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 On ne réveille pas la lionne qui dort // Ébène & Theodora

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Theodora Henning
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Quand bien même Theo ressort le même laïus à chaque visite guidée, elle y met à chaque fois une passion telle que les visiteurs se trouvent happés par ses nombreuses anecdotes et en ressortent toujours ravis. Ça n'a rien de simulé ou calculé, la jeune femme aime son métier et qu'elle soit devant une foule de pairs ou de néophytes ne change pas la donne.

La fin de son parcours approche et comme à chaque fois elle leur laisse l'opportunité de poser toutes les questions qui leur passent par la tête, même les plus stupides, et tente d'y répondre au mieux.
C'est pourquoi elle s'évertue à faire comprendre à une petite fille que les momies ne sortent pas des sarcophages pour venir manger les gens. Évidemment un autre enfant ne manque pas de lui demander pourquoi elle porte des gants mais elle préfèrent esquiver adroitement et de fige soudain quand elle note la présence de deux ouvriers en train de retirer la seule momie de l'exposition. Aussitôt Theo abandonne ses visiteurs pour foncer sur les pauvres employés, ses sourcils noirs froncés de contrariété.

- Messieurs qu'est ce que vous faites à cette pauvre femme ?

Les deux hommes retirent aussitôt leurs mains de la glace qui la protège et se tourne vers la jeune femme étonnés et un peu penauds.

- Euh c'est m'sieur le directeur qui nous a demandé de la retirée. Paraît qu'elle commence à se détériorer et qu'il faut la mettre à l'abri.
Absolument pas au courant de ce fait, Theodora croise les bras sur sa poitrine en jetant un bref coup d'œil à la momie. Depuis son arrivée dans la ville et sa prise de poste le directeur ne cesse de lui mettre des bâtons dans les roues pour un oui ou pour un non. Il ne semble pas tellement apprécié qu'on est voulu se débarrasser de la femme "maudite" dans son musée. Theo, elle, n'a pas eu le choix. C'est le seul travail qu'on lui a proposé.

- Elle va parfaitement bien ! Enfin aussi bien qu'une femme morte il y a des années puisse se porter.
- On a des ordres madame…
- Professeur ! Le coupe-t-elle pour leur indiquer clairement qu'elle aussi a son mot à dire dans cette affaire.
- On doit la retirer.
- Laissez. cette. momie. en. place.

Sans le savoir son aura a subtilement changé pour devenir comme doré, comme ses iris qui ont pris des lueurs fauves. Les deux hommes reculent et Theo prend subitement conscience que c'est elle qui les effraie.

Oh non déjà…

Elle sait qu'elle tire sur la corde mais obtenir le sédatif adéquat devient de plus en plus difficile et elle a l'impression qu'elle s'y fait de plus en plus. Un équation qui finira par devenir ingérable.
Elle pose possessivement sa main contre la vitrine.

- Je m'occupe de parler au directeur,  en attendant elle reste ici. S'il vous plaît.

Les deux hommes le regardent un instant mais finissent par s'en aller en marmonnant et la jeune femme saisit les mots "foutue intello" et "maudite" dans leurs échanges à voix basse.
Elle soupire et note soudain la présence d'un homme a l'allure altière au milieu de la collection de statues et qui n'a sans doute rien perdu de l'échange. A-t-il remarqué lui aussi les subtiles changements dûs à son hôtesse ?

Elle lui dédit un sourire un peu crispée et est soudain prise d'une violente bouffée de colère qui la laisse pantelante suivi d'un mal de tête terrible. Comme si un fauve faisait ses griffes sur son esprit. Ce qui est malheureusement le cas…
Elle s'appuie contre la vitre et ferme les yeux en contrôlant sa respiration.
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Ébène Maintenon
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Pèlerinage.
Le musée est une de ses promenades préférées. La quiétude de mausolée qui règne parmi les pièces d'exposition lui confère l'impression d'être à sa place. Vestige d'un passé révolu. Ébène aime traîner ses guêtres parmi les bijoux anciens et les reliques pharaonique. Il apprécie y aller à l'heure où la guide de cette exposition particulière fait l'article aux enfants en sortie scolaire. Il imagine parmi eux deux têtes rousses : un petit garçon très sérieux, prenant conciensieusement des notes et un filette curieuse et délurée posant milles questions. Eliott et Charlyne née verrons jamais cette exposition, ni sa conférencière aux don indéniables de conteuse. Marisoleil ne brille plus. Elle s'en est allée, avec un simple bout de papier en guise de consolation, maintes fois relu et jamais vraiment digéré.

Sous la chape qui plombe et emprisonne ses émotions, il y a un vide qui ne cesse d'enfler. Cette âme absente s'est mue en vortex qui menace de l'engloutir tout entier.

Une altercation subite le tire de ses pensées. La spécialiste des momies semble avoir quelques difficultés avec le personnel technique. Le Docteur Maintenon, suit la scène d'un œil morne, comme on assiste à un ennuyeux programme TV sans pouvoir zapper, quand brusquement la jeune femme chatouille sa rétine et sa curiosité. Le zombie qu'il est sait reconnaître un présence divine quand il y est confronté.

Leurs regards se croisent et il discerne très nettement sa gêne derrière son sourire figé. Son malaise est une occasion opportune qu'il saisit. Sans lui demander son avis, il attrape son coude et la force à s'asseoir sur un banc.

- Vôtre céphalée semble sévère.
Déclare-t-il de sa voix atone et grave. Je suis médecin.

Il se baisse pour se trouver à son niveau et glisse ses longs doigts fins, des doigts de pianiste, sous ses cheveux. Les pouces arimés à ses tempes et le reste de ses phalanges à la naissance de sa nuque, il appuie sur les vertèbres et sur les côtés de son crâne. L'effet est quasi immédiat.

- Acupression. Fait il simplement. Sujette au migraines ? demande-t-il en ayant l'air paradoxalement de royalement se foutre de la réponse.
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Theodora Henning
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On attrape soudain son bras et on l'oblige à s'asseoir. Au prix de gros efforts, elle lève la tête pour découvrir l'homme qui déambulait parmi les statues. Bien plus séduisant de près que de loin et très proche de son visage. Elle arrondit les yeux et le fixe de ses yeux bleus gris changeant.

- Vôtre céphalée semble sévère. Je suis médecin.
- Oh oui...assez. Elle a un rictus après un nouveau pique de douleur.
Il se poste soudain en face d'elle et encadre son crâne de ses doigts dans ce qu'elle reconnaît comme un geste purement médical.
La pression sur son cerveau cesse mais elle sent toujours sa présence dans l'orée de sa conscience. Le soulagement est si soudain et puissant qu'elle en pousse un soupir de bien-être.

- Acupression.
- Merveilleux. Vous êtes très efficace docteur, réplique-t-elle avec un petit sourire.
- Sujette au migraines ?

Il a le ton si neutre et distant que cela la fait rire.

- Est-ce que vous tenez vraiment à connaître la réponse ? Mais oui...ça m'arrive depuis quelques temps.

Elle se rend soudain compte qu'il tient toujours sa tête entre ses mains.

- Ça va aller je crois. Merci.

Elle le dévisage discrètement.

- Ça n'est pas la première fois que je vous vois arpenter les allées de l'exposition mais vous n'avez jamais participé à l'une de mes visites. .Elle penche légèrement à tête de côté. J'en conclue que vous trouvez la collection intéressante mais ce que j'ai à en dire ou ma voix ennuyeuse. Je ne m'en formalise pas ne vous inquiétez pas. Chacun apprécie l'art et l'histoire à sa façon. Je vais vous laisser à votre contemplation solitaire. Si je peux toutefois vous donner un simple conseil : observez les détails, c'est souvent là que réside la magie, ce qui différencie un simple objet d'un élément essentiel d'une histoire plus complexe.
Elle se lève soudain déjà emportée malgré elle dans une explication sur ce qu'elle trouve passionnant et fascinant.

- Tenez cette momie par exemple. Si on lit l'écriteau on découvrira que c'est une femme, découverte près du tombeau d'Amenhotep III, morte avant lui et sans doute issue de son impressionnant harem. On l'appelait le pharaon aux mille épouses. Petite oeillade amusée. On pourrait donc se dire que c'était une femme parmis tant d'autres. Et pourtant en l'observant plus attentivement on note à quel point le travail de l'embaumeur a été remarquable, le soin dont a été entouré son corps après la mort, les bijoux absolument magnifiques dont elle a été parée… tout ca nous porte à croire que Pharaon devait éprouver du respect ou une affection particulière pour cette femme.

Elle s'anime en parlant, bouge les mains pour montrer ses détails si importants à ses yeux. Mais elle se rend compte bien vite qu'elle a sans doute importuné le docteur.

- Excusez-moi, dit-elle avec un sourire contrit. Déformation professionnelle. Je ne vous embête plus. Mais si vous avez des questions n'hésitez pas. Comme vous le constatez je suis intarissable. Je vais prendre une aspirine. Encore merci pour le...l'acupression.
Elle ponctue par un petit rire embarrassé.
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Ébène Maintenon
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La jeune femme est très expressive et son soulagement sincère esquisse un fantôme de sourire sur le faciès inerte du docteur. Tant de vivacité : quel luxe.

- Est-ce que vous tenez vraiment à connaître la réponse ? Mais oui...ça m'arrive depuis quelques temps.
- Combien de temps ?
Ignorant ce qui ne l'intéresse pas dans sa phrase.

La demoiselle se dégage tout doucement de ses doigts. Il reste immobile en la dévisageant sans bien comprendre son geste.

- Ça va aller je crois. Merci.
- Ah. Certes.


Il se redresse mécaniquement et reste là, près d'elle, bras ballants, un drôle de sac hello kitty sur l'épaule.

- Ça n'est pas la première fois que je vous vois arpenter les allées de l'exposition.
- Vous êtes observatrice.
- Mais vous n'avez jamais participé à l'une de mes visites. J'en conclue que vous trouvez la collection intéressante mais ce que j'ai à en dire ou ma voix ennuyeuse.


Haussement de sourcil aussi fugace qu'une illusion.

-.... Vous tirez des conclusions hâtives.
- Je ne m'en formalise pas ne vous inquiétez pas. Chacun apprécie l'art et l'histoire à sa façon.
- En effet, mais...
- Je vais vous laisser à votre contemplation solitaire.


Les gens qui font les questions et les réponses le fatigue. Pourquoi s'est-elle persuadée de cette idée erronée ? Que les gens sont déconcertant.

- Si je peux toutefois vous donner un simple conseil : observez les détails, c'est souvent là que réside la magie, ce qui différencie un simple objet d'un élément essentiel d'une histoire plus complexe.

La conférencière s'exalte brusquement en lui expliquant l'histoire de cette momie qu'il a pourtant écouté de sa bouche, en bruit de fond, à chacune de ses visites. Elle pulse d'une énergie qui illumine ses grands yeux clairs et la rend plus belle, plus solaire. Commentaire esthétique, en rien prouvé scientifiquement. Elle lui rappelle Lucinda et son amour de l'astronomie.

Ébène pense à Marisol et une douleur lointaine gratte à le couvercle de son puits sans fond.

- Vous êtes passionnée, commente-t-il de sa voix sans timbre.
- Excusez-moi. Déformation professionnelle. Je ne vous embête plus.
- Vous ne m'embêtez pas.
- Mais si vous avez des questions n'hésitez pas. Comme vous le constatez je suis intarissable. Je vais prendre une aspirine. Encore merci pour le...l'acupression.
-Pourquoi portez-vous des gants ?
Silence. Les détails. Moi aussi je m'y intéresse. Je ne regarde pas la même chose que vous, simplement.

Il la fixe délibérément, son regard noir donnant l'impression de la dépouiller jusqu'à l'os.
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Theodora Henning
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Alors qu'elle va s'éclipser, il l'arrête par une question plus déconcertante.
- Pourquoi portez-vous des gants ?

Elle se retourne lentement et remonte machinalement les dit-gants sur ses avants bras.

- Vous êtes observateur, vous aussi, le taquine-t-elle en reprenant ses mots.
- Les détails. Moi aussi je m'y intéresse. Je ne regarde pas la même chose que vous, simplement.
- Je vois ça, déclare-t-elle avec un petit sourire. Votre intérêt se porte sur les mêmes que ceux que notent les enfants.

Elle a un petit rire qu'elle camoufle de deux doigts contre ses lèvres.

- Pardon, c'est juste que je viens d'esquiver cette même question posée par une petite curieuse d'une dizaine d'années. Je pensais à des détails plus intéressants, en lien avec les merveilles qui nous entourent.

Son regard très sombre reste fixé sur elle et pour la première fois, elle note à quel point son visage reste statique comme...dépourvu de la moindre émotion. Étrange.

- Je n'ai malheureusement pas une aussi belle histoire que cette chère demoiselle à raconter. J'ai des cicatrices de brûlures, assez disgracieuses. Elles m'ont beaucoup complexées adolescentes alors j'ai pris l'habitude de les cacher.

Elle agite ses mains gantées.

- Voilà le mystère pas si mystérieux qui se cache derrière ce détail.

Theodora tergiverse un instant, se mord la lèvre et propose soudain.

- Comme je ne vous ennuie apparemment pas et que vous connaissez sans doute par cœur ce qui est déjà exposé, ça vous tente de voir ce qui se cache encore dans les coulisses ?

Elle ne sait pas tellement ce qui lui a pris... peut-être souhaite-t-elle simplement partager ses trésors cachés avec quelqu'un qui semble les apprécier, peut-être aimerait-elle voir une expression traverser son visage séduisant taillé dans le marbre…
Pensée quelque peu ridicule...
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Ébène Maintenon
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-Votre intérêt se porte sur les mêmes que ceux que notent les enfants.

Elle se fend d'un petit rire musical qu'elle camoufle de ses gants. Ebène a un plissement imperceptible du regard.

- Il faut croire que je suis un grand enfant, fait-il, sérieux comme un pape.
- Pardon, c'est juste que je viens d'esquiver cette même question posée par une petite curieuse d'une dizaine d'années.

Le Docteur maintenon a l'image de Charlyne, gravée sur la rétine, qui lui dit du haut de ses courtes années qu'elle va l'épouser. Le Vide gratte, une fois de plus, contre son sceau. Son âme absente est en souffrance quelque part entre les doigts d'Erzulie Dantor, et il n'en a que les échos.

- Je pensais à des détails plus intéressants, en lien avec les merveilles qui nous entourent.
- Techniquement, vous m'entourez
, répond-il avec une tranquillité dépassionnée.
- Je n'ai malheureusement pas une aussi belle histoire que cette chère demoiselle à raconter. J'ai des cicatrices de brûlures, assez disgracieuses. Elles m'ont beaucoup complexées adolescentes alors j'ai pris l'habitude de les cacher. Voilà le mystère pas si mystérieux qui se cache derrière ce détail.

Ebène secoue la tête à la négative.

- Non... Non, vous ne racontez pas l'histoire comme pour ces objets. Vous la survolez. Vous n'avez pas envie que l'on vous ausculte avec la même acuité que celle que vous usez pour décortiquer cette momie. Peut-être qu'elle n'avait pas envie qu'on en sache trop sur elle. Y avez-vous songé ? Il marque un temps et avec une forme d'ironie (volontaire ou non, c'est difficile à dire) il reprend ses mots. Excusez-moi. Déformation professionnelle.
- Comme je ne vous ennuie apparemment pas et que vous connaissez sans doute par cœur ce qui est déjà exposé, ça vous tente de voir ce qui se cache encore dans les coulisses ?
- Ce serait très instructif, en effet. J'en serais ravi
, bien que son intonation et son expression ne trahissent pas le moindre ravissement.
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Theodora Henning
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- Non... Non, vous ne racontez pas l'histoire comme pour ces objets. Vous la survolez.
- Sans doute, prérogatives de conteuse, dirons-nous.
- Vous n'avez pas envie que l'on vous ausculte avec la même acuité que celle que vous usez pour décortiquer cette momie.

Theodora le regarde avec attention. Il l'a évidemment cernée avec beaucoup de justesse. Non pas qu'elle soit compliquée à comprendre.

- Sauf que moi c'est mon métier et que j'ai appris à le faire sans jugement de valeur, en m'appuyant sur des faits. Ce qui n'est pas le cas de nos contemporains qui sont plus promptes à médire qu'à analyser. Mais je ne doute pas qu'un jour l'un des mes futurs collègues se penchera sur le cas de la malédiction du professeur Henning.
- Peut-être qu'elle n'avait pas envie qu'on en sache trop sur elle. Y avez-vous songé ? Excusez-moi. Déformation professionnelle.


Theo éclate franchement de rire et laisse fleurir un large sourire sur ses lèvres.

- Non je ne pense pas à ce genre de chose, ça serait la fin de ma discipline. Je fais des sciences humaines docteur, c'est donc l'humain qui m'intéresse. Malheureusement je ne peux pas tellement lui demander son consentement, et puis entre nous, une femme vieille de 3000 ans est moins regardante sur la question. Tout ce que je peux lui promettre c'est de la traiter avec respect.

Après une légère hésitation et oubliant complètement son mal de tête, elle poursuit donc.

- Comme je ne vous ennuie apparemment pas et que vous connaissez sans doute par cœur ce qui est déjà exposé, ça vous tente de voir ce qui se cache encore dans les coulisses ?
- Ce serait très instructif, en effet. J'en serais ravi.
Theo observe son visage où ne frémit pas un muscle avec une certaine curiosité. Subit-il une forme de paralysie faciale ? Non impossible, ses traits sont lisses et pas tombant. Elle arque un sourcil amusé.

- Je vois ça, glisse-t-elle avec un soupçon d'ironie. Ravi semble être le mot juste. Suivez moi dans ce cas.

Elle le guide adroitement entre les allées, pleinement à l'aise et à sa place entre les antiquités, rayonnante presque puis sort son badge pour accéder aux parties réservées aux employés. Son attitude change un peu, ses épaules s'affaissent, son regard se baisse sur la moquette. Elle se risque à saluer quelques collègues et si une minorité lui répond gentiment, les autres ne font que la regarder avec méfiance et se décalent imperceptiblement de son chemin. Habituée à présent, Theodora ne laisse rien paraître de cette sensation terrible d'être devenue une paria. Enfin il parvienne à une large salle des archives où est entreposé avec soin le reste de la collection.

- Avant la quarantaine il était question de tout exposer puisque que l'exhibition ne devait durer que quelques semaines. Mais...j'ai revu mes plans pour pouvoir donner un peu de neuf aux visiteurs de temps en temps. Vous êtes le premier à voir tout ceci !

Le regard ne peut être qu'immédiatement attiré par la gigantesque statue de plus de deux mètres de la déesse Sekhmet, dont la tête de lionne fait bien plus réaliste que la plupart des statues contemporaines de son époque. Juste à côté son exposé sous verre les deux khépeshs qui ont scellé son destin. Elle frémit en les regardant avant de revenir à la statue.

- Elle est belle n'est-ce pas ? Sekhmet la puissante. Elle a été retrouvée avec près de soixante dix autres statues dans la vallée du Singe tout près de celle des Rois. Amenhotep III avait fait construire un énorme temple pour cette déesse. On dit qu'il craignait particulièrement son courroux divin...ou qu'il était malade et demandait sa protection. Quoiqu'il en soit il a laissé derrière lui d'impressionnantes constructions et un sacré patrimoine pour l'humanité.

Elle s'approche et lève la tête vers celle de la statue.

- N'est-ce pas incroyable de se dire que nous contemplons une œuvre sculptée par des mains qui ont près de 3000 ans ?

Des murmures lointains se font entendre dans son esprit et elle se masse machinalement la tempe, sans se rendre compte qu'un subtil halo l'entoure à nouveau, comme si la lumière du soleil, pourtant inexistante ici, l'entourait. Après cette visite impromptue, il sera temps à nouveau de calmer le fauve qu'elle abrite bien malgré elle...
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Ébène Maintenon
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Le professeur Hennings, puisque tel est son nom, semble en guerre larvée avec ses congénères. La mention de sa malédiction, néanmoins, l'intrigue, comme son rire si lumineux qu'il songe à acquérir une paire de Rayban.

- Non je ne pense pas à ce genre de chose, ça serait la fin de ma discipline. Je fais des sciences humaines docteur, c'est donc l'humain qui m'intéresse. Malheureusement je ne peux pas tellement lui demander son consentement, et puis entre nous, une femme vieille de 3000 ans est moins regardante sur la question. Tout ce que je peux lui promettre c'est de la traiter avec respect.
- Profaner une tombe entre-t-il dans le spectre du respect ?


Qui le connaitrait un peu saurait qu'il se montre taquin à sa manière. Pour un parfait inconnu spectateur de la scène, son assertion pince-sans-rire peut flirter avec l'insulte.

- Humour de praticien de la médecine, cette science humaine ne s'intéressant pas l'humain. Docteur Maintenon.

Cette fois un coin de sa bouche rebique très légèrement en signe (peu) manifeste d'amusement. Il se penche vers elle, outrepassant les limites de la sphère personnelle du professeur et murmure sans la quitter des yeux.

-... Moi aussi, je suis maudit.

Ebène recule lentement et entérine la proposition du professeur de lui faire une visite privée. Silencieux et attentif, il promène ses billes sombres sur les objets exposés tout en écoutant la jeune femme les lui présenter. La statue de Sekmeth, extrêmement bien conservée, semble éveiller chez le Professeur Flemming, un enthousiasme vibrant. Littéralement. Ebène la contemple avec bien plus d'intérêt que l'icône féline de la déesse égyptienne.

Sans qu'elle ne le sente, venir, il est de nouveau face à elle, ses doigts encadrant une fois de plus son crâne. Il la masse avec beaucoup d'application. Ses pouces translatent de ses tempes au centre de son front.

- Kalm, lespri. Ou fè mal kò a. Li pè. Pran pasyans, li pral libere ou byento. Erzulie pwomèt ou*, dit-il de sa voix grave et profonde.

Il continue de délicatement lui malaxer les points d'acupression, et s'attarde même au delà sur le reste de son scalp, de sa nuque et jusqu'à la naissance de sa mâchoire.

- Votre colocataire spirituelle semble bien contrariée, fait-il comme s'il évoquait une voisine de palier tout à fait banale.



*"Calme, esprit. Tu blesses le corps. Elle a peur. Sois patient, elle te libérera bientôt. Erzulie te promet."
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Theodora Henning
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Theodora ne saisit pas bien ce qui se passe. Un instant elle admire la statue de la déesse du carnage, entre autre, et l'instant d'après elle fait à nouveau face au Docteur Maintenon - nom qui sonne terriblement français - et ses mains palpent son crâne, son front. Il a beau être médecin, ils ne sont pas vraiment en consultation ce qui n'a pas l'air de le déranger et ne l'empêche pas de franchir les limites de son espace personnel sans sourciller. De quoi troubler le Professeur qui conserve habituellement une distance toute professionnelle avec les gens.

- Que...
- Kalm, lespri. Ou fè mal kò a. Li pè. Pran pasyans, li pral libere ou byento. Erzulie pwomèt ou.

Fascinée, Theodora le dévisage sans bouger et l'écoute parler cette langue étrange.

- C'est...c'est une sorte de créole n'est-ce pas ? Qu'avez vous dit ?

Il poursuit son massage pour soulager son crâne, allant jusqu'à sa nuque ou d'étranges frissons naissent à la naissance de sa colonne vertébrale. La douleur diminue graduellement pour n'être qu'un brouhaha ténu et ses paupières papillonnent tellement ses gestes sont agréables. La détente de son corps tout entier, constamment mis sous pression dsns son rôle de prison, est si violente qu'elle s'alanguit et sa tête part légèrement sur le côté.

- Votre colocataire spirituelle semble bien contrariée.

Sa voix grave la sort de la sorte de transe dans laquelle ses longs doigts fins semblent l'avoir plongée.
Il semble si peu touché par l'incongruité de ce qu'il vient de dire que la jeune femme en reste un instant bouche bée.

"Moi aussi, je suis maudit"

Ces mots lui reviennent soudain en pleine face. Et si ce qu'elle a pris pour un trait d'humour n'en était pas un ? Ce pourrait-il qu'elle ne soit pas seule à être affublée d'une déité au cœur de son être ? Elle lève ses yeux et les vrille aux siens, impossiblement sombres et inexpressifs.

- Vous avez dit tout à l'heure...que vous étiez maudit...Est-ce que...elle murmure à présent...Est-ce qu'il est possible que vous soyez...comme moi ?

Son phrasé se fait hésitant, prudent. Elle pose à peine une main contre celle du docteur toujours sur sa mâchoire, désespérée d'établir une connexion avec quelqu'un qui saurait comprendre son fardeau.

La douleur la fauche soudain si brusquement qu'elle écarquille les yeux comme une possédée, yeux qui prennent soudain une autre apparence, ceux d'une lionne, alors que son derme chauffe petit à petit. Sa bouche s'ouvre dans un cri silencieux et une voix d'outre-tombe, grondante et ancienne qui prononcent des mots dans une langue disparue depuis des siècles se superpose à celle de Theo qui parle en anglais.

"Je ne reconnais pas ton panthéon, humain, pas plus que ta déesse ! Je n'ai que faire de vaine promesse ! Des siècles que j'attends ! Libère moi !!!! Maintenant !!!"

Theodora revient à elle dans une brusque respiration. Paniquée, elle recule loin du Docteur et contemple ses mains qui ont pris une lueur dorée. Elle redresse la tête.

- Allez...allez-vous-en. Je dois…allez la calmer.
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Ébène Maintenon
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- C'est...c'est une sorte de créole n'est-ce pas ?
- Excellente déduction, Professeur.
- Qu'avez vous dit ?


Il ne prend pas la peine de lui répondre. Il s'intéresse à cet "Autre" qui lui parasite la cervelle et pèse sur ses neurones.

- Votre colocataire spirituelle semble bien contrariée.
- Vous avez dit tout à l'heure...que vous étiez maudit...Est-ce que...Est-ce qu'il est possible que vous soyez...comme moi ?


Sa paume gantée au contact de son derme le surprend et brise son expression stoïque une demi-seconde. Il fronce les sourcils en fixant ces doigts irradiants de chaleur foulant sa propre peau. Il revient à elle vaguement perplexe.

- ... Oui.... Et pas tout à fait.

"L'Autre" se manifeste alors avec une violence venue du fond des âges. Erzulie n'apprécie guère être prise de haut et son Zombie le fait savoir. Ses yeux deviennent d'un blanc laiteux et sa voix s'emplie de consonnances gutturales et féminines. Enlaçant ses épaules, une silhouette fantomatique et gigantesque de femme noire, couturée de cicatrices, aspire toutes les lumières de la pièce pour se gonfler d'ombres.

- Silans, fanm ki gen ti lafwa. Pa gen moun ki kwè nan ou isit la ankò. Ou pa gen okenn pouvwa ak Se poutèt sa pa gen okenn lòd bay yo.

La présence de la loa fait refluer celle de Sekmeth, rendant au professeur Henning un semblant de lucidité. En face, Ebène n'a rien perdu de sa tranquille contenance, le noir de ses yeux la fixant toujours.

- Allez...allez-vous-en. Je dois…allez la calmer.
- Ce ne serait que temporaire, professeur. Elle reviendra à la charge plus vindicative encore.
Il marque un temps. Il prend très délicatement l'une de ses mains, encore pulsante de lumière sous son voile de tissus, dans sa paume. Je peux vous aider à vous familiariser avec.


*"Silence, femme de peu de foi. Personne ne croit plus en toi ici. Tu n'a donc aucun pouvoir et aucun ordre à donner."
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Theodora Henning
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- Allez...allez-vous-en. Je dois…allez la calmer.
- Ce ne serait que temporaire, professeur.

Theodora a un faible sourire, épuisée par cette manifestation minime de son hôtesse divine et colérique.

- J'en suis consciente mais j'ai besoin de temps pour l'aider...
- Elle reviendra à la charge plus vindicative encore.

Elle sert les poings comme pour en cacher la lumière et en faire refluer la chaleur.

- Ça n'est pas de sa faute...elle a été créée pour être vindicative et a été abandonnée à son sort. Il y a un moyen mais j'ai besoin de temps et… d'un peu de chance...enfin j'espère.

Il prend son poing serré dans sa main qui s'ouvre à son contact. Elle finit par s'y accrocher fermement comme à une bouée de sauvetage.

- Je peux vous aider à vous familiariser avec.

Elle lui lance un regard presque désespéré.

- Vraiment ? Comment ?

Elle déglutit, consciente de paraître totalement dépassée par tout ça. Sa peau pulse de plus en plus et le halo s'agrandit et devient plus lumineux. Elle lâche sa prise sur la main du docteur Maintenon.

- Lâcher ma main...ordonne-telle d'une voix douce. Je vais vous faire mal. Je doute que votre solution agisse comme un miracle instantanée. Pour aujourd'hui je vais devoir en rester à ma méthode. Mais merci...de l'espoir c'est mieux que rien.

Sekhmet relance une attaque, plus combative que jamais, furieuse d'être si affaiblie. Elle n'a que faire des croyances des hommes, elle tire ses pouvoirs de son père qui ne cessera jamais de briller au zénith. Le Professeur sent que le contrôle lui échappe, Sekhmet tente de déchirer sa prison à coup de griffes puissantes. Sauf que sa prison n'est rien d'autre que son esprit. Theodora se recroqueville sur elle-même, ses mains entourant son crâne douloureux. Elle psalmodie alors des prières à la gloire de la déesse dans un ancien egyptien qu'elle n'aurait jamais pu parler sans les souvenirs de Sekhmet qui parasitent parfois les siens. Elle espère l'apaiser ne serait-ce que quelques précieuses secondes.

Et cela semble fonctionner. Fort heureusement son bureau est attenant à cette salle et ne nécessite pas un détour dans les dédales des couloirs. Elle s'élance vers ce qu'elle pense être son salut et pénètre dans sa pièce attitrée et impeccablement rangée. Elle titube un peu, récite toujours ses prières et fouille dans son sac pour en ressortir une seringue et un flacon d'haloperidol, un sédatif puissant et possiblement dangereux à trop forte dose. Les mains tremblantes, elle remplie la fiole et retire un gant avec ses dents pour tâter son cou à la recherche d'une veine. Mais ses pauvres doigts brûlants et couverts de cicatrices ne trouvent rien...avec un sanglot, elle de résigne à piquer dans le bras, l'effet en sera fortement ralenti, elle va devoir tenir. Sauf que même ainsi elle se trouve incapable de viser correctement.
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Ébène Maintenon
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- Ça n'est pas de sa faute...elle a été créée pour être vindicative et a été abandonnée à son sort.
- J'entends ce que vous me dites, professeur. Vous n'êtes pas la première déesse bafouée et en colère que je croise.
- Il y a un moyen mais j'ai besoin de temps et… d'un peu de chance...enfin j'espère.
- Je peux vous aider à vous familiariser avec.
- Vraiment ? Comment ?
- C'est mon travail.


Celui de porter secours aux femmes et aux enfants, celui de les protéger et de les guider.
C'est sa mission sainte en tant qu'agent d'Erzulie Dantor.

- Lâcher ma main...
- Non.
- Je vais vous faire mal.
- Il y a peu de chance
, retorque-t-il avec une ombre de sourire.
- Je doute que votre solution agisse comme un miracle instantanée. Pour aujourd'hui je vais devoir en rester à ma méthode. Mais merci...de l'espoir c'est mieux que rien.
- Où allez-vous ?


Avec un haussement de sourcil, Ebène observe la jeune femme s'enfuir en psalmodiant des prières en langue ancienne. Il pousse un soupir agacé. Pourquoi les gens n'obéissent-ils jamais du premier coup ? Perte de temps. Perte d'énergie.
Avec  sa nonchalance paisible, il la suit jusqu'à un bureau avec sur la porte une plaque ciselée au nom de "Theodora Henning, égyptologue" où il la retrouve en train d'essayer vainement de se piquer avec les mains qui tremblent. Nouveau soupir, lasse cette fois. Il secoue vaguement la tête, dépité.

- N'importe quoi. Donnez-moi ça, Théodora... fait-il en lui reprenant la seringue des mains. Cessez vos sottises et laissez-moi faire. claque-t-il d'une voix grave et ferme.

Le Docteur Maintenon, dos à elle, la retient contre son buste en lui relevant le menton sans douceur afin de lui dégager le cou. Du pouce qui tient la seringue, il trace le sillon de la jugulaire externe gauche, en trouve le bombé et plante la pointe de son instrument dans la veine. Le piston libère l'haloperidol dans son sang d'une simple pression.

- Une dose de cheval, siffle-t-il entre ses dents.

Henning s'affaisse entre ses bras et Ebène se retrouve contraint à s'asseoir dans le fauteuil du bureau avec Theodora sur les genoux. La jeune femme, le regard vitreux, baragouine des litanies incompréhensibles en égyptien. Sa tête dodeline, et se renverse en arrière. Il a juste le temps de lâcher la seringue sur la table pour glisser une main à l'arrière de son crâne afin qu'elle ne se cogne pas sur l'arrête du meuble.
Nouveau soupir, résigné celui-ci.

- Heureusement que je ne travaille pas aujourd'hui.

Son interlocutrice, groggy, mâchonne quelques vocables inintelligibles.

- Oui, j'imaginais bien que vous me diriez cela.

Ebène, cale la jeune femme contre son torse et attend patiemment qu'elle revienne à elle. Il ne bouge plus, coincé par son nouveau fardeau. Après les sorcières enfermées dans des miroirs magiques, de jolies égyptologues maudites. Il pourrait en écrire des romans, mais cela lui demanderait un effort créatif trop conséquent. Il n'a rien d'autre à faire que de la regarder, alors il s'absorbe dans la contemplation de son visage. Esthétiquement harmonieux, c'est indéniable. Puis il lui prend la main dégantée et en observe les marbrures, les bosselés, les creux de la peau tirée et rendue lisse par la cicatrisation. Ses marques son magnifiques. Il en a d'innombrables lui aussi. Chacune on une histoire. Des histoires qui finissent mal et immanquablement par son propre décès, généralement.
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Theodora Henning
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L'autorité avec laquelle le docteur Maintenon prend les choses en main ne permet aucune discussion et quelque part, elle lui en est reconnaissante. Elle se laisse donc faire et sent bientôt la délivrance du sédatif. Sekhmet reflue, ou plutôt se calme et devient chatte plutôt que lionne.

Pourquoi m'a-t-il abandonnée ?
Pourquoi m'a-t-il trahi ?
N'ai-je pas été une fille obéissante ?
Je veux simplement l'apaisement…


Je t'y aiderai...je ne t'abandonne pas…

Alors délivre-moi de cette colère aveugle.

Theodora flotte dans du coton, les membres mous, l'esprit à la dérive. Elle sent encore vaguement la présence de la déesse mais de bien plus loin. Les yeux de la jeune femme font le point et cesse de fixer le vide. Elle revient petit à petit à la surface et tremble un peu de froid, comme à chaque fois que Sekhmet se manifeste avec force. Si sa peau était presque brûlante, elle est à présent terriblement froide. Confortablement installée et même au chaud, elle se pelotonne inconsciemment contre cette source de chaleur bienvenue en poussant un petit soupir de bien-être.

Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que ce qui lui sert de coussin est en fait un corps humain, masculin même. Elle tente de se redresser aussitôt mais s'écroule comme une poupée de chiffon contre son torse.

- Pardon, articule-t-elle avec difficulté. Je vais me relever...dans quelques minutes.

Encore un peu dans les vapes elle sourit, la tête calée. Depuis quand ne s'était-elle pas retrouvée dans les bras d'un homme ? Une éternité...même si elle l'a sans doute contraint à cette sorte d'étreinte qui n'en est pas une. L'expérience est pour le moins...agréable...

- Merci de m'avoir aidée...encore ! Médecin compétent, réceptacle d'une déesse et confortable coussin...vous êtes plein de surprises Docteur Maintenon. Pourquoi voulez-vous m'aider ?

Elle laisse filer quelques minutes puis lorsqu'elle se sent plus vaillante, elle s'appuie d'une main contre son torse et se redresse bien plus doucement avant de le libérer, le visage rouge d'embarras. Se rendant compte que sa main est toujours dévoilée, elle enfile à nouveau son gant pour dissimuler ses horribles cicatrices. Elle s'enroule dans un grand gilet et se frotte les bras.

- Elle s'est endormie… pour le moment. Mais vous avez raison, elle reviendra. Elle a besoin d'aide...et moi aussil'informe-t-elle d'une voix qui a retrouvé tout son calme. Je suppose que vous savez qui se trouve dans ma tête ? Seigneur... j'ai dû mal à me dire que tout ça est vrai.

Pas encore tout à fait sûre sur ses jambes, Theo cale une fesse sur son bureau et se tourne vers l'homme étrange qui lui a sauvé la mise. Elle vrille ses yeux dans les siens et de mord la lèvre, indécise.
- J'ai...à peu près un milliard de questions qui me brûlent les lèvres. Accepteriez-vous d'y répondre ?
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Ébène Maintenon
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Sa chaleur corporelle a baissé, aussi a-t-il retiré son gilet pour la couvrir et la serre étroitement contre lui. Sans doute est-ce le prix à payer. La déesse qui s'est dévoilée à Erzulie est égyptienne, solaire ou dévouée au soleil. Il y a une certaine ironie, quand on y pense : encore une femme que le Soleil a trahie et abandonnée : après Ch'aska, Sekhmet. Différent panthéon, même phénomène. Et le même zombie pour faire la besogne de les calmer. Sa patronne a vraiment un sens de l'humour particulier.

Patient, Ebène attend que la jeune femme soit à nouveau maitresse d'elle-même. Lorsqu'elle se redresse trop vite, il essaie vainement de la retenir.

- Vous ne devriez pas vous agit... Elle retombe sur ses genoux...er.
- Pardon. Je vais me relever...dans quelques minutes.
- Aucun problème. Je ne vous ai jamais demandé de vous lever.
- Merci de m'avoir aidée...encore !
- Mon travail.
répond-il laconique.
- Médecin compétent, réceptacle d'une déesse et confortable coussin...vous êtes plein de surprises Docteur Maintenon. Pourquoi voulez-vous m'aider ?
- Mon travail, je vous le répète. Vous n'écoutez pas beaucoup ce que l'on vous dis...


Simple constatation. Sans violence aucune. Sans les formes non plus.
Il continue de lui faire profiter de sa chaleur qui ne sert plus à personne. Sa soeur le traitait de bouillote, Lucinda de radiateur. Les deux aimaient coller leur pieds froids contre ses chevilles pour y puiser du réconfort.
Il la regarde se lever, circonspect sur sa capacité à le faire. Elle s'emmitoufle dans son pull en grelottant et met ses gants.

- Vous n'étiez pas obligée de les remettre. J'ai vu vos cicatrices. A quoi bon les cacher ?

Theodora préfère éluder.

- Elle s'est endormie… pour le moment. Mais vous avez raison, elle reviendra. Elle a besoin d'aide...et moi aussi.
- Je sais.
- Je suppose que vous savez qui se trouve dans ma tête ?
- En effet.
- Seigneur... j'ai dû mal à me dire que tout ça est vrai.


Ce n'est pourtant que le sommet émergé de l'iceberg. Chaque chose en son temps, cependant. La jeune femme souhaite quitter ses genoux et il ne s'y oppose pas, néanmoins il constate qu'elle est toujours en hypothermie.

- Vous grelottez encore. Vous pouviez rester sur mes genoux, ça ne me gêne pas vraiment, déclare-t-il de sa voix atone.
- J'ai...à peu près un milliard de questions qui me brûlent les lèvres. Accepteriez-vous d'y répondre ?
- Oui. Accepterez-vous d'écouter ? Vous aimez visiblement faire les questions et les réponses, sans la moindre patience pour tendre l'oreille.


Il la contemple sans ciller. Il n'a que faire des ronds de jambes. Trop couteux en énergie pour un bénéfice plutôt flou. Il préfère les énoncés limpides qui facilitent la compréhension.

- Vous êtes un avatar : un humain qui sert d'hôte à une entité divine sur ce plan terrestre. Les cas d'avatar ont des origines variées et des évolutions diverses à travers le temps et l'histoire mais tous on ce point commun : les pouvoirs d'un dieu ne sont pas destinés à habiter un simple corps humain. Le pouvoir dont vous disposez use le corps et parfois l'abime au point de le tuer. Il n'y a que la mort qui puisse vous défaire de votre état d'avatar. Il faut donc apprendre à vivre avec votre divinité. Il marque une pause. Contrairement à ce que vous avez extrapolé, je ne suis pas un avatar. Je ne suis qu'un simple outil. Je suis l'esclave d'une déesse aussi ancienne et séculaire que la vôtre auquel je suis sommé d'obéir... jusqu'à ce qu'elle me libère.



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Theodora Henning
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- Vous grelottez encore. Vous pouviez rester sur mes genoux, ça ne me gêne pas vraiment.

Theo hausse un sourcil, surprise et ne sachant pas tellement comment interpréter cette information donnée à nouveau avec une impassibilité qui confine au surnaturel. Néanmoins elle ne peut pas lui donner tort. Le froid semble s'être glissé jusque dans ses os. Elle envisage un bref instant d'accepter sa proposition. Elle était si bien après tout, mais mieux vaut qu'elle gère ce genre de crise seule. Et il a un soupçon d'inconvenance à s’asseoir sur les genoux et à se serrer contre un homme qu’on connaît depuis à peine une heure. Surtout si ledit homme est assez séduisant pour qu’elle le remarque et ne semble rien éprouver de son côté.

- C'est...très aimable à vous mais je vais me débrouiller. J'en ai...un claquement de dent l'interrompt … plus ou moins l'habitude. Sekhmet absorbe ma chaleur comme un siphon. J'ai...à peu près un milliard de questions qui me brûlent les lèvres. Accepteriez-vous d'y répondre ?
- Oui. Accepterez-vous d'écouter ? Vous aimez visiblement faire les questions et les réponses, sans la moindre patience pour tendre l'oreille.

Cette fois c'est un regard offusqué qu'elle lui jette. Elle ouvre la bouche pour répliquer tout en se frottant les bras mais la referme presque aussitôt. Elle réfléchit alors à son assertion, déclarée avec une honnêteté blessante. Ses yeux se perdent sur son diplôme encadré au mur et elle envisage un instant que cette possibilité soit vraie.

- Vraiment ? Peut être… C'est assez triste quand on y songe. Sans doute qu'à force de côtoyer des objets inertes j'en ai oublié comment faire avec le genre humain.

Elle a un petit sourire triste.

- Je vais faire des efforts. Dites-moi...ce que je suis.

- Vous êtes un avatar : un humain qui sert d'hôte à une entité divine sur ce plan terrestre. Les cas d'avatar ont des origines variées et des évolutions diverses à travers le temps et l'histoire mais tous on ce point commun : les pouvoirs d'un dieu ne sont pas destinés à habiter un simple corps humain. Le pouvoir dont vous disposez use le corps et parfois l'abime au point de le tuer.
- Me...me tuer..?
Cette fois le tremblement dans sa voix n'a rien à voir avec le froid.

- Il n'y a que la mort qui puisse vous défaire de votre état d'avatar. Il faut donc apprendre à vivre avec votre divinité. Contrairement à ce que vous avez extrapolé, je ne suis pas un avatar. Je ne suis qu'un simple outil. Je suis l'esclave d'une déesse aussi ancienne et séculaire que la vôtre auquel je suis sommé d'obéir... jusqu'à ce qu'elle me libère.
Elle le dévisage avec une compassion sincère, toujours grelottante
- C'est...horrible. Quand vous libérera-t-elle ? Je ne sais pas tellement versée sur la question mais je suppose que c'est une loa. Je l'ai aperçu...je crois.

Elle s'affaire à ranger la seringue usagée et le flacon d'halopéridol vide dans son sac puis continue de bouger pour se réchauffer.

- C'était mon dernier. Les restrictions n'aident pas. Si le schéma reste le même, je suis tranquille pour une quinzaine de jours. A peu près.

Elle se passe une main impuissante dans les cheveux.

- Si je la laisse sortir dans cet état, elle fera du mal autour de moi. Elle tuera, comme elle l’a déjà fait. Elle-même se sent prisonnière de cet état. Son père la créé pour être une arme et quand il en a eu assez, il l’a bannie et enfermée.
Theo s’approche à nouveau de son bienfaiteur, toute tremblante encore mais se dresse, vaillante et déterminée.
- Comment puis-je l’aider, Docteur Maintenon ? Elle lui glisse un sourire teinté d’espoir. Peut-être qu'après  je...qu’on pourra vous aider à notre tour ? Saviez-vous que Sekhmet, en tant que régulatrice des épidémies, est protectrice des médecins ? Ce serait donc aussi "notre travail".
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Butée.
Toutes les femmes qui traversent sa vie le sont. Erzulie a un gout prononcé pour les fortes têtes. N'en est-elle pas une elle-même ?

- C'est...horrible. Quand vous libérera-t-elle ?
- Jamais, probablement. Elle n'aime concéder ses jouets que lorsqu'ils sont cassés.
- Je ne suis pas tellement versée sur la question mais je suppose que c'est une loa. Je l'ai aperçu...je crois.
- Erzulie Dantor, la facette Petro des multiples visages du loa Erzulie. Protectrice des enfants, des femmes bafouées, des lesbiennes et des prostituées.

La jeune femme s'agite, encore. Quelle gaspillage de mouvements futiles. Il la laisse faire, un temps, puis finit par lui prendre les instruments des mains pour les rangers convenablement.

- C'était mon dernier. Les restrictions n'aident pas. Si le schéma reste le même, je suis tranquille pour une quinzaine de jours. A peu près.
- Les schémas évoluent. L'essence divine est une matière imprévisible. Ceci étant, je peux vous aider à vous fournir. Simplement, ce sera aussi efficace qu'un pansement adhésif sur un moignon. Je dispose de moyens plus probants.
- Si je la laisse sortir dans cet état, elle fera du mal autour de moi. Elle tuera, comme elle l’a déjà fait.
- Très probablement, oui.
- Elle-même se sent prisonnière de cet état. Son père la créé pour être une arme et quand il en a eu assez, il l’a bannie et enfermée.
- Le Soleil est, quelque soit le panthéon, une ordure avec ses femmes,
affirme-t-il avec dureté.
- Comment puis-je l’aider, Docteur Maintenon ?

Elle est agaçante à virevolter en tout sens. Elle ne se réchauffe pas plus et s'épuise. Stupide. Ebène finit part lui attraper le bras et la tirer vers lui. Il s'empare de sa taille à deux mains et la fait asseoir derechef sur ses genoux. Il l'englobe de sa propre chaleur en l'entourant de ses bras.

- Ce sera plus efficient de cette façon. Le peau à peau serait encore plus rapide mais il semblerait que les codes moraux en vigueur dans les interactions sociales entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas réprouve ce genre de comportement. Léger froncement de sourcils. Sauf si c'est tarifé. Je ne suis pas spécialiste de la question.
- Peut-être qu'après je...qu’on pourra vous aider à notre tour ?


Un voile de sincère surprise passe sur son visage inerte avant de reprendre une neutralité de marbre.

- J'en doute.
- Saviez-vous que Sekhmet, en tant que régulatrice des épidémies, est protectrice des médecins ? Ce serait donc aussi "notre travail".
- C'est... Très aimable, j'oserai même dire charmant, de vos parts à toutes deux, mais je crains que vous n'ayez aucune prérogative en la matière. Les loas aime le troc et les marchés. Vous n'avez rien à offrir qui puisse acheter ma liberté. Sans offense aucune
, ajoute-t-il d'un ton qu'il espère moins cassant. Il n'est pas vraiment doué pour cela. Je peux opérer un rituel, au nom d'Erzulie, qui vous permettra d'entrer en communication avec Sekhmet. Je l'ai déjà pratiqué par le passé. Il la sent bouger. Restez contre moi le plus possible, pour le moment. Je conçois que ce soit inconfortable, voir désagréable, mais votre température corporelle a considérablement plus augmentée durant ces quelques secondes qu'en faisant les cents pas dans le même temps. Il reprend posément son exposé. D'ordinaire, les dieux investissent un corps humain et écrasent l'esprit qui s'y trouve par la seule force de leur présence : c'est parfois immédiat, parfois progressif. Certains dieux optent pour la cohabitation. Mais cette cohabitation ne peut être que temporaire. Les deux esprit agissent comme des vases communiquant. L'un imprègne l'autre et inversement. La fusion est inévitable mais tout dépend à quel degré d'harmonisation entre hôte et déité. L'esprit humain peut finir par dominer si la communication et le consentement sont partagés. Il est donc primordial que vous puissiez discuter avec Sekhmet.

Il s'arrête soudain et colle sa paume contre son front.

- Je ne suis pas aussi précis qu'un thermomètre, mais il me semble que votre crise d'hypothermie est terminée.
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Theodora Henning
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Theodora est soudain agrippée puis happée à nouveau entre les bras du bon docteur. Elle pousse un petit cri de surprise et se fige totalement, crispée au possible. Ses bras autour d'elle sont décidément bien apaisants pourtant. Le corps sur lequel elle est assise est agréablement chaud et...réconfortant... si cela a un sens.

- Ce sera plus efficient de cette façon.
- Et plus gênant...mais je vous concède que vous êtes une source de chaleur incomparable.

Maintenant qu’elle est là…elle n’a plus tellement envie de bouger. Elle gigote un peu pour trouver une position plus confortable puis se laisse un peu aller, la tête contre son épaule. Les tremblements finissent par perdre du terrain.

- Le peau à peau serait encore plus rapide mais il semblerait que les codes moraux en vigueur dans les interactions sociales entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas réprouve ce genre de comportement.
Theodora rit.
- Oh je crois qu’on a assez malmené la moralité pour aujourd’hui. Même si ma présence sur vos genoux ne semble pas vous affecter d’une quelconque façon, ça n’est pas vraiment mon cas.  
- Sauf si c'est tarifé. Je ne suis pas spécialiste de la question.
- Vraiment ? le taquine-t-elle. En tant que protecteur des prostituées je m’attendais à mieux de votre part docteur. Souhaitez-vous me tarifer votre chaleur ? Je repense à cette histoire d’esclavage...Peut-être qu'après je...qu’on pourra vous aider à notre tour ?

Un voile de sincère surprise passe sur son visage inerte avant de reprendre une neutralité de marbre.

- J'en doute.
- Saviez-vous que Sekhmet, en tant que régulatrice des épidémies, est protectrice des médecins ? Ce serait donc aussi "notre travail".
- C'est... Très aimable, j'oserai même dire charmant, de vos parts à toutes deux, mais je crains que vous n'ayez aucune prérogative en la matière. Les loas aime le troc et les marchés. Vous n'avez rien à offrir qui puisse acheter ma liberté. Sans offense aucune.

Théodora se redresse, mains à plat sur son torse, pour le regarder dans les yeux et plisse les siens, une lueur plus farouche dans le regard. Sans doute à mettre sur le compte de sa déesse.

- Ça ne m’empêchera pas d’essayer, Docteur... J'aurais sans doute une dette envers vous...que ça soit votre travail ou non n'y change rien. Ca n’est pas par hasard si Sekhmet est à moitié lionne, vous savez. Résilience, courage et force. Vous en avez déjà vu une agir pour défendre son groupe ou ses petits ? Elle ne recule devant rien et ne lâche qu’à la mort. Et que cela plaise ou non à Erzulie Dantor vous êtes aussi un peu sous sa… ma protection. Nous discuterons elle et moi...de femme à femme. J’ai longtemps arpenté les souks...croyez-moi j’ai eu les meilleurs professeurs en terme de négociation. Mais je vais avoir besoin de Sekhmet...

- Je peux opérer un rituel, au nom d'Erzulie, qui vous permettra d'entrer en communication avec Sekhmet. Je l'ai déjà pratiqué par le passé.
Elle se replace un peu pour éviter de trop l’écraser.
- Restez contre moi le plus possible, pour le moment. Je conçois que ce soit inconfortable, voir désagréable, mais votre température corporelle a considérablement plus augmentée durant ces quelques secondes qu'en faisant les cents pas dans le même temps.
- Je n’ai jamais dit que c’était désagréable ou inconfortable…c’est même...tout l’inverse, laisse-t-elle échapper avant de changer de sujet. Qui fait les questions et les réponses à présent ?
- D'ordinaire, les dieux investissent un corps humain et écrasent l'esprit qui s'y trouve par la seule force de leur présence : c'est parfois immédiat, parfois progressif. Certains dieux optent pour la cohabitation. Mais cette cohabitation ne peut être que temporaire. Les deux esprits agissent comme des vases communicants. L'un imprègne l'autre et inversement. La fusion est inévitable mais tout dépend à quel degré d'harmonisation entre hôte et déité. L'esprit humain peut finir par dominer si la communication et le consentement sont partagés. Il est donc primordial que vous puissiez discuter avec Sekhmet.
- Oh. Dans ce cas, je ne pars sans doute pas avec beaucoup d’avantages. On parle d’une déesse vindicative qui représente la force.Elle se masse les tempes et soupire. Nous tenterons ce rituel alors...mais il est donc possible que je...disparaisse ou que je change. Non pas que ça chagrinera beaucoup de monde. Mais je m’étais plus ou moins faite à l’idée d’être...moi.

Il pose soudain sa paume contre son front et elle le fixe, les yeux ronds, comme à chaque fois qu’il se permet d’envahir son espace personnel sans un frémissement.
- Je ne suis pas aussi précis qu'un thermomètre, mais il me semble que votre crise d'hypothermie est terminée.
- Oh. Oui. Sans doute. Je ne tremble plus, constate-t-elle avec un sourire. Elle hésite un instant et libère ses mains de ses gants pour vérifier la température de ses doigts. Ca va aller oui. Elle réenfile ses gants très vite mais ne bouge pas encore. Quand pourrions nous commencer ?

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Ébène Maintenon
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"...Et que cela plaise ou non à Erzulie Dantor vous êtes aussi un peu sous sa… ma protection. Nous discuterons elle et moi...de femme à femme. J’ai longtemps arpenté les souks...croyez-moi j’ai eu les meilleurs professeurs en terme de négociation. "

La perspective a quelque chose de si amusant que les coins de sa bouche rebiquent sur un sourire de Joconde, sujet à interprétation : se moque-t-il de son ignorance, la trouve-t-il inutilement  inconsciente ou bien d'une naïveté adorable ? Peut-être bien un peu de ces trois ingrédients forgent la recette de son amusement.

Elle le surprend, à nouveau, un peu plus tard au milieu de son exposé.

- Je n’ai jamais dit que c’était désagréable ou inconfortable…c’est même...tout l’inverse
- Ah.
Il ne sait que faire de cette information très intime qui le force à réfléchir sur ce qu'il éprouve lui-même.
- Qui fait les questions et les réponses à présent ?
- Hum.. Vous aurais-je vexée ?
demande-t-il de sa voix dépourvue d'affect. J'en suis navré. Vous ne cessez de gesticuler. J'ai interprété ces soubresauts comme des signes d'inconfort, mais je vous le concède, je ne suis pas très doué pour le décryptage socio-comportemental.

Fort heureusement, la conversation reprend sur des sujets que le Docteur Maintenon maitrise. Il poursuit son explication.

- Oh. Dans ce cas, je ne pars sans doute pas avec beaucoup d’avantages.
- Pourquoi dites-vous cela ?
- On parle d’une déesse vindicative qui représente la force.
- Ma connaissance du panthéon egyptien est limité, cependant, Sekhmet n'est-elle pas l'autre visage de la déesse Hathor, déesse de l'Amour et de la joie ? Il y a sans doute quelque chose à explorer de ce côté.
- Nous tenterons ce rituel alors...mais il est donc possible que je...disparaisse ou que je change.
- En effet.
- Non pas que ça chagrinera beaucoup de monde.
Ebène a un imperceptible froncement de sourcils. Il faut être bien solitaire pour affirmer une chose pareil. La solitude est une vieille compagne, nécessaire, inéluctable, pour un homme qui traverse les âges sans vieillir. Theodora est jeune, mortelle, elle a tout a espérer de l'existence. Mais je m’étais plus ou moins faite à l’idée d’être...moi.
- Votre avatarisation n'est pas forcément une fatalité. Certains de vos semblables s'en accommodent sans se perdre en chemin.....
Il pose sa main sur son front. Je ne suis pas aussi précis qu'un thermomètre, mais il me semble que votre crise d'hypothermie est terminée.
- Oh. Oui. Sans doute. Je ne tremble plus. Ca va aller oui.
Elle retire ses gants mais les remet vite. Quand pourrions nous commencer ?
- Quand vous m'aurez montré vos cicatrices.


Requête égoïste, en rien dictée par les volontés de sa loa. Il a rarement d'intérêt ou de désir pour quoi que ce soit. Cette peau, malmenée, marquée par la douleur, par une histoire secrète... Il a envie de la toucher.

- S'il vous plait... ajoute-t-il  avec une rare douceur dans le timbre, posant sur elle ses yeux de ténèbres intenses.

Ebène Maintenon a une passion cachée pour les choses brisées.
Il n'est  lui même qu'un être humain défectueux.
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Theodora Henning
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- Quand pourrions nous commencer ?
- Quand vous m'aurez montré vos cicatrices.

Theodora ne s’attendait certainement pas à cela. Elle oublie qu’elle se trouve toujours perchée sur ses genoux, oublie la gravité de ce qu’il lui apprend pour le regarder avec de grands yeux surpris.

- Non !
Sa réaction est instinctive, instantanée et irréfléchi, comme un animal qui se met en position défensive. Combien de fois l’a-t-elle fait simplement pour voir son petit-ami, ami ou simple connaissance grimacer de répulsion ? Ça n’est qu’après qu’elle reprend un peu ses esprits et qu’elle rationnalise à nouveau. Elle a affaire à un médecin, il a certainement vu pire.

- Pour…pourquoi ? Est-ce que…ça a quelque chose à voir avec le rituel ? Ou est-ce … de la curiosité médicale ?

Ça ne peut être que cela. Personne n’a envie de voir les cicatrices des autres. Même aussi jeune qu’elle l’était, elle a vite remarqué que les gens ne savent que faire de ses mains couturées et abimées. Alors soit ils évitent par-dessous tout de les regarder tout en ayant l’œil attiré par elles, sorte de fascination morbide, soit ils les fixent avec insistance. Voilà en grande partie pourquoi elle préfère les gants. Ils suscitent peut-être des questions mais jamais de répulsion ou de fascination. Juste de simples questions, faciles à esquiver ou à éviter.

- S'il vous plait...

Pour la première fois, elle perçoit des inflexions dans sa voix qu’elle n’arrive certes pas à identifier mais qui dénotent de sa neutralité habituelle. Son regard vrillé sur elle ne lui permet presque pas d’échappatoire.

De son insistance ou de son attitude, elle ne sait pas ce qui la convainc mais elle lève ses mains et obéit.

- D'accord...mais pas sans condition, vous êtes habitué au marchandage n'est-ce pas ?...mes cicatrices contre votre prénom.

C’est un geste mécanique, qu’elle effectue plusieurs fois par jour, mais qui, à cet instant, revêt un soupçon de sensualité. Dans la lenteur qu’elle instaure, le froufrou du satin et le fait qu’il la fixe presque sans siller de ses yeux d’une noirceur impénétrable. Pas par elle en tout cas.
Elle laisse tomber le tissu noir sur ses cuisses et lui montre ses mains, paumes vers le bas, où s’est inscrite à jamais l’histoire de la tragédie de sa famille, visage fermé, menton levé. Elle les garde toutefois tout près de son corps, indication qu'elle espère claire. Elle ne souhaite pas qu'il les touche. Elles sont sèches, rugueuses, pleines de boursoufflures absolument désagréables à ne serait-ce qu'effleurer.  
Elle ne dit rien et ne dévie pas un instant ses yeux de son visage, essayant d’absorber la moindre micro-expression qu’il laisserait filtrer. S'il fait ne serait-ce que mine d'être écœuré, elle remettra aussitôt son armure. Mais n'y tenant plus, elle répète sa question.

- Pourquoi vous vouliez les voir, Ebène ?  
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Ébène Maintenon
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- D'accord...mais pas sans condition, vous êtes habitué au marchandage n'est-ce pas ? Il penche la tête sur le côté. Acte de consentement tacite. Il attend de connaitre sa réclamation....mes cicatrices contre votre prénom.

S'il n'y a que cela qui se dresse entre lui et la réalisation de son désir, c'est une information qu'il concède sans mal.

- Ebène. Docteur Ebène Maintenon, fait-il de son timbre profond sans détourner le regard.

Theodora retire délicatement ses gants. Le temps se suspend. Si le pouls du zombie pouvait s'accélérer, il donnerait une indication claire sur son degré de fébrilité. Rien ne trahit pourtant les remous étouffés qui se manifestent dans son trou noir intérieur. La peau se dévoilent fripée et lisse, légèrement brillante, figée dans ses craquelures boursouflées. Elles tracent des chemins fascinants, comme les cratères irréguliers d'une planète qu'on observe de haut.
Avec beaucoup de délicatesse, il prend une de ses mains offerte au regard entre ses doigts et la manipule. Il trace les sentiers imaginaires de cette peau calcinée, cartographe privilégié, découvreur d'un monde encore inconnu. Il prend son temps, savoure les sensations neuves sous la pulpe de ses doigts. Ses pouces massent le charnu destructuré de sa paume. Leurs phalanges exécutent cet étrange ballet pendant de longues secondes qui s'étirent en minutes voluptueuses, malgré l'air détaché d'Ebène.

- Pourquoi vous vouliez les voir, Ebène ?
- Parce que je les trouve belles
, déclare-il en toute simplicité. Sincérité brute et sans détour. Il reporte son regard sur elle sans lui lâcher la main. Elles sont la partie de vous la plus intime et la plus honnête. La chair a une mémoire, une histoire. La votre est passionnante. Merci de mes les avoir montrées, Theodora.
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Theodora Henning
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Theodora a un bref tressaillement lorsque les mains du docteur se saisissent des siennes. Il les manipule avec une délicatesse et une attention à laquelle elle n’est pas habitée et qui n’a rien à voir avec une manipulation médicale. Elle sait parfaitement faire la différence, au vu des nombreux médecins qu’elle a vu.
Leurs doigts s’entremêlent et se frôlent, se découvrent sur un terrain qu’elle ne laisse voir à personne. La jeune femme a l’impression que le temps s’est arrêté, Les minutes passent pourtant dans un silence presque pesant pour elle, parce que sa respiration se fait plus bruyante encore, plus erratique. Les battements de son cœur se sont nettement emballés et une légère rougeur colore ses joues.

C’est d’autant plus gênant que le visage de Maintenon reste de marbre, n’indique rien. Ni aversion, ni fascination. Au moins, elle peut être certaine qu’elle ne lui fait manifestement ni chaud, ni froid. Pourtant, il manipule ses membres abimés avec tellement de douceur… et chaque fois qu’il passe son doigt sur une cicatrice plus marquées, elle frissonne.  
Le contraste entre leurs deux réactions est si fort qu’elle manque lui demander s’il ressent quelque chose. Mais elle se tait, se contente de le regarder avec intensité.

- Pourquoi vous vouliez les voir, Ebène ?
- Parce que je les trouve belles.
Elle a un rire tordu qui ressemble plus à un sanglot.
- Vous êtes bien le premier à me dire ça. Non…non elles ne sont pas belles. Ce sont juste les marques de mon impuissance. On m’a dit que j’avais eu beaucoup de chance d’en avoir encore l’usage, sinon c’était l’amputation. J’imagine que je dois m’estimer heureuse.
Elle agite doucement les doigts comme pour s'assurer qu'ils fonctionnent toujours.
- Elles sont la partie de vous la plus intime et la plus honnête.

Et pourtant il les a palpées avec la même expressivité que s’il tâtait un objet sans vie. Quelque part, elle aurait aimé le toucher et l’émouvoir comme il vient de le faire. Mais Theodora n’est pas le genre de femme qui inspire la passion. Heureusement, elle n’en manque pas et s’emploie à la déployer par son métier et sa carrière. Enfin s’employait…

- La chair a une mémoire, une histoire. La vôtre est passionnante.
- Passionnante, répète-t-elle d’une voix étranglée. Ça n’est pas le mot que j’aurais employé. Tragique serait sans doute plus approprié quand elle se réveille encore aujourd’hui de la fumée imaginaire plein les poumons et les cris de désespoir de sa sœur dans les oreilles. Et ça n’est pas ce que traduisait votre visage. Vous êtes très doué pour dissimuler vos sentiments, docteur.    
- Merci de me les avoir montrées, Theodora.

La jeune femme renifle et hoche la tête, un fantôme de sourire sur les lèvres. Elle s’enhardit un instant à caresser du pouce les phalanges du docteur. Sans doute une sensation étrange et désagréable pour lui. Alors elle retire sa main, réenfile rapidement ses gants et le libère à nouveau de son poids, croisant ses bras sur son buste.

- Merci à vous, de m’aider. Oui je sais, c’est votre travail et vous l’auriez fait pour n’importe quelle « femme bafouée », déclare-t-elle sur un ton qui a retrouvé son timbre normal, accompagné d’un détachement bien mal feint. Votre curiosité étant satisfaite, répondrez-vous à ma question ? Je dois savoir si je dois me réapprovisionner en halopéridol…
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Ce rire là est pluvieux, désagréable à l'oreille. Ebène remarque alors l'expressivité de son visage, la rougeur de ses joues, la fièvre troublante qui rend son regard plus miroitant et son dégout d'elle-même. Un luxe d'émotion qu'il lui envie.

- Vous êtes bien le premier à me dire ça. Non…non elles ne sont pas belles. Ce sont juste les marques de mon impuissance.
- Ou de votre pugnacité.
- On m’a dit que j’avais eu beaucoup de chance d’en avoir encore l’usage, sinon c’était l’amputation. J’imagine que je dois m’estimer heureuse.
- Elles sont la partie de vous la plus intime et la plus honnête. La chair a une mémoire, une histoire. La vôtre est passionnante.
- Passionnante. Ça n’est pas le mot que j’aurais employé. Tragique serait sans doute plus approprié.
- Ca n'est pas antithétique.
- Et ça n’est pas ce que traduisait votre visage. Vous êtes très doué pour dissimuler vos sentiments, docteur.


Il ne dit mot. Il se contente de la remercier. Les remous de son Vide bloblote dans leur marasme absent. Il n'est pas certain que cette petite phrase lui ai plu. Il a comme une sensation de pincement quelque part.
Superflu.
Theodora remballe son histoire, ses fragilités, son expressivité et quitte ses genoux. Il s'aperçoit qu'il s'était habitué à sa présence et qu'elle laisse comme un creux.
Bizarre.

- Merci à vous, de m’aider. Oui je sais, c’est votre travail et vous l’auriez fait pour n’importe quelle « femme bafouée ». Votre curiosité étant satisfaite, répondrez-vous à ma question ?
- Ma curiosité...
répète-t-il avec un brin de latence.
- Je dois savoir si je dois me réapprovisionner en halopéridol…
- Le temps de réunir certains ingrédients, je dirais moins d'une semaine.


Il se lève avec raideur, attrape son sac-à-dos Hello Kitty et extirpe une carte de la proche avant en forme de peluche de chat. Il attrape un stylo et griffonne au dos avant de lui tendre.

- Mon contact à l'hôpital. Et mon portable au dos. Je vous appellerais une fois que je serais prêt. Il marque un silence en la regardant avec cette fixité rapace un peu inquiétante. Pour votre information, être esclave d'Erzulie m'a amputé de mon âme. Je ne suis ni mort, ni vivant. Sans doute est-ce l'explication de mon alexithymie. Néanmoins, cela ne signifie pas que je ne ressente rien. Faible sourire. A moins que je m'accroche à cette idée pour ne pas perdre le peu qui me reste d'humanité. A bientôt, Professeur Henning.
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Theodora Henning
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Une semaine plus tard

Theodora vérifie pour la millième fois qu’elle ne s’est pas trompée en notant l’adresse du docteur Maintenon. Ce quartier animé d’Ainselborough lui est totalement inconnu. Elle observe en tous sens les néons, les gens, la vie qui pulse dans la rue principale comme dans les ruelles, accompagnés de rire, de cris ou de propos graveleux. Deux, trois prostituées lui ont demandé ce qu’elle venait chercher avec moult clins d’œil et propositions de se trouver un coin plus calme. Protégée par son imper élégant, elle se plonge dans la contemplation de son pantalon à pince et ses bottines pour éviter de croiser trop de regard.

Enfin elle arrive à l’adresse indiquée et rougit violemment en notant le genre d’établissement qui lui fait face. Un Peepshow. Merveilleux. L’Allemagne en regorge, elle n’est donc pas totalement dépaysée mais reste tout à fait gênée. Elle cherche désespérément la porte qui lui permettra d’accéder aux étages et finit par la repérer. Elle va pour sonner quand une femme sort de l’immeuble et elle se faufile dans l’entrée avant de monter les escaliers. En arrivant sur le bon palier, elle s’arrête un instant, nerveuse, remet ses gants en cuir marron en place et discipline une longue mèche de cheveux épaisse qu’elle a tenté de maitriser dans un brushing vaguement ruiné par l’humidité de ce pays. Pourquoi prendre autant soin de son apparence aujourd’hui ? Pour Sekhmet évidemment.

Elle ne peut toutefois pas nier que sa rencontre avec le Docteur Ebène Maintenon a occupé son esprit durant toute cette semaine. Elle s’est souvent trouvée en train de rêvasser à son bureau, la carte qu’il lui a donné entre ses doigts nus. Chaque instant reste gravé dans sa mémoire, chaque mot prononcé aussi. La perspective de se perdre à cause de son
avatarisation la préoccupe, celle de changer aussi. Et parfois elle repense à ce qu’elle a ressenti, perchée sur ses genoux, ses mains dans les siennes. Mais elle ne se permet pas d’y songer trop longtemps.
Cette histoire d’amputation d’âme la préoccupe aussi et explique beaucoup de chose. Pourtant autant qu’on est l’esprit un peu ouvert. Theodora a donc fait des recherches. Beaucoup. Sur les loas, sur Erzulie Dantor. Creuser encore et encore, comprendre. Elle veut croire que la chose n’est pas irréversible. Et puis fouiller sur ce sujet l’empêche de trop penser à son propre cas.
Quand elle a vu son nom apparaitre sur son écran, elle a quasiment sauté sur le téléphone et après avoir raccroché et malgré la durée ridiculement courte de leur communication, elle s’est rendu compte qu’elle avait envie de le revoir.

Le rituel dont elle ignore tout la rend terriblement nerveuse. Si les choses se passent mal, disparaitra-t-elle après ce soir ? Peut-être.
Ses jambes se décident enfin à bouger et s’arrêtent devant une lourde porte. Elle prend une profonde inspiration et toque. Quand le battant s’ouvre, son cœur a largement eu le temps de prendre un rythme plus rapide. Anxiété de ce qui va suivre ? Excitation à l’idée de le revoir ? Surement un peu des deux. Elle tente un sourire serein et retrouve la profondeur de ses yeux noirs.

- Bonsoir Ebène.
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Il n'a rien oublié du rituel pratiqué sur Marisol. Les ingrédients sont simples, moins complexe et couteux que ceux nécessaires à sa dernière mission. Il a tracé  à la craie blanche sur le parquet de son salon, les veves nécessaires au rite sous le patronage de Papa Legba, le messager, le passeur de Mondes, le gardien des Portes. Son assiette Ginen, marqué de son symbole, contient des bananes plantins fraiches, des pistaches, de la bouillie de riz sucrée, des patates douces à la cannelle. L'alcool de prune sacré a été le plus délicat à trouver, une chance qu'il soit tombé sur un revendeur efficace au Lugnasad. L'autre assiette Ginen, destinée à sa Maitresse contient des bijoux de prix et un rouge à lèvre de grand couturier. Dans une calebasse profonde, fume une décoction d'eau de riz, d'ortie, de piment et de gingembre.
Les bougies ne sont pas encore allumées. Elles n'attendent que Theodora.

On sonne.
Ebène se redresse, habillé d'une simple chemise de lin largement ouverte et d'un pantalon de même facture. Il va lui ouvrir les pieds nus. Il a l'air plus ténébreux encore dans cet accoutrement blanc qui fait ressortir ses yeux et sa tignasse de jais.

- Bonsoir Ebène.
Hochement de tête en guise de salut.
- Theodora. Entrez. Il referme la porte sur eux et la débarrasse de son trench élégant. Déchaussez-vous je vous prie. Retirez vos chaussettes si vous en avez. Vos gants également, ordonne-t-il en pendant son manteau sur un cintre.

Son antre est  à peine éclairée si bien que les néons extérieurs illuminent davantage la pièce que les ampoules tamisées. Son appartement est un étrange paradoxe : des meubles fonctionnels d'une sobriété monacal et une abondance d'objets antiques bigarrés. Masques exotiques, grigris étranges, peinture de mouvances variées et objets art déco, posés sur du mobilier ikea. Un miroir brisé, décroché de son portant, est posé contre un mur.

- Ne marchez pas sur ce que j'ai pu tracer au sol, je vous prie. Il lui prend les mains pour l'aider à enjamber les symboles et naviguer parmi le cercle de bougies. Avez-vous apporté ce que je vous ai demandé ? Un objet qui vous est personnel pour symboliser Sekhmet ?
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Theodora Henning
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- Theodora. Entrez.

Pas un mot de plus. Son sourire se fane.
Pas de mondanités. Elle ne s’y attendait pas mais reste déçue.
Rien ne vient filtrer sur son visage, sa voix ou son regard. Ça n’est pas de sa faute, elle doit s’en rappeler, mais faire face à ce mur, certes séduisants, reste déconcertant. Est-il heureux de la revoir ? Ce genre de questions est tout à fait inutile, elle est là dans un but précis, elle ne doit pas l’oublier. Sans doute que dans d’autres circonstances, jamais ils ne se seraient revus.

- Déchaussez-vous je vous prie. Retirez vos chaussettes si vous en avez. Vos gants également.
- Bien sûr, murmure-t-elle, largement intimidé par l’atmosphère de la pièce quasiment plongée dans la pénombre.
Elle commence par se déchausser puis retire ses chaussettes et s’immobilise, pieds nus comme lui, ses gants toujours en place. Le docteur fait résolument impressionnant dans ce décor, très mystique. Tout d’ailleurs ici sent le mysticisme. Fascinée, elle en oublie sa recommandation sur ses gants. Si elle n’ose s’approcher de tous les bibelots qui semblent authentiques et non pas achetés dans une grande enseigne de décoration, elle les dévore des yeux, tournant doucement sur elle-même pour ne rien manquer.
- Votre appartement est… intéressant.

Ses yeux tombent sur un miroir brisé et elle sent Sekhmet s’agiter et montrer les crocs au fin fond de son esprit. Elle la sent de plus en plus souvent d’ailleurs.

- Ne marchez pas sur ce que j'ai pu tracer au sol, je vous prie.
- Oh pardon…
Elle jette cette fois un coup d’œil à ses pieds et admire les dessins qui y ont été tracé.
- Ce sont des vévés, n’est-ce pas ? Papa Legba ? Les coins de sa bouche frémissent. Je me suis renseignée.

Il prend sa main couverte et la guide entre les symboles et les bougies.
- Avez-vous apporté ce que je vous ai demandé ? Un objet qui vous est personnel pour symboliser Sekhmet ?

Theodora acquiesce et passe ses mains derrière sa nuque pour décrocher son collier qui représente le disque solaire, un cadeau de son grand-père qui reste suspendu à son cou depuis lors, avant de lui tendre.  
- Voilà.

Elle sent une certaine tension latente montée en elle, quelque chose de viscéral qui noue ses entrailles et commence à peser sur sa poitrine. Vêtue pourtant d’un chemisier comme lui, elle frissonne et resserre ses bras autour de son buste. Si elle n’en est pas encore au stade de la panique, elle n’en est pas très loin. Elle s’oblige à respirer calmement et à regarder le docteur dans les yeux, ça l’empêche de voir ce qu’il y a autour.

- Vous…vous n’avez pas été très prolixe en détails sur ce qu’il va se passer ce soir. Je sais que dans le meilleur des cas, j’entrerai en communication avec Sekhmet, mais…que ce passera-t-il dans le pire ? Est-ce que c’est le moment ou je dois vous dire que j’ai un chat qui m’attend à la maison et que si je viens à…disparaitre il faudra trouver quelqu’un pour s’occuper de lui ?

Elle frotte machinalement ses bras.
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