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 On ne réveille pas la lionne qui dort // Ébène & Theodora

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Ébène Maintenon
Ébène Maintenon
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- Ce sont des vévés, n’est-ce pas ? Papa Legba ?
- En effet. C'est l'esprit qui ouvre les portes entre els mondes. Un messager entre les dieux. Avez-vous apporté ce que je vous ai demandé ? Un objet qui vous est personnel pour symboliser Sekhmet ?


Theodora lui remet une sorte d'amulette à l'effigie du soleil. Qu'il récupère avec beaucoup de délicatesse. Il fronce néanmoins les sourcils.

- Enlevez-vos gants, réitère-t-il avec une certaine fermeté. Il faut que chaque extrémité du corps soit nue.
- Vous…vous n’avez pas été très prolixe en détails sur ce qu’il va se passer ce soir. Je sais que dans le meilleur des cas, j’entrerai en communication avec Sekhmet, mais…que ce passera-t-il dans le pire ?
- Le pire ?
Il la regarde sans comprendre.
- Est-ce que c’est le moment ou je dois vous dire que j’ai un chat qui m’attend à la maison et que si je viens à…disparaitre il faudra trouver quelqu’un pour s’occuper de lui ?
- Vous êtes... inquiète.
Réalise-t-il soudainement.

Ebène dépose l'amulette dans un petit bol au centre des veves et se redresse pour s'approcher d'elle. Il pose maladroitement ses mains autour de ses épaules et les presse dans une tentative un peu gauche de la rassurer. Il est rouillé en relations humaines. La spontanéité du clan Murtagh lui manque. Les enfants lui manquent.

- Tranquillisez-vous Theodora. Personne ne va disparaitre aujourd'hui. Je vais simplement isoler vos deux esprits pour qu'ils n'entrent pas en collision, ni ne se heurtent l'un l'autre. Prenez cela comme un acte de médiation mais sur un plan ésotérique. Entendu ?

Il la regarde avec, il l'espère, autant de douceur que possible.

- Je n'ai pas voulu vous effrayer. Sans doute mes explications manquaient de forme. Je ne suis pas très doué pour les formes. Haussement d'épaules d'excuse.

Il lui prend la main à nouveau et la guide, là où elle doit s'asseoir, dans un cercle plus petit contenu dans un autre plus large et parsemé de vévés.

- Prenez place ici. Je vais devoir nous purifier avec la décoction qui infuse dans ce récipient. Il désigne la calebasse d'eau trouble qui hume les épices, tout en allumant les bougies une à une. Vous allez être mouillée. Vous pouvez garder ou retirer votre chemisier, mais j'ai besoin que votre gorge soit visible.

Pour sa part, il retire sa chemise de lin blanc. La lueur des bougies accroche les nombreuses cicatrices qui parcourent son derme : lacérations, brûlures, impacts de balles,... Mais la plus édifiante, la plus impressionnante est sans doute cette scarification effectuée à l'échelle de tout son dos, représentant le veve d'Erzulie Dantor. Une marque au fer rouge pour un esclave zombie dévoué. Ebène s'agenouille et opère des ablutions sur lui même, faisant ruisseler la préparation en déversant lentement et par petites quantités prélevé dans un bol le liquide sur sa tête. Il passe une main dans sa chevelure humide pour ramener ses boucles noires en arrière.

- A vous. déclare-t-il simplement. Ebène glisse ses doigts sur le côté de son visage et le renverse légèrement en arrière. Fermez les yeux.

Il effectue la même gestuelle que pour lui, mais avec une délicatesse caressante, inconsciemment sensuelle. Il trempe le sommet de son front, et aide l'eau de riz à dévaler les reliefs de son visage, à se faire un chemin jusqu'à sa gorge, là où il pose sa paume entre ses deux seins.

- Voilà. Nous allons pouvoir commencer....


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Theodora Henning
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- Tranquillisez-vous Theodora. Personne ne va disparaitre aujourd'hui. Je vais simplement isoler vos deux esprits pour qu'ils n'entrent pas en collision, ni ne se heurtent l'un l'autre. Prenez cela comme un acte de médiation mais sur un plan ésotérique. Entendu ?
- Entendu. Une simple médiation.

Elle fait l’effort de sourire, rassurée par ses mots, la chaleur et la pression de ses paumes sur ses épaules. Theodora note pour la première fois un semblant de vie dans ses yeux sombres.

- Je n'ai pas voulu vous effrayer. Sans doute mes explications manquaient de forme. Je ne suis pas très doué pour les formes.

- J’avoue avoir arpenter toutes les formes de supports de recherche sur la magie vaudou pour essayer de comprendre ce qui m’attendait ce soir mais… ce genre d’informations ne semble pas se trouver si facilement.

Elle retire obligeamment ses gants et les laisse sur un meuble bas. Après une certaine hésitation, elle glisse sa main dans la sienne et il la guide cette fois dans un cercle où elle s’assoit sur les genoux, paumes à plat sur les cuisses.

- Prenez place ici. Je vais devoir nous purifier avec la décoction qui infuse dans ce récipient. Vous pouvez garder ou retirer votre chemisier, mais j'ai besoin que votre gorge soit visible.

Parfait, la gêne s’invitera donc au côté de l’anxiété. Lentement, elle défait un à un quelques boutons de son chemiser, jusqu’à ce que la dentelle noire de son soutien-gorge soit clairement visible. Il ôte à son tour sa chemise et Theodora laisse échapper une faible exclamation de surprise.

- Mon dieu…qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?

Son torse entier représente des traces en tout genre, brûlures qu’elle reconnait bien, marque de lacération ? et les autres… elle tend machinalement une main vers ce parchemin sculpté vivant mais se reprend et la repose sur sa cuisse. Elle aperçoit un veve scarifié sur son dos…le même que marqué sur le sol un peu plus loin. Erzulie Dantor peut-être ? Marqué comme un animal. Son esprit renâcle à cette seule pensée. Personne ne devrait être privé de sa liberté.
Il s’enduit de la préparation aux fortes senteurs et Theodora l’observe avec une curiosité teintée d’envoûtement. Il redresse ensuite la tête, les boucles plus folles que jamais. La jeune femme a soudain l’envie saugrenue d’y passer les doigts pour en apprécier la texture et l’épaisseur. Le contexte de ce rituel commence à lui donner de bien étranges idées.

- A vous. Fermez les yeux.

Ebène commence alors la même chose sur elle, posant sa main sur son visage et Theodora ferme les yeux à contre cœur. Les sensations de ses doigts sur elle en sont décuplées. Elle a l’impression que sa peau vibre à son contact et anticipe chaque mouvement sans les voir. Son derme se hérisse de chair de poule, sa respiration s’accélère. Si elle osait, elle certifierait avec assurance qu’il s’agit sans doute d’un des moments les plus troublants, voire sensuels de sa vie. Lorsqu’elle réouvre les paupières, elle a le visage, le cou et la gorge mouillés. Il pose soudain sa main entre ses seins sans pouvoir manquer de remarquer à quel point sa respiration s’est faite rapide.

- Voilà. Nous allons pouvoir commencer...

Son corps se tend, prêt à fuir cette folie. Mais Theodora s’oblige à ne pas bouger et vrille soudain ses yeux dans les siens, cherchant involontairement un soutien. Elle déglutit, le cœur incroyablement rapide et hoche simplement la tête.
- Je vous fais confiance.
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Ébène Maintenon
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- Mon dieu…qu’est-ce qu’il vous est arrivé ?
- Dieu n'a que peu joué de rôle en la matière. Lorsqu'on ne ressent pas la douleur, il est difficile de prévenir la blessure.


Ebène opère les ablutions purificatoires en préambule. En posant sa paume sur le coeur de Theodora, il le sent palpiter sous ses doigts avec force et fracas. La dentelle noire transparait sous le tissus trempé de son chemisier. Sa poitrine pulse au rythme effréné de sa vie. Imperceptiblement, il écarte ses phalanges. Est-ce lui qui produit cette effervescence ou l'angoisse du rituel ? L'idée parasite de s'égarer sur sa peau pour la toucher davantage l'effleure. Une idiotie qu'il chasse aussitôt. Il se doit de rester concentré.

- Voilà. Nous allons pouvoir commencer...
- Je vous fais confiance.
- Quoi qu'il se passe, ne vous effrayez pas, ne quittez ni votre place, ni ce cercle. C'est impératif.
Geste spontané qui le surprend lui même, il lui caresse la joue d'un revers de doigts. Je veille sur vous deux et ne vous veux aucun mal.

Ebène se lève et entame une danse d'une langueur particulière. Ses muscles roulent sous sa peau couturée et humide de manière lente, hypnotique, comme un serpent sortant de sa mue. Il entonne un chant langoureux de son timbre grave de bariton.

-Benediksyon Vyèj, jenn fi nwa m '
Ou te fèt sou tè sa a ak gwo pouvwa ak syèl la te doue
Ou ak bonte imans pou ke ou transmèt li bay pitit ou yo.
Mwen admire Grandè ou ak mwen mete konfyans ou nan ou nan lòd ke
ou ban m' pwoteksyon kont tout danje ki fè fas a mwen...*


Bénie soit la Vierge, ma jeune fille noire,
Tu es née sur cette terre avec une grande puissance que le ciel t'a donné,
Avec une immense gentillesse pour que vous la transmettiez à vos enfants.
J'admire ta grandeur et j'ai confiance en toi,
tu me protèges de tous les dangers que j'affronte...

Il recommence cette prière par deux fois. La flamme des bougies de couleur rouge vacille et semble danser au même rythme que lui. Puis il change soudain de posture, et entame une série de pas bondissants en l'honneur du deuxième loa dont il réclame les faveurs. Son corps luisant accroche la lumière à mesure que son corps entre en transe.

-Atibon Legba, l'ouvri bayé pou moin, agoé!
Papa Legba, l'ouvri bayé pou moin,
Pou moin passez!
Lo m'a tounin, m'salué loa-yo.
Vodou Legba, l'ouvri bayé pou moin,
Pou moin ça rentrer!
Lo m'a tounin, m'a remercié loa-yo. Abobo.*


Atibon-Legba, ouvre la barrière pour moi, agoé!
Papa-Legba, ouvre la barrière pour moi,
Que je puisse passer!
Quand je me retournerais, je saluerais les Loas.
Vodou-Legba, ouvre la barrière pour moi,
Quand je me retournerais, je remercierais les Loas.


Les flammes des bougies noires gonflent et pétillent d'une nouvelle énergie. Ebène retombe à genoux devant Théodora, les prunelles comme blanchies à la chaux vive, les bras levés. En cet instant, il est l'instrument des loas, le vecteur de leurs paroles. Il verse la liqueur de prune marinée dans le bol où se trouve l'amulette que la jeune femme a apportée.

-Isit la se kle nan pòt la ant de lespri yo. De chanm apa, de lavi nan yon sèl.

Voici la clé de la porte entre les deux esprits.
Deux chambres séparées, deux vies en une.

Il trempe son pouce dans l'alcool et l'appose sur le front du professeur, dessinant un cercle.

- Mwen louvri pòt la, mèsi Papa Legba*


J'ai ouvert la porte, Merci Papa Legba.

Il recommence en visant le creux entre ses deux seins, cette fois.

- Kè ou pwoteje, mèsi Ezili Dantor*

Votre coeur est protégé, merci Ezili Dantor

Il boit une lampée du liquide, attrape Théodora par la nuque et ses lèvres happe les siennes, déversant le liquide licoreux dans sa gorge. Une partie coule sur son menton, qu'Ebène , sans avoir conscience de ce qu'il fait, lape et ramène à sa bouche pour qu'elle n'en perde pas une miette.

- Pawòl ou yo lage. Dyalòg la louvri tankou pòt la.

Vos mots sont libérés.
Le dialogue s'ouvre comme la porte.

Soudain, en lieu et place d'Ebène, Theodora visualise Sekhmet qui la regarde avec autant d'incrédulité qu'elle, autant d'inquiétude et de questions au bout des lèvres. L'agent des Loa a ouvert la voie, à Theodora et la déesse de désormais l'emprunter. Ensemble.


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Theodora Henning
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- Quoi qu'il se passe, ne vous effrayez pas, ne quittez ni votre place, ni ce cercle. C'est impératif.
Elle hoche faiblement la tête.
- J'ai compris.

Son geste tendre de réconfort la désarçonne complètement et elle ne quitte pas ses yeux sombres, s'y accroche comme si sa vie dépendait.

- Je veille sur vous deux et ne vous veux aucun mal.
- Je sais… souffle-t-elle avec une confiance tacite qui la surprend elle-même, frôlant de ses doigts rêches la main qui s'attarde près de son visage.

Il entame alors le rituel et Theodora en est une spectatrice attentive, tendue et fascinée tout à la fois. Ébène est magnifique et terrifiant. La flamme des bougies palpite et Theo ne peut pas s'empêcher de les surveiller du coin de l'œil. Le feu, quelqu'en soit la forme, la met mal à l'aise et l'angoisse. Elle ne bouge pas d'un millimètre pourtant, sursaute à peine lorsqu'il retombe devant elle, les yeux blancs, et qu'il bénit son front puis son cœur.

Elle émet toutefois un petit cri de surprise quand, en pleine transe, il lui attrape la nuque et colle ses lèvres aux siennes sans prévenir. Yeux écarquillés, elle comprend soudain pourquoi il l'a fait lorsque ce qu'elle pense être de la liqueur coule dans sa gorge. Sa langue sur son menton déclenche un frémissement de tout son être. A son corps défendant, elle se tend vers lui. Ses doigts serrés sur son pantalon pour s'empêcher de le toucher, elle laisse échapper un léger gémissement lorsqu'il ramène cette langue vagabonde dans sa bouche.
Le rituel...tout ça fait partie du rituel...il ne semble de tout façon pas totalement maître de son corps.
Étonnement, son corps accepte l'alcool qu'il rejette pourtant habituellement sans exception.

- Pawòl ou yo lage. Dyalòg la louvri tankou pòt la.

Il semble finalement qu'elle ait fermé les yeux parce que lorsqu'elle ouvre à nouveau les paupières une femme à tête de lionne se tient à la place d'Ebene, auréolée d'un halo doré éblouissant. Les deux figures féminines se jaugent, se contemplent, interloquées.

- Sekhmet !

La déesse penche la tête sur le côté, ses yeux fauves absolument hypnotiques se posent sur elle avec curiosité.
- Ainsi, c'est toi qui m'a délivrée de ma prison pour m'enfermer en toi. Au moins ne suis-je plus dans un objet statique.
- C'était...c'était un accident. Je n'ai jamais voulu ça.

Sans qu'elle ne s'en rende compte Theo parle en ancien égyptien comme s'il s'agissait de sa langue maternelle. Sekhmet est d'un grand calme par rapport à ce qu'elle démontre lorsqu'elle cherche à sortir de sa tête et sa voix grondante à des inflections plus charmantes, presque sensuelles.

- Ce n'est pas à toi que j'en veux. Mon père, mon époux, mon propre fils et le pharaon a qui j'ai accordé ma bénédiction m'ont trahie ! Trop effrayés par ma fureur, ils se sont ligués contre moi et m'ont enfermée. Je veux sortir. Je veux reprendre ma place dans ce monde qu'on m'a arraché !

Theo reste calme et essaie de faire perdurer ce dialogue apaisé.

- Si vous acceptez de ne pas...libérer votre rage sur ce monde, j'y consentirai volontiers. Nous pourrions… cohabiter en bonne entente.

Un rugissement féroce sort de la gorge de la déesse.

- Cette colère n'est pas mienne et je ne la maîtrise pas ! J'en suis tout aussi prisonnière que je le suis de toi humaine !
- Je m'appelle Theodora. Theo.
- Theo...répète la déesse en plissant les yeux. Tu sembles être une femme intelligente et j'ai constaté que tu connais notre culture. Tu sais alors que je ne suis que le réceptacle de la colère de Rê. J'ai été ainsi faite !
- Donc...Quoique je fasse, vous allez tout détruire si je vous laisse utiliser mon corps ?
- En l'état oui quand bien même je ne le souhaite pas. Malgré ta volonté Theo, cela arrivera. Tôt ou tard. Mon esprit est plus fort que le tien.

Theo ouvre la bouche pour répliquer mais que peut-elle dire ? Que peut-elle contre l'esprit d'une déesse dans le berceau de l'humanité
? Mais elle refuse de baisser les bras. Ça n'est pas de cette façon qu'elle fonctionne et elle s'est toujours battue pour obtenir se qu'elle voulait. C'est pourquoi elle ne laisse pas la chape de désespoir peser sur ses épaules très longtemps.

- Je… je peux au moins essayer de vous contenir...Le temps de trouver une solution. Il y a forcément une solution !
- La déesse montre ses crocs dans un sourire féroce, amusée.

- C'est bien, tu es courageuse. Je respecte cela. Il a bien une solution. Pour m'apaiser le puissant Rê me donnait à boire une décoction dont lui seul avait le secret.
- Vraiment ? Où est la recette ?
- Perdue. Tu n'imagines tout de même pas que les choses soient si faciles ? Cherche parmi les écrits qui se trouvaient dans le temple qui a fini par devenir ma sépulture.
- Mais ça pourrait prendre des années ?
- Alors je te conseille de commencer vite...tu ne seras pas seule.

Elle se penche soudain et pose son front animal contre le sien.

- Mon savoir sera tien, ma résilience sera tienne. La lumière de l'astre solaire guidera tes pas.

Theodora sent des picotements dans tout son corps et une chaleur bienfaitrice la traverser.

- Si je trouve cette recette et que nous la buvons, combien de temps cela durera ?
- Le cycle de quatre de vos saisons si j'en crois les informations que nous partageons. Après il faudra en reprendre. Tel sera notre fardeau.
- Si vous consentez à...à ne pas chercher à écraser mon esprit après cela...je vous aiderai.
La déesse lionne rit.
- Tu n'as pas le choix humaine !...Theo. Si tu ne le fais pas tu deviendras à ton tour aveuglée par la colère de mon père et libérera un carnage que l'humanité n'a plus connu depuis des siècles. Je ne le souhaite pas. Je suis fatiguée d'être l'objet de Rê. Il est temps que nous lui demontrions à nouveau quelle déesse je suis.
- Quelle déesse nous serons, lâche Theo soudain farouche. Je ne vous laissera pas m'utiliser non plus.
- Alors cherche ! Creuse petite ! Tu es douée pour ça non ?
Elle contemple son corps un instant.
- Merci à toi magicien. Toi aussi tu devrais refuser d'être l'instrument d'une autre volonté. Elle apose sa main sur son torse. Tu n'es pas aussi démuni qu'on te le laisse croire. Theo après cette conversation tu vas devoir utiliser ce que tu me donnes habituellement pour me calmer. Je suis trop proche de la lisière de ton esprit, je risque de vouloir sortir.
- Mais je n'ai pas ce qu'il faut ! Lance la jeune femme, paniquée.
- Trouve autre chose alors...cherche...et trouve...
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Ébène Maintenon
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Le dialogue s'engage. Médiateur patient, fenêtre pour le regard souverain de deux loas en même temps, Ebène n'intervient en rien dans la conversation entre la déesse et son réceptacle. Ce qu'il voit, lui, c'est le le collier qui sert de clé, flottant dans les airs au dessus de sa calebasse d'alcool, au centre de l'apparition luminescente de Sekhmet. Il est témoin d'un courage et d'une pugnacité qu'il avait soupçonné chez Theodora dès leur première rencontre. Elle est forte, déterminée, volontaire et son coeur rayonne comme un astre.

Tout comme sa fille.

L'échange arrive à son terme et le rituel touche à sa fin. Ebène se saisit de l'amulette entre ses deux mains jointes.

-Papa Legba se temwen mwen,
Pa kle sa a, mwen fèmen pòt la ant lespri ou.
Mwen se enstriman Erzulie
Pa kle sa a, mwen pwoteje nanm imen an kont diven an.


Papa Legba m'en est témoin,
Par cette clé, je ferme la porte entre vos esprits.
Je suis l'instrument d'Erzulie,
Par cette clé, je protège l'âme humaine du divin.

Autour d'eux, le vent semble s'être levé : un zéphyr qui n'a rien de naturel.
Avec une grande délicatesse, Maintenon attache le collier au cou de la jeune femme et prend son visage pour la regarder, avec ses rétines aveugles de possédé.

- Mwen remèsye loa a pou pwoteje de fanm trayi sa yo,
epi pou gide bra mwen an pou ede yo nan demand yo.


Je remercie les loas d'avoir protégé ces deux femmes trahies,
et d'avoir guidé mon bras pour les aider dans leur quête.

Une voix gutturale et féminine use alors de la gorge d'Ebène pour s'exprimer :

- Mwen pral prete ou jwèt mwen an, fanm yo. Sèvi ak li byen, men toujou sonje sa: li fè pati de mwen.

A sa grande surprise, Theodora comprend le sens de ces paroles avec limpidité : "Je vous prête mon jouet, femmes. Faites en bon usage, mais souvenez vous toujours qu'il m'appartient."

Le vent mystique éteint les bougies et plonge la pièce dans la pénombre. L'électricité revient par clignotements tâtonnants. Les assiettes ginen ont été vidées de leurs offrandes. Ebène, le souffle rauque, le visage et le corps en sueur, la fixe de ses prunelles sombres. Il s'effondre entre les bras de Theodora qui découvre que les scarifications de son dos pulsent comme les sillons de lave d'un volcan en éruption. Puis, petit à petit, le froid de la réalité tangible éteint les braises de l'homme-vévé. Ebène est éprouvé et seul sa respiration erratique et son derme fiévreux en sont les signes. Il reste un moment ainsi, exsangue, contre le giron de Theodora.
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Aussi soudainement qu'elle est apparue, Sekhmet laisse à nouveau sa place au corps d'Ebène, toujours sous l'emprise de sa transe. Il finalise le rituel et une étrange bise les entoure faisant trembloter la flamme des bougies.
Quand elle comprend qu'il va lui passer le collier au cou, elle empoigne ses longs cheveux et dégage sa nuque. Les paumes du docteur encerclent son visage et Theodora fixe ses yeux d'une blancheur immaculée, dans l'attente de la suite.

- Mwen remèsye loa a pou pwoteje de fanm trayi sa yo,
epi pou gide bra mwen an pou ede yo nan demand yo.


Une autre voix se fait alors entendre dans la bouche du docteur, celle d'une femme avec un timbre qu'elle a déjà entendu.

- Mwen pral prete ou jwèt mwen an, fanm yo. Sèvi ak li byen, men toujou sonje sa: li fè pati de mwen.

Prise d'une impulsion aussi sotte que courageuse, sans doute aiguillée par Sekhmet Theodora attrape à son tour le beau visage lisse d'Ebène entre ses mains. Une aura doré l'entoure et ses yeux changent par alternance entre la lionne et l'humaine.

- Pour le moment Erzulie Dantor...pour le moment...

Elle lâche son visage et soudain tout s'arrête. Les loas ont quitté la pièce. Les bougies éteintes, il ne reste que les néons pour éclairer la pièce et le halo doré qui semble émaner directement de la peau de la jeune femme.
Leurs visages toujours proches, Theo constate que les yeux du docteur ont retrouvé leurs sombres profondeurs avec soulagement. Il est pourtant dans un état épouvantable, manifestement éprouvé par le rôle qu'il a joué dans ce rituel. Couvert de sueur, la respiration difficile, il chute soudain vers l'avant tout contre elle et Theo bascule légèrement pour mieux l'accueillir dans ses bras, lui servant de coussin comme il l'a fait pour elle au musée. L'état de son dos l'effraie un instant, trop rouge, trop flamboyant mais Sekhmet lui donne le courage d'apposer sa main sur le veve rougeoyant et la déesse en absorbe la chaleur.
Theo n'ose plus bouger pendant de longues secondes, le tenant presque maladroitement contre elle, le corps tendu à l'extrême. Elle finit par se détendre, l'encercle lentement de ses bras et le serrant simplement contre son giron qu'elle a oubliée en partie dénudée. Dotés d'une vie propre, ses doigts s'enhardissent dans les boucles noires et caressent doucement ses cheveux.
Theodora patiente, attend qu'il retrouve ses esprits, priant inconsciemment pour que ce moment n'arrive pas trop vite. Après elle devra partir sans plus aucune excuse pour s'attarder.
Au bout de longues minutes, elle ose enfin chuchoter.

- Ebène ?...Est-ce que vous allez bien ?
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Si la présence  d'Erzulie Dantor s'avère pesante lorsqu'elle investit son corps pour en faire usage, le passage de Papa Legba l'a complètement épuisé. Ebène flotte, la conscience entre  deux eaux. Il se sent étrangement serein, oserait-il dire "heureux", , contre la chaleur de ce corps humain, contre la mélopée de ce coeur qui bat. D'étrange souvenirs lui reviennent, des images de sa vie passée, de son enfance.

Les câlins réconfortants de Mariette, la seule maman qu'il ait jamais connue, sentant bon le chocolat chaud, la cannelle et la lessive propre.
Les étreintes de Blanche, si douces, si pures, si dénuées de ses propres mauvaises intentions.
Les caresses de Rena, après l'amour, cette seule et unique fois où il s'est laissé allé au désir.
Les embrassades solaires de sa fille, pleines d'une affection filiale sincère.
Les bisous mouillés de Charlyne, sa promise de huit pommes qui ne grandira jamais.

Il se sent au calme, contre cette Autre.
Cette femme.
Ce coeur palpitant.
On lui caresse délicatement les cheveux, ont prend soin de lui. Il avait oublié.
La tendresse.
Son pouvoir lénifiant.
Sa respiration s'est apaisée depuis longtemps et son esprit est clair lorsque Theodora lui pose sa question. Il étire simplement l'instant, égoïstement.
Toute les bonnes chose sont une fin.

Les mauvaises sont immortelles, comme lui.

- Oui...

Il se redresse avec lenteur, la fatigue logée dans les moindres fibres de son être sans qu'il ne puisse la ressentir vraiment, jusqu'à l'évanouissement.

- Theodora.... Il pose sur elle son regard sans fond, serti dans un visage sans expression. Restez avec moi, cette nuit. Il prend conscience qu'il lui tient la main et la relâche tout doucement. Je ne connais pas mes limites. Je risque de m'évanouir sans me rendre compte que j'ai outrepassé ma capacité d'encaissement. Auriez-vous l'obligeance de........ me veiller un peu ?

Avant cela, se réveiller avec des bleus ou d'une mort survenue dans son sommeil ne l'avait jamais dérangé. Ce soir, pourtant, il se sent étrangement dissonant avec son "lui" usuel. La faute au rituel, très probablement.
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Theodora Henning
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- Oui...

Déjà il se redresse.
Déjà, ce moment un peu particulier s’estompe. Ses doigts glissent hors de sa chevelure indisciplinée et ne sachant que faire de ses mains, elle les repose à plat sur ses cuisses. Sa chaleur lui manque soudain. Ridicule. Chacun retournera sans doute à sa vie pleine de travail et solitaire, du moins pour elle. Elle croise son regard qu’elle devine las dans ce visage ou rien ne transparait.

- Vous souhaitez certai…
- Theodora...la coupe-t-il.
- Theo… à ce stade, je pense que vous pouvez m’appeler Theo, assure-t-elle avec un petit sourire en coin.
- Restez avec moi, cette nuit.

Theo ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. Il doit certainement y avoir une raison tout à fait sensée et loin de toute considération physique qui explique une telle demande. Ca n’est que lorsqu’il lâche doucement sa main qu’elle se rend compte qu’il la tenait encore. C’est dire si le contact peau à peau lui parait naturel avec lui. Elle récupère toutefois rapidement ses gants, se sentant étrangement nue sans ces malheureux bouts de tissus, et les enfile.

- Je ne connais pas mes limites. La jeune femme fronce les sourcils sans comprendre exactement ce que cela veut dire. Je risque de m'évanouir sans me rendre compte que j'ai outrepassé ma capacité d'encaissement. Auriez-vous l'obligeance de........ me veiller un peu ?

Voilà. Quelque chose de logique donc.

- Oh. Oh… comme à chaque fois, il arrive à la surprendre totalement. Oui, oui bien sûr ! C’est le moins que je puisse faire. Il n’y a que Graf qui m’attend… mon chat. Est-ce que…vous avez faim ? Ou vous souhaitez simplement que je vous aide à vous coucher ?  

Elle se rend soudain compte qu’elle a toujours le chemisier largement ouvert et transparent. Si elle ne peut rien faire contre l’humidité dont il est imprégné, elle va pour la reboutonner, les joues rosies. Mais elle s’arrête lorsque son regard tombe sur le pendentif. Elle le prend dans le creux de sa paume, il pulse légèrement contre sa peau.

- Qu’est-ce que vous avez fait à ce collier ? Elle relève des yeux bleu-gris inquisiteur vers les siens. Avez-vous assisté à notre conversation ?
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Ébène Maintenon
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- Theo… à ce stade, je pense que vous pouvez m’appeler Theo.
- Theo....
Il répète le vocable comme pour se réapproprier un idiome étranger. Il la fixe à nouveau. Restez avec moi, cette nuit.

A son expression très éloquente de surprise et le délicat teint pivoine qui lui empourpre les joues, le bon docteur soupçonne d'avoir été inconvenant. Décidément, il me maitrise pas les règles de ce grand jeu subtile que sont les relations sociales. Il s'empresse donc de fournir une explication plus substantielle et raisonnable que le simple : "J'ai envie de vous garder auprès de moi, un peu. Rien qu'un peu."

- Oh. Oh… Oui, oui bien sûr ! C’est le moins que je puisse faire. Il n’y a que Graf qui m’attend…
- Graf... ?
- Mon chat.
- Ah oui, le fameux à prévenir en cas de décès.

Humour médicolégale. Un classique. Pour public averti.
- Est-ce que…vous avez faim ?
- ....Faim...
Il fronce les sourcils pour savoir si c'est le cas. Il ne se rend jamais compte de son appétit avant d'avoir mis de la nourriture dans sa bouche. Je ne sais pas.
- Ou vous souhaitez simplement que je vous aide à vous coucher ?
- Vous coucheriez avec moi ?
Il marque une pause, se rendant compte à rebours du quiproquo que cela pourrait engendrer. Vague froncement de sourcil. Dormir, j'entends. Nouveau silence. Choisissez ce qui vous fera rester le plus longtemps.

Le Doc', comme l'appelait sa fille et son compagnon, a épuisé son stock de points sociaux pour la journée. Il s'allonge mollement à même le parquet un bras relevé sur les yeux.

- Qu’est-ce que vous avez fait à ce collier ?
Il la regarde à demi par dessous son avant-bras.
- J'en ai fait un catalyseur. Une clé qui ferme la porte de votre esprit humain et le protège des incursions de Sekhmet mais également un moyen de communiquer sans dommage avec elle.  Vous n'aurez plus de migraines. Bien sûr, ça n'est pas une garantie contre la fusion de vos esprits, mais un moyen d'équilibrer les forces entre vous de sorte que son essence divine ne pulvérise pas votre esprit humain. Et ce n'est en aucun cas un moyen de calmer ses colères.
- Avez-vous assisté à notre conversation ?
- Oui, tout comme ma Patronne et le Maitre des Carrefours. Les possessions de Papa Legba sont toujours éreintante. Quoi qu'il en soit, Ma Dame a été claire. Je dois vous épauler pour trouver la recette de cette fameuse boisson magique.
déclare-t-il de sa voix atone. Nouveau temps d'arrêt. Vous désirez peut-être prendre une douche ? Ce rituel m'a obligé à vous imbiber de toute sortes de fluides....

Un warning lointain hulule dans un coin de son crâne lui indiquant qu'il a encore commis une source potentielle de gêne. Il se sent concerné par sa bourde, croyez-le bien,... mais pas pour l'heure.
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Theodora Henning
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- Est-ce que…vous avez faim ?
- ....Faim... Il semble être plongé dans une intense réflexion. Je ne sais pas.
- Dans ce cas, je peux toujours voir ce que vous avez en stock et préparer quelque chose. Vous verrez bien si vous avez envie de vous laisser tenter. Ou vous souhaitez simplement que je vous aide à vous coucher ?
- Vous coucheriez avec moi ?
Elle ouvre à nouveau la bouche mais éclate de rire cette fois.
- Dormir, j'entends.
- J’avais saisi, précise la jeune femme qui ne peut retenir ses gloussements sans doute autant dû à la pression qu’elle relâche que de la situation.
- Choisissez ce qui vous fera rester le plus longtemps.

Son rire se tarie et elle retrouve soudain tout son sérieux.
« Il a envie que je reste ? »
Elle secoue légèrement la tête.

- Vous êtes très déconcertant, Docteur Ebène Maintenon, je suppose qu’on a souvent dû vous le dire. Mais si vous avez besoin de moi, c'est d'accord.
Il s’allonge sur le parquet pendant qu’elle s’interroge sur le collier.

- Qu’est-ce que vous avez fait à ce collier ?
- J'en ai fait un catalyseur. Une clé qui ferme la porte de votre esprit humain et le protège des incursions de Sekhmet mais également un moyen de communiquer sans dommage avec elle.  Vous n'aurez plus de migraines. Bien sûr, ça n'est pas une garantie contre la fusion de vos esprits, mais un moyen d'équilibrer les forces entre vous de sorte que son essence divine ne pulvérise pas votre esprit humain. Et ce n'est en aucun cas un moyen de calmer ses colères.
- Plus de migraines mais toujours la colère, noté. Je vais donc devoir refaire mon stock de calmant. Etonnant d’ailleurs que je ne ressentes rien…elle m’a pourtant affirmé que j’aurais sans doute une crise après le rituel…sans doute que tout ça l’a fatiguée. Avez-vous assisté à notre conversation ?
- Oui, tout comme ma Patronne et le Maitre des Carrefours. Les possessions de Papa Legba sont toujours éreintantes.
- J’en suis désolée…
- Quoi qu'il en soit, Ma Dame a été claire. Je dois vous épauler pour trouver la recette de cette fameuse boisson magique.
- Votre Dame exige beaucoup de vous…mais elle a effectivement sous-entendu qu’elle vous « prêtait ». Ce que je trouve tout à fait répugnant. Rien ne vous oblige à rien, Ebène. Je me sens particulièrement coupable de vous entrainer là-dedans…et particulièrement reconnaissante.
- Vous désirez peut-être prendre une douche ? Ce rituel m'a obligé à vous imbiber de toute sortes de fluides....
- Je…elle pince les lèvres pour s’empêcher de rire à nouveau…je vais voir ce que je trouve dans votre cuisine, mais je ne dis pas non. Quel est l’alcool que vous m’avez fait boire ? Ca avait un goût infect ?

Heureusement qu’elle est était bien trop occupée sur ce qu’elle ressentait pour y prêter vraiment attention. Toutefois rien que de repenser à la façon dont il l'a faite boire la fait rosir à nouveau.

- Vous me permettez de fouiller dans votre cuisine ? Par où se trouve-t-elle ?
Elle retire d’abord le plaid qui se trouve sur le canapé et l’en recouvre. Amusée, elle penche la tête sur le côté.
- Essayiez de ne pas vous endormir tout de suite.

Mais elle fait chou blanc question nourriture. Elle ne trouve que du café en pagaille et des boites de conserves qui lui font froncer le nez. Au dehors de cela, son frigo et ses placards sont désespérément vides ! Elle tombe toutefois sur un nombre impressionnant de prospectus à côté d’un téléphone. Sa vétusté la fait sourire et elle se décide à l’utiliser pour le plaisir. Elle revient ensuite au salon...

- J’ai commandé indien ! J’ai une envie d’épices… Je veux bien me doucher si votre proposition tient toujours, j’ai l’impression de sentir comme un pot pourri. Votre téléphone est magnifique ! La dernière fois que j’en ai vu un pareil, c’était chez mon grand-père. A ce niveau c’est presque une antiqu…

… et trouve le docteur les yeux fermés, toujours au sol. Elle se précipite à genoux à son chevet et pose une main gantée sur sa joue tout en vérifiant qu’il respire toujours.

- Ebène ? l’appelle-t-elle, inquiète.
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Ébène Maintenon
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Theodora -"Theo"- a un rire absolument charmant, d'une tessiture agréable, un enchantement pour les oreilles. Pour les yeux aussi.

- Votre Dame exige beaucoup de vous…
- C'est là ma pénitence.
-... mais elle a effectivement sous-entendu qu’elle vous « prêtait ». Ce que je trouve tout à fait répugnant.


Maintenon retire son bras pour la regarder pleinement, de ses deux billes noires opaques. "Répugnant", c'est le qualificatif qu'il s'appliquerait à lui même pour avoir aimé la seule femme qu'il n'aurait jamais dû aimer, pour l'avoir oppressée au même titre que tous les hommes de sa vie. Il paie le prix de ses péchés.

-Rien ne vous oblige à rien, Ebène. Je me sens particulièrement coupable de vous entrainer là-dedans…et particulièrement reconnaissante.
-........ Votre présence m'est appréciable
, concède-t-il soudain, comme si c'était une explication tout à fait pertinente. Vous désirez peut-être prendre une douche ? Ce rituel m'a obligé à vous imbiber de toute sortes de fluides....
- Je…
Elle a cette mimique qui plisse son visage pour contenir un nouveau rire. Il aurait aimé qu'elle ne le fasse pas. Il est fasciné par le rire des gens.…je vais voir ce que je trouve dans votre cuisine, mais je ne dis pas non. Quel est l’alcool que vous m’avez fait boire ? Ca avait un goût infect ?
- Liqueur de prunes consacrées du "Prunier des Barrières". L'arbre de prédilection de Papa Legba.


Ebène se souvient, à présent, l'avoir embrassée, de la texture douce et humide de ses lèvres charnues, de sa langue se débattant contre la sienne. Foutus Loas et leur gout du charnel. Tout, chez eux rapporte au concret, au sensuel, à l'organique...
Ceci étant dit, il n'avait pas embrassé de femme depuis un moment.
Pas désagréable.

- Vous me permettez de fouiller dans votre cuisine ? Par où se trouve-t-elle ?
- Ma cuisine... ?

Pourquoi sa cuisine ? Elle veut se doucher dans le bac à vaisselle ?
Ebène un tantinet confus, se dit qu'il a peut-être rêvassé pendant qu'elle lui posait des questions. On le couvre brusquement d'un plaid et le visage amusé de Theo (il va prendre le pli, se promet-il) se penche sur lui.

- Essayiez de ne pas vous endormir tout de suite.
- Vous vous moquez ? Je sens que vous vous moquez...


Il entend ses pieds s'éloigner sur le parquet. Elle revient plusieurs minutes plus tard.

- J’ai commandé indien ! J’ai une envie d’épices… Je veux bien me doucher si votre proposition tient toujours, j’ai l’impression de sentir comme un pot pourri. Votre téléphone est magnifique ! La dernière fois que j’en ai vu un pareil, c’était chez mon grand-père. A ce niveau c’est presque une antiqu…Ebène ?

Les paupière closes, il fait le mort. Il en est presqu'un ce qui rend très crédible sa performance. Il sent le tissus de ses gants caresser sa joue, lui palper la veine du cou. Son pouls toujours très lent affole la jeune femme. Sa respiration inquiète balaie son visage. Le bon Docteur ouvre un oeil et un fin sourire de Joconde fleurit sur son visage.

- Je vous ai eu.

Elle ne s'en rend sans doute pas compte, mais ça le fait beaucoup rire. Intérieurement. Il se sent submergé par un sentiment étrange de satisfaction. Plus tard, bien plus tard, il comprendra que tout cela était dû au fait qu'elle soit restée.

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Theodora Henning
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Son mince sourire en coin et ses yeux ouverts et bel et bien vivants mais toujours aussi insondables, amène une moue tout à fait indignée sur le visage du professeur Henning.  

- Je vous ai eu.

Elle reflue et son expression se fait faussement sévère. Elle croise les bras sur le décolleté dont elle n’a pas conscience où pend à présent le pendentif.  

- Vraiment ? Dois-je m’attendre à ce genre de blague toute la nuit ? Son sourire dément son ton professoral.
Sa main s’attarde sur son pouls, anormalement faible.
- Votre cœur bat si faiblement…l’inquiétude revient plisse son visage. Vous devez être épuisé…  Venez, vous n’allez pas rester sur le parquet. On va commencer par le canapé. Je vais vous aider.

D’abord le redresser en position assise, lentement. Puis un bras autour de sa taille, ils finissent par le relevé pour l’installer plus confortablement. Il est bien plus lourd qu’elle ne l’a anticipé et elle essaie de ne pas passer à la fermeté des muscles qu’elle touche et agrippe. Voilà qui la change des momies…
A genoux à ses côtés, une main sur l'une de ses larges épaules, elle reprend son souffle.

- On notera …que… je manque cruellement d’activité physique… Une douche donc…le temps que notre livreur arrive. Ne vous embêter pas. Je vais me débrouiller.

Au passage, elle ramasse les bougies et les rassemblent sur une commode avant de chercher la salle de bain qu’elle trouve facilement. Clinique, propre, sans fioriture…elle se déshabille lentement, presque intimidée de le faire chez un homme qu’elle connait à peine et se glisse dans le bac de douche. L’eau chaude tombe sur son corps, dégouline dans ses cheveux, la lave de l’huile ou des liquides utilisés pendant le rituel. Elle renifle les deux gels douche qu’elle trouve et opte pour la fraîcheur du citron vert. Elle se savonne avec une certaine langueur, nettoie ses cheveux et son visage, sans doute fatiguée elle aussi et la chaleur de l’eau dénoue le reste de tension dans ses muscles. Elle sort après quelques minutes, dans un nuage de vapeur, le corps agréablement alangui et s’enroule dans une serviette qui sent la lessive et…lui. Elle s’observe un instant dans le miroir au-dessus du lavabo. A-t-elle changé ? Ses yeux prennent soudain des couleurs plus fauves et elle rapproche son visage.

- On va réussir, murmure-t-elle à son reflet dans une espèce de tentative de méthode Coué. Une fois séchée, rhabillée et peignée elle sort de la pièce au moment où la sonnette retentie. Elle passe en coup de vent dans le salon, non sans s’assurer que le doc est toujours conscient.

- Je m’en occupe ! Ne bougez pas.

Elle empoigne son sac, attrape son portefeuille et récupère leur commande. Les bras chargés de sac en papier, elle revient vers le canapé et s’y installe en tailleur en déballant, le visage clairement lumineux à l’idée de manger.

- Ca sent si bon ! Naans évidemment, Samoussa aux légumes, et je vous ai pris un Biryani au poulet. Un classique. Ça vous ira ?
Elle lui fourre la barquette entre les doigts et les couverts en plastique.
- Ca vous changera des merveilleuses conserves que j’ai découvert dans vos placards… de quoi vous vous nourrissez d’habitude docteur ? Hormis de café je veux dire… demande-t-elle avec malice en remettant une lourde mèche humide derrière son oreille. Elle trempe avec délice son samoussa dans la sauce à la menthe.
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Ébène Maintenon
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- Vraiment ? Dois-je m’attendre à ce genre de blague toute la nuit ?
- Pourquoi pas...
Il la regarde s'égayer. Il trouve son visage intérérssant.
- Votre cœur bat si faiblement…
- C'est juste que...
- Vous devez être épuisé…
-...
- Venez, vous n’allez pas rester sur le parquet. On va commencer par le canapé. Je vais vous aider.

Il pourrait lui expliquer qu'il est un zombie, coincé entre la vie et la mort et qu'un zombie, par définition, est inépuisable.Ou presque. Ce serait faire l'impasse sur ses efforts pour lui venir en aide et prendre soin de lui. Il n'est pas habitué à une telle débauche d'attentions, ou une telle effervescence dans son appartement. "Theo" range, prend le repas en main, investit sa douche et se sert. Médusé (dans le bon sens du terme), il la regarde faire.
On sonne.

- Je m’en occupe ! Ne bougez pas.
- Je n'en avais pas l'intention.


Theo revient , les bras chargés, le regard pétillant et mets les pieds sur son canapé comme si s'était le sien. A ce titre, elle aurait pu lui emprunter une de ses chemises propres. Il ne tarde pas à le lui faire remarquer.

- Ca sent si bon ! Naans évidemment, samossa aux légumes, et je vous ai pris un Biryani au poulet. Un classique. Ça vous ira ?
- Je suppose.
- Ca vous changera des merveilleuses conserves que j’ai découvert dans vos placards… de quoi vous vous nourrissez d’habitude docteur ? Hormis de café je veux dire…
- De cigarettes, de pommes et de temps en temps, un verre de bourbon
, affirme-t-il avec le sérieux d'un pape. Vous auriez-dû prendre une chemise dans ma penderie plutôt que remettre vos vêtements sales. Après tout, vous avez déjà un gilet à moi, alors qu'est-ce qu'une chemise ?

Esquisse fugace de sourire. Il croque dans un samossa fourré au petit pois et à d'autres légumineuses vertes fortement épicées. Le gout prend un certain temps à investir son palais. Il a voyagé en Inde, peu après la fin de sa première existence, espérant y trouver un renouveau. Pays fascinant. Nourriture savoureuse. Société hiérarchisée de manière absconse. Le dépaysement était présent, pas le renouveau : nombre de femmes bafouées peuplaient et peuplent encore ce pays.

- C'est bon, déclare-t-il en toute simplicité.
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Theodora Henning
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- Ca vous changera des merveilleuses conserves que j’ai découvert dans vos placards… de quoi vous vous nourrissez d’habitude docteur ? Hormis de café je veux dire…
- De cigarettes, de pommes et de temps en temps, un verre de bourbon.

Theo arrête sa main avec le samoussa en pleine trajet vers sa bouche.

- Vous plaisantez ? Non évidemment que non… Régime original Docteur…je vous suggère d’essayer des choses gustativement plus intéressantes. Vous devriez rapidement sentir la différence.
- Vous auriez-dû prendre une chemise dans ma penderie plutôt que remettre vos vêtements sales. Après tout, vous avez déjà un gilet à moi, alors qu'est-ce qu'une chemise ?

Elle note le mince sourire sur ses lèvres et a presque envie de l’effleurer du bout des doigts pour s’assurer qu’elle ne le rêve pas.

- Oh. J’en ai vu une dans la salle de bain mais…je n’ai pas osé…Elle fronce le nez et finit son entrée en se léchant les doigts. Après tout…elle n’en ai plus vraiment à ça près. Elle se relève et va enfiler le vêtement propre et bien trop large pour elle. Elle remonte un peu les manches sur le court chemin qui la ramène vers le salon où elle revient s’asseoir.

- Alors verdict ? Comment est-ce ?
- C'est bon.
- Tant mieux !

Son regard tombe à nouveau sur l’ensemble des objets qui parsèment la pièce. Maintenant qu’elle ne ressent plus l’angoisse du rituel, elle y fait bien plus attention et l’amatrice d’objets anciens se réveille. Elle les examine avec attention et constate.

- Vous avez beaucoup voyagé n’est-ce pas ?

Elle se relève, navigue entre les symboles au sol pour se rapprocher de certains bibelots qu’elle frôle de ses gants, besoin tactile de découvrir l’objet.

- Ils sont fascinants.

Elle s’arrête à nouveau devant le miroir brisé qui l’a déjà intriguée à son arrivée. Elle en touche le cadre et même à travers le tissu du gant, elle ressent une étrange et répulsive énergie émanée de l’objet et elle a un brusque mouvement de recul de la main.

- On dit que certains objets absorbent les émotions fortes autour d’eux et les gardent prisonniers. Je ne sais pas ce qu’a vu ce miroir mais… c’était sans doute… douloureux. Et triste…terriblement triste.

Elle un frisson qui la secoue de la tête au pied. Sekhmet montre à nouveau les crocs dans le fin fond de son esprit.

- Désolée je divague…
Elle revient s’asseoir sagement et poursuit son repas, pensive. Elle songe au travail qui l’attend, incommensurable, titanesque et repose sa barquette à moitié vidée. Elle se tourne sur le côté et s’accoude au dossier du canapé, penchant la tête pour observer le docteur.
- Vous dites vouloir m’aider mais… sans vouloir vous manquez de respect…je ne vois pas bien comment… à moins que vous ayez d’autres supers pouvoirs dont j’ignore encore l’existence et des connaissances en lecture de hiéroglyphes.
Son autre main attrape machinalement son poignet et cherche son pouls. Elle fronce les sourcils.
- Toujours aussi faible… vous pensez que c’est normal ? Vous ne voulez pas que je vous amène à l’hôpital ?
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Ebène mange peu, une petite bouchée de chaque plat à chaque fosi. Il n'a jamais eu grand appétit ou plus exactement, il a oublié ce que la satiété pouvait être. Lorsqu'il mange, c'est  par automatisme nécessaire, sans appétence ni gout. Theo (Il y vient, il y vient) semble être de nature gourmande.
Plus que le repas, se sont ses réactions dont il se nourrit. Elle est pleine d'une vitalité qui lui fait défaut, d'une curiosité innocente que lui même a pervertie. Dans le mausolée de son appartement, elle fait figure de bouffée d'air rafraichissant et sain.
Et puis, il trouve que sa chemise lui va plutôt bien.

- Vous avez beaucoup voyagé n’est-ce pas ?
- J'ai eu le temps. Moins maintenant.
- Ils sont fascinants.


Elle déambule parmi ses antiquités, certaines sont d'inoffensives acquisitions, d'autres des artefacts gorgés d'histoire. Parfois, ils sont maléfiques.

- On dit que certains objets absorbent les émotions fortes autour d’eux et les gardent prisonniers. Je ne sais pas ce qu’a vu ce miroir mais… c’était sans doute… douloureux. Et triste…terriblement triste. Désolée je divague…
- Votre intuition est bonne. ce miroir a enfermé une puissante sorcière pendant des siècles : une femme malheureuse, incomprise et qui n'a jamais reçu d'amour de sa vie. Elle a fait des choix monstrueux pour acquérir le pouvoir de s'émanciper et d'être libre. Elle a pactisé avec un démon et lui a sacrifié son premier et unique enfant. L'entité lui a confié un grimoire contenant les plus dangereux sorts de l'univers, relié avec la peau du nouveau-né.
Silence. Erzulie a souhaité lui offrir une seconde chance et m'a demandé de la libérer. J'ignore si elle s'en est réellement saisie.

Theo (ça commence à devenir plus naturel) revient s'asseoir auprès d'Ebène.

- Vous dites vouloir m’aider mais… sans vouloir vous manquez de respect…je ne vois pas bien comment… à moins que vous ayez d’autres supers pouvoirs dont j’ignore encore l’existence et des connaissances en lecture de hiéroglyphes.
- Vous ne savez rien de moi... "Theo".
- Toujours aussi faible… vous pensez que c’est normal ? Vous ne voulez pas que je vous amène à l’hôpital ?
- Non, c'est le rythme cardiaque usuel d'un homme qui oscille entre la vie et la mort en permanence. Je suis un zombie : Un âme morte, un corps en vie, qui fonctionne sans jamais sentir la douleur, s'épuiser et incapable de mourir. Je suis en quelque sorte la personnification de l'énigme quantique du chat de Schrödinger. Je ne suis ni vivant, ni mort.
Il la regarde calmement et sans ciller. Je suis plus vieux que vous "Theo" et je suis décédé un nombre incalculable de fois, de toutes les manières possibles. Chaque fois, j'ai été renvoyé à ma condition d'errant.

Ebène a un petit soupir blasé tout en émiettant son naan.

- Le bon côté des choses c'est que je connais le monde surnaturel bien mieux que vous et que j'ai un accès à des connaissances et des spécialistes bien plus riche et large que votre propre réseau.

Il avale un morceau de naan dégoulinant de fromage et prend le temps de mâchonner.

- Oh... Et je parles plusieurs langues: vivantes, mortes ou oubliées. J'ai mis toutes ces années pour approfondir ma culture. Il fallait bien s'occuper. J'ai travaillé un temps en collaboration avec "le Service des antiquités de l'Égypte" d'ailleurs.
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Theodora Henning
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L'histoire de la sorcière la paralyse un instant. Elle est totalement estomaquée.

- Vous...vous avez libérée une sorcière pleine de rage contre le monde entier et en possession des sorts les plus dangereux de l'univers fait avec la peau de son nouveau né ? Vous plaisantez ? Elle le dévisage avec insistance. Non vous ne plaisantez pas. C'est pour le moins...imprudent ! Autant laisser Sekhmet tout détruire à ce stade...

Elle s'installe à nouveau sur le canapé et prend ses aises.

- Vous dites vouloir m’aider mais… sans vouloir vous manquer de respect…je ne vois pas bien comment… à moins que vous ayez d’autres supers pouvoirs dont j’ignore encore l’existence et des connaissances en lecture de hiéroglyphes.
- Vous ne savez rien de moi... "Theo".

Elle lui offre un demi-sourire en coin.

- Je n'ai jamais prétendu le contraire... Comme vous ne savez rien de moi. Mais ça viendra sans doute en creusant un peu… c'est tout le plaisir des fouilles, non ? Découvrir des choses cachées. Son pouls l'inquiète beaucoup. Toujours aussi faible… vous pensez que c’est normal ? Vous ne voulez pas que je vous amène à l’hôpital ?
- Non, c'est le rythme cardiaque usuel d'un homme qui oscille entre la vie et la mort en permanence. Je suis un zombie : Un âme morte, un corps en vie, qui fonctionne sans jamais sentir la douleur, s'épuiser et incapable de mourir. Je suis en quelque sorte la personnification de l'énigme quantique du chat de Schrödinger. Je ne suis ni vivant, ni mort.

Theo scrute avec attention le visage inexpressif du Docteur, tenant toujours son poignet dans sa main. Elle a du mal à comprendre ce que tout cela implique, la triste réalité de ce qu'il vit.
- Ah oui ? souffle-t-elle en caressant du pouce la peau fine où pulse faiblement son pouls. Dans ce cas je trouve votre cœur exceptionnellement vivant pour un zombie. Vous savez sans doute que dans de nombreuses civilisations, l'âme s'y trouve également. Peut-être qu'une partie de celle d'Ebène Maintenon se dissimule dans les méandres de votre cœur.
Elle ne plaisante qu'à moitié et le lâche brusquement en prenant qu'on conscience de ce qu'elle fait.
- S'il y a bien une chose que je sais, c'est que les croyances ne se basent jamais sur rien.
- Je suis plus vieux que vous "Theo" et je suis décédé un nombre incalculable de fois, de toutes les manières possibles. Chaque fois, j'ai été renvoyé à ma condition d'errant.
Elle hausse un sourcil circonspect.
- Vieux… comment exactement ? Vous parlez à une amatrice d'Histoire et plus particulièrement d'antiquité, la vieillesse comme le temps est très relative…
Elle se redresse soudain un peu plus et observe son torse.
- Oh mon dieu...les cicatrices...ce sont les marques de...vos morts ? C'est cela ? Vous ne ressentez vraiment aucune douleur ni …hum rien ?

Elle s'étonne de prendre tout cela avec autant de facilité mais après être devenue l'avatar d'une déesse plus rien ne lui paraît impossible.

- Le bon côté des choses c'est que je connais le monde surnaturel bien mieux que vous et que j'ai un accès à des connaissances et des spécialistes bien plus riche et large que votre propre réseau.
- Je n’en doute pas… Lassi mangue ou coco ? Elle prendra celui dont il ne veut pas. Vous me faites un peu peur quand vous dites « monde surnaturel ». Remarquez, si les dieux au sens très large existe, je suppose que ça vaut pour d’autres mythes et légendes…
- Oh... Et je parle plusieurs langues : vivantes, mortes ou oubliées. J'ai mis toutes ces années pour approfondir ma culture. Il fallait bien s'occuper. J'ai travaillé un temps en collaboration avec "le Service des antiquités de l'Égypte" d'ailleurs.
Les yeux de Theodora pétillent littéralement.
- Vraiment ? A quel propos ? Elle rit tout bas. Pardon, je m’emporte un peu…vous feriez sans doute mieux de vous coucher, vous avez l'air éreinté...
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Ébène Maintenon
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-Vous...vous avez libérée une sorcière pleine de rage contre le monde entier et en possession des sorts les plus dangereux de l'univers fait avec la peau de son nouveau né ? Vous plaisantez ? Non vous ne plaisantez pas. C'est pour le moins...imprudent ! Autant laisser Sekhmet tout détruire à ce stade...
- Professeur Henning...prenez le temps de réfléchir un tant soit peu.
Fait-il avec un haussement de sourcil un soupçon condescendant. Pensez-vous que le cercle de Mestres de haute voltige qui l'a enfermée là dedans, auraient pris le risque de lui laisser le seul artefact capable de briser leur sort en moins de deux secondes ? Evidemment que non, elle ne possède pas ce livre et elle est donc amputée d'une grande partie de sa dangerosité. Néanmoins ses choix lui appartiennent. Si elle part en quête de son grimoire, elle gâchera sa seconde chance.

La jeune femme s'inquiète de nouveau pour son rythme cardiaque. Ebène a beau lui fournir une explication, elle n'en semble pas satisfaite.

- Ah oui ? Dans ce cas je trouve votre cœur exceptionnellement vivant pour un zombie. Vous savez sans doute que dans de nombreuses civilisations, l'âme s'y trouve également. Peut-être qu'une partie de celle d'Ebène Maintenon se dissimule dans les méandres de votre cœur.
- Ce qui reste n'est qu'un organe qui maintient mécaniquement cette carcasse à flot, Theo. Rien de plus.


Ce n'est tout à fait vrai.
Parfois, à de rares occasion, il sent  son pouls s'accélérer : en faisant l'amour à Lucinda, en tenant la menotte de sa fille la première fois, en la serrant dans ses bras bien des années plus tard, en jouant avec Charlyne et Eliott, en découvrant la présence d'Aleera dans le miroir et là, quand il écoute les rires de Théodora. D'infime déraillement dissonant agitant son métronome. Trois fois rien.
Mais c'est là.

- S'il y a bien une chose que je sais, c'est que les croyances ne se basent jamais sur rien.
Il le sait mieux que quiconque pour en avoir confrontées un certain nombre.
- Je suis plus vieux que vous "Theo" et je suis décédé un nombre incalculable de fois, de toutes les manières possibles. Chaque fois, j'ai été renvoyé à ma condition d'errant.
- Vieux… comment exactement ? Vous parlez à une amatrice d'Histoire et plus particulièrement d'antiquité, la vieillesse comme le temps est très relative…
- Certes. Je suis moins vieux que certains Djinns, démons ou vampires qui arpentent cette ville. J'ai plus d'un siècle, néanmoins.
- Oh mon dieu...les cicatrices...ce sont les marques de...vos morts ? C'est cela ? Vous ne ressentez vraiment aucune douleur ni …hum rien ?
- Le seul moment où j'éprouve une sensation et une émotion, c'est le moment où la vie réinvestit mon corps, exactement comme le nouveau-né qui attrape sa première et douloureuse goulée d'air. a cet instant, je souffre, j'ai peur, je suis assailli par une vague de ressentis qui me noient littéralement.... Et puis, plus rien, de nouveau. Le bon côté des choses c'est que je connais le monde surnaturel bien mieux que vous et que j'ai un accès à des connaissances et des spécialistes bien plus riche et large que votre propre réseau.
- Je n’en doute pas… Lassi mangue ou coco ?
- Coco.
- Vous me faites un peu peur quand vous dites « monde surnaturel ». Remarquez, si les dieux au sens très large existe, je suppose que ça vaut pour d’autres mythes et légendes…
- A peu près tout ce qui fait l'effervescence de la culture populaire horrifique existe. Et puis, il y a ce qui ne devrait pas exister, même pour ce monde caché, comme le Brouillard.....Oh... Et je parle plusieurs langues : vivantes, mortes ou oubliées. J'ai mis toutes ces années pour approfondir ma culture. Il fallait bien s'occuper. J'ai travaillé un temps en collaboration avec "le Service des antiquités de l'Égypte" d'ailleurs.
- Vraiment ? A quel propos ?
- J'ai été dépêché en tant que médecin pour les chantiers de fouilles de la Nécropole de Gizeh et j'ai assisté à la découverte de la barque solaire de Kheops en 1954.
- Pardon, je m’emporte un peu…vous feriez sans doute mieux de vous coucher, vous avez l'air éreinté...
- Si je m'endors vous partirez ?
demande-t-il en étant presque certain de la réponse. En ce cas je vais rester encore un peu éveillé. Silence songeur. A moins que ce ne soit une convention sociale pour me signifier que vous avez vraiment besoin de partir, auquel cas, je vous libère.

Il reprend la mastication de son naan.

- Avez-vous une idée de comment orienter vos recherches de ce breuvage magique ?
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Theodora Henning
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- Vraiment ? A quel propos ?
- J'ai été dépêché en tant que médecin pour les chantiers de fouilles de la Nécropole de Gizeh et j'ai assisté à la découverte de la barque solaire de Kheops en 1954.
- La…la…Barque solaire de Rê !! Elle s’anime à nouveau, agitée par une excitation certaine comme s’il venait d’appuyer sur un bouton. Je suis évidemment allée la voir au musée de Kheops mais…la voir émerger de la pyramide…ça devait être…fabuleux ! Absolument fabuleux ! En pièces détachées, mais tout de même… J’ai toujours rêvé de découvrir quelques choses d’aussi extraordinaire. Je ne sais pas si on peut classer une déesse au-dessus ou en-dessous d’une barque divine, s’amuse-t-elle avec un large sourire. Oh mais j’y pense, vous avez sans doute croisé mon grand-père ! Je n’en reviens pas de dire ça…Il a aidé au financement des travaux de la pyramide, il était dans le coin également pour l’extraction des morceaux de la barque. Vous n’avez sans doute pas pu le loupé si vous l’avez rencontré : un géant à l’épaisse barbe noire, plutôt exubérant, bon vivant et qui devait sans doute déclamer à qui voulait l’entendre que « Bon les Egyptiens c’étaient peut-être des cadors en trucs triangulaires mais attendez d’entendre parler de la civilisation mésopotamienne ! », imite-t-elle avec un fort accent allemand.  Pardon, je m’emporte un peu…vous feriez sans doute mieux de vous coucher, vous avez l'air éreinté...mais…vous me raconterez un jour ?
- Si je m'endors vous partirez ?
- Eh bien je…
- En ce cas je vais rester encore un peu éveillé. A moins que ce ne soit une convention sociale pour me signifier que vous avez vraiment besoin de partir, auquel cas, je vous libère.

Theodora hausse un sourcil, amusée et s’accoude au canapé.

- Vous me « libérer » ? Suis-je votre prisonnière ? Je plaisante…Il semblerait que mon manque d’écoute soit contagieux, docteur. J’ai dit que je resterai veiller sur vous cette nuit, c’est bien ce que je compte faire. Je vous l’ai dit…personne ne m’attend, ajoute-t-elle avec un soupçon de tristesse.

Elle trouve toutefois son insistance à vouloir la voir rester beaucoup trop charmante. Elle ne se l’explique pas vraiment, mais elle non plus n’a pas tellement envie de quitter cet appartement et son locataire tout de suite. Elle est juste bien...à côtoyer quelqu'un qui puisse comprendre ce qu'elle vit et l'aider à y voir plus clair. Elle ouvre son lassi et le boit avec gourmandise.  

- Avez-vous une idée de comment orienter vos recherches de ce breuvage magique ?
- En vérité, je soupçonnais déjà que la potion de Rê soit une possible solution à mon…notre problème. Il fait partie de l’histoire de Sekhmet mais appartient aussi à la légende, c’est donc difficile d’obtenir une recette précise. Je sais simplement que c’était à base de bière et qu’on y ajoutait de la mandragore. On parle de boisson rouge mais je n’ai aucune idée de ce qui pourrait donner cette couleur. Sekhmet m’a dit de cherché dans ce qui a été découvert dans son temple…ce qui représente un travail conséquent…Il me reste un énorme bas-relief à traduire…on y voit la déesse et son père, des inscriptions murales à ne plus savoir qu’en faire et des socles de statues…beaucoup de socles…Je commencerai par le bas-relief, sans doute. Pensez-vous pouvoir me fournir en halopéridol en attendant ?

Elle se blottit contre le canapé et referme son poing sur le pendentif en poussant un soupir.
- Elle est si calme…murmure-t-elle. Ça fait environs un an et demi que je luttai contre elle. J’avais presque oublié ce que ça faisait de ne plus ressentir en permanence son esprit gratter le mien. Sa tête pivote vers le docteur. Pour ça…je ne vous remercierai jamais assez, Ebène…
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Ébène Maintenon
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- Vous me « libérer » ? Suis-je votre prisonnière ?
- Si c'est le cas je suis le geôlier le plus complaisant qui existe.
- Je plaisante…Il semblerait que mon manque d’écoute soit contagieux, docteur. J’ai dit que je resterai veiller sur vous cette nuit, c’est bien ce que je compte faire. Je vous l’ai dit…personne ne m’attend.
- Si, votre chat.
déclare-t-il avec un impassible sérieux. J'espère qu'il ne me fera aucun procès.... Avez-vous une idée de comment orienter vos recherches de ce breuvage magique ?
- En vérité, je soupçonnais déjà que la potion de Rê soit une possible solution à mon…notre problème. Il fait partie de l’histoire de Sekhmet mais appartient aussi à la légende, c’est donc difficile d’obtenir une recette précise. Je sais simplement que c’était à base de bière et qu’on y ajoutait de la mandragore. On parle de boisson rouge mais je n’ai aucune idée de ce qui pourrait donner cette couleur.


Ebène a repoussé la barquette de naan pour tendre le bras vers une petite commode d'angle et atteindre un calepin de cuir élimé. Il défait l'élastique et le crayon qui y était coincé et prend scrupuleusement des notes.

- Sekhmet m’a dit de cherché dans ce qui a été découvert dans son temple…ce qui représente un travail conséquent…
- Vous avez la totalité de ce qui a été excavé, ici, à Tir Nà Nòg ?
- Il me reste un énorme bas-relief à traduire…on y voit la déesse et son père, des inscriptions murales à ne plus savoir qu’en faire et des socles de statues…beaucoup de socles…Je commencerai par le bas-relief, sans doute. Pensez-vous pouvoir me fournir en halopéridol en attendant ?
- Sans le moindre problème.
- Elle est si calme…
Ebène relève la tête de son carnet pour mieux observer Theodora. Ça fait environs un an et demi que je luttai contre elle. J’avais presque oublié ce que ça faisait de ne plus ressentir en permanence son esprit gratter le mien. Pour ça…je ne vous remercierai jamais assez, Ebène…

Sans qu'il ne s'en rende compte le moins du monde, un sourire -un vrai, avec les yeux- a fleuri subitement sur le visage du zombie.  Il disparait, presque aussitôt, aussi  fugace qu'un miracle.

- Je vais aller me doucher aussi. Si vous ne me voyez pas revenir c'est que je suis mort dans la baignoire.

Gros silence.

- Plaisanterie.... pas très bonne, j'en conviens.

Il disparait dans la salle de bain une dizaine de minute et ressort le corps nu, humide et enroulé dans une simple serviette. Il passe devant Theodora pour arriver à sa chambre et se change avec la même promptitude clinique que sa toilette. Même les zombies portent des pyjamas.
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Theodora ne sait pas ce qui en est la cause exactement mais elle cligne des yeux et l’instant d’après, le docteur arbore le sourire le plus lumineux et le plus craquant qui lui ait été donné de voir. Les yeux écarquillés, elle l’observe avec la fascination qu’on éprouve sans doute en voyant une licorne. Elle se rend alors compte combien un simple sourire change tout. Ses traits s’adoucissent, ses yeux pétillent et s’allument d’une lueur chaleureuse, il a l’air… vivant !

La main de Theo vient frôler la joue d’Ebène vers un autre détail qu’elle n’a jamais eu l’occasion de d’observer avant.
- Vous avez des fossettes…constate-t-elle un peu bêtement. C’est…adorable.

Mais aussi rapidement qu’il est apparu, son sourire s’évapore comme un mirage dans le désert. Pourtant, elle est certaine de l’avoir vu. C’est sans doute gravé dans ses rétines. Elle retire précipitamment sa main et se racle la gorge avec embarras.
C’est là, à cet instant précis, qu’elle décide qu’elle fera tout pour le faire sourire à nouveau. Juste une fois.

- Je vais aller me doucher aussi. Si vous ne me voyez pas revenir c'est que je suis mort dans la baignoire.
- Après l'humour médical, l'humour zombie. J'aime votre polyvalence, docteur. Mais j’ai mon diplôme de secouriste…si vous vous noyez, je vous ferais du bouche à bouche, déclare-t-elle sur le même ton neutre et inexpressif.
- Plaisanterie... Pas très bonne, j'en conviens.
- Moi je ne plaisante pas, répond-t-elle du tac au tac avant d’éclater de rire. Filez… vous n’avez qu’à chanter pendant ce temps ! Je m’inquièterai si je n’entends plus rien, ajoute-t-elle avec malice.

Pendant que l’eau coule, Theodora range un peu le salon des reliquats de leur repas puis s’approche de la bibliothèque du docteur. Mais ses yeux fatigués ont du mal à faire le point. Elle enfile donc ses lunettes et déchiffre les titres sur les tranches. Lorsqu’elle entend la porte se rouvrir, elle se tourne la mine amusée.

- Vous voyez ! Pas de quoi…

… mais arrête sa phrase en plein milieu en le voyant débouler, couvert d’une simple serviette éponge, le corps encore ruisselant. Elle le suit involontairement du regard pendant qu’il traverse le salon, la bouche entrouverte. Oh et puis après tout, elle n’est plus à ça près… Elle ne devrait pas noter ce genre de détail – d’ailleurs elle l’a à peine noté…vraiment – mais trouve décidément que le docteur est bien fait de sa personne.
Simple constat.

Au bout de quelques minutes et ne le voyant pas revenir tout de suite, elle suit les traces de pas humides sur le parquet vers une porte à peine repoussée.
- Ebène tout va bien ? Vous vous êtes déjà écroulé sur votre lit ?

Elle appuie son épaule contre le mur et remonte ses lunettes aux larges verres sur son nez.

- Oh et je le savais au fait… Vous n’êtes pas dépourvu d’âme ! Qu’est-ce qui vous a fait sourire tout à l’heure ? Le sien est clairement perceptible dans sa voix. Qu’avez-vous ressenti ?

Elle sonne sans doute comme une enfant qui vient de mettre le grappin sur le Père Noël mais si elle veut l’aider, elle doit pouvoir comprendre exactement jusqu’où s’étend l’emprise d’Erzulie Dantor.
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Ébène Maintenon
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- Après l'humour médical, l'humour zombie. J'aime votre polyvalence, docteur. Mais j’ai mon diplôme de secouriste…si vous vous noyez, je vous ferais du bouche à bouche.
- Plaisanterie... Pas très bonne, j'en conviens.
- Moi je ne plaisante pas.

Ebène pose sur la jeune femme un regard pénétrant, difficile à interpréter.
- Filez… vous n’avez qu’à chanter pendant ce temps ! Je m’inquièterai si je n’entends plus rien.
- Si je chante, appelez l'armée
, déclare le bonhomme avant de disparaitre dans la salle de bain.

Sous l'eau chaude, il se touche machinalement les joues, là où Theodora l'a effleuré. Il ne sait pas quel sens donner à ce geste, ni cette phrase. "Vous avez des fossettes, c'est adorable!" Comment peut-elle connaitre leur existence ? Il faudrait pour cela qu'il sache sourire comme sa fille. Ce qui n'arrive jamais.
Rarement.
Est-ce que c'est ce que Theo a vu ?
"Je vous ferais du bouche à bouche".
Son majeur joue avec sa lippe inférieur, sourcils froncés et songeur.
Quel gout aura-t-elle, sans les atours du rituel ?

Lorsqu'il reprend conscience de ses mouvements, il s'aperçoit qu'il est nu dans sa chambre, en pleine contemplation de sa penderie. Il est sorti mécaniquement de la douche, la cervelle complétement ailleurs. Il attrape un bas de pyjama au hasard et constate qu'il ne trouve pas le haut qui va avec. Il a du ranger ça n'importe comment. La lessive, le repassage, autant de corvées qui l'ennuient. Heureusement que Josie est là pour lui claquer l'arrière du crâne en lui rappelant que "venir une semaine entière au boulot avec la même chemise c'est cradingue !". Une femme de bon sens si il en est. Depuis, il dédie des jours spécifiques au linge par catégorie : Lundi c'est chemises; Mardi c'est sous-vêtements et chaussettes; Mercredi est alloué aux pantalons, etc...
Ceci étant, ça ne l'aide en rien à trier correctement ses fripes.

- Ebène tout va bien ? Vous vous êtes déjà écroulé sur votre lit ?
- Hum... non... Je cherche un haut de pyjama
, que de guerre lasse, il laisse à la merci de son armoire. Il restera torse-nu. Flemme.
- Oh et je le savais au fait… Vous n’êtes pas dépourvu d’âme !
- Je vous demande pardon ?
- Qu’est-ce qui vous a fait sourire tout à l’heure ?
- Sourire... Je n'ai pas souri.
- Qu’avez-vous ressenti ?


Elle insiste.
Il arque les sourcils.

- J'ai souri ? Je... Je ne m'en souviens pas.

Il se gratte le menton qu'il a un peu dru, l'air pensif.

- A quel moment est-ce arrivé ?... Ah. C'est pour cela que vous avez évoqué mes fossettes ? Les choses s'expliquent. Il s'assoie sur le bord de son lit (défait, il ne le refait jamais puis qu'il est voué à le défaire pour s'y coucher. Autant s'épargner des étapes inutiles.) Probablement un écho de ma vie passée, une sorte de reflexe corporel incontrôlé. La chair a une mémoire. Coupez la tête à une poule terrifiée, elle court toujours. L'information continue d'infuser ses nerfs et ses muscles.
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- J'ai souri ? Je... Je ne m'en souviens pas.
Theodora lève les yeux au ciel.
- Mais si ! Je vous assure !
- A quel moment est-ce arrivé ?
- Après que je vous aie remercié d'avoir fait en sorte que Sekhmet n'essaie plus d'envahir mon esprit et juste avant votre douche.
- Ah. C'est pour cela que vous avez évoqué mes fossettes ? Les choses s'expliquent.
- Evidemment ! Je ne les ai pas inventées...
- Probablement un écho de ma vie passée, une sorte de réflexe corporel incontrôlé. La chair a une mémoire. Coupez la tête à une poule terrifiée, elle court toujours. L'information continue d'infuser ses nerfs et ses muscles.

Theo s'irrite un peu. Pourquoi refuse-t-il d'envisager qu'il n'est pas aussi mort qu'il veut bien le croire ?

- Vous êtes habillé ? J'en ai marre de parler à une porte !

Porte qu'elle repousse d'une main avec agacement. Elle ne fait pas vraiment attention au décor de sa chambre et fixe ses yeux dans les siens.

- Argument non valide. Et vous le savez "docteur". Quand vous parlez de réflexes primaires, courir parce qu'on a peur, je vous parle moi d'une action bien moins reptilienne que de fuir le danger, quelque chose qu'on n'associe pas à l'animal qui est en nous.

Elle vient soudain s'agenouiller devant lui, sourcils froncés.

- Moi je vous parle d'un vrai sourire ! Celui qui part des yeux et s'épanouit sur les lèvres.

Elle trace une ligne imaginaire dans l'air entre le regard et la bouche du docteur.

- Ça n'était pas un simple réflexe. Et vous n'êtes pas mort ! Vous souriez, vous plaisantez et vous êtes capable de douceur. Ça n'est pas le portrait que je dresserais d'un mort !  affirme-t-elle avec conviction. Sourire demande des sentiments, positifs ou négatifs, mais des sentiments, de la vie. Et le vôtre en avait...tellement !

Elle hausse soudain les épaules.

- Ne me croyez pas si vous voulez mais quand vous recommencez, parce que ça arrivera, tôt ou tard, et que quelqu'un d'autre vous le fera remarquer, vous pourriez avoir une petite pensée pour moi ? Hummm du genre "Mon Dieu mais Theo avait tellement raison." Ça me suffira.

Elle jette enfin un coup d'œil dans sa chambre. Bazar indescriptible. Elle hausse un sourcil et lui glisse une oeillade s'amuse.

- Au moins, il y a plus de vie dans votre chambre que dans votre cuisine...enfin...vous voyez ce que je veux dire…
Elle retire un gant.

- Je peux ? Demande-t-elle avant de se saisir de son poignet.
Elle tâte jusqu'à trouver son pouls. Toujours aussi faible mais régulier.
- Si c'est votre rythme cardiaque habituel il ne diminue pas au moins…
Elle lâche sa main avant de remettre en place son gant et se relève.
- Mais vous avez besoin de repos...
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- Vous êtes habillé ? J'en ai marre de parler à une porte !

Ebène n'a pas le temps de répondre qu'elle fait déjà irruption dans la pièce. Il la regarde bouche ouverte, avec un je ne sais quoi d'incompréhension.

- Argument non valide. Et vous le savez "docteur". Quand vous parlez de réflexes primaires, courir parce qu'on a peur, je vous parle moi d'une action bien moins reptilienne que de fuir le danger, quelque chose qu'on n'associe pas à l'animal qui est en nous. Moi je vous parle d'un vrai sourire !Celui qui part des yeux et s'épanouit sur les lèvres.

Elle à genoux à présent, pour mieux se tenir au niveau des siens. Elle s'anime , gesticule, s'énerve presque. Quelle drôle de femme.

-Ça n'était pas un simple réflexe. Et vous n'êtes pas mort ! Vous souriez, vous plaisantez et vous êtes capable de douceur. Ça n'est pas le portrait que je dressera d'un mort !
- Vous avez vu cela en moi... en seulement deux rencontres ?
La neutralité de son ton laisse croire qu'il est dubitatif. En réalité, il est simplement perplexe.
- Sourire demande des sentiments, positifs ou négatifs, mais des sentiments, de la vie. Et le vôtre en avait...tellement ! Ne me croyez pas si vous voulez mais quand vous recommencez, parce que ça arrivera, tôt ou tard, et que quelqu'un d'autre vous le fera remarquer, vous pourriez avoir une petite pensée pour moi ? Hummm du genre "Mon Dieu mais Theo avait tellement raison." Ça me suffira.
- Pourquoi cela vous tient tant à coeur, Theo ? Quelle importance pour vous que je sois mort ou vivant ?
questionne-t-il avec la sincérité simple et limpide d'un enfant. L'un comme l'autre, je vous aiderais de toute façon.

Elle évite habilement l'écueil d'une réponse avec une pirouette humoristique.

- Au moins, il y a plus de vie dans votre chambre que dans votre cuisine...enfin...vous voyez ce que je veux dire…

Ebène promène un regard circulaire sur le capharnaüm de la pièce.

- Cette pièce n'est pas destiné à être visitée. En principe. Vous êtes la première à y mettre un pied.

Theodora retire un gant et le zombie a un je ne sais quoi de frétillement intérieur, un frémissement tout au plus de l'onde de son puits sans fond. Ces mains ont quelques chose de fabuleux et de terrible. Elles l'attirent. Inexorablement.

- Je peux ?

Elle veut plus qu'elle ne peut. Autant ne pas se mettre sur sa route en opposant résistance.

- ...Faites.
- Si c'est votre rythme cardiaque habituel il ne diminue pas au moins… Mais vous avez besoin de repos...
- Je suppose que c'est le moment fatidique où je vous propose mon lit pour prendre le canapé ? A moins que cela ne vous dérange pas de le partager.
Silence. Le lit, pas le canapé.

Comme si cela insufflait de la décence à sa proposition.
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Theodora Henning
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- Cette pièce n'est pas destiné à être visitée. En principe. Vous êtes la première à y mettre un pied.

L'aveu ne l’étonne pas tant que ça et à vrai dire. Tout son appartement crie vieux garçon à qui veut l'entendre. Ce qu'elle a deviné ne fait que se confirmer. Pas de photos. Pas de nourriture dans le frigo. Pas d’envie, pas de désir ? Métro, boulot, dodo. Dieu que ce genre de vie lui paraît triste…Elle refuse de croire qu'il y est pourtant condamné.
Pourquoi au juste ? Est-ce l'expérience de la longue solitude de Sekhmet pendant des siècles ou la sienne propre qui la pousse à vouloir se rapprocher de lui ? Est-ce parce qu'il semble exercer une certaine attraction sur elle qu'elle ne contrôle pas vraiment et qui n’est absolument pas réciproque et vouée à le rester ? Ou simplement parce qu'elle a envie de l'aider comme lui se sent obligé de le faire ?
Sans doute un peu de tout ça…

- Je vois ça...Mais…je suis honorée d'être la première à fouler votre sanctuaire sacré. Je peux ?
- ...Faites.
- Si c'est votre rythme cardiaque habituel il ne diminue pas au moins… Mais vous avez besoin de repos...
- Je suppose que c'est le moment fatidique où je vous propose mon lit pour prendre le canapé ?
Elle hausse un sourcil circonspect.
- Allons Ébène, vous venez de pratiquer un rituel vaudou sur moi qui nécessitait l'échange de...comment vous avez dit ? Ah oui de fluide. Je pense qu'on est plus à ça près...et puis qu'est-ce que je risque après tout ? Vous ne semblez pas être le genre de zombie à manger de la cervelle ou la chair humaine...

Et pas un homme qui tenterait quoique ce soit. Ce qui lui va totalement ! Evidemment !

- A moins que cela ne vous dérange pas de le partager. Le lit, pas le canapé.
Il ramène un sourire franc sur ses lèvres.
- J'avais compris...non seulement ça ne me dérange pas mais je ne vais pas vous jeter hors de votre lit alors que c'est vous qui avez besoin de repos. Côté gauche ou côté droit ?
Ses yeux reviennent vers le capharnaüm ambiant.
- Vous savez que les tombeaux étaient mieux rangés que votre chambre, cela dit, cette pièce fait ressortir mes instincts de fouilleur. L’envie de découvrir des trésors cachés…
Elle fait quelques pas sur le côté et se penche vers l’avant pour récupérer ledit trésor, un ours en peluche à veston rouge et pantalon noir.
- Tiens, tiens, tiens, qu’est-ce que nous avons là ? Un très élégant nounours ! Elle le manipule avec une extrême délicatesse, comme s’il s’agissait d’une antiquité rare et précieuse. Il sent encore le neuf...et la poussière. Monsieur le Zombie cache de drôles de choses dans sa tanière…vous n’êtes pas du genre à avoir besoin d’un doudou…quelqu’un vous l’a peut-être offert…Pauvre ourson...perdu et presque enseveli, à jamais oublié.

Elle tapote dessus pour en retirer la poussière et le fait trôner sur une commode. Peut-être est-il donc moins seul qu’elle l’a supposé… Elle regarde le docteur avec encore plus de curiosité, comme un mystère absolument fascinant à résoudre.
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Ébène Maintenon
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-...Vous ne semblez pas être le genre de zombie à manger de la cervelle ou la chair humaine...
- Je ne suis pas féru d'abats.


Visiblement partager la couche d'un homme étranger ne semble pas la gêner. Les femmes de son temps l'auraient sans doute giflé pour une proposition aussi insolente et l'auraient traité de pervers lubrique. Au 21ème siècle, les femmes se fichent de l'immaculé de leur vertu comme de leurs kleenex usagés.

- Côté gauche ou côté droit ?
- A votre convenance. Je dors généralement au milieu.
- Vous savez que les tombeaux étaient mieux rangés que votre chambre, cela dit, cette pièce fait ressortir mes instincts de fouilleur. L’envie de découvrir des trésors cachés…


Voilà qu'elle gesticule encore. Quelle est cette manie compulsive de ranger partout où elle passe ? Ebène hausse les épaules et farfouille dans l'armoire à la recherche d'un oreiller supplémentaire et d'une taie.

- Tiens, tiens, tiens, qu’est-ce que nous avons là ? Un très élégant nounours !

Ebène se retourne avec une fulgurance rapace. L'ourson est là, entre les doigts curieux de cette femelle invasive.

- Il sent encore le neuf...et la poussière. Monsieur le Zombie cache de drôles de choses dans sa tanière…vous n’êtes pas du genre à avoir besoin d’un doudou…quelqu’un vous l’a peut-être offert…

Quelque chose de noir, de sombre, boue sous le couvercle du Néant. Quelque chose de visqueux, tragique et terrifiant.

Un chagrin trop récent.

- Pauvre ourson...perdu et presque enseveli, à jamais oublié.
- Ne le touchez pas ! C'est l'ourson de Charly !


Il lui arrache violemment des mains, inconscient d'avoir vociféré comme pour la menacer. Il foudroie Théodora d'un regard ténébreux. Inquiétant. Puis, tout en triturant la peluche, ses muscles se détendent, ses trapèze s'affaissent, son regard se ternit. Il ressemble à s'y méprendre à ces statues d'anges pleureurs, figés dans un deuil éternel.

- Veuillez m'excuser... fait-il d'une voix atone et à peine perceptible.

Il repose l'ourson à sa place, en équilibre sur une boite en carton marqué au feutre noir du nom mélodieux de Marisol. Ebène dédie une caresse maladroite sur le sommet de la tête duveteuse de l'ourson et s'en retourne à son ouvrage : remplir des taies avec des oreillers.
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