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 {Avril 2020} Le Roumain de trop {Simone&Bertus)

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Simone Montespan
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- Je sais pas trop à vrai dire…mettre hors d'état de nuire ces crevards, c'est ce pour quoi je suis né. Et puis j’ai attendu quarante-deux ans…j’imagine que je peux patienter encore un peu. A moins que… il pourrait être dans la confidence…juste lui. Je vous laisse juge.
- Kaelig est un homme intelligent et un fin stratège. Je pense qu'il comprendra la pertinence de toute cette manoeuvre. Cependant... Ce n'est pas à moi de juger si vous vous sentez prêt à retrouver votre frère. Ma proposition de le faire venir ici pour que vous ayez un cadre discret de retrouvailles est toujours valable.
-Et vous alors ? Vous êtes toujours certaine de vouloir engager un type rencontré il y a à peine quelques heures ? Vous me faites réellement confiance pour une mission aussi délicate ?


Cette fois, Simone  se lève et vient récupérer le paquet de feuilles des mains de Bertus. Son sourire est d'une franchise rare et absolue.

- Je n'ai jamais été plus sûre de moi qu'en cet instant. Vous êtes l'homme de la situation. Parfois, il n'est pas nécessaire de plus de temps pour jauger la personne qu'on a en face de soi. L'état vampirique exacerbe ce que l'on a au plus profond de soi. En plus de quarante années, vous avez su garder la maitrise sur vous même afin de ne pas être un danger pour autrui, vous avez perpétué les principes que vous appliquiez en tant qu'humain et, malgré le traumatisme émotionnel et physique subi, vous êtes capable de compassion et d'émotions pour ceux qui vous ont blessé. Vous aspirez à la réconciliation avec votre frère, pas à la vengeance. Vous êtes un fin observateur, un homme prudent et votre intuition est étonnamment affûtée pour quelqu'un qui se prétend brute, rustre et sans recul. Vous portez vos airs de mauvais garçon hâbleur comme je porte mes rouges à lèvres. C'est une manière de détourner l'attention du véritable "vous". Cela a beau vous répugner de mentir -car il demeure un sens profond de la droiture et un gout prononcé pour la vérité et la justice en vous- vous êtes capable de composer, de vous adapter. Vous savez lire les situations et les gens, et ajuster votre comportement en fonction.

Quelques petits coups secs, sur le bureau permettent d'aligner parfaitement les feuillets. Madame les glisse dans une pochette noir à rabats avant de tendre le dossier à son nouvel allié.

- Moi, je suis une femme de foi, Bertus, et j'ai foi en vous, affirme-t-elle sans ambages. A cela s'ajoute le fait que personne ne vous connait en ville, ni ne peut vous rattacher à une allégeance. Vous êtes un électron libre et cette part d'imprévisibilité peut nous servir dans un contexte aussi épineux. Vous saurez prendre des décisions qui s'imposent sur l'instant sans craindre de ne pas vous en être référé à moi et, donc, vos actes ne porterons nullement ma patte.

Elle s'assoie en équilibre sur l'arrête du bureau, mains posées sur le plat de celui-ci.

- Cependant, bien que je ne pense pas me tromper sur mes choix, j'estime également que vous avez suffisamment souffert. Vous avez le droit de ne pas me suivre sur cette voie, d'aller au bout de vos objectifs premiers dont je suis clairement en train de vous dévoyer.

Elle baisse le regard, par pudeur peut-être, lui offrant le spectacle de ses longs cils noirs balayant ses orbes bleues.

- Je... Je ne souhaite pas vous faire du mal, comprenez-vous ?

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Madame is not amused.
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Elle s’approche, un sourire étonnamment lumineux aux lèvres et je la suis du regard.
S’en suit une litanie de compliments dont je sais pas trop quoi faire. Je reste immobile, les yeux fixés sur elle, la bouche légèrement entrouverte. On m’a jamais dit ce genre de choses, peut-être qu’on a jamais vraiment pris le temps de me regarder vraiment, hormis mon jumeau. Mais entre lui et moi y’a pas vraiment besoin de mots. Simone s’en sert comme d’une caresse, non pas sur le corps mais directement sur l’âme et c’est…profondément déstabilisant. En partie parce que ça me fait du bien.
Si intérieurement j’en viendrais presque à sourire comme un idiot et à rougir comme un adolescent en mal de reconnaissance, je laisse rien paraitre si ce n’est une expression un peu gênée.  

- Rahat…vous mâcher pas vos mots vous… Merci c’est très…flatteur que vous pensiez ça de moi mais… vous me surestimer sans doute un peu. Je suis qu’un monstre de légende qui veut pas l’être et qui s’accroche désespérément à son humanité. Ce qui m’empêchera pas de réussir votre petite mission. Ca serait dommage de décevoir votre trop haute opinion sur moi.  

Je lâche un sourire un peu mélancolique, un peu cynique alors que j’attrape le dossier entre mes doigts.

- Moi, je suis une femme de foi, Bertus, et j'ai foi en vous.
Elle déclare ce fait avec une conviction qui m’ébranle complètement.
- A cela s'ajoute le fait que personne ne vous connait en ville, ni ne peut vous rattacher à une allégeance. Vous êtes un électron libre et cette part d'imprévisibilité peut nous servir dans un contexte aussi épineux. Vous saurez prendre des décisions qui s'imposent sur l'instant sans à craindre de ne pas vous en être référé à moi et, donc, vos actes ne porterons nullement ma patte.

J’émets un faible rire dissonant. Je me disais aussi que tout ça était bien trop beau pour être vrai. La confiance, les flatteries… Elle est douée. Très douée. Assez pour avoir su m’endormir complètement. Le pire c’est que je crois toujours qu’il y a une part de sincérité dans ce qu’elle dit. Après tout peu importe… J’ai dit que j’acceptais et je suis un homme de paroles. Ou un outil sans doute.

- C’est donc ça le fin mot de l’histoire. Vous voulez quelqu’un de dispensable qui n’est lié à rien. J’ai déjà dit oui, du coup vous fatiguez pas à flatter mon égo.
- Cependant, bien que je ne pense pas me tromper sur mes choix, j'estime également que vous avez suffisamment souffert. Vous avez le droit de ne pas me suivre sur cette voie, d'aller au bout de vos objectifs premiers dont je suis clairement en train de vous dévoyer.

Encore une fois, elle arrive à toucher un point sensible et à me désorienter complètement. C’est un véritable don à ce niveau. Vraiment je comprends pas cette femme ni pourquoi je m’obstine à essayer quand même. Elle est hors catégorie, indéchiffrable la plupart du temps et pourtant fascinante. Trop sans doute.

- Je... Je ne souhaite pas vous faire du mal, comprenez-vous ?

Faut qu’elle arrête. Faut que ça s’arrête. Cette bienveillance, cette compassion… c’est trop tentant d’y croire, trop tentant de se laisser aller à penser qu’elle pense sincèrement à mon bien-être. A moi. Je glisse mon index sous son menton et lui relève doucement la tête pour venir croiser son regard. Le mien est dur, froid.

- Je suis mort, Majesté. Entièrement. Y’a plus rien à blesser. J’ai dit que je vous suivrai et c’est ce que je vais faire.

Je réfléchis à peine quelques secondes. J’ai peur de regretter ce que je vais dire, mais j’ai plus peur encore de regretter de ne pas le dire.
- Je suis d’accord. Vous pouvez faire venir Kaelig ici.
C’est le moment ou jamais. Je risque de vivre très longtemps, autant choisir avec soin mes regrets.
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Simone Montespan
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- C’est donc ça le fin mot de l’histoire. Vous voulez quelqu’un de dispensable qui n’est lié à rien. J’ai déjà dit oui, du coup vous fatiguez pas à flatter mon égo.

Madame contracte la mâchoire. Cette petite mesquinerie vient l'égratigner aux entournures. Elle fait des efforts qui lui paraissent disproportionnés pour tenter de s'ouvrir, d'être le plus honnête possible, par égards pour un homme qu'elle connait finalement à peine et qui déforme toutes ses phrases, les boursouflant d'un mépris cynique dont elle n'a jamais fait preuve. Est-elle femme à faire ainsi usage des autres comme des objets ? Est-elle cette manipulatrice sans vergogne que Bertus espère tellement qu'elle soit ?
Jamais.
Dans la vie comme dans la mort, sa loyauté, son altruisme et son respect des autres sont ses vertus cardinale.

- Je... Je ne souhaite pas vous faire du mal, comprenez-vous ?

Pourquoi ne le comprend-il pas ?
Pourquoi a-t-elle tellement besoin de le lui signifier ?
Pourquoi ces yeux vidés de toute chaleur la peine autant ?
Tout cela est d'un ridicule consommé. Madame s'en vient à incriminer sa maladie, cette malédiction orpheline qui l'afflige depuis qu'Unseelie l'a piégée dans un monde rendu fou, avec Earl comme seul allié. Unseelie l'a ainsi condamnée. Il reste si peu de temps et tant à faire.

- Je suis mort, Majesté. Entièrement. Y’a plus rien à blesser.

Rien n'est moins vrai que cette assertion horrible. Simone exècre brusquement cette attitude affreuse, ce rabaissement de soi. D'eux. Les vampires n'ont que le coeur de mort. L'esprit, l'âme, les sentiments sont vivaces et puissants. Madame lui attrape fermement le poignet mais c'est la femme qui irradie d'une ire sourde et larvée. Ce qu'il s'attribue à lui-même c'est également ce qu'il lui reproche à elle.

Je suis en vie.
J'éprouve des émotions.
Et vous aussi, Bertus, ne vous en déplaise.

- J’ai dit que je vous suivrai et c’est ce que je vais faire.
- Bien.
- Je suis d’accord. Vous pouvez faire venir Kaelig ici.
- Entendu.


Les mots claquent comme des fouets.
Elle l'affronte longuement du regard, avant de lui rendre l'usage de sa main. Elle se détourne pour attraper de nouveau son téléphone. Elle compose le numéro de Taur et appuie sur la touche pour l'appeler.

- Bonjour Kaelig, Simone à l'appareil... J'aimerais vous entretenir d'une chose importante. Quand pouvais vous rendre disponible ?... Oui, urgent et confidentiel... Ce sera parfait, merci d'accepter cette entrevue au pied levé. Je vous envoie l'adresse de mon domicile personnel par S.M.S. ... A tout de suite. Elle raccroche, pianote sur quelques touches, puis pose son cellulaire sur son bureau. Il sera là dans trente minutes.

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Sa poigne est ferme autour de mon poignet et son regard flamboie de colère.
J'ai réussi à faire sortir Madame de ses gonds, à sa façon à elle.
Bien. Tant mieux. Ça j'arrive à gérer sans problème et j'étire un sourire entendu. Après tout, autant que je rentre rapidement dans le rôle du connard. Je sais pas ce qu'elle tentait de faire, mais y'a rien à "sauver" chez moi autant qu'elle le réalise tout de suite, ça lui évitera des désillusions inutiles.

S'engage une bataille de regard que je trouve presque charmante. Elle me renvoie tellement d'indignation et de rage, des émotions brutes que je me prends en pleine face avec une certaine délectation et que je décrypte sans problème. Etre en colère c’est être en vie non ? Enfin autant qu’il nous est possible de l’être.  

- Je vous ai froissée ou j’ai dit quelque chose qui fallait pas, Madame ?

Mais elle me lâche et se détourne pour appeler mon frère.
Si mon cœur le pouvait il se mettrait sans doute à battre plus fort. J'entends sa voix étouffée par le téléphone. Une voix dont je reconnais les inflexions mais pas la tessiture. A quel point ça me paraîtra étrange de voir mon cadet de presque dix ans bien plus vieux que moi ? A quel point il aura changé ? Surement autant que moi. On ne passe pas quarante ans sans évoluer. Surtout s’il s’est séparé de Lavinia. Est-ce que moi j’ai tant changé que ça ? J’ai pas cette impression.

- Il sera là dans trente minutes.
- Parfait. Merci Simone.

Je retourne devant la baie vitrée, dépose le dossier sur un fauteuil et fouille ma poche pour récupérer paquet de cigarettes et briquet. M’en reste plus beaucoup. Ca sera sans doute mon premier stop ce soir. J’en pince une entre mes lèvres et doit m’y reprendre à plusieurs fois pour allumer mon briquet.

- Fais chier, que je grince entre mes dents serrées.

Je me rends compte à quel point je suis fébrile. C’est plus ou moins le moment de vérité. Le moment de savoir si je suis définitivement rayé de la famille Taur par son patriarche ou pas. Patriarche qui aurait dû être moi. Voilà à quoi j’en suis réduit. Lamentable…
Ma clope enfin allumée, j’en avale une longue bouffée, une main dans la poche, le regard perdu sur la ville de Tir Na Nog. Marrant quand, même lorsqu’on a l’éternité devant soi, le temps parait toujours aussi relatif. Quarante années sont passées comme un éclair mais je sens déjà que ces trente minutes vont être bien plus longues.
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Simone Montespan
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- Je vous ai froissée ou j’ai dit quelque chose qui fallait pas, Madame ?
- Vous n'en avez pas les moyens.


Idiot que vous êtes.

C'est la première et dernière fois , se promet-elle, qu'elle se laisse émouvoir par Bertus. Un peu de détachement lui fera le plus grand bien. Elle le laisse aller, se nimbant dans un mutisme empreint de dignité. Elle s'emploie à ranger la pièce, afin d'accueillir Kaelig qui n'est encore jamais venu ici. Elle ramasse les papiers qui jonche le sol, la bouteille de cognac, les verres vides. Nettoyer. Oublier. Reprendre la main sur son environnement en éradiquant la présence du doyen des Taur.

Bertus demeure, pourtant, planté au beau milieu de son salon.

Elle l'entend grogner contre son briquet qui ne s'allume pas et avec un soupir lasse abandonne son ouvrage domestique pour se diriger vers lui. Elle lui prend le briquet des mains.

- Je croyais que nous avions fumé votre dernière cigarette.

D'un geste sûr elle débloque la roulette dont le cliquetis provoque une étincelle puis une flamme. Elle grille l'embout de sa cigarette et referme le briquet avec un claquement sec. Elle braque sur lui un regard étincelant de détermination. Sa beauté n'en est que magnifiée.

- Je vous ferais changer d'avis, Bertus, fait-elle de sa voix suave et profonde avant de lui rendre l'outil. Tôt ou tard.

Elle le plante là, seul fasse au soleil rasant de fin d'après-midi, sur une promesse farouche et un considérable défi. Le temps s'égraine, dans un silence éloquent, jusqu'à ce que Kaelig, toujours ponctuel, se présente à sa porte. La sonnette retentit et Simone observe à la dérobée, Bertus se tendre. Madame ouvre et son esprit est frappé par la similitude du patrimoine génétique des deux frères. Grands, musculeux, les traits taillés dans le roc et les yeux d'un bleu cristallin. Le tarin des Taur, leur marque de fabrique.

- Bonsoir, Kaelig.
- Bonsoir Simone.
Il la gratifie d'une paire de bises amicales qu'on dessert en général pour les amis chers. Votre appel m'a inquiété. Il la regarde en plissant les yeux. Est-ce que tout va bien ? Vous avez l'air agitée.

Intuition de Taureau.
Cette famille est terrifiante.

- Vraiment ? Haussement de sourcil. Je ne vois pas ce qui vous conduit à de telles conclusions.
- Je ne sais pas, quelque chose semble vous chiffonner, j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Et puis,  je trouve curieux d'être invité chez vous, comme ça, alors que vous mettez un point d'orgue à séparer le professionnel du privé.
- Disons que les circonstances ne m'ont pas vraiment laissées le choix et que la barrière entre les deux est devenue poreuse.
- Mon cher "gendre" n'est pas là ?.... Vous me foutez carrément les jetons, là, Simone, si vous en êtes à m'appeler moi, plutôt que lui. Sûre que tout va bien ?
- Certaine, en ce qui me concerne en tous les cas. Venez, je dois vous présenter quelqu'un.
- Votre foutue manie de tourner autour du pot. De temps en temps, ça pourrait être chouette d'aller droit au but, vous croyez p....


Sa phrase meurt dans son gosier. Kaelig Taur, tout en barbe et en cheveux gris, est foudroyé par la vision soudaine de l'homme qui se tient debout au beau milieu du loft de son hôtesse. Bras ballants, bouche ouverte, regard écarquillé, il fixe l'apparition comme on se confronte à un fantôme du passé.

-Bertus... ? souffle-t-il, le timbre fêlé par une émotion vive. Frate mai mare, c'est vraiment toi ?

Le grand et vénérable chasseur a disparu pour laisser place au jeune cadet, dévasté après la tragique disparition de son grand frère charismatique.  Cependant, l'homme avisé reprend vite pieds.

- La Dracu, Simone ! Qu'est-ce que c'est que ce putain d' bordel ?!

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- Je croyais que nous avions fumé votre dernière cigarette.
- J’en garde toujours une pour les grandes occasions.

Elle chourre mon briquet récalcitrant et allume ma cigarette sans aucune difficulté. Le regard vrillé au mieux, farouche, déterminé, elle irradie littéralement et je la fixe, un instant ébloui par ce qu'elle dégage.

- Je vous ferais changer d'avis, Bertus. Tôt ou tard.
Je ricane en récupérant mon bien et souffle un trait de fumée.
- Bonne chance. Y’a pas plus buté qu’un taureau, y parait.

A la vérité, je vois pas tellement de quoi elle parle et je préfère pas m’appesantir sur le sujet. Fouiller trop profond c’est risqué. Je m’en retourne contempler la lente descente de l’astre solaire en savourant ma clope. Mais ses mots résonnent longtemps dans ma tête, pendant que de longs minutes d’attente s’écoulent.
Pourquoi elle s’obstine avec moi ?
Ça doit la titiller que j’ai si peu d’estime pour une nature qu’elle a embrassé volontairement et qu’elle considère comme une seconde chance.

La sonnette résonne soudain et je tends l’oreille malgré moi, le corps crispé, nerveux. La cigarette a fini dans le cendrier et je m’en veux de ne pas l’avoir gardée pour ce moment précis.
J’entends Simone accueillir mon frère. Sans la barrière du téléphone, sa voix me parait plus familière et une vilaine boule piquante vient se loger dans ma gorge tandis que je me redresse de toute ma taille, droit comme un soldat, dos à la lumière faiblissante qui auréole mon grand corps de Taur.

Ils sortent de l’entrée, approchent du salon et je me tiens là, immobile, les bras ballants, mes yeux le cherchant déjà sans plus ciller.
Et puis sans préavis, il est là. Devant moi. Mon petit frère. Bordel qu’est-ce qu’il a changé ! Normal. Lui est vivant. C’est dans l’ordre des choses. C’est moi l’anomalie dans ce tableau. J’observe sa réaction à la loupe, attrapant au vol chaque micro-expression. Mais je ne saisis que le choc profond sur son visage buriné par l’âge. Pourtant c’est toujours mon petit frère que je vois, celui qui nous regardait des étoiles plein les yeux, Silviu et moi. Ses yeux me racontent qu’il en a chié aussi, ils ont perdu quelque chose.
Dis-moi que tu m’as pas tué, petit frère…
Je suis incapable de parler, incapable de bouger. J’hésite entre le serrer dans mes bras et lui coller un pain.

- Bertus... ? Frate mai mare, C'est vraiment toi ?
Sa voix vibrante d’émotion me ramène à moi.
- Salut, frățior. Ouais…ouais c’est bien moi.
La mienne vaut carrément pas mieux. J’ai beau déglutir, la boule part pas et un large sourire fend mon visage rude. Un vrai sourire accompagné d’un petit rire.
- Rahat ce que t’es vieux !

Sans doute pas ma meilleure repartie… mais c’est là, en voyant mon cadet, que l’impact des années écoulées m’apparait enfin. Lui que j’ai vu tout petit et que j’ai tenu dans mes bras alors qu’il venait de naitre. J’étais pas le grand frère du siècle mais j’ai su ce jour-là que je ferais de mon mieux pour l’être.

Le visage de Kaelig change et il se tourne vers mon hôtesse pour l’invectiver avec force.

- La Dracu, Simone ! Qu'est-ce que c'est que ce putain d' bordel ?!

Je fronce les sourcils et vient me poster en un clin d’œil entre elle et mon frère. On est tout proche maintenant et je le dévisage avec intensité. L’émotion des retrouvailles a failli me faire oublier les questions que j’ai à lui poser.

- Hey, on se calme ! Je suis là, tu peux me parler à moi. Simone n’a fait que m’offrir l’hospitalité, ça sert à rien de lui gueuler dessus. Poings serrés, j’essaie de me contrôler. Je suis arrivé cette nuit.
Je sais qu’il est en train de se demander ce que je suis, comment je peux être là avec ma gueule de trente ans. Alors je résume ma situation en un mot.
- Vampire. Ils devaient me tuer mais … j’ai été transformé chez nous, quelques temps après ma « disparition ».
J’ai la mâchoire serrée et je baisse légèrement les yeux, honteux. Putain je devrais pas ! Ca a jamais été mon choix ! J’y suis pour rien et pourtant…Je relève brusquement la tête et lui demande franco, le regard aussi farouche que fragile.

- Est-ce que c’était ton idée, frățior ? De me livrer à ces créatures pour qu’elles me tuent ?

C’est sans doute brutal comme question, mais je m’en fous. D’un part la question me ronge depuis trop longtemps pour que je la retienne plus longtemps et d’autre part, je veux pas lui laisser le temps de se composer une histoire ou une fausse attitude.

- J’ai besoin de savoir Kaelig. Après on pourra parler.    
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Simone Montespan
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- Salut, frățior. Ouais…ouais c’est bien moi.

Kaelig est à la fois chamboulé, heureux et face à un fossé abyssale de questions.

- Rahat ce que t’es vieux !
- Fous-tois d'ma gueule... t'a pas pris une ride.... La Dracu, Simone ! Qu'est-ce que c'est que ce putain d' bordel ?!


Le vieux chasseur semble soudain penser qu'elle savait  cela depuis longtemps et qu'elle lui avait caché. A la grande surprise de Simone, Bertus prend spontanément sa défense. Evidement rien ne se trahit sur sa face blême et maquillée.

- Hey, on se calme ! Je suis là, tu peux me parler à moi.
- Simone depuis quand savez-vous pour...
- Simone n’a fait que m’offrir l’hospitalité, ça sert à rien de lui gueuler dessus. Je suis arrivé cette nuit.


Kaelig coupé dans son élan accepte cette explication de bonne grâce. Madame, elle, demeure parfaitement silencieuse : il est hors de question qu'elle se justifie devant un autre Taur aujourd'hui.
Les épaules de Kaelig s'affaissent, son expression incrédule est teinté d'émotions sincères.

- Bertus... Frate...

Sans crier gare, le vieil homme attrape son frère par les épaules et l'étreint  avec beaucoup d'effusions. Il a les larmes aux yeux. Simone, se sentant de trop dans ce tableau poignant, recule de plusieurs pas. Lorsque le patriarche reflue c'est pour prendre le visage encore jeune mais froid et pâle de son ainé entre ses larges paumes et mieux le contempler.

- Comment c'est arrivé.... ?
- Vampires.
- Sans déconner ?
qu'il raille avec une esclafade rocailleuse mais pleine de chaleur.
- Ils devaient me tuer mais … j’ai été transformé chez nous, quelques temps après ma « disparition ».
- C'est pour ça qu'on a jamais retrouvé ton corps ? J'ai longtemps poursuivi les battus mais quand même Silviu n'y a plus cru, j'ai accepté que je t'avais perdu... toi aussi. Il va être tellement heureux d'te voir ! Est-ce.. est-ce que t'as appris pour Viorel ?


Mais Bertus le coupe brutalement.

- Est-ce que c’était ton idée, frățior ? De me livrer à ces créatures pour qu’elles me tuent ?
- QUOI ?!
La surprise de Kaelig n'a rien de feinte, son offuscation non plus.
- J’ai besoin de savoir Kaelig. Après on pourra parler.    
- Comment ! Comment tu peux penser un truc pareil ?!!!
Son visage est échauffé par un sentiment d'injustice et une douleur vive. Bertus vient clairement de le blesser et, alors qu'il tonne à grosse voix, il pleure en même temps sans réellement s'en soucier. J'ai fait des saloperies dans ma vie, des trucs dont je suis pas fier et qui vont me hanter dans cette existence et dans l'autre! Je vais payer pour ça en assumant ma merde... Mais jamais j't'aurais.. Comment peux-tu ne serait-ce qu'imaginer que moi, je....... Merde pourquoi j'aurais fait ça ?! ça n'a pas de putain de sens !

Le Dormeur tempête sur le tapis duveteux de Simone, faisant des aller-retour nerveux, frappé d'une incompréhension totale. Simone l'observe tout en veillant sur les réactions de Bertus du coin de l'oeil. Elle calmera les esprits si besoin est, ne serait-ce que par égard pour son mobilier.
Brusquement, Kaelig stoppe net, foudroyé par une épiphanie.

- Tu as su, déclare-t-il d'une voix atone. Tu as su pour Tata... C'est comme si le poids du monde venait de lui tomber dessus. C'est Lavinia.... Il secoue la tête comme s'il venait de recevoir un uppercut en pleine poitrine.....Noapte- mama iartă-mi păcatele ! Il se laisse tomber sur un fauteuil et se prend le visage entre les mains. Tout ça... Tout ça est arrivé parce que je l'ai choisi, elle.... gémit-il d'une voix étouffé.

Simone effleure le bras de Bertus. Une manière de l'encourager à poursuivre le dialogue avec son petit frère.

- Je vais vous chercher un remontant. Je reviens. lui souffle-t-elle.

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- Est-ce que c’était ton idée, frățior ? De me livrer à ces créatures pour qu’elles me tuent ?
- QUOI ?!

Il a l’air sincèrement choqué par mon accusation et je me dis qu’après tout ce temps, il n’arriverait pas à feindre aussi bien s’il était vraiment impliqué. Mais je dois être certain. Je veux l’entendre de sa bouche.

- J’ai besoin de savoir Kaelig. Après on pourra parler.
- Comment ! Comment tu peux penser un truc pareil ?!!!

Il a l’air profondément blessé et ça réveille inexplicablement ma colère.
Ma voix grimpe vers les mêmes octaves que Kaelig et roule, grave et pleine d’une fureur mal contenue.

- Et toi comment tu peux m’en vouloir d’y penser ?
- J'ai fait des saloperies dans ma vie, des trucs dont je suis pas fier et qui vont me hanter dans cette vie et dans l'autre ! Je vais payer pour ça en assumant ma merde... Mais jamais j't'aurais.. Comment peux-tu me serait-ce qu'imaginer que moi, je....... Merde pourquoi j'aurais fait ça ?! ça n'a pas de putain de sens !
Les larmes de me cadet me font mal mais je me laisserai pas attendrir tant que la vérité aura pas éclatée. Toute la vérité !
- Y’a plein de trucs dont je t’aurais pas cru capable, frățior … jusqu’à ce que je fouille dans les affaires de Tata après sa mort. Son meurtre je devrais dire !

Kaelig s’arrête. Enfin il a compris.
- Tu as su…Tu as su pour Tata...
- Après le parricide, un fratricide me paraissait pas si improbable que ça ! Qu’est-ce que tu croyais, Nom de Dieu ! Mon timbre se brise un peu mais je me reprends. Tata disparait alors que t’étais seul avec lui et te déclare comme le prochain chef du clan ? Qu’est-ce que t’as cru que ça m’a fait ? Tu pensais que j’allais pas avoir de soupçons ? Tu sortais à peine de l’adolescence Kaelig. Même si Tata t’estimait, je voyais pas pourquoi il aurait fait ça ! C’était mon héritage et celui de Silviu !
- C'est Lavinia...

Il a l’air drôlement secoué mais je poursuis. Faut crever l’abcès une bonne fois pour toute, j’en ai ma claque de laisser la plaie suppurer. Je sers si fort les dents que j’en ai mal.  

- J’ai compris ce qu’elle était. Et ce que vous aviez fait… je suis allée la voir. Elle a utilisé ses pouvoirs contre moi. Quand j’ai réouvert les yeux, j’étais enfermé et attaché au fond d’un trou sans lumière et j’allais plus jamais revoir la lueur du jour…jusqu’à aujourd’hui !
Mes yeux se tournent lentement vers le coucher de soleil derrière la vitre protégée.  

- Noapte- mama iartă-mi păcatele ! Tout ça... Tout ça est arrivé parce que je l'ai choisi, elle...

Un frôlement sur mon bras nu me fait tourner la tête. Simone est toujours là, inébranlable et son calme apaise un peu tout ce qui tourbillonne en moi.

- Je vais vous chercher un remontant pour vous deux. Je reviens.

Je lui adresse un faible sourire de remerciement et reste quelques minutes les bras ballants à observer mon petit frère qui semble porter toute la misère du monde. Je sais pas quoi faire, on m’a jamais vraiment appris à montrer mes émotions en dehors de la colère et de la haine. Mais je souffre. Pour lui, pour moi. Pour ce qui a été gâché…
Je m’approche et m’agenouille devant lui. J’enserre ses poignets entre mes doigts et utilise ma force surnaturelle pour retirer ses mains de son visage. Je me penche pour chercher son regard embrouillé de larmes. Le mien reste sec mais hanté. Mon chagrin reste coincé dans ma gorge, déformant ma voix.

- Je sais pourquoi tu l’as fait frățior… pour la même foutue raison qui fait que je suis allée la voir elle d’abord et que je lui ai proposé de fuir avant que je vous dénonce…Tu voulais la protéger, tu l’aimais…ça se commande pas, c’est pas ta faute… Je lâche ses poignets pour venir enserrer sa nuque et je pose mon front glacé contre le sien. Mais…rahat ! Pourquoi t’es pas venu nous voir ? Pourquoi t’en a pas parlé avec nous avant de faire un truc pareil ? On aurait trouvé un moyen… on était une famille…
Cette fois je déraille et préfère me taire.
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- Je sais pourquoi tu l’as fait frățior… pour la même foutue raison qui fait que je suis allée la voir elle d’abord et que je lui ai proposé de fuir avant que je vous dénonce…Tu voulais la protéger, tu l’aimais…ça se commande pas, c’est pas ta faute… Mais…rahat ! Pourquoi t’es pas venu nous voir ? Pourquoi t’en a pas parlé avec nous avant de faire un truc pareil ? On aurait trouvé un moyen… on était une famille…
- J'pouvais pas, Bertus. Le soir où Tata est mort, il avait décidé de la tuer. Il y serait parvenu si j'avais pas découvert ses plans. J'ai accouru auprès de Lavinia... Il l'avait ligotée, molestée et fait je ne sais quels rituels sur elle. Elle était là, terrifiée dans sa chemise de nuit sanglante.... Il m'a demandé d'être un bon fils, un vrai Taur, et de l'exécuter moi-même. J'ai.. J'ai pas pu.
Sa voix se brise. Il met une poignée de secondes pour reprendre le contrôle de son timbre. Je n'avais aucune intention de faire du mal à notre père, mais dès lors que je lui avais opposé mon refus, il a décidé que je n'étais plus son fils. Je me suis simplement défendu. J'ai eu un coup de chance. Il est mort dans mes bras. Je tenais sa grande carcasse en chialant que j'étais désolé, que je voulais pas... Mais il a usé de tout ce qu'il lui restait d'énergie pour me maudire, Bertus... Il a pris Mère-Nuit pour témoin et il m'a promis que je survivrais à tous mes enfants pour les voir crever. Je suis resté en état de choc et quand j'ai repris mes esprits, Lavinia avait pris les choses en main et échafaudé tout un mensonge.

Kaelig regard son frère avec la même détresse que le jeune homme qui revint en tenant le corps sans vie de son paternel, des décennies auparavant.

- A qui voulais-tu que j'en parle ???! J'avais vingt ans, j'avais tué mon père pour l'amour d'une femme dont l'ambition a transformé un simple accident en meurtre, mon âme était promise aux Fosses. J'étais rongé de dégout et de culpabilité. Plusieurs fois, j'ai voulu me confesser, mais Lavinia m'a convaincu que le silence était la meilleure solution, pour nous deux, pour notre survie et celle du clan, pour la vie qu'on s'imaginait à deux. J'ai enfoui tout ça au fond de moi pendant des années, m'efforçant d'être exactement ce que notre père voulait que je sois, d'être exactement le mari que Lavinia voulait pour elle....

Simone revient avec un deux verre et une bouteille de Țuică, de la Zetea de Medieşu Aurit. Ombre silencieuse en arrière-plan, elle sert un verre à chacun des frères en espérant que ce rappel de leur pays natale les réconfortera.

- J'ai du attendre quarante ans avant d'arriver à en parler. J'ai du attendre Elie... Un long silence file entre les deux hommes. Et toi... pourquoi tu reviens maintenant...? Pourquoi attendre si longtemps ?

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Je m’éloigne pendant son récit et je pose mes fesses sur le tapis sans quitter mon frère du regard. Je savais que notre père pouvait se montrer salaud mais à ce point…
Comment tata a pu faire un truc pareil ?
La détresse de Kaelig le rajeunit et je retrouve celui que j’ai laissé des années en arrière. Y’a tellement de trucs qui pèsent sur ses épaules que j’en reste profondément choqué.
Et comment j’ai pu aimer une femme pareille ?
Cette…cette espèce de monstre qui n’a fait que tout détruire sur son passage ! Son portait me revient soudain en mémoire et à cet instant je me dis qu’elle a foutrement mérité ce qu’il lui arrive. Je me frotte les yeux avec la paume de mes mains, comme si je pouvais effacer tout ça.

- A qui voulais-tu que j'en parle ???! J'avais vingt ans, j'avais tué mon père pour l'amour d'une femme dont l'ambition a transformé un simple accident en meurtre, mon âme était promise aux Fosses.
Je me redresse et arpente à mon tour le sol de l’appartement.
- Mais à moi bordel ! A moi, Kaelig ! A Silviu ou Viorel ! Putain on est frère ! Ça veut rien dire pour toi ou quoi ? Tu croyais qu’on allait terminer ce que tata avait commencé ?
- J'étais rongé de dégout et de culpabilité. Plusieurs fois, j'ai voulu me confesser, mais Lavinia m'a convaincu que le silence était la meilleure solution, pour nous deux, pour notre survie et celle du clan, pour la vie qu'on s'imaginait à deux.
- La putain de salope ! Ah elle a bien joué son coup…

J’accepte machinalement le verre que Simone me tend et le siffle d’une traite… Țuică…les souvenirs de chez moi affluent et une nostalgie étouffante me noue les tripes.

- J'ai enfoui tout ça au fond de moi pendant des années, m'efforçant d'être exactement ce que notre père voulait que je sois, d'être exactement le mari que Lavinia voulait pour elle...
Je sers si fort le verre dans ma poigne qu’il explose en mille morceaux, me laissant la main en sang.
- Rahat ! Désolé Simone…

Heureusement j’ai eu le réflexe de mettre ma main indemne en-dessous pour éviter de tout saloper avec mon sang. Vidé soudain, l’âme meurtrie, je m’écroule à mon tour sur le canapé, les épaules basses, le regard fixé sur le liquide rougeâtre qui coule paresseusement de ma plaie.

- J'ai du attendre quarante ans avant d'arriver à en parler. J'ai du attendre Elie...
- Je suis désolé Kaelig, que je murmure d’une voix aussi morte que mon cœur. J’aurais dû…on aurait dû être là pour toi, y’a quarante ans.
- Et toi... pourquoi tu reviens maintenant...? Pourquoi attendre si longtemps ?

Réflexe de ma vie d’avant mais inutile, je prends une profonde inspiration.

- Celui qui m’a transformé… il voulait m’utiliser pour abattre les Sang-Coureur. Mais j’étais récalcitrant. J’ai un petit rire de dérision. Le lien entre lui et moi faisait qu’il était difficile de contrer sa volonté. Ca a fini en lutte, une lutte mentale qui a duré des années où je suis pas sorti de mon trou. Il était certain de me faire plier mais ce connard a sous-estimé ma volonté et ma haine. Je relève le nez pour adresser un petit sourire complice à mon petit frère. J’ai fini par le faire cramer au soleil mais quand on est immortel…le temps passe différemment…ça avait pris plus de vingt ans pour me libérer de lui. Ensuite j’ai supprimé tous ses sbires à la con, sa petite cour personnelle… Quand j’ai été débarrassé des gêneurs, je suis allé voir Silviu et je lui ai tout raconté. Sauf qu’il n’a rien voulu faire…le temps avait passé et il considérait que faire éclater la vérité ne ferait que diminuer la puissance des Taur alors que le clan avait trouvé une forme d’équilibre… J’étais…enragé. Mon propre jumeau se foutait de me rendre justice, comme si ce que j’avais enduré n’était pas si grave et qu'on m'avait de toute façon oublié. J'étais plus qu'un nom sur une plaque mortuaire. J’ai rencontré Ciulin…et je sais pas pourquoi mais j’ai tout raconté à ta gamine. Je voulais juste…putain j’ai été con ! Je sais qu’elle a fugué ensuite et moi je suis parti aussi. J’ai essayé d’oublier … mais ça m’a rendu…amer. Et puis j’ai pas arrêté d’entendre des rumeurs sur les Sang-Coureur, leur rapatriement ici, leur dislocation, la mort de Viorel… tout me revenait en pleine face et j’avais besoin de réponses…je voulais savoir…pourquoi Lavinia me détestait à ce point…pourquoi toi tu m’avais fais ça… et je savais que si moi j’avais maintenant l’éternité, c’était pas ton cas ni celui de ta femme…ex-femme.  

Mon récit me laisse exsangue de toute énergie, rincé par ces drames à répétition qui ont touché ma famille.

- Alors je suis venu...tu connais la suite.
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Le verre éclate dans le poing de Bertus.

- Rahat ! Désolé Simone…
- Aucune importance, ça n'est que du verre...


La vampire part en quête d'un linge propre dans la cuisine. Elle revient s'agenouiller en face de Bertus. D'un geste doux, elle prend sa paume égratignée et retire consciencieusement chaque tesson fiché dans ses plaies. Elle éponge ensuite le sang qui rougit lentement la serviette immaculée puis referme les doigts du vampire sur le tissus en boule.  Il y a une délicatesse silencieuse dans le regard qu'elle échange avec Bertus. Médusé, Kaelig l'observe faire, interloqué par son attitude pour le moins inhabituelle. Il n'a jamais vu Madame dédiée à quelqu'un d'autre qu'Asmodée. Simone se redresse, ramasse le reliquat d'éclats de verre tombés sur la moquette et s'en va jeter le tout à la poubelle.

- J'ai du attendre quarante ans avant d'arriver à en parler. J'ai du attendre Elie...
- Je suis désolé Kaelig, J’aurais dû…on aurait dû être là pour toi, y’a quarante ans.
- Le sois pas. A cette époque... Je sais pas si je vous aurez écouté. J'étais enfermé en moi même......Et toi... pourquoi tu reviens maintenant...? Pourquoi attendre si longtemps ?

Le récit de son ainé, laisse Kaelig muet et mortifié. Viorel, en crevant d'un arrêt cardiaque est peut-être celui qui a su s'en tirer le mieux.

- Quand j’ai été débarrassé des gêneurs, je suis allé voir Silviu et je lui ai tout raconté.
- Silviu était au courant ?!
- Sauf qu’il n’a rien voulu faire…le temps avait passé et il considérait que faire éclater la vérité ne ferait que diminuer la puissance des Taur alors que le clan avait trouvé une forme d’équilibre… J’étais…enragé. Mon propre jumeau se foutait de me rendre justice, comme si ce que j’avais enduré n’était pas si grave et qu'on m'avait de toute façon oublié. J'étais plus qu'un nom sur une plaque mortuaire. J’ai rencontré Ciulin…et je sais pas pourquoi mais j’ai tout raconté à ta gamine.


Kaelig a un espèce de rire sans joie qui sonne aigre.

- Alors c'est par toi.... C'est par toi qu'elle a su. Je me suis toujours demandé comment, mais, elle a jamais voulu lâcher sa source.
- Je voulais juste…putain j’ai été con ! Je sais qu’elle a fugué ensuite et moi je suis parti aussi.
- Elle a pas fugué...... Je l'ai banni. Sa mère et moi on l'a foutu dehors. Quand elle s'est confrontée à moi, avec toute sa hargne en me traitant de menteur et d'hypocrite, je lui ai posé un ultimatum de gros lâche : Elle fermait sa gueule ou je la reniais. J'espérais que la menace serait assez forte pour qu'elle choisisse la première option. Mais elle a hérité de ta grande gueule et de ton inflexibilité face à l'injustice. Elle s'est barré et sa propre mère n'a rien fait pour la retenir. ça a été l'une des plus effroyable erreur de ma vie... Putain, si seulement ça a avait été la seule...

Kaelig siffle à son tour son godet d'eau de vie cul-sec. Simone est revenue avec un nouveau verre pour Bertus et ressert les deux hommes.

- J’ai essayé d’oublier … mais ça m’a rendu…amer. Et puis j’ai pas arrêté d’entendre des rumeurs sur les Sang-Coureur, leur rapatriement ici, leur dislocation, la mort de Viorel… tout me revenait en pleine face et j’avais besoin de réponses…je voulais savoir…pourquoi Lavinia me détestait à ce point…pourquoi toi tu m’avais fais ça… et je savais que si moi j’avais maintenant l’éternité, c’était pas ton cas ni celui de ta femme…ex-femme. Alors je suis venu...tu connais la suite.
- Beaucoup de choses ont changé. J'ai changé. Mes enfants sont des sorciers, ma compagne est une démone, certains de mes amis les plus chers sont des créatures que je chassais sans pitié auparavant.


Le vieux guerrier lorgne Simone avec un sourire et lève son verre vers elle comme pour lui rendre honneur. Cette dernière lui sourit paisiblement.

- Les Sang-Coureurs tels que nos ancêtres l'ont forgé n'a plus sa place à notre époque. De nouvelles alliances sont nécessaires, vitales même si nous voulons pouvoir faire face à la menace d'Unseelie. Nos actes en tant que chasseurs ont précipité le chaos ambiant. Nous avons contribué aux dessein de la salope du Brouillard.
- Votre langage Kaelig.
- Veuillez m'excuser, Simone.

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Je contemple le tissu rougi que je sers toujours dans mon poing puis lève les yeux vers Simone. J’ai encore la douceur de ses gestes inscrit dans ma peau…

- Beaucoup de choses ont changé.
J’émets en rire narquois tout en retirant doucement la serviette de ma main qui a déjà complètement cicatrisée.
- Tu m’en diras tant…
- J'ai changé. Mes enfants sont des sorciers, ma compagne est une démone, certains de mes amis les plus chers sont des créatures que je chassais sans pitié auparavant.

L’échange entre mon hôtesse et mon frère ne m’échappe pas. Manifestement Kaelig la respecte beaucoup. Ce qui n’est pas tellement étonnant ni difficile à concevoir. Je suis mon cadet et siffle une bonne gorgée d’alcool.

- T'as jamais fait les choses à moitié, frățior. Tu peux aussi rajouter un frère suceur de sang à ta liste maintenant.
- Les Sang-Coureurs tels que nos ancêtres l'ont forgé n'a plus sa place à notre époque. De nouvelles alliances sont nécessaires, vitales même si nous voulons pouvoir faire face à la menace d'Unseelie. Nos actes en tant que chasseurs ont précipité le chaos ambiant. Nous avons contribué aux dessein de la salope du Brouillard.
- Votre langage Kaelig.
- Veuillez m'excuser, Simone.

Le voir se faire gentiment rabrouer me fait sourire - moi j’y ai pas eu le droit…encore - tout en méditant ses paroles.

- Evoluer ou disparaitre… on en revient toujours à ça au final… Je suppose que ce truc…Unseelie est responsable du brouillard… Je m’accorde un autre moment de réflexion puis m’adosse sur le siège du canapé. C’est un coup des Corb, hein ? La venue des Sang-Coureur à Tir Na Nog ? Ils ont eu une vision de ce qui allait se passer… foutus voyants… Les autres clans ont tous suivi le mouvement sans rechigner ? Putain si c’est le cas c’est que t’es devenu un sacré chef. Non attends laisse-moi deviner…les Vulpe ont pas causé de soucis, ni les Corb…les Sarpe par contre…

Je me relève pour venir admirer le dernier spectacle de cette journée unique en sirotant mon Tuiça. Dehors le soleil se couche lentement et le ciel se part déjà de ses couleurs nocturnes, familières. Je me sens inexplicablement las alors que j’ai techniquement pas besoin de repos. Mon corps a encore des réflexes purement humains parfois, de vieux reliquats.
Je lève mon verre en direction du globe solaire et murmure pour moi-même.
- C’était sympa de te revoir.
Puis je me retourne et dépose le verre vide et en un seul morceau sur la table basse.

- Je vais pas tarder… Vous allez enfin être débarrassée de moi Majesté, que j’ajoute avec un petit sourire à son intention. Kaelig, si on t’a fait venir ici c’est parce que notre rencontre devait rester discrète. Je peux pas faire grand-chose pour le Brouillard mais Simone m’a parlé de votre problème de Hurlants. Mon rictus s’agrandit pour se faire plus féroce. Tu me connais, j’aime pas laisser les saletés trainer dans les coins alors j’ai accepté de jouer les agents double pour voir un peu ce qui se trame chez eux. Parait que j’ai le profil idéal… Ca implique que je joue le rôle du connard de grand frère revanchard et plein de haine qui rêve que de vengeance et de prendre ta place. En gros. Tu connais la chanson, moins de personne sont au courant, plus j’ai de chance de pas me faire choper. On s’est aussi dit que ça serait bien d’organiser des retrouvailles plus « officielles », voyantes et mouvementées. Pour que le scénario soit plus crédible. Mais…je préférais que tu sois au courant avant et qu’on…parle avant de se foutre sur la gueule pour la galerie.
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- Evoluer ou disparaitre… on en revient toujours à ça au final…
- Toujours, Bertus, appuie Madame de sa voix posée.
- Je suppose que ce truc…Unseelie est responsable du brouillard…
- Ouais. Avec "Madame" et... "Monsieur" on est en train de monter une expédition dans le Brouillard. ça prend un peu de temps, j'essaie déjà de rendre mon nouveau groupe fonctionnel. Entre des démons révolutionnaires et des chasseurs bourrus humains???? T'imagines bien que c'est pas l'évidence même. Je table sur quelques mois avant de vraiment pouvoir nous lancer.
- C’est un coup des Corb, hein ?
- Quoi ?
- La venue des Sang-Coureur à Tir Na Nog ? Ils ont eu une vision de ce qui allait se passer… foutus voyants…
- Parle pas de Virgil comme ça. C'est un très bon Selen et c'est aussi mon meilleur ami.
- Les autres clans ont tous suivi le mouvement sans rechigner ? Putain si c’est le cas c’est que t’es devenu un sacré chef. Non attends laisse-moi deviner…les Vulpe ont pas causé de soucis, ni les Corb…les Sarpe par contre…
- Tous. Les Sarpes ont suivi aussi, pas sans rechigner, on va pas se mentir : ça reste des chieurs dans l'âme. Magdalena n'est pas venue en personne, elle a envoyé son fils et sa soeur. Le gamin est mort à l'apparition du Brouillard, ça a forcé cette vieille vipère à sortir de son trou doré. Elle a la haine sévère et t'inquiète que depuis que j'ai déclaré la fin des Sang-Coureurs, elle s'est empressée de récupérer le nom et les miettes. Elle est cul et chemise avec l'Institut Cryptozoologique du Vatican.
- Ils ont la main mise sur cette ville depuis quelques années à force de noyauter les pouvoirs publics et d'injecter de l'argent dans les infrastructures de la ville, précise Simone. Ils ont même leur propre chaine de télévision locale qui diffuse des émissions de désinformations de leur jolie prophétesse. Depuis la mise en place de la quarantaine, il chapeaute aussi l'action militaire.
- Monsieur, Madame et moi-même, ont contrebalance avec nos propres moyens. C'est pas la thune qui nous manque. Ceci étant, on a pas Dieu dans nos atouts, ponctue Kaelig avec un petit rire sardonique. Pour en revenir au sujet, la majorité du clan m'a suivi, les autres sont partis chialer dans le giron de Magda; Les Corbs sont tous avec nous; Les Vulpe, fidèles à eux même, ont préféré garder une totale indépendance, bien que Paula et surtout son petit fils, Nardus, continuent de collaborer avec nous. En bref, tu débarques en plein boxon , Frère.

La nuit tombe. Bertus, silencieux semble réfléchir à ce tableau d'ensemble chargé et chaotique.

- C’était sympa de te revoir.
- Tu t'en vas déjà?
- Je vais pas tarder… Vous allez enfin être débarrassée de moi Majesté.
- Ma vaisselle vous en est gré, Bertus, répond-t-elle sur le même ton et avec le même sourire.

Kaelig les regarde tour à tour en se disant qu'il a du raté un épisode et qu'il y a une connivence étrange entre ces deux là. Un truc de vampires peut-être.

- Kaelig, si on t’a fait venir ici c’est parce que notre rencontre devait rester discrète. Je peux pas faire grand-chose pour le Brouillard mais Simone m’a parlé de votre problème de Hurlants.
- Ah... fait l'homme avec prudence tout en attendant la suite.
- Tu me connais, j’aime pas laisser les saletés trainer dans les coins alors j’ai accepté de jouer les agents double pour voir un peu ce qui se trame chez eux. Parait que j’ai le profil idéal…
- Attends... Quoi ? Kaelig se tourne brusquement vers Madame, sourcils froncés. Sérieusement, Simone ? Avec tout le respect que je vous dois, et j'en ai beaucoup, vous déconnez pas un peu menu sur ce coup? Bertus vient à peine d'arriver que déjà vous l'envoyez sur le front.
- Je n'ai fait que lui proposer le travail. Il a décidé tout seul de le prendre. Je comprends pleinement l'aspect émotionnellement délicat de tout ceci, mais je sais que le stratège que vous êtes, Kaelig, entrevoit déjà les opportunité d'un tel plan.
- Evidemment que je les vois. C'est moi qui vous ai suggérer qu'il fallait infiltrer ces abrutis.
- Et j'applique vos excellents conseils.
- J'espérais juste que ce serait pas en envoyant un membre de ma famille!... même si... Je comprends ce choix. Bertus a un profil inespéré... concède-t-il à contre-coeur.
- Ca implique que je joue le rôle du connard de grand frère revanchard et plein de haine qui rêve que de vengeance et de prendre ta place. En gros.
- J'aime pas ça.
- Je m'engage à veiller sur votre frère personnellement, ajoute Simone.
- Tu connais la chanson, moins de personne sont au courant, plus j’ai de chance de pas me faire choper. On s’est aussi dit que ça serait bien d’organiser des retrouvailles plus « officielles », voyantes et mouvementées. Pour que le scénario soit plus crédible. Mais…je préférais que tu sois au courant avant et qu’on…parle avant de se foutre sur la gueule pour la galerie.
- Ouais... J'pense que mon vieux palpitant s'en serait pas bien remis.... Kaelig pousse un soupir à fendre l'âme. Rahat, vous faites vraiment chier tous les deux ! Vous l'avez salement ficelé votre paquet cadeau. J'ai pas vraiment d'autre choix que de l'accepter et de fermer ma gueule. Des idées pour votre petit "Bad Buzz", Madame ?
- L'Arena me semble trop évident et sans doute pas assez sécurisé pour Bertus. Ce serait dommage que vos Dormeurs ou bien Elehiel le réduise en charpie avant même qu'il ne soit approché par les Hurlant. Il faut un endroit public, fréquenté par leurs recruteurs et dans lequel votre présence ne sonnerait pas faux.
- Un soir où Elie se produit à L'Eden's Rest?
- Par exemple...
- Ok....
- A part moi, et vous, qui est au courant ? "Monsieur", j'imagine.
- Pas encore, mais il le sera.
- Ciulin ?
- Seulement si "Monsieur" juge nécessaire de communiquer cette information à son époux-se. Simone se tourne vers Bertus. Il me faut un moyen de vous joindre et de vous retrouver pour mettre en place les derniers détails. Puis-je vous fournir un téléphone dévolu à cet usage, prépayé et sans GPS activé ?

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Madame is not amused.
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Bertus Taur
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- Ouais... J'pense que mon vieux palpitant s'en serait pas bien remis…
- T'es devenu un petit fragile avec l'âge frățior ?
- Vous faites vraiment chier tous les deux !
J'ai un petit ricanement moqueur.
- Oh allez...tu sais plus comment t'amuser ? Ça va être fun ! Moi et ces petits merdeux de terroristes...tout un programme. Et puis au pire il m'arrive quoi ? Je re-meurs. Bon bah la terre va pas s'arrêter de tourner.
- Vous l'avez salement ficelé votre paquet cadeau. J'ai pas vraiment d'autre choix que de l'accepter et de fermer ma gueule. Des idées pour votre petit "Bad Buzz", Madame ?

Ils mettent ensuite au point nos retrouvailles moins fraternelles et j'écoute qu'à moitié en enfilant mon pull et mon manteau.

- A part moi, et vous, qui est au courant ? "Monsieur", j'imagine.
- Pas encore, mais il le sera.
- Ciulin ?
- Seulement si "Monsieur" juge nécessaire de communiquer cette information à son époux-se.
- Sérieusement vous en avez pas marre avec vos "Monsieur" et vos "Madame" ? Ça me donne l'impression d'être un domestique dans une baraque cossue.
- Il me faut un moyen de vous joindre et de vous retrouver pour mettre en place les derniers détails. Puis-je vous fournir un téléphone dévolu à cet usage, prépayé et sans GPS activé ?

J'hausse un sourcil et étire un sourire amusé.

- Ah oui nos rendez-vous en tête à tête ! Faites donc Simone. Utiliser le mien semble un peu trop risqué. Vous donnerez le numéro à mon frère tant qu'on y est, je designe Kaelig du menton. En cas d'urgence, frățior. Tant qu’on y est je cracherai pas contre une petite avance sur salaire. Cette sangsue de passeur m’a tout pris et m’a fait payer un supplément pour ma bécane…l’enfoiré. Du coup j’ai plus un radis en poche et tant qu’à faire j’aimerai éviter de devoir trouver une piaule pas fiable pour la journée ou pire une grotte…

Une fois habillé de pied en cape, je me dirige à nouveau vers mon frère. Je reste quelques secondes comme un couillon à le dévisager, une main sur son épaule, ayant encore du mal à concevoir qu’il est bien là et qu’il n’a vraiment rien à voir avec tout ce qui m’est arrivé. Je l’entraine dans une accolade fraternelle et peut-être un peu maladroite avant de reculer.

- Rahat, désolé j’suis froid comme un mort. Ça doit pas être super agréable.
J’ai de nouveau une boule dans le gossier.
- Frățior, mi-a fost dor de tine. Si tu vas dans les Fosses…tu me feras le plaisir de revenir fissa…j’ai pas envie de passer mon éternité tout seul, ok ?

Je m’avance ensuite vers Simone et récupère au passage le téléphone que j’enfourne directement dans la poche de mon manteau. J’hésite une seconde puis attrape délicatement sa main et lui fait un baise-main délicat du bout des lèvres, un petit sourire en coin. Je suis pas certain que le geste lui plaise mais c'est venu sans réfléchir.  

- Merci pour tout, Simone. J’attends votre appel pour la suite des évènements…  
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