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 {Avril 2020} Le Roumain de trop {Simone&Bertus)

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Bertus Taur
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Je hausse un sourcil surpris mais je viens me poster en tailleur à côté d’elle en écoutant ses explications.
- Donc vous en êtes à deviner son identité à partir d’informations aussi vague que des photos ? Vous êtes vraiment dans la merde donc… Je siffle entre mes dents. C’est pas ce qu’on appelle un délit de faciès ça ? C’est pas vous qui m’avez dit de pas juger de façon simpliste ?

Je prends les photos une par une et me concentre sur chacune d’elle. J’essaie de m’attarder sur les détails, mais la qualité du grain est si mauvaise que c’est compliqué de percevoir quoique ce soit. Sans surprise, elles ne révèlent vraiment pas grand-chose, du coup je me mets à réfléchir à voix haute.

- La Bête ne se montre pas hein…Pourquoi ? L’aura de mystère ça s’entretient et pas sur du vent. Donc le type n’a peut-être pas la tête de l’emploi comme lui par exemple. Je désigne celui à la tenue vestimentaire extravagante à souhait qui me semble avoir une tête de fouine. Si c’est ça vous pouvez aussi éliminer le gars qui a l’air de pas avoir passer sa puberté. Faut du charisme pour tenir ce genre de position et lui en manque clairement. Enfin surtout quand on a passé dix-sept ans…Vous pouvez aussi retirer l’Effrit. Si vous êtes certaine que les Hurlants sont majoritairement des vampires, je les vois mal suivre une autre créature. Pareil pour le terroriste qui a plus le profil d’exécutant que de meneur d’hommes.

Je m’anime un peu sans m’en rendre compte. Chasser du moche c’est mon élément, même si mon raisonnement tient lui aussi sur de vagues hypothèses à défaut d’avoir des faits plus concrets.

- Quand on est assez con pour laisser son visage être reliée à de nombreux attentats, je suis pas sûr qu’on soit capable de tenir un tel rôle en restant caché. Mais bon tout ce sont que des suppositions.

Je retire les photos des hommes qui me paraissent le moins coller au profil de la Bête.

- Evidemment, reste une dernière possibilité que vous avez sans doute déjà envisagée.

Petit coup d’œil amusé à son intention. Je note au passage qu’on est bien plus proche que ce que je pensais et que cette constatation subite ne provoque pas de réflexe de recul ou de méfiance. Faut croire que je commence à m’habituer à la présence de sa Majesté, qui a l’air presque plus royale à genoux par terre.

- La Bête n’existe pas, ou plutôt si mais c’est une sorte d’Hydre de Lerne à plusieurs têtes. Si l’une d’elle tombe, le corps ne s’effondre pas et en fait repousser une nouvelle. Ca permet aussi de se mêler tranquillement à ses troupes et de les surveiller l’air de rien. Moi c’est ce que j’aurais fait, en distribuant un rôle précis à chacun. Pratique mais plus dangereux. Faut être sûr des gars et qu’ils convergent bien vers le même objectif sans provoquer de guéguerres internes.

Accoudé à mon genou, je pose ma joue contre mon poing fermé et la dévisage avec un petit sourire tranquille.

- Ca vous aide pas du tout hein ? En même temps c'est pas un problème que vous allez résoudre en fixant des photos jusqu'à avoir l'illumination divine. Vous savez aussi bien que moi que rien ne vaut les informations de premières mains. Il vous faut un gars là-dedans. Je désigne les photos étalées sur le sol du menton. Un gars assez malin pour pas se faire repérer et qui en même temps a pas froid aux yeux pour essayer de se rapprocher de ces types. Un gars dont vous êtes certaine de la loyauté, évidemment. Vous avez déjà tenté d'envoyer quelqu'un ?
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Simone Montespan
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Madame laisse Bertus dérouler le fil de ses pensées. Elle observe l'attitude ancrée dans sa chair du chasseur en pleine enquête. L'ainée des Taur sait réfléchir, il est observateur et plus subtile que ce qu'il veut bien laisser croire. Sa curiosité, sa manière de cheminer entre les maigres indices et de tracer des hypothèses soulignent qu'il est capable de raisonner vite et de manière pertinente. Il y a même quelque chose de séduisant dans cette mâchoire volontaire et ce front plissé par la réflexion. Comme tous les Taur, il est doté d'un profil taillé dans la matière brute qui font des nez de caractère.
Simone se fait la réflexion que Bertus a été flatté par la nature, avec la même considération que pour un excellent millésime ou un plat de haute gastronomie. Madame apprécie la beauté pour elle même, elle qui n'en a jamais été réellement pourvue. La sienne est échafaudée, calculée, savamment orchestrée. Elle n'aura jamais rien de naturel. De vrai. Au fond, elle demeurera toujours cette jeune femme trop maigre, trop osseuse, trop brune, pourvu de cette mâchoire chevaline et de ces yeux globuleux de myope.
Une part d'elle se prend à l'envier.
Elle se demande ce que cela fait de naitre pourvu de tous les bienfaits de la génétique, auréolé d'un sentiment de confiance en soi et en la vie qui ne l'a jamais effleurée. Mais cela n'a pas d'importance : Madame s'est forgée dans la douleur, la tristesse et l'abnégation. Elle ne serait pas "Madame" autrement.

Quoi qu'il en soit, sa petite mise en scène a fonctionné. Bertus Taur semble ferré et lui tend lui même une perche dont elle se saisit avec nonchalance.

- Ca vous aide pas du tout hein ? En même temps c'est pas un problème que vous allez résoudre en fixant des photos jusqu'à avoir l'illumination divine. Vous savez aussi bien que moi que rien ne vaut les informations de premières mains. Il vous faut un gars là-dedans. Un gars assez malin pour pas se faire repérer et qui en même temps a pas froid aux yeux pour essayer de se rapprocher de ces types. Un gars dont vous êtes certaine de la loyauté, évidemment. Vous avez déjà tenté d'envoyer quelqu'un ?
- Pas encore,
souffle-t-elle en le fixant avec son sourire feutré. J'attendais de trouver la bonne personne : quelqu'un qui aurait le profil adéquate pour être approché par les Hurlants, quelqu'un qui en voudrait personnellement aux Sang-Coureur pour l'avoir trahi et abandonné, quelqu'un dont l'histoire et la position intéresserait la Bête.

Elle aussi a adopté la même attitude, menton posé dans l'écrin de sa paume, le visage tourné vers lui dans l'intimité d'une messe-basse. Battement de cil sur deux diamants bleus.

- Quelqu'un comme.... vous. ponctue-t-elle de son timbre grave et doux.

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Madame is not amused.
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Bertus Taur
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- Pas encore. J'attendais de trouver la bonne personne : quelqu'un qui aurait le profil adéquate pour être approché par les Hurlants.
- Ca doit pas courir les rues j’imagine…
- Quelqu'un qui en voudrait personnellement aux Sang-Coureur pour l'avoir trahi et abandonné, quelqu'un dont l'histoire et la position intéresserait la Bête.
J'ai un bref tic nerveux sur la joue. Malgré les années qui passent, entendre la façon dont on m'a traité reste une piqûre désagréable dont la douleur se propage rapidement. Heureusement pour moi j'ai le cœur froid et mort à présent et je transforme rapidement la souffrance passagère en un rictus rieur.  
- Un portrait qui semble parfait à tout point de vue ! … Si vous avez cette carte dans votre manche c’est le moment ou jamais de la sortir.

C’est presque du badinage à ce niveau-là et j’avoue que ça m’amuse pas mal. Mon sourire s’agrandit en écoutant son approche, sa mise en bouche. Je sais où elle veut en venir mais j’attends de l’entendre de mes propres oreilles, sans croire qu’elle ira jusque-là.
Finalement, dans une attitude qui fait miroir à la mienne, elle lâche enfin.

- Quelqu'un comme.... vous.

Cette fois j’en peux plus et j’éclate de rire. Un vrai rire, qui secoue mes épaules et fait pétiller mes yeux. Je me rends compte que ça fait un bail que j’ai plus ri de cette façon. Je me calme quand même rapidement et secoue la tête, un peu ahuri par l’audace de cette femme.

- Rahat ! Vous perdez pas le nord vous… Non mais vous êtes sérieuse ? On se connait depuis moins de six heures et vous voulez déjà m’envoyer en mission suicide. Désolé Majesté mais c’est non ! De un j’ai malgré tout des affaires à régler d’abord. De deux, je suis un chasseur, pas un espion. La dissimulation et les intrigues c’est peut-être votre truc mais pas le mien. Troisièmement et c’est la partie la plus importante, j’ai bien parlé de quelqu’un de confiance. Qu’est-ce qui vous dit que je suis cet homme ? Vous me connaissez pas. Et si vous pensez à un code d’honneur des Sang-Coureur ou une connerie dans le genre, oubliez ! On me la mise assez profond pour que les seuls intérêts que je serve à présent ça soient les miens. La dernière personne qui pensait m’employer était aussi celui qui m’a créé. Cette créature avait toutes les raisons du monde de me croire loyal. Et pourtant...ça m’a pas empêcher de le saucissonner à un bucher et de le regarder cramer au soleil.

Lentement, mon regard balaie ses épaules dénudées et pâle, glisse dans son cou gracile avant de remonter vers son visage. La gaité a fait place à plus de noirceur dans mes prunelles claires alors que je la fixe finalement dans les yeux.

- Vous pensez toujours que je suis le candidat idéal ? Je souffle ma demande avec la même douceur qu’elle a insufflée dans sa proposition. Pourquoi je vous aiderai Simone, hum ?
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Simone Montespan
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Simone n'a pas pris plaisir à ce genre de joute verbale depuis longtemps. Elle manque de partenaire, à vrai dire. Elle n'a jamais eu qu'Asmodée avec qui danser le tango de cette manière. L'hilarité de Bertus ne la surprend pas, mais son intensité solaire fait vibrer une corde ancienne et rouillée chez elle. Une corde rarement sollicitée. Elle succombe à un élan de spontanéité en riant à son tour, ses zygomatiques stimulées par les éclats sonores de Bertus. Elle dissimule ses lèvres de ses doigts, trahissant par là, les réflexes caractéristique d'un être pétri de pudeur.

- Rahat ! Vous perdez pas le nord vous…
- Pas plus que les autres points cardinaux....
- Non mais vous êtes sérieuse ?
- Oui.
- On se connait depuis moins de six heures et vous voulez déjà m’envoyer en mission suicide. Désolé Majesté mais c’est non ! De un j’ai malgré tout des affaires à régler d’abord. De deux, je suis un chasseur, pas un espion. La dissimulation et les intrigues c’est peut-être votre truc mais pas le mien. Troisièmement et c’est la partie la plus importante, j’ai bien parlé de quelqu’un de confiance. Qu’est-ce qui vous dit que je suis cet homme ? Vous me connaissez pas. Et si vous pensez à un code d’honneur des Sang-Coureur ou une connerie dans le genre, oubliez ! On me la mise assez profond pour que les seuls intérêts que je serve à présent ça soient les miens. La dernière personne qui pensait m’employer était aussi celui qui m’a créé. Cette créature avait toutes les raisons du monde de me croire loyal. Et pourtant...ça m’a pas empêcher de le saucissonner à un bucher et de le regarder cramer au soleil.
- C'est justement ce qui me fait dire que vous êtes l'homme de la situation.
- Vous pensez toujours que je suis le candidat idéal ?
- Absolument. Peu importe votre nouvelle nature : vous êtes un chasseur. Vous le serez pour l'éternité. La Chasse vous a enfanté plus que votre mère ou votre père-en-ténèbres et c'est en cela que réside toute la force de votre loyauté. Vous ne trahirez jamais ces enseignements parce que c'est ce qui vous rattache à votre humanité. Et en cela j'ai parfaitement foi.
- Pourquoi je vous aiderai Simone, hum ?


Elle s'approche encore un peu plus, son regard vrillé au sien. Il y a une puissance terrible dans ces prunelles bleues, une pugnacité guerrière et chevaleresque à la fois. Madame est animée par des valeurs et une cause qu'elle défendra bec et ongles.

- Pour vous aider vous même, Bertus, lui murmure-t-elle au visage. Que faire de votre éternité lorsque vous aurez enfin obtenu les réponses de votre frère ? Je vous offre de quoi tromper votre ennui, de quoi exciter vos instincts premiers de chasseur, de quoi vous réinventer, de prouver que ce qui vous définit ça n'est pas la transformation que vous avez subit. Elle poursuit sur un ton plus doux. Vous vous trompez en vous imaginant que je vous considère comme un pion, ce que je vous propose, c'est une collaboration. Posez les conditions de celle-ci et je ferais en sorte de les exaucer. Devenir mon allié : c'est cela le travail que je vous soumets.

Elle le contemple un moment sans mot dire.

- Savez vous ce que j'ai vu à l'instant, Bertus ? La personne que vous pourriez devenir si vous acceptiez de poursuivre enfin votre vie. Geste rare chez elle, elle pose une main sur sa joue comme pour tenter d'infuser sa propre conviction en lui. Evoluez, Bertus. Vous le pouvez. Vous avez toutes les cartes en main pour le faire.

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Bertus Taur
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La voir s’animer et me suivre dans mon rire apparemment communicatif est tout un spectacle. A peine moins fascinant que celui de l’aurore. Pendant quelques brèves secondes, j’aperçois autre chose d’elle que le masque rigide de Madame. Simone peut-être ? Et j’avoue la trouver bien plus intéressante que la reine des vampires.  

- Pourquoi je vous aiderai Simone, hum ?

Elle se penche vers moi et je me fais la réflexion, qu’elle semble habitée par une détermination séduisante et dont je manque cruellement. A quoi je pourrais bien être déterminé ? Confronter ma famille n’est pas le but d’une vie…alors ne parlons même pas d’une existence toute entière. Je retrouverai jamais ma vie d’avant et je ne peux plus effacer ce que je suis. C’est pourtant tout ce que je souhaite. Pathétiquement.

- Pour vous aider vous-même, Bertus.
Elle a le souffle caressant, presque hypnotique. En d’autre temps, en d’autre lieux, je me serais peut-être laissé tenter par son charme certain. Mais à force de l’avoir piétinée, je n’accorde plus ma confiance.
- Qui vous dit que j’ai besoin d’être aidé ?
- Que faire de votre éternité lorsque vous aurez enfin obtenu les réponses de votre frère ? Je vous offre de quoi tromper votre ennui, de quoi exciter vos instincts premiers de chasseur, de quoi vous réinventer, de prouver que ce qui vous définit ça n'est pas la transformation que vous avez subit.

Inconsciemment j’ai les pupilles qui se dilatent en l’écoutant. Elle a mis le doigt là où ça fait mal.
Qui je suis ? Je m’obstine à dire que je suis un Taur… mais est-ce que c’est encore vrai ? Je sais que si j’étais revenu dans cet état devant mon père, il m’aurait descendu sans sommation et sans même sourciller.
Plus un humain, abandonné par les Taur, jamais un vampire. Voilà ce que je suis. Rien donc.  

- Mais réinventer en quoi ? Un gentil outil que vous allez pouvoir utiliser quand et comme vous le souhaitez en claquant des doigts ?
- Vous vous trompez en vous imaginant que je vous considère comme un pion, ce que je vous propose, c'est une collaboration. Posez les conditions de celle-ci et je ferais en sorte de les exaucer. Devenir mon allié : c'est cela le travail que je vous soumets.
- Vous exaucerez mes conditions… c’est très présomptueux ça… Même si je vous demande l’impossible ? Me pouvez me donner l’impossible, Simone ?

Mon regard glisse à nouveau sur son visage et parcourt le chemin entre ses lèvres et ses yeux. Est-ce qu’elle serait pas en train de m’envoûter avec cette jolie bouche charnue qui sait susurrer les mots que je veux entendre ? Ca serait pas un truc de vieux vampire ? Faut que je me sorte de là mais elle me dévisage avec insistance et lâche soudain.  

- Savez vous ce que j'ai vu à l'instant, Bertus ? La personne que vous pourriez devenir si vous acceptiez de poursuivre enfin votre vie.

- Ca va être difficile, je suis mort, que je lance avec un rictus ironique. Et la vie ne m’a pas attendu.

Au moment même où j’allais bouger pour briser son espèce d’enchantement, sa main se calle sur ma joue. Je me fige, déconcerté par ce geste que j’arrive pas à interpréter.

- Evoluez, Bertus. Vous le pouvez. Vous avez toutes les cartes en main pour le faire.

J’ai un sourire un peu mélancolique. J’attrape sa main dans la mienne et vient effleurer ses phalanges de mes lèvres dans un geste désuet avant de les caresser du pouce.

- Vous avez des arguments…convaincants, Madame. Je pourrais presque croire que mon sort vous intéresse vraiment. Mais on sait tous les deux que la seule chose qui vous préoccupe c’est de me rallier à votre cause… Je vais y réfléchir, c’est tout ce que je peux vous promettre. Mais n’essayer pas de me duper…sinon je jure sur Mère-Nuit que je mettrais moi-même cette ville à feu et à sang, même si c’est la dernière chose que je fais.


Je relâche sa main et mon regard est soudain attiré par son ordinateur portable ouvert. Un nom m’arrête et je demande d’une voix blanche et tendue.  

- Pourquoi il y a un dossier au nom de Lavinia sur votre PC ?
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Simone Montespan
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Plus elle converse avec lui, plus Simone découvre à quel point Bertus Taur a été amoché par l'existence. Ce regard craintif, étonné de faire l'objet d'une attention sincère, elle a pu l'observer chez Ciulin, chez son père, chez chacun de ses enfants. Combien de fois a-t-elle panser les plaies ouvertes d'Asmodée, qu'il dissimule derrière des sourires et des comportements fanfarons.
Bertus Taur est une âme en souffrance qui touche Madame.
Simone s'est dédiée à ces âmes qui aspire à la paix. C'est le combat de Malsheem, sa guerre intime, au point d'elle même s'oublier. Le mieux vivre ensemble passe par le mieux vivre avec soi : c'est une absolue verité.

Le baise-main est attendrissant. Bertus cache donc un possible gentleman derrière ses airs de baroudeur grossier. Elle note ça pour elle même, post-it mental sur ce nouveau dossier ouvert dans la bibliothèque de sa mémoire.

- Vous avez des arguments…convaincants, Madame. Je pourrais presque croire que mon sort vous intéresse vraiment. Mais on sait tous les deux que la seule chose qui vous préoccupe c’est de me rallier à votre cause… Je vais y réfléchir, c’est tout ce que je peux vous promettre.

Simone attarde ses doigts entre les siens. Il est peinant de constater qu'il a une si piètre opinion d'elle et de lui même. Néanmoins, il serait hypocrite de lui certifier qu'elle ne souhaite pas le recruter, alors Madame se tait.

- Mais n’essayer pas de me duper…sinon je jure sur Mère-Nuit que je mettrais moi-même cette ville à feu et à sang, même si c’est la dernière chose que je fais.
- Bertus... Elle presse cette main rugueuse qu'il n'est pas tout à fait prêt à lui concéder. Je suis une femme de parole et de principes. Si nous nous engageons à coopérer l'un avec l'autre, jamais je ne vous trahirais. Prenez le temps qu'il vous faut pour réfléchir.

Je sais trop ce qu'il en est d'être trahie et abandonnée.
Il me semble que vous ayez déjà assez souffert de ce poison.

Bertus abandonne ses phalanges et découvre alors le dossier qu'elle a sciemment laissé trainer sur son ordinateur. Jamais elle ne commettrait pareille bourde en temps normal, cependant, Bertus ne lui a pas laissé l'occasion de lui expliquer la situation. Simone pense qu'il a besoin de cet élément en main pour comprendre l'entièreté du tableau. Pour s'apaiser, peut-être.

- Comme je vous l'ai dit, je suis liée à la famille Taur. Il y a un an, environ, votre frère a demandé le divorce. Lavinia, souffrant déjà de nombreux et profonds troubles psychiques, a fait une crise de démence qui a failli presque tuer son plus jeune fils, Sorin. Kaelig est venu me trouver pour placer son ex-femme dans une institution médicalisée pour créatures malades, un endroit secret que ses ennemis ET collègues chasseurs ne pourraient pas trouver. Lavinia a sombré peu à peu dans la folie en tentant de troquer ses pouvoirs pour pouvoir avoir des enfants, son infertilité l'empêchant d'être mère. Malheureusement, sceller le pouvoir d'un sorcier provoque chez lui des disfonctionnements psychiques gravissimes. Le sceau s'est effrité avec le temps, comme la santé mentale de Lavinia. Une chance que ceux pesants sur ses propres enfants aient sauté avant qu'ils ne plongent eux même dans une tourmente psychiatrique irréversible.

Simone laisse filer un silence.

- Comme je vous l'ai dit, la vie s'est chargée de punir Lavinia à hauteur des malversations commises. Elle pose une main sur son épaule. Souhaitez-vous que j'ouvre ce dossier pour que vous puissiez le consulter ?

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Bertus Taur
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J’attends sa réponse avec une certaine fébrilité et je la scrute avec une intensité douloureuse.

- Comme je vous l'ai dit, je suis liée à la famille Taur. Il y a un an, environ, votre frère a demandé le divorce.
Je me raidis.
- Ah. Je suis très déçu…moi qui croyait en l’amour éternel ! Je ne contrôle pas l’amertume débordante dans l’intonation de ma voix.
- Lavinia, souffrant déjà de nombreux et profonds troubles psychiques, a fait une crise de démence qui a failli presque tuer son plus jeune fils, Sorin. Kaelig est venu me trouver pour placer son ex-femme dans une institution médicalisée pour créatures malades, un endroit secret que ses ennemis ET collègues chasseurs ne pourraient pas trouver.
- Des troubles psychiques ? C’est comme ça que vous appelez le fait qu’elle soit une garce sans honneur et sans coeur ? C’est quoi exactement la nature de ces « troubles » ?
- Lavinia a sombré peu à peu dans la folie en tentant de troquer ses pouvoirs pour pouvoir avoir des enfants, son infertilité l'empêchant d'être mère. Malheureusement, sceller le pouvoir d'un sorcier provoque chez lui des disfonctionnements psychiques gravissimes. Le sceau s'est effrité avec le temps, comme la santé mentale de Lavinia. Une chance que ceux pesants sur ses propres enfants aient sauté avant qu'ils ne plongent eux même dans une tourmente psychiatrique irréversible.

Je la contemple comme si les mots qu’elle prononçait n’avait plus aucun sens. Lavinia. Folle. Partie dans un monde où mon retour ne lui fera ni chaud ni froid. Où je n’aurais pas la satisfaction de lui prouver que je suis plus coriace que sa perfidie et sa trahison crasse.  

- Comme je vous l'ai dit, la vie s'est chargée de punir Lavinia à hauteur des malversations commises. Souhaitez-vous que j'ouvre ce dossier pour que vous puissiez le consulter ?

Je me relève en un clin d’œil, incapable de rester assis et immobile plus longtemps. J’ai envie de frapper dans un truc, n’importe quoi et je sers et dessers mes poings en faisant les cent pas.  

- La Naiba ! Même ça j’y ai pas droit hein ! Même ça !

Je sais même pas ce qui me met tellement en colère au final. Le fait de ne même pas pouvoir mettre cette salope devant ses crimes et lui faire assumer ce qu’elle a fait ? Ce qu’elle m’a fait ! Où je suis simplement enragé que Kaelig est laissé tout ça arrivé ? Même si c’est stupide. Les morceaux brisés et mort de mon cœur me souffle avec une certaine perversité que si elle m’avait choisi moi les choses ne se serait pas passées comme ça. Mais ça aussi je sais que c’est faux. Lavinia était pourrie depuis le début. J’en tremble tellement je suis à cran.

- Plus de raison, plus de responsabilité ! C’est trop facile…beaucoup trop facile ! Vous pensez que c’est assez ? Rahat ! Non ça l’est pas ! Ça sera jamais assez ! C’est quoi l’intérêt de confronter une folle ? Qui paiera pour ce que j’ai subi ? Personne ! Personne hormis moi ! J’attends depuis des années…de longues années…et tout ça pour rien !

A défaut de pouvoir péter un truc ou deux, je passe machinalement les mains dans mes cheveux que je tire vers l’arrière avec force en hurlant un paquet d’injures. Et puis je suis soudain pris de l’envie de voir, de constater moi-même, la véracité de ses dires. Je reviens m’asseoir à côté d’elle, toujours crispé de la tête au pied mais le regard déterminé.
- Je veux voir.

Elle me glisse l’ordinateur sur les genoux et je parcours les différents documents qui s’y trouvent. Malgré le charabia médical je comprends qu’elle est sous sédatifs puissants qui ne lui permettent pas vraiment de réfléchir et surtout plus d’être elle-même.
Je tombe soudain sur une photo récente, un portrait. La Lavinia de mes souvenirs n’est plus. Elle a été remplacée par un regard sans vie, un visage ravagé par l’âge et sa santé mentale précaire. Méconnaissable. Pourtant, inexplicablement, j’ai des larmes traitresses qui me montent aux yeux et qui dévalent mes joues en silence, sans un sanglot, sans même que j’y prête attention. Je pleure pour ma vie anéantie par une femme qui a gâché la sienne, je pleure de rage et de colère contre le sort, et je pleure parce que malgré tout…et comme un putain de connard, j’avais encore un reste de sentiments pour elle et que la voir comme ça me fait mal.
Mes doigts viennent toucher le visage dans l’écran.

- Rahat…pourquoi t’a fait ça Lavinia ? que je souffle.
J’aurais jamais sa réponse à elle. Que des suppositions. Je repose le pc, j’en ai assez vu. Mes larmes se sont arrêtées ne laissant pour toute preuve derrière elle que des sillons humides sur mon visage que je prends même pas la peine d’essuyer.
Le soleil fait une percée à travers les nuages et je me gave de cette vision, le regard fixé sur la baie vitrée. Ma main cherche une cigarette et l’allume dans un geste automatique et rassurant. J’ai conscience de la présence de Simone à mes côtés et son calme me fait du bien, finit par calmer mes propres nerfs à vifs.

- J’ai besoin d’un truc plus fort que le café si vous avez…
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Simone Montespan
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- La Naiba ! Même ça j’y ai pas droit hein ! Même ça !

Sa colère est compréhensible.
Simone a éprouvé la même en apprenant la mort d'Alrune, à jamais impunie pour l'affront et la blessure indélébile qui saigne toujours au fond d'elle. Toujours à genoux, comme en prière, Madame observe l'orage en silence. On le prive de Justice. Aucun mot ne pourrait lui rendre.

La vie n'a rien de juste,
il n'appartient qu'à nous de lui apporter un peu d'équilibre.

Lorsqu'il revient auprès d'elle, une lueur farouche dans les yeux, elle lui cède son ordinateur. Simone observe le sel et l'eau dévaler les traits escarpés de Bertus et elle comprend alors que la haine exacerbée qu'il a précédemment exprimée est le fruit d'un mal plus enfoui. Le chasseur a aimé la sorcière, mais pas comme un membre de sa famille honore sa belle-soeur. Juste comme un homme s'éprend d'une femme.

- Rahat…pourquoi t’a fait ça Lavinia ?

Un élan de profonde compassion étreint le coeur éteint de Simone.
Elle retient son geste, muselée qu'elle est par sa trop forte conscience des limites. En cet instant, le contact lui parait sacrilège. Le chagrin de Bertus est à la fois superbe et poignant. Elle n'a aucun rôle à y jouer. Elle doit se contenter d'observer et d'étouffer son envie de prendre part à son deuil.

Je ne suis qu'une étrangère.
Une messagère de mauvaise augure.

- J’ai besoin d’un truc plus fort que le café si vous avez…
- Bien sûr.


Elle se lève gracieusement et dirige ses pas vers le minibar en ébène. Elle empoigne la carafe d'un cognac en décantage, un Saint-Palais-de-Phiolin, et lui sert un verre généreux. Elle revient à lui pour lui tendre, s'agenouillant à nouveau sur le tapis moelleux.

- Je suis désolée, Bertus, ose-t-elle enfin proférer enfin d'une voix douce. Oubliant soudain qu'elle est Madame, elle succombe à l'envie d'étancher ses larmes d'un simple balayage du pouce sur ses joues. Sincèrement.

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- J’ai besoin d’un truc plus fort que le café si vous avez…
- Bien sûr.

Elle revient quelques minutes plus tard avec un verre généreux que je descends presque d’une traite, ne laissant qu’un fond que je fais tournoyer distraitement sans quitter les larges ouvertures du regard. L’alcool me brûle à peine en passant par mon œsophage et n’a plus les effets apaisants et revigorants qu’il avait quand mon corps était encore en vie.
- Merci.
J’ai la voix atone, anesthésiée et je fume en silence, le dos contre le canapé, une jambe allongée, l’autre relevée, mon bras en appui sur mon genoux. Les souvenirs remontent, amers, superbes, douloureux et rayonnants. Sans doute magnifiés et tordus par mon esprit.

- Je suis désolée, Bertus.
- J’ai pas besoin de votre pitié, Madame.

Je voulais mon ton acerbe mais il sort plus las qu’autre chose. Son pouce vient retirer les dernières traces de mon chagrin et je suis tellement surpris pas son geste que je lui attrape vivement le poignet en pivotant me tête vers elle. Je la dévisage un moment, tente de capter si ce geste est motivé par son envie de me manipuler et de profiter de ma faiblesse. Mais je vois rien d’autre que ses yeux bleus fixés sur moi. Madame dissimule ses émotions à un niveau bien trop élevé pour moi. Je pourrais sans doute passer mon éternité à la regarder sans jamais arriver à déchiffrer la moindre de ses pensées. C’est déconcertant à souhait.  

- Sincèrement.

Là. Le masque s’est fissuré une microseconde et mon examen attentif ne l’a pas loupée. Je la vois fugacement. Une petite lueur qui me fait comprendre qu’elle aussi a été blessée salement. Trahie peut-être ? Par quelqu’un de proche. Seule ce genre de trahison laisse une marque indélébile.

- Ca vous est arrivé aussi, j’me trompe ? On vous a fait du mal. Beaucoup de mal…

Dans un geste de compassion un peu maladroit, je viens coller sa paume contre ma joue et la frotte doucement. Je sais pas trop ce qui me prend, sans doute les émotions exacerbées, à fleur de peau, qui parlent pour moi. Je finis par rabaisser sa main et relâche son poignet. Sans réelle raison ni preuve, je choisis de croire à sa sincérité.

- Merci. Mais ne soyez pas désolée pour moi. Mon assassin a payé pour ses crimes après tout… Ou plutôt l’un de mes assassins.

Mes yeux retrouvent l’écran où figure encore le portrait de la femme que j’ai aimé autant que je l’ai détesté. Avec une intensité ravageuse.

- Elle a tout perdu et va mourir comme une moins que rien et Kaelig se retrouve seul. Je devrais être content, non ?
Je reprends une bouffée de toxine qui me rend mon acidité.
- Tout est bien qui finit bien ! Ils ne vécurent pas très heureux mais eurent beaucoup d’enfants.

Chose qui m’a été retiré aussi. Non pas que j’en avais particulièrement envie avant mais encore une fois avoir le choix est un luxe qui ne m’est pas permis.

- D’ailleurs…comment vont les gosses ?

Mes neveux et nièces…ça me fait toujours bizarre. Certains doivent avoir près de la trentaine maintenant. Comme mon corps figé.
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Simone Montespan
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Bertus lui saisit le poignet avec la brusquerie des animaux sauvages, inquiets qu'on les approche de trop près.

- Ca vous est arrivé aussi, j’me trompe ? On vous a fait du mal. Beaucoup de mal…

Il en faut beaucoup pour surprendre Madame. On la perce rarement à jour. Que l'ainé des Frères Taur y parvienne la prend au dépourvu. Sans doute les bêtes blessées, savent renifler les égratignures semblables aux leurs. Elle tente de se recomposer son expression mais le geste qui suit la déconcerte absolument. Bertus la gratifie d'un geste affectueux, empreint d'une tendresse gauche et pourtant complice qui la laisse complétement désarçonnée. Si elle pouvait encore rougir, elle le ferait.
Elle déglutit, récupère sa main dont elle masse la peau en contact avec les pommettes du vampire, de la pulpe du pouce. Son regard fuit, vers le tapis.

- Comme je vous l'ai dit, j'ai déjà gouté au poison de la trahison. Il hante toujours mes veines, déclare-t-elle avec une pudeur qui témoigne seule de fêlures toujours présentes.
- Merci. Mais ne soyez pas désolée pour moi. Mon assassin a payé pour ses crimes après tout… Ou plutôt l’un de mes assassins. Elle a tout perdu et va mourir comme une moins que rien et Kaelig se retrouve seul. Je devrais être content, non ? Tout est bien qui finit bien ! Ils ne vécurent pas très heureux mais eurent beaucoup d’enfants.

Simone laisse échapper un silence avant de prendre la parole. Elle choisit soigneusement ses mots.

- Kaelig est un homme droit qui porte avec vaillance le fardeau de son parricide. Il n'a jamais mentionné votre nom dans la longue liste de ses fautes et regrets. Je doute.... Je doute qu'il fût au courant de quoi que ce soit. Il vous croit mort depuis des années et... Et je pense que lui comme ses enfant seront heureux de vous retrouver.
- D’ailleurs…comment vont les gosses ?
- Ciulin est marié et vit en trouple. Après avoir été bannie et vécu une vie mouvementée, iel s'est assagi. C'est un chasseur de grand talent. Sa relation avec Kaelig s'est apaisée, surtout depuis que son père s'astreint à corriger ses erreurs passées. Cristian a pris de la distance avec sa famille. Je crois savoir qu'il reste en contact avec Ciulin. L'état de sa mère l'a beaucoup affecté et c'est un hacker de génie qui apprécie sa solitude. Viorea est une très belle jeune femme. Elle ressemble énormément à sa mère sur certains points, notamment une propension au charme et aux excès. Elle n'accepte pas vraiment la nouvelle compagne de Kaelig et lui mène la vie dure. Ceci étant n'est-ce pas là description de tous les adolescents en rébellion ? Sorin est un jeune homme admirable, posé, très doux. Il assume depuis peu sa sexualité et s'ouvre petit à petit. De tous, c'est celui qui a le mieux accueilli les efforts amorcés par son père. Quant aux enfants de Viorel, Iula et Mihai, ils ont quitté l'Irlande et sont devenus chasseurs itinérants, juste avant que la quarantaine ne nous enferme tous ici. Voulez-vous que je vous les montre en photo ?
lui propose-t-elle obligeamment.

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Je sens fugacement que mon geste irréfléchi a perturbé Madame sans que j’en devine vraiment la raison. Je recule donc à bonne distance et finit ma clope en silence.

- Kaelig est un homme droit qui porte avec vaillance le fardeau de son parricide.
J’émets un faible ricanement.
- Le fardeau de son paricide…Vous dites ça comme s’il avait pas eu le choix… Il aurait aussi bien pu s’enfuir avec Lavinia, recommencer ailleurs avec elle…

C’est ce que moi je lui ai proposé. Partir seule ou avec moi. Si elle m’a ri au nez, elle aurait peut-être choisi de suivre Kaelig et de quitter le pays, voire le continent… Non, elle voulait sans doute s’assurer une protection permanente et sécurisante. Pour ça, elle avait besoin du pouvoir du clan Taur mené par l’homme qui lui était dévoué corps et âme. Enfin c’est ce que j’en ai conclu après des années à retourner le problème dans ma tête.  

- Il n'a jamais mentionné votre nom dans la longue liste de ses fautes et regrets.
- Ah parce que vous pensez qu’il s’en serait vanté ? Sympa de savoir que je ne fais pas parti de ses regrets. Faut croire que j’ai été un grand frère merdique.
- Je doute.... Je doute qu'il fût au courant de quoi que ce soit.
Je me tourne à nouveau vers elle et me redresse un peu.
- Vous savez quoi ? J’aimerais bien vous croire. Parce que ça me ferait chier de perdre encore quelque chose aujourd’hui.
- Il vous croit mort depuis des années et... Et je pense que lui comme ses enfants seront heureux de vous retrouver.
J’avale les dernières gorgées de mon cognac cul sec.
- Vous êtes une optimiste en fait ! Non. Je pense qu’il va surtout considérer mon retour comme un problème. Il va se douter qu’après toutes ses années, je reviens pas pour partager une Tochitura en famille. Y’a que Silviu qui sera heureux de me revoir, mais lui sait déjà ce que je suis devenu. Et les enfants me connaissent pas, sauf Ciulin. D’ailleurs…comment vont les gosses ?

S’en suit un exposé très complet de ce qu’ils sont devenus. Certains gamins de Kaelig au l’air d’avoir hérité du gène de « vie de merde » des Taur faut croire. J’ai un temps d’arrêt à la mention de la nouvelle compagne de mon frère et grince un autre rire.

- Bah tiens…ça m’étonne pas. Plus de soixante balais et monsieur joue toujours les tombeurs. Il a toujours eu la côte avec les filles... Y’en a qui se refuse rien. J’ai souvent été jaloux de mon cadet. Il avait la femme que je voulais et la vie qui m’avait été arrachée. Aujourd’hui j’envie juste ce qu’il doit considérer comme des bonheurs simples. Il a donc laissé tomber le copier-coller de l’éducation de chiotte de notre cher papa. Mieux vaut tard que jamais, j’imagine. De ce que j’avais aperçu brièvement, il semblait même plus dur que lui. Et pourtant c'était pas un tendre le vieux.
Je laisse filer un silence en nous revoyant tous les quatre, mômes insouciants ou autant que puisse l’être des héritiers du clan Taur.
- J’ai appris pour Viorel avant de venir… c’est moche… c’était un chouette gars. Mais j’imagine que c’est le lot quotidien pour les morts-vivants qui ne savent plus crever… voir ceux qu’on aime disparaitre petit à petit. Même les gosses...
- Voulez-vous que je vous les montre en photo ?

J’hésite, repose mon verre vide au sol avant de passer une main sur mon visage. Ça fait quand même beaucoup à assimiler d’un coup et je me sens de plus en plus extérieur à ce qu’est devenu cette famille. L’impression persistante d’être l’outsider qui n’y a plus sa place.

- Non… non…pas maintenant. Je fais que passer de toute façon…

Plus j’y pense et plus je me dis qu’après avoir discuté avec Kaelig, j’m’en irai rapidement. J’ai plus rien à faire ici, plus rien ni personne qui m’attend. Les Sang-Coureurs dispersés ont perdu tout pouvoir et je me sens pas la légitimité de les faire renaitre de leurs cendres. Ma condition y ferait tache. Je peux plus prétendre à rien si ce n’est chasseur solidaire. Mes yeux tombent à nouveau sur les photos des Hurlants.

Je pourrais peut-être servir à quelque chose quand même, ici… De toute façon, entre ça et errer sans but… et on peut pas dire que la prudence soit une de mes principales qualités. Je remonte mon regard vers celui de mon hôtesse et esquisse un sourire féroce.

- Vous avez un dossier sur vos Hurlants ? Vous emballez pas, j’ai pas encore dit oui…mais ça m’engage à rien de zieuter un peu. D’autant que quoi qu’il arrive, certains risques de se trouver dans ma ligne de mire tôt ou tard.
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Simone Montespan
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- Le fardeau de son paricide…Vous dites ça comme s’il avait pas eu le choix… Il aurait aussi bien pu s’enfuir avec Lavinia, recommencer ailleurs avec elle…
- Il ne l'a pas eu. Mais, je suppose qu'il vous l'expliquera lui-même.
- Ah parce que vous pensez qu’il s’en serait vanté ?
- Il a confessé le moindre de ses pêchés le jour où il a décidé de s'amender.
- Sympa de savoir que je ne fais pas parti de ses regrets. Faut croire que j’ai été un grand frère merdique.


Simone soupire. Les hommes et leur gout prononcé pour l'auto apitoiement. Elle insiste pourtant, afin de défendre le cadet aux yeux de l'ainé.

- Je doute.... Je doute qu'il fût au courant de quoi que ce soit.
- Vous savez quoi ? J’aimerais bien vous croire. Parce que ça me ferait chier de perdre encore quelque chose aujourd’hui.
- Il vous croit mort depuis des années et... Et je pense que lui comme ses enfants seront heureux de vous retrouver.
- Vous êtes une optimiste en fait !
- Je suis simplement réaliste, Bertus.
- Non. Je pense qu’il va surtout considérer mon retour comme un problème.
- Croyez-moi, mon cher, il a bien d'autres soucis à gérer pour l'heure.
- Il va se douter qu’après toutes ses années, je reviens pas pour partager une Tochitura en famille.
- Vous pourriez.
- Y’a que Silviu qui sera heureux de me revoir, mais lui sait déjà ce que je suis devenu.
Madame se retient fort de lever les yeux au ciel. Et les enfants me connaissent pas, sauf Ciulin. Elle fronce les sourcil un bref instant. Elle ignorait cette information. D’ailleurs…comment vont les gosses ?

Simone s'emploie à lui faire un résumé détaillé pour chacun.

-  Bah tiens…ça m’étonne pas. Plus de soixante balais et monsieur joue toujours les tombeurs. Il a toujours eu la côte avec les filles... Y’en a qui se refuse rien.

La vampire a un haussement de sourcil quelque peu amusé.

- En soixante ans, votre frère a aimé deux femmes et s'est engagé pleinement dans ces relations. On est loin de la définition d'un "homme à femmes", mais nous n'avons peut-être pas la même. Petit sourire taquin.

Bertus continue de commenter les nouvelles qu'elle lui a donné. Il est amer, mais surtout nostalgique. Elle lui propose de renouer avec le présent en lui montrant des photos de ses neveux, mais il refuse. Bertus n'est pas encore prêt à vivre.

- Non… non…pas maintenant. Je fais que passer de toute façon…

Simone se surprend à trouver cela bien dommage. Bertus est un homme intéressant, moins binaire qu'il ne le croit lui même. Elle n'en croise pas si souvent. Elle ne dit rien, pourtant. Il ne lui appartient pas de le retenir. Pas avec ce genre d'arguments. Sa proposition est déjà sur la table, la patience est l'une de ses vertu. Elle attendra.

- Vous avez un dossier sur vos Hurlants ?

Elle n'aura pas à poireauter trop longtemps finalement. Son sourire laqué de rouge s'élargit , en écho à celui de son interlocuteur.

- Je vous imprime une copie.
- Vous emballez pas, j’ai pas encore dit oui…mais ça m’engage à rien de zieuter un peu.


Reprenant l'ordinateur en mains, elle ouvre le dossier sur lequel elle travaillait et qui compile pour beaucoup les quelques papiers et clichés étalés sur le sol.

- D’autant que quoi qu’il arrive, certains risques de se trouver dans ma ligne de mire tôt ou tard.
- Vous avez raison Bertus,
lui rétorque-t-elle avec suavité. On est jamais trop prudent...

Elle pose le portable sur les genoux de son invité et lui chipe sa cigarette pour la garder en otage. Elle a une manière de fumer extrêmement glamour, distinguée et décomplexée à la fois. Très "française."

- Je vous sers un autre cognac ? Cette fois-ci, je vous accompagne.

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- Vous avez un dossier sur vos Hurlants ?

Son sourire est assez explicite pour une fois. Elle pense sûrement avoir gagner la partie. Peut-être que oui, peut-être que non. J’ai pas encore décidé. Ce qui est certain c’est que les membres de ce groupe sont à surveiller. Mon rôle de chasseur est inscrit dans mon code génétique, je peux pas faire autrement. Et puis disons-le clairement. Ils représentent des proies plus intéressantes que celles que je me coltine en-dehors du cercle rapproché de mon ancien…comment Simone a appelé ça ? Père-en-ténèbres. Joli mais très loin de la vérité.

- Je vous imprime une copie.
- Vous emballez pas, j’ai pas encore dit oui…mais ça m’engage à rien de zieuter un peu. D’autant que quoi qu’il arrive, certains risques de se trouver dans ma ligne de mire tôt ou tard.
- Vous avez raison Bertus, lui rétorque-t-elle avec suavité. On est jamais trop prudent...
Cette fois mon rire se fait plus amusé qu’amer.
- Vous avez l’air si contente de vous…c’est mignon…et presque flatteur.

Les cuisses encombrées par son portable, elle en profite pour me chourrer ma clope et la garde hors de ma portée.
- Hey c’était l’une de mes dernières !
Je l’observe un moment et secoue doucement la tête. Même tenir une simple cigarette devient tout un art quand c’est Madame qui s’en charge.

- Je vous sers un autre cognac ? Cette fois-ci, je vous accompagne.
J’hausse un sourcil surpris.
- Vous picolez pendant le boulot ? C’est du joli, Majesté. Ou alors c’est une technique pour m’enivrer et me faire signer tous un tas de contrats où je vous vends mon âme… Mais comme j’aime vivre dangereusement, je suis partant. Je vais même nous servir, comme ça j’aurais presque l’impression d’être utile à quelque chose.

Je pose le portable sur le tapis, prend mon verre vide en main et me lève. En passant je m’arrête devant mon hôtesse, assez proche pour qu’elle soit obligé de lever la tête pour croiser mon regard. Je glisse ma main autour de son coude pour le bloquer et me penche pour venir prendre une bouffée de nicotine à même la cigarette entre ses doigts, les frôlant de mes lèvres au passage. Je me redresse avec un petit sourire et souffle la fumée sur le côté avant de m’approcher du bar où je l’ai vu récupérer la bouteille.  
Celui ou celle qui me privera de ma drogue est pas né.e.
J’ouvre le meuble chic et qui doit certainement coûter une petite fortune, en sort un deuxième verre et les remplit du liquide ambré. Je viens lui tendre le sien et les entrechoquent doucement.

- A cette journée un peu particulière.

J’avale cette fois une unique et sage gorgée pour mieux savourer l’excellent alcool qui flatte mon palais. C’est vrai que tout à l’air meilleur après avoir bu du sang. Presque…normal. Je la toise un instant et me rend compte que je me pose beaucoup de questions sur cette femme. Cette intrigante « Madame » qui semble avoir dédié sa non-vie à cette ville qui au premier abord ne semble pas tellement la mériter, elle et ses efforts.

- Si et j’ai bien dit si, j’accepte votre proposition et que je réussis à y survivre…qu’est-ce que vous aviez en tête comme récompense, Simone ? Tentez-moi donc…
Je lui coule un regard de défi, un sourire au coin des lèvres. Je préfère penser à cette possible mission qu'au clan Taur.
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- Vous picolez pendant le boulot ? C’est du joli, Majesté. Ou alors c’est une technique pour m’enivrer et me faire signer tous un tas de contrats où je vous vends mon âme…
- Qui sait....
fait-elle avec son ébauche de sourire énigmatique ajusté sur un haussement de sourcil.
- Mais comme j’aime vivre dangereusement, je suis partant. Je vais même nous servir, comme ça j’aurais presque l’impression d’être utile à quelque chose.
-Vous vous dépréciez encore, Bertus, même lorsque vous faites preuve de galanterie. C'est un comble...
ironise-t-elle.

Ils sont tous extrêmement tactiles dans cette famille.

C'est la réflexion que Madame se fait, alors que Bertus ce sert d'elle comme porte-cigarette humain et qu'elle observe ses traits tout en angles et en rectitudes de près. Quel drôle d'homme tout de même, jouant les faussement blasés, les jemenfoutistes à fleur de peau, les solitaires en mal de compagnie. Tout est délicieusement contradictoire chez lui.
Personne ne lui a jamais dit qu'elle était "mignonne" avant lui.

Quelle incongruité !

Le roumain revient avec leurs deux verres et les deux vampires trinquent à l'unisson.

- A cette journée un peu particulière.
- A cette rencontre inopinée.


Chacun boit une gorgée et se concentre sur la saveur de celle-ci. Depuis qu'elle a contracté sa maladie orpheline, son palais ne réagit plus de la même façon, même après qu'elle se soit nourrie. Tout a gout de suie. Pour le moment elle conserve le sang qu'elle ingère autre que celui de Earl, mais bientôt viendra le moment où elle rejettera toute autre nourriture que l'essence vitale du sorcier. Elle se demande alors quel gout aura le cognac...

- Si et j’ai bien dit si, j’accepte votre proposition et que je réussis à y survivre…qu’est-ce que vous aviez en tête comme récompense, Simone ? Tentez-moi donc…
- Tout dépend de vos désirs, Bertus. Je pourrais vous permettre d'avoir une certaine aisance financière, une demeure comme celle-ci, une véritable "chez-vous". Vous pourriez avoir du sang à profusion, sans jamais plus jeuner. Je pourrais vous enseigner ce que vous n'avez pas encore appris de vos paires : la manière de domestiquer votre nature et dans faire votre outil et votre alliée. Je pourrais vous offrir le soleil et peut-être même parviendrais-je à vous inculquer un peu d'amour-propre.

Oeillade en coin, elle laisse échapper un rire discret. Assise à même le sol à ses côtés, face à la baie vitrée, adossée contre le bas du canapé, elle a l'air presque humaine. La luminosité changeante, à travers les vitres, confère une illusion de chaleur à son derme.

- Tout cela contre un travail sous couverture, et quelques entrevues secrètes en tête à tête avec moi pour me tenir informée...

Elle le fixe de ses prunelles azur. Son expression se métamorphose très subtilement.

- Vous ne seriez plus tout seul...

Je vous épaulerais.




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- Si et j’ai bien dit si, j’accepte votre proposition et que je réussis à y survivre…qu’est-ce que vous aviez en tête comme récompense, Simone ? Tentez-moi donc…
- Tout dépend de vos désirs, Bertus.
- Faites comme s’ils étaient illimités.

Alors que c’est tout l’inverse. Je ne sais pas moi-même ce que je veux. J’ai cru que la vengeance était devenue mon but mais après avoir vu le visage détruit de Lavinia j’en suis plus si certain. J’ai beau avoir la rancune tenace, sa folie a remporté la partie avant moi. Et quoique Kaelig est fait, il reste mon frère. Mon sang. Ça m’empêchera pas de lui casser la gueule s’il est responsable de ce que je suis devenu mais je serai jamais capable d’aller plus loin.

- Je pourrais vous permettre d'avoir une certaine aisance financière, une demeure comme celle-ci, un véritable "chez-vous".
Je pousse un petit soupir rêveur.
- Je risque de m’empâter dans tout ce luxe.
- Vous pourriez avoir du sang à profusion, sans jamais plus jeuner.
- C’est pas le manque de sang qui me fait jeûner. C’est juste que je trouve ça…j’hausse les épaules en avalant mon cognac pour me faire oublier le goût du sang… contre-nature et dégueulasse. Celui qui m’a créé m’affamait jusqu’à la limite et me refourguait un casse-croûte humain entre les pattes… pour m’apprendre la docilité… Je vous laisse imaginer la suite… Sourire féroce… j’espère ne pas l’avoir déçu sur mon…obéissance.
- Je pourrais vous enseigner ce que vous n'avez pas encore appris de vos paires : la manière de domestiquer votre nature et d’en faire votre outil et votre alliée.
Je lui jette un regard en coin.
- Des cours particuliers…intéressant. Vous voulez me « domestiquer » Simone ? Dans ce cas, éviter de porter du rouge. Parait que ça excite les taureaux.

Je mettrai bien cette légèreté sur l’alcool mais je suis loin d’être un novice en la matière. Pour être franc, je dois admettre que je me sens bien mieux là tout de suite. Sous les rayons passagers qui filtrent entre les nuages, à déguster un excellent cognac avec une belle femme alors que je viens d’être nourri. Et ça malgré les révélations éprouvantes pour mon âme…et mon cœur. Si on m’avait dit qu’un tel accueil m’attendait dans cette ville j’y aurais pas cru. Evidemment elle ne fait pas attention à mes conneries et reste totalement imperturbable. Je me demande ce qui pourrait lui faire lâcher prise un peu…

- Je pourrais vous offrir le soleil et peut-être même parviendrais-je à vous inculquer un peu d'amour-propre.
Je lui rends son coup d’œil et joins mon rire au sien avant de pivoter légèrement vers elle, les yeux rieurs.
- Vous m’offrez le soleil…c’est presque romantique ! Quand à l’amour-propre vous en faîtes pas, j’en ai. Beaucoup trop parfois. J’ai juste besoin…d’un nouveau moteur pour me faire avancer.
Je viens récupérer une bouffée de tabac comme précédemment, puisqu’elle ne m’a pas rendu ma cigarette, attrapant cette fois sa main entre mes doigts. Je souris largement en relâchant la fumée.
- Tout cela contre un travail sous couverture, et quelques entrevues secrètes en tête à tête avec moi pour me tenir informée...
- Ahhhh donc tout ça, c’est juste pour avoir d’autres rencards avec moi. Vous avez une façon très alambiquée de demander des choses simples.

On se regarde sans ciller, avec cette fixité surnaturelle qui témoigne bien de notre nature. Je perçois un changement subtil dans son regard sans pouvoir poser des mots dessus et je retrouve tout mon sérieux.

- Vous ne seriez plus tout seul...
C’est assez fou à quel point ces mots sont doux à mes oreilles. Je me rapproche imperceptiblement, j’ai le bout des doigts qui me chatouille mais j’ose pas faire un geste.
- Vraiment ? Et qu’est-ce qui vous dis que je me complais pas dans ma solitude, hum … ? Cela dit…considérez moi…tenté. Très tenté.
L'instant partagé me pousse à parler plus vite qu'à réfléchir et je la dévisage avec une certaine fascination.
- Vous m'intriguez Madame... j'arrive pas à savoir ce qu'une femme comme vous fiche dans un trou pareil...j'arrive pas à déterminer ce qui se cacher derrière toutes ses barrières que vous installez autour de vous... les jolies fringues, le maquillage impeccable, les manières et l'attitude étudiées... Je rajoute donc une clause à la négociation... j'aime savoir à qui j'ai affaire. Que ça soit mon ennemi ou mon alliée. J'ai le regard résolu, le sourire carnassier et je cède à mon envie d'effleurer son épaule nue d'une caresse légère. Je veux que vous me dévoiliez la vraie Simone. A prendre ou à laisser.
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Simone Montespan
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- Ahhhh donc tout ça, c’est juste pour avoir d’autres rencards avec moi. Vous avez une façon très alambiquée de demander des choses simples.

Ses joue se creusent d'un sourire. Il l'amuse. Vraiment. Elle songe qu'elle ne s'est pas "amusée" depuis longtemps.

- Où serait le plaisir sans les chemins détournés, philosophe-t-elle....... Vous ne seriez plus tout seul...finit-elle par lui dire.
- Vraiment ?
- Vraiment.
- Et qu’est-ce qui vous dis que je me complais pas dans ma solitude, hum … ?

Votre soif de contact.
Cette conversation désinvolte.
Vos larmes.
Vous crevez de détresse et d'ennui à force de solitude. Elle n'est pas votre amie.
L'éternité est bien trop longue pour qu'elle le soit.

- Cela dit…considérez moi…tenté. Très tenté.

Elle n'en doute pas, et regarde le liquide ambré qui miroite dans son verre avec la satisfaction d'arriver bientôt à ses fins. Si Bertus acceptait ce travail, Malsheem et les Dormeurs auraient un coup d'avance sur les Hurlants; Le frère disparu en viendrait à travailler main dans la main avec son cadet. Tout le monde y serait gagnant.

- Vous m'intriguez Madame... elle pivote la tête vers lui, un peu trop vivement, surprise de le trouver si près d'elle, étonnée par l'assertion. J'arrive pas à savoir ce qu'une femme comme vous fiche dans un trou pareil...j'arrive pas à déterminer ce qui se cache derrière toutes ces barrières que vous installez autour de vous... Simone se fige, soudain en alerte par les verités proférées. Les jolies fringues, le maquillage impeccable, les manières et l'attitude étudiées... Je rajoute donc une clause à la négociation...
- Laquelle... ?
avance-t-elle prudemment en tâchant de demeurer imperturbable.
- J'aime savoir à qui j'ai affaire. Que ça soit mon ennemi ou mon alliée.

Il l'effleure et la caresse a un effet inattendu. Simone trésaille, trahissant une pudeur profonde et une crainte de la proximité tactile fortement ancrée. Madame est une créature mondaine, sociale, rompu au jeu des familiarités facilitant le réseautage. Cependant, Madame impose une distance, une forme de contrôle absolu : elle instigue le contact, mais personne ne la touche de son propre fait. Pas sans qu'elle l'ai décidé.
Bertus, se fiche éperdument de tout cela. Comme tous les Taur qu'elle connait : Il est, il fait, il s'impose.

- Je veux que vous me dévoiliez la vraie Simone.

Simone sent pointer une forme d'angoisse qu'elle n'a que très rarement éprouvée. Simone, la vraie Simone, n'est qu'une ombre de second plan, oubliable et dénuée d'éclat. Simone n'intrigue personne.


- Je crains qu'elle n'ait pas grand intérêt. Vous risquez d'être déçu.
- A prendre ou à laisser.


Elle le toise, puis, lentement boit une gorgée de cognac qu'elle nimbe d'une bouffée de tabac.

- Très bien. Posez moi vos questions et je tâcherais de satisfaire votre curiosité.

Le jeu est dangereux, mais si il n'y a que cela pour le faire céder, elle se pliera à cette vulgaire fantaisie. Si le charme est rompu, il restera toujours le soleil à contempler.


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Le langage du corps est bien plus concret et facile que les paroles pleines de sous-texte. Sa réaction à mon toucher pourtant bref et léger est si épidermique et limpide que je regrette aussitôt d'avoir laisser parler mes pulsions.

Si j'ai toute confiance en mes capacités de chasseur c'est une autre paire de manches avec les femmes. La séduction et ses raffinements, tout ça...ça a jamais été mon truc. Les coups faciles sont plus simples et après l'arrivée de Lavinia j'avais même aucune envie d'essayer d'aller voir ailleurs. J'ai trouvé l'oubli dans la chasse et je me suis donc concentré dessus. Terrain plus facile, plus familier. Et si acculer une proie dans un coin pour la mise à mort est normal pour un traqueur, je crois savoir qu'avec la gente féminine c'est plutôt déconseillé. C'est facile de voir à son comportement que je la mets mal à l'aise. Ce qui m'étonne qu'à moitié. J'agis à l'instinct et sans doute pas selon ses codes.
Je retire ma main et recule donc en essayant de faire comme si de rien n'était.

- Je crains qu'elle n'ait pas grand intérêt. Vous risquez d'être déçu.
Je laisse échapper un petit rire de gorge.
- Et vous vouliez m'enseigner l'amour propre hein...vous pourriez peut-être profiter de vos leçons non ? Je vais juger par moi-même. A prendre ou à laisser.

Pour le coup je serai inflexible et je croise les bras nonchalamment en attendant sa réponse. Elle a l'air de vouloir mes services. On va voir si elle est prête à jouer le jeu...

- Très bien. Posez moi vos questions et je tâcherais de satisfaire votre curiosité.

A moi d'avoir un petit rictus satisfait. Je me relève pour aller chercher la bouteille de cognac et vient me rassoir sur le tapis.

-Vous inquiétez pas, je garde les jeux à boire pour un autre rencard, que j'explique tout en nous servant d'autres verres. Détendez vous, Simone. C'est juste une question de réciprocité. Vous savez plein de choses sur moi...j'estime juste que si on collabore j'en sache plus sur votre compte que votre prénom...Madame. Qu'est ce qui vous fait si peur ?
Je hausse un sourcil en lui jetant un regard en biais.
- Vous êtes peut être fortiche pour dissimuler vos émotions mais la trouille a une odeur particulière que je faisais que deviner à l'instinct quand...quand j'étais encore moi mais que j'arrive à beaucoup mieux sentir maintenant. Ce qui fait que titiller encore plus ma curiosité !

Cette fois je récupère ma cigarette pour éviter tout contact qui puisse lui déplaire et je fume en réfléchissant.

- Premièrement, votre transformation...consentie ou non ? Comme ça je dirais oui. Vous semblez porter votre nature comme le reste et ça vous va comme un gant. Ça peut aussi être dû à l'habitude avec le temps mais je pense pas.

Même si je me suis éloigné pour qu'on soit à nouveau à bonne distance je continue de la scruter avec attention cherchant à déceler quelque chose derrière l'armure en acier trempé de Madame ou au moins à saisir au vol le moindre frémissement de ses traits racés qui pourrait m'indiquer ce qu'elle ressent.

- Ensuite...qui vous étiez avant d'être Madame ? C'est quoi votre histoire à vous ? Vous gravitiez déjà dans le surnaturel où ça vous est tombé dessus par hasard ?
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Simone Montespan
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- Je vois que mon cognac vous a fait grande impression.
- Vous inquiétez pas, je garde les jeux à boire pour un autre rencard.
- A combien de promesse de "rencards" en sommes-nous ? Je crois avoir perdu le compte...
Elle récupère son verre plein avec une sollicitude non feinte.
- Détendez vous, Simone. C'est juste une question de réciprocité. Vous savez plein de choses sur moi...j'estime juste que si on collabore j'en sache plus sur votre compte que votre prénom...Madame.
- Je le conçois et je le comprends
, déclare-t-elle avec calme en tripotant son récipient.
- Qu'est ce qui vous fait si peur ?

Elle lève le nez vers lui avec une expression à la fois surprise et froissée. Cet homme est dangereusement intuitif. Tout bien considéré, l'accueillir chez elle était une très mauvaise idée. Cependant, elle ne pouvait pas se résoudre à l'abandonner en pleine rue.

- Vous êtes peut être fortiche pour dissimuler vos émotions mais la trouille a une odeur particulière que je faisais que deviner à l'instinct quand...quand j'étais encore moi mais que j'arrive à beaucoup mieux sentir maintenant. Ce qui fait que titiller encore plus ma curiosité !

Bertus récupère sa cigarette et Simone rabat sa main libre et esseulée sur l'épaule qu'il lui a frôlée.

- Je n'ai aucun savoir faire en matière de lâcher-prise, commence-t-elle pour tout préambule. On ne  m'a pas éduquée de cette manière et mon caractère naturel ne s'y prête pas davantage. Contrôler mon environnement, mon image, et maintenir la distance adéquate me permettent de mieux gérer les situations et de ne pas perdre pieds. Une gorgée de cognac laissant une marque de rouge crémeux sur le rebord de son verre. Malheureusement, vous héritez des mêmes caractéristiques que ceux de votre famille : Les taureaux ne se contrôlent en aucune manière. On se trouve obligé de danser avec eux dans l'arène et d'espérer en sortir indemne.

Son regard converge vers lui, avec une expression plus farouche.

- Je n'ai pas l'habitude que l'on me touche, Bertus, confesse-t-elle. Mais je ne dois m'en prendre qu'à moi-même, j'ai rompu la distance la première. Un temps. Sachez que ça n'était pas déplaisant, simplement... déstabilisant.

Madame laisse Bertus digérer et questionner cette amorce d'ouverture. Un mince interstice dans lequel il s'empresse de glisser le pied.

- Premièrement, votre transformation...consentie ou non ? Comme ça je dirais oui.
- Si vous faites les questions et les réponses, à quoi bon perdre votre temps à m'interroger ?
s'agace-t-elle
- Vous semblez porter votre nature comme le reste et ça vous va comme un gant. Un compliment, encore. Elle déporte son regard vers le fond de son verre pour éviter d'avoir à croiser son regard inquisiteur. Ça peut aussi être dû à l'habitude avec le temps mais je pense pas.
- J'ai longuement pesé ma décision avant de choisir de rejoindre la non-vie. Je l'ai fait par conviction ...et, si j'ose dire, par amour aussi.
- Ensuite...qui vous étiez avant d'être Madame ? C'est quoi votre histoire à vous ? Vous gravitiez déjà dans le surnaturel où ça vous est tombé dessus par hasard ?
- Une simple comtesse que ses parent jugeaient impossible à marier. Les femmes intelligentes et indociles étaient peu prisées pour épousailles à mon époque. J'en ai pris mon partie, tenant salon avec les artistes, les penseurs et les savants du Paris de la révolution industrielle. J'étais versée dans l'occultisme et me targuais d'une certaine érudition en la matière. C'est dans ce cadre que j'ai rencontré ma Mère en ténèbres et d'autres créatures qui sont par la suite devenues des amies. C'est comme ça qu'a germé en moi l'idée que le monde du jour et de la nuit pouvait parfaitement coexister en paix, comme nous le faisions lors de ces réceptions ésotériques.

Simone penche la tête sur le côté et le regarde en coin. Un sourire feutré fleurit sur ses lèvres.

- Je vous l'avais dit, ça n'a rien d'intéressant. Une histoire de mondaine en mal de sensations, rien de plus...

Elle lui reprend la cigarette des mains et fume à son tour, terminant sa consommation jusqu'à la lie. Elle écrase le mégot dans le cendrier sur la table basse, juste à côté de la paire de lunettes antiques, en guise de conclusion.

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- Malheureusement, vous héritez des mêmes caractéristiques que ceux de votre famille : Les taureaux ne se contrôlent en aucune manière. On se trouve obligé de danser avec eux dans l'arène et d'espérer en sortir indemne.
- Je danse pas moi...C'est comme ça que j'ai été éduqué. Et comme vous je peux pas vraiment aller contre ma nature profonde. Vous pensiez vraiment que je serais différent de autres membres de ma famille ? J'en suis un condensé plutôt.
- Je n'ai pas l'habitude que l'on me touche, Bertus.

Mon sourire narquois se fige et se tord en une grimace gênée. Je pensais qu'on ferait l'un comme l'autre comme si de rien n'était. Mais non.

- Désolé. C'était déplacé et ça se reproduira plus.
- Mais je ne dois m'en prendre qu'à moi-même, j'ai rompu la distance la première.
- Je serais tenté de vous demander pourquoi mais on ferait mieux d'oublier ça non ?
- Sachez que ça n'était pas déplaisant, simplement... déstabilisant.

Je la regarde longuement, mon visage exprimant sans doute autant d'interrogation que mon esprit. Comment je suis sensé interpréter ça ? Est-ce que c'est une invitation à recommencer où...aucune idée et ne pas s'attarder sur la question me paraît plus prudent. Surtout si on fait affaire. J'ai dit que ça se reproduirait plus et je m'y tiendrai. Pour ça aussi je suis fortiche. Oblitérer mes désirs et autres sentiments, surtout envers les femmes. Du coup je préfère changer carrément de sujet et commence mon mini interrogatoire.

- J'ai longuement pesé ma décision avant de choisir de rejoindre la non-vie. Je l'ai fait par conviction ...et, si j'ose dire, par amour aussi.
J'ai une petite exclamation cynique.
- Par amour hein...et il est où aujourd'hui ? Enfin c'est pas mes affaires...Ensuite...qui vous étiez avant d'être Madame ? C'est quoi votre histoire à vous ? Vous gravitiez déjà dans le surnaturel où ça vous est tombé dessus par hasard ?

Elle me raconte en quelques mots sa vie. Je situe maintenant à peu près son époque et le portrait qu'elle dresse d'elle me fait comprendre qu'elle n'a pas tellement changé pendant tout ce temps. Et aussi à quel point on est pas issu du même monde. La bienséance, les apparences et la réflexion contre la lutte, la méfiance et l'instinct. J'ai toujours été plus ou moins fier d'être un Taur, un chasseur né dans une famille au nom réputé. Mais là j'arrive carrément pas à la cheville de cette femme.

- Je suis désolé que vous soyez coincé avec un rustaud de Taur pour la journée, Comtesse. Quelque part, vous n'êtes juste pas née à la bonne époque. Vous avez été forgée pour être une femme moderne avec tout ce que ça implique. Je crois...que les vampires de cette ville ont de la chance de vous avoir comme ambassadrice.

- Je vous l'avais dit, ça n'a rien d'intéressant. Une histoire de mondaine en mal de sensations, rien de plus…
Je lui jette un coup d'œil blasé.
- Parce que vous croyez qu'un chasseur qui se fait avoir comme un con c'est mieux ? Nope. Et c'est pas le principal. Je vous ai pas demander une histoire digne d'Hollywood, juste la vôtre ça me suffit.  
On laisse couler un long silence et elle en profite pour récupérer ma cigarette. Quelques minutes plus tard je constate avec un soupir déçu qu'elle l'a finie. Du coup je me rabas sur le cognac et finalement je reprends la parole.

- Vous avez été heureuse ? En tant qu'humaine je veux dire. Ou être vampire vous apporte tout ce que vous n'avez pas eu avant ? Vous avez jamais regretté votre choix ?


J'ai le regard perdu dans le vague en faisant tourner l'alcool dans mon verre. Je cherche pas spécialement a être intrusif. J'essaie juste de trouver des raisons de croire que cette non-vie n'est pas vouée à n'être qu'un long chemin de croix, qu'il pourrait y avoir du bon la dedans si je cherche bien.
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Simone Montespan
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"Je serais tenté de vous demander pourquoi ...?"

Elle est bien incapable de répondre. La question se fraie un chemin, pourtant, en tâche de fond, pendant qu'ils conversent.

- Par amour hein...et il est où aujourd'hui ? Enfin c'est pas mes affaires...
- Non, en effet. Mais je tiens à vous répondre : nous sommes toujours là l'un pour l'autre. Néanmoins, je pense que vous vous méprenez sur la signification du mot "amour". "Monsieur" et moi n'entretenons pas ce type de relation, je vous l'ai déjà dit.

Fin sourire énigmatique.
Elle ne sait pas pourquoi elle se sent obligée de le lui préciser. Elle fait tourner le cognac dans son verre. Elle étanche sa curiosité de la manière la moins compromettante possible, restant vague à dessein. L'identité d'Asmodée est une donnée essentielle à protéger.

- Je suis désolé que vous soyez coincé avec un rustaud de Taur pour la journée, Comtesse.
- Pourquoi diable "rustaud"?... Vous aimez cette image, n'est-ce pas ? Celle du chasseur mal dégrossi et bas de plafond. Je suis navrée de vous dire que vous n'avez pas grand chose de tout cela.
Avec une pointe de malice, elle ajoute : De quoi avez-vous peur, Bertus ?

Il élude pour poursuivre sur elle.

- Quelque part, vous n'êtes juste pas née à la bonne époque. Vous avez été forgée pour être une femme moderne avec tout ce que ça implique. Je crois...que les vampires de cette ville ont de la chance de vous avoir comme ambassadrice.
- De la flagornerie...?
Elle plisse le regard avec un sourire amusé. Inutile de nous voiler la face. Je vous l'avais dit, ça n'a rien d'intéressant. Une histoire de mondaine en mal de sensations, rien de plus…
- Parce que vous croyez qu'un chasseur qui se fait avoir comme un con c'est mieux ? Nope. Et c'est pas le principal. Je vous ai pas demander une histoire digne d'Hollywood, juste la vôtre ça me suffit.


Simone laisse filer un silence, l'observant par dessus ce verre qu'elle sirote après avoir éteint leur cigarette partagée. Elle pourrait lui rétorquer qu'il n'y a rien de plus chevaleresque que le fait d'avoir voulu laisser l'opportunité de s'expliquer à Lavinia, qu'il n'y a rien de plus noble que d'avoir voulu croire en l'être aimé. Elle se retient de le formuler. Elle ne souhaite pas l'humilier en révélant qu'elle a compris la nature de ses sentiment envers l'ex-épouse Taur, en appuyant sur une blessure toujours suppurante.
Et, égoïstement, elle n'a aucune envie de laisser Lavinia s'immiscer entre eux durant cette conversation.

- Vous avez été heureuse ? En tant qu'humaine je veux dire. Ou être vampire vous apporte tout ce que vous n'avez pas eu avant ? Vous avez jamais regretté votre choix ?

Simone pèse longuement la question, ne sachant comment y répondre. Son regard porte au delà de la baie vitrée, vers un Jour sous lequel elle ne put plus se promener.

- Je n'ais pas connu le bonheur de mon vivant pour la simple et bonne raison que je n'ai pas vraiment vécu. J'ai aimé, j'ai perdu, et je n'ai jamais plus eu confiance en l'existence par la suite. Je suis morte bien avant de devenir vampire, Bertus, déclare-t-elle non sans une certaine mélancolie. Il y a des expériences dont je ne pourrais jamais connaitre la puissance avec la sensibilité d'un corps chaud, gorgé d'oxygène et pulsant de vie.

Je ne connaitrais jamais les plaisir charnels.
Je ne serais jamais mère.
Je ne danserais plus sous le soleil de midi.

- Je ne regrette pourtant pas mon choix. Je ne me suis jamais mieux sentie à ma place que depuis que je suis ce que je suis. Comme vous l'avez dit, je remplis mon rôle à la perfection et c'est là que je suis le plus utile. Cette seule satisfaction me nourrit.

Mais pas toujours.
Parfois, elle envie la vie débridée d'Asmodée. Elle n'a jamais sur jouir comme lui de son éternité.

- L'Après-Vie est comme la Vie, elle-même, Bertus : pleine de surprise, de déconvenues, d'obstacles, de mystères irrésolus, de joies, de larmes, de remises en question et de batailles à livrer. Nous ne sommes simplement pas armés de la même manière pour les expérimenter.... Et nous avons plus de temps pour apprendre de nos erreurs.

Avec une certaine hésitation, une timidité qui ne sied pas à la grandeur de "Madame", elle tend une main vers lui, paume ouverte, lui laissant la possibilité de l'effleurer s'il le souhaite.

- Tout à l'heure, j'ai eu envie de vous toucher, parce que j'ai eu la sensation que vous en aviez besoin. D'une connexion avec quelqu'un. Vous m'avez émue, tout simplement.

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- Je n'ai pas connu le bonheur de mon vivant pour la simple et bonne raison que je n'ai pas vraiment vécu. J'ai aimé, j'ai perdu, et je n'ai jamais plus eu confiance en l'existence par la suite. Je suis morte bien avant de devenir vampire, Bertus.
- C'est...foutrement triste. Je suis désolé pour vous. Donc la trahison c'était de votre vivant aussi...

J'ai à peine murmuré comme pour ne pas trop réveiller une blessure sans doute ancienne et profonde. Et je lui en veux pas de changer rapidement de sujet. Mieux que quiconque je sais combien ça fait mal malgré les années.

- Il y a des expériences dont je ne pourrais jamais connaitre la puissance avec la sensibilité d'un corps chaud, gorgé d'oxygène et pulsant de vie.
- Ouais...je comprends...tout semble plus fade dans cette non-vie. Sauf la musique...j'étire un sourire. C'est qu'avec mon ouïe de vampire que je peux entendre toutes les nuances et les subtilités de morceaux que je connaissais pourtant par cœur.
- Je ne regrette pourtant pas mon choix. Je ne me suis jamais mieux sentie à ma place que depuis que je suis ce que je suis. Comme vous l'avez dit, je remplis mon rôle à la perfection et c'est là que je suis le plus utile. Cette seule satisfaction me nourrit.
- Vous avez plus de force de caractère que la plupart des gens que j'ai connu. Tant mieux si vous avez pu trouver votre équilibre. Ça veut dire que tout espoir est pas perdu hein ! Sauf que moi je regrette. Toutes les nuits juste avant l'aube...quand je dois me planquer pour pas finir cramer. Quand je vois des gosses que j'aurais jamais. Quand je mange un plat de chez moi et que je sens de moins en moins les épices sur mon palais…

J'esquisse un sourire d'excuse alors que le soleil revient montrer le bout de son nez.

- Pardon. Le cognac m'enivre pas mais me rend chiant et mélancolique.
- L'Après-Vie est comme la Vie, elle-même, Bertus : pleine de surprise, de déconvenues, d'obstacles, de mystères irrésolus, de joies, de larmes, de remises en question et de batailles à livrer. Nous ne sommes simplement pas armés de la même manière pour les expérimenter.... Et nous avons plus de temps pour apprendre de nos erreurs.
- Peut-être ouais...j'ai hâte d'avoir les parties sympas dans ce cas.
Je fais un geste bref vers la baie vitrée. Contempler le soleil, c'est déjà pas mal...surtout en bonne compagnie. Lueur rieuse dans le regard j'ajoute. Je parle de la bouteille évidemment. Merci. Pour tout ça.

Je pivote la tête vers mon hôtesse et tombe devant la vision de sa paume ouverte vers moi dans une invitation claire à la saisir. Je la contemple un moment un peu perplexe avant de tourner mon regard vers son visage.

- Tout à l'heure, j'ai eu envie de vous toucher, parce que j'ai eu la sensation que vous en aviez besoin. D'une connexion avec quelqu'un. Vous m'avez émue, tout simplement.

Je contemple cette main offerte avec envie et méfiance. Est-ce qu'elle dit vrai ? Je me sens à ce point seul et déphasé que ça transparaît dans mon attitude ? Je sais pas si c'est ça ou si elle a simplement beaucoup d'intuition mais...elle a pas tout à fait tort. L'idée de passer le reste de mon éternité de la même façon qu'elle a commencé ne me plaît pas et me paraît vide de sens. Il est possible qu'elle me manipule pour arriver à ses fins, je dois pas l'oublier. Pourtant j'ai envie d'y croire un peu comme j'ai envie de croire à l'innocence de mon frère.
Je pose mon verre à côté de moi. Avec précaution, j'avance ma main vers la sienne et l'englobe presque complètement. Le contact est froid mais étonnement chaleureux. C'est assez étrange. Pas désagréable...pas désagréable du tout même.

- Emue ou vous avez simplement pitié de moi ? Si c'est ça je vous l'ai dit...j'en ai pas besoin. J'ai encore ma fierté.

J'ai les yeux braqués sur nos mains jointes et j'observe le ballet de mes doigts qui jouent avant les siens avant de s'y nouer fermement.

- Vous êtes...une énigme Simone. Et j'arrive toujours pas à savoir si vous me manipuler pour arriver à vos fins ou si vous êtes sincère.

Mon pouce s'enhardit et caresse lentement sa peau. Mon regard retrouve le sien.

- Alors dites-moi, est ce que vous jouez avec moi, Madame ? Ou est ce que vous aussi vous avez besoin de vous connecter à quelqu'un ?
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Simone Montespan
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- Emue ou vous avez simplement pitié de moi ?
- J'étais certaine que vous diriez cela,
soupire-t-elle avec un haussement de sourcil et un sourire en coin. Vous êtes désopilant.
-Si c'est ça je vous l'ai dit...j'en ai pas besoin. J'ai encore ma fierté.
- Faut-il que vous soyez toujours si chagrin ? Non, vous n'avez pas le droit de blâmer le cognac cette fois !


Simone use de dérision pour masquer son désarroi. Elle observe Bertus manipuler sa main avec une appréhension chevillée aux tripes qu'elle ne s'explique pas. Elle le savait, elle n'est pas faite pour improviser. La spontanéité comporte une part d'inconnu qui avive ses angoisses les plus profondes.
Pourtant, la pression de ces doigts étrangers sur sa peau blême à quelque chose d'addictif et de fascinant. Inhabituel, inquiétant et agréable à la fois.

Que suis-je en train de faire ?

Elle imagine Asmodée se gausser quand elle lui confiera la scène. "Tu as flirté avec un semblable! L'Apocalypse nous guète !" (Elle entend son timbre moqueur et enthousiaste comme si elle y était). "Flirter" quel mot stupide et dénué de finesse. Bien en deçà de ce qu'elle semble vivre actuellement. Elle qualifierait cela plutôt "d'expérience sensorielle inédite".

- Vous êtes...une énigme Simone. Et j'arrive toujours pas à savoir si vous me manipulez pour arriver à vos fins ou si vous êtes sincère.

Elle frissonne alors que le vampire explore son derme par le truchement de caresses suaves. Elle désire lui soustraire sa main et la laisser à sa merci à la fois. Un sentiment déroutant de par sa contradiction. Elle détache le regard de ce pouce audacieux qui la fait frémir. Gêne, effroi ou expectative...? Elle ne saurait le dire. Aussitôt harponné par les prunelles inquisitrices de Bertus, elle ne peut plus se dérober à ses questions.

- Alors dites-moi, est ce que vous jouez avec moi, Madame ? Ou est ce que vous aussi vous avez besoin de vous connecter à quelqu'un ?
- Je ne sais pas....
fait-elle après un moment de silence. C'est la réponse la plus honnête que je puis vous faire, Bertus. Elle a un sourire triste, confus et fragile. Il va vous falloir faire acte de foi...

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- Alors dites-moi, est ce que vous jouez avec moi, Madame ? Ou est ce que vous aussi vous avez besoin de vous connecter à quelqu'un ?
- Je ne sais pas.... C'est la réponse la plus honnête que je puis vous faire, Bertus.
- L’honnêteté hein…ça me va. C’est de plus en plus rare.

Je suis en train de la déstabilisée. Encore. Même si c’est elle qui a initié le mouvement. J’ai l’impression étrange de marcher sur des œufs alors que je lui touche simplement la main. Je découvre chez elle une pudeur que je m’attendais pas à voir chez une telle femme de pouvoir. C’est bizarrement touchant.

- Il va vous falloir faire acte de foi...

Les émotions brutes sont faciles à capter, celles en profondeur m’échappent complètement. Et Simone en est bourrée. J’ai l’impression qu’on est deux espèces différentes tout en ayant certains points communs. Je ne comprends pas ce qu’elle veut, ce qu’elle attend de moi. Rien du tout, hormis cette infiltration chez ses ennemis. Alors j’y reviens. Parce que c’est plus simple. Je relâche délicatement sa main et la repose sur sa cuisse avant de refluer complètement. J’attrape mon verre à moitié vide au passage que je siffle entièrement.

- Je suis pas tellement un homme de foi, Madame.

Je replace lentement des barrières entre nous, plus sécurisantes pour elle sans doute, et pour moi.
Pourtant, plus je passe du temps dans cet appartement et plus j’envisage sérieusement de bosser avec elle parce qu’elle m’inspire une droiture et une détermination que j’ai rarement rencontrées. Quitte à travailler quelque part, autant que ça soit pour quelqu’un qui mérite mes compétences, qui sont foutrement pas dégueulasses, toute modestie mise à part.

- Mais je vais bosser avec vous… Devenir le méchant de l’histoire c’est dans mes cordes. Mais je veux qu’on organise les choses ensemble et je veux être au courant de tout. Hors de question qu’on me plante un couteau dans le dos parce que j’aurais pas été mis au parfum sur certaines infos. Et pour plus d’efficacité, je pense que ça serait mieux que le moins de personnes possibles soient au courant de mon double jeu. Notamment ma famille. Il faudrait même qu’on se mette salement sur la gueule pour être plus crédible dans le rôle du grand frère plein de rage qui rêve de se venger de sa famille. C’est bien ce que vous vouliez que je joue non ? Je suis même en train de me dire qu’il faudrait mettre en scène nos retrouvailles pour qu’elles se passent mal et si possibles devant témoins.

Je déblatère tout ça sur un ton neutre, clinique et professionnel. Me concentrer sur du concret ça me permet d’effacer le reste. Alors oui, ça va me priver de la confrontation tant attendue et réelle avec mon petit frère. Mais est-ce que je suis à une déception près ? Je crois pas.
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Simone Montespan
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- L’honnêteté hein…ça me va. C’est de plus en plus rare.

Cette réponse débloque quelque chose de puissamment fiché dans sa poitrine, une forme d'émotion qu'elle relègue au second plan, dans son usuelle manière de toujours tout compartimenter. Cependant, si elle n'est pas capable encore de poser un mot évident sur ce sentiment, elle l'interprète comme une forme de reconnaissance.
D'une manière ou d'une autre Bertus la respecte désormais.
Le vampire lui restitue sa main et Simone se sent irradiée par le soulagement. Pourtant, subsiste une forme égale de regret. Ce moment incertain, angoissant mais également gratifiant, ne se renouvèlera pas de sitôt. Une part d'elle est décidé à le chérir.

- Je suis pas tellement un homme de foi, Madame, mais je vais bosser avec vous…

Parfait!
Madame reprend ses marques, maitresse d'elle-même et du terrain. Elle enferme dans sa boite de Pandore intime, cet étrange moment de symbiose et de partage. Bertus l'oubliera, elle aussi, peut-être. Rien n'est moins sûr.

- Devenir le méchant de l’histoire c’est dans mes cordes, mais je veux qu’on organise les choses ensemble et je veux être au courant de tout. Hors de question qu’on me plante un couteau dans le dos parce que j’aurais pas été mis au parfum sur certaines infos.
- J'ai une politique de transparence totale avec mes collaborateurs, surtout pour une opération aussi délicate. Exposez-moi vos besoins pour mener à bien cette mission et je m'occuperais de la logistique.
- Et pour plus d’efficacité, je pense que ça serait mieux que le moins de personnes possibles soient au courant de mon double jeu. Notamment ma famille. Madame hoche la tête à l'affirmative. Il faudrait même qu’on se mette salement sur la gueule pour être plus crédible dans le rôle du grand frère plein de rage qui rêve de se venger de sa famille. C’est bien ce que vous vouliez que je joue non ?
- En effet. "Monsieur" sera forcément au courant. Je ne lui cache rien de mes activités de terrain. Mais nous ne serons que deux.
- Je suis même en train de me dire qu’il faudrait mettre en scène nos retrouvailles pour qu’elles se passent mal et si possibles devant témoins.
- C'est faisable et ça me semble très pertinent. Je vais réfléchir à quelques scénarios possibles et je vous les soumettrais. Vous choisirez celui qui vous paraitra le plus approprié. Par ailleurs je vais devoir étoffer votre "passif" de criminel pour rendre crédible votre profil de possible recrue. Il vous faut une certaine réputation : un chasseur de chasseurs me semble adéquate.... Qu'en dites-vous ? Avant le lancement de cette infiltration, j'aimerais également préparer de quoi vous protéger. Mieux vaut se montrer excessivement prudent que pas assez. Une amulette contre la manipulation mentale ou les sorts d'influence me semble le minimum syndical. Êtes vous tatoué comme tous les Sang-coureurs contre la possession ? J'ignore encore comme ils diffusent et implantent leur propagande, mais je préfère ne pas vous soumettre à plus de dangers que vous n'aurez à en affronter. Je vous fournirai également un moyen discret de me contacter et d'initier nos rendez-vous.


Simone marque un temps.

- Êtes vous certain de vouloir sacrifier la confrontation que vous attendiez tant avec Kaelig pour ... Elle a failli dire "pour moi" inconséquemment. Elle rectifie le tir de justesse de manière à ne presque pas faire sentir la pause subite dans sa phrase .... ce travail ?

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Madame is not amused.
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- Je suis même en train de me dire qu’il faudrait mettre en scène nos retrouvailles pour qu’elles se passent mal et si possibles devant témoins.
- C'est faisable et ça me semble très pertinent. Je vais réfléchir à quelques scénarios possibles et je vous les soumettrais. Vous choisirez celui qui vous paraitra le plus approprié.
- Parfait. Ca me va.

On est tous les deux sur un terrain connu, familier et facile. J’aurais jamais dû amener la discussion sur une voie aussi intime.
Elle retrouve son masque d’impassibilité et son professionnalisme tranquille, moi mon rôle de…je sais pas quoi exactement. Tout comme je sais foutrement pas à quoi je joue en fait. Sitôt arrivé en ville, je dévie très largement de mon objectif de base.

- Par ailleurs je vais devoir étoffer votre "passif" de criminel pour rendre crédible votre profil de possible recrue. Il vous faut une certaine réputation : un chasseur de chasseurs me semble adéquate.... Qu'en dites-vous ?
- Chasseurs de chasseurs… C’est pas un genre de comble pour un Sang-Coureur ? Je soupire en passant une main dans mes cheveux pour les repousser vers l’arrière. J’ai l’impression d’avoir touché le fond du fond. Ca me plait moyen comme idée mais elle est bonne.
- Avant le lancement de cette infiltration, j'aimerais également préparer de quoi vous protéger. Mieux vaut se montrer excessivement prudent que pas assez.
- C’est vous qui voyez. La seule protection en laquelle je crois, c’est moi-même.
- Une amulette contre la manipulation mentale ou les sorts d'influence me semble le minimum syndical. Êtes vous tatoués comme tous les Sang-coureur contre la possession ?
- Ca risque pas de paraitre suspect ? Ouais j’ai le mien. Je désigne mon bras gauche tatoué. Quelque part en-dessous.
- J'ignore encore comme ils diffusent et implantent leur propagande, mais je préfère ne pas vous soumettre à plus de danger que vous n'aurez à affronter.
Je lui adresse un petit sourire confiant.
- Vous en faites pas pour moi, Simone. Les Taur sont coriaces de base et la mort à pas voulu de moi. Je pars avec de sacrés atouts.
- Je vous fournirai également un moyen discret de me contacter et d'initier nos rendez-vous.
- Ah oui…nos fameux rendez-vous au clair de lune. J’ai hâte.
Je me lève et vais récupérer le paquet de feuilles dégueulé par l’imprimante. Je les parcours avec attention, essayant déjà de retenir le plus d’informations possibles.
- Êtes vous certain de vouloir sacrifier la confrontation que vous attendiez tant avec Kaelig pour ce travail ?

Je lève les yeux et les plantent dans ceux de Madame. Y’a quelque chose chez cette femme d’indéfinissable qui réveille des trucs enfouis depuis longtemps en moi. Je sais pas trop...une envie de la protéger et de la suivre. Et si je dois être tout à fait franc, j’utilise aussi cette mission pour ne pas avoir à faire face aux miens, affronter des déceptions de plus. Une cherche de la facilité en somme. Une part de moi répugne carrément à jouer cette comédie, de mentir, de jouer au connard de service. Mais l'autre est bien contente d'échapper à une réunification familiale où j'aurais peut-être plus ma place.

- Je sais pas trop à vrai dire…mettre hors d'état de nuire ces crevards, c'est ce pour quoi je suis né. Et puis j’ai attendu quarante-deux ans…j’imagine que je peux patienter encore un peu. A moins que… il pourrait être dans la confidence…juste lui. Je vous laisse juge. Et vous alors ? Vous êtes toujours certaine de vouloir engager un type rencontré il y a à peine quelques heures ? Vous me faites réellement confiance pour une mission aussi délicate ?
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