madame. Il la sait avisée, prudente et mesurée. Sa décision a forcément été pesée longuement avant d'être arrêtée.

- Faites comme chez-vous. La salle de bain est au bout du couloir si jamais vous voulez prendre une douche. La cuisine est à votre disposition si vous avez encore soif...
- C’est gentil mais j’évite de trop boire au premier rencard.
- Dois-je en déduire que nous aurons d'autres rendez-vous ?
le taquine-t-elle avec amusement en le regardant par en dessous, un fin sourire aux lèvres.
- Je crois que je vais rester là…encore un peu.
- Entendu.
- Je vais essayer de me faire tout petit pour pas vous emmerder dans vos affaires et je m'en irai dès que le soleil sera couché.


Simone note avec un plissement de paupières que l'ainé des frères Taur a glissé du tutoiement au vouvoiement. Elle s'interroge sur ce subtil changement de pronom impliquant peut-être un respect acquis par le pouvoir du soleil.

- Qu’est ce que vous allez faire pour mon frère ? Je dois m’attendre à le voir débarquer ? Lui ou ce « Monsieur » ?

Simone se tourne vers lui, nimbée d'un long silence.

- Vous avez clairement sollicité que je ne fasse rien, alors je m'y tiendrais. Si vous souhaitez attendre le moment opportun pour parler à votre cadet, et simplement parler, insiste-t-elle, il n'y a aucune raison que je vous coupe l'herbe sous le pied. C'est une confrontation que vous avez longuement attendue et qui nécessite que vous soyez prêt. Je ne brusquerais pas vos retrouvailles avant que vous le soyez...

Elle affiche alors un sourire plus franchement amusé, haussement de sourcil à l'appui.

- Quant à "Monsieur", il est, je pense trop occupé à honorer son époux-se et, ou, leurs nombreux amants en commun. Elle s'approche de lui, comme pour lui souffler une confidence. Rassurez-vous, Bertus, je n'en fais pas partie. Vous avez les coudées franches pour d'autres "rencards", ponctue-t-elle avec malice.

Elle s'éloigne pour sortir du grand salon.

- Je reviens. Je vais enfiler quelque chose de plus confortable.

Elle sort, le laissant en tête à tête avec le matin et les bienfaits d'un printemps balbutiant. Le temps tourne si vite en bord de mer. Simone revient dans un pantalon rouge, à taille haute et à jambes évasées, et affublée d'un haut de la même couleur, moulant son buste et dégageant élégamment ses épaules. Elle marche pieds nus jusqu'à la cuisine et prépare le café à percoler.

- Vous en voulez ? Demande-t-elle à son invité.

Elle se dirige vers le bureau  visible dans ce grand espace ouvert, attrape son ordinateur, un dossier dans une chemise noire à rabats et un boitier à lunettes de facture ancienne. Elle se coule dans le large canapé de cuir et agence ses affaires sur la table basse d'une manière très ordonnée. Elle ouvre le boitier à lunettes, découvrant une paire de bésicles antiques, datant du 19ème siècle mais ne semble pas disposée à les mettre sur son nez. Elle ouvre le dossier noir, étalant sur le canapé plusieurs fiches d'identités, assorties de photos -des mines patibulaires- annotées de plusieurs post-it griffonnés. Elle ouvre un petit carnet relié de cuir sombre, qui ressemble fort à un agenda, retire le stylo de son encoche élastique et allume son ordinateur.

Madame n'a visiblement aucune envie de changer ses habitudes.

- Avez-vous des projets, autres que retrouver votre famille, Bertus ? Un travail ? Un endroit où poser le pied ?

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- Qu’est ce que vous allez faire pour mon frère ? Je dois m’attendre à le voir débarquer ? Lui ou ce « Monsieur » ?
- Vous avez clairement sollicité que je ne fasse rien, alors je m'y tiendrais. Si vous souhaitez attendre le moment opportun pour parler à votre cadet, et simplement parler – J’étire un rictus féroce en entendant l'accent qu'elle met sur ce dernier mot. Ça dépendra de lui et de ce qu’il aura à me dire - il n'y a aucune raison que je vous coupe l'herbe sous le pied. C'est une confrontation que vous avez longuement attendue et qui nécessite que vous soyez prêt. Je ne brusquerais pas vos retrouvailles avant que vous le soyez...
Je la contemple un instant, les mains toujours dans les poches.
- Merci. Je suppose que vous savez où je peux le trouver. Ça me faciliterait la vie si vous pouviez m’indiquer son adresse.
- Quant à "Monsieur", il est, je pense trop occupé à honorer son époux-se et, ou, leurs nombreux amants en commun.

Sourcils froncés, j’observe son air amusé. Soit elle se fout de ma gueule soit…j’ouvre la bouche pour poser une question avant de la refermer aussitôt. Toujours pas mes oignons. De toute façon je me sens parfois déjà complètement dépassé par cette époque et ses mœurs dont je me suis trop longtemps tenu à l’écart pour survivre et me débarrasser des derniers obstacles sur ma route.  
Elle revient se poster à mes côtés pour me susurrer de sa voix de velours.

- Rassurez-vous, Bertus, je n'en fais pas partie. Vous avez les coudées franches pour d'autres "rencards".

Elle a ce petit air qui m’indique clairement que cette fois, elle se paie ma tête. Les coins de ma bouche se soulèvent dans un sourire narquois. Je suis pas dupe un instant. Moi et les femmes de toute façon…ça m’a toujours attiré que des emmerdes. D’un doigt sous son menton, je lève son visage vers le mien de sorte à vriller mes yeux dans son regard polaire avant de déclarer d'une voix charmeuse.

- On joue les cougars, alors… Ça vous plairait, Simone ? Des rencards avec moi ? Suffit de demander.

Moi aussi je peux jouer. Evidemment, elle élude la question et s’éclipse. Je me demande à quoi ressemble le confort selon « Madame ». Surement pas au mien. Rien que de l’imaginer en vieux jeans délavé et tee-shirt je me mets à ricaner tout seul. Pendant son absence, j’en profiter pour faire pivoter un fauteuil vers la baie vitrée et le rapproché le plus possible. Je compte bien prendre un « bain de soleil » avant que les nuages qui menacent déjà ne me le retire.

Quand elle reparait finalement, je constate qu’elle est évidemment à couper le souffle avec une moue amusée. Un peu ébloui aussi. Le spectacle d’une belle femme reste plaisant. Et Simone a une sorte d’élégance naturelle qui attire l’œil. Mais j’en reviens sagement au soleil.

- Vous en voulez ?
Un coup d'oeil vers la cuisine me permets de constater qu’elle prépare du café. J'arque un sourcil, surpris.
- Du café ? Je dis pas non…vous en sentez encore le goût ? Je croyais qu’en vieillissant ça partait…et vue votre très grand âge…

Elle finit par venir s’installer sur le canapé en cuir, ses affaires sous le bras, et les organise comme un général le ferait de son armée. Chaque chose à sa place et une place à chaque chose. Je l’observe en silence, la même expression amusée sur le visage, tranquillement accoudé au confortable fauteuil que j’ai fait mien pour la journée.

- Avez-vous des projets, autres que retrouver votre famille, Bertus ? Un travail ? Un endroit où poser le pied ?

- Non, m’dame ! que je laisse couler d’une voix trainante. Mais j’ai de la ressource, vous en faites pas pour moi. Et puis je sais que le travail manque jamais, surtout dans une ville comme Tir Na Nog.
Je fais tourner mon café dans mon mug avant d’en avaler une gorgée. Le goût puissant me fait claquer de la langue, appréciateur.
- Il est bon… à vrai dire je sais toujours pas si je vais rester ici après avoir mis les choses au clair avec Kaelig. Pas certain de coller à l’endroit. Je plisse les yeux, éblouis par la lumière alors que je me penche vers l’avant et la vitre qui me fait face. Je sais bien que je suis la pièce de trop dans un puzzle complexe, une relique du passé. J’ai entendu des rumeurs…les Sang-Coureurs auraient implosé. C’est notre cher papa qui doit se retourner dans sa tombe…le ton de ma voix a pris des inflexions plus acides. Evoluer ou disparaitre… Je crois que je suis plus doué pour la seconde option.

Je me tourne à nouveau vers mon hôtesse et indique d’un geste vague les fiches d’identités que je distingue sans en voir les détails.

- Des amis à vous ?
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Simone Montespan
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- Du café ? Je dis pas non…vous en sentez encore le goût ? Je croyais qu’en vieillissant ça partait…et vue votre très grand âge…

Madame claque la langue sur son auguste palais, sur un battement de cils réprobateur.

- Bertus, ne jouez pas les goujats, le gourmande-t-elle avec un sourire en coin. Le goût est une affaire de mémoire et la mémoire s'entraine. Par ailleurs, après qu'un vampire se soit fraichement nourri, il peut, l'espace d'un laps de temps, retrouver toute sa sensorialité buccale. Vous allez pouvoir le constater. C'est du Kopi Luwak d'Indonésie. Le meilleur café du monde. Avez-vous des projets, autres que retrouver votre famille, Bertus ? Un travail ? Un endroit où poser le pied ?
- Non, m’dame ! Mais j’ai de la ressource, vous en faites pas pour moi. Simone a un mouvement de lèvres fugace, qui pourrait s'apparenter à un fantôme de sourire, tout en fixant l'écran de son ordinateur. Et puis je sais que le travail manque jamais, surtout dans une ville comme Tir Na Nog.
- Je ne vous contredirais pas sur ce point.
- Il est bon…
- Ne vous l'avais-je pas dit... ?
fait-elle avec un sourire satisfait. Madame demeure une esthète et une gastronome : une française par tous les pores.
- A vrai dire je sais toujours pas si je vais rester ici après avoir mis les choses au clair avec Kaelig.
- Pourquoi cela ?
- Pas certain de coller à l’endroit. Simone l'observe en coin sans mot dire. Je sais bien que je suis la pièce de trop dans un puzzle complexe, une relique du passé. J’ai entendu des rumeurs…les Sang-Coureurs auraient implosé. C’est notre cher papa qui doit se retourner dans sa tombe…Evoluer ou disparaitre… Je crois que je suis plus doué pour la seconde option.
- Je le croyais aussi, fût une époque. Je suis pourtant toujours là
, souffle-t-elle de son timbre suave et tranquille. Vous ne souhaitez pas disparaitre, Bertus, sinon... cela aurait été fait depuis bien longtemps.

Elle le fixe de ses yeux perçants qui vous dissèquent jusqu'au os.

- Au contraire... Je trouve que vous êtes l'illustration parfaite des changements opérés par votre frère. La synthèse entre deux mondes, pour le bien commun de tous.
- Des amis à vous ?
- Pas exactement.... En arrivant dans cette ville, les Sang-Coureurs ont effectué des purges punitives et préventives qui ont brusqué l'équilibre précaire des forces en place. En réponse à ces attaques violentes et parfois injustifiées, s'est créé un groupuscule de réfractaires, mais également de personnes neutres poussées à la radicalisation, prônant la suprématie absolue des créatures sur l'humain. Il se font appeler les Hurlants et leur mystérieux chef se fait appeler "La Bête". Cela... ne vous rappelle rien ?


Elle boit une gorgée de café avant de reprendre.

- Une majorité d'entre eux sont vampires. Il m'appartient donc de "légiférer" en la matière afin de protéger les miens, ainsi que la population humaine de cette ville. Si jamais vous cherchez du travail, Bertus... ? Votre expérience de la chasse serait grandement appréciée.

A nouveau ce mouvement labiale, cette ébauche de sourire, cette expression de Joconde.

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Madame is not amused.
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- … Evoluer ou disparaitre… Je crois que je suis plus doué pour la seconde option.
- Je le croyais aussi, fût une époque. Je suis pourtant toujours là. Vous ne souhaitez pas disparaitre, Bertus, sinon... cela aurait été fait depuis bien longtemps.

Je coule mon regard vers elle.

- C’est pourtant exactement ce que j’ai fait…pendant près de quarante ans. Faut savoir être lucide, je sens bien que ce monde est plus le mien. Vous, vous avez trouvé votre but dans l'existence apparemment. Pas moi.

Je sors une nouvelle cigarette et l’allume. Mon dernier plaisir. Savoir qu’en plus elles me tueront plus m’y a rendu accro. Le geste mécanique et habituel m’apaise d’une certaine façon.

- Au contraire... Je trouve que vous êtes l'illustration parfaite des changements opérés par votre frère. La synthèse entre deux mondes, pour le bien commun de tous.

Grincement qui s’apparente à un rire alors que je souffle un trait de fumée en constatant avec dépit que les nuages ne me laisseront pas profiter bien plus d’une aurore lumineuse. Météo de merde.

- Mon petit frère a toujours eu le chic pour agir à l'exact opposé de là où on l'attend. Déjà quand on était gosse... J’ai jamais eu envie de cette synthèse. D’ailleurs y’en a pas eu… je resterai un Taur, quoi qu’il arrive et rien d’autre. Le bien commun de tous hein…vous allez me faire croire que la paix règne à Tir Na Nog depuis que Kaelig a fait son putsch ? Evidemment que non…ils juste créé d'autres conflits. Par exemple, ces types là…qu’on des bonnes gueules de vainqueurs au passage, c’est des amis à vous ?
- Pas exactement.... En arrivant dans cette ville, les Sang-Coureurs ont effectué des purges punitives et préventives qui ont brusqué l'équilibre précaire des forces en place. En réponse à ces attaques violentes et parfois injustifiées, s'est créé un groupuscule de réfractaires, mais également de personnes neutres poussées à la radicalisation, prônant la suprématie absolue des créatures sur l'humain. Il se font appeler les Hurlants et leur mystérieux chef se fait appeler "La Bête". Cela... ne vous rappelle rien ?
- Si. Que votre gus est non seulement très subtile mais aime la grandiloquence des anciens mythes. Cela dit, je suis certain que ça fonctionne, le mystère ça marche à tous les coups...n'est-ce pas "Madame" ?  Ca me conforte surtout dans l’idée qu’on pourrait bien faire ce qu’on veut, effectuer les changements les plus radicaux possibles, y’aura toujours des séditions. La paix en votre royaume, c’est qu’une illusion votre Majesté.

Je finis mon café en quelques gorgées. Les aromes explosent dans ma bouche, c’est quasi divin.

- Une majorité d'entre eux sont vampires. Il m'appartient donc de "légiférer" en la matière afin de protéger les miens, ainsi que la population humaine de cette ville. Si jamais vous cherchez du travail, Bertus... ? Votre expérience de la chasse serait grandement appréciée.

Je renverse la tête sur le fauteuil, indolent, et libère la fumée vers le plafond.

- Les vôtres…vous pensez vraiment que tous les vampires de la ville sont votre souci ? Pourquoi ? C’est comme ça que vous prenez votre pied ? En ayant le pouvoir sur « les vôtres » ? Après tout chacun son truc… Je parie que vous êtes du genre main de fer dans un gant de velours… Pour ce qui est du job…je vais y songer. Mais je doute pas que vous ayez à votre botte des tas de gens très qualifiés. A moins que ça soit suffisamment bien payé pour que je puisse me payer une piaule comme la vôtre…dans ce cas c’est oui tout de suite. Je pourrais m’habituer à tout ce luxe après des années à bourlinguer.

Je me redresse soudain et écrase ma cigarette dans le cendrier sur la table basse.

- Comme la météo irlandaise a décidé de me faire chier en me retirant le soleil, je crois bien que je vais accepter votre proposition de prendre une douche. Au bout du couloir hein ?

Je m’enfonce dans le loft et trouve rapidement la salle de bain. Je retire mes vêtements qui sentent encore l’iode et me glisse sous l’eau chaude. La pression et la chaleur combinées me donne le teint plus rose…plus…vivant. Je renifle avec une pointe de scepticisme les différents gels douche avant de me décider pour le plus neutre possible. Je me décrasse la carcasse avec bonheur. Les vraies douches c’est toujours un pied inégalé et j’y reste un long moment. De toute façon j’ai la journée à tuer. Je me rhabille vite fait mais reste en simple tee-shirt et pantalon et rejette mes courtes mèches mouillées vers l’arrière.
Faut que je me trouve un truc à faire parce qu’à force de tourner en rond je vais me mettre à réfléchir…et fatalement à me souvenir de truc que j’ai pas spécialement envie d’avoir en tête tout de suite. Manteau et pull sous le bras, je retourne vers le salon.

- Dites, Majesté vous auriez pas besoin d’aide sur un truc, là tout de suite ? L’inactivité trop longue ça a tendance à me rendre dingue.
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Simone Montespan
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- Les vôtres…vous pensez vraiment que tous les vampires de la ville sont votre souci ? Pourquoi ?

Simone penche la tête sur le côté, piquée par l'agressivité soudaine de son invité. Elle fronce légèrement les sourcils, cherchant le déclic d'une telle animosité.

- C’est comme ça que vous prenez votre pied ? En ayant le pouvoir sur « les vôtres » ? Après tout chacun son truc… Je parie que vous êtes du genre main de fer dans un gant de velours…
- Lorsque les Sang-coureurs protègent les innocents des menaces surnaturelles, se targuent-ils de "prendre leur pied" en jouant les sauveurs ? Cela leur donnent-ils un sentiment de pouvoir et supériorité sur leur semblables ?
Elle laisse filer un silence. Est-il impensable pour vous que je souhaite, moi aussi, veiller sur mon prochain ? Est-ce parce que je suis un vampire ou bien une femme... Ou bien les deux?souffle-t-elle avec un brin de perfidie.

Bertus botte en touche. Son raisonnement semble ne pas supporter ces quelques interrogations. Elles font vraisemblablement vaciller un échafaudage soutenu par son seul manque de discernement.

-Pour ce qui est du job…je vais y songer. Mais je doute pas que vous ayez à votre botte des tas de gens très qualifiés. A moins que ça soit suffisamment bien payé pour que je puisse me payer une piaule comme la vôtre…dans ce cas c’est oui tout de suite. Je pourrais m’habituer à tout ce luxe après des années à bourlinguer.
- Considérons dans ce cas que nous avons une base de négociation de contrat
, lui répond-elle sans se démonter le moins du monde.
- Comme la météo irlandaise a décidé de me faire chier en me retirant le soleil, je crois bien que je vais accepter votre proposition de prendre une douche.
- Faites.
- Au bout du couloir hein ?


Elle hoche la tête. Qu'importe la position, pourtant décontractée qu'elle arbore, elle conserve toujours un port altier. C'est également le cas quand Bertus revient quelque minutes plus tard et la trouve assise en tailleur à même le tapis, plusieurs fiches, papiers, photos sont éparpillés en cercle autour d'elle. La mine songeuse, elle semble chercher quelque chose.

- Dites, Majesté... Simone redresse le menton et plante son regard bleu sur lui. Elle semble brusquement se rappeler de sa présence.... vous auriez pas besoin d’aide sur un truc, là tout de suite ? L’inactivité trop longue ça a tendance à me rendre dingue.

La vampire le gratifie d'un sourire plus franc.

- Approchez.... J'ai besoin d'un regard neuf. Elle lui fait une petite place au centre de son cercle et rabat ses jambes sous elle, de manière à se tenir à genoux. Ils sont presque épaule contre épaule. Je cherche à percer à jour l'identité de "La Bête". Personne ne l'a jamais vu, même pas ses hommes. Il y a quelques candidats sérieux au poste : Celui là... Elle montre une photo d'un homme de type arabe avec une parfaite tête de djihadiste... se fait appeler "Saram". C'est un vampire qui a surtout opéré en Afrique du Nord en tant que terroriste... Lui... elle désigne un jeunot aux allure de rockeur... C'est un vampire également, un traqueur de chasseurs nommé Hawkins. Ne vous fiez pas à son air poupin, il est plus vieux qu'il ne semble. Cet homme là, est un djinn efrit extrêmement vieux du nom de Nadim. Elle lui tend la photo d'un petit homme basané avec des yeux globuleux dans des costumes de prix. Il trempe dans différent trafics de part le monde : armes, informations, diamants, drogues, femmes... C'est un touche-à-tout du crime qui se trouve être actuellement en ville. J'ignore l'identité et la nature de ces quatre là... Elle étale des photos agrandies et un peu floues d'hommes. Mais je les soupçonne d'être des recruteurs actifs. On les retrouve souvent dans les même lieux, de nuit : restaurants, fêtes mondaines, boites de nuit, bars branchés, ... Des lieux hautement fréquentés par les nocturnes.

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- A votre avis, lequel d'entre eux vous parait le meilleur candidat pour mener un groupe de suprémacistes anti-humains ?

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