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 On ne réveille pas la lionne qui dort // Ébène & Theodora

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Theodora Henning
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- Pauvre ourson...perdu et presque enseveli, à jamais oublié.
- Ne le touchez pas ! C'est l'ourson de Charly !

Il lui retire l’ours en peluche des mains avec une telle brusquerie qu’elle en reste complètement figée. Lui si passif et si neutre en toute circonstance vient de démontrer une violence dont elle ne le pensait pas capable. Pourtant elle ne peut que s’en prendre à elle. Non seulement, elle s’est permise de fouiller dans ses affaires mais elle présume de chose dont elle n’a au final aucune idée. Elle ne sait rien de lui. Rien du tout.
Si en d’autre temps elle aurait sans doute reculé de crainte, Sekhmet lui souffle une force et un courage qu’elle n’avait certainement pas avant. Elle affronte son regard tout en se sentant aussi mal qu’une horrible intruse.

« Ca n’est pas de la colère… »

Quoi alors ?
Il change soudain d’attitude, s’affaisse comme s’il soutenait le poids du monde.

« Le chagrin… cet homme souffre »  

- Veuillez m'excuser...
- Non, c’est moi… c’est moi qui vous demande pardon, souffle-t-elle. Je ne voulais pas…c’était…inapproprié…

Il repose l’ours sur une boite où elle peut lire un mot, un prénom « Marisol » avant qu’il ne retourne à sa tâche.
Un secret.
Une boîte de Pandore.
Tout le monde en a une.
Celle du docteur a pour gardien un ours en peluche et un nom.
Elle contemple cette boîte, mâchoire crispée, toujours incapable de bouger pendant de longues secondes. L'atmosphère est si pesante qu'elle la ressent presque physiquement, comme une chappe de plomb. Puis bravement, elle remonte ses lunettes sur son nez dans un réflexe instinctif, s’approche de sa haute silhouette sombre et pose sa main gantée sur la sienne qui tente toujours de fourrer un oreiller dans sa taie.

- Je suis vraiment désolée. Si celui-ci est pour moi, ne vous embêter pas, je vais le faire. Il vaut sans doute mieux que j’aille investir votre canapé. Ca évitera…que je me comporte à nouveau comme une sale fouineuse et que je vous rappelle des souvenirs douloureux. Je viendrais voir de temps en temps si tout va bien… de toute façon je doute pouvoir dormir.

Elle récupère doucement l’oreiller et le sert contre elle comme une sorte de bouclier. Elle a un faible sourire et passe une main dans ses cheveux épais et qui en séchant ont retrouvé toute leur sauvagerie habituelle.

- Bonne nuit, Docteur. Pardonnez-moi pour… elle a un geste vague vers la boîte. Elle s’éclipse vers le salon et se laisse tomber sur le canapé un peu comme un automate, serrant toujours son oreiller dans ses bras. Machinalement, elle finit de l’englober dans sa taie et laisse sa tête retomber sur le dossier du meuble. Elle se sent inexplicablement triste comme si elle avait brisé quelque chose. Tout ça lui aura toutefois permis de renforcer son idée. Un homme qui souffre n’est pas mort, mais il peut facilement s’en convaincre.
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Ébène Maintenon
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Ebène essaie mécaniquement de fourrer cet oreiller dans sa taie. Cette dernière est récalcitrante au possible. Pourquoi les femmes qui l'entourent sont-elles à ce point indociles ? Une main gantée s'invite dans son champ de vision et sur ses doigts. Il les regarde fixement comme une énorme araignée lui grimpant sur les phalanges, puis se tourne vers Theodora et ses lunettes. (Tiens des lunettes. Il ne les remarque que maintenant...)

- Je suis vraiment désolée.
- A quel sujet ?
- Si celui-ci est pour moi, ne vous embêtez pas, je vais le faire. Il vaut sans doute mieux que j’aille investir votre canapé.
-... Je ne comprends pas. Vous changez d'avis ?
- Ca évitera…que je me comporte à nouveau comme une sale fouineuse et que je vous rappelle des souvenirs douloureux. Je viendrais voir de temps en temps si tout va bien… de toute façon je doute pouvoir dormir. Bonne nuit, Docteur. Pardonnez-moi pour…


Ebène ouvre la bouche, la referme et secoue la tête en fronçant les sourcils, frappé par une brutale confusion. Le temps qu'il analyse ce revirement, Theodora s'est déjà isolée dans le salon avec l'oreiller (rentré dans sa taie comme dans du beurre, et c'est ce qui est peut-être le plus offusquant.), appliquant une sentence autoproclamée.
Quelqu'un prend-il le temps de l'écouter dans cette univers ?
Bien sûr que non ! Pourquoi faire ?
Le Docteur Maintenon, en temps normal, se serait contenté de cette situation sans la relever. Mais ce soir, inexplicablement, il refuse de s'en laisser compter. Il passe dans le salon, se plante devant son invitée et la toise sans un mot. Comprenant que son attitude manque de clarté, il attrape l'oreiller dans une main, et la sienne de l'autre. Il la traine derrière lui le front quelque peu buté.

- Je ne vous ai jamais dit de dormir sur le canapé. Ils reviennent dans la chambre et il la fait asseoir sur le lit. Arrêtez de prendre des décisions toute seule. Il ferme la porte. Ou alors faite en sorte qu'elles soient utiles comme votre choix de côté du lit.

Il s'allonge sur la partie qu'elle décide de ne pas occuper et fixe le plafond. Au bout d'un moment, il lui avoue :

-.... Je ne me souviens plus de comment l'on s'y prend pour dormir.

Nouveau silence.

- Vous ne pouviez pas savoir, pour l'Ourson de Charly.
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Theodora Henning
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Theodora relève la tête lorsqu’elle entend les pas déterminés du docteur sur le parquet. Elle fronce légèrement les sourcils, s’attendant presque à tout instant à ce qu’il la mette dehors. Ce qui serait…profondément humiliant et triste mais logique. A la place il vient se poster devant elle et le regarde en silence. Comme celui-ci s’éternise, Theo se redresse un peu et se gratte la gorge.
- Oui ? Vous vouliez me dire quelque chose ?
Mais en guise de réponse, il lui retire l’oreiller des mains – le deuxième objet en moins de dix minutes donc – et la tire d’abord pour la redresser puis pour la trainer derrière lui.
- Hey !
Si elle ne se débat pas, elle n’en est pas moins complètement perdue et un peu agacée de se faire trainer comme un sac.

- Je ne vous ai jamais dit de dormir sur le canapé.

- J’ai décidé ça comme une grande.

Il la fait brusquement asseoir sur le lit et Theo le suit des yeux, indignée, alors qu’il va fermer la porte.

- Arrêtez de prendre des décisions toute seule.
- Mais je fais bien ce que je veux, Docteur ! On peut savoir ce qui vous prend ?
Mais il fait comme s’il ne l’entendait pas.
- Ou alors faite en sorte qu'elles soient utiles comme votre choix de côté du lit.
Comme elle ne bouge pas, il décide finalement de prendre l’autre côté du matelas et s’y allonge.
-.... Je ne me souviens plus de comment l'on s'y prend pour dormir.

C’est cet aveu qui la décide à rester finalement. Elle tourne la tête pour le dévisager puis pousse un profond soupir avant de retirer ses lunettes et de les poser sur la table de chevet.
- Vous êtes… vraiment déconcertant…
Après un instant de réflexion, elle se contorsionne un peu et finit par retirer son soutien-gorge en le faisant passer par les manches. Hors de question qu’elle dorme avec ça…et elle le fourre rapidement sous le lit. A son tour, elle s’allonge, le corps tourné vers lui.

- Vous ne pouviez pas savoir, pour l'Ourson de Charly.

Et elle ne lui posera pas de questions à ce sujet, visiblement très sensible, même si elle ne peut s’empêcher de se demander qui est cet ou cette Charly… un enfant ? Et quel est son lien avec « Marisol » ?

- Je sais…ça ne m’autorisait pas pour autant à…fouiner dans vos affaires personnelles. Je sais que je vous ai blessé et je me suis sentie…coupable et indésirable. J’ai préféré…ne pas m’immiscer plus encore dans votre…intimité.
Elle passe un bras en-dessous de sa tête.
- Comment vous faites pour dormir d’habitude ? Je suppose que chacun à sa méthode. D’abord il vaut mieux fermer les yeux,,chuchote-t-elle. Personnellement j’ai tendance à faire le point sur ma journée… les bons et les mauvais moments, les neutres aussi. Je pense à tout ce que j’ai encore à faire, j’essaie…de me donner un but…un objectif à attendre avec impatience, des petits riens souvent qui aident à rendre la vie moins monotone et plus existante à vivre. Ca peut être n’importe quoi… souvent ça tourne autour du travail…ce qui en dit long sur la façon dont je passe le reste de mon temps non ?...

Un petit rire de dérision lui échappe. Pourquoi se sent-elle obligée de livrer ce genre de réflexions ? Elle esquisse un geste, l’arrête avant de le reprendre. Sa main gantée finit sur le torse du docteur là on bat son cœur.

- Ou alors vous pouvez simplement vous concentrer sur votre corps, le battement de votre cœur, votre respiration, l’écouter vraiment et ne penser à rien. Laissez votre esprit dérivé… détendre tous vos muscles…
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Ébène Maintenon
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6]] - Vous êtes… vraiment déconcertant…[/i]

Il semblerait que ce soit le maitre-mot de son existence, avec "Solitude", peut-être, ex-aequo avec "Tragédie". (Il en débat encore avec lui même).

- Vous ne pouviez pas savoir, pour l'Ourson de Charly.
- Je sais…ça ne m’autorisait pas pour autant à…fouiner dans vos affaires personnelles.
- C'est une certitude,
assène-t-il sans faux-semblant.
- Je sais que je vous ai blessé
- Blessé ? Non, je ne suis pas "blessé".
-...et je me suis sentie…coupable et indésirable.
- Vous sautez toujours au conclusion en choisissant le scénario qui vous dessert le plus sans tenir compte de la réalité qui vous entoure.
- J’ai préféré…ne pas m’immiscer plus encore dans votre…intimité.
- Ce que vous dites n'a aucun sens : je ne vous aurais pas fait venir chez moi si je craignais pour mon "intimité" ou si j'avais quoi que ce soit à préserver. Je ne vous aurais pas demandé de rester avec moi, non plus. Soyons cohérent
, déclare-t-il de sa voix égale. Silence. Il tourne son profil d'aigle vers elle. "Indésirable" n'est pas le qualificatif que j'emploierais à votre égard.

Un mutisme tranquille s'instaure que Theodora finit par briser.

- Comment vous faites pour dormir d’habitude ?
- Je l'ignore.
- Je suppose que chacun à sa méthode.
- Je ne dors pas. Si c'est le cas, la chose me prend souvent par surprise et je n'ai aucun souvenir de comment le phénomène s'est produit.
- D’abord il vaut mieux fermer les yeux.
Ebène s'exécute en élève discipliné. Personnellement j’ai tendance à faire le point sur ma journée…

Commence alors un babillage sans intérêt mais qu'il écoute malgré tout avec attention. Le son de sa voix est agréable. Il l'avait déjà remarqué en écoutant ses explications et anecdotes lors de ses différentes visites au musée. Peut-être est-il revenu plusieurs fois pour cela, tout compte fait : la musicalité de son timbre d'oratrice.
Elle glousse et s'interrompt. Ebène n'a retenu que son petit froissement délicat de la gorge qui lui fait ouvrir les yeux pour mieux la regarder.

- Vous arrivez à trouver le sommeil en pensant autant ? Fascinant.
- Ou alors vous pouvez simplement vous concentrer sur votre corps, le battement de votre cœur.
Theo pose une main sur sa poitrine. Ebène a un léger froncement de sourcil, sans cesser de la regarder....Votre respiration, l’écouter vraiment et ne penser à rien. Laissez votre esprit dériver… détendre tous vos muscles…

Ebène clôt ses paupières et tente de se concentrer sur sa voix. Comme pour mieux sentir ce fameux coeur qu'il n'a plus il recouvre et presse cette main sur sa poitrine. Il fait le vide. Le sien est si abyssal qu'il n'en voit pas le fond. Un étrange vertige le prend et il sert d'avantage cette ancre à la Vie qu'est la main de Theo.
L'abîme tente de l'entrainer vers les tréfonds, y râcler ce qu'il reste de sédiments sanglants.

- Charly était ma fiancée... fait-il soudain....autoproclamée. Elle avait décidé du haut de ses huit ans qu'elle m'épouserait, ce qui rendait son père furieusement jaloux et désopilait son frère ainé. Cela faisait rire Marisol aux éclats, du reste... Cet ourson était un cadeau d'anniversaire pour ses neuf ans. Elle n'a jamais pu les fêter.

Silence.

- Ma Maitresse m'a envoyé sauver bon nombre de femmes et d'enfants, mais elle ne m'a jamais prévenu du destin qui attendait Charlyne et Eliott. Marisol n'a jamais plus ri après cela.

Nouveau silence. Il  bat des paupières et déglutit avant de se tourner à nouveau vers Theodora.

- Faire le vide n'est pas une bonne idée, chuchote-t-il, ses prunelles sombres hantées. Je ne veux pas entendre mon propre echo.
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Theodora Henning
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- Je sais que je vous ai blessé.
- Blessé ? Non, je ne suis pas "blessé".
- C'est ce qu'exprimait très clairement votre attitude...et je me suis sentie…coupable et indésirable.
- Vous sautez toujours au conclusion en choisissant le scénario qui vous dessert le plus sans tenir compte de la réalité qui vous entoure.
- Non Ébène. J'essaie simplement d'avoir un peu d'empathie. Je ne "saute" pas sur des conclusions, j'ai vu votre colère et votre chagrin que vous le croyez ou non. Et j’ai préféré…ne pas m’immiscer plus encore dans votre…intimité. Ça s'appelle de la pudeur.
- Ce que vous dites n'a aucun sens : je ne vous aurais pas fait venir chez moi si je craignais pour mon "intimité" ou si j'avais quoi que ce soit à préserver. Je ne vous aurais pas demandé de rester avec moi, non plus. Soyons cohérent.
- Je le suis. Vous m'avez demandé de rester avant que je ne fouille vos affaires et je vous parle pas que de votre appartement et de ce qui le compose. Je parle d'intimité intérieure. Qui vous êtes, ce que vous avez vécu…
Un silence s'étire avant qu'il ne tourne la tête vers elle.
- Indésirable" n'est pas le qualificatif que j'emploierais à votre égard.
La gorge un peu serrée, Theo s'est faite happée par ses yeux noirs.
- Lequel dans ce cas ? murmure-t-elle doucement avant de changer de sujet de conversation jusqu'à son aveu.

Il appuie plus fort sa main contre son torse et pour la première fois depuis bien longtemps, elle regrette ses gants.

- Charly était ma fiancée...autoproclamée. Elle avait décidé du haut de ses huit ans qu'elle m'épouserait, ce qui rendait son père furieusement jaloux et désopilait son frère ainé. Cela faisait rire Marisol aux éclats, du reste... Cet ourson était un cadeau d'anniversaire pour ses neuf ans. Elle n'a jamais pu les fêter.

Theo garde un instant le silence après cette confession. Que dire après cela ? Il a visiblement subi un deuil récemment et en souffre encore quand bien même s'il s'échine à croire qu'il ne ressent plus rien. Elle a du mal à voir les liens entre les personnes citées mais comprend l'essentiel, Charly était une petite fille qui tenait beaucoup à Ébène, la réciproque était vraie mais elle est morte.
Elle vient nouer ses doigts aux siens et les presse gentiment.

- Je suis sincèrement désolée. La mort d'une enfant est une tragédie, déclare-t-elle avec une réelle compassion.

- Ma Maitresse m'a envoyé sauver bon nombre de femmes et d'enfants, mais elle ne m'a jamais prévenu du destin qui attendait Charlyne et Eliott. Marisol n'a jamais plus ri après cela.

Deux enfants...deux enfants proches de lui sont donc morts. Et à nouveau le prénom Marisol. Qui est-elle donc cette femme qui qui perdu deux enfants ?

- Faire le vide n'est pas une bonne idée. Je ne veux pas entendre mon propre écho.

Elle se redresse sur un coude et sa main remonte vers sa joue et l'englobe dans la douceur du satin.

- Remplissez le vide alors. Avec leurs rires, leurs sourires, leurs voix… ça restera douloureux au début...de se souvenir. Je sais...je sais qu'il est tentant de tout repousser, de rester dans le noir et le néant que la perte laisse derrière elle...on s'y croit à l'abri mais c'est faux. Le néant ne fait que nous grignoter petit à petit. Et plus on les refoule et plus les morts nous hantent. Alors qu'en se remémorant les meilleurs moments… Sa voix se brise un peu…la souffrance de la perte s'estompe et finit par devenir supportable. Il nous manque toujours, évidemment, mais ils ne sont plus une plaie ouverte à chaque fois qu'on les évoque.

Elle retire ses doigts de son visage et se rallonge doucement. Elle presse mécaniquement ses mains l'une contre l'autre sur son ventre. Ses propres souvenirs affluent et les extrémités de ses membres redeviennent douloureuses.

- Ça n'est que mon expérience bien sûr et vous savez sans doute déjà tout ça…

Elle tourne alors sa tête vers lui et esquisse un doux sourire.

- Dites moi ce que je peux faire pour vous aider a dormir...
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Ébène Maintenon
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- Remplissez le vide alors. Avec leurs rires, leurs sourires, leurs voix…
- Je transforme ce vide en mémorial ? N'est-ce pas pire en réalité ?
-.... ça restera douloureux au début...de se souvenir. Je sais...je sais qu'il est tentant de tout repousser, de rester dans le noir et le néant que la perte laisse derrière elle...on s'y croit à l'abri mais c'est faux. Le néant ne fait que nous grignoter petit à petit. Et plus on les refoule et plus les morts nous hantent. Alors qu'en se remémorant les meilleurs moments… la souffrance de la perte s'estompe et finit par devenir supportable. Il nous manque toujours, évidemment, mais ils ne sont plus une plaie ouverte à chaque fois qu'on les évoque.


Ebène l'écoute attentivement, la regarde avec cette acuité d'oiseau de proie. Il cherche à saisir l'essence de ce dont elle parle car il ne parvient pas à la traduire en réalité concrète. Ce qu'elle exprime est si abstrait pour lui, si loin du choix qu'il a effectué il y a bien des années qu'il lui semble presque alien. Ce qui est palpable et réel en revanche, c'est la douceur de cette caresse sur sa joue, les trémolos de son timbre, leurs deux solitudes côte à côte.

- Ça n'est que mon expérience bien sûr et vous savez sans doute déjà tout ça…
- Non. J'ai offert sciemment mon cœur à Erzulie pour ne jamais avoir à confronter mon deuil.


Aimer Blanche était toute sa vie.
Perdre Blanche, c'était mourir aussi.
Cela avait marché, au début.
Et puis Marisol était apparue et avait chamboulé son existence.

Il n'avait pas aimé sa mère comme il aurait dû, mais il la remerciait pour avoir été la turbulente collision lui permettant d'être père. Colgan lui avait dit un jour qu'on ne peut pas nier être un père une fois la connexion établie avec son enfant. Il avait pourtant essayé. Cela n'avait été guère probant.
Maintenant, il ne sait que faire de ces étranges fantômes de ressenti, qu'il a parfois, comme le spectre d'un membre amputé. Il ne peut pas les qualifier de sentiments.
De parasites tout au plus.

- Je suis un lâche. C'est le qualificatif qui me définit le mieux..... Je cherche toujours le vôtre, Theo. Je ne le saisi pas encore. Peut-être que ça viendra... Vous pensez que ça viendra ? Votre sourire est troublant, sachez-le.

Ebène ferme les yeux et lui présente son profil acquilin.

- Dites moi ce que je peux faire pour vous aider a dormir...
- Parlez... J'aime le son de votre voix, sa tessiture et votre phrasé. Vous êtes mélodieuse.

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Theodora Henning
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- Ça n'est que mon expérience bien sûr et vous savez sans doute déjà tout ça…
- Non. J'ai offert sciemment mon cœur à Erzulie pour ne jamais avoir à confronter mon deuil.
- Oh. C'est plutôt absolu...est-ce que vous regrettez parfois ?
- Je suis un lâche. C'est le qualificatif qui me définit le mieux…
- Personne n'est tout à fait lâche ou tout à fait courageux. Vous ne faites sans doute pas exception. Vous deviez beaucoup aimer la personne que vous avez perdu...
Elle ne s'attend pas vraiment à une réponse et il élude en effet habilement.
- Je cherche toujours le vôtre, Theo. Je ne le saisi pas encore. Peut-être que ça viendra... Vous pensez que ça viendra ?
- Un qualificatif vous voulez dire ? Elle rit doucement. Bien sûr. J'en doute pas un instant. Faites m'en part quand ça viendra.
- Votre sourire est troublant, sachez-le.
Elle porte une main vers ses lèvres.
- Troublant…? Dans le sens étrange ? Celle qui m'a recueilli pendant mon adolescence disait que je montrais trop mes dents et que c'était disgracieux. Mais dites plutôt moi ce que je peux faire pour vous aider à dormir...
- Parlez... J'aime le son de votre voix, sa tessiture et votre phrasé. Vous êtes mélodieuse.
Fort heureusement ils sont dans le noir et il ferme les yeux ainsi il ne verra jamais le sourire un peu idiot et la légère rougeur de ses joues apparus à cause de son compliment. Jamais personne ne lui a dit qu'elle était "mélodieuse".

- Merci, souffle-t-elle. On va allier l'utile à l'agréable alors. Je reviens…

Elle s'éclipse vers le salon le temps de récupérer un livre qu'elle a repéré auparavant  sur les croyances et la religion vaudou puis revient s'installer. Elle cale le coussin derrière son dos, remet ses lunettes et allume la petite lampe de chevet. La voilà donc partie dans la lecture à voix haute. Une sorte d'histoire du soir. Le docteur ne met qu'un seul chapitre à s'endormir. Elle l'observe un moment, un sourire attendri sur le visage et s'autorise à caresser ses boucles quelques secondes. Elle trouve cette tignasse indisciplinée irrésistible.

Puis elle reprend sa lecture. Comme elle l'a pressentie, le sommeil la fuit encore. Alors elle laisse les pages défiler et vérifie de temps à autre le pouls du docteur. Il est si immobile qu'elle le fait même à plusieurs reprises. Mais il est simplement profondément endormi. Le sommeil finit par la faucher elle aussi et sans prévenir. Si bien qu'elle s'écroule deux bonnes heures après, les lunettes encore sur le nez et le livre qu'elle lisait finit par tomber entre eux.

Durant la nuit elle se tournera à nouveau complètement vers lui presque en chien de fusil.
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Les mots de Theodora glisse sur sa conscience et la caressent comme un gros chat ronronnant. Ebène se sent plongé dans du coton, satiné et doux. Son timbre a un effet apaisant immédiat. Il se laisse couler dans une langueur exquise et rarement égalée, si bien qu'il ne réalise pas qu'il s'endort, faisant fi de la lumière des néons clignotant et de.

Lorsqu'il ouvre les yeux, le soleil est déjà haut. La vie diurne d'Ainselsborough est à l'inverse de ses nuits : silencieuse et morne. Un entrefilet de lumière baigne le chaos de la chambre et éclabousse les draps froissés. Ebène remarque alors que ses doigt tiennent fermement quelque chose de soyeux : une main de femme dans des gants. Durant son sommeil de plomb, il est allé chercher de lui même la main de Theo, pour mieux la ramener contre sa poitrine, son inconscient ayant décidé que là était sa place. Avec une économie de mouvement et de bruit, il se redresse pour mieux regarder la jeune femme. Elle dort, profondément, les lunettes en biais, la bouche en coeur, la chevelure folle. Un simulacre de sourire fleurit sur le faciès du docteur. De la pulpe des doigts , il effleure cette crinière sombre et épaisse. L'idée le chatouille d'y enfouir pleinement ses phalanges, d'en soupeser les entrelacs et nœuds. Il l'ausculte ainsi, un moment, curieux de cette intimité assoupie, de ce visage qu'il ne connait pas encore chez elle.

Il est délicat pour lui d'admettre qu'elle lui plait, ce serait ouvrir une porte dangereuse sur des perspective qu'il refuse pour l'heure d'explorer.
Mais elle lui plait.
Il est trop cartésien et sensé pour le nier.

Avec une délicatesse toute chirurgicale, il retire les lunettes de son nez et les replie sur la table de nuit. Son sommeil semble de plomb car elle remue à peine. Nouvel ersatz de sourire. Elle roupille comme un bébé. C'est...attendrissant. Mû par une envie spontané et rare, il s'approche tout doucement de sa bouche, se retenant presque de respirer, et dépose ses lèvres sur le charnu rose et chaleureux. Un frôlement infime, une pression trop légère pour être notée. Il se redresse en silence, passe sa langue sur ses propres lèvres comme pour retenir le gout de Theodora, et mieux s'en imprégner. Saveur de trop peu et de profond interdit. Il se lève sans le moindre bruit et sort pour ne pas troubler son repos.

Il va faire du café.
On a jamais assez de café.

Lorsque son invitée émerge, il est habillé de frais et s'est fendu d'une sortie matinale pour aller chercher de quoi lui proposer un petit déjeuner convenable : pain tout chaud sorti du fournil, viennoiseries dorées, oranges à presser, œufs frais, bacon à griller, une bouteille de lait, une boite de thé en sachet earl grey et du chocolat en poudre.

- Bonjour. J'ignorais ce que vous preniez au petit déjeuner, alors.... J'ai fait un panaché.

Lui même n'a pas encore mangé, si ce n'est ingurgiter du café dont il prépare une deuxième salve.
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On ne réveille pas la lionne qui dort // Ébène & Theodora - Page 3 Empty
Theo émerge d’un sommeil profond et réparateur, ce qui n’arrive pas si souvent. Elle se blottit contre les draps, y enfouit son visage en poussant un soupir de bien-être. Elle ne se sent pas encore prête à faire face à la réalité et espère presque retomber dans les bras de Morphée. Mais son corps s’éveille déjà alors elle finit par ouvrir les yeux et ne reconnait absolument rien de sa chambre. Elle se redresse soudain, le cœur battant, le temps que ses idées se remettent en place. Le capharnaüm ambiant, l’odeur de la lessive qui n’est pas la sienne, la chemise qu’elle porte et l’ourson qui garde sa précieuse boite.

Elle a dormi chez le docteur Maitenon, dans le lit, à côté de lui.

Elle tourne la tête vers le creux vide où il reposait et y pose sa main pour y sentir la chaleur de son corps dont s’est imprégnée les draps. Quelle soirée et quelle nuit étrange… mais bénéfique à plus d’un niveau. Son cerveau étant rassuré, il retombe dans une sorte de stade d’éveil primaire, animé uniquement par l’odeur divine du café. Elle se lève et marche comme une automate jusqu’à la cuisine.  

Ebène est là, à faire du café alors que tout un tas de fumets nouveau envahissent l’odorat de Theo. Le voir affairé dans sa propre cuisine le rend incroyablement vivant…et séduisant. C’est à cet instant qu’elle se rend compte de son propre aspect chiffonné, les cheveux impossiblement rebelle, la chemise froissée comme son visage certainement.

- Bonjour.

Elle se mordit la lèvre, mortifié. Impossible d’effectuer une retraire stratégique pour améliorer son état général maintenant. Elle passe une main dans son épaisse chevelure pour l’apprivoiser rien qu’un peu mais ne fait qu’empirer les choses sans s’en rendre compte. T
ant pis. Et puis après tout, peu importe. Qu’est-ce que cela changerait ? Elle n’a jamais été coquette…elle ne va pas commencer aujourd’hui et le docteur ne verrait de toute façon pas la différence.

- Bonjour, lance-t-elle la voix encore enrouée.

Elle s’avance timidement jusqu’à la petite table et s’y assoit en observant la profusion de nourriture qui s’y trouve. A vrai dire, elle pensait simplement se changer et le laisser tranquille mais…ce festin amène un grognement peu délicat de son ventre. Elle y pose machinalement une main en riant légèrement.

- Je crois que mon estomac et moi trouvons tout ça très appétissant ! Tout me fait envie ! Oh il y a même de la viennoiserie ! De la vraie…elle a les yeux qui pétillent et renifle ostensiblement au-dessus du sachet. Ca fait une éternité que je n’en ai plus mangée…Non ça fait une éternité que je n’ai pas eu ce genre de petit-déjeuner, corrige-t-elle en riant à nouveau.
- J'ignorais ce que vous preniez au petit déjeuner, alors.... J'ai fait un panaché.  
- C’est très gentil…vous n’étiez pas obligé…je tuerai pour un café ! Elle jette un bref coup d’œil à sa montre et découvre, estomaquée, qu’il est près de dix heures du matin. Je suis désolée, s’esclame-t-elle aussitôt, je ne pensais pas avoir dormi aussi tard ! Votre matelas doit être plus confortable que le mien…plaisante-t-elle.

Décidée à ne pas rester inactive, elle se relève, remonte les manches trop longues de la chemise empruntée qui ont glissé durant la nuit et vient le rejoindre.

- Je m’occupe du jus d’orange. Vous avez de quoi les presser ? Elle l’observe à la dérobée et constate. Vous avez meilleure mine. Vous avez bien dormi ? Comment vous vous sentez ce matin ?

Elle retire ses gants et les enfourne à moitié dans la poche arrière de son pantalon avant de commencer à couper les oranges en deux. Elle se trouve la fois gênée et profondément heureuse de cette sorte d’intimité matinale qu’elle n’a partagé vraiment qu’avec ses collègues pendant les saisons de fouilles en Egypte. Mais avec le docteur tout est plus…déconcertant.

« Allons, aie le courage de l’admettre petite humaine, tu apprécies cet homme et tu ne dirais pas non à d’autres nuits comme celle-là, voire à plus…bien plus. »

Theo est si surprise par l’intervention moqueuse de la déesse dans le fond de son esprit que sa main dérape et le couteau vient mordre la pulpe de son doigt. Elle pousse un petit cri de douleur et porte son index à sa bouche.

- Scheisse ! Quelle idiote !

A croire que les jurons viennent plus facilement dans sa langue maternelle.
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Ébène Maintenon
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Un grognement ventriloque retentit et Ebène hausse un sourcil en guise -selon toute vraisemblance - de surprise amusée.
- Je crois que mon estomac et moi trouvons tout ça très appétissant ! Tout me fait envie ! Oh il y a même de la viennoiserie ! De la vraie…Ca fait une éternité que je n’en ai plus mangée…Non ça fait une éternité que je n’ai pas eu ce genre de petit-déjeuner.
- J'ignorais ce que vous preniez au petit déjeuner, alors.... J'ai fait un panaché. J'ai beau être américain, mon père a mis un point d'honneur à éduquer nos palais à la cuisine française. De fait, il n'y a qu'en France que je trouve de bonnes viennoiseries et du pain de qualité. Une chance qu'un boulanger de là-bas se soit expatrié à Tir Na Nog. Je vous donnerais l'adresse si vous le désirez.
- C’est très gentil…vous n’étiez pas obligé…je tuerai pour un café !
- Il arrive.
- Je suis désolée !
- Pour quelle raison, cette fois ? Vous êtes si souvent désolée, je m'y perds.
- Je ne pensais pas avoir dormi aussi tard !
- Ah... Si ça n'est que cela.
- Votre matelas doit être plus confortable que le mien…
- Si vous le dites. Je ne suis pas spécialiste en matière de literie.


Theodora est incapable de rester sans rien faire. Il faut qu'elle bouge, même de manière désordonnée. Cette femme ne sait pas rester immobile et contemplative. Elle doit haïr la méditation.

- Je m’occupe du jus d’orange. Vous avez de quoi les presser ? Ebène lui tend le presse-agrumes. Ne jamais aller à l'encontre d'une tornade et se laisser porter par le vent. Cela occasionne bien moins de tracas. Vous avez meilleure mine. Vous avez bien dormi ?
- Je suppose, oui.
- Comment vous vous sentez ce matin ?
- Comme d'habitude.


Assertion aussi vraie que fausse. Il a rarement l'occasion de se réveiller avec une femme dans son lit qu'il a envie d'embrasser. Pour le reste, rien à signaler. Un peu moins cerné, peut-être. Il ne fait jamais attention à ce genre de détail.
Theo pousse un piaulement douloureux qui lui fait tourner la tête.

- Scheisse ! Quelle idiote !

Elle porte son doigt sanglant à la bouche et le docteur l'en retire aussitôt, en lui tenant le poignet.

- Ne faites pas ça. C'est une habitude stupide. La salive humaine est porteuse de plus de 80 millions de bactéries et d'agents pathogènes hautement infectieux.

D'autorité, il guide sa main et son son doigt coupé sous le jet d'eau froide qu'il vient d'activer dans l'évier.

- Toujours rincer abondement à l'eau clair. Ensuite désinfecter. Je vais chercher de quoi vous soigner, je reviens.

Une poignée de secondes plus tard, le docteur Maintenon, tapote la coupure avec un coton imbibé de biséptine.

- Vous avez une préférence ? Il sort deux types de sparadraps : Hello Kitty ou Bob l'Eponge ?

Il appose le pansement avec beaucoup de délicatesse et s'attarde sur cette main brûlée qu'il tripote plus qu'il ne le devrait. Il affectionne la plastie particulière, la texture au toucher, les asperités à la fois rugueuse et lisse. Il devrait rompre ce contact. Maintenant. Cela lui est étrangement insurmontable. Il se demande ce que cela pourrait donner au contact d'autre partie de son....

On frappe brusquement à la porte.

Ebène n'attend personne et ça n'est pas le professeur Henning qui reçoit. Sans doute un peu perturbé par ses propre pensées, il se lève et ouvre la porte sans vérifier au préalable dans l'oeil-de-boeuf. La vision du personnage sur le seuil lui fait reclaquer la porte illico au nez et à la barbe (rousse) du visiteur. Visiteur qui insiste lourdement. Ebène a un claquement de langue agacé et ferme les yeux. Il ouvre à nouveau en prenant manifestement sur lui.

- Tu veux quoi, Murtagh ? D'autre balles en argent à extraire ?

Il n'a pas pu s'en empêcher. Ebène Maintenon, tout zombie qu'il soit, est amère. Cet homme lui a volé sa fille.

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Theodora Henning
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Theo se voit retirer son doigt de la bouche et se fait gourmander avec une neutralité à laquelle elle commence à s’habituer et elle sourit tout du long.

- Ne faites pas ça.
- Bien docteur, elle se mord la lèvre pour ne pas sourire plus largement.
- C'est une habitude stupide. La salive humaine est porteuse de plus de 80 millions de bactéries et d'agents pathogènes hautement infectieux.
- Oups…
Petite grimace d’excuse pendant que son doigt meurtri fait trempette.
- Toujours rincer abondement à l'eau clair. Ensuite désinfecter. Je vais chercher de quoi vous soigner, je reviens.
- Je ne bouge pas de là, assure-t-elle avec conviction.

Il prend soin de sa stupide blessure avec soin et professionnalisme. Elle aurait bien rajouté sérieux à cette petite liste mais Ebène Maintenon a toujours l’air sérieux. Il lui présente ensuite deux types de pansement, petit chat blanc au nœud rose ou éponge de mer…

- Vous avez une préférence ? Hello Kitty ou Bob l'Eponge ?
Elle fait mine de prendre la question très au sérieux, tergiverse main sur le menton.
- Choix cornélien…Hello Kitty est absolument adorable mais Bob l’Eponge fait beaucoup plus fun…En même temps il a l’air un peu idiot aussi et je n’ai pas tellement envie de me balader avec un idiot sur le doigt. Restons sur l’adorable alors.

Son envie de rire s’évanouie à mesure que les secondes passent et qu’il garde sa main dans la sienne après avoir posé le pansement, qu’il la manipule avec la même délicatesse que l’autre jour au musée. Elle en frissonne à nouveau et ne peut pas vraiment en rejeter la faute sur Sekhmet. Elle lève les yeux vers les siens, refusant de croire qu’il fait cela pour une autre raison qu’une pure curiosité médicale. Les chirurgiens ont, après tout, fait un excellent travail sur ses mains pratiquement perdues. Pourtant…son corps réagit sans prendre en compte la logique de son raisonnement. Son cœur s’emballe, les souvenirs de ce baiser qui n’en était pas un pendant le rituel remontent et la laisse légèrement essoufflée. Elle se souvient de la douceur de ses lèvres, la fermeté de sa langue contre la sienne…  Il faut qu’elle retire sa main…pourquoi est-ce si dur de bouger ?

Heureusement un coup retentit à la porte du docteur et Theo trésaille comme si elle sortait d’une sorte de transe. Elle passe une main dans ses cheveux et boit plusieurs gorgées de son café pour retrouver ses esprits.
Comme elle entend la porte se refermer mais aucune conversation, elle se lève à son tour pour récupérer son sac et son téléphone dedans et se rend également dans la partie salon. Mais elle s’arrête brusquement en voyant qu’il a réouvert à son visiteur et lui lance au visage.

- Tu veux quoi, Murtagh ? D'autre balles en argent à extraire ?

Theo peut presque entendre une dose de ressentiment chez le docteur. Pas dans son ton, évidemment, mais le choix des mots est significatif. Elle se fige et espère pouvoir opérer une retraite vers la chambre pour le laisser avec son visiteur et ne pas jouer les petite voyeuse mais l’homme à la barbe rousse, Murtagh ?, lève la tête après plusieurs discrets reniflements et croise le regarde de la jeune femme, mortifiée. Le visage de l’inconnu exprime alors un choc si grand qu’elle se demande si elle a une tête aussi affreuse que ça… peut-être après tout, elle n’a pas eu l’occasion de se regarder dans un miroir ce matin. Il semble avoir beaucoup de mal à se remettre de son étonnement et l’observe avec une acuité presque animale, ne manquant rien de ses cheveux sauvages à la chemise masculine qu’elle porte.

- Je euh… je voulais vous parler… d’un truc important…et…je viens plus ou moins de la part de Marisol. Mais si je dérange, je peux repasser plus tard.

Marisol ?
Le prénom de la boîte
.
Quelque chose d’important pour Ebène. Le signal pour elle de s’éclipser et vite.

- Oh non ! Ne dites pas ça pour moi…je vais juste récupérer mon sac et je vais vous laisser…discuter. Faites comme si je n’étais pas là…

Elle file alors, non sans adresser un sourire aux deux hommes et repart par le même chemin, refermant doucement la porte de la chambre derrière elle.
Dans le salon Colgan hésite entre sourire comme un benêt – cette femme sent littéralement comme lui et porte sa chemise, bordel de merde ! … – s’imaginant déjà faire son rapport à Marisol et l’expression humble et penaude du repenti. Son visage choisit une sorte d’entre-deux et il se gratte la gorge.

- Je peux entrer Doc ? C’est vraiment important. Pas de balle à extraire mais un calumet de la paix à partager…
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Ébène Maintenon
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En une fraction de secondes, l'harmonie relative de sa tranquillité connait un couac retentissant.

Colgan Murtagh.
L'autre homme de la vie de Marisol.
Son "beau-fils".

Que lui veut-il ? Pourquoi débarquer maintenant après deux ans et demi de silence ? Est-ce que Marisol va bien ? Autant de questions qui nuisent à la sérénité acquise par cette délicieuse nuit de sommeil. D'autant que le bon docteur repère d'emblée que l'odorat du loup-garou a su déceler la présence de Theodora. Son air ahuri ne fait que le démontrer.
Ebène Maintenon est fortement agacé.

- Je euh… je voulais vous parler… d’un truc important…et…
- Un coup de téléphone aurait suffi. Mon numéro n'a pas changé.
- Je viens plus ou moins de la part de Marisol. Mais si je dérange, je peux repasser plus tard.
- Maintenant, ou plus tard, ça me dérangera de toute manière.
- Oh non ! Ne dites pas ça pour moi…je vais juste récupérer mon sac et je vais vous laisser…discuter. Faites comme si je n’étais pas là…


Ebène regarde Theodora s'éclipser, si ce n'est littéralement fuir vers la chambre. Une nouvelle fois, elle anticipe de manière erronée ses désirs. Elle doit se sentir chassée. Il pivote lentement vers Murtagh avec un regard qui pourrait décocher des balles de gros calibre afin de lui pilonner son expression stupide.

- Je peux entrer Doc ? C’est vraiment important. Pas de balle à extraire mais un calumet de la paix à partager…

Le zombie pousse un soupir profondément blasé.

- Entre. Laisse-moi juste deux secondes.

Il se dirige vers la porte de sa propre chambre. Il l'ouvre et regarde Theodora en train de trier il ne sait quoi sur sa commode pleine de piles de journaux, revues et autres publications professionnelles. Cette femme a un réel souci de rangement compulsif.

- Qu'est-ce que vous faites ? Il lève une main en fermant momentanément les yeux... Non... ne me répondez pas. Theo...Vous avez plus de légitimité à être dans mon salon que l'autre grand dadais indésirable. Du reste, vous n'avez pas pris votre petit déjeuner. Il tend une main qui ne souffre aucune réplique ni résistance. Venez. Je sais que vous êtes affamée.

Une fois assuré que Theodora est assise à table, Ebène lui sert une tasse de café, remplit la sienne et en sort une troisième du placard. Il n'a pas de calumet.

- Qu'est-ce que tu veux, Colgan ? Il s'apprête à peler l'orange laissée à l'abandon par son invitée et semble ce souvenir d'une chose communément admise dans les relations sociales : les présentations formelles. Theodora Henning, une amie. Colgan Murtagh, le compagnon de ma fille... Si elle t'a supportée jusqu'ici, bien évidemment... Donc, je t'écoute.
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Theodora Henning
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- Entre. Laisse-moi juste deux-secondes.

Pendant que Colgan entre, soulagé et la curiosité titillée, Theo de son côté a décidé de s’occuper les mains, la tête pleine de questions…encore ! Pourquoi s’obstine-t-elle à en avoir ? Pourquoi s’obstine-t-elle à le trouver charmant et touchant alors que lui n’est clairement touché par…rien ou presque. Rien qui la concerne en tout cas.
Elle se trouve donc à trier les revues, les journaux et autres publications séparément. Elle ne s’attendant certainement pas à le voir ouvrir la porte si tôt. Il s’est à peine écoulé quelques minutes…

- Qu'est-ce que vous faites ?
- Je…
Il lève la main pour stopper toute réponse.
- Non... ne me répondez pas.
- Je pense que c’était de toute façon assez évident, ajoute-t-elle néanmoins avec un petit sourire.
- Theo...Vous avez plus de légitimité à être dans mon salon que l'autre grand dadais indésirable.
- Oh… Vraiment ?
Elle est sincèrement surprise et quelque peu ravie de l’entendre proférer une telle chose. Après tout…ils se connaissent depuis peu et ce Murtagh semble être…quelqu’un de familier.
- Du reste, vous n'avez pas pris votre petit déjeuner. Venez. Je sais que vous êtes affamée.

Difficile de nier l’évidence proférée par son estomac quelques minutes plus tôt. Elle se saisit donc de sa main et se contrôle pour ne pas nouer ses doigts aux siens.

C’est inapproprié.
Sans doute désagréable pour lui.

Il la guide à nouveau vers la table et elle s’assoit obligeamment en adressant un petit sourire d’excuse à l’homme qui ne manque pas de remarquer les reliquats du rituel et leurs mains nouées. Il observe la scène avec des yeux excessivement scrutateurs.
Theo remercie le docteur avec un sourire pour le café et entame un croissant encore tiède et plein de beurre.
L’homme accepte lui aussi une tasse et se tient debout à la limite entre le salon et le coin cuisine.

- Qu'est-ce que tu veux, Colgan ?
Le dit Colgan lui jette un nouveau regard surpris avant de se tourner vers Maintenon.
- Je pensais qu’on allait avoir une conversation privée mais ça me va aussi…
- Theodora Henning, une amie. Colgan Murtagh, le compagnon de ma fille... Si elle t'a supportée jusqu'ici, bien évidemment...

Theo ouvre la bouche pour la refermer aussitôt. Sa fille ? Marisol est sa fille ? Le « je suis vieux de plus d’un siècle » prend alors tout son sens. Il a une fille. Adulte. Cet homme à l’âge qu’aurait pu avoir son grand-père. La réalisation est…brutale. Elle ne sait pas si elle trouve tout ceci bien trop bizarre ou juste gênant…Sans doute les deux. Ce qui n'a pas lieu d'être puisqu'elle est son amie. Elle débite donc les formalités d’usage d’une voix un peu ailleurs.

- Enchantée…
L’homme l’observe encore et a un frémissement des lèvres qui atteint ses yeux.
- Oh non…c’est moi. Et oui, elle me supporte toujours…mais j’avoue que je me demande moi-même comment…
- Donc, je t'écoute.
Colgan Murtagh prend une gorgée de café :
- D’abord…je suis venu m’excuser…pour hum…t’avoir laissé gérer tout ça seul après. Et je suis vraiment navré qu’elle ait décidé de te mettre de côté…à cause de moi.

Theo est de plus en plus mal à l’aise mais apprend un certain nombre d’informations qu’elle n’aurait sans doute jamais obtenues autrement. Elle fait mine d’être plongée dans la contemplation de son croissant.

- C’est en partie pour ça que je suis là… cette situation…me plait sans doute pas plus qu’à toi. Je sais ce que ça me ferait à moi si Charly… si…elle avait décidé de me rayer de sa vie.

Donc Charly et Eliott étaient…les petits-enfants du docteur…tout cela en devient un peu trop vertigineux pour elle et elle manque s’étouffer avec son café.

- Tout va bien ? lui demande gentiment Colgan.
- Parfaitement bien … lui répond une Theo rouge d’embarras et toussant à moitié.
- Bref, reprend le beau-fils de l’homme avec qui elle vient de passer la nuit à dormir – dit de cette façon c’est encore plus terrible… – l’anniversaire de Charly approche et… je me disais qu’on pourrait faire…quelque chose, ensemble. Il regarde Ebène avec une expression plus douce sur le visage. Elle aurait aimé…qu’on soit ensemble et que tu sois là, Doc.
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Ébène Maintenon
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- Je pensais qu’on allait avoir une conversation privée mais ça me va aussi…
- Theodora Henning, une amie. Colgan Murtagh, le compagnon de ma fille... Si elle t'a supportée jusqu'ici, bien évidemment...
- Enchantée…
- Oh non…c’est moi. Et oui, elle me supporte toujours…mais j’avoue que je me demande moi-même comment…

Et le bon docteur d'ajouter d'un ton aussi plat que le reste mais avec une légère variation d'expression.
- Il y a des mystères que je ne saurais expliquer. Je n'ai rien à cacher à mon invitée, du reste. Donc, je t'écoute.
- D’abord…je suis venu m’excuser…pour hum…t’avoir laissé gérer tout ça seul après.
- C'est une subtile manière de qualifier ta désertion pure et simple.
- ...Et je suis vraiment navré qu’elle ait décidé de te mettre de côté…à cause de moi.
- Elle a fait un choix. Douteux et mal avisé, en ce qui me concerne. Mais qui suis-je pour te jeter la pierre finalement ? Je l'ai abandonnée bien avant que tu ne le fasses.


Ebène regarde les agrumes qu'il écrabouille contre les lames du pressoir et le jus qui s'écoule lentement contre les parois du réservoir.

- C’est en partie pour ça que je suis là… cette situation…me plait sans doute pas plus qu’à toi. Je sais ce que ça me ferait à moi si Charly… si…elle avait décidé de me rayer de sa vie.

Theodora s'étouffe bruyamment et Colgan est plus prompt à réagir qu'Ebène. Prévenance naturelle d'homme naturellement bon. C'est peut-être cela qui l'agace le plus : Colgan n'est pas lui. Il est bien plus méritant.
Ebène s'approche de la table inconsciemment, comme si Murtagh pouvait également le priver de Theodora (ce qui en soit est parfaitement irrationnel. Ils ne se connaissent que peu et il n'a aucune prérogative en la matière. Cependant, il sait qu'au fond du puits où il a jeté son coeur, il y a aussi sa jalousie.) Il tend une serviette en tissus à la jeune femme, geste qu'il espère machinal.
Sauf, qu'il ne peut s'empêcher de retirer avec ses propres doigts une miette de croissant, oubliée au coin de sa bouche. L'éloquence de l'acte lui échappe, mais il est bien le seul.

- Bref, l’anniversaire de Charly approche et… je me disais qu’on pourrait faire…quelque chose, ensemble.
- Ensemble ?
demande-t-il soupçonneux.
- Elle aurait aimé…qu’on soit ensemble et que tu sois là, Doc.
- C'est vraiment ce qu'elle désire ou c'est toi qui extrapoles ?


Il verse le contenu de sa presse (ridicule, il faut bien l'avouer. Tant d'huile de coude pour trois fois rien. Il aurait du acheter une bouteille de jus d'orange directement.) dans un verre qu'il glisse vers Theodora. Puis il lève enfin le nez vers Colgan.

- Elle m'a écrit qu'il fallait que je considère que je n'avais plus de fille, que j'efface son existence et les vôtres de mon histoire, et j'ai respecté ses voeux. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'elle faisait, je n'ai pas tenté de l'approcher, j'ai essayé d'oublier, je me suis tenu à une distance raisonnable et raisonnée parce que c'était ce qu'elle voulait....Qu'est-ce qui a si soudainement changé ?

Ses prunelles sombres le sondent avec une intensité difficile à supporter.

- Pourquoi ne se tient-elle pas devant moi pour me formuler cette proposition ?
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Theodora Henning
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Theodora n’a aucune idée de ce qui se trame vraiment entre les deux hommes mais devine une certaine tension qui agit sur ses propres nerfs. Elle attrape la serviette tendue mais redresse involontairement les yeux vers le docteur quand elle sent ses doigts aux commissures de ses lèvres. Le regard qu’elle lui adresse est chargée d’une incompréhension et d’un désir latent qu’il poursuive ce geste, une brusque envie de…

- Bref, l’anniversaire de Charly approche et… je me disais qu’on pourrait faire…quelque chose, ensemble.
Dieu merci, Colgan poursuit et Theo s’empresse de s’essuyer la bouche et de baisser son regard vers son café. Si elle avait jeté un coup d’œil vers l’invité de Maintenon, elle aurait aperçu l’étrange regard qu’il leur adresse à tous les deux.
- Ensemble ?
- Elle aurait aimé…qu’on soit ensemble et que tu sois là, Doc.
- C'est vraiment ce qu'elle désire ou c'est toi qui extrapoles ?
- Disons que je lui ai fait avouer que tu lui manquais.

Theo se retrouve avec le jus d’une orange pressée et l’avale en espérant qu’il donnera un coup de fouet à son cerveau qui ferait bien de ne plus laisser le contrôle de ses pensées à ses hormones.

- Elle m'a écrit qu'il fallait que je considère que je n'avais plus de fille, que j'efface son existence et les vôtres de mon histoire, et j'ai respecté ses voeux. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'elle faisait, je n'ai pas tenté de l'approcher, j'ai essayé d'oublier, je me suis tenu à une distance raisonnable et raisonnée parce que c'était ce qu'elle voulait....Qu'est-ce qui a si soudainement changé ?

Elle comprend plus ou moins le fin mot de l’histoire. Les mots ont été dur à encaisser et la boîte dans sa chambre atteste de son incapacité à oublier sa fille. Fille qui s’est pourtant détourné de lui pour un autre homme, cet homme se trouvant, toujours debout, dans la pièce. Leur histoire à tous les trois semble lourde et chargée.

Colgan ne semble pas impressionné par les paroles ou l’œillade sombre que lui jette le docteur.

- L’absence. Le manque. Sans doute un peu de culpabilité. Elle a écrit tout ça parce qu’elle voulait te protéger. Pas parce qu’elle en avait envie. Tu sais la voie que j’ai choisi, elle le savait aussi quand elle m’a retrouvé. Elle souhaitait et souhaite toujours que tu restes loin de tout ça. Mais…en étant prudents...Et puis…ça serait aussi pour Charly…et Eliott. Eux aussi auraient détesté cette situation. Ils…il se gratte la gorge et tourne la tête vers les fenêtres pour ne pas montrer la trop vive émotion qui le prend soudain…ils t’adoraient.

Il n’est pas difficile de constater combien il souffre de la mort de ses enfants et une montée de compassion la prend pour cette famille brisée. Elle ne sait que trop bien ce que la perte de ses proches apporte comme chagrin incommensurable. Elle tourne la tête vers Ebène, cherche son regard.

- Pourquoi ne se tient-elle pas devant moi pour me formuler cette proposition ?

Colgan s’approche enfin, pose sa tasse vide sur la table et vrille ses yeux dans ceux de son beau-père.

- Parce qu’elle a la trouille que tu la rejette et qu’elle n’est pas certaine de pouvoir y faire face. Et parce que je voulais essayer de réparer ce que j’ai brisé. J’ai assez de culpabilité sur la conscience, j’aimerais pas rajouter votre séparation à la longue liste.

Un long silence s’installe avant qu’il ne reprenne.

- C’est à toi de voir. La balle est dans ton camp mais sache qu’elle a vraiment envie de te revoir. Il sort un bout de papier et le fait glisser vers lui sur la table. Nos deux numéros.

Theo hésite beaucoup, ne se sentant pas tellement légitime pour donner son avis… mais intervient finalement, - n’est-elle pas son amie après tout ? - la tête tournée vers Ebène.

- Je sais bien que je suis très extérieure à tout ceci mais… vous devriez y réfléchir. Elle a un doux sourire en repensant à la boîte et la peluche. Personne n’est fait pour la solitude la plus complète, Ebène. J’ai perdu toute ma famille proche il y a des années…et je donnerai n’importe quoi pour les revoir. Je suis certaine que…Marisol pense la même chose… Colgan acquiesce du chef.

Elle ne reverra plus jamais son père, sa mère ou sa sœur. Elle n’aura plus jamais la chance de retrouvailles tardives. Elle est pratiquement seule au monde, ne comptant jamais la cousine de son père, la femme qui l’a recueillie, comme un membre de sa famille. Cette femme si belle à l’extérieur et si mauvaise à l’intérieur…rien que de penser à elle…
Une brusque bouffée de colère l’étrangle presque. Elle en a la respiration coupée et se raidit, agrippant la table dont le bois émet une faible protestation. Impossible que quiconque la perçoive. Aussitôt elle lâche tout et cale ses mains entre ses cuisses sous la table. Pendant un bref instant, ses yeux ont changé de couleur. Elle s'applique à respirer lentement, les yeux fixés sur son café.

« Prudence Theo, le rituel nous a affaibli face à la colère, je te l’ai dit. Ne fais ou ne pense à rien qui pourrait précipiter notre rage. Car elle est maintenant nôtre. »  

Petit à petit, la rage reflue. Colgan la regarde en fronçant les sourcils puis revient au docteur.
- C’est dans deux semaines. Tarde pas trop. Je vais vous laisser. Merci pour le café. Ravi d’avoir fait votre connaissance…Theodora c’est ça ?
- Hum…moi aussi… Theo ça ira.
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Ébène Maintenon
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Colgan a fait des progrès. Il est capable d'évoquer ses enfants en faisant démonstration d'émotions. Ebène soupçonne un lourd travail de fond de la part de sa fille. Il espère simplement qu'elle n'aura pas aggravé sa propre pathologie dans l'entreprise.

- Parce qu’elle a la trouille que tu la rejette et qu’elle n’est pas certaine de pouvoir y faire face.
- Foutaises.
- Et parce que je voulais essayer de réparer ce que j’ai brisé. J’ai assez de culpabilité sur la conscience, j’aimerais pas rajouter votre séparation à la longue liste.
- Ca ne t'achètera pas mon pardon, j'espère que tu en es bien conscient
, déclare-t-il de son ton morne et froid.

Les deux hommes s'adonnent à un duel de regard long et silencieux.

- C’est à toi de voir. La balle est dans ton camp mais sache qu’elle a vraiment envie de te revoir... Nos deux numéros.

Ebène lorgne sur les morceaux de papier griffonnés puis revient à Murtagh. Theodora ose alors prendre la parole pour tenter d'apaiser la tension générale.

- Je sais bien que je suis très extérieure à tout ceci mais… vous devriez y réfléchir. Ebène tourne lentement la tête vers elle et se trouve happé par son sourire. La raideur de ses épaules se dénouent et ses trapèzes se détendent quelque peu. Personne n’est fait pour la solitude la plus complète, Ebène. J’ai perdu toute ma famille proche il y a des années…et je donnerai n’importe quoi pour les revoir. Je suis certaine que…Marisol pense la même chose…

Alors, distinctement, le Zombie perçoit le crépitement doré dans le regard de la jeune femme. Il voit les jointures de ses doigts blanchir en agrippant la table et son effort pour dissimuler son trouble. Ebène vient chercher sa main qu'elle cache au regard et la lui presse, un bref instant, afin de lui infuser de son imperturbable calme.

- Vous avez raison, fait-il d'une voix réchauffée de quelques degrés qui font toute la différence.
- C’est dans deux semaines. Tarde pas trop. Je vais vous laisser. Merci pour le café. Ravi d’avoir fait votre connaissance…Theodora c’est ça ?
- Hum…moi aussi… Theo ça ira.
- Je viendrais.... Mais avant, je veux voir ma fille. Rien qu'elle et moi. J'imagine que tu peux comprendre cela
, lâche-t-il avec une raideur guindée qui n'a plus rien de polaire, simplement d'embarrassé. Attends-moi quelques secondes. J'ai des choses à te remettre.

Le Docteur Maintenon se lève, laisse Theo et Colgan seuls une poignée de secondes et revient avec le carton au nom de Marisol.

- Ce sont toutes les affaires qu'elle a laissé derrière elle en partant : des vêtements, des souvenirs de sa mère, ce genre de choses. Je te les confie.

Il lui tend avec cette droiture un peu solennelle qui ne le quitte jamais totalement.
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Theodora Henning
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Theo s’accroche à sa main, cette ancre fugace qui s’échappe bien trop vite à son goût de toutes ses forces. Elle a l’impression d’avoir su gérer la première alerte mais jusqu’à quand ? Est-ce que les choses se passeront de cette façon maintenant ? La moindre pensée pourrait se transformer en ire divin ?

- Vous avez raison.
En quelques mots, l’atmosphère s’allège soudain considérablement.
- C’est dans deux semaines. Tarde pas trop. Je vais vous laisser. Merci pour le café. Ravi d’avoir fait votre connaissance…Theodora c’est ça ?
- Hum…moi aussi… Theo ça ira.
- Je viendrais....
Pour la première fois depuis qu’il est entré, un vrai sourire éclaire le visage de Colgan.
- Bien.  
- Mais avant, je veux voir ma fille. Rien qu'elle et moi. J'imagine que tu peux comprendre cela.
- Parfaitement, c’est pour ça que je t’ai laissé son numéro.
- Attends-moi quelques secondes. J'ai des choses à te remettre.

Il se contente de hocher la tête puis fixe Theo avec la même insistance que tout à l’heure.
- J’ai…j’ai encore une miette sur le visage…c’est ça ?
- Non pas du tout. Le Doc à tout enlever, réplique-t-il avec un pétillement amusé dans le regard, mains dans les poches.Vous le connaissez depuis longtemps ?
- Oh…non pas vraiment.
- Je vois, les coins de ses lèvres frémissent à nouveau mais Ebène est déjà de retour avec la fameuse boîte entre les mains.
- Ce sont toutes les affaires qu'elle a laissées derrière elle en partant : des vêtements, des souvenirs de sa mère, ce genre de choses. Je te les confie.
- Tu aurais pu lui donner toi-même non ? Mais ok je l’embarque si c’est ce que tu veux. A bientôt alors. Theo.
Il adresse un salut du menton à la jeune femme qui lui dédie un sourire et un petit mouvement de la main. Une fois l’homme parti, Theo inspire profondément et va jeter le reste de son café dans l’évier.

- Désolée…il est très bon mais je crois que je ferai mieux d’éviter les excitants…pour le moment. Je vais sans doute avoir besoin d’halopéridol plus vite que prévu…
Elle remet ses gants en place, son armure, et se tourne vers Ebène.
- Je suis heureuse que vous ayez accepté de revoir votre fille. Vous semblez tenir beaucoup à elle et de ce que j’en ai vu, vous méritez tous de retrouver un peu de bonheur.
Elle a planté son regard dans le sien, cherchant désespérément une bonne raison de rester mais n’en trouve aucune, si ce n’est son envie irrationnelle d’être en sa compagnie.
- Je ferais sans doute mieux d’y aller aussi… je…je vais rassembler mes affaires, vous rendre votre chemise…ajoute-t-elle avec un petit rire en tripotant le tissu froissé.

En passant devant lui, elle s’arrête soudain, pose sa main sur son bras et se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un baiser appuyé sur sa joue.

- Merci…d’être là…de m’avoir aidée.

Elle lui sourit à nouveau et recule dans l’idée d’aller récupérer ses affaires.  
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Ébène Maintenon
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- Tu aurais pu lui donner toi-même non ?
- Tu es là, rends-toi utile.
- Mais ok je l’embarque si c’est ce que tu veux. A bientôt alors. Theo.


Colgan prend congé et Ebène referme la porte derrière lui. Il a l'impression que tous les bénéfices de cette nuit lui ont été arrachés. Impression qui ne fait que s'aggraver en voyant Theodora suicider son pauvre café en le donnant à boire au siphon de l'évier.

- Que faites-vous ?
- Désolée…il est très bon mais je crois que je ferai mieux d’éviter les excitants…pour le moment. Je vais sans doute avoir besoin d’halopéridol plus vite que prévu…
- J'avais anticipé cette éventualité.

Il attrape son sac Hello-Kitty rose bonbon en matière peluche et en sort deux flacons de 50ml d'haloperidol injectable avec un kit de seringues stériles.

- C'est tout ce que j'ai pu soutirer au responsable pharmacie de l'hôpital sans que ça paraisse suspect, mais ça devrait vous aider à tenir.
- Je suis heureuse que vous ayez accepté de revoir votre fille. Ebène la regarde avec une expression indéchiffrable. Vous semblez tenir beaucoup à elle et de ce que j’en ai vu, vous méritez tous de retrouver un peu de bonheur.
- Mes condoléances, pour votre famille.
Il suppute que cela a un rapport avec ses mains brûlées. Une mort abominable.
- Je ferais sans doute mieux d’y aller aussi… je…je vais rassembler mes affaires, vous rendre votre chemise…

Ebène aimerait la retenir, trouver une excuse pour délayer son départ. Il ne trouve aucun argument rationnel pouvant lui permettre d'y aboutir. Alors, de dépit inavoué, il s'incline.

- Entendu.
- Merci…d’être là…de m’avoir aidée.


La suite le laisse quelque peu désarmé. Le baiser tendre surs a joue, son parfum humé de trop près, sa chevelure indomptée qui lui chatouille la peau du cou... Instinctivement, il la retient par le bras.

- J'imagine... que vous ne vous attendiez pas à ça. Il arbore un air vaguement penaud. Ma fille, j'entends. Je suis... vieux, je vous l'ai dit. Marisol est... ce fût une surprise, même pour moi. Je n'ai découvert son existence que tardivement et sa mère m'a toujours tenue à l'écart jusqu'à ce qu'elle décède d'un cancer. Ma fille a plus de trente années et je n'ai vécu ma paternité pleinement que quelques mois avant.... Avant le drame qui les a frappé, elle et Colgan.

Il ignore totalement pourquoi il se sent obligé de se justifier devant elle. Elle n'est personne après tout, une de ses nombreuses protégées d'Erzulie, un simple travail. Il lui semble pourtant important qu'elle sache.

- Marisol... est une avatar, elle aussi.

Il la relâche, doucement, conscient qu'il outrepasse ses fonctions d'instrument. Un silence.

- Soyez libre de revenir quand vous en éprouver le besoin, et de me contacter à toute heure si besoin. Une ombre de sourire ourle ses lèvres. Il faudra bien vérifier si je me nourris correctement et si je dors normalement.




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Theodora Henning
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La prise sur son bras l’arrête et elle lève des yeux à la fois interrogateurs et plein d’espoir. A-t-il lui trouvé une bonne raison ou excuse pour la faire rester ?

- J'imagine... que vous ne vous attendiez pas à ça.
Theodora arbore une mine un peu confuse.
- C’est-à-dire… ?
- Ma fille, j'entends. Je suis... vieux, je vous l'ai dit. Marisol est... ce fût une surprise, même pour moi.
- Oh ça ? Elle glousse un peu nerveusement, n’arrivant toujours pas à se faire à l’idée qu’elle fait face à un homme âgé de près d’un siècle. Disons que ça va bien avec votre qualificatif…déconcertant. Il y a ce que nos yeux voient et puis il y a … la réalité. J’ai du mal à me faire à l’idée. Comme j’ai du mal à vraiment me dire que vous n’avez plus d’âme et que j’abrite une déesse. Je suis peut-être simplement en train de devenir folle, non ?
- Je n'ai découvert son existence que tardivement et sa mère m'a toujours tenue à l'écart jusqu'à ce qu'elle décède d'un cancer. Ma fille a plus de trente années et je n'ai vécu ma paternité pleinement que quelques mois avant.... Avant le drame qui les a frappé, elle et Colgan.
Le visage du professeur se plisse dans une expression de compassion sincère et d’une tristesse partagée.
- Ils ont perdus… leurs enfants, vos petits-enfants donc…c'est cela ? C’est à moi de votre présenter mes condoléances. C’est une épreuve…absolument terrible et contre nature.
Elle pose sa main gantée sur celle qui la retient par le bras.

- Marisol... est une avatar, elle aussi.
- Ah oui ? De qui exactement ? Pensez-vous…pensez-vous qu’elle pourrait m’aider à… comprendre et gérer ce qu’il m’arrive ?
Il retire son bras et elle ressent aussitôt une sensation brusque et absurde de manque.

- Soyez libre de revenir quand vous en éprouver le besoin, et de me contacter à toute heure si besoin.
Il faudra bien vérifier si je me nourris correctement et si je dors normalement.

Son esquisse de sourire ramène le sien qui s’épanouit pleinement sur ses lèvres.
- Attention Ebène, je pourrais abuser de cette « permission »... Je vais me rhabiller.

Une fois ses affaires rassemblées et réenfilée, elle se tient un peu gauchement au milieu de salon.
- Bon et bien…cette fois je crois que j’ai tout…Pour son plus grand désarroi. Elle agrippe soudain sa main et la serre dans la sienne. A bientôt alors ?

Cela sonne autant comme une question que comme une affirmation. Un dernier sourire et elle s’éclipse finalement à regret après avoir passer la soirée et la nuit la plus étrange depuis son arrivée à Tir Na Nog.
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Ébène Maintenon
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- Oh ça ?
- Est-ce que cela... change quelque chose pour vous ?
- Disons que ça va bien avec votre qualificatif…déconcertant.
- Ah.
Il n'est pas certain de bien comprendre si le qualificatif est positif ou négatif.
- Il y a ce que nos yeux voient et puis il y a … la réalité. J’ai du mal à me faire à l’idée. Comme j’ai du mal à vraiment me dire que vous n’avez plus d’âme et que j’abrite une déesse. Je suis peut-être simplement en train de devenir folle, non ?
- "Folle" n'est pas non plus un qualificatif que j'emploierais pour vous non plus.


Ebène évoque les circonstances de sa paternité, il éprouve le besoin d'être limpide avec elle. Il ne sait guère en quel honneur d'ailleurs.

- Ils ont perdus… leurs enfants, vos petits-enfants donc…c'est cela ?
- Marisol n'était pas leur mère biologique, mais les aimait comme tel. A leur yeux j'étais leur oncle.
- C’est à moi de votre présenter mes condoléances. C’est une épreuve…absolument terrible et contre nature.


Il hoche la tête en silence. Son gouffre boue d'une eau suintante et noire qui lèche les parois de sa cage thoracique et ne demande qu'à déborder.

- Marisol... est une avatar, elle aussi.
- Ah oui ? De qui exactement ?
- Une divinité inca liée aux étoiles : Ch'aska Qylliur, déesse de l'aube et du Crépuscule, personnification de l'Etoile de Venus.
- Pensez-vous…pensez-vous qu’elle pourrait m’aider à… comprendre et gérer ce qu’il m’arrive ?
- Les expériences d'avatarisation sont différentes d'un hôte à l'autre. Elle pourra sans doute vous donner son témoignage. Je serais là pour vous aider également. Soyez libre de revenir quand vous en éprouver le besoin, et de me contacter à toute heure si besoin. Il faudra bien vérifier si je me nourris correctement et si je dors normalement.


Ebène grave profondément le sourire de Theodora sur sa rétine, dans sa mémoire, sous ses os, dans la peau.

- Attention Ebène, je pourrais abuser de cette « permission »... Je vais me rhabiller.
- Je vous en prie.

La voilà trop vite de nouveau sur son palier, prête à s'en aller. Lui n'est pas certain de l'être. La compagnie d'un autre être vivant lui avait manqué. Le sevrage après cette rechute risque d'être insurmontable.

- Bon et bien…cette fois je crois que j’ai tout…
- Au pire ça n'est pas perdu.

Elle lui sert très solennellement la pogne. Ebène a un frétillement de lèvres, presque un sourire.
- A bientôt alors ?
Il lui sert la main puis tire sur celle-ci pour l'embrasser sur la joue en retour, comme elle l'a fait elle même. Mimétisme encourageant, dans la limite du raisonnable.
- A bientôt, confirme-t-il.

Il la regarde s'éloigner dans le couloir et disparaitre dans les escaliers de sa démarche volontaire. En refermant la porte, il songe aux futures retrouvailles avec sa fille. Marisol aura-t-elle changée ? Il l'ignore. La sonnerie de son propre téléphone lui agresse les tympan. Son enfant ? Déjà ? Il décroche sans verifier f'écran.

- Ebony-boy ! Bordel! A quoi tu joues ?!
- Josie. Tu parles fort.
- C'est pour mieux te réveiller mon pote. Tu sais qu'on avait réunion de tous les services ce matin.
- Ah.
- OUI. "AH" ! J'ai encore couvert ton petit cul de blanc !
- Merci.
- Arrête de me remercier et radine-toi, bon sang !
- J'arrive...


Il raccroche, soupire, s'ennuie déjà par anticipation. Tout ce qui était intéressant à vivre est parti ce matin dans un petit trench coat imperméable des plus saillant.




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